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00:00 Alors on y va. Michel Barbeau. André Gélinot.
00:03 Merci d'avoir répondu à notre demande.
00:06 Nous enregistrons donc, je le disais tout à l'heure,
00:09 les témoins du sport en Euréloire de façon à constituer une mémoire.
00:13 Alors, effectivement, dans le domaine du sport eurélien,
00:17 Michel Barbeau c'est quelqu'un qui a une image, qui a une personnalité.
00:22 Alors, quand est-ce que tu as commencé Michel ?
00:25 Ah, j'ai commencé en 1967 exactement, un jour en Val.
00:29 Avant je pratiquais, comme tout le monde, un peu tous les sports au collège.
00:33 Et puis je suis tombé sur un dénommé André Gélinot, que tu connais très bien.
00:37 Et j'ai commencé le handball à Solange en 1967 et je n'ai jamais arrêté depuis.
00:41 Alors quelles ont été les différentes étapes de ta carrière handballistique ?
00:45 Les étapes, ça a été déjà les prémisses à Solange d'un club.
00:49 Ensuite très rapidement l'encadrement du club, puisqu'on n'était pas beaucoup,
00:53 je pense que tu te rappelles, les premières années étaient un peu difficiles,
00:56 j'ai très rapidement entraîné, je suis passé en seconde, en première, en terminale.
00:59 En terminale j'entraînais déjà l'équipement sur le bitume de Solange dehors,
01:03 le dimanche matin, parce qu'on faisait des matchs épiques le matin par des froids sibériens.
01:08 Quand il fallait balayer la neige ?
01:10 Quand il fallait balayer la neige, oui.
01:12 Et puis après, quand j'ai passé le bac, je suis parti à Dreux,
01:16 puisqu'il y avait une possibilité, le Palais des Sports était ouvert à Dreux,
01:19 il y avait une possibilité d'expression un peu plus intéressante quand tu es en bal sur Dreux.
01:23 Donc je suis parti à Dreux en 1971, et je suis resté à Dreux de 1971 à 1990,
01:28 pratiquement à jouer et à entraîner aussi très rapidement,
01:31 puisqu'il y avait besoin d'entraîneurs,
01:33 et naturellement à l'âge de 27 ans je me suis tourné vers l'encadrement.
01:36 Ça c'était le côté handball sur Dreux.
01:38 C'est vrai que le DAC à Dreux c'était quand même une des équipes phares du handball.
01:44 Ça a été une équipe phare au début avec les filles, avec Gilbert Guillard,
01:47 qui a réussi très rapidement à monter en première division avec les filles,
01:51 et qui a donné un petit chemin avec les garçons,
01:53 puisqu'on est arrivé à ce qu'on appelait la nationale 1B dans les années 80-90,
01:57 ce qui correspondait pas à la Pro D2 de maintenant, de ou à Sainfaud,
02:01 mais à un deuxième niveau national déjà très relevé.
02:04 Et c'est là où tu as commencé plus à cibler sur l'entraînement ?
02:09 L'entraînement j'ai commencé à cibler dans les années 80,
02:16 de par la nécessité, puisqu'à Dreux on était en manque d'encadrement,
02:20 donc on tournait naturellement vers l'encadrement,
02:22 surtout qu'en 80 j'ai pris le poste de CTR, j'étais secrétaire général de la ligue en 79,
02:26 et en 80 j'ai pris le poste de CTR avec Martizot-Verdu,
02:29 ce qui fait que j'étais plus amené à m'occuper d'encadrement qu'en fait d'avoir le temps de jouer.
02:34 Donc j'ai fait la période 80-90 à Dreux en tant qu'entraîneur,
02:37 et j'ai fait cette période 80-90 en tant que CTR de la région centre.
02:41 Alors CTR de la région centre, à l'époque il y avait combien de dissenciers,
02:44 combien de clubs sur la région centre ?
02:46 Les clubs, il y en avait beaucoup déjà,
02:48 parce qu'on tournait, alors il faudrait reprendre les chiffres exacts,
02:52 mais je crois qu'on tournait à 80-90,
02:54 maintenant on est à 110-115,
02:56 donc c'est pas énormément beaucoup plus, ça s'est pas beaucoup amélioré.
02:59 Par contre contre les dissenciers on était beaucoup moins,
03:02 on devait être, je sais pas, moi j'ai pas les chiffres en tête,
03:04 mais si on était 6 ou 7000 c'est tout ce qu'on était à l'époque.
03:07 Donc il y avait quand même un développement possible dans les clubs,
03:10 qui s'est fait petit à petit, puisque maintenant on tourne à 110-115 clubs à peu près,
03:14 pour 17000 dissenciers.
03:17 Et qu'est-ce qu'il y a à part des féminines, donc handball ?
03:20 Ça a toujours été dans la région centre un tiers, deux tiers.
03:23 Ça a toujours été pratiquement un tiers, deux tiers, à 1 ou 2% près.
03:27 C'est-à-dire un peu moins, le double de garçons par rapport aux filles.
03:32 Et le handball scolaire, est-ce que c'est quelque chose qui était,
03:36 à l'époque où tu étais CTR, un des objectifs ?
03:39 Je pense que de toute façon on l'a toujours dit,
03:41 on a toujours dit que le handball était issu un peu du milieu scolaire,
03:46 et des enseignants, des instits, c'est bien parce qu'on en fait partie un peu tous les deux.
03:52 Je pense qu'au début on a beaucoup été aidé par les enseignants,
03:55 ça a évolué, c'est normal, l'évolution est tout à fait normale.
03:59 Maintenant on se tourne plus vers des fonctionnements qui sont extérieurs.
04:02 Nous on est toujours très proche de l'école, je pense qu'au niveau handball,
04:05 on l'a toujours été, et on est toujours très proche de l'école.
