Huit personnes ont été interpellées à Amiens lundi soir après l’agression d’un petit-neveu de Brigitte Macron, patron de la chocolaterie “Trogneux”, à l’issue de l’interview télévisée d’Emmanuel Macron. Brigitte Macron dénonce "la lâcheté, la bêtise et la violence" des agresseurs de son petit-neveu.
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00:00 - Bonsoir Jean-Alexandre Tronieu, merci d'être en direct avec nous.
00:02 D'abord, quelles sont les nouvelles de votre fils ?
00:05 - Merci de prendre soin des nouvelles de sa santé.
00:11 Il a passé un scanner cérébral et ils ont découvert un petit hématome
00:16 qui nous rassurera dans deux ou trois jours.
00:18 Il a plusieurs doigts foulés, une plaie à la main,
00:21 deux côtes cassées et quelques effusions aux genoux.
00:25 Mais je pense qu'on a surtout échappé au pire
00:28 si on n'avait pas eu un voisin courageux qui est descendu avec ses fils
00:32 pour faire fuir les agresseurs.
00:34 Il m'a dit ce matin quelque chose qui m'a terrifié,
00:36 il m'a dit "j'ai jamais vu autant de haine dans les yeux des agresseurs,
00:39 on a cru qu'ils allaient le tuer".
00:41 Donc je pense qu'on a échappé au pire.
00:42 - Il a reconnu ses agresseurs ?
00:44 - Oui, vous savez quand vous avez quelqu'un qui vous insulte pendant quelques minutes
00:50 et qui finit par vous foutre le poing sur la figure, vous oubliez jamais son visage.
00:53 Et mon fils a tassé physianemis là-dessus,
00:56 il a reconnu l'ensemble de ses agresseurs,
01:00 il y a même eu d'ailleurs une reconnaissance à l'aveugle
01:02 et ils avaient mis au milieu quelques policiers pour s'assurer
01:05 que Jean-Baptiste fasse bien un bon discernement
01:08 et c'est exactement ce qui s'est passé,
01:10 il a reconnu les personnes, les agresseurs en particulier.
01:13 - Quel est le profil justement de ces agresseurs ?
01:17 - Je ne peux pas vous répondre jusqu'à maintenant
01:21 parce que je ne les connais pas personnellement,
01:23 nous n'avons pas eu de communication du procureur à ce sujet.
01:25 Nous espérons que très rapidement des décisions seront prises
01:30 et que nous puissions avoir davantage de renseignements.
01:33 Mais là je suis dans l'incapacité de vous donner davantage de renseignements.
01:36 - Selon BFMTV, un des agresseurs est connu des services de police.
01:40 Votre fils vit au-dessus de la boutique,
01:43 cette dizaine de personnes s'étaient rassemblées devant la boutique,
01:49 commença d'ailleurs je crois à jeter des projectiles, notamment des poubelles,
01:52 il est descendu et c'est là que c'est fait agresser ?
01:55 - Non, il n'est pas descendu, il était à l'extérieur, il est rentré à ce moment-là.
02:00 Les agresseurs l'ont reconnu, ont commencé par l'insulter
02:06 et après les coups se sont mis à pleuvoir.
02:08 Entre deux, il y a eu vraiment des insultes aussi bien pour la famille Trenier que la famille Macron
02:13 puisqu'on est toujours dans l'amalgame classique de la bêtise de ce genre de situation.
02:18 - Mais ce n'est pas la première fois que la boutique est visée par des manifestants ?
02:22 - Malheureusement non, depuis le premier mandat, depuis six ans, c'est crescendo,
02:31 c'est-à-dire qu'on a commencé par un boycott de certains clients qui ne voulaient plus acheter de chocolat
02:35 parce qu'ils étaient persuadés que le chiffre d'affaires allait dans la poche de M. Macron,
02:40 ce qui est bien évidemment complètement faux puisque la société a toujours appartenu
02:43 ou à mon père ou à moi-même et maintenant à mon fils.
02:46 Mais les réseaux sociaux sont bien chargés de défeller des fake news et des mensonges érontés
02:53 et donc vous avez quelques énergumènes qui finissent par y croire.
02:56 Donc après, vous avez des boycotts de comités d'entreprise,
03:00 vous avez quelques insultes qui commencent à fuser différemment dans chacun des magasins,
03:05 puis sur les réseaux sociaux, sur notre compte Facebook
03:09 et on en arrive à avoir des petites dégradations, un coup de tac par ici, un fumigène par là.
