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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque soir. C'est le début de semaine,
00:00:05 ravis de vous accueillir donc en direct sur CNews pour Soir Info. On vous accompagne jusqu'à minuit
00:00:10 dans le sommaire notamment ce soir. Au sommaire notamment ce soir, le trafic de drogue qui
00:00:14 prospère désormais dans les villes moyennes. Cinq blessés dont trois graves à Villerue en
00:00:18 Meurthe-et-Moselle. Un troisième mort en moins d'une semaine à Valence dans la Drôme. Ces deux
00:00:22 communes sont touchées par des règlements de comptes sur fond de trafic de stupéfiants avec
00:00:25 une violence donc identique à celle des grandes acclomérations. On en discutera dans cette
00:00:31 émission. Deux ans et demi même après l'assassinat du professeur d'histoire géographie Samuel Paty,
00:00:36 le collège du Bois d'Aulme ne porte toujours pas son nom et ce contrairement à la promesse qui
00:00:41 avait été faite. En France, 22 lieux ont déjà été renommés en hommage aux professeurs assassinés.
00:00:47 À l'initiative de la ligue professionnelle de football, les maillots des clubs de ligue 1 et
00:00:50 ligue 2 ont été floqués aux couleurs de l'arc-en-ciel ce week-end alors que la journée
00:00:54 de lutte contre l'homophobie se déroulait. Néanmoins, certains joueurs ont refusé de porter
00:00:59 ce maillot pour jouer notamment pour le match entre Toulouse et Nantes hier. Peut-on tolérer
00:01:04 de telles positions ? Nous en discuterons avec nos invités. Gauthier Lebray du service politique
00:01:09 est avec nous également parce que dans quelques instants on va débriefer également la prestation
00:01:14 du chef de l'état Emmanuel Macron aux 20 heures de TF1. Ça vous a plu ? En trois mots ? En trois
00:01:18 mots ? Ouais. Tournez la page. Tournez la page. Bravo. C'était pas prévu, vous avez réussi le
00:01:23 pari. Bravo cher ami. Maître Dylan Slama, comment allez-vous ? Maître Slama qui est avocat pénaliste
00:01:29 évidemment. Merci d'être présent. Merci à Karim Abrik qui était dans le meilleur de l'info tout
00:01:34 à l'heure. C'était bien ? Oui très bien. Et bien on a regardé. Ça nous a plu. Tatiana Ornard-Barzac
00:01:40 est avec nous également. Bonjour chère Tatiana. Bonjour à Jean-Sébastien Fergeau, directeur de la
00:01:43 publication d'Atlantico. Ravie de vous accueillir. Grosse journée pour Jean-Sébastien. Grosse journée
00:01:49 également pour Alexandre Devey qui est au réacteur en chef au Figaro. On marque une très courte
00:01:54 pause et on va donc commencer cette émission en débriefant la prestation du chef de l'état aux 20
00:01:59 heures de TF1. On verra ce qu'il faut en retenir. A tout de suite. Emmanuel Macron réaffirme son
00:02:06 soutien à l'Ukraine. Le chef de l'état a ouvert la porte pour former des pilotes de chasse ukrainiens
00:02:11 dès maintenant. Une déclaration chez nos confrères de TF1 au lendemain de sa rencontre avec Volodymyr
00:02:16 Zelensky à Paris. Le président français estime en revanche qu'une éventuelle livraison d'avions
00:02:21 de chasse à Kiev reste un débat théorique. Après Rome, Berlin et Paris, Volodymyr Zelensky
00:02:27 poursuit sa tournée européenne et a obtenu une nouvelle aide du Royaume-Uni, des drones d'attaque
00:02:32 et des missiles anti-aériens. Le président ukrainien reste optimiste quant à de futures
00:02:37 livraisons d'avions de combat en vue d'une contre-offensive face aux troupes russes.
00:02:41 Il y aura bien un second tour de l'élection présidentielle en Turquie et Outre-Atlantique.
00:02:46 Joe Biden se réjouit de travailler avec le vainqueur quel qu'il soit. Les Etats-Unis
00:02:52 félicitent par ailleurs la population turque pour sa mobilisation électorale hier. Le second tour
00:02:57 départagera le candidat à sa réélection, Recep Tayyip Erdogan, avec Emal Kiliç Darulu le 28 mai prochain.
00:03:04 De retour sur le plateau de soir, un feu avec Tatiana Ronar-Barzak, journaliste politique,
00:03:12 Alexandre Devey qui aurait acteur en chef au Figaro, Jean-Sébastien Ferjou, directeur d'Atlantico.
00:03:18 De l'autre côté de la table, Karim Abrig de la rédaction tout comme Gauthier Lebret du service
00:03:22 politique et maître d'Ilan Slama. Emmanuel Macron, une nouvelle fois. Au 20h de TF1 ce soir,
00:03:28 le président de la République est venu évoquer l'aide à l'Ukraine, la politique fiscale
00:03:32 industrielle de la France, alors que se tenait le sommet Choose France, on en parlera dans un instant.
00:03:37 Il était là pour parler de l'inflation également. Mais par quel sujet a-t-il pu être rattrapé
00:03:44 aujourd'hui ? Ah oui, la réforme des retraites, alors que l'Assemblée nationale va débattre.
00:03:49 C'était très bien joué. Ça vous a plu ? Alors que l'Assemblée va débattre début juin de cette
00:03:54 niche parlementaire pour l'abrogation par le groupe Lyot, Emmanuel Macron a répété face à
00:04:00 Gilles Boulot la légitimité de sa réforme des retraites. Écoutez-le.
00:04:03 Je fais ce que j'ai dit. On n'a pas toujours dit ça. Pardon ? Si. Non, en août 2019.
00:04:10 Mais oui, vous avez dit jamais je ne le ferai parce que c'est injuste. Mais août 2019 c'était un autre monde.
00:04:13 Le Covid n'était pas là, la guerre n'était pas revenue en Europe. On peut me faire... Mais j'ai
00:04:17 toujours été cohérent. En 2017, je suis élu avec un mandat, une réforme systémique, pas d'effort
00:04:22 dans la durée. Les expérdiser, il n'y a pas de problème. En 2019, on est encore dans cette époque.
00:04:26 Je n'ai pas de mandat et les expérdise, il n'y a pas de problème. Qu'est-ce qui se passe entre
00:04:30 temps ? Une pandémie mondiale, on n'avait jamais vu ça. Une guerre qui revient en Europe. Les experts
00:04:35 disent quoi ? On a un problème de déficit et il faut le combler. Et moi, je vais devant les électeurs
00:04:39 en 2022 en disant je vais porter la retraite à 65 ans progressivement.
00:04:43 Gauthier Lebray, vous avez écouté intégralement l'interview du chef de l'État, comme chacun d'ailleurs autour de cette table, j'en suis sûr.
00:04:49 Le service à pré-vente de la réforme, ça va durer combien de temps encore ?
00:04:52 Tant qu'on lui posera cette question et tant qu'il n'arrivera pas à tourner la page. En tout cas, il se multiplie pour essayer de tourner la page.
00:04:58 Ce matin, il était dans les colonnes de l'opinion. Ce soir, il est donc sur TF1 comme sa première ministre, qui se multiplie aussi.
00:05:03 RTL, le JDD. Elle est aussi sur une autre chaîne ce soir du groupe TF1 qui résume son voyage à la Réunion.
00:05:10 Demain, Emmanuel Macron sera à l'Institut Curie. Ce soir, il dîne à Versailles avec les grands capitaines d'industrie.
00:05:16 À la fin de la semaine, il a le G7 au Japon. Et effectivement, entre temps, son agenda médiatique est bien rempli.
00:05:22 Alors, il a quand même réussi à parler d'autre chose. Il a parlé de l'Ukraine. Nous allons former des pilotes ukrainiens en France.
00:05:27 Il a parlé de la baisse des impôts. 2 milliards sur l'ensemble du quinquennat. Ce ne sera pas que de la baisse d'impôts.
00:05:32 C'est très flou. Je ne suis pas certain que ça ait un gros impact sur l'opinion dans un premier temps.
00:05:35 Il y aura aussi des baisses de charges. Il juge le président. Vous êtes dans la classe moyenne. Vous gagnez entre 1 500 euros et 2 500 euros par mois.
00:05:41 Vous ne touchez pas de primes d'activité, par exemple, mais vous n'arrivez pas non plus à boucler les fins de mois.
00:05:46 Vous ne touchez pas suffisamment peu pour avoir des lettres de l'aide et vous avez toujours du mal à boucler vos fins de mois.
00:05:53 Il y a quand même des annonces. Il arrive quand même à parler d'autre chose, mais il est toujours rattrapé.
00:05:57 Sur les retraites, je voudrais qu'on reste un instant sur la retraite parce que c'est le seul moment de cette vingtaine de minutes d'interview
00:06:02 où il y a vraiment une véhémence, une prise de position forte, je trouve. Il hausse un tout petit peu le ton par rapport au reste de l'interview, qui est beaucoup plus linéaire.
00:06:09 Et sur les Républicains, aussi.
00:06:11 C'est dans la continuité de ça, effectivement. Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est l'argumentaire pour dire qu'est-ce qui a fait la bascule entre 2019,
00:06:18 vous étiez contre le fait de remonter cette tâche de départ à la retraite et la réforme actuelle.
00:06:24 Et donc, l'argument, c'est le Covid et l'Ukraine. Ils ont bon dos, le Covid et l'Ukraine ou pas ?
00:06:29 Si on est ironique, la guerre a plutôt tendance à faire baisser l'espérance de vie.
00:06:34 Oui.
00:06:35 Je ne vois pas bien le rapport qu'il y a entre l'équilibre du régime des retraites en France et la guerre en Ukraine.
00:06:40 On peut dire pour le coup que oui, le Covid a eu un lourd impact sur les finances publiques françaises,
00:06:44 mais c'est corrigé aussi par le fait que ça a eu un impact sur l'espérance de vie elle-même.
00:06:48 D'ailleurs, les Britanniques ont renoncé à décaler l'âge de la retraite qui devait passer de 65 à 67 ans, si je me souviens bien,
00:06:55 précisément parce que l'espérance de vie a diminué à cause du Covid.
00:06:59 Je vais reformuler ma question, Jean-Sébastien.
00:07:00 Ce n'est pas très convaincant, je trouve.
00:07:02 Si il n'y avait eu ni la guerre en Ukraine, ni le Covid, est-ce qu'Emmanuel Macron nous aurait proposé la réforme telle qu'elle aujourd'hui ?
00:07:07 Ce qui est con, c'est de regarder la trajectoire des finances publiques françaises qui a été transmise à Bruxelles.
00:07:11 Parce que derrière, on comprend aussi la promesse de baisse d'impôt qu'Emmanuel Macron a faite en disant
00:07:16 quand la trajectoire des finances publiques nous permettra.
00:07:20 Sauf que quand on regarde ce qui a été transmis à Bruxelles, c'est plutôt une hausse de 8,5 milliards à laquelle il faudrait s'attendre.
00:07:26 Parce que précisément, l'enjeu, après ça a un peu à voir avec le Covid et l'impact sur les finances publiques, comme je vous le disais,
00:07:32 c'est que nous n'avons aucune marge de manœuvre budgétaire.
00:07:36 Et là, il a essayé de redonner une cohérence, je trouve, à son action, de redonner un peu une substance au macronisme
00:07:41 qui a toujours été plutôt tourné vers l'économie.
00:07:43 Vous avez été séduit, vous, ce soir, j'ai l'impression.
00:07:44 Non, je vous dis ce que je pense qu'il a essayé de faire.
00:07:48 Après, je ne suis pas certain que ça va le sortir de la crise et que les Français vont acheter ce raisonnement-là.
00:07:53 Mais il intègre la réforme des retraites. Il l'a dit plusieurs fois, c'est un tout.
00:07:57 Après, moi, je trouve qu'on peut questionner son bilan, justement, sur le chômage, sur etc.
00:08:01 quand il dit "regardez ce que nous faisons, ça marche".
00:08:03 Réaction politique, d'abord de Manuel Bompard, député LFI des Bouches-du-Rhône,
00:08:07 sur, justement, cet argumentaire d'Emmanuel Macron concernant les retraites.
00:08:11 Énième exercice d'autosatisfaction, de mépris, de mensonges.
00:08:15 Il aura même essayé de nous faire croire que la guerre et le Covid sont les vrais responsables de la réforme des retraites.
00:08:19 On comprend pourquoi 65% des Français ne l'écoutent plus.
00:08:24 Des Français, il aurait pu continuer, Manuel Bompard, qui se sent méprisé.
00:08:28 Il a répondu à cette accusation.
00:08:29 Vous avez compris que je suis en train de faire un lancement, cher ami.
00:08:31 Vous connaissez le métier, je vois.
00:08:33 Donc, il est souvent taxé de mépris.
00:08:36 Il a répondu, on l'écoute.
00:08:39 Je suis parfois du romal.
00:08:41 Oui, méprisant, je le récuse.
00:08:44 Mais après, vous savez, les réseaux sociaux, les oppositions, elles forgent vite des images.
00:08:48 Les méprisants sont les gens qui ne veulent pas parler avec les autres.
00:08:51 C'est les gens qui leur mentent.
00:08:53 Et ceux-là sont en train de paver le chemin des extrêmes.
00:08:56 Parce que sur le mensonge, les extrêmes sont bien meilleurs que les partis de gouvernement.
00:09:01 Réaction commentaire.
00:09:02 Il récuse ce terme de mépris qui lui colle à la peau depuis des mois.
00:09:06 Sur toutes ces expressions, je suis du romal.
00:09:09 Il y a quand même une sorte d'ambivalence.
00:09:11 À la fois, il essaie de dire, en fait, je vous ai entendu.
00:09:14 Je vais arrêter d'être aussi méprisant, puisque vous m'accusez de cela en permanence.
00:09:18 Et l'autre côté, je suis quand même assez résistant aux critiques.
00:09:21 C'est presque maso.
00:09:22 On se souvient.
00:09:23 Son argument, c'est de dire, moi, je vais au devant des Français.
00:09:26 Je parle, je parle, je vais me frotter.
00:09:28 Je suis à portée de baffe.
00:09:29 C'est vrai.
00:09:30 C'est vrai que le président l'a beaucoup fait.
00:09:31 C'est vrai aussi qu'il a eu pas mal de propos méprisants.
00:09:34 Souvenez-vous de ce "vous n'avez qu'à traverser la rue pour trouver un emploi"
00:09:37 ou d'autres propos comme ça qui étaient quand même extrêmement malvenus.
00:09:40 "Emmerder les non-vaccinés".
00:09:41 Oui, il y a eu plein.
00:09:42 On pourra pas passer la soirée à faire la liste en même temps.
00:09:43 C'est vrai qu'il y a un côté très provocateur aussi, d'ailleurs encore ce soir, d'Emmanuel
00:09:48 Macron.
00:09:49 Il aime bien aussi venir titiller un petit peu.
00:09:51 Ça fait partie de sa personnalité.
00:09:53 Cela dit, je trouve que ce soir, honnêtement, il était plutôt pas mal dans cet exercice-là.
00:09:58 Alors, il n'y avait pas un acte de confrontation.
00:09:59 Je vous sens tous séduits par cette prestation du chef d'État.
00:10:02 Est-ce que c'est sa meilleure interview depuis le mois de janvier ?
00:10:05 Il a beaucoup entendu dire "je suis dans le regret de ne pas avoir pu expliquer la nécessité
00:10:09 de cette réforme".
00:10:10 Il l'a fait très longuement ce soir, avec des arguments qui sont plus ou moins entendables.
00:10:14 On travaille moins que nos voisins.
00:10:16 Il va falloir bien qu'on puisse redistribuer cette argent.
00:10:19 La guerre et le Covid.
00:10:20 Oui, mais du coup, il nous a expliqué qu'il allait falloir aussi financer la santé, l'éducation,
00:10:24 ses services publics tout à fait délabrés, que c'était tout à fait nécessaire.
00:10:27 Très bien.
00:10:28 Cela dit, je trouve que par rapport aux fois précédentes où en effet il était extrêmement
00:10:32 méprisant, c'est-à-dire qu'on avait l'impression qu'il n'avait pas du tout entendu la colère
00:10:35 qui grondait dans la rue.
00:10:36 Là, aujourd'hui, il a quand même fait mine en tout cas.
00:10:39 Il a tourné la langue cette fois dans la bouche avant de mépriser les Français.
00:10:43 Et avec à la fois, nous en rembourse là, avec une sorte d'optimisme un peu béat.
00:10:47 Alors, c'est vrai qu'il y a des bonnes annonces économiques.
00:10:49 C'est vrai qu'il y a quand même 13 milliards d'investissements à avancer.
00:10:52 Oui, mais ça fait partie aussi du package.
00:10:54 Il a essayé de contrebalancer en fait cette colère et aujourd'hui cette difficulté pour
00:11:01 nombreux de Français à boucler les fins de mois à cause de cette inflation rampante
00:11:05 avec des bonnes annonces.
00:11:07 Cela dit, est-ce que ça convainc tout le monde ? Je n'en suis pas certaine parce que
00:11:13 je pense que certains, beaucoup d'ailleurs de Français, n'attendaient pas qu'on leur
00:11:16 parle de l'Ukraine.
00:11:18 Je pense qu'aujourd'hui, en fait, c'est assez loin malheureusement de leurs préoccupations.
00:11:21 C'est important pour eux, mais je pense qu'aujourd'hui, ils attendent vraiment des choses concrètes.
00:11:24 En fait, le cap aujourd'hui, à part les 2 milliards d'euros qu'évoquait mon voisin,
00:11:30 à part ces 2 milliards d'euros, malheureusement, il n'y a rien d'autre.
00:11:32 Il n'y a pas d'autres annonces.
00:11:33 Ça fait des mois qu'Emmanuel Macron fait des interviews, mais qu'il n'annonce rien
00:11:37 de nouveau et qu'on n'a pas de cap précis.
00:11:39 Il veut juste montrer qu'il est présent.
00:11:41 On passe une semaine sans une grande interview.
00:11:43 C'est 67 millions de Français et moi, et moi, et moi, Emmanuel Macron.
00:11:49 Sur le mépris ?
00:11:51 Non, pas sur le mépris.
00:11:53 Effectivement, je pense qu'il communique beaucoup et en fait, c'est une marque d'impuissance.
00:11:57 Plus on communique, moins on agit.
00:12:00 Je dirais sur le mépris, je n'ai pas envie d'y revenir.
00:12:02 Effectivement, il a eu beaucoup de mots.
00:12:05 Là, d'une certaine manière, il méprise l'opposition.
00:12:09 C'est quand même une manière de poser le débat.
00:12:12 Moi, qui me gêne quand il dit les extrêmes, ce sont des menteurs.
00:12:16 Je pense qu'ils ont une vision différente de lui-même.
00:12:20 Est-ce qu'on doit les qualifier d'extrêmes ?
00:12:22 Il dit que les autres se sont débinés sur l'Ertrade, comme l'a rappelé Gauthier aussi.
00:12:24 Est-ce qu'on doit qualifier un parti qui est au second tour de la présidentielle,
00:12:26 qui représente des millions de Français d'extrême ?
00:12:31 Je ne crois pas.
00:12:33 Là, il dit que je ne suis pas méprisant et d'une certaine manière,
00:12:35 il méprise toute une partie de la France et ceux qui les représentent.
00:12:40 Là, il y a une contradiction.
00:12:42 Mais moi, je reviens sur le fait que plus il parle, moins il agit.
00:12:47 L'interview pouvait apparaître convaincante, mais elle arrive bien tard.
00:12:54 Il commence à dessiner, je trouve, une vision.
00:12:57 Il nous explique pourquoi il faut cette réforme des retraites.
00:13:00 Il nous dit qu'il faut produire plus qu'un pays qui ne produit pas,
00:13:02 qui ne travaille pas, qui ne peut pas être souverain.
00:13:05 Il nous dit que la colonne vertébrale de la France, c'est les classes moyennes.
00:13:10 Il nous dit qu'il faut réindustrialiser.
00:13:12 Tout ça est intéressant.
00:13:14 C'est un programme qui a été défendu par des souverainistes.
00:13:17 Il faut en décontre, Alexandre.
00:13:19 13 milliards d'euros d'investissement prévus par 28 entreprises.
00:13:24 Ça fera environ 8000 emplois.
00:13:26 Vous qui êtes toujours si pessimiste sur l'état de la France,
00:13:29 ça ne va pas si mal.
00:13:31 Il annonce tout ça au moment où il n'a plus les manettes.