04:08 Il y a d'autres sports qui ont d'autres façons de fonctionner,
04:11 et qui s'en sortent pas trop mal non plus.
04:13 Alors qu'est-ce qui caractérise justement l'approche du hand à l'école ?
04:17 Quelle est la particularité, quelles sont les spécificités de votre vision du hand à l'école ?
04:23 Maintenant, je dirais que malheureusement,
04:28 le rapprochement qui existait entre les clubs et l'UNSS, il y a quelques années,
04:33 fonctionne encore en Oréloire, mais il ne fonctionne pas comme il a fonctionné avant.
04:36 C'est pour ça que je suis forcé de constater qu'il y a un peu moins d'enfants qui pratiquent.
04:39 Moi les raisons, je ne les connais pas exactement, je ne me suis pas penché sur le problème,
04:42 et je ne me permettrais pas de porter des avis.
04:44 Sauf qu'on constate maintenant qu'il y a un peu moins de pratiques,
04:47 il y a moins de pratiques scolaires qu'il y en avait avant,
04:50 il y a une pratique civile qui est en amélioration.
04:54 Mais ça on le constate dans les autres disciplines, il y a aussi la concurrence avec les autres disciplines.
04:58 Oui, il y a toutes les concurrences, et il y a aussi beaucoup de choses.
05:01 Là je vais devenir un petit peu, on va dire que je suis un vieux combattant.
05:04 Mais nous à notre époque, ça fait vraiment vieux combattant.
05:07 A notre époque, la seule solution qu'il y avait quand on sortait de l'école,
05:10 c'est d'aller jouer au handball ou de courir en forêt.
05:12 Maintenant c'est, je ne sais pas comment ça s'appelle,
05:15 mais c'est d'autres pratiques sportives qui ne sont pas celles des terrains que l'on a l'habitude de voir.
05:21 Oui, avec moins de compétition.
05:23 Avec plus de Game Boy et de Playstation.
05:25 Tout à fait, d'accord.
05:27 La vie est ainsi faite.
05:29 Alors donc, les rapports, c'est vrai que le problème du sport scolaire est aujourd'hui un vrai problème.
05:35 Pour d'autres raisons que les problèmes de concurrence, les problèmes de formation des maîtres.
05:42 Quand un maître n'est pas formé, il est certain qu'un enseignant n'est pas formé.
05:46 Ses compétences se limitent à des choses...
05:50 Moi je ne souhaite pas rentrer sur ce terrain là, parce qu'après on peut parler pendant 5 jours.
05:56 Oui, oui.
05:57 C'est un terrain qui doit vraiment être très très étendu.
05:59 Force est de constater qu'il y a une pratique qui est en diminution à l'heure actuelle.
06:03 Nous on a, c'est vrai, au niveau civil, du mal.
06:06 On est obligé de se battre.
06:07 On a beaucoup de mal à créer des clubs.
06:08 On a beaucoup de mal à s'implanter.
06:10 Bien que le handball ait soi-disant une image sensationnelle, c'est très très difficile de s'implanter.
06:15 Mais je pense qu'on avance, on avance régulièrement.
06:17 Le comité de L'Oreilloir, puisqu'on parle de L'Oreilloir, est arrivé à drainer un peu tout le nord du département.
06:23 On est en train, par une politique un peu volontariste, courageuse, de descendre vers le sud et d'aller vers des endroits
06:28 où il y a des gens qui veulent pratiquer le handball, mais ils n'ont pas mis en place la structure.
06:34 Puis bon, c'est plus comme on a connu maintenant.
06:38 On a des moyens qui font que créer un club, c'est avoir l'informaticien à côté.
06:43 Enfin j'exagère, la connexion sur internet, beaucoup de secrétariat, des contraintes,
06:47 des choses qu'on n'avait peut-être pas il y a 40 ans où on pratiquait le handball, un point c'est tout.
06:51 Maintenant c'est l'évolution normale, c'est tous les sports qui fonctionnent de la même façon.
06:55 Il faut s'y habituer, il faut continuer à se battre.
06:57 D'accord. Le problème effectivement, on parle du problème des licences, de la prise de licences.
07:03 Je me souviens quand on faisait un match, il y avait les 10 licences qu'on avait en début d'année, pas de problème.
07:07 On les avait pour toute la saison et ça ne pose aucune difficulté.
07:12 Aujourd'hui, en relation avec le comité, la ligue, les demandes de subvention au niveau du CNDS
07:17 font qu'un dirigeant de club, s'il n'est pas secondé par un bon entraîneur,
07:22 malheureusement ne permet pas au club de fonctionner.
07:24 Il y a le côté entraînement qui reste le côté passionnel et passionné.
07:30 Il y a le côté secrétariat qui est un côté contraignant,
07:32 où je me suis un peu spécialisé en la matière au niveau national maintenant,
07:36 sur beaucoup de domaines financiers, d'élaboration du RSAF, etc.
07:42 Il y a des avantages au fonctionnement à l'heure actuelle.
07:45 Il y a beaucoup d'inconvénients, c'est qu'en effet, il faut y passer beaucoup de temps,
07:47 il faut devenir un pro de la paperasse.
07:49 C'est vrai qu'on est obligé de reconnaître,
07:52 bien qu'on dit que le système informatique permet d'aller plus vite dans les demandes de subvention,
07:57 on est, c'est normal, plus pointu dans l'explication d'utilisation de l'argent public et privé,
08:02 et ça prend énormément de temps.
08:04 C'est vrai que ça devient difficile, c'est un petit peu contraignant.
08:07 Mais je retiens un pro de la paperasse,
08:10 malheureusement, ça reste quand même quelque chose qui éloigne des bénévoles
08:16 de la prise de responsabilité dans les clubs.
