Scènes de Presse du 21 Mai 2023 sur a CRTV

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00:00:00 Mesdames et Messieurs, bonsoir. A l'initiative du président Ahmadou Aïdjo, le peuple camerounais
00:00:07 s'est prononcé par voie de référendum le 20 mai 1972 en faveur du passage de l'État
00:00:14 fédéral à l'État unitaire. Et dans le prolongement des festivités que nous avons
00:00:19 vécues hier sur l'ensemble du territoire national, s'en de près soumet ce soir au
00:00:23 débat la question de la construction de l'État-nation. Tout au moins les clés de la consolidation
00:00:29 du lien entre l'État et la nation, en raison bien sûr des clivages ethniques qui poussent
00:00:34 l'État en tant qu'organisation politique à vivre indélitement du tissu collectif.
00:00:39 De l'indépendance à ce jour, le Cameroun a-t-il réussi à se doter d'une étoffe de
00:00:44 bienveillance qui le garderait des secousses provenant des tiraillements qui jalonnent
00:00:48 le quotidien des États africains post-coloniaux ? Quelle est l'assise de l'État-nation
00:00:54 aujourd'hui dans le corps social ? Pour ces préoccupations et pour bien d'autres, nous
00:00:58 avons fait venir ce soir sur ce plateau le professeur Pascal Kumawa. Il est anthropologue.
00:01:04 Bonsoir professeur et bienvenue.
00:01:05 Bonsoir monsieur.
00:01:06 Vous êtes par ailleurs chef du département d'anthropologie à l'université de Yaoundé
00:01:12 1, conseiller technique au ministère de la jeunesse et de l'éducation civique. Merci
00:01:17 beaucoup, merci d'être là. Quel regard portez-vous sur l'ensemble des manifestations
00:01:21 d'hier ? Vous les avez vécues comme nous ?
00:01:22 Je n'ai pas seulement vécu, mais j'étais acteur de l'événement vu que la partie
00:01:34 civile était pilotée par le ministère de la jeunesse et de l'éducation civique. Donc
00:01:44 c'est nous qui avons lancé les manifestations à Touba. Nous sommes allés à Touba, contre
00:01:55 ce que beaucoup de personnes croyaient. Touba c'est au nord-ouest, à 13 kilomètres de
00:02:02 Bamenda. Nous sommes allés et il y avait une fête avant la fête. Et vu que quand
00:02:14 vous lancez quelque chose, le début annonce déjà la qualité de l'événement que
00:02:22 vous attendez. Et c'est effectivement ce qui s'est passé dans toute l'étendue
00:02:29 du territoire hier, commençant par le boulevard de Bamé à Yaoundé.
00:02:35 En face de vous, vous avez Serge Angoni Ongene, bonsoir.
00:02:40 Bonsoir monsieur l'égard, bonsoir à tous les co-discutants de ce soir.
00:02:45 Serge, vous êtes coordonnateur de l'AJRC, c'est l'Association de la jeunesse républicaine
00:02:51 du Cameroun et Patriote Monde du CMR. Je rappelle que c'est une organisation qui a été créée
00:02:56 en 2016 à la suite de la crise dans le nord-ouest et le sud-ouest. Son but est de vœu pour
00:03:02 le retour à la paix, le soutien aux institutions, la question de l'emploi jeune. Un mot sur
00:03:08 le 20 mai d'hier. Tout simplement magnifique, somptueux par
00:03:14 les couleurs, par les sonorités et surtout par la grande mobilisation qu'on a observée
00:03:20 dans les 360 arrondissements du Cameroun et avec au point d'orgue la grande fête, la
00:03:27 grande parade au boulevard du 20 mai qui a été présidée par le président de la République
00:03:34 et tout le parterre constituant des personnalités de notre pays.
00:03:41 Alors, nous avons le plaisir d'accueillir Dr PNK, bonsoir.
00:03:46 Bonsoir, c'est Véron Akembélé. Journaliste, directeur de publication de
00:03:49 Sciences politiques. C'est une revue que vous publiez régulièrement. Merci encore
00:03:53 d'être là. Le 20 mai 2023 a laissé des traces pour vous.
00:03:57 Oui, le 20 mai a laissé des traces pour moi et je vais commenter cette image de la Première
00:04:04 Dame sur la cravate du chef de l'État. Vous savez, sur ma table, j'ai un livre que je
00:04:11 lis régulièrement, "Femme de dictateur". Ce n'est pas pour faire une allusion, mais
00:04:16 c'est pour montrer simplement la place de la femme aujourd'hui dans la marche de notre
00:04:21 pays, dans la gestion d'un pays à côté des hommes publics. C'est une image que j'aimerais
00:04:28 et vous avez vu les commentaires qui fusent.
00:04:32 Elles étaient suffisamment relayées.
00:04:34 Oui, qui sont relayées sur les réseaux sociaux qui disent aujourd'hui que les hommes camornais
00:04:39 ont besoin de femmes qui arrangent les cravates, pas des femmes qui cravatent.
00:04:42 Des femmes attentionnées.
00:04:43 Oui, c'est une bonne image pour moi parce que tout ce qu'on va dire au Cameroun aujourd'hui
00:04:49 repose sur la femme et je pense que l'Unité Nationale doit également intégrer la femme
00:04:56 dans le cadre du sexe, du sexe féminin qui est longtemps marginalisé, je le dirais ici,
00:05:03 au sein des figures fortes de ceux qui dirigent notre pays.
00:05:06 Alors, Pierre-Anka nous apporte un livre qui est publié, le discours sur la crise anglophone
00:05:13 2016-2021, c'est dans les éditions Science Politique, les presse, c'est ça ?
00:05:17 Oui, nous avons un département qui est dirigé par des experts en édition et là on a pensé
00:05:24 écrire l'histoire parce que vous avez parlé tout à l'heure de Don Gené, c'est ça,
00:05:31 de l'AGFC, il est impliqué sur la question du développement du retour de la paix dans
00:05:37 le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
00:05:39 Nous, on a écrit l'histoire par les hommes, sans demander l'aval de qui que ce soit.
00:05:44 Nous avons décidé de prendre avec le docteur Sylvain Atteba qui est chargé de quoi à
00:05:49 l'université de Douala, c'est lui qui a plus ou moins dirigé ce travail-là, d'avoir
00:05:57 le texte, ce qui a été dit par des acteurs majeurs.
00:06:01 Les acteurs majeurs pour nous sont les acteurs politiques, les majeurs qui représentent les
00:06:07 caméramans ordinaires et qui ont écrit l'histoire parce qu'à chaque sortie, on nous rappelait
00:06:13 ce qu'on a aujourd'hui sur la table, l'unité, l'unité nationale qui était toujours questionnée
00:06:19 et c'est un matériau brut que nous mettons à la disposition des chercheurs parce que
00:06:25 c'est une approche pluridisciplinaire qui doit trouver la solution Nord-Ouest et Sud-Ouest
00:06:30 et nous avons joué notre partition sans attendre quoi que ce soit.
00:06:34 Nous allons revenir sur le contenu exact de cet ouvrage à la fin de l'émission.
00:06:39 Nous continuons la présentation avec Charles Sebouné, bonsoir.
00:06:43 Bonsoir Sylvain.
00:06:44 Merci de répondre à notre invitation.
00:06:46 Vous êtes grand reporter à la SIA TV, chef de l'unité des affaires diplomatiques.
00:06:51 Alors, que ressentirez-vous du 20 mai 2023 dans l'environnement social actuel, un environnement
00:06:58 marqué par le débat sur le discours de la haine ?
00:07:01 Je pense que l'invitation qui a été adressée aux militaires égyptiens présents à Yaoundé
00:07:08 lors de la fête nationale, une invitation du président de la république à faire comprendre
00:07:15 aux Camerounais en particulier que le chef de l'État n'essaie pas de limiter à inviter
00:07:21 les militaires des pays voisins et que le chef de l'État considère l'Afrique, que
00:07:28 le Cameroun fait partie de l'Afrique et que dans la perspective de la solidarité africaine,
00:07:33 les armées, le peuple doivent se connaître de plus en plus.
00:07:36 Donc, à voir hier au Blvd. 20 mai, l'armée la plus puissante du continent, l'armée égyptienne,
00:07:44 comme on dit très bien en français, c'était la haute facture, le niveau était très élevé.
00:07:51 C'était un message envoyé aux uns et aux autres que le Cameroun est une nation forte
00:07:58 avec la capacité de mobiliser les autres pays amis et de célébrer.