00:13:36 C'est un poulet qui n'a plus de tête, le président de la République.
00:13:40 - Je laisse la parole à Karima.
00:13:43 Il faut distinguer les promesses d'investissement des investissements
00:13:46 réalisés.
00:13:48 La France est numéro un.
00:13:50 Les investissements réalisés sur toutes les dernières années,
00:13:53 ça n'est systématiquement pas le cas.
00:13:56 - Les promesses des investisseurs ne sont pas tenues ?
00:13:59 - Elles ne sont pas tenues pour des raisons différentes.
00:14:01 Il y a répondu dans l'interview.
00:14:03 Il se trouve que les investissements en France créent moins d'emplois
00:14:07 que les investissements industriels dans les pays étrangers.
00:14:09 - Dernier mot.
00:14:11 - Je voulais revenir sur la déconnexion, le mépris.
00:14:16 Pendant la période du projet de loi de réforme des retraites,
00:14:20 il était totalement absent, voire même fantomatique,
00:14:23 ou il était à l'extérieur du pays, fuyant à l'étranger.
00:14:27 Quand c'est une mesure absolument impopulaire,
00:14:30 où les Français ne le suivent pas du tout,
00:14:32 il se cache, il est ailleurs.
00:14:34 Même pendant la campagne électorale, il n'y a pas eu de campagne,
00:14:36 il a laissé un peu les choses aller, il se cachait un peu.
00:14:39 Et là, il revient en force parce qu'il est dans son élément maintenant.
00:14:43 Il veut... Justement, il n'y a personne, comme on dit,
00:14:45 qui est contre la crème glacée au chocolat.
00:14:47 On parle de quoi ? D'investissement, d'économie, peut-être ici.
00:14:50 Mais bon, vous voyez ce que je veux dire.
00:14:52 Donc, il arrive... C'est un peu plus facile pour lui.
00:14:54 Il est dans son élément. Et moi, c'est un peu ce qui m'a frappée.
00:14:57 - On l'entend trop.
00:14:58 - Je vois cette déconnexion par rapport au peuple.
00:15:00 C'est qu'on le sent hyper à l'aise
00:15:02 avec, justement, les chefs d'entreprise à Versailles.
00:15:05 On le voit donner des mains, tout ça.
00:15:07 Donc, avec, si vous voulez, le capital, avec ce côté...
00:15:11 - Il est mieux face à Elon Musk que face à un manifestant avec une casserole.
00:15:14 - Avec les casserolades, c'est plus compliqué.
00:15:16 - Les casserolades à Versailles qui ont été tenues à distance,
00:15:18 aujourd'hui, à Gauthier, d'ailleurs.
00:15:20 - Oui, exactement. Il y avait encore un grand périmètre de sécurité.
00:15:23 - Puisque ce fameux seul match France-France avait lieu au château de Versailles,
00:15:25 je le rappelle. - Absolument.
00:15:26 Et qui, d'ailleurs, il y dîne avec les grands capitaines d'industrie ce soir.
00:15:29 Mais vous venez de dire qu'on l'entend trop.
00:15:31 Mais après avoir dit qu'on ne l'entend pas, où est-il ?
00:15:33 Donc, en fait, on le critique aussi tout le temps.
00:15:35 - Oui, mais c'est où tout l'un ou tout l'autre.
00:15:37 - Ça cache quelque chose, effectivement.
00:15:39 - Maître Sama, qui n'a pas encore parlé, ce n'est pas à l'avocat que vous êtes,
00:15:42 que je vais rappeler.
00:15:43 En l'occurrence, chez les avocats, ce n'est pas toujours le cas.
00:15:46 Mais pour que la parole compte, il faut qu'elle soit rare, disait l'autre.
00:15:48 - Ce qui est sûr, c'est que pendant 50 ans...
00:15:50 - Il parle, il parle, il parle, mais pour quels effets ?
00:15:52 Qu'est-ce que vous dites ?
00:15:53 - Quand elle est rare, on le critique aussi.
00:15:55 Sur la période du débat sur les retraites, effectivement, on a dit
00:15:58 qu'il fut à l'étranger, il est fantomatique.
00:16:00 - Quand elle est inexistante, on la critique aussi.
00:16:02 - Non, mais totalement inexistante, elle était...
00:16:04 - Pour maître Sama, votre regard...
00:16:05 - Pour parler comme un avocat, ce qu'on peut dire, c'est que
00:16:06 quand il était sur le banc des accusés, il a fait usage de son droit au silence.
00:16:08 - Oui, c'est ça. Bien résumé.
00:16:10 - Maintenant que les choses se sont un peu tassées
00:16:12 et que le verdict très négatif est tombé, il reprend la parole.
00:16:16 Mais lorsque je dis que le verdict négatif est tombé,
00:16:18 je pense qu'il est perdant partout. Il est perdant politiquement,
00:16:20 parce qu'il a, d'une certaine manière, cassé sa première ministre
00:16:22 et cassé un petit peu le Parlement.
00:16:24 - Il a eu cette phrase extraordinaire, effectivement, sur Elisabeth.
00:16:26 - Mais il est aussi, et ça je trouve que ça n'a peut-être pas été assez souligné,
00:16:29 il est aussi perdu sur sa réforme. Parce qu'il dit "j'ai fait ce que j'ai dit".
00:16:31 Ce n'est pas vrai, ce n'est pas sa réforme qui est passée.
00:16:33 C'est une réforme au rabais et c'est une réforme qui ne lui a pas permis
00:16:35 d'obtenir ce qu'il voulait, ce qui était son véritable but,
00:16:38 c'est-à-dire garder la note de la France au même niveau.
00:16:40 La note de la France a été dégradée, donc s'il voulait, il a perdu,
00:16:43 parce qu'il n'a pas fait la réforme qu'il voulait,
00:16:44 il a perdu parce qu'il a cassé sa première ministre.
00:16:46 Donc s'il voulait, il a perdu de tous les côtés, et à tel point qu'il est obligé d'en revenir
00:16:50 à ses fondamentaux, ça veut dire, je suis d'accord avec vous,
00:16:52 ça veut dire dire "en dehors de moi, c'est le chaos, en dehors de moi, c'est des extrêmes,
00:16:56 et donc je suis le seul".
00:16:57 - Et sur le mensonge, quand même, Patrick.
00:16:58 - Très vite, parce que j'ai promis la parole à Gauthier, la tâche est là pour finir.
00:17:01 - Il accuse ses adversaires d'être des menteurs.
00:17:02 Alors moi je trouve qu'en démocratie, c'est problématique,
00:17:04 mais s'il y a quelqu'un qu'on peut accuser de mensonge, c'est bien lui.
00:17:08 D'abord, la réforme des retraites, au départ, ça devait être une réforme structurelle, par points.
00:17:13 Il a dit lui-même que la réforme paramétrique, ça ne servait à rien, donc il s'est contredit.
00:17:18 Ensuite, il a expliqué que tout le monde allait toucher 1200 euros,
00:17:22 donc s'il y a des gens qui sont pris en flingue, en délit de mensonge,
00:17:26 c'est bien le gouvernement lui-même.
00:17:27 - Sur Elisabeth Borne, non ?
00:17:29 - Oui, il y a eu un mot pour Elisabeth Borne, plusieurs mots pour...
00:17:31 - C'est très intéressant, c'était la dernière question de Gilles Boulot,
00:17:33 on lui demande, Elisabeth Borne, elle est où dans un an ?
00:17:35 Puisque ça fait un an, demain, ça fera un an, qu'elle est à Matignon.
00:17:38 Il ne dit pas que dans un an, elle est toujours à Matignon.
00:17:40 Et ça m'a rappelé l'indicatif de placement.
00:17:42 - Mais il lui donne sa confiance quand même, il a réitéré...
00:17:43 - Je suis fier, je suis fier de l'avoir nommée.
00:17:45 - Il entend le passé sur les cours.
00:17:46 - Ça lui fait une belle jambe, à Elisabeth Borne.
00:17:48 Mais quand il s'est déplacé en Alsace, quand il a lancé sa grande tournée en France,
00:17:51 un journaliste, un confrère lui pose cette question,
00:17:53 est-ce qu'Elisabeth Borne sera toujours à Matignon le 15 juillet ?
00:17:55 Il entend parfaitement la question.
00:17:57 Il regarde le journaliste dans les yeux, il sourit et il passe son chemin.
00:17:59 Et l'un de ses conseillers m'avait dit, ça c'est totalement ravageur.
00:18:02 Donc ça veut bien dire que, effectivement, les jours d'Elisabeth Borne sont comptés à Matignon.
00:18:06 D'ailleurs, on voit qu'elle aussi s'active, je le disais tout à l'heure,
00:18:08 elle multiplie elle aussi les interviews.
00:18:10 Elle était à La Réunion pour essayer de rester...
00:18:12 - Je croyais qu'elle s'active pour chercher un boulot.
00:18:14 - Elle s'active pour convaincre son principal employeur,
00:18:16 à savoir Emmanuel Macron, de se faire la licencier.
00:18:18 - C'est quoi déjà le prochain nom de Pôle emploi ?
00:18:20 - France... - France Travail.
00:18:22 - Mais cette réponse, moi j'ai trouvé juste d'un mot qu'elle était quand même assez sexiste.
00:18:25 Je suis fier de la... - Sexiste ?
00:18:27 - Oui, je vais vous dire pourquoi. - Elisabeth Borne ?
00:18:29 - Oui, parce qu'il l'a réduit au fait qu'elle soit une femme.
00:18:31 Il n'est pas fier d'accomplissement politique.
00:18:33 Il n'est pas fier d'ailleurs, il ne cesse de la corriger sur son interprétation.
00:18:38 - Oui, j'entends, j'en sens bien.
00:18:40 - Je suis désolé, je trouve ça sexiste de la réduire à sa qualité de femme.
00:18:44 Elle est bien d'autre chose que ça, me semble-t-il.
00:18:47 - Rapidement, s'il vous plaît.
00:18:49 - Oui, mais c'est sexiste.
00:18:51 - Quand on l'a réduit à ça ?
00:18:53 - Cela dit, ce qui m'a un peu choqué pour revenir sur la décision...
00:18:55 - Conclusion, Tatiana.
00:18:57 - Ce qui m'a choqué, cela dit, c'est ce "et en même temps"
00:19:00 qui parfois, en termes d'image, les symboles ont un sens quand même.
00:19:03 Il nous explique qu'il va enfin s'attarder sur les classes moyennes,
00:19:06 qu'il va enfin aider les gens qui ont du mal à boucler les fins de mois.
00:19:09 Et il est au château de Versailles, tel un monarque.
00:19:12 À un moment donné, on a des gilets jaunes et des jambes...
00:19:14 - Il faut les faire rêver les patrons, Tatiana.
00:19:16 - Si vous voulez, je pense quand même qu'on a un petit souci à chaque fois.
00:19:18 Souvenez-vous quand même quand il a annulé au dernier moment la venue du roi Charles III,
00:19:22 parce qu'il s'était dit que c'était peut-être un peu compliqué à ce moment-là de le faire venir.
00:19:27 - Qu'est-ce qu'il y a, Gauthier ?
00:19:29 - Je vous vois en train de tomber dans les pommes et tout, ne vous inquiétez pas.
00:19:31 - Un verre d'eau pour Gauthier !
00:19:33 - On ne peut pas tout lui reprocher.
00:19:35 Il fait venir les capitaines d'industrie, il obtient 13 milliards, 8000 emplois...
00:19:39 - Mais ce n'est pas ça que je critique.
00:19:41 - Il faut les réunir où alors ?
00:19:43 - Peut-être que le château de Versailles n'était pas forcément...
00:19:45 - Depuis le départ, le château de Versailles, le sommet Tchouz-France...
00:19:47 - Vous êtes encore jeune, mais les symboles ont un sens.
00:19:49 - Vous voulez m'attaquer sur mon âge ?
00:19:51 - Non, mais c'est vrai ! Les symboles ont un sens.
00:19:53 - On va m'attaquer sur mon âge, c'est ridicule.
00:19:55 - Personne n'a fait la révolution française sur ce plateau.
00:19:57 - J'adore ces arguments d'autorité.
00:19:59 - J'aime beaucoup ce petit échange.
00:20:01 - En termes de politique, c'est important, les symboles, pardon.
00:20:03 Mais là, il y a un vrai décalage.
00:20:05 On parle d'inflation, on parle de gens qui n'arrivent pas à boucler les fins de mois.
00:20:07 C'est très important de réinvestir la France, de réindustrialiser la France.
00:20:09 Mais peut-être que ce n'était pas forcément le meilleur endroit pour le faire aujourd'hui.
00:20:13 - En termes de symboles, il faudrait parler français.
00:20:15 - En termes de symboles, pardon ?
00:20:17 - En termes de symboles, il faudrait parler français.
00:20:19 - D'ailleurs, on n'a pas le temps, mais une question que j'aurais bien aimé poser.
00:20:21 Est-ce qu'on est capable de réindustrialiser la France
00:20:23 sans faire appel aux patrons et aux grandes industries étrangères ?
00:20:25 - Surtout, est-ce qu'on est capable de réindustrialiser la France
00:20:27 avec la politique de la Banque Centrale Européenne à l'heure actuelle ?
00:20:29 - On est très en retard.
00:20:31 - On est très en retard.
00:20:33 - Vous voulez rester jusqu'à minuit ?
00:20:35 - Je n'ai pas l'autorisation, il faut que j'aille me coucher parce que je suis gêné.
00:20:37 - Ah !
00:20:39 - Excellente réponse. Merci Gauthier.
00:20:41 - Merci Gauthier. Vous revenez quand vous voulez, vous êtes ici chez vous.
00:20:43 - C'est gentil.
00:20:45 - Sans rancune.
00:20:47 - Je n'ai aucune rancune.
00:20:49 - On marque une très courte pause et on s'intéresse au trafic de drogue
00:20:51 qui prospère dans les villes moyennes avec les règlements de comptes
00:20:53 et les violences qui les accompagnent.
00:20:55 Plusieurs reportages et témoignages à suivre.
00:20:57 À tout de suite.
00:20:59 - Le retour sur le plateau de Soir Info, 22h32.
00:21:01 On est un tout petit peu en retard.
00:21:03 Isabelle Piboulot pour le rappel de l'actualité.
00:21:05 [Musique]
00:21:07 - Passe à la sécheresse
00:21:09 et à l'approche d'un nouvel été à haut risque
00:21:11 concernant les incendies.
00:21:13 Les députés ont commencé l'examen de mesures
00:21:15 pour mieux prévenir les feux de forêt.
00:21:17 Parmi elles, le renforcement des débroussaillements obligatoires.
00:21:19 La proposition de loi,
00:21:21 déjà adoptée en première lecture par le Sénat,
00:21:23 doit être débattue jusqu'à mercredi
00:21:25 à l'Assemblée nationale.
00:21:27 En Meurthe-et-Moselle,
00:21:29 l'auteur présumé de la fusillade de Villerup
00:21:31 de samedi a été interpellé tôt ce matin.
00:21:33 Il s'agit d'un multirécidiviste
00:21:35 au lourd passé judiciaire.
00:21:37 La fusillade est probablement liée
00:21:39 à un trafic de stupéfiants
00:21:41 qui sont venus sur un point de dîle.
00:21:43 Elle a fait cinq blessés, dont trois graves.
00:21:45 Une information judiciaire sera ouverte mercredi.
00:21:47 Et puis le FC Nantes
00:21:49 sanctionne le footballeur
00:21:51 Mostapha Mohamed financièrement,
00:21:53 mais pas pour le coup.
00:21:55 L'attaquant a refusé de jouer
00:21:57 hier contre Toulouse
00:21:59 pour ne pas porter un maillot
00:22:01 au flocage arc-en-ciel
00:22:03 en soutien à la communauté LGBTQIA+.
00:22:05 Le montant de la sanction
00:22:07 n'a pas été communiqué,
00:22:09 mais la somme sera reversée
00:22:11 à l'association SOS Homophobie.
00:22:13 - Toujours en compagnie de Tatiana Renard-Barzat,
00:22:15 Karim Abrika, Alexandre Devecchio,
00:22:17 Jean-Sébastien Ferjou,
00:22:19 maître d'Ilan Slama,
00:22:21 le trafic de drogue prospère
00:22:23 désormais dans les villes moyennes.
00:22:25 Cinq blessés, dont trois graves,
00:22:27 à Villerue en Mortem-Eusel.
00:22:29 Un troisième mort en moins d'une semaine
00:22:31 à Valence dans la Drôme.
00:22:33 Ces deux communes touchées par des règlements
00:22:35 de comptes sur fond de trafic de stupéfiants
00:22:37 avec une violence identique
00:22:39 à celle des grandes agglomérations.
00:22:41 - En moins d'une semaine,
00:22:43 quatre personnes ont perdu la vie
00:22:45 dans différents règlements de comptes
00:22:47 sur fond de trafic de stupéfiants.
00:22:49 A Marseille, mercredi dernier,
00:22:51 une mère de famille a été tuée
00:22:53 lors d'un affrontement entre deux gangs.
00:22:55 De nombreux coups de feu ont également été échangés
00:22:57 dans la petite ville de Villerupte en Morte-Eusel,
00:22:59 faisant cinq blessés.
00:23:01 Enfin à Valence, plusieurs fusillades
00:23:03 ont eu lieu ces derniers jours.
00:23:05 Trois morts sont à déplorer.
00:23:07 Au total, cinq fusillades en moins d'une semaine,
00:23:09 avec la particularité de toucher des villes moyennes,
00:23:11 comme l'explique le maire de Valence, Nicolas Daragon.
00:23:13 - Ce qui se passe en ce moment,
00:23:15 c'est aussi ce que j'ai décrit
00:23:17 aux ministres de l'Intérieur et à la Première ministre
00:23:19 il y a deux ou trois ans, leur écrivant régulièrement
00:23:21 pour leur dire "Attention, nous sommes dans une ville
00:23:23 de taille moyenne, on peut maîtriser la délinquance
00:23:25 à condition d'y mettre les moyens.
00:23:27 Ça n'est pas le cas, peut-être qu'il y a une prise de conscience
00:23:29 en ce moment, c'est ce que j'espère.
00:23:31 J'espère que l'Etat va enfin se rendre compte
00:23:33 que les élus locaux connaissent bien leur territoire
00:23:35 et que quand on appelle leur attention,
00:23:37 ils vont bien s'en décrire.
00:23:39 - Pour revenir au calme dans la Drôme,
00:23:41 la CRS 8, unité spécialisée dans le maintien de l'ordre,
00:23:43 a été dépêchée sur place.
00:23:45 - Le trafic de drogue se diffuse partout,
00:23:47 Maître Slama, c'est plus la panache
00:23:49 des quartiers sensibles.
00:23:51 C'est un phénomène qu'on a vu venir de longue date.
00:23:53 Comment est-ce qu'on en est arrivé là ?
00:23:55 - On en est arrivé là parce que c'est un phénomène
00:23:57 nouveau, ça fait quelques décennies,
00:23:59 mais c'est vrai que c'est un phénomène
00:24:01 dans lequel la délinquance s'organise
00:24:03 et progresse en même temps.
00:24:05 J'ai envie de dire que progresse
00:24:07 les services de renseignement et d'enquête.
00:24:09 - Je vais juste citer quelques noms de villes
00:24:11 pour qu'on comprenne bien de quoi on parle.
00:24:13 Brive-la-Gaillard, Le Creusot,
00:24:15 Cavaillon, Limoges, Poitiers,
00:24:17 Alençon, et c'est une liste non exhaustive.
00:24:19 C'est un phénomène profond
00:24:21 qui est en train de se diffuser dans notre pays.
00:24:23 - Vous savez pourquoi ça va aussi loin dans le pays ?
00:24:25 C'est tout simplement parce que tout le monde consomme.
00:24:27 Dans toutes les sphères de société,
00:24:29 dans tous les milieux sociaux,
00:24:31 et on le voit aussi avec la liste que vous venez
00:24:33 de dégrainer, dans toutes les villes de France.
00:24:35 Ce n'est pas l'apanage des villes urbanisées,
00:24:37 des grandes villes, Paris,
00:24:39 de certains arrondissements.
00:24:41 Aujourd'hui, on est le pays qui consomme le plus.
00:24:43 Donc, nécessairement, si on consomme le plus,
00:24:45 il faut bien que les gens aillent acheter
00:24:47 de la manière la plus simple possible.
00:24:49 C'est comme Uber, il faut que ce soit simple d'accès.
00:24:51 Il faut aller vers le consommateur.
00:24:53 La vraie difficulté, elle est là.