08:18 Parce qu'il y a des gens qui ne veulent pas s'embêter avec ce temps à passer,
08:22 et puis cette complexité.
08:24 Il y a plusieurs solutions, je pense que l'OCDEOS l'a très bien compris,
08:27 d'autres organismes l'ont compris, on l'a nous aussi compris au niveau du handball,
08:30 on essaie de s'améliorer un peu et de progresser dans ce sens-là.
08:33 Il y a des formations d'entraîneurs, il y a des formations d'arbitres,
08:36 mais je pense qu'il faut, et c'est mis en place à l'heure actuelle,
08:39 des formations à cette paperasserie,
08:43 à connaître un petit peu le mode de fonctionnement,
08:45 remplir un dossier CNDS, ce n'est pas très compliqué,
08:48 mais on ne le découvre pas tout seul.
08:50 C'est comme un texte de loi, si on ne vous l'explique pas, vous ne le comprenez pas.
08:53 Le dossier CNDS, je ne vais pas le comparer à un texte de loi,
08:56 mais il y a certaines difficultés qui, une fois qu'elles sont bien expliquées,
08:59 elles disparaissent, mais elles doivent être bien expliquées.
09:01 D'où la nécessité de former les dirigeants.
09:03 D'accord. Alors, ton passage du niveau régional au niveau national,
09:08 quand est-ce qu'il s'est fait, comment est-ce qu'il s'est fait ?
09:10 Ça, c'est les mystères de la vie, qui font qu'en 1979,
09:15 j'étais secrétaire général de la Ligue,
09:17 j'étais au comité départemental depuis l'âge de 18 ans,
09:20 donc depuis très longtemps.
09:21 Je suis passé CTR parce qu'il y avait un deuxième poste de CTR
09:24 qui s'était créé sur l'académie d'Orléans-Tours.
09:27 J'ai été proposé à la fois par le président de la Ligue à l'époque,
09:31 François Quignot, et Narciso Verdu, qui était CTR,
09:34 qui était lui domicilier du côté d'Orléans.
09:37 Moi, j'avais accédé de prendre le poste à condition de rester en résidence administrative à Dreu,
09:41 parce que je savais qu'il y avait un développement important à faire
09:43 sur le secteur nord de la Ligue.
09:45 J'étais nommé CTR en 1980.
09:47 J'ai fait mon travail de 1980 à 1990.
09:49 À cette époque-là, la Ligue du Centre d'Andesbal était installée à Dreu,
09:51 et les bureaux sont toujours, enfin pour l'instant, vernuyés,
09:53 sont toujours dans le nord de la Ligue.
09:55 J'ai donc travaillé de 1980 à 1990.
09:57 Et en même temps, j'ai entraîné l'équipe de Dreu.
09:59 Donc j'avais à la fois ce côté CTR et ce côté entraînement club,
10:02 qui était déjà très intéressant.
10:05 Et puis un jour, comme par hasard, une fin de saison,
10:08 on jouait dans la région parisienne contre le PUC, je crois,
10:12 ou c'était la sport de Saint-Morges, je ne sais plus, l'un des deux.
10:15 Il y avait un spectateur dans les tribunes, c'était le TTN de l'époque,
10:17 Alain Mouchel, qui ne joue pas ce qu'il vient faire ici,
10:20 mais qui se perd dans un match pareil.
10:22 Le mercredi d'après, on a eu la chance de faire la chanson,
10:25 on avait gagné le match, parce qu'on avait une belle équipe à l'époque.
10:28 Et puis d'après, il m'appelle en me demandant de venir à la FED,
10:30 donc je monte à la fédération, je rentre dans le bureau,
10:32 il me dit "écoute, voilà, j'ai décidé de te filer de la responsabilité
10:34 de la formation des entraîneurs".
10:36 Je lui dis "ben, je ne comprends pas, pourquoi à mon âge, je prendrais...
10:39 Ici, si tu vas le faire avec Georges Petit, qui était un collègue
10:42 que je connaissais très bien et avec qui je m'entendais bien,
10:44 vous allez prendre, et tu rentres à la FED,
10:47 maintenant tu as le temps de réfléchir, je te donne trois jours".
10:50 Je n'ai pas réfléchi trop longtemps, parce que je pense que c'était une opportunité.
10:53 Et donc je suis arrivé en 1990 à la FED,
10:55 sur un poste de CTN, cadre technique national.
10:58 J'ai fait ça de 1990 à 1996.
11:03 Et puis en 1996, il y a eu le fameux jeu d'Atlanta,
11:06 où l'équipe de France a terminé 4e,
11:09 il y a eu quelques petits soucis, Daniel Constantini a refait un peu son équipe,
11:12 et la personne qui était avec lui, à cette époque-là, s'était retirée.
11:15 Donc Daniel se retrouvait un peu...
11:18 - Seul ? - Sans manager général, sans adjoint.
11:22 Il m'appelait son adjoint, mais on n'est pas l'adjoint,
11:24 Daniel Constantini, il entraînait tout seul, il avait toutes les qualités,
11:27 il était assez grand pour se débrouiller tout seul.
11:29 J'étais donc un peu celui qui faisait ce qu'il restait à faire à côté.
11:32 J'ai été proposé pour le faire, de façon très anecdotique,
11:35 puisque toujours en rentrant dans le bureau du DTN,
11:37 je cherchais qui il allait mettre avec Daniel,
11:39 et je lui dis, il se propose pour le faire,
11:41 je lui dis "tu ne vas pas le faire, toi tu es DTN, tu ne vas pas aller porter des ballons".
11:44 Il me dit "qu'est-ce que tu veux qu'il porte des ballons ?"
11:46 Je lui dis "moi par exemple". Il me dit "si tu veux, tu y vas".