03:15 Il y a quelques semaines par contre, on a eu toutes les vitres dans notre magasin de Lille qui ont été explosées
03:20 et maintenant on arrive à un point d'or qui est absolument insupportable.
03:23 C'est pour ça que je ne peux laisser faire les choses et j'ai pris la décision d'en parler à la presse
03:29 parce qu'on atteint un niveau d'ineptie qui est insupportable pour un tel amalgame.
03:35 Vous n'êtes pas responsable vous personnellement sur ce que fait, ce que dit votre oncle, bien évidemment.
03:40 Donc là, on arrive à un niveau de bêtise humaine invraisemblable.
03:43 Vous avez demandé la protection, vous allez assurer la protection de la famille ou du magasin ?
03:49 Alors depuis 6 ans, on a été bien évidemment dans l'obligation de le faire tout doucement.
03:58 Ça nous a déjà obligé d'équiper tous nos magasins de caméras.
04:03 On a des videurs qui sont en période d'effet présents dans chacun de nos magasins.
04:08 Il y a des réflexes qui sont, il y a des alarmes qui sont tenues par nos vendeuses
04:12 qui elles-mêmes se font insulter par certaines personnes alors qu'elles n'ont rien à voir encore une fois, encore moins.
04:18 Mais bon, c'est pas suffisant apparemment, mais on peut pas se permettre non plus de mettre un policier
04:22 derrière chaque membre de la société, ce qui serait absolument invraisemblable.
04:26 Est-ce que vous avez reçu un coup de fil ou un message de soutien du président de la République et de son épouse ?
04:36 On a reçu un coup de fil de Brigitte notamment qui nous a fait part de son effarement et de son écœurement
04:46 d'avoir, que nous soyons mêlés à ce type d'agression qui est absolument incompréhensible de chacun.
04:54 Et votre rôle dans la presse est aussi de faire porter cette, de donner, de mettre fin à ces fake news
05:02 pour que les gens comprennent que c'est pas un combat comme celui-ci qui est concevable de mener
05:08 sur une société qui n'a rien à voir avec le président actuel et tous les membres qui sont partie de cette société.
05:16 D'ailleurs François Ruffin connaît bien votre boutique, il a réagi, il a bien sûr condamné vivement l'agression de votre fils
05:26 et puis surtout il a dit que lui, il allait acheter des macarons chez vous, bien sûr qu'il n'y avait aucun rapport
05:32 entre ce commerce et puis la politique menée par le président Macron. Vous le croisez François Ruffin ?
05:40 Je ne peux pas interférer sur ce... Oui, oui, je n'ai pas de soucis particuliers, je ne suis pas là pour faire un commentaire politique.
05:46 On a des clients de tous bords, quand on aime les macarons et les chocolats, qu'on soit de gauche ou de droite,
05:54 ça ne change pas grand-chose, on reste un gourmand. Mais là n'est pas le débat aujourd'hui.
06:00 Mais vous êtes sensible aujourd'hui au climat politique et vous disiez "ça va nous arriver un de ces jours".
06:07 Vous pensez que ça a été entretenu par certains ?
06:10 Je vous le répète, je ne suis pas là pour faire des commentaires politiques. Je suis là parce que je suis révolté
06:16 qu'on s'en soit pris à mon fils, je suis révolté qu'on insulte mes vendeuses, je suis révolté que nous soyons insultés
06:22 et agressés et des dégradations régulièrement. Mon propos d'aujourd'hui n'est celui-ci et rien d'autre.
06:28 Il faut qu'on comprenne qu'on doit faire une différence entre la vie d'une famille et tous les membres qui en font part.
06:34 Mais ces soutiens unanimes de la classe politique, que ce soit du Rassemblement National jusqu'à certains élus insoumis,
06:41 aujourd'hui je pense que ça vous touche, ça vous rassure peut-être ?
06:45 J'en prends note, il faudrait que ce soit relayé dans les réseaux sociaux pour qu'on arrive à un vrai résultat jusqu'au bout.
06:51 Mathias Tesson ?
06:53 Monsieur Tronio, j'avais une question. Vous dites que ce n'est pas la première fois que ces choses-là malheureusement arrivent.
06:58 Est-ce que vous déposez à chaque fois plainte lorsqu'il y a des menaces, lorsqu'il y a des violences, des dégradations ?
07:05 Est-ce que vous savez ce qu'il advient de ces plaintes et de ces éventuelles enquêtes ?
07:13 Vous savez, à chaque fois qu'il y a des menaces importantes, quand on a eu une menace de mort il y a 4 ans, la personne a été condamnée,
07:22 notamment, nous avons systématiquement déposé plainte, à chaque dégradation aussi.