00:24:55 C'est comment faire en sorte
00:24:57 qu'il n'y ait plus d'offres.
00:24:59 Je suis persuadé que le problème
00:25:01 n'est pas un problème d'offres,
00:25:03 c'est un problème de demandes.
00:25:05 Tant qu'il y aura de la demande,
00:25:07 il y aura une offre. On pourra essayer de couper,
00:25:09 de sanctionner, d'enfermer tout le monde.
00:25:11 Aujourd'hui, je crois que c'est 240 000 personnes
00:25:13 qui travaillent en France dans le trafic de stupéfiants.
00:25:15 C'est à peu près autant que le groupe La Poste.
00:25:17 Avant d'enfermer tous ces gens-là,
00:25:19 je rappelle qu'il y a 60 places de prison.
00:25:21 - En parlant de La Poste, je me souviens qu'il y a plus
00:25:23 de points de deal à Marseille que de bureaux de poste.
00:25:25 - Il y a 60 000 places de prison en France.
00:25:27 Il faudra en construire 4 fois plus.
00:25:29 On n'y arrivera jamais.
00:25:31 Tant qu'il y aura autant de demandes,
00:25:33 l'offre arrivera à trouver un écho.
00:25:35 Pour qu'on règle le problème de demandes,
00:25:37 c'est beaucoup plus compliqué, plus long,
00:25:39 plus ambitieux et exigeant.
00:25:41 - Avant qu'on poursuive la discussion,
00:25:43 je voudrais qu'on aille un instant à Villerue.
00:25:45 J'ai découvert le nom de cette ville.
00:25:47 Je ne la connaissais pas.
00:25:49 J'en suis désolé.
00:25:51 Malheureusement, pour ceux qui découvrent cette ville,
00:25:53 5 blessés, dont 3 graves ces derniers jours,
00:25:55 Régine Delfour est allée sur une île
00:25:57 et a fait un tour.
00:25:59 Regardez la situation sur place.
00:26:01 - C'est ici qu'une fusillade a éclaté
00:26:03 samedi à 18h30.
00:26:05 Il y a encore les traces où un jeune homme
00:26:07 de 17 ans a reçu une balle en pleine tête.
00:26:09 Pour vous montrer un peu le contexte,
00:26:11 nous sommes sur un point de deal.
00:26:13 Il y a sur le mur les différentes drogues
00:26:15 qui sont vendues avec les différents tarifs.
00:26:17 Cette fusillade serait donc un règlement
00:26:19 de compte entre deux bandes rivales.
00:26:21 L'auteur présumé de la fusillade
00:26:23 à 38 ans,
00:26:25 il est connu des services de police
00:26:27 depuis l'âge de 16 ans.
00:26:29 Il a 140 mentions judiciaires à son actif.
00:26:31 Il a été interpellé ce lundi matin.
00:26:33 Il est placé en garde à vue.
00:26:35 Sa garde à vue devrait se terminer
00:26:37 mercredi matin.
00:26:39 - Est-ce qu'il y a encore des endroits
00:26:41 en France aujourd'hui qui échappent
00:26:43 à ces problématiques d'insécurité chronique ?
00:26:45 - Il faut l'espérer.
00:26:47 Mais de moins en moins.
00:26:49 C'est ça la réalité.
00:26:51 On nous a d'abord dit que c'était
00:26:53 les territoires perdus de la République.
00:26:55 Aujourd'hui, il se multiplie.
00:26:57 Ce qui est inquiétant,
00:26:59 c'est qu'on veut en plus
00:27:01 exporter certaines problématiques
00:27:03 qu'on connaissait dans ces quartiers.
00:27:05 Dispatcher les migrants dans le reste de la France.
00:27:07 Je crois que ce n'est pas le moment.
00:27:09 Je ne fais pas le lien immédiat
00:27:11 entre migrants et trafic de drogue.
00:27:13 Mais c'est souvent des cités
00:27:15 à forte population immigrée
00:27:17 où les gens ont eu du mal
00:27:19 à s'intégrer.
00:27:21 Les migrants, généralement,
00:27:23 y restent.
00:27:25 Dans une société qui connaît
00:27:27 déjà des problèmes,
00:27:29 l'intégration est de plus en plus difficile.
00:27:31 Je crois qu'il est temps
00:27:33 de faire un moratoire
00:27:35 sur cette immigration.
00:27:37 De repartir à zéro.
00:27:39 Pour ce qui est de la drogue
00:27:41 et des trafics,
00:27:43 on sait qu'il faut jouer
00:27:45 sur différents leviers.
00:27:47 Il faut jouer à l'international
00:27:49 pour que la drogue ne vienne pas
00:27:51 de nulle part.
00:27:53 Il faut éviter qu'elle vienne
00:27:55 au maximum sur le territoire.
00:27:57 Il faut aussi, dans les quartiers,
00:27:59 faire un travail de harcèlement,
00:28:01 y compris auprès de ceux
00:28:03 qui sont en bas de l'échelle
00:28:05 du trafic.
00:28:07 C'est comme ça qu'on les décourage.
00:28:09 Peut-être durcir les peines.
00:28:11 C'est très bien de démanteler
00:28:13 des gros réseaux,
00:28:15 mais ça prend du temps.
00:28:17 Les quartiers sont pris en otage.
00:28:19 Il ne faut pas hésiter.
00:28:21 - Dylan Slama a soulevé
00:28:23 un point important.
00:28:25 Il a tapé dans le mille.
00:28:27 Il y a des consommateurs,
00:28:29 pas uniquement dans les 5 grandes
00:28:31 villes de France.
00:28:33 Jusqu'ici, ces gens-là allaient
00:28:35 s'approvisionner dans les grandes
00:28:37 villes proches. C'est l'offre
00:28:39 qui est en train de se généraliser.
00:28:41 - C'est pour ça que je vous disais
00:28:43 qu'il ne faut pas seulement
00:28:45 taper les consommateurs.
00:28:47 - Les migrants ont de bons dos.
00:28:49 Je ne suis pas sûr qu'on soit
00:28:51 sur cette problématique.
00:28:53 - L'insécurité se dispate
00:28:55 sur toute la France.
00:28:57 Quand je disais qu'il fallait
00:28:59 faire du harcèlement sur le terrain
00:29:01 auprès de ceux qui ne sont pas
00:29:03 forcément des gros trafiquants,
00:29:05 c'est aussi pour taper sur le consommateur.
00:29:07 Vous n'allez pas aller le chercher
00:29:09 chez lui. Il faudra qu'il ait
00:29:11 des amendes beaucoup plus lourdes.
00:29:13 - Vous répondez directement
00:29:15 à Alexandre.
00:29:17 - "Taper sur le consommateur"
00:29:19 est un non-sens. Un consommateur,
00:29:21 on n'arrête pas de le faire consommer
00:29:23 en le tapant dessus.
00:29:25 Si il a un problème avec la drogue,
00:29:27 c'est comme avec l'alcool.
00:29:29 C'est une pathologie.
00:29:31 On l'a vu avec la pharma-consommation
00:29:33 pendant des jours.
00:29:35 C'est un problème de santé publique,
00:29:37 de dépendance.
00:29:39 Vous pouvez leur taper dessus.
00:29:41 - Le cannabis, il y a un pourcentage
00:29:43 délirant de gens qui en ont consommé.
00:29:45 Ce n'est pas tous des toxicaux.
00:29:47 Il y a des consommateurs
00:29:49 habitués à lesquels on peut agir.
00:29:51 - On va répartir la parole.
00:29:53 Karim Abric et Tatiana Renard-Barzac.
00:29:55 - On dirait qu'on n'a pas
00:29:57 les moyens de nos ambitions.
00:29:59 Le gouvernement continue, on persiste
00:30:01 à dire non, on ne veut pas légaliser
00:30:03 le cannabis, la marijuana,
00:30:05 mais en même temps, on ne met pas
00:30:07 les moyens pour lutter contre
00:30:09 le cannabis.
00:30:11 - On parle de la ruralité.
00:30:13 - Je parle de ces petites villes,
00:30:15 les villes moyennes et même
00:30:17 petites villes.
00:30:19 On voit que ce trafic est en train
00:30:21 de gangréner plusieurs endroits
00:30:23 à travers le pays.
00:30:25 On est en train de laisser entre
00:30:27 les mains des trafiquants des
00:30:29 villes qui étaient jusque-là
00:30:31 assez paisibles les fameux points
00:30:33 de deal qui se multiplient.
00:30:35 Vous avez parlé de la demande.
00:30:37 Il y a aussi la question de la place
00:30:39 qu'on donne aux trafiquants.
00:30:41 S'ils ont l'impression d'avoir
00:30:43 le champ libre, ils peuvent se
00:30:45 gratter le ventre et se dire
00:30:47 qu'on peut aller sans gêne.
00:30:49 - C'est le mimétisme de ce qui se
00:30:51 passe dans les grandes villes.
00:30:53 - C'est le mimétisme, mais c'est
00:30:55 aussi la question des représailles.
00:30:57 S'ils sentent qu'ils ont le champ
00:30:59 libre pour investir toutes ces
00:31:01 villes-là, c'est qu'au fond, il n'y
00:31:03 a pas de présence policière assez
00:31:05 forte.
00:31:07 - J'ai un avocat pénaliste sur le
00:31:09 plateau, donc sur un sujet comme
00:31:11 celui-là, je vais principalement
00:31:13 vers lui. Comment on peut expliquer
00:31:15 que ça se diffuse comme ça dans
00:31:17 ces villes petites ou moyennes ?
00:31:19 Est-ce qu'on a déjà un début
00:31:21 d'information sur les personnes
00:31:23 qui dirigent ces trafics ? Comment
00:31:25 on arrive à passer d'une ville
00:31:27 comme Marseille à Cavaillon,
00:31:29 Avignon ou des petites villes
00:31:31 alentours ? Comment s'organisent
00:31:33 ces gens-là ?
00:31:35 - Il faut se rendre compte de ce
00:31:37 que c'est 240 000 personnes. Ils sont
00:31:39 très bien organisés, il y a beaucoup
00:31:41 de personnes qui peuvent s'occuper
00:31:43 de tout. Sur la question de la
00:31:45 répression, je le dis, sur 240 000
00:31:47 personnes, vous pouvez en informer
00:31:49 10, 15, il y en a 10 autres qui
00:31:51 prendront la place derrière, parce
00:31:53 que c'est de l'argent, parce que
00:31:55 les choses sont structurées de telle
00:31:57 manière, ce ne sont pas des
00:31:59 individus qui sont irremplaçables,
00:32:01 c'est un problème de demande et pas
00:32:03 d'offre. Il faut faire en sorte qu'il y ait
00:32:05 moins de demandes. Comment on fait ça ?
00:32:07 Oui, il y a un volet répressif, je ne dis pas
00:32:09 le contraire, je ne suis pas angélique,
00:32:11 mais il y a un volet préventif qui n'est pas
00:32:13 du tout envisagé pour l'instant. On fait
00:32:15 de la prévention sur les 5 fruits et légumes
00:32:17 par jour, on fait de la prévention sur la cigarette,
00:32:19 on fait de la prévention sur l'alcool,
00:32:21 et maintenant, je ne le fais pas, mais en tout cas,
00:32:23 on me dit 5 fois par jour de le faire. On ne peut pas
00:32:25 acheter un produit aujourd'hui, voir une pub,
00:32:27 sans qu'on lui dise de faire attention et de manger
00:32:29 un peu. - Linda Keob, qui était sur notre plateau
00:32:31 cet après-midi, Tatiana, vous répondez.
00:32:33 - À Valence, comme à Villerupe,
00:32:35 on parle de ville moyenne qui ne connaîtrait
00:32:37 pas la délinquance, en réalité, ce sont des villes
00:32:39 qui connaissent la délinquance. Comme l'a dit
00:32:41 le maire, en effet, elles pourraient être maîtrisées, mais elles ne le sont pas.
00:32:43 Il faut savoir qu'à Valence, ça fait déjà
00:32:45 une dizaine d'années, peut-être même avant d'autres
00:32:47 grandes agglomérations, que la ville a cédé
00:32:49 au trafic de cocaïne et d'héroïne.
00:32:51 Ça fait déjà plus de 10 ans qu'à Valence, ça existe.
00:32:53 Pourquoi ? Parce que géographiquement,
00:32:55 la ville se trouve quand même un petit peu à la croisée des chemins
00:32:57 dans le sud du pays. Du coup, il y a une facilité
00:32:59 d'accès à la ville par
00:33:01 des trafiquants qui vont ensuite rayonner, voire
00:33:03 en France, mais également
00:33:05 dans les pays limitrophes. Et puis,
00:33:07 on a aussi une politique qui a été menée,
00:33:09 vous savez, le service public se démantèlement progressif
00:33:11 avec une mutualisation des moyens, et
00:33:13 particulièrement à Valence, où le quartier
00:33:15 Fontbarnet, qui a été touché, frappé par
00:33:17 les règlements de comptes, s'est vu fermer
00:33:19 son poste de police il y a une dizaine d'années environ.
00:33:21 Ce qui veut dire, en fait, que l'État, progressivement,
00:33:23 a retiré ses billes de ses quartiers,
00:33:25 qui avaient besoin d'une présence forte de l'État,
00:33:27 et progressivement, ce sont les trafiquants qui ont
00:33:29 mis la main dessus. - Tatiana Arnarbarzak,
00:33:31 on a délaissé un peu trop, même
00:33:33 beaucoup trop le rural, on n'a pas les forces pour
00:33:35 lutter contre ces trafics, les délinquants en
00:33:37 profitent, d'autant que les clients, évidemment,
00:33:39 on le dit depuis 10 minutes, ils sont là,
00:33:41 ils sont partout. - On a déjà du mal,
00:33:43 en fait, à lutter dans les grandes villes, notamment
00:33:45 Marseille, contre cela. Alors, comment
00:33:47 on pourrait, là, maintenant, s'occuper
00:33:49 des petites villes ? C'est un peu le souci.
00:33:51 - C'est un problème de moyens, d'abord. - C'est ça, c'est ce qu'elle dit.
00:33:53 - Les forces de l'ordre n'ont pas les moyens,
00:33:55 donc ça, c'est la première problématique. Après, il faut aussi donner
00:33:57 les moyens pénaux, c'est-à-dire qu'il faut aussi,
00:33:59 peut-être, une procédure pénale qui soit
00:34:01 accélérée, dans certains cas,
00:34:03 et puis une procédure pénale aussi, où la
00:34:05 sanction soit certaine, c'est ça, aussi.
00:34:07 C'est-à-dire qu'il y a aussi une sorte d'impunité, parfois,
00:34:09 dans certains cas, qui pose... Non, mais un sentiment
00:34:11 d'impunité qui pose question. C'est-à-dire que
00:34:13 tout et n'importe tout le monde peut s'improviser
00:34:15 sur le trafic en drogue en pensant qu'il n'y aura pas forcément
00:34:17 une sanction certaine, et puis
00:34:19 manier les armes de guerre de façon assez
00:34:21 hallucinante aussi. Et puis, troisième chose,
00:34:23 il y a aussi une question de courage politique,
00:34:25 parce que le jour où on s'attaquera aussi à cette problématique,
00:34:27 il faudra non seulement mettre les moyens,
00:34:29 mais aussi avoir la volonté de le faire.
00:34:31 J'entendais avec effroi,
00:34:33 très honnêtement, sur votre chaîne,
00:34:35 un policier qui expliquait qu'en fait,
00:34:37 le problème, c'est qu'il allait falloir aussi réfléchir
00:34:39 aux conséquences, si on faisait entrer la police dans certains quartiers,
00:34:41 aux conséquences de cela.
00:34:43 C'est-à-dire qu'il y aurait évidemment des tirs,
00:34:45 il y aurait des dommages collatéraux, il y aurait des victimes,
00:34:47 il y aurait peut-être en effet des émeutes.
00:34:49 Non, je pense
00:34:51 qu'il ne faut pas tout de suite en passer par là.
00:34:53 Mais je pense que...
00:34:55 Je vais vous expliquer pourquoi. Et je pense que ça,
00:34:57 c'est quelque chose qu'on a peut-être un peu sous-estimé, je suis d'accord avec vous.
00:34:59 Il faut aussi s'en prendre aux consommateurs,
00:35:01 mais il faut se dire que le marché a évolué.
00:35:03 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a quand même
00:35:05 la cocaïne qui déferle sur notre pays
00:35:07 avec une manne financière absolument incroyable,
00:35:09 et qui vient parce qu'en fait, les trafiquants,
00:35:11 qu'est-ce qu'ils font ? Ils vont d'endroit en endroit,
00:35:13 et puis quand ils voient qu'un marché est déjà pris,
00:35:15 ils vont un petit peu à côté. C'est ça qui se passe.
00:35:17 Donc du coup, ils se retrouvent à aller dans un endroit qui est un peu plus petit.
00:35:19 Ou alors ils tuent celui qui détient le marché.
00:35:21 Oui, mais comme il y a une guerre des clans, du coup,
00:35:23 ils se délocalisent. Ils ont raison.
00:35:25 Et donc si vous voulez, je pense aussi que les nouvelles drogues
00:35:27 aujourd'hui, l'importance de ces nouvelles drogues,
00:35:29 et on le voit dans les pays mitrophes, on en parle souvent quand même
00:35:31 avec Jean-Sébastien, Pays-Bas, c'est devenu un cartel.
00:35:33 Il y a quand même les politiques qui sont protégés
00:35:35 de façon tristière, parce qu'ils sont menacés de mort.
00:35:37 Donc je pense qu'on va malheureusement en arriver là
00:35:39 si on laisse ceux-là s'installer, et c'est ce qui nous pend en nez,
00:35:41 parce que nous sommes un marché extrêmement juteux,
00:35:43 malheureusement.
00:35:45 Premier consommateur européen de cannabis.
00:35:47 Oui, et puis un marché juteux aussi, c'est ce que j'ai déjà expliqué
00:35:49 la semaine dernière, pour des pays comme le Mexique,
00:35:51 qui ont déjà sursaturé le marché américain,
00:35:53 et du coup qui considèrent que la France est un eldorado.
00:35:55 Donc il y a malheureusement tous ces tripes-là.
00:35:57 Et enfin, dernière chose, pardon, l'éducation.
00:35:59 Parce que le jour où on considérera que les parents
00:36:01 sont aussi responsables de leurs enfants,
00:36:03 et doivent aussi considérer que leurs enfants
00:36:05 n'ont pas à traîner dans la rue à pas d'heure,
00:36:07 et faire aussi attention à ce qu'ils ne tombent pas
00:36:09 dans les mains des trafiquants pour devenir
00:36:11 des petites mains, justement, peut-être aussi qu'on...
00:36:13 Ce qui nous intéresse, ce serait surtout d'aller chercher
00:36:15 les gros, et eux ne sont pas des mineurs
00:36:17 dont les parents doivent s'occuper, a priori.
00:36:19 C'est pas que ça, j'ai bien marre.
00:36:21 Non, non, mais je parle des petites mains
00:36:23 qui aident justement les gros, malheureusement.
00:36:25 Vous avez raison, mais les petites mains,
00:36:27 elles sont plus faciles à attraper.
00:36:29 C'est eux qui bourrissent la vie des quartiers,
00:36:31 et les gens rentrent et d'aller à la ménage.
00:36:33 - J'arrive tout de suite, Jean-Sébastien,
00:36:35 mais en parlant de vie pourrie dans les quartiers,
00:36:37 pour les habitants, j'aimerais que vous écoutiez
00:36:39 ce témoignage. Un habitant de Valence,
00:36:41 où il y a eu encore une fusillade il y a quelques jours,
00:36:43 qui a décidé de déménager à cause des conséquences
00:36:45 de ces trafics. Il s'est livré à nos équipes.
00:36:47 Écoutez-le.
00:36:49 - Ça commence à être un point quotidien,
00:36:51 parce qu'on entend des tortures, des séquestrations,
00:36:53 des meurtres, on entend plein de choses.
00:36:55 Le souci, c'est qu'eux,
00:36:57 ils vont tuer des gens
00:36:59 qu'ils ont sur leur liste, on va dire.
00:37:01 Ils ont telle personne, telle personne,
00:37:03 ils vont tuer telle personne. C'est pour le paraître.
00:37:05 C'est pour montrer sa force,
00:37:07 pour aussi les trafics de drogue,
00:37:09 pour un peu de tout, en fait.
00:37:11 C'est pour montrer qui est le plus fort.
00:37:13 C'est assez bête, en plus. On est des quartiers, on doit s'unir.
