SMART TECH - Le rendez-vous du mardi 16 mai 2023

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Mardi 16 mai 2023, SMART TECH reçoit Tariq Krim (Fondateur, Codesouverain.fr)

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Transcription
00:00 [Musique]
00:06 Quelle journée ! Deuxième partie de Smartech, nous recevons Tariq Krim, fondateur de Codesouverain.fr.
00:11 Bonjour Tariq.
00:12 Bonjour.
00:13 Alors on va reparler de la Google I/O qu'on a déjà décryptée dans Smartech,
00:16 mais là avec ton point de vue sur les annonces en matière d'IA générative,
00:20 d'intelligence artificielle entre les mains de tout le monde.
00:23 Est-ce que ça y est, Google retourne, rentre à nouveau dans la course à l'IA ?
00:27 C'est intéressant parce que première étape, si on se rappelle bien, il y a quelques semaines,
00:31 voire un mois maintenant, première démo bâclée.
00:35 De barde.
00:36 De barde, une démo catastrophique.
00:38 Catastrophique, oui.
00:39 100 milliards de valorisation partie en fumée.
00:41 Et puis surtout, instiller cette idée qui est absolument impossible pour Google,
00:47 c'est que Google raconte n'importe quoi, alors que toute la stratégie de Google
00:51 est d'être dans la vérité, d'être dans le sérieux, d'être dans le…
00:55 En plus, la question qui avait été posée avait montré qu'effectivement,
01:00 on expliquait à les enfants, donc à ce côté aussi Google, on va expliquer les choses,
01:04 et en fait c'était totalement planté.
01:06 Et donc avec I/O, ce qui est intéressant, c'est qu'on revoit la copie
01:10 et on repart sur des choses sérieuses.
01:12 Et je trouve qu'il y avait une tonne d'annonces, en gros.
01:16 Je crois que c'est The Verge qui a compté le nombre de fois que Sundar a utilisé le mot AI.
01:22 Je pense que c'est quasiment…
01:24 Je crois que si on est près, c'est à 150 fois, 150 occurrences.
01:28 Et donc évidemment, ici on ne parle pas d'AI, mais d'AI générative,
01:31 avec une question clé pour Google, c'est où est-ce qu'on l'intègre dans les produits ?
01:37 Il faut savoir qu'il y a une étude qui est sortie, je crois, hier,
01:41 qui démontre que l'avantage de ChatGPT pour Bing, c'est une augmentation de 0,25%,
01:49 donc négligeable, alors que désormais Chat.OpenAI, qui est le ChatGPT d'OpenAI,
01:58 a maintenant autant de trafic que Bing.
02:01 Donc en fait, il y a une véritable question de quel est le produit, comment on le fait et à quoi ça sert.
02:07 Et parmi les choses qui ont été annoncées par Google, il y a deux choses qui sont intéressantes.
02:11 La première, c'est qu'ils ont annoncé un modèle qui s'appelle Palm,
02:15 qu'ils ont fait évoluer vers le modèle Palm 2.
02:17 Et dans les annonces, ce qui est très intéressant, c'est que c'est un modèle qui peut se dégrader
02:21 et qui pourrait se dégrader jusqu'à pouvoir entrer au cœur d'un téléphone mobile
02:26 et donc tourner localement ou tourner sur les supercomputers de Google.
02:31 Et ce qui est fascinant, c'est qu'aujourd'hui, quand on réfléchit à la question du mobile,
02:35 une des questions qu'on se pose, c'est à quoi ça sert d'acheter un nouveau téléphone ?
02:40 La caméra est excellente depuis cinq générations, la puissance est excellente depuis cinq générations,
02:46 on a la 5G.
02:48 La seule raison pour acheter un appareil qui a de la puissance de calcul, c'est d'y intégrer une IA.
02:54 Et il semblerait que Google a, à mon avis, pris un peu d'avance sur Apple et sur d'autres acteurs
03:00 en réfléchissant à une stratégie où on aurait une IA personnelle sur son téléphone
03:04 qui peut se décupler avec d'autres IA qui seraient, elles, dans le cloud.
03:09 Alors, dans ce match quand même entre Google, Microsoft, c'est-à-dire d'un côté l'IA de Google générative BARD
03:19 et l'IA générative utilisée par Microsoft, donc ChatGPT,
03:23 est-ce qu'il te semble que dans cette course, Google va pouvoir rattraper son petit retard au démarrage ?