11:48 Et je me suis retrouvé aux côtés de Daniel Constantini,
11:50 qui a été une période merveilleuse de 1996 à 2001,
11:54 où on a réussi des choses sensationnelles,
11:56 et surtout le premier championnat du monde au Japon en 1997,
11:59 où on a eu les médailles de bronze, ce qui était super.
12:01 Et puis l'apothéose en 2001 à Bercy, où on est champion du monde.
12:04 Donc à ce moment-là, Daniel s'en va, il y a tout un changement,
12:07 c'est Claude Onesta qui arrive,
12:09 Claude Onesta qui avait entraîné à Toulouse, que je connaissais,
12:11 puisqu'on était sept ailleurs tous les deux.
12:13 Lui il était du sud, moi j'étais un peu plus du nord,
12:16 puisque quand on franchit la Garonne, on est du nord.
12:18 Donc il a accepté que je fasse partie de son équipe,
12:21 et on est reparti pour une deuxième aventure de 2001,
12:24 qui se continue à l'heure actuelle, puisqu'on est en 2012,
12:26 avec les années aussi merveilleuses, extraordinaires et sensationnelles qu'on a vécues.
12:30 Je fais ça d'un côté au niveau de l'équipe de France,
12:32 et puis je bricole encore un peu à côté,
12:34 dans la fédération sur différents dossiers.
12:37 - Mais j'ai vu que tu continuais de t'impliquer à Bresol,
12:41 puisque je t'ai rencontré au gymnase de Bresol,
12:43 en train d'entraîner une équipe de jeunes.
12:45 - Mais Bresol c'est autre chose.
12:47 Il y a eu Sononche, il y a eu Dreux,
12:50 et il y a eu, puisque quand j'ai été nommé enseignant,
12:53 j'étais bivalent Maths-EPS.
12:55 On saura un peu ce que c'était,
12:57 les PEGC Maths-EPS, on était nommés en collège.
12:59 J'étais de la première promotion, je me suis retrouvé à Bresol,
13:02 où avec Michel Guégo et sa femme Nicole,
13:05 on avait monté le club de Handball,
13:07 qui était un club exclusivement féminin à l'époque,
13:09 qui avait 98% de filles, plus Michel Guégo et moi.
13:12 Il y avait en effet même plus de 120 licenciés.
13:15 J'ai vraiment participé à la naissance de ce club.
13:19 Au petit moment, je m'en suis éloigné,
13:21 après je suis parti, et le club avait disparu.
13:23 Il y a eu des tentatives pour le remonter,
13:25 ça n'a pas été.
13:27 Donc il y a trois ans, on avait décidé au niveau du comité départemental
13:30 de relancer Handball et de créer des clubs,
13:33 avec la difficulté que je t'ai expliqué tout à l'heure.
13:35 Et naturellement, je suis reparti sur Bresol,
13:37 parce qu'au fond de moi, il reste une petite pointe de nostalgie.
13:42 - Et d'affection.
13:44 - Et d'affection, ce qui fait qu'on essaie de remonter,
13:46 avec les difficultés que ça amène,
13:48 parce que ce n'est pas très facile.
13:50 - Alors cette vie au niveau national,
13:52 ça a été une vie où tu as quasiment fait le tour du monde plusieurs fois quand même.
13:56 - Oui, j'ai surtout fait le tour du monde des aéroports,
13:59 des salles de sport et des hôtels, et des bus.
14:01 Maintenant, quand on me dit "tu as la chance, tu vas dans tel pays",
14:04 tu as vu, je n'ai rien vu du tout.
14:06 Pékin, si je n'y étais pas allé l'année d'avant,
14:08 avec Claude et les joueurs, pour faire une tournée,
14:11 j'aurais rien vu du tout.
14:13 - Quand vous allez à Pékin pour les Jeux Olympiques et que vous touchez la médaille,
14:16 vous n'avez rien besoin de voir.
14:18 La médaille à l'ELSEN, ça suffit largement.
14:20 - Quels ont été tes grands moments de bonheur ?
14:23 Parce que tu en as eu quand même.
14:25 - Je crois qu'il y en a trop.
14:27 Du premier match que j'ai fait à Senon, en 67,
14:29 avec toi, sur la salle à chartes,
14:33 la petite salle, comment elle s'appelait ?
14:35 La salle à la courtille ?
14:37 - La courtille, à la courtille.
14:39 - Où on avait perdu 4 à 3 parce que j'avais filé la balle au gardien d'en face,
14:41 et on se contait on jouait.
14:43 Ça, c'était un souvenir. Je me rappelle, c'était en 67.
14:45 On avait perdu 4 à 3 en eupholème.
14:47 Et c'était toi qui manageais à cette époque-là.
14:49 Ça, c'est des grands souvenirs, parce que c'est le début du grand de balle.
14:51 Après, les grands souvenirs, ça a été la montée avec Dreux,
14:53 la montée en National 1B, qui a été quelque chose d'exceptionnel,
14:55 de sensationnel.
14:57 Après, quelques années très intéressantes à Dreux.
14:59 Après, l'arrivée à la Fedex, c'était super aussi.
15:03 La première médaille avec Daniel, au Japon,
15:05 avec Kumamoto, c'était exceptionnel.
15:07 Les autres médailles après, c'était super.
15:09 Mais l'apothéose, je pense que c'est vraiment les JO.
15:13 Les JO, nous, on n'a pas de médailles aux Jeux Olympiques.
15:17 Les médailles aux Jeux Olympiques, c'est que les athlètes...
15:19 - C'est qu'elles te voient sur les photos, quand même.
15:21 - Oui, mais je veux dire, on n'a pas...
15:23 On fait partie du groupe.
15:25 Mais voir ton équipe, voir tes joueurs,
15:27 voir les mecs avec qui tu as vécu pendant 3 mois,
15:29 tu les as eu sués.