00:37:15 - Avec ces homicides, est-ce que t'as changé ton quotidien ?
00:37:17 - Bah oui, du coup, même ma famille,
00:37:19 on veut déménager.
00:37:21 En fait, le souci, c'est qu'on ne peut pas sortir.
00:37:23 C'est qu'à partir de 17h,
00:37:25 18h, on ne peut pas sortir.
00:37:27 Il y a des trucs, en fait. En rentrant tard,
00:37:29 il y a des personnes qui sont passées à côté de moi, armées,
00:37:31 qui voulaient me tirer dessus. Je me suis déjà fait braquer.
00:37:33 Comme les soirs, pour rentrer,
00:37:35 comme je finis tard le travail,
00:37:37 ils bloquent parfois les routes.
00:37:39 Ils bloquent les routes avec les barrières des travaux.
00:37:41 Ils sont habillés tout en noir, ils regardent c'est qui,
00:37:43 ils nous laissent passer.
00:37:45 - C'est vraiment une dégradation comme Marseille, comme Grenoble, comme Lyon ?
00:37:47 - C'est ça. Ça commence à être assez chaud pour une petite ville.
00:37:49 Parce qu'on est quand même des petits quartiers.
00:37:51 Et pour un petit quartier,
00:37:53 que ça se passe comme ça, c'est assez compliqué,
00:37:55 assez chaud.
00:37:57 - Jean-Sébastien Ferjoux, preuve que le trafic de drogue
00:37:59 s'installe partout en France.
00:38:01 - Oui, que c'est un problème global.
00:38:03 - Il va falloir arrêter de regarder passer les trains ?
00:38:05 - Oui, mais c'est vertigineux
00:38:07 quand on voit, il y a le fait
00:38:09 effectivement que ce soit un problème qui dépasse
00:38:11 de très loin la France. La production de cocaïne
00:38:13 qui a doublé en Amérique latine et qui
00:38:15 déferle maintenant sur l'Europe avec des moyens
00:38:17 gigantesques. Souvenez-vous de la procureure
00:38:19 de la République de Paris qui disait "c'est jusqu'à la
00:38:21 stabilité même de nos institutions
00:38:23 qui est en cause".
00:38:25 Parce qu'on peut acheter n'importe qui
00:38:27 quand on dispose d'autant d'argent
00:38:29 que les trafiquants de cocaïne.
00:38:31 Mais c'est un problème de sécurité,
00:38:33 c'est un problème d'offres, c'est aussi un problème de demandes
00:38:35 bien sûr, parce qu'il y a la demande incontestablement.
00:38:37 Et ça, il y a les drogues illégales
00:38:39 et il y a aussi les drogues légales.
00:38:41 Et maintenant on le voit, y compris chez des mineurs.
00:38:43 Il y a des mineurs qui deviennent addicts à des
00:38:45 antidépresseurs ou des antidépressifs.
00:38:47 - Ça on le sait, on en parle beaucoup. J'aimerais vraiment
00:38:49 qu'on reste sur cette question qui est un petit peu nouvelle
00:38:51 même si elle date pas d'aujourd'hui.
00:38:53 Mais vraiment, cette France rurale,
00:38:55 cette France des villes moyennes
00:38:57 qui est en train de ressembler
00:38:59 à la France de Marseille, de Paris, de Lyon.
00:39:01 - Oui, mais c'est pour ça que tu dis "parce que la crise de sens"
00:39:03 la crise existentielle à proprement
00:39:05 parler, elle est effectivement partout en France.
00:39:07 Peut-être parce que les modes de vie se sont unifiés
00:39:09 aussi, et que avant
00:39:11 j'en sais rien, peut-être que les gens en province
00:39:13 et suis provincial, donc j'assume totalement,
00:39:15 regardaient peut-être plutôt une série sur TF1
00:39:17 et que maintenant tout le monde voit des séries
00:39:19 sur des plateformes de streaming
00:39:21 et que ça unifie peut-être les...
00:39:23 Oui, mais ça fait partie des choses.
00:39:25 Parce que le...
00:39:27 C'est un sujet de santé publique qu'on disait
00:39:29 mais il faut de toute façon
00:39:31 faire quelque chose. Il y a des pays sûrs
00:39:33 qui ont réussi quand même
00:39:35 à agir un peu... - Je pense que certains veulent supprimer
00:39:37 les BAC et les équipages de police capables d'intervenir
00:39:39 dans une... - Oui, mais bien sûr, mais on y arrivera.
00:39:41 - Dans une situation comme celle que nous vivons. - Mais on y arrivera jamais.
00:39:43 Regardez dans les deux salles ce fameux fait d'hiver terrible,
00:39:45 vous vous souvenez, Leslie et Kevin... - Oui, bien sûr.
00:39:47 - Quand on lit les détails, c'est dans les Deux-Sèvres.
00:39:49 Moi je viens de l'Ouest, je connais bien les Deux-Sèvres, je peux vous dire
00:39:51 que ça ne ressemble en rien à ce qu'étaient les Deux-Sèvres.
00:39:53 Je ne parle même pas de Saint-Saëline, mais il y a
00:39:55 30 ans.
00:39:57 Donc oui, cette réalité-là, elle existe.
00:39:59 On racontait encore il n'y a pas longtemps en Bretagne
00:40:01 une trafiquante d'héroïne près du marché
00:40:03 qui avait quasiment son banc
00:40:05 à la sortie
00:40:07 des Halles. Cette réalité-là,
00:40:09 elle est présente, mais encore une fois, je pense
00:40:11 que le problème de fond
00:40:13 qui est la crise de sens, ce qui n'est pas une solution
00:40:15 en soi, après bien sûr qu'il faut de la répression,
00:40:17 bien sûr qu'il faut réfléchir en termes de prévention
00:40:19 et de santé publique, mais tant qu'on ne s'attaquera
00:40:21 pas à ça, parce que de toute façon, on est
00:40:23 tous défoncés. Et quand on voit le niveau de
00:40:25 consommation d'anxiolytiques... - Vous êtes tous défoncés ?
00:40:27 - Défoncés ! Mais de drogue légale !
00:40:29 Non mais je ne parle pas de nous. - Non, non. - Non mais collectivement,
00:40:31 nos sociétés... - Je vous rassure.
00:40:33 - Bah si, quand vous regardez le niveau de
00:40:35 consommation d'anxiolytiques... - Ça, ça va faire le bain.
00:40:37 - D'antidouleurs, etc. Bah oui,
00:40:39 mais c'est quand même ce qui est...
00:40:41 C'est ce qui est en train d'arriver aux pays occidentaux,
00:40:43 de manière générale.
00:40:45 - Je voudrais qu'on en parle un dernier extrait.
00:40:47 - C'est quand même perturbant sur ce que ça dit de l'état d'une société.
00:40:49 - Dernier extrait d'une habitante de Valence
00:40:51 qui est pleine de bon sens et
00:40:53 qui est aussi lucide que vous
00:40:55 me pouvez l'être sur le plateau, avec le recul
00:40:57 qui est le nôtre.
00:40:59 C'est au-delà des
00:41:01 coûts, on va dire, des mentellements,
00:41:03 qu'il faut agir, mais c'est bien un travail de fond.
00:41:05 Écoutez cette habitante de Valence qui témoigne.
00:41:07 - Dans ces quartiers, il n'y a
00:41:09 heureusement pas que de mauvaises personnes.
00:41:11 Il y a des personnes, bien sûr,
00:41:13 qui font leur business, si je peux
00:41:15 appeler ça comme ça, mais
00:41:17 il y a 90% de gens
00:41:19 qui sont honnêtes et qui travaillent,
00:41:21 qui vont le matin se lever pour aller au travail,
00:41:23 qui emmènent leurs enfants à l'école
00:41:25 et qui reviennent le soir chez eux,
00:41:27 tranquillement. C'est une petite poignée de personnes
00:41:29 qui met le bazar et
00:41:31 qui, en fait, sont visibles
00:41:33 parce que c'est eux qui font du bruit.
00:41:35 C'est vraiment assez insupportable, justement,
00:41:37 que une petite poignée de personnes puisse faire la loi.
00:41:39 Dernièrement, il y avait les camions
00:41:41 de CRS qui étaient à ma droite, je traversais
00:41:43 la rue, et à ma gauche,
00:41:45 il y avait des personnes qui étaient là en train de dealer.
00:41:47 Je voyais nettement la transaction. Il y a un problème
00:41:49 de fond. Il n'y a pas uniquement le problème
00:41:51 de surveillance au quotidien.
00:41:53 Ça ne sert strictement à rien d'avoir
00:41:55 20 camions de CRS
00:41:57 si, trois jours après,
00:41:59 il n'y en a plus et que le problème
00:42:01 de fond n'est pas traité.
00:42:03 - Quelle décision choc.
00:42:05 C'est question à un million.
00:42:07 - Bien sûr.
00:42:09 Je vous donne une politique publique qui a fonctionné.
00:42:11 Ce n'est pas terminé, mais quand l'État veut,
00:42:13 l'État peut. Entre 2016 et 2020,
00:42:15 la consommation et le nombre de consommateurs
00:42:17 de tabac est passé de 24 à 20 %.
00:42:19 Il y a eu des mesures qui ont été prises.
00:42:21 - Vous n'avez pas demandé aux dealers
00:42:23 d'augmenter les prix pour décourager
00:42:25 les acheteurs. - Non, mais je suis en train de dire que...
00:42:27 - Le tabac, c'est ça. - J'ai pris l'exemple du tabac.
00:42:29 - Ce ne sont pas les poumons noircis
00:42:31 sur les paquets. - Les paquets neutres.
00:42:33 - C'est le prix qui décourage les gens.
00:42:35 - Pas forcément.
00:42:37 J'ai pris des exemples du tabac.
00:42:39 Je peux prendre un autre exemple.
00:42:41 La politique de Jacques Chirac sur les accidents de la route
00:42:43 où il y a eu beaucoup de prévention et des vrais résultats.
00:42:45 Encore une fois, lorsqu'on fait d'un combat
00:42:47 une grande cause et qu'on s'en donne les moyens
00:42:49 de manière pluridisciplinaire, pluriministérielle
00:42:51 et que chacun dans son secteur s'en occupe,
00:42:53 on peut obtenir quelque chose.
00:42:55 Je constate que lorsqu'on parle
00:42:57 de stupéfiants, on entend toujours
00:42:59 systématiquement le ministère de l'Intérieur.
00:43:01 Je ne dis pas qu'il ne faut pas l'entendre.
00:43:03 Je dirais juste qu'il faut que tu répètes
00:43:05 qu'on entend aussi le ministre de la Santé.
00:43:07 - Culturellement, intellectuellement,
00:43:09 on doit revoir notre façon de penser la lutte contre...
00:43:11 - Je pense qu'on n'entend pas assez le ministre de la Santé
00:43:13 sur ces sujets alors que c'est des violences.
00:43:15 - Deux derniers mots. Carima veut reprendre la parole.
00:43:17 Et peut-être un dernier mot avec Tatiana aussi.
00:43:19 - Je pense qu'il faut perfectionner notre cadre légal
00:43:21 pour la saisie des produits issus de la criminalité.
00:43:23 Voir ce qu'on peut faire pour rajouter.
00:43:25 Imaginons qu'avec le renseignement,
00:43:27 ça arrive à un certain nombre de gens
00:43:29 et on voit avec le renseignement
00:43:31 que certains individus qui sont soupçonnés
00:43:33 de trafic de drogue, on les suit,
00:43:35 il y a des investigations,
00:43:37 on voit que les personnes ont des voitures de luxe,
00:43:39 ont tellement de choses,
00:43:41 ont matériel louche,
00:43:43 il y a des enquêtes,
00:43:45 il peut y avoir des mandats de perquisition.
00:43:47 Vous devez justifier peut-être dans certains cas
00:43:49 justement quand il y a des enquêtes,
00:43:51 il faut que ce soit poussé.
00:43:53 Ce n'est pas d'aller arrêter n'importe qui
00:43:55 et de faire ça de façon arbitraire.
00:43:57 C'est un marché juridique
00:43:59 où on va s'attaquer littéralement
00:44:01 au portefeuille de ces trafiquants
00:44:03 parce que c'est là où ça fait mal.
00:44:05 C'est un marché, le marché de la drogue
00:44:07 et ça commence effectivement par les grandes villes,
00:44:09 on va ensuite vers les villes moyennes,
00:44:11 ensuite on va aller dans les villages
00:44:13 et ensuite on va aller dans vos rues.
00:44:15 Ce qu'on veut, eux, ces trafiquants,
00:44:17 c'est que vous la fourguiez,
00:44:19 ils veulent vous la donner,
00:44:21 ils en veulent, ils veulent rajouter
00:44:23 des billets dans leur portefeuille.
00:44:25 C'est la lutte contre le banchiment.
00:44:27 Tatiana, vous avez changé.
00:44:29 Enchantée.
00:44:31 Je rejoins ce que disait Matroslava
00:44:33 parce que je suis tout à fait d'accord.
00:44:35 C'est vrai que François Braun est aux abonnés absents
00:44:37 sur cette longue séquence
00:44:39 parce que ça fait plusieurs semaines,
00:44:41 mois qu'on parle de cela
00:44:43 et c'est vrai qu'on ne le voit pas.
00:44:45 C'est dans les écoles que ça doit commencer.
00:44:47 Je pense qu'il y a aussi un changement
00:44:49 de profil des consommateurs.
00:44:51 La cocaïne, aujourd'hui, ça peut être
00:44:53 quelqu'un qui travaille de nuit
00:44:55 et qui n'arrive pas à subir ce rythme.
00:44:57 Les profils ont beaucoup changé.
00:44:59 Les chauffeurs routiers...
00:45:01 Vous disiez que c'est la France rurale,
00:45:03 c'est la France des sous-préfectures
00:45:05 mais ce profil-là,
00:45:07 ça concerne tous les Français, malheureusement.
00:45:09 Il y a vraiment des profils très divers
00:45:11 qui consomment malheureusement
00:45:13 de la drogue de façon régulière.
00:45:15 Le ministre de la Santé devrait être en première ligne
00:45:17 pour faire la prévention et la réduction des risques.
00:45:19 C'est tout à fait désolant, je suis tout à fait d'accord.
00:45:21 C'est pas gagné, comme on dit, trivialement.
00:45:23 Il est presque 23h,
00:45:25 on marque notre point sur l'actualité,
00:45:27 2 ans et demi après.
00:45:29 Toujours pas de collège Samuel Paty
00:45:31 à Confluence-Saint-Honorin.
00:45:33 On en parle dans une poignée de secondes.
00:45:35 D'ici là, l'actualité, Isabelle Piboulot.
00:45:37 Emmanuel Macron espère que l'inflation
00:45:43 sur les produits alimentaires sera absorbée
00:45:45 d'ici à l'automne, en visant à ce qu'il n'y ait
00:45:47 pas de marge exceptionnelle
00:45:49 de la dette par la grande distribution ou les industriels.
00:45:51 Interviewé par TF1,
00:45:53 le chef de l'Etat a confirmé
00:45:55 que le trimestre anti-inflation
00:45:57 pourrait être prolongé si nécessaire au-delà du 15 juin,
00:45:59 affirmant que ce bouclier
00:46:01 avait montré son efficacité.
00:46:03 La France attire les investisseurs
00:46:05 étrangers et parmi eux,
00:46:07 Elon Musk. D'après le milliardaire
00:46:09 américain, Tesla fera
00:46:11 à l'avenir des investissements significatifs
00:46:13 dans l'Hexagone.
00:46:15 Il s'est exprimé en marge du sommet ChooseFrance
00:46:17 dont la sixième édition a eu lieu
00:46:19 au château de Versailles. 13 milliards
00:46:21 d'euros d'investissement étrangers ont été
00:46:23 annoncés, avec une promesse de création
00:46:25 de 8000 emplois.
00:46:27 Le 76e festival de Cannes
00:46:29 démarre demain. Le traditionnel
00:46:31 tapis rouge sera déroulé
00:46:33 à une pléiade de stars, dont Harrison Ford,
00:46:35 Johnny Depp ou encore Natalie Portman.
00:46:37 21 films sont en quête
00:46:39 de la palme d'or. Un événement
00:46:41 sous haute sécurité, un arrêté
00:46:43 préfectoral a été pris pour interdire
00:46:45 toute manifestation autour
00:46:47 de la croisette. Le festival se tiendra
00:46:49 jusqu'au 27 mai.
00:46:51 Nous sommes deux ans et demi après l'assassinat
00:46:55 du professeur Samuel Paty. Le collège
00:46:57 du Bois d'Aulme ne porte toujours pas
00:46:59 son nom, et ce, contrairement à la promesse qui avait été
00:47:01 faite en France. 22 lieux, pourtant,
00:47:03 ont déjà été renommés en hommage au professeur
00:47:05 assassiné. Plus d'informations et d'explications
00:47:07 avec ce sujet de Sofia Delay
00:47:09 et on en discute quelques minutes.
00:47:11 Les messages de soutien sont
00:47:13 toujours visibles sur le lieu de l'attentat.
00:47:15 Mais à Conflans-Saint-Honorin,
00:47:17 aucune plaque ou monument officiel
00:47:19 a la mémoire de Samuel Paty.
00:47:21 Seule une sculpture en forme de
00:47:23 livre ouvert rend hommage à la liberté
00:47:25 d'expression. Le nom de l'enseignant
00:47:27 peine également à trouver sa place
00:47:29 sur le fronton de l'établissement
00:47:31 scolaire. Deux ans et demi après
00:47:33 l'assassinat du professeur d'histoire-géographie,
00:47:35 le collège, qui devait
00:47:37 être rebaptisé Samuel Paty,
00:47:39 n'a toujours pas changé de nom.
00:47:41 Cette possibilité avait été
00:47:43 évoquée par le département
00:47:45 dès le week-end suivant l'attentat,
00:47:47 le 16 octobre 2020.
00:47:49 Mais aujourd'hui, mairie, conseil départemental,
00:47:51 rectorat, ministère
00:47:53 disent se ranger derrière l'avis
00:47:55 de la communauté scolaire.
00:47:57 Les parents et les enseignants opposés au changement de nom
00:47:59 expliquent qu'il est encore trop tôt,
00:48:01 que le travail de deuil n'est pas terminé
00:48:03 et que le traumatisme est toujours présent.
00:48:05 Il faut dire les choses,
00:48:09 l'unanimité, on l'a compris,
00:48:11 parce qu'il y a la peur.
00:48:13 On peut le comprendre.
00:48:15 Même si on doit le regretter.
00:48:17 Alexandre Devecchion.
00:48:19 Je ne sais pas si on peut le comprendre,
00:48:21 parce que cette peur...
00:48:23 Vous êtes parents d'élèves dans ce collège,
00:48:25 vous vous posez la question.
00:48:27 On aimerait que ce collège
00:48:29 s'appelle Samuel Paty,
00:48:31 et en même temps, on comprend des parents d'élèves
00:48:33 et la communauté éducative,
00:48:35 qui se dit...
00:48:37 Franchement, je n'en sais rien.
00:48:39 Personne ne sait si ça vient de la communauté éducative
00:48:41 ou de l'Etat,
00:48:43 mais je crois que, collectivement,
00:48:45 nous devons montrer que nous n'avons pas peur,
00:48:47 que nous ne reculerons pas,
00:48:49 parce qu'avoir peur, c'est le meilleur moyen
00:48:51 de faire le jeu des islamistes.
00:48:53 Surtout qu'il y a une dimension culturelle là-dedans.
00:48:55 Ils sont dans une logique
00:48:57 d'honneur et de force,
00:48:59 et ils respectent l'honneur et la force.
00:49:01 Si nous apparaissons comme une nation
00:49:03 qui se couche,
00:49:05 nous avons perdu le combat.
00:49:07 Donc je pense qu'il y a aussi
00:49:09 un facteur psychologique,
00:49:11 et c'est symbolique,
00:49:13 mais ce serait un symbole fort
00:49:15 qui montrera notre détermination
00:49:17 et le fait qu'on n'est pas prêts
00:49:19 d'être dans le scénario de soumission.
00:49:21 C'est le scénario de soumission, je suis désolé.
00:49:23 - Écoutez, Paul Marion, il est président de l'association
00:49:25 "Les amis de Samuel Paty".
00:49:27 Il réagissait aujourd'hui sur nos plateaux.
00:49:29 - Au niveau lequel, on a aussi le maire Laurent Bross,
00:49:31 qui dit qu'il ne veut pas forcer
00:49:33 la main du collège pour rebâtir
00:49:35 l'établissement.