00:08:05 Quand je dis ça, je pense que les Camerounais dans les différentes composantes venant des
00:08:15 quatre aires culturelles du pays, environ 300 langues, 250 tribus, avec nos différences,
00:08:24 je pense qu'on a partagé une identité qui s'appelle le Cameroun, qui continue à avancer
00:08:32 malgré les difficultés, les disputes, la haine qu'on peut évoquer, la pauvreté,
00:08:37 ce qui on sait qu'ils n'en ont pas.
00:08:39 La communauté était parfaite hier.
00:08:42 Mais à la fin de la juin, nous avançons.
00:08:45 Je vais suivre ce que M. Bouneh a dit parlant de l'Egypte.
00:08:52 Pourquoi le choix de l'Egypte à ce moment au Cameroun, qui cherche son identité et
00:09:04 rétablit son identité en tant qu'un pays uni ?
00:09:09 Nous tous, nous venons de l'Egypte.
00:09:16 Toutes les aires culturelles, personne ne peut pas en discuter.
00:09:22 L'histoire dit, l'archéologie dit, l'anthropologie dit, toutes nos cultures viennent de l'Egypte.
00:09:31 L'homme a commencé en Egypte, avant de se retrouver partout où il est, dans le monde entier.
00:09:43 Nous avons fait une publication à base de l'ADN collecté dans plusieurs pays africains,
00:09:52 dans plusieurs groupes.
00:09:55 Et ce ADN montre que j'ai l'ADN de ceux qui s'appellent les blancs.
00:10:05 Donc si le choix a tombé sur l'Egypte, c'était un rappel pour nous dire que nous tous venons
00:10:12 de l'Egypte.
00:10:13 Donc quand vous portez un discours de haine contre l'autre, il faut savoir que l'autre
00:10:21 est parenté avec vous.
00:10:26 Donc mon regard sur le choix d'Egypte, c'était un rappel que vous êtes tous les frères
00:10:36 et les soeurs.
00:10:37 Vous êtes tous les membres, vous avez une seule descendance.
00:10:42 Durant les millions d'années, vous avez trouvé cela.
00:10:47 Ma question, si cela me permet de revenir sur la question, est-ce qu'on a rassemblé,
00:10:51 célébré vraiment l'unité hier?
00:10:53 Est-ce qu'on a ressenti à travers les manifestations, que ce soit au Boulevard du Vemey, que ce soit
00:10:57 ailleurs, parce que la fête n'était pas seulement au Boulevard du Vemey, mais dans
00:11:02 les régions du Cameroun et même dans les représentations diplomatiques du Cameroun
00:11:08 et des Tchangy, on a vu comment cela s'est célébré.
00:11:10 Est-ce que face à tout ce que nous avons regardé, c'était vraiment l'unité?
00:11:14 C'est en ce moment.
00:11:16 Naturellement, ce qui s'est vu hier, c'était de l'unité.
00:11:23 Ce n'était pas de la façade?
00:11:24 Ce n'était pas de la façade.
00:11:26 Je vais prendre des points bien précis.
00:11:29 Déjà l'attitude des Camerounais.
00:11:32 Vous allez observer que tout le monde est quasiment resté à la maison, voulant vivre
00:11:36 la festivité pour ceux qui ne pouvaient pas se rendre dans les lieux où étaient organisés
00:11:41 les défilés et pour ce dispositif festival, on va le dire ainsi, pour observer.
00:11:49 À partir de là, ce temps d'arrêt a marqué naturellement un attachement à sa patrie.
00:11:56 C'est très symbolique.
00:11:58 J'ai pris le temps d'observer, au-delà du fait que c'est un jour férié, mais une
00:12:05 certaine discipline, parce que nous ne sommes pas toujours coutumiers de la discipline sur
00:12:11 le plan social.
00:12:12 C'est parce que le chef de l'État est en scène et donc les gens font un petit peu
00:12:15 attention.
00:12:16 Sauf que le chef de l'État, bien que symbolisant, le premier Camerounais n'est pas partout.
00:12:22 Il n'est pas à Nkambé, il n'est pas à Muyuka, il n'est pas à Boya, il n'est pas à Douala,
00:12:27 il n'est pas à Bafoussa, il n'est pas à Moura.
00:12:29 Et cette attitude-là, de par les retours que j'ai pu avoir avec des vidéos à l'appui,
00:12:36 on observe que ça s'est vu un peu partout, ça s'est observé un peu partout.
00:12:41 Et d'un autre côté, vous allez vous rendre compte que pour tous ceux qui ont participé
00:12:49 aux festivités, il faut d'abord relever que c'est toutes les classes sociales.
00:12:54 Et dans cet élan-là, vous avez vu dégager un engagement, un attachement, une ferveur,
00:13:03 une joie.
00:13:04 Je vais prendre un point qui est très précis, c'est le point politique.
00:13:08 Moi j'ai reçu de certains hommes politiques, leaders de partis politiques, qui ont pu mobiliser
00:13:15 leurs militants pour ces déployements-là et pour les agapes après.
00:13:21 Cela témoigne de ce que la symbolique de la célébration de la fête de l'unité engage
00:13:28 tous les kamonés et tous les kamonés se sentent concernés.
00:13:31 Et à partir de cela, ce n'est pas les commentaires qui ont fusé ici et là par les réseaux sociaux,
00:13:38 à travers par exemple le geste de la première dame, qui est un geste très affectueux,
00:13:44 que tout le monde a pu commenter sur les plateformes,
00:13:47 qui démentirait le fait que cette fixation sur la fête de l'unité intéresse les kamonés.
00:13:54 Mais bien plus en tant que coordonnateur des mouvements patriotiques à l'extérieur,
00:14:01 que ce soit au Canada.
00:14:04 Vous allez certainement avoir ces images.
00:14:07 C'était impressionnant les gens à Alberta.
00:14:09 Serge, vous n'allez pas monopoliser la parole, peut-être qu'il faut répondre à ma question aussi.
00:14:14 Ce qu'on a vu hier, est-ce que ce n'est pas qu'on joue un peu sur l'image,
00:14:20 alors qu'au fond, certains kamonés ne sont pas ce qu'on pense.
00:14:25 Parce que vous parlez des hommes politiques, quand on écoute ce qui se dit,
00:14:28 on a bien le sentiment que hier c'était de la façade.
00:14:33 Oui, c'est vrai. Vous faites bien de parler de façade.
00:14:37 C'est sur le plan symbolique des images que je vais interpréter un peu ce qu'on a vécu hier le 20 mai.
00:14:45 C'est la 51e fois qu'on le vit chez nous.
00:14:51 On le vit parce qu'il y a deux entrées.
00:14:54 Il y a une entrée qui est naturelle.
00:14:57 Les kamonés ont une sorte de conscience nationale.
00:15:01 Pour imaginer, lorsque je suis élève, par exemple au lycée Leclerc,
00:15:07 mon ami s'appelle "ne me le désirez", "ne me le renvoie à un lieu qui n'est pas celui d'un cas".
00:15:14 Mon ami c'est "et quoi alors Philippe Fabiola?"
00:15:18 "Qui renvoie à un autre lieu qui n'est pas celui de ne me le..."
00:15:22 Vous voyez que dans cette logique, on se connaît, nous sommes des frères.
00:15:28 Nous avons cette conscience fraternelle jusqu'à savoir les jours d'anniversaire.
00:15:34 "Tels c'est tels jours" et "Qu'est-ce qu'il y a aujourd'hui?"
00:15:37 "Aujourd'hui c'est le 21ème, c'est l'Ève son anniversaire."
00:15:40 Nous ne sommes pas de la même famille.
00:15:42 C'est une conscience nationale que les kamonés se donnent.
00:15:46 Et ça aboutit à quoi?
00:15:47 Ça aboutit au mariage intracommunautaire.
00:15:50 C'est ce qu'on a vu hier?
00:15:52 Oui, laissez-moi y aller.
00:15:54 Les gens vivent ensemble.
00:15:56 Il n'y a pas de problème dans les quartiers.
00:15:58 Mais il y a un deuxième pan et c'est ce pan là qu'il faut questionner.
00:16:01 C'est un pan même inscrit dans les institutions de l'État.
00:16:04 Qui est l'équilibre régional.
00:16:07 L'équilibre régional qui est quelque chose de fondamental mais qu'on n'a pas vu hier.