15:31 Moi, j'avais même sué avec eux,
15:33 parce que j'ai fait des conneries un peu avec eux.
15:35 J'ai fait des tas de trucs.
15:37 Mais quand tu montes sur le podium des JO,
15:39 quand on sait ce qu'était le handball,
15:41 à l'époque où je l'ai commencé,
15:43 où on se prenait des taux, en disant "Jamais on pourra battre
15:45 les Russes, les Yougoslavs, les Bidulets, tout"...
15:47 Quand tu vois cette équipe monter sur le podium olympique,
15:49 là, c'est pas un championnat du monde.
15:51 Un championnat du monde, c'est que les handballeurs.
15:53 Là, c'est l'ensemble de tous les sports mondiaux,
15:55 de tous les médias, de tout le monde,
15:57 et c'est l'équipe de France qui monte sur le podium.
15:59 Là, ça, c'est un grand moment.
16:01 Ça, c'est tout un atome faible, ouais.
16:03 - Oui, je viens de croire.
16:05 Ça doit être quand même extrêmement émouvant.
16:07 - C'est hors normes.
16:09 Les JO, c'est vraiment quelque chose d'exceptionnel.
16:11 - D'accord. - Alors moi, j'ai eu la chance,
16:13 les JO, de commencer en 92 à Barcelone.
16:15 Alors 92, 96, 2000, 2004, 2008.
16:17 Je fais 2012.
16:19 - Oui. - Puis peut-être que j'irai
16:21 jusqu'en 2016. Donc ça fera...
16:23 - Alors Londres, comment ça se prépare,
16:25 Londres 2012, Pologne ?
16:27 - Le côté local,
16:29 Londres, je sais pas.
16:31 Le DTN y est allé.
16:33 Ça se met en place.
16:35 De toute façon, les JO, ce ne sont pas
16:37 les endroits où on est le mieux émergé pour les athlètes.
16:39 Parce qu'on est dans un village olympique,
16:41 c'est fermé, c'est des conditions
16:43 de vie qui sont, je dirais,
16:45 pas spartiate.
16:47 On est un peu... Nous, on est
16:49 22, 23,
16:51 à 2 ou 3 par chambre, à coucher des fois
16:53 par terre, mais bon, ça, c'est pas gênant.
16:55 Ça, on passe. Ça se passe
16:57 très, très, très bien. Moi, tous ceux
16:59 qui ont eu l'occasion de faire, ça s'est bien passé.
17:01 Le mieux organisé,
17:03 je dirais pas lequel c'est, le moins bien organisé,
17:05 je dirais pas lequel c'est, ça s'est globalement
17:07 bien passé. Ça, c'est l'organisation
17:09 sur le terrain. Maintenant, la préparation,
17:11 l'équipe de France est dans un
17:13 phénomène de doute,
17:15 un peu. On a remporté 4 titres consécutifs,
17:17 2 titres de champion du monde,
17:19 1 titre de champion d'Europe et 1 titre olympique.
17:21 On est un peu dans...
17:23 On a chuté au championnat d'Europe au mois de janvier.
17:25 Certains médias se sont précipités
17:27 pour dire qu'on était plus bon
17:29 parce qu'on avait perdu, qu'il fallait tout changer.
17:31 Moi, je ne le pense pas.
17:33 Je pense qu'on a toujours une très belle équipe.
17:35 Sauf que la marge,
17:37 elle est très, très, très étroite.
17:39 Elle est très minime entre nos adversaires directs.
17:41 Ce qui fait que je pense qu'on va réussir
17:43 un bon...
17:45 Un bon parcours.
17:47 Après, le facteur...
17:49 Aux aléas du dernier but marqué.
17:51 Tout à fait. D'accord.
17:53 Et alors, comment tu as
17:55 perçu cette évolution
17:57 du handball en France
17:59 depuis les 10 dernières années ?
18:01 Ce n'est pas la peine de remonter trop loin.
18:03 Je pense qu'on est quand même
18:05 obligé de remonter pour nous.
18:07 Pour expliquer un peu la façon dont on a fonctionné en France.
18:09 Je pense qu'il faut vraiment quand même remonter
18:11 à l'époque où Daniel est arrivé en 87.
18:13 Daniel Constantin. C'est lui qui a été un petit peu...
18:15 Disons que Daniel a mis en place avec la Fédération
18:17 un système qui fait que les gens sont passés
18:19 à beaucoup d'entraînement
18:21 et avant il y en avait peu.
18:23 Donc ça, ça a été la quantité de travail.
18:25 Et on a respecté
18:27 les savoir-faire
18:29 et l'origine culturelle
18:31 de nos joueurs. A savoir qu'on a la chance
18:33 nous en France d'avoir des joueurs qui viennent
18:35 des îles, de la Réunion, des Antilles.
18:37 On a des joueurs qui viennent de France,
18:39 qui viennent du Nord,
18:41 de l'Ouest, du Sud.
18:43 Ils n'ont pas la même culture handballistique.
18:45 Ils ont des cultures handballistiques qui sont fondamentalement différentes.
18:47 Pourquoi ? Je ne sais pas.
18:49 Parce qu'on ne joue pas au handball à Marseille
18:51 comme on joue à Strasbourg. D'accord.
18:53 Donc on a décidé de faire un groupe avec ça.
18:55 Créer une culture.
18:57 Respecter une culture qui est une culture...
18:59 Créer une culture commune.
19:01 Créer une culture commune mais à faire jouer des gens ensemble
19:03 qui ne jouent pas de la même façon.
19:05 Et ça je pense que c'est ce qui a permis au handball
19:07 d'être un petit peu hors normes
19:09 nos premiers adversaires.