00:49:37 J'ai insisté auprès de lui, je l'ai rencontré à plusieurs reprises
00:49:39 en lui demandant de se positionner,
00:49:41 disant que ça faisait deux ans, que c'était un symbole important,
00:49:43 que c'était un hommage simple et évident
00:49:45 qui devrait être consensuel.
00:49:47 Et lui m'a dit "J'ai peur,
00:49:49 aujourd'hui je ne me promène plus à confins à pied,
00:49:51 je me promène en voiture, et j'ai peur d'être décapité".
00:49:53 - Maître Slama, les obscurantistes
00:49:55 ont gagné, on emprunte le chemin
00:49:57 de la défaite. - Ce qu'il faudrait,
00:49:59 pour ne pas qu'il y ait un collège Samuel Paty
00:50:01 qui puisse faire l'objet éventuellement de menaces,
00:50:03 la meilleure solution c'est qu'il n'y en ait pas un,
00:50:05 il y en a 22 déjà,
00:50:07 et la question,
00:50:09 la différence avec les 22 autres, c'est que celui
00:50:11 qui n'est pas rebaptisé, c'est celui
00:50:13 où le drame a eu lieu.
00:50:15 C'est ça le fond du problème.
00:50:17 Il y a une peur sous-jacente,
00:50:19 ça attire le regard
00:50:21 des islamistes, et qu'ils reviennent.
00:50:23 - S'ils veulent refrapper...
00:50:25 - Mais vous avez raison ! - Dans ce collège-là,
00:50:27 ils le feront, qu'il s'appelle Samuel Paty
00:50:29 ou non, donc...
00:50:31 "Soyons un peu debout", comme disait Charles,
00:50:33 je vais citer Charlie Hebdo.
00:50:35 - Moi c'est ça que je voulais dire,
00:50:37 si on devait céder
00:50:39 à la peur, etc., en ce cas-là,
00:50:41 il n'y aurait jamais eu de nouvelle publication
00:50:43 des caricatures de Mahomet.
00:50:45 Il faut montrer qu'on ne cède pas
00:50:47 à ce terrorisme intellectuel et à cela.
00:50:49 Je peux comprendre tout à fait cette peur.
00:50:51 - Mais il y a une différence entre des artistes
00:50:53 qui ont un biais,
00:50:55 justement, un média,
00:50:57 ou des journalistes qui ont un biais médiatique
00:50:59 pour s'exprimer, et des parents qui ont leurs enfants
00:51:01 dans un collège où ils se disent... Et d'ailleurs,
00:51:03 pardon, je vous rends tout de suite la parole, je suis désolé,
00:51:05 mais s'ils ont peur,
00:51:07 ces gens-là, s'ils ne sont pas rassurés
00:51:09 deux ans et demi après, ça veut dire qu'ils se disent
00:51:11 que l'État, le pouvoir,
00:51:13 n'a pas fait assez pour que
00:51:15 cette peur soit évacuée aussi.
00:51:17 - C'est à ça que je voulais en dire. Je pense que
00:51:19 malheureusement, le souci... Vous voulez de l'eau ?
00:51:21 - Pardon, ça va. - Le souci, c'est qu'en fait,
00:51:23 on voit des profs qui sont
00:51:25 terrorisés aussi. Et ces dernières
00:51:27 semaines, ces derniers mois, dans l'actualité, on a vu justement
00:51:29 des profs qui expliquaient
00:51:31 qu'ils ne voulaient plus parler de tel ou tel
00:51:33 sujet, ou aborder telle ou telle matière,
00:51:35 justement parce qu'ils avaient cette peur.
00:51:37 Et parce qu'on voit souvent, malheureusement,
00:51:39 qu'ils ne sont pas suffisamment protégés,
00:51:41 je pense que justement, dans l'opinion publique,
00:51:43 il y a ce sentiment qu'en fait, si jamais
00:51:45 il devait y avoir un souci, on ne serait pas protégés.
00:51:47 Regardez le nombre de profs qui justement se censurent
00:51:49 malheureusement aujourd'hui, parce
00:51:51 qu'ils ont peur. Et donc ça, s'il n'y a pas
00:51:53 un signal qui est donné pour montrer
00:51:55 et pour dire "on vous protège
00:51:57 et on vous protègera jusqu'au bout, et vous
00:51:59 ne devez pas avoir peur, et vous devez, comme vous le disiez,
00:52:01 continuer à avancer la tête haute,
00:52:03 et dire que vous ne vous soumettrez pas
00:52:05 à ces injonctions, à ces interdictions,
00:52:07 et à ce terrorisme,
00:52:09 un terrorisme tout fou,
00:52:11 qui peut mener à des drames absolus,
00:52:13 en ce cas-là, je pense que les choses, peut-être,
00:52:15 évolueraient. Mais c'est vrai que l'État, malheureusement,
00:52:17 parfois, est aux abonnés absents. Je vais faire
00:52:19 un parallèle qui est peut-être un peu malheureux, mais qui
00:52:21 raconte quand même ce problème de façon
00:52:23 plus générale. Regardez cette histoire
00:52:25 du maire qui a démissionné, qui dit qu'il n'est
00:52:27 pas non plus aidé, parce qu'il était
00:52:29 face à des menaces. - On va en parler tout à l'heure sur l'interdit.
00:52:31 - Bien sûr, sur une échelle tout à fait
00:52:33 différente. Mais il y a quand même de façon générale
00:52:35 un problème de protection aujourd'hui,
00:52:37 des personnes en difficulté qui représentent une autorité,
00:52:39 que ce soit le prof, face à des
00:52:41 effets extrêmement graves et
00:52:43 terribles, et des maires, ou des
00:52:45 élus locaux, qui aussi, parfois, sont confrontés à des
00:52:47 choses absolument terribles aussi. - Finalement,
00:52:49 Jean-Sébastien, la peur
00:52:51 nous empêche d'honorer
00:52:53 nos morts.
00:52:55 - Oui, mais la peur n'évite pas le danger.
00:52:57 - Mais ça, c'est de l'irrationnel.
00:52:59 - Non, c'est pas... - La peur, dans ce cas-là,
00:53:01 elle est irrationnelle, donc vous n'allez pas... Enfin, c'est pas
00:53:03 désagréable. - Le vrai sujet, c'est celui qu'abordait
00:53:05 Tatiana à l'instant. C'est la peur au quotidien.
00:53:07 C'est pas la peur
00:53:09 un peu étrange, d'ailleurs, parce que
00:53:11 je suis d'accord avec ce que disait... - Oui, mais c'est cette peur étrange
00:53:13 qui fait qu'on n'a pas rebaptisé ce collège.
00:53:15 - Oui, mais qui est le ministre
00:53:17 de l'Education nationale. - Ah ben là...
00:53:19 - Que fait le ministre de l'Education nationale ? Il y avait un conseil à l'ESA
00:53:21 de la République pour veiller au respect
00:53:23 de la laïcité. Qu'a-t-il fait ? Il a dégagé
00:53:25 les gens qui étaient les plus sourcilleux sur la
00:53:27 laïcité pour nommer des personnalités
00:53:29 plus favorables à une vision
00:53:31 multiculturelle et donc sous-entendue.
00:53:33 La laïcité intransigeante
00:53:35 est elle-même
00:53:37 un peu une vision raciste ou
00:53:39 islamophobe. Alors évidemment que
00:53:41 M. Mdiaye ne va jamais aussi loin dans sa logique.
00:53:43 En revanche, d'autres en face de lui
00:53:45 et d'autres ennemis de la laïcité,
00:53:47 eux s'engagent dans cette gourfe pour
00:53:49 raisonner comme ça. Quand vous voyez, je voyais
00:53:51 aujourd'hui l'association qui s'appelle la Vigie
00:53:53 républicaine, dans laquelle
00:53:55 est impliqué Jean-Louis Bianco. Vous vous souvenez,
00:53:57 Jean-Louis Bianco, Nicolas Cadenne, qui dirigeait justement
00:53:59 l'Observatoire de la laïcité, mais qui avait
00:54:01 une vision de la laïcité justement pas du tout
00:54:03 laïque républicaine.
00:54:05 Qui ont-ils dans les bouches
00:54:07 du Rhône comme trésorier ? Un islamiste.
00:54:09 Une personnalité qui a des liens
00:54:11 très forts avec les réseaux islamistes. Donc à partir
00:54:13 du moment où on est dans la complaisance
00:54:15 ou des pans entiers de la société
00:54:17 française et de l'institution, parce que
00:54:19 c'est le cas de l'éducation nationale,
00:54:21 il y a eu un entrisme, il y a eu une véritable
00:54:23 stratégie d'entriste dans les inspections
00:54:25 académiques, dans les rectorats.
00:54:27 L'esprit pas de vague, ça n'est pas que
00:54:29 de la peur. L'esprit pas de vague, c'est aussi parce qu'on
00:54:31 a laissé... C'est aussi une
00:54:33 institution, c'est aussi fait d'hommes et de
00:54:35 femmes. Et bien quand vous laissez dans ces
00:54:37 institutions-là des hommes et des femmes qui ont
00:54:39 un regard objectif, enfin ou objectivement
00:54:41 différent et qui considèrent que oui,
00:54:43 finalement, Samuel Paty n'aurait pas dû faire ça.
00:54:45 - C'est le maire aussi à peur. Le maire de la ville
00:54:47 se dit que c'est opportun.
00:54:49 C'est pas seulement des idéologues
00:54:51 du ministère. On est vraiment dans le
00:54:53 concret, dans le réel. - Vous croyez qu'il a peur juste pour ça ?
00:54:55 Oui, mais moi aussi je suis dans le concret. Je vous dis
00:54:57 pourquoi est-ce que les gens ont peur ? Parce que justement
00:54:59 il y a eu un entrisme qui fait qu'à différents
00:55:01 endroits dans les institutions de la République,
00:55:03 il y a des gens qui laissent faire ou qui
00:55:05 entretiennent cette logique que ce qu'a fait
00:55:07 Samuel Paty, en quelque sorte, ça relèverait
00:55:09 d'une forme de racisme. - Ecoutez justement
00:55:11 un peu à ce sujet sur la responsabilité de l'éducation
00:55:13 nationale, un deuxième extrait de Paul Marion,
00:55:15 le président de l'association Les Amis de Samuel Paty.
00:55:17 - Les questions
00:55:19 religieuses, c'est devenu un acte de bravoure aujourd'hui
00:55:21 dans l'éducation nationale. Et donc
00:55:23 le peu de profs qui...
00:55:25 Les profs qui le font aujourd'hui
00:55:27 doivent être soutenus et ils le sont pas, ils le sont pas totalement.
00:55:29 Rappelons juste un chiffre. Il y a 56%
00:55:31 des profs d'histoire géographique qui
00:55:33 s'auto-censurent quand ils doivent aborder les questions
00:55:35 de religion et de laïcité.
00:55:37 Ça donne un peu l'ampleur du phénomène.
00:55:39 - Est-ce que l'État défend les profs
00:55:41 qui font leur boulot, se demande-t-il?
00:55:43 - Ben, ils font encore plus.
00:55:45 - La réponse est dans la question, hein? - Exactement.
00:55:47 Non, non, je pense que si la peur est encore
00:55:49 présente, c'est en disant justement
00:55:51 sur le soutien, c'est en disant aussi sur cette
00:55:53 menace qui n'est pas disparue. Parce qu'il y a ça
00:55:55 aussi, on peut pas faire comme si ça n'existait
00:55:57 plus non plus parce qu'on a le souhait
00:55:59 que ça n'existe plus. Cela dit,
00:56:01 évidemment, après cette tragédie,
00:56:03 le pays entier a été
00:56:05 sous le choc. La ville de
00:56:07 Confluence-Sainte-Honorine est encore en choc post-traumatique.
00:56:09 Moi, je le vois comme un enjeu national.
00:56:11 C'est-à-dire que ça dépasse
00:56:13 la ville. Je pense qu'il y aurait...
00:56:15 Je vais faire un parallèle.
00:56:17 C'est pas la même chose, mais vous allez comprendre.
00:56:19 Quand ça s'est passé,
00:56:21 les attentats du 11 septembre 2001
00:56:23 à New York, bon, évidemment,
00:56:25 un choc total.
00:56:27 On a reconstruit le site. On a vraiment
00:56:29 rebâti. On a mis des tours.
00:56:31 On a mis un mémorial. Alors moi, je pense
00:56:33 que ce qu'il s'est passé avec Samuel Paty, c'est quelque chose
00:56:35 qui résonne à travers tout le pays.
00:56:37 Donc, j'entends la peur
00:56:39 des professeurs, de la communauté,
00:56:41 des parents aussi. J'entends la mairie.
00:56:43 Alors, ils ne peuvent pas être seuls là-dedans.
00:56:45 Si on veut vraiment baptiser
00:56:47 ce collège, je pense que c'est un enjeu national.
00:56:49 Il faut que le ministre de l'Éducation,
00:56:51 il faut que ça aille vraiment plus haut et qu'on sente
00:56:53 qu'il y a le soutien et qu'on est tous derrière cette cause
00:56:55 pour redonner vraiment cet hommage
00:56:57 à Samuel Paty et rassurer tout le monde.
00:56:59 - Est-ce que tout est fait, selon vous, maître Oslama,
00:57:01 pour qu'on y arrive, qu'on franchisse, que cette peur
00:57:03 se transforme en courage et que
00:57:05 ceux qui craignent se lèvent
00:57:07 et se fassent entendre ? - Le drame, c'est que
00:57:09 malheureusement, je crains qu'on ne soit là
00:57:11 sur un effet de loupe de quelque chose qui n'est
00:57:13 qu'un des symptômes d'une réalité beaucoup plus grande.
00:57:15 On a vu Pape Ndiaye qui a dit, par exemple,
00:57:17 qu'il y avait eu une
00:57:19 recrudescence d'atteinte à la laïcité
00:57:21 pendant le mois du Ramadan. - 500 sur le mois d'avril.
00:57:23 - On se rappelle aussi, pour parler de Samuel Paty,
00:57:25 plus précisément, que beaucoup de minutes de silence
00:57:27 s'étaient extrêmement mal passées.
00:57:29 Donc oui, on a là quelque chose qui est extrêmement important
00:57:31 et il faut en parler, mais le risque, c'est que malheureusement,
00:57:33 il n'y a pas que ça.
00:57:35 Le risque, il est beaucoup plus diffus, il est beaucoup plus
00:57:37 répandu et justement, c'est pour ça
00:57:39 qu'à mon avis, il faut être alerté et
00:57:41 attentif, bien sûr à ces situations précises,
00:57:43 mais à l'état de notre
00:57:45 pays et de notre éducation nationale dans son ensemble.
00:57:47 - Autre sujet.
00:57:49 On va prendre cinq minutes pour
00:57:51 dire
00:57:53 tout ce que l'on pense
00:57:55 de Marine Tendelier.
00:57:57 Qui est, comme chacun sait,
00:57:59 la numéro un d'Europe Écologie,
00:58:01 les Verts, qui était chez nos confrères
00:58:03 de France Télévisions hier soir, hier
00:58:05 après-midi, pour une interview politique.
00:58:07 Sans qu'on lui demande rien, on n'a rien demandé.
00:58:09 Enfin, à part l'invité régulièrement
00:58:11 sur ce plateau, dans lequel
00:58:13 elle est évidemment la bienvenue,
00:58:15 comme tous ceux qui font cette
00:58:17 démocratie, et bien elle s'en est prise directement
00:58:19 à CNews, elle dénonce
00:58:21 la stratégie de la chaîne,
00:58:23 l'extrême droitisation et le manque de pluralité.
00:58:25 Un exemple frappant
00:58:27 ce soir, sur nos plateaux et sur notre chaîne.
00:58:29 - Sur CNews,
00:58:31 dans Valeurs Actuelles, on laisse cette
00:58:33 idéologie prospérer en ne respectant pas
00:58:35 les règles du pluralisme.
00:58:37 - Vous mettez en cause des médias, là, clairement.
00:58:39 - Comment ? - Vous mettez en cause des médias.
00:58:41 - Je les mets en cause, et pas juste les médias.
00:58:43 On sait quelle est leur stratégie, on sait quelle est la stratégie de Bolloré.
00:58:45 Je mets en cause aussi l'Arcom, qui ne prend pas
00:58:47 ses responsabilités et qui les laisse faire,
00:58:49 quand toute la journée sur CNews... - L'Arcom, c'est l'ex-CSA,
00:58:51 qui gère les temps de parole, notamment,
00:58:53 dans les émissions de télévision. - C'est ça. Quand toute la journée,
00:58:55 vous avez que des débats entre
00:58:57 des gens d'extrême-droite et de droite extrême,
00:58:59 sans aucune pluralité, sur aucun plateau
00:59:01 et aucun éditorialiste, toute la journée,
00:59:03 sur des chaînes où personne ne leur dit rien.
00:59:05 Valeurs Actuelles, qui... Il faudrait regarder aussi
00:59:07 combien d'argent public qui touche Valeurs Actuelles, pour répandre
00:59:09 aussi ces idées nauséables,
00:59:11 qui nuisent à la société à la fin.
00:59:13 - Il faut interdire Valeurs Actuelles et CNews ?
00:59:15 - Je pense que la question se pose de l'argent
00:59:17 public qui finance Valeurs Actuelles,
00:59:19 d'une chaîne comme ça,
00:59:21 qu'on laisse prospérer sans ne rien dire,
00:59:23 et il y a quand même des lois, des réglementations
00:59:25 qui existent sur le sujet. Donc oui,
00:59:27 on a un problème et ça conduit à la fin à ce genre de manifestation,
00:59:29 une impunité en tout cas ressentie par l'extrême-droite
00:59:31 de ce pays. - En fait, j'ai compris.
00:59:33 Il y a... Comment on dit ?
00:59:35 Incompréhension.
00:59:37 Elle ne parle pas de nous, elle parle de CNews.
00:59:39 Alors CNews, je ne connais pas.
00:59:41 Cette chaîne, a priori, ne respecte pas peut-être la pluralité.
00:59:43 Blague à part.
00:59:45 Regardez ce plateau. C'est vrai qu'on est 100%
00:59:47 extrême-droite ce soir. Vraiment, Tatiana,
00:59:49 on est un des exemples probants.
00:59:51 Là, vous êtes tous d'ultra-droite,
00:59:53 comme chacun l'a compris.
00:59:55 Ça vous fait plaisir, Tatiana, de savoir que vous êtes fasciste ?
00:59:57 - Non, parce que je ne me sens pas du tout visée.
00:59:59 - Mais vous êtes sur le plateau de CNews.
01:00:01 - Mais certains de ces gens sont trop visés, je ne me sens pas visée.
01:00:03 - Mais vous êtes sur le plateau de CNews. Entendez ce que dit Marine Tondeli.
01:00:05 - Je vais vous dire, j'ai très bien entendu,
01:00:07 et je vais vous répondre. Je trouve que c'est très dommage
01:00:09 que des femmes comme Marine Tondeli ou comme Sophie Menet
01:00:11 ne viennent pas sur ces plateaux pour débattre.
01:00:13 Pourquoi ? D'abord parce que ça ferait du bien à la démocratie.
01:00:15 Il y a plus de femmes, d'abord, sur les plateaux de télé, ça c'est la première chose.
01:00:17 - Et deuxièmement...
01:00:19 - Quand elle était en campagne à Hénin-Beaumont et qu'elle allait de défaite en défaite,
01:00:21 là le micro CNews elle répondait, il n'y avait pas de problème.
01:00:23 - Je dirais que ce qui est important, c'est que Marine Tondeli,
01:00:25 ça fait depuis des années qu'elle combat l'UEFN, justement,
01:00:27 sur les terres du Nord, à Hénin-Beaumont en l'occurrence.
01:00:29 - Avec quel succès ?
01:00:31 - Peut-être que du coup elle voit l'UEFN partout, mais elle fait, en tout cas,
01:00:33 elle mène un combat tout à fait juste et tout à fait courageux depuis des années.
01:00:35 Donc vraiment, je salue pour le coup ce combat politique.
01:00:37 - Elle est tellement courageuse qu'elle vient sur nos plateaux pour débattre.
01:00:39 - Cela dit, je poursuis mon raisonnement.