00:16:11 Je me permets de le dire ainsi.
00:16:14 Lorsque vous regardez la tribune officielle du chef de l'État,
00:16:17 vous voyez à sa gauche comment ça gratte.
00:16:20 Vous voyez le président de la République qui est francophone.
00:16:24 Vous voyez le président du Sénat qui est francophone.
00:16:27 Vous voyez le président de l'Assemblée Nationale qui est francophone.
00:16:31 Vous voyez le premier ministre qui vient, qui est anglophone.
00:16:34 Ça fait une sorte de non-équilibre communautaire.
00:16:38 Parce que le problème au Cameroun, lorsqu'on balaie la solidarité ou la conscience nationale,
00:16:44 ça vient au niveau de la gestion de l'État.
00:16:48 La gestion de l'État qui appelle aussi ce qu'on appelle communément
00:16:52 le gâteau national.
00:16:55 Je pense que Charles Ebuné apportera peut-être des éclairages là-dessus.
00:17:00 Mais lorsque vous voyez le gâteau national, il est saucissonné par ceux qui sont là.
00:17:06 Et naturellement, les fuscations qu'on vit et qu'on observe,
00:17:10 qu'on ne peut pas effacer d'un crêpas la parade qu'on a vue hier,
00:17:15 est le fait du non-respect de l'équilibre régional
00:17:19 et je dirais même d'équilibre bicommunautaire ou biculturel
00:17:23 qui est francophone, anglophone.
00:17:25 Ce qui fait que l'anglophone aujourd'hui, qui est un héritage,
00:17:30 j'aime bien l'héritage que nous a rélevé le professeur Ancropolo,
00:17:35 c'est bien de le dire, mais il faut cerner également le point de fuscation aujourd'hui
00:17:41 parce qu'on se retrouve dans une logique où il y a plus de force sans refuge.
00:17:46 C'est-à-dire des gens qui veulent nous éloigner du centre,
00:17:50 pas des objectifs particuliers parce que l'équilibre régional,
00:17:55 bien pensé, excellence, rechoix,
00:17:59 pour que tout le monde se retrouve dans la parade d'État,
00:18:02 connaît un mal aujourd'hui et c'est davantage visible au sommet de l'État.
00:18:06 C'est pourquoi, nous ne sommes pas dans la phase des proportions,
00:18:09 mais je préfère le dire ainsi, c'est pourquoi je pense à un rééquilibrage
00:18:14 au niveau institutionnel par, si possible, je le dis dans mes analyses,
00:18:20 dans nos analyses de sciences politiques par rééquilibrage,
00:18:23 par un ticket présidentiel où le président de la République est d'une langue
00:18:28 et son vice-président est d'une autre langue.
00:18:30 Et là, sur le plan protocolaire, c'est véritablement visible au boulevard de Vermeer
00:18:37 et tout le monde peut le vivre comme il peut.
00:18:40 Et ça, vous imaginez qu'il faut modifier la constitution.
00:18:44 Pour l'instant, nous observons ce qui est dit dans la constitution.
00:18:47 Nous, nous sommes là pour donner des alternatives.
00:18:50 Peut-être que c'est un procès que vous portez et qui devrait atteindre
00:18:54 la modification de la constitution. Oui, Charles.
00:18:56 Je pense que l'unité nationale est exactement le contraire
00:19:02 de la photographie institutionnelle qui vient de présenter.
00:19:07 Si nous attachons la gestion du pays à des origines communautaires
00:19:16 et nous oublions la compétence qui est la pire maîtrise de ma génération,
00:19:26 nous restons dans les difficultés qui nous ont empêchés d'avoir
00:19:32 un certain niveau de développement il y a 51 ans depuis l'établissement
00:19:38 de l'état unitaire. Ça, c'est mon premier commentaire.
00:19:43 Pourquoi je le dis? Il faut que les gens de ma génération
00:19:48 et ceux qui viendront après nous sachent que pour faire avancer
00:19:54 notre communauté, il faut la compétence et pas d'où viennent-elles.
00:20:01 C'est une réalité camerounaise. J'arrive. On ne peut pas l'oublier.
00:20:05 J'arrive. J'arrive. J'arrive. J'arrive.
00:20:09 C'est une réalité au Cameroun, l'équilibre régional.
00:20:14 Je dirais même l'équilibre positif ou bien la discrimination positive
00:20:20 selon la conception américaine. Mais on ne va pas faire la photocopie américaine.
00:20:26 Mais vivons avec les réalités. Je pense que si nous pensons
00:20:31 dans la perspective des francophones et anglophones, ce qui est bien,
00:20:35 je pense qu'aujourd'hui, l'essentiel pour l'unité nationale, c'est d'assurer
00:20:39 que la constitution est appliquée jusqu'à la dernière lettre,
00:20:47 c'est-à-dire assurer que toutes les régions du pays ont un développement assez respecté.
00:20:54 Première chose. Deuxième chose. Je réponds directement à ta question.
00:21:01 On a célébré l'unité nationale hier. L'unité nationale n'avait pas dit unicité.
00:21:07 Ce que les Camerounais ont partagé hier, c'est le Cameroun.
00:21:11 Maintenant, les fourfoudés ou bien les fourbés ont célébré de la même manière.
00:21:16 Les anglophones ont célébré de la même manière. Les francophones ont célébré de la même manière.
00:21:20 Les Douala ont célébré de la même manière. Les Bamenda ont célébré de la même manière.
00:21:24 Les Bakweri, ainsi de suite. Mais à la fin de la diaspora qui participait au boulevard du 20 mai,
00:21:30 si je ne me trompe pas, pour la première fois avec un carré spécial, félicitations d'ailleurs
00:21:34 aux responsables du ministère de l'éducation civique et de la jeunesse.
00:21:41 D'ailleurs, le président de la république les a félicités hier.
00:21:44 Ce que c'est avoir tous ces gens ensemble, malgré nos différences, ça va toujours exister.
00:21:50 Ça ne va jamais s'arrêter. Mais réduire l'unité nationale à ceux qui nous gouvernent, franchement je dis...
00:21:58 Ils sont l'incarnation de cette...
00:22:00 Je ne l'ai pas réjecté, je l'ai dit en privé et je le répète en public.
00:22:04 Je ne suis pas pétubé en tant qu'individu que tous ces gens qui gouvernent le Cameroun sont d'une seule famille.
00:22:12 Prevu que j'ai l'eau à Boïa, l'université, les routes sont goudronnées, c'est ce que les gens ont besoin.
00:22:17 On peut même avoir les gens d'une seule famille, moi ça ne me dérange pas.
00:22:20 Mais il faut que j'ai l'eau, il faut que j'ai les bonnes routes, il faut que j'ai l'électricité, il faut qu'on a tout ça.
00:22:26 C'est ça l'essentiel. Tout le reste est là.
00:22:29 C'était le point d'entrée de notre échange de ce soir.
00:22:32 Il fallait revenir sur les festivités marquant la fête du 20 mai,
00:22:37 telle qu'on a vécu hier à travers tout l'étendue du territoire.
00:22:41 Cela dit, nous revenons sur le sujet du soir.
00:22:44 Le dictionnaire Larousse indique que l'État-nation, qui est notre sujet,
00:22:48 est un État dans lequel les citoyens forment un peuple ou un ensemble de populations se reconnaissant comme
00:22:53 ressortissant essentiellement d'un pouvoir souverain émanant d'eux et les exprimant.
00:22:59 Plus simplement dit, l'État-nation est une organisation politique
00:23:03 dans laquelle les individus se considèrent comme liés et appartenant à un même groupe.
00:23:08 Le Cameroun est donc un État-nation en perpétuelle construction du fait de sa trajectoire socio-historique et institutionnelle,
00:23:15 et du fait de ses séquences économiques et socio-culturelles d'autre part.
00:23:20 Professeur Hakoum Awa, face à la réalité qui est la nôtre, nous sommes un pays pluridentitaire,
00:23:27 et face aux adaptations juridiques et institutionnelles que nous avons connues,
00:23:33 est-ce qu'il y a des éléments qui montrent que la construction de l'État-nation au Cameroun a un contenu ?
00:23:39 On doit en parler avec beaucoup d'audace.
00:23:43 Oui, je veux dire une chose.
00:23:49 Ce qui nous réunit, c'est le nom Cameroun, qu'on ne peut pas négliger.