03:29 Je crois que... Alors, on se base évidemment sur les démos, puisque, faut-il le rappeler,
03:35 BARD n'est pas disponible en France.
03:37 Alors, on se pose la question...
03:39 En Europe, même.
03:40 En Europe, mais est-ce que l'AI Act, qui est une régulation, à mon avis, qui est arrivée un peu tôt
03:46 et qui est, à mon avis, pas véritablement efficace, parce qu'elle va créer énormément de complexité
03:53 pour les gens qui veulent construire des modèles.
03:56 Et en fait, je ne suis pas certain qu'elle réponde aux problèmes.
03:59 Il faut savoir que c'est le problème des régulations, c'est qu'elles démarrent au moment où les choses arrivent
04:04 et qu'on essaie de les changer. On n'avait pas inclus ChatGPT, on n'avait pas...
04:07 Est-ce que ça te semble que pour l'instant, ça pénalise quand même l'Europe ?
04:10 Beaucoup, oui. Pourquoi ? Parce qu'il faut comprendre qu'il y a trois gros modèles aujourd'hui commerciaux.
04:15 Il y a OpenAI et Microsoft, on va dire que c'est un tout, même si ce n'est pas exactement le cas.
04:20 Google, qui a inventé cette technologie et qui est en train de mettre les bouchées doubles.
04:25 Et une société qui s'appelle Anthropik, qui est des anciens d'OpenAI,
04:29 qui a monté un système qui s'appelle Cloud et dont Google est un des investisseurs principaux.
04:35 Et à côté de ça, il y a un ensemble d'acteurs open source, des modèles plus petits.
04:41 Et dans un mémo qui a été liqué par un ingénieur de Google, clairement,
04:47 et je trouve ce mémo très intéressant, que le modèle open source pourrait être,
04:52 donc les AI personnalisées open source, pourraient être à terme plus intéressants d'un point de vue commercial
05:02 que ces gros systèmes qui seraient durs à maintenir, dans lesquels il faut avoir une sorte de régulation.
05:08 La régulation va être impossible puisqu'on est incapable de comprendre.
05:12 Enfin, faut-il rappeler que ces technologies, on ne sait toujours pas comment ça marche.
05:17 On sait juste qu'un jour, on a mis plein de puissance de calcul et plein de données et finalement, ça s'est mis à marcher.
05:23 Et quand on discute avec les... moi j'avais fait des réseaux de neurones il y a plus de 25 ans,
05:28 la plupart des problèmes n'ont pas été résolus, mais la puissance de calcul fait que ça marche.
05:32 Donc on est vraiment dans une situation où on a des boîtes noires qui fonctionnent et c'est vrai que c'est compliqué.
05:37 Ça pose la question de la confiance. Mais tu parles de ce document, mais il y a aussi Yann Lequin qui dit
05:41 si l'Europe veut prendre une place sur ce domaine de l'IA générative,
05:44 il faut justement qu'elle choisisse un modèle ouvert.
05:47 Et ce matin dans Smartech, Luc Julliat aussi, il parlait de l'open innovation.
05:52 Tu penses que pour l'Europe, il y a une place à prendre ?
05:54 Oui, je pense qu'il faut savoir que le modèle de l'AMA, je crois que les deux tiers des ingénieurs qui ont travaillé dessus étaient français.
06:02 Donc il y a un savoir-faire. Après la question, c'est de savoir si la réglementation européenne ne va pas tuer dans l'oeuvre
06:10 toutes ces plateformes open source.
06:12 Et puis ensuite, il y a une question, alors qu'on en avait déjà un peu parlé, c'est est-ce qu'on parle d'AI global
06:18 ou est-ce qu'on travaille sur les AI personnels, c'est-à-dire qui s'occupent de mes données et qui ne s'intéressent qu'à moi.
06:25 Moi, je suis plutôt un partisan de ces IA personnels, mais de toute façon, on verra bien.
06:31 En tout cas, il y a des possibilités, mais en Europe, c'est sûr que seule l'open source sera la voie à choisir.
06:37 Merci beaucoup Tariq Krim, qu'on peut retrouver sur Codesouverain.fr et puis régulièrement dans Smartech.
06:43 À suivre, c'est notre regard sur Où va le web ?

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