01:00:41 Dommage qu'elle ne vienne pas comme Sophie Binet,
01:00:43 qu'elle n'accepte pas ce débat démocratique, parce que je pense que,
01:00:45 moi en tout cas je suis pour le débat, et pour le débat démocratique,
01:00:47 je pense que c'est très important, même quand on n'est pas d'accord,
01:00:49 et je sais de quoi je parle, parce que j'ai quand même
01:00:51 souvent eu ferraillé sur ces plateaux,
01:00:53 je pense que c'est très important de venir débattre,
01:00:55 argument contre argument,
01:00:57 de pouvoir justement, c'est le principe démocratique même,
01:01:01 la démocratie c'est justement de pouvoir échanger
01:01:03 quand on n'est pas d'accord, de pouvoir argumenter,
01:01:06 de pouvoir même en rigoler parfois,
01:01:09 de pouvoir s'invectiver pourquoi pas,
01:01:11 mais en tout cas d'être là pour pouvoir faire avancer les choses,
01:01:14 et faire avancer les opinions,
01:01:16 et que chacun puisse faire sa propre opinion.
01:01:18 Après, je pense qu'il faut que ça reste sur des plateaux télé,
01:01:21 et qu'il ne faut pas que ces débats ensuite aillent sur les réseaux sociaux,
01:01:25 c'est-à-dire que je pense qu'il y a une tendance aujourd'hui malheureusement,
01:01:27 à faire déborder les débats télé sur des réseaux sociaux,
01:01:29 et à prendre le public à partie, et c'est bien dommage.
01:01:33 Mais oui, je pense que parfois c'est aussi préjudiciable pour la politique,
01:01:36 et je pense que certains politiques ne veulent pas avoir à gérer ça.
01:01:39 En même temps, si l'extrême droite de Marine Tendelier
01:01:41 commence à droite de Jean-Luc Mélenchon,
01:01:43 je pense que ça serait bien que les écolos viennent débattre sur ces news,
01:01:46 Raquel Garrido le fait régulièrement,
01:01:48 et je la salue pour ça, parce que je pense que c'est important
01:01:50 que toutes les centaines de politiques le fassent,
01:01:53 et viennent argumenter, voire ferrailler.
01:01:57 Du jour au lendemain, ils ne sont plus venus,
01:02:00 je pense à beaucoup d'entre eux que je ne citerai pas,
01:02:02 mais avec qui on avait des relations très bonnes,
01:02:04 du jour au lendemain, on apprend qu'ils n'ont plus envie de venir sur nos plateaux.
01:02:07 Ça vous surprend, Alexandre, c'est quoi ?
01:02:10 C'est de l'hypocrisie, de la mauvaise foi ?
01:02:12 Pourquoi elle avance autant de mensonges d'abord ?
01:02:14 Parce qu'il y a beaucoup, beaucoup de mensonges dans ce qu'elle dit.
01:02:16 Je vais juste rappeler que nous respectons la pluralité,
01:02:22 et nous sommes sous le contrôle de l'Arkom,
01:02:25 donc déjà ça c'est un mensonge.
01:02:27 Et que l'Arkom avait déjà répondu sur ce terrain-là,
01:02:29 en disant que ces news respectaient plus ou moins la pluralité sur ce plateau.
01:02:33 Ceci étant dit, oui, c'est du sectarisme, du manichéisme,
01:02:38 mais surtout ce qui est plus grave, c'est l'amalgame scandaleux qui est fait,
01:02:42 parce qu'elle part quand même de manifestations néo-nazis.
01:02:46 Oui, elle évoque la manif de l'ultra-droite il y a une dizaine de jours.
01:02:50 Néo-nazis ou d'ultra-droite, des gens qui pour certains avaient des croix gammées sur les bras.
01:02:56 Donc si on invitait ces gens-là sur ce plateau et qu'on défendait ce genre d'idées,
01:03:01 je peux vous dire, vu le train où vont les interdictions, on serait immédiatement interdit.
01:03:06 Mais je vais vous dire pourquoi elle refuse le débat,
01:03:09 parce que ses arguments sont tellement fragiles,
01:03:11 elle sait très bien qu'elle repartirait rhabillée pour l'hiver,
01:03:15 donc elle n'aurait pas d'arguments.
01:03:17 Elle ne pourrait pas débattre sur cette chaîne parce qu'elle n'en a pas les capacités.
01:03:22 Elle insulte surtout des gens qui ont parfaitement le droit d'exister.
01:03:25 Ces arguments sont des mensonges.
01:03:28 Donc si elle vient avec une base de mensonges et qu'on lui montre les faits,
01:03:32 en disant que c'est une chaîne où il n'y a que des gens de droite extrême et d'extrême droite,
01:03:38 que nous encourageons les manifestations néo-nazis,
01:03:44 et l'Arkham doit nous condamner parce que nous n'avons pas de plubarité.
01:03:48 Trois affirmations qui sont trois mensonges.
01:03:51 Donc il suffit de lui montrer les faits, de lui montrer qu'elle ment,
01:03:54 qu'est-ce qu'elle pourrait dire ensuite ?
01:03:56 Elle va dire qu'elle ne débattrait pas, elle aurait donné son opinion,
01:03:58 et je pense qu'elle aurait sûrement des arguments, mais ce ne sont pas les vôtres.
01:04:00 Tatiana, c'est trop difficile d'être d'accord avec moi sur le fait qu'elle ment, tout simplement.
01:04:04 Je ne sais pas, je ne suis pas allée vérifier tous les propos.
01:04:06 Vous avez vérifié les propos du responsable de l'Arkham,
01:04:09 qui dit que ses news respectent la pluralité à 100%.
01:04:14 En tout cas, Tatiana, sur l'ultra-droite,
01:04:16 vous ne seriez pas gênée d'aller débattre sur une chaîne d'ultra-droite ?
01:04:20 Avec des gens comme la manifestation qu'on a vue ?
01:04:22 Il me semble parfois avoir débattu sur ce plateau aussi avec des gens d'ultra-droite.
01:04:26 Avec des gens d'ultra-droite ?
01:04:27 Non, qui faisaient peut-être partie de mouvances qu'on peut considérer comme faisant partie d'ultra-droite, oui, tout à fait.
01:04:31 Dites-moi qui.
01:04:32 Non, je ne vais pas donner de noms, mais je pense qu'il y a...
01:04:34 Vous avez vu des gens d'ultra-droite sur ce plateau ?
01:04:36 Mais Alexandre me tend une perche en me disant peut-être que...
01:04:39 Ah oui, mais c'est très intéressant.
01:04:41 Vous avez vu des gens proches de la mouvance qu'on a vus dans la manifestation ?
01:04:46 Mais quelle manifestation ?
01:04:47 Est-ce que c'est à Madame Thauvelier de dire quelle médias a le droit de s'exprimer ou pas ?
01:04:54 D'abord, moi ce qui me choque le plus, c'est la confusion volontaire entre des néo-nazis,
01:05:00 des gens qui peuvent être proches de Rohérène,
01:05:02 et puis des gens qui sont tout simplement dans la droite souverainiste, libérale, conservatrice, tout ce que vous voulez.
01:05:07 Donc il y a un magnifique kéis pour faire croire qu'il y a une menace fasciste dans ce pays
01:05:11 et qu'il y a des chaînes qui relèvent cette menace-là.
01:05:13 Ensuite, ce serait parfaitement le droit, pour le coup, de ces news d'avoir...
01:05:18 Je pense que ce ne serait pas souhaitable, et ce n'est pas le cas,
01:05:21 mais d'être une chaîne avec que des chroniqueurs de droite.
01:05:25 Après tout, France Inter, qui pour le coup a une exigence de France Inter,
01:05:29 où c'est la télé et la radio publique, qui eux ont une obligation de pluralité,
01:05:34 parce qu'eux sont financiers avec l'argent de nos impôts,
01:05:37 ne s'embarrassent pas de ça.
01:05:38 Mais nous aussi, nous avons cette obligation et nous la respectons.
01:05:41 C'est une bonne partie pour les campagnes, mais pour ce qui est des chroniqueurs,
01:05:44 pas forcément, mais c'est aussi la pluralité d'avoir des chaînes
01:05:47 qui ont plutôt une sensibilité de droite et des chaînes qui ont plutôt une sensibilité de gauche.
01:05:51 Il y a des gens qui viennent de toutes les tendances.
01:05:52 J'aimerais pas que ce soit ça, mais ce serait possible en démocratie aussi.
01:05:56 Je ne suis pas sûr qu'il y ait autant de pluralité.
01:05:59 Je pense que Christine Péric a dit ça sur France Info il n'y a pas longtemps,
01:06:02 et les gens ont eu du mal à lui répondre.
01:06:03 Je pense qu'il y a plus de pluralité sur ces news que sur France Info.
01:06:06 France Inter, après, c'est une chaîne plutôt de droite,
01:06:09 mais qui n'a rien à voir avec les néonazis.
01:06:11 Donc arrêtons l'amalgame.
01:06:13 Et oui, pour la démocratie, il serait préférable qu'on puisse débattre,
01:06:16 mais débattre sur des arguments de fond, sans se lancer des anathèmes au visage.
01:06:20 Bon, réaction, on finit le tour de plateau et on change de sujet.
01:06:23 On passera pas évidemment la soirée sur cette histoire avec Marine Tondelier.
01:06:28 Karima Brick.
01:06:29 Elle entretient des idées reçues qui font mal au centre.
01:06:33 Je voudrais juste rappeler à Mme Tondelier, pardonnez-moi Karima, je suis vraiment désolé,
01:06:37 qu'il y a des centaines de personnes, aussi bien journalistes, techniciens,
01:06:40 qui travaillent dans cette chaîne, et quand on les jette en pâture comme ça,
01:06:44 derrière ça a des impacts sur leur vie privée, sur leur vie amicale,
01:06:47 et sur la façon dont ils sont perçus par les autres dans la vie de tous les jours.
01:06:51 Et ça franchement, c'est inacceptable.
01:06:53 C'est inacceptable.
01:06:54 Si on est obligé d'appeler nos reporters en disant "le journaliste sur le terrain",
01:07:00 c'est à cause de déclarations comme celle-ci de Marine Tondelier.
01:07:03 Donc réfléchissez avant de jeter des gens en pâture, des jeunes journalistes qui sortent d'école,
01:07:07 qui sont peut-être 50% de cette rédaction.
01:07:10 Venez faire un tour dans la rédaction, venez voir la pluralité, la diversité des gens
01:07:14 que vous avez dans cette chaîne, et je suis sûr que vous pourrez faire le tour
01:07:17 de plusieurs rédactions, vous n'en verrez pas beaucoup comme la nôtre.
01:07:20 Pardon Karima.
01:07:21 Oui, c'est ça, je pense qu'on peut être, on est vraiment dans des propos
01:07:25 qui peuvent être très diffamants pour beaucoup de gens qui travaillent ici,
01:07:28 qui travaillent comme journalistes, qui viennent débattre.
01:07:30 Vous avez parlé de la pluralité des voix qui s'expriment,
01:07:34 donc je ne veux pas revenir complètement là-dessus.
01:07:36 Mais moi, ce qui me fascine, en fait, ce que je trouve absolument déplorable,
01:07:40 non seulement effectivement il y a des mensonges,
01:07:43 mais aussi c'est cet esprit complètement liberticide.
01:07:45 On se dit dans un pays démocratique, que veut Mme Tondelier?
01:07:50 Est-ce que ça serait d'avoir un ministère de l'Information qui dirait
01:07:53 "Ah bien, vous savez, oui, on peut avoir ce genre de chaîne, pas ce genre de chaîne."
01:07:57 Quel sont les propos autorisés? Quels sont les débats autorisés?
01:08:01 Les débats qui ne sont pas autorisés?
01:08:03 Est-ce qu'on peut avoir une liste de gens qui peuvent être invités,
01:08:05 des gens qui ne peuvent pas être invités?
01:08:07 La main d'oeuvre de ne pas aimer, mais qu'elle ne monte pas sur ce que nous sommes.
01:08:10 La démocratie, ce n'est pas de tout aimer, ce n'est pas d'aimer toutes les idées qu'on entend,
01:08:14 c'est de pouvoir au moins débattre, c'est de pouvoir s'exprimer.
01:08:16 Tu sais, il peut y avoir des tendances et des choix éditoriaux ou quoi que ce soit,
01:08:20 mais je pense qu'il y a une véritable pluralité.
01:08:22 Est-ce que, enfin, peut-être aussi elle a besoin d'attention,
01:08:25 parce qu'on ne peut pas nécessairement dire qu'au cours des derniers mois,
01:08:28 elle a brillé nécessairement par je ne sais quelle mesure ou quoi que ce soit.
01:08:32 Je pense qu'elle veut sortir aussi de l'ombre de Sandrine Rousseau,
01:08:35 qui est beaucoup plus médiatique qu'elle.
01:08:38 Elle peut venir en parler sur le plateau si elle a le courage de s'exprimer aussi.
01:08:42 Dylan Slama, un regard sur cette sortie de Marine Tondoli.
01:08:48 Peut-être compter quand même la formidable contradiction
01:08:50 qui est à dire qu'il n'y a pas de pluralisme à refuser de venir.
01:08:53 C'est magnifique.
01:08:54 De fait, il y en aurait en fait plus de pluralisme.
01:08:56 Mais c'est l'objectif. Ça fait partie des choses.
01:08:59 Je trouve que c'est une contradiction totale de venir pointer le fait
01:09:02 qu'il n'y a pas par exemple d'Europe écologique et de verre sur le plateau,
01:09:05 tout en disant surtout n'y allez absolument pas.
01:09:07 En fait, elle alimente ce qu'elle croit dénoncer.
01:09:10 Donc, ça me paraît totalement absurde.
01:09:12 Maintenant, bien sûr, lorsqu'elle dit, si on parle de loi,
01:09:14 bien sûr que CNews respecte parfaitement la loi,
01:09:16 encore une fois le président de l'Arcum l'a dit.
01:09:18 Mais surtout, moi, ce que je regrette, c'est ce sectarisme
01:09:20 qui peut aboutir, je pense, à quelque chose de beaucoup plus grave.
01:09:22 C'est une espèce, ça existe déjà, mais d'archipélisation de la France
01:09:25 où finalement, les Frances ne se parlent plus entre elles.
01:09:29 Justement, on ne parle qu'avec des gens qui sont d'accord entre eux.
01:09:32 Et au final, ça alimente, je pense, ce côté archipel
01:09:35 où on a des communautés qui sont les unes à côté des autres
01:09:39 et qui ne communiquent plus entre elles.
01:09:41 Et si vous voulez, ça participe, d'après moi, à ne plus faire nation.
01:09:44 Une partie de cette gauche ensuite qui se demande
01:09:46 pourquoi les classes populaires se détournent d'elles.
01:09:48 Alors, Jean-Sébastien, qui n'a pas sur le tour de table,
01:09:51 qui n'a pas exprimé encore son opinion.
01:09:53 Oui, parce que je trouve choquant du fait que ce soit une caricature absolue,
01:09:57 parce qu'elle ne regarde pas ces news.
01:09:59 Elle pense à peut-être X ou X épisodes qui existent,
01:10:03 mais qui ne représentent en rien la diversité de l'antenne
01:10:06 ou la totalité du temps d'antenne.
01:10:08 Et vous avez parlé de la rédaction aussi.
01:10:10 Mais voilà, la liberté d'expression, c'est une valeur constitutionnelle.
01:10:13 Pardon, moi qui suis libéral, je parle souvent de mon attachement
01:10:16 aux libertés publiques. Je ne comprends pas comment on peut s'inscrire là-dedans.
01:10:19 Et Karimane soulignait, c'est une logique qui est parfaitement liberticide,
01:10:23 qui n'a aucun sens, qui n'a aucun sens.
01:10:25 C'est la nuit de peste.
01:10:26 Alors, un jour, elle s'en prend aux milliardaires, mais voilà.
01:10:29 C'est un peu la même chose.
01:10:31 Elle est dans une logique de bouc émissaire.
01:10:33 Et en plus, ce que je trouve le plus grave, c'est que finalement,
01:10:35 c'est un déni de démocratie. C'est un déni de démocratie.
01:10:37 Pourquoi ? Pas juste parce qu'elle piétine la liberté d'expression,
01:10:40 mais parce qu'elle est dans le mépris des Français.
01:10:42 Elle se dit, ah tiens, quelqu'un qui serait un peu esservelé,
01:10:45 qui regarderait ses nudes, ça ne lui serait jamais passé par la tête,
01:10:47 et bien d'un seul coup, il va penser à l'immigration.
01:10:49 Mais quel mépris, de quel mépris s'agit-il pour les Français ?
01:10:53 Les Français, ce n'est pas parce que vous me parlez,
01:10:55 ou que je vous écoute les uns ou les autres,
01:10:57 que je vais forcément être d'accord avec vous.
01:10:58 Et j'imagine que ce n'est pas parce que les gens m'entendent m'exprimer
01:11:00 qu'ils sont forcément d'accord avec ce que je dis.
01:11:02 Mais elle, si. Elle pense que les gens sont vraiment...
01:11:04 Mais ce sont des cerveaux, ils ont la tête vide.
01:11:06 Ils ont la tête vide, donc ils entendent n'importe quoi,
01:11:08 ils vont absorber n'importe quoi.
01:11:10 Sauf que le fondement de la démocratie, c'est quoi ?
01:11:12 C'est de considérer que l'ensemble des électeurs sont capables
01:11:15 d'avoir un avis éclairé sur les choses.
01:11:18 Marine Tondelier, manifestement, elle considère que dans ce pays,
01:11:21 il y a beaucoup d'électeurs qui ne sont pas capables
01:11:23 d'avoir un avis éclairé sur les choses,
01:11:25 et ça, c'est une remise en cause frontale de la démocratie.
01:11:27 Elle est la bienvenue sur ce plateau.
01:11:29 Je pense que Pascal Praud, lui, a lancé une très belle invitation
01:11:32 ce matin à Marine Tondelier,
01:11:34 tous les membres de l'Europe Écologie Les Verts,
01:11:36 quelles que soient les parties, les couleurs politiques,
01:11:38 dans le respect de la démocratie et de la loi,
01:11:40 tout le monde est le bienvenu.
01:11:42 Et vraiment, vraiment, je le dis parce que c'est quelque chose
01:11:46 d'important pour moi,
01:11:48 venez faire un tour dans cette rédaction,
01:11:50 venez voir les visages et la pensée, la sociologie
01:11:54 des gens qui travaillent dans cette chaîne,
01:11:56 et venez ensuite répéter la même chose
01:11:59 que ce que vous venez de dire à l'antenne,
01:12:01 je vous mets au défi.
01:12:03 - Et je viens juste, vraiment d'un mot,
01:12:05 je viens de voir sur cette antenne un cynisme aussi sordide
01:12:07 que ce que j'ai entendu de Marine Tondelier,
01:12:09 puisqu'elle s'exprimait sur le nucléaire,
01:12:11 et elle disait "je me suis dit génial,
01:12:13 quand il y a eu 22 000 morts à Fukushima,
01:12:15 je me suis dit génial, j'ai gagné".
01:12:17 Alors se réjouir de mort pour un objectif politique,
01:12:19 un cynisme aussi sordide que celui-là,
01:12:21 moi je ne l'ai jamais entendu face à moi sur ce plateau.
01:12:23 - Vive la nupes !
01:12:25 A l'initiative de la Ligue Professionnelle de Football,
01:12:27 les maillots des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2
01:12:29 ont été floqués de couleur arc-en-ciel ce week-end,
01:12:31 ça n'a pas échappé aux amateurs de foot,
01:12:33 et à l'initiative de la Ligue Professionnelle de Football.
01:12:35 Certains joueurs ont refusé de porter ce maillot pour jouer,
01:12:37 notamment pour le match entre Toulouse et Nantes.
01:12:39 C'était le cas d'un joueur en particulier au FC Nantes,
01:12:41 et de plusieurs à Toulouse.
01:12:43 Ecoutez d'abord l'entraîneur du FC Nantes tout à l'heure.
01:12:45 - Il y a eu cette aléa,
01:12:47 cette aléa qu'on pouvait imaginer avec Mustapha,
01:12:49 et qui a été très difficile à gérer.
01:12:51 C'est un des moments où je me suis dit
01:12:53 "je vais me faire un maillot,
01:12:55 je vais me faire un maillot,
01:12:57 je vais me faire un maillot".
01:12:59 Et je me suis dit "je vais me faire un maillot,
01:13:01 je vais me faire un maillot".
01:13:03 Et c'est ce que j'ai fait avec Mustapha.
01:13:05 On a discuté toute la journée,
01:13:07 et il était très tiraillé par l'envie de jouer,
01:13:09 lui.
01:13:11 Et puis d'autres problématiques
01:13:13 plus lointaines,
01:13:15 j'ai envie de dire,
01:13:17 qu'il avait déjà plus ou moins rencontré
01:13:19 pendant la période du Ramadan.
