• l’année dernière
Transcription
00:00 Napoléon est exilé sur l'île d'Elbe,
00:02 et il veut récupérer son trône.
00:04 Après des années de conflits victorieux,
00:06 la débâcle de la campagne de Russie marque un point d'arrêt dans l'expansion de la France de Napoléon,
00:09 et une grande partie de ses sujets, épuisés par des guerres sans fin,
00:12 souhaitent le retour du roi.
00:14 Napoléon est poussé à abdiquer, et il est donc exilé sur l'île d'Elbe,
00:17 alors que Louis XVIII est soutenu par la coalition et monte sur le trône de France.
00:21 Napoléon passe près d'un an à régner sur la petite île méditerranéenne,
00:26 après avoir dominé l'Europe,
00:27 mais quand il apprend que les alliés souhaitent l'exiler encore plus loin,
00:30 et que de surcroît, Louis XVIII perd une partie du soutien populaire des Français,
00:33 sa décision est prise, il doit récupérer son trône.
00:36 Pour cela, son ambition est sans commune mesure,
00:38 car il n'a absolument pas l'effectif nécessaire pour se battre,
00:41 mais il est persuadé que les Français rejoindront sa cause massivement,
00:43 et il souhaite donc atteindre Paris sans verser une goutte de sang.
00:46 Le 26 février 1815, accompagné par un millier de ses plus fidèles suivants,
00:49 il embarque sur l'inconstant, et traverse la mer en prenant soin d'éviter les navires anglais.
00:53 Après trois jours interminables, il débarque à Colfejon, sur la côte d'Azur.
00:57 Son grand périple pour rejoindre la capitale commence.
01:00 Quand ils apprennent le retour de Napoléon,
01:02 Louis XVIII et les différents monarques européens comprennent ses intentions,
01:05 et accroissent la surveillance militaire.
01:07 L'empereur déchu décide donc de passer par les Alpes pour éviter les régions fidèles à la monarchie,
01:11 et il avance, jour après jour, ralliant de nombreux civils fidèles à sa cause sur son chemin.
01:15 Mais après une grosse semaine, à Lafrey, près de Grenoble,
01:18 les trompes du roi font face aux hommes de Napoléon,
01:20 et une confrontation armée s'impose donc à lui.
01:23 Le chef de bataillon Le Sarre ordonne de mettre Napoléon en joue.
01:27 Ni une ni deux, les hommes s'exécutent, et chargent leurs canons,
01:30 prendant le héros militaire qu'ils ont tant adulé, et que certains regrettent encore.
01:34 La ligne est formée, mais une hésitation palpable parcourt les rangs des soldats français,
01:38 en grande partie issus des valeurs révolutionnaires,
01:40 et attachés à une méritocratie qui manque,
01:42 dans cette restauration d'une monarchie certes limitée,
01:44 mais qui n'a pas vraiment appris des erreurs de l'ancien régime.
01:47 Des chuchotements se baladent, et les mains tremblent.
01:50 Des regards effrayés se détournent de la figure de l'ancien empereur
01:52 pour contempler la mine inquiète des soldats à leur côté.
01:55 C'est alors que les civils, s'étant ralliés à la cause napoléonienne,
01:57 interviennent sur le champ de bataille, entre les deux armées,
02:00 pour faire passer au camp adverse une proclamation écrite par Napoléon,
02:03 sur laquelle il est noté la chose suivante.
02:05 "Soldats, venez vous ranger sous les drapeaux de votre chef.
02:08 L'aigle, avec les couleurs nationales,
02:10 volera de clocher en clocher jusqu'autour de Notre-Dame."
02:13 Les soldats français sont bouche bée,
02:15 et le sar est incapable de prendre une décision.
02:18 Son capitaine prend alors ses responsabilités.
02:20 Il s'approche avec une avant-garde, les fait mettre à genoux,
02:22 et il visait Napoléon qui les regarde droit dans les yeux.
02:25 Après un silence d'une extrême tension,
02:27 le capitaine ordonne de tirer, mais les soldats ne réagissent pas,
02:30 et l'un d'entre eux demande si le chef de bataillon, donc le sar, en donne l'ordre.
02:34 Le capitaine s'énerve et crie à nouveau feu à volonté,
02:36 mais le même homme répète qu'il ne tirera que si son chef de bataillon l'ordonne.
02:39 La tension grimpe.
02:41 Le sar, dont les soldats attendent l'ordre pour s'exécuter, ne sait quoi dire.
02:45 Il reste là, les yeux énormes et le courage dans les chaussettes.
02:48 Napoléon s'hésite alors l'opportunité du moment.
02:51 Il demande à ses hommes de baisser leurs armes.
02:53 Ils s'avancent seuls face au camp adverse.
02:55 Puis il s'arrête face à eux, les regarde, et leur dit,
02:58 "Soldat du cinquième, je suis votre empereur, reconnaissez-moi."
03:02 Puis il s'avance à nouveau devant les yeux ébahis des soldats du roi,
03:05 ouvre théâtralement sa redingote, et s'exclame.
03:08 "S'il est parmi vous un soldat qui veuille tuer son empereur, eh bien me voilà."
03:13 Le silence est assourdissant, pesant comme un sac de plomb,
03:17 laissant le vent bruiter la scène et l'écho des phrases d'un homme ou d'un aigle,
03:21 plus personne ne sait, résonner au sein de chaque humain présent ce jour.
03:25 Et puis, d'un coup, d'un seul homme, les deux camps jettent leurs armes,
03:29 et crient "Vive l'empereur".
03:37 La victoire est totale. Le cinquième se rallie alors à Napoléon,
03:40 qui vient de doubler son effectif sans avoir versé une goutte de sang, comme il le souhaitait.
03:45 Il reprend son chemin, et parviendra à atteindre la capitale d'un pays profondément divisé à son sujet,
03:50 et de son fait, à nouveau plongé dans la détresse de la guerre.
03:54 L'oiseau, qui flûte en cage quelques semaines auparavant, profite d'un moment fugace,
03:59 et tente de pérenniser sa situation, mais ses ennemis sont de plus en plus nombreux.
04:04 Et après son jour de vol, à Waterloo, ils se chargeront de lui couper les ailes.
04:11 Sous-titres par Jérémy Camara
04:14 Sous-titres par Jérémy Camara
04:17 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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