L'invitée de 8h15 du mercredi 17 mai 2023

  • l’année dernière
France Bleu Gard Lozère reçoit Coline Lacombe, co-présidente de l'arène des fiertés à Nîmes à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie.

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Transcript
00:00 Bon mercredi à toutes et à tous, c'est 8h17, c'est donc la journée mondiale de lutte
00:06 contre l'homophobie, la transphobie, la biphobie.
00:08 A cette occasion, l'association de défense des droits LGBTQI+ s'organise un rassemblement
00:14 militant à 17h sur le parvis de la Maison Carré à Nîmes.
00:17 Et pour nous en parler, ce matin à Maya, vous recevez Colline Lacombe, c'est la co-présidente
00:21 de l'Arène des Fiertés.
00:22 Bonjour Colline Lacombe.
00:23 Bonjour.
00:24 Alors l'an dernier, SOS Homophobie a recensé 184 cas d'agression physique en France.
00:29 C'est une agression physique tous les deux jours.
00:31 C'est le cas ici aussi, à Nîmes, dans le Gard.
00:34 Alors nous on a créé l'association l'année dernière suite à une recrudescence des agressions
00:41 LGBTQIphobes.
00:42 Donc on s'est dit on peut pas rester comme ça, on va faire quelque chose.
00:45 Donc on a créé l'association.
00:46 Depuis, il y a eu certainement des agressions non...
00:50 Dont on vous a pas fait part.
00:53 Voilà, dont on vous a pas fait part.
00:54 On sait actuellement qu'il y a quelques semaines, un couple gay et une personne seule se sont
01:01 fait agresser en sortant de bars LGBT.
01:04 Alors non revendiqués homophobes, en tout cas les agressions, mais voilà, ça reste
01:09 quand même en sortant de bars LGBT.
01:11 Et dans ces cas-là, c'est des insultes ? Ça peut aller jusqu'à des coups ?
01:14 Oui, c'est ça.
01:15 Donc il y a de la violence, vol de portable.
01:19 Et puis après ça peut être aussi des coups.
01:21 On sait qu'il y a quelqu'un qui a été hospitalisé.
01:23 Ah bon ?
01:24 Donc voilà, ça peut être...
01:26 Et ça, c'est des actes que vous recensez en tant qu'association ?
01:29 Alors nous, on nous en fait part parce que ça reste des amis, mais on essaye d'orienter
01:34 les personnes qui sont agressées vers la SOS homophobie qui a plus de matière pour
01:41 accueillir ces propos et ces violences.
01:44 Et dans les deux cas dont vous parlez, je crois que les victimes ne portent pas plainte.
01:48 C'est ça.
01:49 Pourquoi ?
01:50 Parce que les actes homophobie ne sont pas avérés.
01:52 Donc on ne sait pas si ce n'est pas juste une violence lambda, j'ai envie de dire malheureusement,
01:59 mais on ne sait pas si c'est orienté vers un couple gay ou juste un couple qui sort
02:04 de boîte.
02:05 Et le fait qu'on ne puisse pas le prouver, ça fait que parfois les plaintes ne sont
02:08 pas entendues quand on vient déposer plainte au commissariat par exemple ?
02:12 C'est ça, oui.
02:13 D'accord, donc un manque de confiance un petit peu peut-être en la police, en la justice ?
02:16 Tout à fait.
02:17 D'accord.
02:18 Et ce que vous dites à travers cet exemple, c'est qu'effectivement il y a encore beaucoup
02:23 d'agressions.
02:24 Ah oui, au jour d'aujourd'hui, on sait grâce aux chiffres d'SOS homophobie qu'il y a presque
02:30 20% de plus d'agressions LGBTQIphobes par rapport à 2021-2022.
02:36 Donc ça reste quand même énorme.
02:38 Et la population qui est le plus touchée, ce sont les personnes trans.
02:41 D'accord.
02:42 Donc pourquoi ? Parce qu'il y a énormément de personnes publiques qui font des apparitions
02:49 sur les réseaux sociaux ou dans les médias qui revendiquent leur transidentité.
02:54 Donc ça un peu bouge dans les débats.
02:58 Et puis aussi, puisque au niveau de la PMA, les associations ont demandé à ce que les