00:23:57 Le nom Cameroun, avec toutes les composantes, tout ce qu'on a mis en place pour le lier,
00:24:06 il existe des groupes.
00:24:11 Si on parle, vous parlez juridiquement, si on parle de "Où était le Cameroun ?"
00:24:19 Au début, le Cameroun appartenait à des empires, comme l'empire Mali, l'empire Soudan, la Soudanise,
00:24:33 et ainsi de suite.
00:24:35 Mais avec la colonisation, d'abord avec ceux qui sont venus pour explorer les portugais,
00:24:50 quand ils se retrouvent dans une rivière, beaucoup de crevettes, ils ont donné le nom.
00:24:59 Ils ont dit "ça, la Tessie, c'est le Cameroun".
00:25:03 Et c'est là où ce nom vient, Cameroun.
00:25:08 Ce qui fait que si on donnait ce nom à Douala, comme un nom Douala,
00:25:14 je ne sais pas comment les Doualas appellent les crevettes,
00:25:17 mais si c'était un nom Douala, peut-être les Camerounais se reconnaissaient par ce nom-là.
00:25:23 Ndjanga.
00:25:24 Bon, disons, si vous l'appelez Ndjanga maintenant, ça serait comme minimiser le Cameroun.
00:25:32 Mais on a adopté ce nom en partant des portugais.
00:25:36 Les allemands sont venus.
00:25:40 Vous parlez de Camerous.
00:25:42 Avec K.
00:25:43 Non, je dis les portugais Camerous, rue Camerous.
00:25:47 Tout à fait, je dis les allemands avec K.
00:25:49 Les allemands avec K, Cameroun.
00:25:51 C'était ce Cameroun-là.
00:25:53 Mais avec tous ces groupes-là étaient les royaumes.
00:26:01 C'était les royaumes.
00:26:04 Vous vous rappelez, il y avait King Bel, le roi Bel, le roi Aqual, le roi tout ça.
00:26:13 Partant de là, pour aller à l'intérieur du pays, c'était les royaumes.
00:26:19 Avec la présence allemande, ils ont mis tous ces royaumes-là ensemble.
00:26:29 Et rappelez-vous, maintenant au Cameroun, comme je dis, c'est le Cameroun qui réunit tout le monde.
00:26:38 Tous ces royaumes-là.
00:26:39 Parce que les royaumes-là existent toujours.
00:26:42 Ils n'ont pas disparu.
00:26:43 Quand vous allez, par exemple, dans l'ouest du pays, vous allez trouver ce qu'on appelle "faux".
00:26:51 "Faux", c'est le roi.
00:26:55 Vous allez au nord-ouest, on appelle "les faunes".
00:26:59 Les faunes sont les rois, comme vous vous appelez dans la langue matinale.
00:27:05 Bon.
00:27:07 On a réuni tous ces gens.
00:27:10 Ils sont venus ensemble.
00:27:12 Mais, 20 ans après, on a éclaté.
00:27:17 Pour avoir deux.
00:27:19 Et avec deux noms.
00:27:24 Les appellations n'étaient pas les mêmes.
00:27:27 Il y avait Cameroun et il y avait Cameroun.
00:27:30 Ils sont partis d'une langue qu'on avait, une langue qu'on a imposée, à deux langues.
00:27:40 Il fallait maintenant, après l'indépendance, les mettre tous ensemble.
00:27:45 Le mettre ensemble, il existait maintenant deux composants.
00:27:51 En Cameroun anglophone, comme le Dr Caradi, en Cameroun francophone.
00:27:56 C'est ces deux grands-là que, quand on parlait de la réunification, c'était ces deux.
00:28:04 Y compris les royaumes à l'intérieur de ces deux.
00:28:12 Je pense que si on parle, ce qu'on a célébré hier, c'était cette unité.
00:28:19 L'unité de ces deux.
00:28:21 Pas l'unité des royaumes.
00:28:24 Les royaumes sont à l'intérieur de ça.
00:28:27 C'est comme votre corps.
00:28:29 À partir de 20 1972, quand nous regardons le parcours de 20 1972 à ce jour,
00:28:36 est-ce que la volonté de construire un état de nation,
00:28:41 c'est-à-dire de voir le Cameroun comme une organisation politique
00:28:46 dans laquelle les individus se considèrent comme liés, appartenant à un même groupe,
00:28:51 est-ce qu'il y a aujourd'hui, selon vous, selon votre approche,
00:28:55 des éléments qui indiquent que, véritablement, nous sommes sur cette voie-là?
00:28:59 Juridiquement, oui.
00:29:03 Culturellement, quand on entre dans les détails, c'est un peu difficile.
00:29:12 On est en train de faire les démarches, mais c'est difficile. Pourquoi?
00:29:17 Je vais vous expliquer.
00:29:20 Quand un légende part dans son village, il dit que le père part dans son pays.
00:29:27 Ndial!
00:29:29 N'est-ce pas?
00:29:31 M. Ongede, quand vous allez dans votre village, vous partez dans votre pays,
00:29:37 dans une mini-nation, dans une nation Cameroun.
00:29:43 Si on peut arriver à faire en sorte que les gens enlèvent cet élément
00:29:53 que mon village, c'est mon pays, et reconnaissent que mon pays, c'est le Cameroun,
00:30:01 et mon village, c'est mon village.
00:30:03 Ce sera difficile de changer la langue maintenant, mais c'est ça qui nuit.
00:30:07 C'est vrai.
00:30:09 Après avoir écouté le professeur, je me réjouis de tout ce qu'il a pu apporter comme éclairage.
00:30:17 Mais j'aimerais relever quelque chose de particulier.
00:30:21 Le Cameroun se fonde sous une diversité, et cette diversité, à partir du moment
00:30:26 où elle est un avantage dans le développement, au-delà des difficultés que nous rencontrons.
00:30:33 Votre question centrale concernait effectivement le fait de se rendre compte
00:30:39 s'il n'y a pas de problématiques à la construction ou alors à l'unité nationale.
00:30:44 Les problématiques, il y en a.
00:30:46 Et je pense que les problématiques qu'il a évoquées rentrent là-dedans.
00:30:51 Mais dans le monde contemporain dans lequel nous nous trouvons aujourd'hui,
00:30:56 il faudrait adapter aussi les problématiques à l'ère actuelle.
00:31:00 Vous allez par exemple voir qu'au-delà de tout ce qui est dit sur le plan historique,
00:31:08 anthropologique, il y a le fait que l'économie aujourd'hui a une place centrale
00:31:13 et l'économie devrait participer à la construction de l'unité nationale.
00:31:17 Et quand j'évoque la question économique ici, c'est pour envoyer par exemple
00:31:21 à l'état de paupérisation dont font face les jeunes aujourd'hui,
00:31:25 qui pourrait être un fin qu'il est d'ailleurs.
00:31:27 Parce qu'aujourd'hui quand vous observez bien, vous vous rendez compte que
00:31:31 les gens apprécient l'unité nationale par rapport à ce qu'ils gagnent au sein du pays.
00:31:38 Et ça c'est une véritable préoccupation.
00:31:41 Et les questions comme le chômage jeune, la marginalisation de la femme et la jeune fille aujourd'hui
00:31:47 sont des freins à cette construction de l'unité nationale.
00:31:50 Et ce sont des éléments que nous devons venir rajouter.
00:31:53 Étant donné que la question de la diversité culturelle, nous l'apercevons plutôt comme un atout,
00:32:00 comme un facteur qui puisse nous permettre de nous situer davantage comme une grande nation,
00:32:06 comme ce pays qui monte en puissance, mais dont nous serons fait fi des difficultés
00:32:13 qu'il rencontre dans cette construction.
00:32:15 Donc pour moi, la question économique a une place centrale avec tout ce qu'elle crée
00:32:21 comme soucis notamment à la jeunesse.
00:32:25 Donc la construction de l'état-nation est amorcée ?
00:32:28 Oui, elle est naturellement amorcée parce que le professeur a évoqué le cadre juridique.
00:32:34 Et je pense que le cadre juridique tient compte des institutions.
00:32:37 Nous avons un territoire, nous avons le cadre juridique qui est là.
00:32:41 Maintenant il faut bâtir pour que, comme il a dit,
00:32:45 "Ma Kadyar, je vais dans ma nation, que l'on le retourne à mon Cameroun, où je suis dans mon Cameroun."
00:32:53 Donc c'est cette construction-là que nous devons davantage travailler pour qu'il en soit ainsi.