07:26 Mais ça n'efface pas les insultes quotidiennes, les boycotts de certaines personnes qui vous forment le cœur,
07:34 parce que vous ne comprenez pas que cette amalgame soit faite.
07:38 Et il est difficile de voir quel est l'impact réel d'une plainte déposée sur une personne
07:45 et recevoir des lettres d'insultes avec une crotte de chien à l'intérieur ou un papier marqué "BOOM".
07:52 Quand vous avez votre secrétariat qui ouvre ce type de courrier, ils sont particulièrement choqués, vous pouvez le comprendre.
07:58 Alors restez avec nous Jean-Alexandre Trognieu, parce que les responsables politiques réagissent,
08:03 les réactions vont dans le même sens, c'est une condamnation unanime de la classe politique aujourd'hui face à cette agression.
08:09 On attendait la réaction de Jean-Luc Mélenchon, elle vient de tomber.
08:12 Oui, le leader de la France Insoumise qui tweet "des commentateurs indifférents aux tentatives de meurtre et agression raciste contre des insoumis
08:20 me somme de me prononcer sur l'agression à Amiens contre le chocolatier Trognieu,
08:24 je lui exprime ma compassion et je joins ma protestation à la sienne.
08:28 Je demande à Macron et Madame d'en faire autant pour nos amis agressés ou menacés sans réserver leur sollicitude aux Seuls et Mours".
08:34 Quand il fut molesté, on a connu tweets de condamnation plus explicites et avec moins de circonvolutions.
08:42 Visiblement Jean-Luc Mélenchon qui donne l'impression d'être obligé de faire ce tweet sous la pression.
08:47 Il écoutait le débat de BDSM TV de sa mère et il s'est interrogé.
08:50 En tout cas déjà, un, il donne l'impression d'être obligé de faire ce tweet sous la pression, ce qui est assez singulier.
08:55 Il n'est pas spontané.
08:56 "Me somme de me prononcer sur l'agression".
08:59 Deux, je lui exprime ma compassion et je joins ma protestation à la sienne.
09:03 Peut-être qu'une condamnation aurait été plus efficace.
09:06 Il faut préciser qu'Alexis Corbière par exemple ou Thomas Ford ou François Ruffin ont été plus directs et moins tordus dans leur condamnation.
09:14 Absolument, vous avez tout à fait raison.
09:15 Sandrine Rousseau de la même manière.
09:17 Enfin, je demande à Macron et Madame d'en faire autant pour nos amis agressés ou menacés sans réserver leur sollicitude aux Seuls et Maux quand ils furent molestés.
09:23 Comme si au fond il y avait une sorte de poids des mesures selon les menaces qui existent.
09:27 Bref, Jean-Luc Mélenchon a je crois encore une fois loupé le coche quand il s'agit là pour le coup d'avoir une condamnation la plus claire possible par rapport à ce qui s'est passé hier soir.
09:35 Jean-Alexandre Tronieux.
09:36 Qu'est-ce que vous en pensez ?
09:37 Sans commentaire, je suis désolé de vous le dire.
09:41 Je n'en ai pas là pour faire œil pour œil, dent pour dent.
09:43 Mais vous avez l'air de être choqué quand même.
09:46 Je le suis quand je vois la tête de mon fils ce matin à 3h qui m'appelle en disant "Papa, on a frôlé la catastrophe".
09:53 Mais quand vous dites "on a frôlé le pire", je voulais revenir sur l'agression à Madame.
09:59 Parce qu'il dit "Jamais je n'ai vu ce niveau de haine dans les yeux".
10:01 Ce qui veut dire qu'il aurait pu y laisser la vie franchement ?
10:07 Quand vous avez un voisin qui a le courage de sortir à 23h dans la rue avec ses fils, 40 personnes manifestantes, 10 agresseurs, et à 4 ils descendent dans la rue.
10:19 Ils essayent de préserver mon fils et que vous avez ces agresseurs qui le regardent avec une telle haine dans les yeux.
10:27 Là tout simplement c'est son propos.
10:29 Il a souhaité qu'on reste anonyme parce qu'il sait aussi ce que ça peut vouloir engendrer derrière.
10:34 Mais quand il est capable de vous dire "je n'ai jamais vu autant de haine dans les yeux" je pense qu'ils allaient le tuer.
10:39 J'ai eu une froideur dans le dos inimaginable.
10:44 Ça veut dire qu'on a échappé au pire, je le répète, on a échappé au pire.
10:48 Merci Jean-Alexandre Tronieu, merci d'avoir été en direct avec nous.