19:11 Les Allemands avaient essayé de décrypter
19:13 le jeu de Richardson. Ils avaient fait un super article
19:15 en disant "voilà comment ils jouent".
19:17 Avec Daniel, quand on a lu l'article, on s'est dit "bah oui, c'est sensationnel".
19:19 Parce que s'ils savent comment ils jouent,
19:21 ils savent comment ils jouent.
19:23 Et ils ont réussi à expliquer parce que nous on ne sait pas.
19:25 Parce que c'était une intuition phénoménale.
19:27 Ils découvraient des choses.
19:29 Ils inventaient des trucs que les autres n'avaient pas inventés.
19:31 Mais ça, ça s'est transmis.
19:33 Et on a eu, depuis que je côtoie l'équipe de France,
19:35 on a cette richesse multiculturelle
19:37 qui fait que
19:39 on est totalement...
19:41 On ne sait pas ce qui va se passer en équipe de France.
19:43 Mais par contre ça se passe bien.
19:45 Ça ne se passe pas dans un fonctionnement qui est un fonctionnement.
19:47 Comme le dit Claude Onessa maintenant
19:49 "On est une équipe de France".
19:51 Et c'est ça qui est intéressant.
19:53 C'est ce qui est intéressant.
19:55 C'est ce qui est intéressant.
19:57 C'est ce qui est intéressant.
19:59 C'est ce qui est intéressant.
20:01 C'est ce qui est intéressant.
20:03 C'est ce qui est intéressant.
20:05 C'est ce qui est intéressant.
20:07 C'est ce qui est intéressant.
20:09 C'est ce qui est intéressant.
20:11 C'est ce qui est intéressant.
20:13 C'est ce qui est intéressant.
20:15 C'est ce qui est intéressant.
20:17 Je vois maintenant des rassemblements
20:19 où on a 60, 70, 80 journalistes,
20:21 télévision et tout.
20:23 On ne peut pas agir pareil.
20:25 On est nous aussi amenés maintenant à avoir des réserves
20:27 à des moments donnés. Parce qu'il faut d'abord
20:29 qu'on gagne. Il faut qu'on s'entraîne.
20:31 On ne peut pas passer notre temps
20:33 à discuter inutilement, loin, sans flanc.
20:35 Donc là on est aussi
20:37 dans un état où,
20:39 comme d'autres sports, on est obligés de faire attention.
20:41 Maintenant, il y a faire attention
20:43 et ne pas faire attention. On était il y a peu de temps
20:45 dans un petit coin du sud de la France,
20:47 dans un hôtel en train de se préparer
20:49 pour un match.
20:51 Le patron de l'hôtel est venu me voir et me dit
20:53 "Mais c'est exceptionnel. Pourquoi vos garçons
20:55 sont comme ça ?". Je lui dis "Mais ils sont comment ?"
20:57 Il me dit "Il y a des gamins, ils vont signer des autographes,
20:59 ils leur disent bonjour et tout". Je lui dis "C'est normal".
21:01 Il me dit "Mais non, je ne comprends pas".
21:03 Il me dit "La semaine dernière, on avait". Je ne dis pas qui.
21:05 Il me dit "Les gamins sont restés derrière la grille de 8h du matin
21:07 à 8h du soir. Il n'y a pas un joueur qui a été aller les voir."
21:09 Je dis "Nous, on n'est pas fabriqués comme ça au handball.
21:11 Quand un gamin vient, on respecte le gamin,
21:13 on va signer l'autographe, ça dure 30 secondes
21:15 et on s'en va, c'est fini."
21:17 Ça, c'est dans la culture handball.
21:19 C'est un état d'esprit tout à fait différent
21:21 où la convivialité demeure
21:23 et où la relation amoureuse est évoluée.
21:25 Et on espère que ça demeure comme longtemps possible.
21:27 Maintenant, je le dis et on est obligé de le signaler,
21:29 on a des moments donnés de doute
21:31 parce que devant la multiplicité
21:33 des contraintes, on est obligé
21:35 à des moments donnés de protéger un peu les joueurs.
21:37 - Les contraintes, justement, cette super médiatisation...
21:39 - On n'en est pas au stade de la super médiatisation.
21:41 On n'est pas encore là.
21:43 On est à un stade de médiatisation forte.
21:45 Maintenant, elle n'est pas contraignante encore.
21:47 On est à la limite.
21:49 - Quels sont les autres contraintes
21:51 que vous rencontrez, vous, au niveau de l'équipe de France ?
21:53 - La contrainte médiatique,
21:55 c'est pas une contrainte médiatique,
21:57 c'est qu'il faut la gérer, on pense et tout.
21:59 Après, il y a la prudence.
22:01 Il ne faut pas que ce soit une facie que ça
22:03 au détriment des entraînements.
22:05 Il ne faut pas qu'à l'entraînement,
22:07 il y ait 50 caméras sur le terrain
22:09 et 200 journalistes parce qu'on s'entraîne tout.
22:11 On pense à autre chose.
22:13 Après, il y a nos supporters,
22:15 la façon dont les jeunes,
22:17 les adultes,
22:19 perçoivent l'équipe de France et veulent
22:21 faire un autographe, un bidule et tout.
22:23 Ça, ça prend aussi beaucoup de temps.
22:25 Donc, il faut aussi le gérer de façon intelligente.
22:27 Jusqu'à présent, on a réussi à le faire.
22:29 Mais c'est vrai que par rapport à mes débuts,
22:31 il y a un changement
22:33 qui est exceptionnel.
22:35 On a rencontré Siraba Dambélé
22:37 il y a quelques mois,
22:39 quelques semaines.
22:41 La chose qui vous caractérise
22:43 tous les deux, c'est cette même passion,
22:45 cette même envie de gagner,
22:47 cette même force qui vous pousse
22:49 vers l'avenir. Est-ce que ça, c'est une
22:51 caractéristique de la Fédération de Hand
22:53 ou des Handballeurs ?