01:13:21 Voilà, c'est des questions
01:13:23 et des sujets sensibles,
01:13:25 je préfère ne pas m'y attarder,
01:13:27 mais effectivement il a fallu trouver des solutions.
01:13:29 C'est un peu plus qu'un aléa ?
01:13:31 Non, c'est une contrariété.
01:13:33 C'est ce que j'ai dit aux joueurs,
01:13:35 c'est une contrariété.
01:13:37 La ministre des Sports Amélie Oudé-Acaster
01:13:39 a réagi de manière claire
01:13:41 contre ce choix de certains.
01:13:43 Elle a appelé les clubs à prendre des sanctions
01:13:45 contre les joueurs réfractaires.
01:13:47 Ces comportements vous ont-ils étonné,
01:13:49 Alexandre Demechio, pour commencer ?
01:13:51 Des joueurs réfractaires ?
01:13:53 Non, je pense qu'ils reflètent aussi,
01:13:55 ils peuvent refléter certaines pressions
01:13:57 communautaires dans le football,
01:13:59 ils peuvent aussi refléter
01:14:01 la pluralité des sensibilités
01:14:03 dans le pays.
01:14:05 Moi j'avoue que je pense que c'est très bien
01:14:07 de lutter contre l'homophobie,
01:14:09 les discriminations, etc.
01:14:11 Mais je ne suis pas fanatique
01:14:13 du drapeau arc-en-ciel.
01:14:15 Je pense que c'est faire
01:14:17 de l'homosexualité, des homosexuels
01:14:19 une espèce de communauté.
01:14:21 Je ne suis pas sûr que c'est
01:14:23 le meilleur moyen de lutter
01:14:25 contre certaines dérives.
01:14:27 Il y a une forme
01:14:29 même peut-être de communautarisme.
01:14:31 Vous croyez qu'ils poussent la réflexion,
01:14:33 ceux qui ont refusé de porter le maillot,
01:14:35 ils poussent la réflexion politique
01:14:37 aussi loin où ils se disent juste
01:14:39 "je ne veux pas être associé à l'homosexualité".
01:14:41 Si vous voulez, c'est le drapeau
01:14:43 de la communauté homosexuelle.
01:14:45 Je ne sais pas si elle existe.
01:14:47 Par extension, par extension...
01:14:49 Moi très franchement, la politique du pin,
01:14:51 ce n'est pas trop mon truc.
01:14:53 Je ne suis pas raciste, je ne pousse pas la réflexion.
01:14:55 - Alors typiquement, question très simple.
01:14:57 - Je ne suis pas raciste, je suis contre le racisme.
01:14:59 - Vous auriez été ce que j'aurais pu vous souhaiter,
01:15:01 mais ça n'est pas arrivé.
01:15:03 Vous auriez été joueur de foot professionnel.
01:15:05 Hier, vous auriez refusé de jouer et porter ce maillot.
01:15:07 - Très honnêtement, je ne suis pas sûr parce que
01:15:09 je vous l'ai dit, ce drapeau arc-en-ciel
01:15:11 me met mal à l'aise. Je ne considère pas que c'est comme ça
01:15:13 qu'on lutte contre l'homophobie.
01:15:15 Je considère que la communauté homosexuelle
01:15:17 n'existe pas. Il y a des homosexuels,
01:15:19 il y a des gens qui ont des préférences sexuelles.
01:15:21 - Baladez-vous main dans la main avec un homme
01:15:23 dans certaines villes de France,
01:15:25 vous verrez si la question homosexuelle ne vaut pas la peine.
01:15:27 - Beaucoup veulent le droit à l'indifférence,
01:15:29 je crois.
01:15:31 Et si on veut vraiment lutter contre ça,
01:15:33 dans certains quartiers où il y a des violences,
01:15:35 faisons-le.
01:15:37 Mais je ne pense pas que ça permettra
01:15:39 de lutter contre les violences
01:15:41 que subissent les homosexuels.
01:15:43 - Que le fait de simplement porter un maillot
01:15:45 ne suffise pas en soi à lutter
01:15:47 contre l'homophobie,
01:15:49 à priori nous sommes tous d'accord.
01:15:51 Mais de refuser de porter un maillot,
01:15:53 c'est une autre logique.
01:15:55 Je ne suis pas sûr que les joueurs de foot
01:15:57 se disent "je vais changer le monde".
01:15:59 C'est juste un soutien.
01:16:01 - Est-ce que c'est un soutien
01:16:03 aux homosexuels discriminés
01:16:05 ou est-ce que c'est un soutien
01:16:07 à une forme d'idéologie,
01:16:09 de lobby ? Le drapeau,
01:16:11 c'est ça.
01:16:13 - Je ne suis pas sûr que le joueur de foot
01:16:15 soit un joueur de lobby, un militant LGBT,
01:16:17 un bouquisme et autre idéologie.
01:16:19 - Il ne faut pas sous-estimer
01:16:21 non plus leur intelligence.
01:16:23 - Je ne sous-estime pas leur intelligence,
01:16:25 je sous-estime la lecture.
01:16:27 - Vous surestimez la lecture
01:16:29 du drapeau arc-en-ciel.
01:16:31 - Certains peuvent avoir cette lecture-là,
01:16:33 peut-être pas la majorité,
01:16:35 certains peuvent avoir des croyances
01:16:37 si vous voulez, et la plupart des religieux
01:16:39 ne condamnent pas les homosexuels,
01:16:41 l'homosexualité, on peut les comprendre,
01:16:43 mais c'est pas la même chose.
01:16:45 - Zakaria Aboukal est un des joueurs
01:16:47 toulousains qui a décidé de ne pas participer
01:16:49 au match. Lisez avec moi sa communication.
01:16:51 "J'ai pris la décision de ne pas participer
01:16:53 au match. Avant tout, je tiens à souligner
01:16:55 que j'ai la plus grande estime pour chaque personne,
01:16:57 quelles que soient ses préférences personnelles,
01:16:59 son sexe, sa religion et ses origines.
01:17:01 Le respect est une valeur que j'estime beaucoup.
01:17:03 Il s'étend aux autres, mais il englobe
01:17:05 aussi le respect de mes convictions personnelles.
01:17:07 C'est pourquoi je ne pense pas être la personne
01:17:09 la plus apte à participer à la rencontre."
01:17:11 Est-ce qu'il faut sanctionner
01:17:13 ces joueurs ? Sachez que côté nantais,
01:17:15 le nantais Mostafa Mohamed
01:17:17 aura une sanction financière
01:17:19 mais pas sportive, selon
01:17:21 le club du UFC Nantes.
01:17:23 Tatiana, des joueurs qui estiment que leurs convictions
01:17:25 religieuses ne sont pas compatibles avec le soutien
01:17:27 de la cause homosexuelle. Que doit-on en dire ?
01:17:29 - Je suis révoltée
01:17:31 par cette affaire, sincèrement.
01:17:33 Je suis tombée de ma chaise pendant qu'Alexandre
01:17:35 en parlait, je suis remontée.
01:17:37 Je trouve ça fou, d'abord
01:17:39 de considérer que porter ce maillot, ça voudrait dire
01:17:41 devenir homosexuel. - C'est pas ce que j'ai dit !
01:17:43 - C'est vous qui vous faites un raccourci !
01:17:45 - C'est une idée qui infuse.
01:17:47 - Pas ça du tout, les médias ! - Je veux juste lutter
01:17:49 contre toutes les discriminations, et notamment
01:17:51 contre les discriminations faites aux homosexuels.
01:17:53 Ça, c'est la première chose. Deuxièmement,
01:17:55 il faut relativiser, il n'y a quand même que 5 joueurs,
01:17:57 je crois, en Ligue 1 qui n'ont pas porté ce maillot. - 5 joueurs à Toulouse,
01:17:59 1 à Nantes, je crois. - Mais pour le coup,
01:18:01 là, vraiment, je suis méga tombée de ma chaise
01:18:03 quand j'ai entendu les propos des entraîneurs de Rennes et de Brest.
01:18:05 - Mais c'est pas la première fois. L'année dernière, c'était Idriss Hagé, le parisien,
01:18:07 qui avait refusé. - Les entraîneurs de Rennes et de Brest,
01:18:09 qui vous expliquent quand même que, pour l'un,
01:18:11 c'était pas le bon timing,
01:18:13 la fédération de foot n'aurait pas dû mettre ça à ce moment-là,
01:18:15 c'est des matchs hyper importants,
01:18:17 pourquoi mettre ce jour-là, là, et donc ça nous plombe un peu.
01:18:19 Et l'autre, qui nous explique qu'en fait,
01:18:21 c'est pas du tout important comme cause, ça ne sert à rien.
01:18:23 - Parce que, et alors... - Je vais vous dire, je suis...
01:18:25 Franchement, je trouve...
01:18:27 Je vais vous dire, je connais Éric Roy, je connais personnellement Éric Roy,
01:18:29 qui est l'entraîneur de Brest.
01:18:31 C'est pas quelqu'un qui est homophobe, c'est pas quelqu'un qui est raciste.
01:18:35 De toute façon, vous pouvez pas passer
01:18:37 votre vie dans le football en étant raciste,
01:18:39 parce que le football, c'est un creuset,
01:18:41 c'est un sport de société
01:18:43 qui englobe toutes les régions. - Mais très bien, Julien.
01:18:45 - Non, mais je voudrais juste...
01:18:47 Là, en l'occurrence,
01:18:49 je pense qu'Éric Roy, son problème, c'est qu'il se dit
01:18:51 "Oui, le sport et la politique
01:18:53 ne font pas bon ménage,
01:18:55 et j'ai l'impression qu'à la fin de la saison,
01:18:57 dans un moment où il y a beaucoup d'enjeux,
01:18:59 on prend un peu le foot en otage."
01:19:01 Et voilà ce qu'il a voulu dire. Maintenant,
01:19:03 vraiment, faisons attention...
01:19:05 - Il a plusieurs choses. D'abord,
01:19:07 on se souvient quand même de l'affaire Noël-Legrès,
01:19:09 on se dit quand même qu'il y a des petits soucis
01:19:11 par rapport à certains comportements et certains propos dans le foot.
01:19:13 C'est un sport, c'est le sport
01:19:15 le plus populaire au monde.
01:19:17 C'est un sport qui doit véhiculer des valeurs,
01:19:19 c'est quand même aussi une exemplarité
01:19:21 pour des jeunes. Et je pense que
01:19:23 les joueurs doivent l'être, et surtout, pardon, quand on voit aussi les salaires
01:19:25 qu'ils touchent, ils doivent l'être d'autant plus.
01:19:27 Et donc je pense que, par exemple, quand Mbappé
01:19:29 ou quand Messi porte le maillot
01:19:31 LGBT, pour certains jeunes
01:19:33 qui ont du mal à vouloir en mot sécurité,
01:19:35 qui ont du mal à faire un coming-out, ça fait sens.
01:19:37 - C'est très intéressant ce que vous dites.
01:19:39 - Je vais finir juste sur ce que vous disiez.
01:19:41 Moi, je trouve que les sanctions, elles servent à rien.
01:19:43 C'est honteux franchement de ne pas faire des sanctions sportives
01:19:45 mais que financières, parce qu'ils n'en ont rien à faire,
01:19:47 sincèrement, les sanctions financières. Moi, je pense qu'il ne faudrait pas
01:19:49 de sanctions comme ça. Il faudrait justement la pédagogie.
01:19:51 Il faudrait les envoyer comme on fait
01:19:53 pour justement les gens,
01:19:55 les hommes qui sont auteurs de violences
01:19:57 conjugales, il faudrait justement des stages
01:19:59 de sensibilisation aux causes.
01:20:01 Qu'ils aillent rencontrer des associations LGBT
01:20:03 ou des jeunes qui n'arrivent pas à...
01:20:05 - Attends, attends, il faut vous parler de ce qui est...
01:20:07 - Non, je vous coupe. - Pourquoi est-ce que je termine, Alexandre?
01:20:09 - C'est parce qu'il est 23h31. On doit marquer une pause
01:20:11 dans cette discussion. Vous me parliez
01:20:13 du retentissement de quelqu'un
01:20:15 comme Lionel Messi. Que dire de Kylian Mbappé ?
01:20:17 Et ce qui va vous surprendre, c'est que...
01:20:19 Et on va le voir juste après le JT, Kylian Mbappé,
01:20:21 il a une photo sur Instagram où on le voit
01:20:23 hier de dos avec son maillot.
01:20:25 Vous allez voir les commentaires qui sont sous
01:20:27 la photo du maillot de Kylian Mbappé.
01:20:29 Il y a du boulot. Le JT,
01:20:31 rapidement, Isabelle Piboulot.
01:20:33 [Musique]
01:20:35 - Apple visée par une plainte
01:20:37 en France déposée par
01:20:39 l'association HOP,
01:20:41 Alta l'obsolescence programmée. Elle dénonce
01:20:43 une réparabilité défaillante des
01:20:45 appareils du géant américain.
01:20:47 Une enquête a été ouverte en décembre 2022
01:20:49 pour pratiques commerciales trompeuses
01:20:51 et obsolescence programmée.
01:20:53 En Seine-Saint-Denis, plus de
01:20:55 260 000 articles de contrefaçon
01:20:57 ont été saisis la semaine
01:20:59 dernière dans 3 entrepôts.
01:21:01 L'ampleur du préjudice doit encore être évaluée
01:21:03 par chaque marque,
01:21:05 mais la marchandise a été estimée à 8 millions
01:21:07 d'euros. Au total, 7 personnes
01:21:09 ont été arrêtées et mises en examen.
01:21:11 Et puis en Ténis,
01:21:13 fin de série pour Carlos Alcaraz.
01:21:15 L'Espagnol a été battu
01:21:17 6-3, 7-6 au 3e
01:21:19 tour du Masters 1000 de Rome.
01:21:21 Le numéro 2 mondial s'est fait surprendre
01:21:23 par le Hongrois Fabian Marosan,
01:21:25 135e mondial.
01:21:27 Une défaite à moins de 2 semaines
01:21:29 de Roland-Garros qui débutera le 28 mai.
01:21:31 - Vous avez acheté 1000 billets pour Roland-Garros ?
01:21:33 - Kylian Mbappé
01:21:35 qui a intelligemment
01:21:37 posé cette photo pour célébrer
01:21:39 surtout la victoire du PSG ce week-end.
01:21:41 Et puis dans le dos, vous voyez ce numéro 7
01:21:43 arc-en-ciel.
01:21:45 Alors voilà, vous avez des drapeaux arc-en-ciel.
01:21:47 Pourquoi ? Mon respect pour le PSG,
01:21:49 avec le petit émoticône qui descend en flèche.
01:21:51 Encore quelqu'un qui demande pourquoi l'arc-en-ciel
01:21:53 je te prenais comme un modèle.
01:21:55 Des émoticônes qui vomissent.
01:21:57 Je ne vous lis pas le dernier puisque vous le voyez
01:21:59 comme moi. Voilà
01:22:01 ce que l'on peut lire, maîtresse Lamain,
01:22:03 sur les réseaux sociaux et ce que provoque
01:22:05 ce maillot arc-en-ciel
01:22:07 qui n'engage pas les joueurs de football
01:22:09 à devenir homosexuels, qui les engage
01:22:11 simplement à dire "eh ben,
01:22:13 les homosexuels sont comme tous les autres
01:22:15 êtres humains,
01:22:17 dignes de respect, en fait, tout simplement."
01:22:19 - Je vais essayer de ne pas vous faire tomber de votre chaise
01:22:21 une troisième fois,
01:22:23 mais je n'aime pas quand les joueurs de foot sont
01:22:25 des panneaux publicitaires pour le capitalisme
01:22:27 mais je n'aime pas non plus quand ils sont des panneaux
01:22:29 publicitaires au service d'une idéologie.
01:22:31 On ne peut pas faire semblant... - Mais ce n'est pas une idéologie
01:22:33 de lutter contre l'homophobie ?
01:22:35 - On ne peut pas faire semblant que
01:22:37 le drapeau arc-en-ciel
01:22:39 est seulement un drapeau contre l'homophobie.
01:22:41 Tout le monde est contre l'homophobie et moi je serais
01:22:43 pour que chacun prenne position
01:22:45 si ces gens-là ont de l'influence, qu'ils le disent.
01:22:47 - Alors ce que j'aurais aimé voir,
01:22:49 si on n'avait pas mis le drapeau arc-en-ciel mais qu'on avait
01:22:51 fait porter à tous les joueurs
01:22:53 par exemple un brassard sur lequel il y a écrit "non à l'homophobie",
01:22:55 est-ce que ces mêmes joueurs
01:22:57 qui ont refusé, auraient aussi refusé ?
01:22:59 - Déjà, ce n'est pas
01:23:01 la même chose, je précise, ce n'est pas la même chose
01:23:03 que le dire "non à l'homophobie", après est-ce que ça n'a pas
01:23:05 un stade de foot, je ne suis pas certain, mais en tout cas, je précise que ce n'est pas la même chose.
01:23:07 - Regardez le message, je vous permets,
01:23:09 ça ne s'est pas très télégénique, mais tournez la tête
01:23:11 et regardez ce qu'il y a écrit derrière vous,
01:23:13 voilà devant quoi les joueurs
01:23:15 posaient en photo, homo ou hétéro,
01:23:17 on porte tous le même mail, ce n'était pas
01:23:19 les LGBTQIA+
01:23:21 XYZ. - On ne peut pas faire semblant
01:23:23 d'ignorer que ce drapeau-là est aussi
01:23:25 un drapeau vecteur d'une certaine idéologie
01:23:27 qui est porté, d'ailleurs,
01:23:29 quand est-ce qu'il est popularisé ? Lors de manifestations
01:23:31 qui sont en général portos
01:23:33 de revendications, d'ailleurs,
01:23:35 on observe que sur ces sujets-là, il est de plus en plus
01:23:37 difficile de ne pas être d'accord avec une certaine
01:23:39 majorité, on l'a vu par exemple sur les 10 ans du mariage pour tous,
01:23:41 on a vu tout un tas d'élus et de ministres faire
01:23:43 l'homme mea culpa et se mettre à genoux pour
01:23:45 s'excuser de leur prise de position il y a 10 ans,
01:23:47 moi je trouve ça gênant, et je précise
01:23:49 aussi qu'une autre image qui m'a marqué
01:23:51 et j'en parlais tout à l'heure parce que ça se passe au Canada,
01:23:53 c'est qu'on a vu des membres du Parlement canadien,
01:23:55 des hommes, d'une cinquantaine d'années
01:23:57 se balader, s'exposer avec des talons,
01:23:59 et si vous voulez...
01:24:01 - Mais je vois pas le rapport. - Non mais quel est le rapport ?
01:24:03 Qu'est-ce qu'on aurait dit à l'un des membres
01:24:05 de ce Parlement qui aurait refusé de mettre des talons ?
01:24:07 On lui aurait dit "alors vous refusez de mettre ces talons
01:24:09 et donc de protester contre la violence
01:24:11 faite de femmes". Vous voyez jusqu'où peuvent aller les revendications
01:24:13 de ceux qui disent "porter ce symbole-là" ?
01:24:15 Et attendez, moi je pose, même en France,
01:24:17 même en France, si on avait dit
01:24:19 "pour se battre contre l'islamophobie,
01:24:21 alors portez un croissant sur votre brassard".
01:24:23 Si on avait dit "pour protester contre l'antisémitisme,
01:24:25 portez une étoile de David sur un brassard".
01:24:27 Eh bien là aussi, ce sont aussi des symboles
01:24:29 qui peuvent être vecteurs d'autre chose que de
01:24:31 simplement un combat anti-raciste
01:24:33 ou anti-antisémitiste. Donc moi,
01:24:35 je suis un peu gêné par cet unanimisme,
01:24:37 unaminisme, pardon, cette unanimité,
01:24:39 cette unanimité sur ce sujet,
01:24:41 qui ne tolère plus la nuance et qui ne tolère pas d'entendre
01:24:43 qu'il y a peut-être autre chose
01:24:45 que la lutte contre l'euphobie, qui, encore une fois,
01:24:47 est un combat essentiel, notamment dans ces milieux,
01:24:49 et notamment, et d'ailleurs, dans les commentaires
01:24:51 que vous avez montrés, il y a des gens qui sont peut-être
01:24:53 contre le drapeau, je n'ai pas vu de message homophobe
01:24:55 en tout cas dans ce que vous avez montré.
01:24:57 - Une question, juste parce que vous êtes en ancien journalisme sportif.
01:24:59 - On l'est pour la vie, on le savait.