03:04 personnes trans puissent avoir accès à la PMA.
03:06 Donc pour le moment c'était interdit, on espère que ça sera autorisé.
03:11 Mais en fait, ça fait aussi débat, donc les agressions s'en suivent.
03:14 Donc ça échauffe les esprits de certains.
03:17 C'est quoi le profil de ceux qui agressent ? C'est des groupes, c'est des hommes, c'est
03:21 des jeunes, c'est des vieux ?
03:22 Un peu de tout.
03:23 C'est vraiment le public qui est les agresseurs.
03:27 On n'a pas de profil type, mais on sait qu'en général c'est des gens qui ne sont peut-être
03:36 pas assez au courant des choses, qui n'ont peut-être pas suivi les réseaux avec les
03:46 revendications que les LGBT peuvent faire pour leurs droits.
03:49 Donc peut-être des gens qui sont en manque d'informations.
03:52 Qui se sentent menacés d'une certaine manière ?
03:54 Peut-être aussi.
03:55 Le bilan que vous présentez aujourd'hui n'est pas positif, loin de là.
04:00 Comment est-ce qu'on fait pour changer les mentalités ?
04:02 Alors nous, notre but c'est de faire un peu bouger les choses dans Nîmes et ses bars,
04:08 ses commerces.
04:09 Actuellement, on a 27 commerçants qui sont adhérents.
04:12 Ce ne sont pas des lieux qui sont estampillés LGBT.
04:16 Donc beaucoup de bars, commerces gay-friendly.
04:20 On se réjouit d'avoir ce soutien-là de ces partenaires.
04:24 Et l'idée, c'est de faire des événements tout au long de l'année, culturels et festifs,
04:32 pour qu'on puisse aussi être libre de se déplacer dans ces lieux-là.
04:36 Les 27 bars et commerces dont vous parlez, ce sont des endroits où l'on peut venir se
04:41 réfugier en cas de problème ? Des endroits où l'on est bien accueilli quand on est une
04:44 personne LGBTQI+ ?
04:45 C'est ça.
04:46 En fait, on a lancé le label "Anonyme".
04:48 C'est un petit macaron avec le logo de la Reine des Fiertés qui est collé sur la devanture.
04:55 Donc au moins, on sait que ces bars-là sont adhérents et on peut être en toute sécurité
05:00 dans ces lieux-là.
05:01 Vous parliez également d'événements festifs.
05:03 Il y en a un aujourd'hui à Nîmes.
05:05 Vous pouvez nous en parler ?
05:06 Oui, alors on fait le rassemblement du 17 mai, journée mondiale de lutte contre l'homophobie,
05:11 transphobie, biphobie.
05:12 On fait un atelier pancarte de 14h30 à 17h au Café Olive, puis un rassemblement au
05:18 Parvis de la Maison Carré à 17h avec prise de parole.
05:21 Pour sensibiliser contre les transphobies.
05:24 On peut faire des échanges avec les personnes qui sont présentes.
05:27 Et à venir, il y a le 8 juillet, la deuxième marche des Fiertés nîmoises.
05:32 Est-ce que vous êtes sereine ? Est-ce qu'il y a eu des menaces depuis l'an dernier ou
05:36 pas ?
05:37 Alors pas de menaces.
05:38 Nous, on organise la marche sereinement avec la ville de Nîmes qui nous soutient.
05:43 Donc ça, un grand merci à la mairie.
05:46 Et puis toutes les forces de police aussi qui seront présentes.
05:51 Surtout qu'on va faire un parcours différent.
05:54 On va passer par le Grand Bétat.
05:55 Donc on sait que ça peut être un quartier un peu sensible sur ces questions-là.
05:59 Mais on le fait sereinement.
06:01 Est-ce qu'il y a d'autres événements prévus cet été ?
06:05 Alors cet été, on fait un festival culturel autour de la marche du 5 au 10 juillet.
06:11 Avec des activités en soirée et en journée.
06:14 Le programme sera à venir rapidement.
06:16 Bon, et bien on prendra note.
06:17 En attendant, on rappelle ce rendez-vous 17h30 ce soir, Parvis de la Maison Carré pour la
06:23 journée de lutte contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie.
06:26 Merci beaucoup, Colline Lacombe.
06:27 Merci à vous.

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