22:55 Si ça la pousse vers l'avenir, c'est très bien
22:57 parce qu'elle a encore l'avenir devant elle.
22:59 Moi, il ne faudrait pas que ça me pousse trop vite quand même
23:01 il me reste un peu moins de temps.
23:03 Ne t'inquiète pas, je suis encore plus vieux que toi.
23:05 Mais tu es toujours jeune.
23:07 Siraba, c'est une joueuse exceptionnelle
23:09 parce qu'elle est naturelle,
23:11 elle est exceptionnelle sur le terrain,
23:13 elle se bat,
23:15 elle est originaire d'Auréloire,
23:17 elle a commencé le Handball chez nous.
23:19 C'est vraiment une joueuse exceptionnelle.
23:21 Moi, je ne sais pas
23:23 si ça me pousse comme tu le dis,
23:25 mais c'est vrai qu'on a tout donné au Handball
23:27 depuis que j'ai commencé à l'âge de 12 ans.
23:29 Depuis que je te connais, c'est sûr que le Handball
23:31 c'est un de tes références.
23:33 De temps en temps, je n'ai pas changé.
23:35 J'ai pratiqué le foot, le basket, la tétis, la natation,
23:37 je fais de la musique, j'ai fait des tas de choses
23:39 parce qu'à mon époque, on faisait tout naturellement,
23:41 on pratiquait un peu tout.
23:43 Donc j'ai fait ça.
23:45 Je me suis tourné vers le Handball,
23:47 parce que c'est le Handball qui m'a au début rendu le plus,
23:49 apporté le plus, puis j'ai donné beaucoup.
23:51 Puis après, je suis parti, puis ma vie est basée autour du Handball.
23:53 Alors, dans les années à venir,
23:55 comment tu vois cette évolution du Handball ?
23:57 Et du sport en général en France ?
23:59 Toi ?
24:01 Je ne sais pas, il faut demander au Président de la République.
24:03 Non, non, on vient d'en avoir un nouveau.
24:05 Qui a des objectifs très précis par rapport au sport.
24:07 Je ne sais pas comment le sport peut évoluer.
24:09 Parce que j'ai toujours entendu dire
24:11 qu'on allait augmenter le budget du sport.
24:13 Le budget n'a pas changé beaucoup.
24:15 Par contre, nous, on est obligé de constater,
24:17 je ne sais pas ce que ça va se faire dans les autres fédérations,
24:19 mais il y a des problèmes dans les pays autour de chez nous
24:21 qui n'existent pas.
24:23 Et c'est un problème qui est très important.
24:25 C'est un problème qui est très important.
24:27 En France, il y a un côté très spécifique,
24:29 dont je suis originaire.
24:31 Moi, c'est ces postes qui sont des postes ambigus,
24:33 où on est à la fois fonctionnaire,
24:35 au service, mis à disposition,
24:37 enfin tout ce qu'on veut.
24:39 Moi, je suis sur contrat PO, donc c'est un peu un ex-contrat PO.
24:41 Préparation olympique, PO.
24:43 Oui, c'est ça. Mais maintenant, ce n'est plus comme ça.
24:45 Ce n'est pas généreux.
24:47 On a ce système français qui fait qu'à la fois,
24:49 on est fonctionnaire et on travaille dans une fédération.
24:51 Alors, à l'extérieur, quand vous expliquez ça
24:53 aux Suédois, aux Espagnols ou aux Allemands,
24:55 ils ne comprennent pas. C'est une chose qui les déplace.
24:57 Qui ne leur semble pas naturelle.
24:59 Mais je pense que c'est très bien.
25:01 C'est très bien parce qu'on n'a pas
25:03 les risques qui se produisent
25:05 à l'heure actuelle en Espagne, où le championnat espagnol
25:07 est en train de disparaître parce qu'il y a des problèmes financiers
25:09 importants, parce qu'il ne fonctionne que
25:11 sur le privé, avec des contraintes
25:13 qui font qu'il n'y a plus assez d'argent,
25:15 que ce n'est pas pratique.
25:17 Nous, on fonctionne aussi dans les clubs sur le public,
25:19 mais sur le privé, avec un apport des collectivités.
25:21 Alors bon, l'Europe n'était pas d'accord, etc.
25:23 Sauf, force est de constater que le système français
25:25 donne des résultats,
25:27 et des résultats positifs.
25:29 Comment ça évoluera dans les années à venir ?
25:31 De toute façon, ce qui est certain,
25:33 d'autres sports s'en sont aperçus, bon, le foot en premier,
25:35 il y a des dérives financières
25:37 excessives,
25:39 qu'il va falloir réguler.
25:41 On ne pourra pas
25:43 continuer à alimenter tous les sports
25:45 de cette façon-là.
25:47 Moi, ma crainte, ma grosse crainte
25:49 que j'ai à l'heure actuelle, c'est qu'on aille vers
25:51 un sport, ou deux, ou trois sports,
25:53 au détriment des autres. Parce que si on prend
25:55 le cas du...
25:57 de celui qui fait de la marche à pied,
25:59 celui qui fait du foot au plus haut niveau,
26:01 l'écart de la salaire, il est de 1 à 10 000.
26:03 En exagérant, on...
26:05 Il n'est pas réduit de 1 à 20.
26:07 Il y a des choses qui sont difficiles à accepter,
26:09 et ce que j'ai peur, c'est que celui-là, il continue à exister,
26:11 et que l'autre, il disparaisse. Or, on a besoin
26:13 de tous les sports. On a besoin d'une pratique
26:15 multisportive. Donc ça,
26:17 maintenant, comment ça va évoluer ? Je sais pas.