01:25:01 - Est-ce qu'il y a eu ces dernières années, Julien, un coming-out
01:25:03 d'un joueur ? - Non, ça n'existe pas.
01:25:05 C'est un tabou dans le football ou dans des divisions inférieures
01:25:07 ou dans des championnats mineurs.
01:25:09 - Mais d'accord, il n'y a pas de coming-out.
01:25:11 - C'est vrai que c'est un tabou.
01:25:13 - Est-ce qu'on peut juste dire que le foot représente aussi notre société ?
01:25:15 - Et qu'il y a des joueurs de foot aussi homosexuels
01:25:17 qui malheureusement en pâtissent.
01:25:19 - Pas tous en même temps.
01:25:21 - Qui sont dans les vestiaires,
01:25:23 qui malheureusement doivent mentir aussi sur leur vie
01:25:25 parce qu'ils n'osent pas dire qu'ils sont homosexuels.
01:25:27 Parce qu'on sait aussi, on peut quand même le dire,
01:25:29 il y a quand même eu ces dernières années des problèmes aussi
01:25:31 dans les tribunes avec parfois des champs homophobes
01:25:33 et donc qui parfois ont à subir aussi des propos
01:25:35 ou des champs homophobes.
01:25:37 J'entends mettre vos propos et je questionne
01:25:39 certaines choses mais il y en a d'autres, pardon,
01:25:41 je ne suis pas du tout d'accord. Il faut aussi penser
01:25:43 à ces jeunes qui veulent aussi un jour peut-être
01:25:45 devenir joueurs de foot.
01:25:47 - Le problème, ce que dit Maître Slama et ce que dit Alexandre,
01:25:49 c'est qu'en fait derrière ce drapeau,
01:25:51 il y a en effet un militantisme,
01:25:53 une idéologie politique
01:25:55 et selon ce qui est dit
01:25:57 par ceux qui comprennent
01:25:59 le fait que certains n'aient pas voulu porter
01:26:01 le maillot, en fait on a le droit
01:26:03 de ne pas vouloir arborer ce drapeau
01:26:05 sans pour autant être une personne homophobe.
01:26:07 - J'entends, mais j'entends aussi
01:26:09 que malheureusement c'est l'argument
01:26:11 aujourd'hui de certaines personnes
01:26:13 qui sont homophobes, et je ne vous traite
01:26:15 pas et tout d'homophobes Maître Slama.
01:26:17 - Et Carima et Jean-Sébastien vont reprendre qu'on n'a pas entendu.
01:26:19 - Et qui se réfugient derrière justement cet argument
01:26:21 fallacieux de LGBT comme le fait que...
01:26:23 - Le problème c'est que vous n'êtes pas dans le cerveau des 6 joueurs qui n'ont pas porté le maillot.
01:26:25 - Et ça c'est un souci. - On n'est pas dans le cerveau de ces joueurs
01:26:27 qui n'ont pas porté le maillot et après
01:26:29 je suis incapable de vous dire s'ils refusent
01:26:31 le militantisme qu'il y a derrière ce drapeau
01:26:33 ou s'ils sont homophobes et se réfugient
01:26:35 derrière le... Alors Carima et Jean-Sébastien...
01:26:37 - Pour nous avoir on aurait dû choisir un brassard top homophobiste.
01:26:39 - Présentez ça l'année prochaine.
01:26:41 J'en appelle à la Ligue, faites un brassard non à l'homophobie
01:26:43 et là il n'y aura pas d'ambiguïté.
01:26:45 - Je pense que ce qui dérange là-dedans c'est
01:26:47 une espèce d'hypocrisie aussi dans le milieu du sport
01:26:49 parce que c'est vrai qu'il y a encore beaucoup
01:26:51 d'homophobie, c'est-à-dire qu'on voit que dans
01:26:53 certains pays quand vous êtes homosexuel,
01:26:55 gay, lesbienne, vous pouvez
01:26:57 risquer votre vie, vous pouvez être battu
01:26:59 et tout ça, ça existe encore aujourd'hui.
01:27:01 Et je trouve que l'hypocrisie...
01:27:03 - Bien sûr.
01:27:05 - L'hypocrisie c'est qu'on va se retrouver par exemple
01:27:07 à aller dans des compétitions au 4 heures
01:27:09 et là soudainement on fait patte blanche,
01:27:11 on se dit "non, non, là on ne fait rien".
01:27:13 - C'est vrai qu'on l'a bien entendu Amélie Houdet-Castor.
01:27:15 - Et maintenant ensuite on nous parle de ces brassards.
01:27:17 Moi je veux bien, si on parle d'une journée
01:27:19 contre l'homophobie, pourquoi ne pas faire
01:27:21 véritablement des initiatives, des vidéos,
01:27:23 on parle des trucs de coming out des gens,
01:27:25 des sportifs par exemple qui ont fait ce cheminement-là.
01:27:27 On peut justement
01:27:29 médiatiser davantage, je parle
01:27:31 des initiatives...
01:27:33 - Christophe Gaché l'a fait par exemple.
01:27:35 - Vous venez de dire qu'il n'y avait pas d'exemple.
01:27:37 - Si je peux me permettre, j'aimerais juste terminer.
01:27:39 Et cela dit, moi j'entends
01:27:41 votre argument et c'est vrai, parce qu'il y a ça aussi,
01:27:43 ce qu'on appelle le pinkwashing
01:27:45 qui est vraiment cet aspect marketing,
01:27:47 donc on va utiliser la cause LGBT
01:27:49 pour se donner le signalement de vertu.
01:27:51 Le signalement de vertu, il y en a un peu marre
01:27:53 parce que ça ne fait absolument rien dans la vie
01:27:55 à part essayer de se redorer le blason
01:27:57 et de redorer la réputation, mais concrètement
01:27:59 ça ne fait aucun geste concret pour véritablement
01:28:01 lutter contre des injustices.
01:28:03 Et quand tout à l'heure vous avez donné l'exemple
01:28:05 par exemple au Canada de certains députés
01:28:07 qui se promenaient avec des talons hauts,
01:28:09 c'était, ils se réappropriaient la cause
01:28:11 de la violence faite aux femmes et soudainement
01:28:13 ces hommes-là avaient l'impression qu'ils en faisaient
01:28:15 tellement pour la cause alors qu'ils avaient
01:28:17 tout simplement l'air ridicules
01:28:19 et ils essayaient de faire du signalement de vertu.
01:28:21 - J'arrive Jean-Sébastien, je veux juste que vous entendiez
01:28:23 Julien Pontès qui est porte-parole
01:28:25 du collectif Rouge Direct qui était chez nos confrères
01:28:27 d'RTL pour réagir à cette problématique aujourd'hui.
01:28:29 - Cette opération
01:28:31 arc-en-ciel, on sait très bien qu'elle est
01:28:33 inefficace vu que nous on recense
01:28:35 l'effet d'homophobie dans les stades et on n'en a jamais
01:28:37 eu autant. Sur notre compte Twitter
01:28:39 on publie des vidéos qui montrent ces manifestations
01:28:41 d'homophobie dans les matchs juste
01:28:43 sur les 8 derniers mois,
01:28:45 jamais de sanctions, donc bon
01:28:47 l'homophobie elle est en roue libre dans le
01:28:49 foot français et
01:28:51 finalement cette opération nous on la trouve médiocre
01:28:53 mais elle a au moins un mérite c'est de
01:28:55 mettre en évidence
01:28:57 l'inaction de la LFP
01:28:59 sa propre inaction dans la prévention
01:29:01 de l'homophobie dans le football
01:29:03 auprès des joueurs professionnels, auprès des entraîneurs
01:29:05 c'est une action de prévention
01:29:07 qui doit être menée toute l'année, tous les ans
01:29:09 finalement on sort les maillots
01:29:11 arc-en-ciel une fois par an pour le 17 mai
01:29:13 et puis voilà on va au clash
01:29:15 inévitablement. Evidemment en France
01:29:17 il y a beaucoup de musulmans
01:29:19 et on les retrouve dans le football
01:29:21 vous savez quoi on va être obligé de travailler
01:29:23 ensemble, de vivre ensemble et c'est très bien
01:29:25 ils ont bien le droit d'être
01:29:27 musulmans, catholiques, chrétiens, juifs, ce n'est pas
01:29:29 un problème. Le problème c'est de ne pas
01:29:31 aborder les questions, c'est de faire comme la LFP
01:29:33 le fait, des maillots arc-en-ciel
01:29:35 et c'est tout, on dit rien
01:29:37 on n'a pas une parole tout au long
01:29:39 de l'année sur la prévention
01:29:41 - Il y a quand même des opérations de prévention qui sont faites dans les clubs
01:29:43 - On ne sanctionne pas l'homophobie
01:29:45 toute l'année, donc à partir
01:29:47 de là, évidemment, il ne faut pas s'étonner
01:29:49 qu'il y ait des refus de maillots arc-en-ciel
01:29:51 - Oui, moi je pense que
01:29:55 ce qu'il dit est frappé au coin du bon sens
01:29:57 le sujet ce n'est pas en soi de contester
01:29:59 la lutte contre l'homophobie
01:30:01 évidemment, le sujet c'est est-ce que c'est efficace
01:30:03 et non, ça me paraît relever de l'étalage de vertu
01:30:05 parce qu'on refuse de voir que tous
01:30:07 les discours qu'on tient dans
01:30:09 les médias de manière générale, quand vous regardez la réalité
01:30:11 justement des actes homophobes, il n'y a pas
01:30:13 d'évolution entre les deux, précisément
01:30:15 et c'est le cas dans le football
01:30:17 - Oui, il le soulignait à juste titre en disant
01:30:19 et on l'a reproché suffisamment, notamment
01:30:21 à une personnalité chère au coeur d'Alexandre
01:30:23 - Marie-Théodore Lex ?
01:30:25 - Ah oui, c'est vrai
01:30:27 - Qui ça, pardon ?
01:30:29 - Le mec qui donne à l'équipe qui n'est pas chère à mon coeur
01:30:31 - C'est vrai que vous étiez le dernier défenseur de Noël Le Grand
01:30:33 - Non mais effectivement, c'était un élément déclencheur
01:30:35 je le rappelle, c'est ce qu'il était dû reprocher
01:30:37 de ne pas avoir voulu imposer
01:30:39 le bras-chat LGBT
01:30:41 - Mais le sujet, c'est les actions
01:30:43 concrètes, on le voit pareil
01:30:45 vous voyez bien que tout ce qui est véhiculé
01:30:47 par le rap, notamment, bien souvent
01:30:49 c'est ultra-viriliste, etc
01:30:51 la réalité de la société française, c'est pas
01:30:53 qu'il y a des trans partout, c'est qu'il y a des actes homophobes
01:30:55 dans les écoles, dans les lycées
01:30:57 et encore plus dans un... pas que, parce que
01:30:59 c'est très divers
01:31:01 sociologiquement, mais encore plus dans certains
01:31:03 quartiers, mais après, d'un point de vue, liberté
01:31:05 moi, encore une fois, je le prends par le prisme des libertés
01:31:07 d'un point de vue juridique, je ne comprends
01:31:09 pas ces sanctions-là, il y a une différence
01:31:11 entre commettre un délit, l'homophobie
01:31:13 est un délit, et se contenter
01:31:15 de ne pas, justement, faire
01:31:17 quelque chose, de ne pas tenir à... - Quelles sanctions, vous ne comprenez pas ?
01:31:19 Je ne comprends pas. - Pas des sanctions judiciaires
01:31:21 - Non, mais le principe même de la sanction
01:31:23 le principe même de la sanction, sanctionner
01:31:25 il y a une différence entre sanctionner quelqu'un parce qu'il
01:31:27 a tenu des propos homophobes, ou a fortiori
01:31:29 s'il a eu des comportements
01:31:31 homophobes, violents, etc, et le fait
01:31:33 de sanctionner quelqu'un parce qu'il ne fait pas
01:31:35 quelque chose, vous voyez bien
01:31:37 qu'il y a une différence quand même, parce que à ce point-là
01:31:39 - C'est une sanction financière uniquement, qui sera
01:31:41 - Et je viens, la question
01:31:43 - Et l'argent sera reversé à
01:31:45 un SOS homophobie qui lutte chaque jour contre
01:31:47 l'homophobie, qui saura faire bon usage
01:31:49 dit l'UFC - J'en reviens toujours à la même chose
01:31:51 c'est sur les mauvaises causes qu'on défend les principes
01:31:53 la liberté d'expression, ça se défend sur quelque chose
01:31:55 avec lequel on n'est pas d'accord
01:31:58 sinon c'est juste de dire qu'on est tous d'accord
01:32:00 donc là c'est pareil, moi je ne vous dis pas, je trouve ça
01:32:02 ridicule, moi ça ne m'aurait pas dérangé
01:32:04 mais c'est pas le sujet, le sujet c'est
01:32:06 je ne comprends pas pourquoi on sanctionne quelqu'un pour quelque
01:32:08 chose qu'il ne fait pas, ce qui n'est
01:32:10 pas la même chose encore une fois que de sanctionner quelqu'un
01:32:12 - Parce que c'est l'initiative de la Ligue, que les joueurs qui sont
01:32:14 engagés par les clubs de Ligue 1
01:32:16 sont censés également suivre
01:32:18 - La liberté de conscience ça existe, la liberté
01:32:20 - Et il faudra qu'ils le mettent dans les contrats
01:32:22 pour les prochains - Non mais la réprobation ça suffit
01:32:24 on peut dire "je ne comprends pas pourquoi vous faites ça
01:32:26 je considère que vous auriez dû soutenir
01:32:28 cette cause là, que voilà"
01:32:30 la réprobation ça suffit - Non mais ça divise énormément
01:32:32 cette question - Et la réprobation ça suffit
01:32:34 - Je parlais de Ganaguay l'an passé qui n'avait
01:32:36 pas souhaité porter le
01:32:38 brassard, il y a 4 ans également le Colombien
01:32:40 Falcao on s'en souvient qui était passé à l'ES Monaco
01:32:42 grosse star du foot
01:32:44 qui avait refusé de porter le brassard
01:32:46 arc-en-ciel, les joueurs pensent que
01:32:48 c'est une promotion de l'homosexualité
01:32:50 qu'ils ne souhaitent pas faire, c'est ça en fait
01:32:52 - Mais il est là le problème
01:32:54 on peut se cacher tant que vous voulez
01:32:56 derrière le drapeau LGBT
01:32:58 qui démène tel ou tel machin
01:33:00 la vérité c'est que le joueur se dit
01:33:02 si je porte ça, je suis un
01:33:04 estandard pour l'homosexualité
01:33:06 - Voilà, n'allez pas plus loin
01:33:08 - Mais Julien vous avez raison
01:33:10 c'est ce que ce drapeau signifie, on peut être
01:33:12 totalement contre l'homophobie
01:33:14 et être contre la promotion
01:33:16 de l'homosexualité, ensuite on peut aussi tout simplement
01:33:18 choisir ses causes, je ne suis pas sûr que ce soit
01:33:20 le rôle des footballeurs d'être militants
01:33:22 je pense que si on avait fait
01:33:24 un bandeau
01:33:26 "Je suis Samuel Paty" vous auriez vu qu'il y avait
01:33:28 beaucoup de footballeurs qui ne l'auraient pas porté
01:33:30 ce qui aurait été aussi, qui aurait posé
01:33:32 un certain nombre de questions
01:33:34 ensuite il faut effectivement agir concrètement
01:33:36 je me souviens que... - Mais faites attention à ce que vous dites
01:33:38 quand même Alexandre, d'imaginer
01:33:40 - On a vu des footballeurs... - N'anticipez pas
01:33:42 des choses comme ça, je veux dire
01:33:44 - Si, si, parce qu'on a vu dans les tweets
01:33:46 des gens, des footballeurs, notamment de l'équipe
01:33:48 de France, dire qu'ils l'avaient plus ou moins
01:33:50 bien cherché
01:33:52 - Je ne suis pas sûr qu'un joueur de l'équipe de France ait dit qu'il l'avait
01:33:54 bien cherché - Non, pas bien cherché
01:33:56 mais on va retrouver, il y a eu des propos sur Twitter
01:33:58 très très ambigus au moment de la mort de Samuel Paty
01:34:00 et ensuite
01:34:02 - Conclusion - Et ensuite qu'il faut toujours agir concrètement
01:34:04 c'est préférable que de porter
01:34:06 des pancartes publicitaires
01:34:08 là aussi je me souviens de Daniel Riolo
01:34:10 qui au moment de... oui il avait
01:34:12 dit en équipe de France
01:34:14 sur Gourcuff, non mais sur Gourcuff
01:34:16 qu'il avait été un peu persécuté
01:34:18 parce que certains le soupçonnaient d'être homo
01:34:20 ou d'être trop propre sur lui, peut-être que là
01:34:22 on aurait pu en discuter, il y a eu des estabo
01:34:24 et il n'y a pas eu beaucoup de gens... - Avec des rumeurs on...
01:34:26 - Ouais, il n'y a pas eu beaucoup de journalistes sportifs
01:34:28 - Beaucoup d'histoires - Ouais, il n'y a pas eu beaucoup de journalistes sportifs
01:34:30 pour s'y intéresser - T'es bien triste de l'avis de cette dernière phrase
01:34:32 - Je vais pas, franchement on va pas faire un débat
01:34:34 sur Johan Gourcuff et ce que
01:34:36 pouvait en penser il y a 10 ans
01:34:38 Daniel Riolo qu'on salue par ailleurs, qui est excellent
01:34:40 mais bon
01:34:42 Merci, heureusement qu'il y a l'image de fin
01:34:44 pour se détendre un peu parce que là je suis
01:34:46 tendu les amis
01:34:48 j'ai une image insolite à vous vendre, d'ailleurs
01:34:50 c'est grâce à nos amis de Canal qu'on embrasse le service des sports
01:34:52 de Canal, il y a
01:34:54 l'excellent Canal Rugby Club, vous savez
01:34:56 tous les week-ends sur Canal
01:34:58 Canal + Rugby en l'occurrence
01:35:00 duplex à venir de Nicolas Souchon
01:35:02 l'un de nos confrères
01:35:04 homme de terrain et derrière
01:35:06 lui on est juste avant le match
01:35:08 entre Bayonne et Clermont, il n'y a personne dans le stade
01:35:10 et pourtant certains agissent
01:35:12 comme si le stade était plein, regardez profiter
01:35:14 - Vous allez voir que Nicolas Souchon
01:35:16 a réussi à faire son duplex malgré
01:35:18 des conditions un peu particulières
01:35:20 - Ah, petit texto
01:35:22 - C'est horrible, il l'a même pas vu
01:35:24 - Vas-y
01:35:26 - C'est pas mal ça pour le
01:35:28 - Alors
01:35:30 - Il se fait pas mal
01:35:32 - Ah d'ailleurs
01:35:34 c'est un mouton
01:35:36 c'est-à-dire qu'il
01:35:38 on avait souvent vu les strikers
01:35:40 pendant le match
01:35:42 - Au moins il avait
01:35:44 - Il avait le stade pour lui
01:35:46 - Il avait le stade pour lui
01:35:48 - Il avait le stade pour lui
01:35:50 - Il avait le stade pour lui
01:35:52 - Mais il y avait une caméra, on le remercie
01:35:54 - Très très bien
01:35:56 - Pour cette petite parenthèse
01:35:58 - Il a dû se faire mal
01:36:00 - Il a sauté les deux balustrades
01:36:02 - Il ressaute juste en haut
01:36:04 - Je l'avais pas vu, il a ressauté juste en haut
01:36:06 - Au moins on sait ce que fait Jean-Sébastien
01:36:08 pendant ses week-ends et ça c'est la première
01:36:10 information, donc vous avez vos habitudes
01:36:12 au stade Jean Daugé de Bayonne
01:36:14 ou l'aviron Bayonnet
01:36:16 je suis fan de l'aviron Bayonnet
01:36:18 - Dans la roulade
01:36:20 - Vous êtes bons
01:36:22 et vous l'aviez caché où le slip alors ?
01:36:24 C'est ça la question, pardon
01:36:26 Merci, on est très en retard, c'est sur cette image
01:36:28 essentielle qu'on se quitte, on aurait pu la laisser
01:36:30 deux secondes, mais c'est pas grave, merci les amis
01:36:32 merci à Loumna Daudi
01:36:34 qui est la chef d'édition
01:36:36 de cette émission et qui la prépare admirablement
01:36:38 merci à vous de la suivre, on se retrouve demain pour Soir Info
01:36:40 Bonne nuit
01:36:42 [Musique]

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