00:32:59 J'aimerais que les téléspectateurs ne pensent pas que je suis contre l'unité nationale à partir des ethnies.
00:33:08 Au concret, c'est là où lorsque le professeur Pascal Koum pense par exemple qu'il faut dépasser cela,
00:33:16 je pense que ce n'est pas là qu'on peut mesurer l'unité.
00:33:20 L'unité se mesure dans la régulation de cette diversité.
00:33:24 Je voudrais qu'on parle davantage de l'état-nation.
00:33:26 Oui, justement, l'état-nation c'est prendre des gens ensemble et surpasser grosso modo ce qui peut les différencier.
00:33:36 Est-ce qu'il y a des pratiques politiques qui montrent que ce chemin a été balisé ?
00:33:41 Oui, je vous ai parlé tout à l'heure de l'équilibre régional, qui est une pratique, règle écrite, souvent aussi non écrite,
00:33:49 qui est sur le principe d'une discrimination positive,
00:33:53 afin que toutes les ethnies, toutes les représentations, tous les ailes culturelles
00:33:58 se retrouvent au sein de la gestion du Cameroun, qui nous appartient à nous tous.
00:34:03 La difficulté aujourd'hui c'est que le récit n'est même pas partagé par tout le monde.
00:34:09 On a ce souci de partager ce récit tant qu'on n'a pas le récit identique.
00:34:17 Parce que vous voyez bien, lorsque le professeur parle de deux Camerouns,
00:34:23 je pense que lorsqu'on parle d'unité, on doit mettre des ethnies à côté et parler de l'unité de deux communautés.
00:34:30 C'est là la friction actuelle. En dehors de la friction biculturelle,
00:34:36 vous allez voir, il y a une jeune artiste qui a dit quelque chose que j'adore.
00:34:41 Elle dit, le discours honneur qu'il pourrait faire, c'est souvent "Kamdem Vondor".
00:34:48 Elle dit prenons Kamdem et Vondor, mettons-les en prison, l'autre à Kondengu, l'autre à Nyubel, on pourra vivre naturellement.
00:34:55 Pourquoi? Parce que Kamdem a l'impression que Vondor est au pouvoir depuis et gère les ressources symboliques du pouvoir
00:35:05 qui ramènent à la répétition de la jeunesse, répétition de la jeune femme, sans penser peut-être aux autres.
00:35:11 C'est ça qui crée la revendication. Or, au même moment, on est lus de le fait que la figure de l'État, la langue de l'État,
00:35:20 c'est la figure de l'État. Et lorsque vous parlez, est-ce qu'il y a, il y a actuellement, lorsque vous allez dans la stratégie nationale de développement à l'horizon 2030,
00:35:30 il y a un volet sur lequel j'invite tous les Cameroonais, pas de ma génération, mais nos enfants, à se mettre au bilinguisme.
00:35:39 L'objectif s'est abouti à l'horizon 2030 à 60% de nos élèves bilingues.
00:35:47 Et par ce bilinguisme, c'est là où quelque part je rejoins la question de compétence, par ce bilinguisme, on n'aura plus un Cameroonais de deux cultures.
00:35:58 On aura fabriqué le Cameroonais. Et c'est plus ou moins visible dans les lycées aujourd'hui.
00:36:03 L'enseignement secondaire a pensé un modèle transitoire à des lycées bilingues, dans des lycées classiques où on te fait le coup en mathématiques,
00:36:14 en anglais, alors que tu es francophone. Ça marche au lycée de Maindon. Ce sont des classes plus ou moins compétitives.
00:36:20 Mais le seul problème souvent, c'est lorsque les politiques publiques disent qu'on veut des Cameroonais bilingues à l'horizon 2030,
00:36:28 est-ce qu'on a réformé le coup d'anglais ?
00:36:31 Il y en a comme le professeur Gérard-Marie Messina de l'Université de Yavoudi, qui estime que l'état-nation, il rejoue un peu ton point de vue,
00:36:43 c'est-à-dire qu'il y a comme des éléments qui le montrent. L'état-nation a bien fonctionné, disposant de fondements solides,
00:36:49 garantissant la protection de la citoyenneté. Mais la fragilisation de l'état-nation, parce qu'on n'est plus capable de garantir la prospérité pour les masses populaires,
00:36:59 la fragilisation a entamé le retour ou le recours à l'ethnie, à la communauté. Charles, veux-tu partager cet avis ?
00:37:06 Je suis d'accord avec lui sur cette perspective, mais permettez-moi peut-être de répondre directement à votre question, la notion d'état-nation.
00:37:17 L'état ici étant une organisation, et pour l'express, prenons ça une organisation politique, le Cameroun,
00:37:25 qui doit avoir comme une nation, la nation ici représentant les individus, c'est-à-dire vous et moi.
00:37:32 Est-ce que côté État, on a réglé le problème ? Oui, parce qu'il y a une constitution qui définit un territoire où ces individus doivent vivre.
00:37:47 Ça, c'est la première chose. Deuxième chose, dans ce domaine de l'état-nation, est-ce qu'on a défini les principes qui gouvernent le Cameroun ?
00:37:59 On a choisi le modèle de « nous, notre principe de gouvernance, c'est la démocratie » que tous les Camerounais doivent partager.
00:38:08 Mais quelle est la philosophie de gestion du pays pour que nous tous, on se retrouve ? On a dit la décentralisation.
00:38:15 Lorsque j'ai déjà évacué ça, je reviens donc maintenant aux individus.
00:38:22 Comment faire pour que tout le monde se retrouve avec les entités différentes que nous avons ?
00:38:29 On a estimé qu'il faut avoir un gouvernement central qui est l'animateur principal de tout ça, qui se retrouve à étudier, à yonder comme capital.
00:38:40 On a dit que le développement serait trop loin et les idées seraient trop loin.
00:38:46 Créons un deuxième gouvernement qui s'appelle la région pour que nous soyons proches de nos peuples, pour que tout le monde vive en paix et se reconnaisse dans cette identité qu'on appelle le Cameroun.
00:38:57 Ça, c'est également fait. On a constaté que jusqu'à là, on a eu des petits problèmes.
00:39:02 On a dit « Ok, créons un troisième gouvernement qui s'appelle la commune, aujourd'hui. »
00:39:08 « What they can call in English, the council. »
00:39:11 Donc, on a réglé ce problème de gestion. Mais je pense que là où les Camerounais ont la difficulté de se reconnaître aujourd'hui, et je partage certaines idées de Dr Nka, c'est la question du développement.
00:39:27 Je ne pense pas que culturellement il y a un problème. Pourquoi je dis ça ?
00:39:32 Parce que les gens veulent nous faire vivre dans une unicité. Non, ça ne va jamais exister.
00:39:38 Les gens veulent que tout le monde soit au même habillement. Même à la C.A.T.V., chaque année, on dit « togo, togo, togo, togo ».
00:39:47 Non, il faut qu'on puisse trouver les autres habits qu'on puisse présenter. J'ai dit ça en passant.
00:39:51 Pourquoi je dis ça ? Parce que les Camerounais aiment toujours dire « Comment on fait ça en Grande-Bretagne ? » « Comment on fait aux États-Unis ? » « Comment on fait en France ? »
00:39:59 Je vais prendre ces pays qui célèbrent. Il faut qu'ils sachent qu'aux États-Unis, c'est brandi dans le monde que c'est un pays où on parle l'anglais.
00:40:09 Monsieur Adega, quand vous allez dans un état de Maine, aux États-Unis, vous établissez vos certificats de mariage en français, c'est accepté.
00:40:18 Lorsque vous allez dans un état comme le Mexique, aux États-Unis, presque 99% de la population est espagnole. Tout est fait en espagnol.
00:40:30 Est-ce que vous savez que dans la constitution américaine, les Amérindiens, c'est-à-dire les Autochtones, des « Choctaw Country »,
00:40:36 ils ne sont pas gouvernés par les lois des États fédérés ? Ils sont placés directement dans l'État fédéral américain.
00:40:44 Je suis là pour répondre à votre question. Je pense que c'est en étudiant tous ces ensembles que, dans notre constitution, on a trouvé peut-être l'article 66,
00:40:54 qu'on peut créer les choses spéciales, c'est-à-dire le statut spécial et tout ça.
00:40:59 Moi, je pense que le grand frein à l'état-nation au Cameroun, c'est la question du développement.