26:19 - Le rapport du hand par rapport au professionnalisme
26:21 des joueurs, comment
26:23 vous l'envisagez ?
26:25 - Au niveau du nombre,
26:27 l'évolution... Nous, pour l'instant,
26:29 on peut dire, globalement, que
26:31 la D1, enfin la LNH masculine,
26:33 c'est-à-dire la première division,
26:35 tout le secteur est professionnel.
26:37 En pro D2, l'endroit
26:39 où je chante ma vie en demain, maintenant,
26:41 c'est professionnel. Après, en dessous, il y a
26:43 des professionnels, des amateurs, des
26:45 semi-professionnels, des semi-amateurs.
26:47 Et ça, ça va maintenant, c'est assez étonnant,
26:49 mais ça va jusqu'en N2, N3.
26:51 En FI, disons que c'est
26:53 LFH, première division, deuxième
26:55 division, et N1, un peu.
26:57 Au niveau des entraîneurs, il y a... Et là, c'est
26:59 quelque chose qui... Quand on remonte
27:01 aux époques, aux années 90,
27:03 on est un petit peu étonnés. Il y a
27:05 énormément de gens qui travaillent maintenant
27:07 et qui sortent leur salaire principal du lendemain.
27:09 - D'accord. - On a plus de 100 à
27:11 150 personnes dans la région centre
27:13 qui sont des professionnels de l'activité.
27:15 - D'accord. - Ce qui n'existait pas avant.
27:17 Entraîneurs, cadres départementaux,
27:19 etc., etc., secrétaires, même,
27:21 dans les ligues, dans les comités et tout.
27:23 Donc, le sport est devenu un employeur
27:25 de force. - Oui. - Ça, c'est au niveau
27:27 départemental et régional.
27:29 Au niveau national, ça fait beaucoup plus.
27:31 Maintenant, je pense qu'au niveau des joueurs,
27:33 je ne sais pas comment ça peut évoluer. Nous, je crois
27:35 que déjà, les trois premières divisions pro,
27:37 ce sera, à mon avis, dans l'État, que les choses
27:39 de maximum. - Au maximum. D'accord.
27:41 - Oui, rapport à l'argent, c'est important.
27:43 Et quelles sont les valeurs
27:45 que vous défendez au niveau de la
27:47 FEDE par rapport à la pratique du handball ?
27:49 - Les valeurs,
27:51 je pense qu'elles n'ont pas changé.
27:53 Le handball a toujours été reconnu
27:55 comme étant proche des enfants, proche
27:57 de l'école,
27:59 s'ouvrir sur l'extérieur,
28:01 être toujours disponible.
28:03 Je pense que tout ce qui a
28:05 fait la force du handball il y a 30 ans,
28:07 ça fait la force du handball maintenant.
28:09 La seule chose qui est apparue et qu'on a su, à mon avis,
28:11 gérer et qu'on gère bien pour l'instant, c'est l'arrivée
28:13 de l'argent, où ça n'a pas été
28:15 un destructeur, comme ça a pu
28:17 l'être dans certains endroits. - Dans certains endroits, oui.
28:19 - Où on a la chance d'avoir, si on
28:21 avait autour de la table, là, Jérôme Fernandez
28:23 et puis Nicolas Karabatic,
28:25 c'est des garçons qui sont adorables,
28:27 qui sont restés très simples,
28:29 qui savent respecter tout le monde
28:31 et se comporter comme des adultes
28:33 intelligents et respectueux
28:35 de leur environnement. Et ça, c'est des grandes valeurs du handball.
28:37 - C'est vrai que... - C'est des grandes valeurs du sport aussi.
28:39 - C'est des grandes valeurs du sport, oui.
28:41 Mais bon, je dis du handball parce que vraiment, on le vit.
28:43 Et je dis, moi, j'ai la chance d'être avec eux
28:45 et ça m'est arrivé 10 fois, 20 fois, 30 fois
28:47 de quitter un endroit, on dit "M. Warbourg,
28:49 comment ils se font, comment ça se fait
28:51 qu'ils sont aussi polis que ça ?"
28:53 Je dis, ils ne sont pas polis, ils sont comme
28:55 on le serait dans la vie normale. - Normal.
28:57 - Il n'y a rien de sensationnel.
28:59 Ah bah oui, mais ça, ça m'étonne quand même.
29:01 Non, c'est des êtres humains, tout à fait
29:03 comme les autres, mais...
29:05 - Est-ce que le sport doit conserver cette
29:07 emprise d'intérêt général et de formation
29:11 auprès des jeunes aujourd'hui ?
29:13 - Moi, je pense. Je pense qu'on est, nous,
29:15 dans la bonne voie et qu'on respecte la bonne voie.
29:17 Maintenant, c'est difficile parce que
29:19 le système actuel fait que
29:21 certains quartiers sont difficiles d'accès
29:23 de par le manque de travail,
29:25 le manque d'activité, le manque de...
29:27 On ne va pas tout réciter.
29:29 Mais c'est vrai que c'est plus difficile
29:31 dans certains quartiers d'implanter le handball
29:33 et de lui donner ses valeurs
29:35 que dans d'autres quartiers où l'abord est plus facile.
29:37 Mais je crois que, où qu'on aille,
29:39 ces valeurs du handball, il faut les défendre.
29:41 Et c'est ce qui a fait notre force
29:43 et c'est ce qui doit faire notre force.
29:45 - Eh bien, merci Michel.
29:47 - De rien.
29:49 - Sur ce tour d'horizon du handball,
29:51 en Eure et Loire, au niveau national et au niveau global.
29:53 - Je pourrais juste terminer en disant que j'ai eu
29:55 la malle chance d'être prof de maths.
29:57 - T'aurais préféré ? - Non, c'était bien.
29:59 *soupir*