00:41:06 Lorsqu'on aura développé le Cameroun dans tout l'étendue du territoire national, où il y aura un développement équitable,
00:41:13 les gens ne vont plus se penser que ce sont les Bassas qui sont au pouvoir, que ce sont les Etons qui sont au pouvoir,
00:41:18 que ce sont les Bakweri qui sont au pouvoir. Parce que même si vous arrivez au niveau des Bakweri, on va dire que c'est la famille royale des Boyakis qui mange,
00:41:24 ceux des Limbes ne mangeaient pas. Il y aura toujours ça. Même dans votre famille, on va dire que M. Adega aime le premier enfant plus que le dernier.
00:41:31 Il y aura toujours ça. Mais l'essentiel, c'est d'avoir le niveau équitable pour tout le monde.
00:41:36 Je pense qu'il faut qu'on règle la question du développement.
00:41:40 Le Cameroun est un ensemble d'éléments à la fois complexes, pluriels et fragiles.
00:41:45 Mais dans cet environnement, la matérialisation du concept état-nation est visible.
00:41:50 Vous l'avez reconnu ici, il y a un cadre qui est bien défini.
00:41:53 Seulement, la question que l'on pourrait bien se poser, c'est de savoir si cette matérialisation est harmonie avec les principes de gouvernance.
00:42:00 Vous avez évoqué cela. Sur cette préoccupation, allons recueillir l'avis du professeur Viviane Ondua.
00:42:07 Bonsoir à tous les téléspectateurs de scène de presse. Je remercie la CIATV de me faire participer à ce débat depuis la dernière année en France.
00:42:19 La question qui est posée ici est celle de savoir si il y a une sorte d'harmonie entre les dispositifs de gouvernance et ce concept état-nation.
00:42:29 Je dirais que oui, il s'agit essentiellement ou presque essentiellement de cela.
00:42:34 En réalité, lorsqu'on définit la gouvernance comme étant un dispositif, un ensemble de comportements qui permettent de régler le fonctionnement des institutions,
00:42:42 on se rend compte que la notion de concept état, qui est ici deux concepts, n'a aucun de ses dispositifs ou de ses principes de gouvernance.
00:42:49 Nous avons d'un côté l'état, qui est une notion juridique, et de l'autre côté la nation, qui est une notion d'identité, une notion culturelle.
00:42:57 La question à laquelle les États doivent répondre, est en maintenant à la question de savoir si dans la construction de cette notion état-nation,
00:43:06 c'est l'État qui doit préexister à la nation ou l'inverse. Il y a deux hypothèses qui s'opposent à la réponse à cette question.
00:43:13 La première, c'est de dire que c'est l'État qui doit précéder la nation et qui doit insuffler des éléments qui permettent à la nation de prendre courant.
00:43:22 C'est le choix qui a été fait par la France et certains pays européens. Le but sur lequel ils ont actionné, c'était le but de la scolarisation de l'évolution industrielle.
00:43:31 Il était question d'actionner la scolarisation de masse, d'insister également sur le développement industriel, autant d'éléments qui permettent à l'État d'insuffler un ensemble de comportements,
00:43:46 un ensemble d'éléments qui permettent à la nation de se rapprocher de l'État. Bien évidemment, nous avons une hypothèse qui est plutôt à l'inverse,
00:43:54 c'est de savoir aller identifier dans les éléments culturels, dans les éléments des communautés, des leviers qui permettraient à l'État de prendre courant.
00:44:05 L'idée ici, c'est justement de se dire qu'au fond, finalement, dans l'histoire des héros nationaux, on pourrait aller identifier des valeurs qui permettraient à l'État de pouvoir exister.
00:44:17 Alors, si on sait le Cameroun, il faut dire, il faut avoir le Cameroun, ces hypothèses donnent lieu à plusieurs réalités.
00:44:23 On peut avoir des nations sans État, vous souvenez très bien du nationalisme palestinien, comme on peut avoir un État avec plusieurs nations,
00:44:33 c'est le cas du Royaume-Uni, vous avez les Anglais, vous avez les Irlandais du Nord, vous avez les Galois, qui sont en réalité des personnes qui appartiennent au même État,
00:44:44 mais avec des nationalités différentes. Mais le Cameroun a fait l'option de retenir un État et une nation, sauf que, c'est là la principale complexité,
00:44:52 la nation ici s'appuie sur un ensemble de leviers importants, je vais dire complexes, qui justifient aussi notre spécificité.
00:45:00 Le premier levier ici, c'est nous avons une nation en réalité qui s'appuie sur un ensemble de communautés,
00:45:08 donc l'État fait le parti de plus, de tenir compte de l'ensemble des communautés qui existent, de tenir compte de l'ensemble des ethnies qui existent.
00:45:15 L'État également fait, et ça c'est le deuxième levier, le pari de tenir compte de l'histoire.
00:45:19 Nous avons des régions à caractère spécial, à statut spécial, qui tiennent compte de la partie anglaise du Cameroun, ou tout au moins de la partie de l'anglaise,
00:45:31 mais nous avons également huit régions qui sont gélées sous la base d'un autre dispositif gouvernemental,
00:45:38 donc un dispositif gouvernemental à double détente.
00:45:42 Et puis le troisième complexité de notre nation, c'est que nous avons une nation qui tient compte des éléments dits de droits modèles,
00:45:52 mais également de droits traditionnels.
00:45:54 L'État également fait le parti de tenir compte des éléments traditionnels de la régulation sociale qui viennent des communautés.
00:46:00 Donc nous avons une nation en réalité qui combine trois leviers,
00:46:04 et trois leviers qui doivent fonctionner de manière relativement ou d'être très harmonieuse
00:46:10 pour que la notion d'État-nation puisse effectivement être une notion qui se vive avec beaucoup d'harmonie.
00:46:20 Alors c'était le professeur Douabi Ouedi, je crois que...
00:46:28 Le professeur Kumawa, vous semblez partager ce point de vue ?
00:46:33 Oui, je partage son point de vue et je suis sûr de vous dire qu'on ne peut pas faire marcher un État-nation négligeant nos cultures de base.
00:46:49 Je pense à l'avocat, la multiplicité des nids.
00:46:54 Dans nos cultures, il y a les éléments qui peuvent nous faire développer, qui peuvent nous faire évoluer.
00:47:01 Je prends par exemple, quand il y a eu Covid, ce qui nous a sauvés, c'est nos cultures.
00:47:07 On a exploité nos cultures pour développer nos médecins traditionnels qui nous ont sauvés.
00:47:14 Donc je pense que si on reste dans nos cultures, on regarde, on étudie ça de fond,
00:47:22 notre développement en tant qu'État va aller plus loin.
00:47:27 Parce que le pont que vous voyez construit là, la notion de construire le pont est venue de la notion traditionnelle.
00:47:36 Les autres sont venus étudier comment on était capable de traverser un pont sur une grande rivière avec l'élière.
00:47:47 Ils ont développé ça pour... Comme on était colonisés, on a tout abandonné.
00:47:56 On suit les modèles qui ne sont pas les nôtres.
00:47:59 Je pense que si on développe nos propres modèles à base de nos cultures,
00:48:03 notre développement va prendre un élan plus grand que les autres.
00:48:09 Je pense que les pays comme la Corée du Sud, la Chine, ont utilisé leurs cultures pour se développer en intégrant les autres.
00:48:20 Parce que vous avez maintenant deux cultures avec vous.
00:48:24 Et vous exploitez ça davantage.
00:48:27 Donc je pense que ce qui va nous faire aller plus vite et plus loin, c'est nos esprits, notre mindset.
00:48:36 On doit changer notre mindset et regarder le fait que nous sommes un peuple qui peut se faire, qui peut se développer,
00:48:46 étant ensemble que étant divisés.
00:48:51 Le professeur Biolay le disait, on a choisi au Cameroun, on a observé qu'au Cameroun, c'est l'État qui a préexisté à la nation
00:48:59 et par conséquent l'État a cherché à développer un sentiment national.
00:49:03 Nous avons par exemple l'imposition des langues officielles, le français et l'anglais.
00:49:08 Dans les actes administratifs, nous avons la mise en place des symboles représentant la nation, le drapeau, l'hymne national.
00:49:13 Mais la question que je voudrais vous poser à tous, c'est la population a-t-elle pris conscience de l'identité nationale ?
00:49:21 Est-ce que la population manifeste la volonté de vivre ensemble en fondant bien sûr un État disposant d'institutions politiques et administratives ?
00:49:29 Est-ce qu'on sent la population dans cet élan ?
00:49:32 Qui, administrativement, du point de vue institutionnel, est là ? Est-ce que la population suit ?
00:49:38 Moi, je pense que la population suit à un certain niveau, mais pas totalement.
00:49:48 Justement, il y a cette question.
00:49:51 Mais surtout parce que le Cameroun était un héritage colonial, ça il faut le mentionner.
00:49:59 Le professeur et même le docteur Nkala le relevaient tout à l'heure.
00:50:03 Le fait d'avoir deux cultures occidentales qui sont davantage promues par l'État, en lieu de place des cultures nationales,
00:50:16 est un facteur limitant ou alors est un facteur qui pose problème à la consolidation de cette unité.
00:50:24 Et surtout le fait qu'il fallait ramener tous les Camerounais tous ensemble.
00:50:29 Parce que toutes les grandes nations qui se sont développées par le monde, se sont développées à partir de leur génome,
00:50:35 donc ça veut dire leur base culturelle, et c'est elle qu'elles ont transposée, qu'elles ont transformée pour se projeter à la face du monde.
00:50:43 Et ceci tient à une chose simple, à une philosophie. Un État doit avoir une philosophie.
00:50:49 Le Cameroun a le cadre, le Cameroun a la nation, mais le Cameroun n'a pas la philosophie.
00:50:55 Et vous voyez que nous avons par exemple...
00:50:57 La philosophie c'est un ensemble de valeurs uniques par lesquelles les citoyens se reconnaissent.
00:51:06 Vous avez par exemple vu le spectacle que nous a livré...
00:51:10 Mais il y a la paix, il y a le travail, il y a la patrie, c'est comme des valeurs qui sont des valeurs républicaines.
00:51:16 Oui, ce sont des valeurs républicaines.
00:51:18 Mais que la populace soit...
00:51:19 Je veux dire post-moderne ou contemporaine.
00:51:22 Mais maintenant, qu'est-ce qui nous transforme, qu'est-ce qui fait de nous un pays spécifique, au-delà de tout cela ?
00:51:30 Parce que tout le monde, pour se développer, a besoin de paix, par le monde.
00:51:35 Donc on ne peut pas se limiter à ces aspects-là, que certains aujourd'hui instrumentalisent comme des slogans sur le plan politique.
00:51:45 Alors il est question aujourd'hui d'avoir une philosophie.
00:51:48 Je vais prendre un exemple très simple.
00:51:50 Comment les Camonais mangent ?
00:51:52 Dans nos assiettes, nos petits-déjeuners sont faits de quoi ?
00:51:56 C'est des menus occidentaux.
00:51:59 C'est une problématique.
00:52:01 Alors que nous avons, à partir de nos bases culturelles, des repas qui puissent permettre à ce qu'un Camonais vive 80-100 ans.
00:52:12 Vous voyez par exemple que quelqu'un qui a 60 ans, qui a travaillé à la CRTV, quand il prend sa retraite, il est plus fatigué que quelqu'un qui est au village.
00:52:20 Donc vous comprenez que la philosophie Camonaise doit se forger par l'expertise des anthropologues, des sociologues, des économistes.
00:52:33 C'est la raison pour laquelle les Saint-Dragons ont fait un bond en l'espace de 30 ans.
00:52:39 Pour ceux qui sont aujourd'hui parmi les plus grandes économies du monde.
00:52:42 Et quand on parle généralement du Cameroun, qu'est-ce qu'on dit ?
00:52:46 Nous sommes un grand pays.
00:52:47 Et pourquoi nous sommes un grand pays ?
00:52:49 Parce que nous avons toutes les richesses.
00:52:51 D'ailleurs, on nous définit comme l'Afrique en miniature.
00:52:54 Et aujourd'hui, il y a une nouvelle dynamique qui est apparue avec les réseaux sociaux, c'est le continent.
00:52:59 Et ça traduit tout simplement que nous avons des atouts incommensurables.
00:53:04 Mais comment transformer ces atouts pour qu'on se reconnaisse Camerounais ?
00:53:08 La population est-elle consciente de son identité nationale ?
00:53:13 Est-ce qu'elle manifeste véritablement la volonté de vivre ensemble, la population ?
00:53:18 Non, la population n'est pas impliquée et elle n'est pas responsable de sa non-implication internationale.
00:53:27 Ou à la construction de l'éternation.
00:53:29 Parce qu'il y a des secteurs qui sont régalés.
00:53:33 L'éducation.
00:53:34 Ce n'est pas l'éducation qu'on véhicule les valeurs spirituelles.
00:53:38 Parce que ce qu'on cherche, c'est le spirituel qui fait la nation.
00:53:43 On a quitté le volet que nous sommes anglophones, francophones et tout.
00:53:47 Maintenant, pour transcender et créer un pont, pour faire le Camerounais, il faut un ensemble de valeurs.
00:53:55 Et ça, c'est l'éducation.
00:53:56 Si vous observez bien, qui éduque nos enfants ? Ce n'est plus l'État.
00:54:03 L'État a disparu.
00:54:05 Le civisme a disparu.
00:54:07 Et ce civisme disparaît parce que l'école publique n'existe plus.
00:54:12 L'école publique est le parent pauvre aujourd'hui.
00:54:16 Envoyer un enfant à l'école publique est moquer au quartier.
00:54:20 Voilà pourquoi je parlais de philosophie.
00:54:22 Je pense qu'il faut penser à un système de retour à ce que j'appelle l'État-providence.
00:54:30 Mon ami Charles a parlé tout à l'heure des notions de développement.
00:54:34 L'État-providence a ceci de particulier que c'est lui qui vient subvenir aux besoins de base des populations.
00:54:43 Lorsque les populations se sentent abandonnées par l'État, ça devient un problème.
00:54:50 La paix, vous avez rappelé notre devise, paix, travail, patrie.
00:54:56 La paix n'est plus aujourd'hui, au sens contemporain, un objet de développement.
00:55:02 Au concret, la guerre développe certaines personnes, des individus,
00:55:06 qui se développent dans ce qu'on appelle aujourd'hui l'économie de la guerre.
00:55:10 Qui rapporte et le Cameroun est victime de cela depuis au moins 2016.
00:55:18 2014, il faut préciser.
00:55:20 Je parle de 2016, à pourquoi Aram est une attaque extérieure, si vous voulez revenir à ça.
00:55:26 Je prends l'irrédentisme du mot présidentiel qu'il y a dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
00:55:32 C'est le fait des gens qui ne veulent pas partager la même culture.
00:55:37 Pourquoi ? Parce qu'on n'a pas d'histoire.
00:55:39 Aller dans tout l'occusus, nous sommes parents, le livre d'histoire enseigné dans nos... n'existe pas.
00:55:46 Je suis curieux de voir des Camerounais discuter lorsque c'est encore l'ex-puissance "coloniale"
00:55:55 puisqu'elle ne l'a jamais été, mais qui s'est substituée sous ce rôle,
00:55:59 qui désigne, qui va rédiger notre histoire.
00:56:03 Dans nos manuels, il n'y a pas, je pense, le livre d'histoire le plus cité par ceux qui pensent à l'histoire.
00:56:10 C'est le livre écrit par Angèle Benven, "Histoire du Cameroun".
00:56:13 Mais en dehors de ça, il n'existe véritablement pas.
00:56:16 Dans nos manuels, de la 6e jusqu'en terminale, il n'y a pas un livre unanimement partagé qui enseigne l'histoire du Cameroun.
00:56:26 C'est vrai. C'est vrai. Je pense que la population camerounaise partage entièrement l'appartenance à la nation camerounaise
00:56:36 et la société camerounaise à ses valeurs.
00:56:40 Je vais expliquer sur le plan politique, sur le plan social, là où c'est même plus important.
00:56:47 Sur le plan politique, les Camerounais reconnaissent la souveraineté de leur pays
00:56:54 et rejettent toutefois qu'il y a tentative de dénaturer ça.
00:56:59 J'évoque trois éléments et encore, c'est même malheureux.
00:57:04 Mais ce qu'on vit depuis 2016 dans le Ouest, c'est pas pareil.
00:57:10 Tu veux dire que tu vas dans la relation l'interne et l'externe ?
00:57:13 Non, j'arrive.
00:57:14 L'éternation, c'est l'interne exclusivement là-bas ?
00:57:17 J'arrive.
00:57:18 Si les Camerounais ne reconnaissaient pas leur pays et c'est lui qui les incarne,
00:57:25 je pense que le coup d'état de 1984 allait réussir.
00:57:29 On avait rejeté ça en bloc.
00:57:32 Je pense que si les Camerounais ne reconnaissaient pas leur état et leur pays et c'est lui qui les incarne,
00:57:39 le séparatisme depuis 2016 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, c'est là une réalité aujourd'hui.
00:57:50 Nous ne pouvons pas réjeter que les Camerounais n'ont pas les valeurs.
00:57:53 Nous avons une manière d'exprimer cela, mais cela ne remet pas en cause nos valeurs.
00:58:03 Il est vrai que la pauvreté et la manière dont certaines choses sont gérées, tout le monde ne sera jamais unanime.
00:58:13 Je reviens à l'existence des partis politiques pour sortir de ta question.
00:58:19 La philosophie de gestion du RDPC ne sera jamais la philosophie de gestion du pays du SDF et du MRC.
00:58:28 C'est ça qui fait la beauté.
00:58:30 Chaque fois qu'on parle de l'unité nationale et des valeurs, je renvoie toujours à un...
00:58:35 Je veux bien que le fonctionnement du RDPC et du SDF soit au niveau du top management.
00:58:43 C'est-à-dire la longévité du président national du RDPC et après, le tièmement dans le SDF, dans le MRC, à l'UPC.
00:58:53 Il n'y a aucun problème d'avoir un président qui fait 60 ans au pouvoir.
00:58:59 Je dis même à l'intérieur du parti, c'est une association, c'est une organisation privée.
00:59:07 Il faut savoir que le Cameroun, quand je vais le parler, il y a une autre différence.
00:59:13 J'utilise toujours ces métaphores et je vais dire ça en anglais.
00:59:17 C'est-à-dire lorsque vous avez une salade, ou bien un salade, tous les ingrédients à l'intérieur ne sont pas de la même quantité.
00:59:29 Mais ils sont sur la même assiette. C'est ça!
00:59:33 C'est ça!
00:59:35 Mais nous vivons ensemble paisiblement.
00:59:39 C'est-à-dire qu'il y a une fiction aujourd'hui.
00:59:41 Excusez-moi, excusez-moi. Oui, les Camerounais vivent ensemble, malgré la fixation faite dans les réseaux sociaux.
00:59:47 Excusez-moi, excusez-moi. Malgré la fixation, parce que c'est ma génération, malgré la fixation faite dans les réseaux sociaux.
00:59:55 Mais, on ne peut pas vivre ensemble dans la vie physique.
01:00:01 C'est-à-dire qu'on ne peut pas vivre ensemble dans la vie physique.
01:00:05 Mais Charles...
01:00:06 Mais ça c'est le monde virtuel.
01:00:07 Non mais Charles...
01:00:08 Il y a une réalité aussi.
01:00:09 Vous ne pouvez pas négliger tout ça. C'est la vérité.
01:00:13 Charles, il faut faire très attention.
01:00:17 Attendez, attendez. Avant 2016.
01:00:20 Charles, Charles...
01:00:21 Les gars, une seconde. Avant 2016, vous appelez le Nord-Ouest et le Sud-Ouest commun.
01:00:25 Tout le monde disait le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
01:00:28 Mais c'est parce qu'il y a ce que les anglophones appellent "agenda setting"
01:00:31 que depuis 2016, c'est-à-dire Nord-Ouest et le Sud-Ouest, est subitement...
01:00:35 Excusez-moi, excusez-moi, excusez-moi.
01:00:39 Subitement, depuis 2016, parce qu'il y a un agenda caché.
01:00:42 Personne ne parlait pas du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
01:00:44 On parlait région anglophone. Tout a dit c'est allé comme ça.
01:00:47 Charles, vous laissez les autres.
01:00:49 Je pense qu'il y a une chose qu'on doit comprendre ici.
01:00:53 Monsieur Ebuné a évoqué Salad.
01:01:00 C'est la personne qui prépare ce maïs-là, qui détermine ce qui entre dedans.
01:01:07 Il peut dire que ma salade est fait seulement de tomates.
01:01:10 Il peut aussi ajouter ce qu'il veut.
01:01:15 Et à la fin, il mange.
01:01:17 Donc, un État, une nation, est-ce que les acteurs de cette nation-là font de ça ce qu'il est?
01:01:26 Donc, notre État, qui doit réglementer les gens qui vivent dedans,
01:01:38 est cadré, a mis en place les institutions.
01:01:43 Mais c'est la façon dont ces institutions sont gérées qui pose problème.
01:01:51 Les règles sont là, mais sont-elles respectées à la lettre?
01:01:59 C'est ça la question qu'on doit poser.
01:02:01 J'ai évoqué au début qu'il y a des problèmes de gestion.
01:02:03 Oui, donc je viens pour dire...
01:02:07 Dr Nka a évoqué l'éducation.
01:02:11 L'éducation est la base de tout.
01:02:15 Et je pense que l'éducation commence dans la famille.
01:02:22 Prof, sans vous couper, je vais vous dire quelque chose.
01:02:27 Peut-être que nous n'avons pas fait les mêmes écoles,
01:02:31 mais quand j'étais à l'école primaire, j'ai fait les livres d'histoire écrits par le professeur Franco,
01:02:36 écrit par le professeur Julius Victor, écrit par le professeur Daniel Aboua, écrit par Joseph Marie Somba.
01:02:42 Même Daniel Aboua reconnaît qu'il n'y a pas de livres d'histoire.
01:02:45 Non, non, non, non, non.
01:02:46 Vous ne pouvez pas dire ça, c'est un mensonge.
01:02:48 Vous laissez le professeur continuer.
01:02:51 La preuve, la bataille, lorsqu'on a désigné Blic Basi, vous vous en souvenez?
01:02:56 Vous laissez le professeur continuer, s'il vous plaît.
01:02:58 Oui, j'ai parlé de l'éducation.
01:03:01 Ça commence dans la famille.
01:03:03 Une fois que cette éducation rate au niveau de la famille,
01:03:10 la société ne pourrait rien faire pour récupérer.
01:03:15 On va utiliser maintenant la répression pour récupérer les individus
01:03:22 qui ne respectent pas les règles de la société.
01:03:26 Donc, quand on parle de l'éducation, j'ai évoqué l'esprit des Camerounais,
01:03:34 qu'on appelle en anglais « mindset ».
01:03:37 Quel est notre « mindset » ?
01:03:39 Qu'est-ce que nous avons fabriqué qui peut nous diriger vers la voie de développement,
01:03:46 vers la voie d'avoir un État uni ?
01:03:49 Il manque presque.
01:03:53 Et c'est pour cela qu'il y a mon ministère, le ministère de la jeunesse et de l'éducation civique.
01:04:01 Oui, il y a une partie jeunesse, mais il y a la partie éducation civique
01:04:06 qui est là pour faire cet apprentissage,
01:04:10 pour réamener les gens, les esprits des gens,
01:04:13 pour que l'État soit reconnu d'abord et respecté,
01:04:19 qu'il y a l'esprit du patriotisme et ça revient dans le civisme,
01:04:24 parce qu'on vit dans un État incivique.
01:04:30 Tout à fait.
01:04:31 Depuis 2010, le président Pompier rappelle aux Camerouns chaque année,
01:04:38 soit à la fin de l'année, soit le 10 février,
01:04:45 il dit « nous vivons un civisme insupportable ».
01:04:53 Donc je pense qu'on doit maintenant commencer.
01:04:57 On avait les valeurs civiques.
01:05:00 Ces valeurs civiques-là, c'était notre modèle de vivre.
01:05:04 Parce que dans un village, un enfant appartenait à tout le village.
01:05:10 L'enfant n'appartenait pas à un individu.
01:05:13 C'était ça notre modèle,
01:05:17 de faire grandir un enfant dans un village avec une culture donnée.
01:05:21 Mais actuellement, ce n'est pas le cas.
01:05:24 Ce n'est pas le cas.
01:05:25 Et s'il y a les discours de haine,
01:05:28 la plupart du temps, ça ne vient pas des discours,
01:05:31 ça vient de la famille.
01:05:33 C'est la famille qui dit « l'autre est mon ennemi ».
01:05:37 C'est la famille qui dit « l'anglophone n'est pas bon ».
01:05:40 C'est la famille qui dit « le francophone n'est pas bon ».
01:05:43 Ou bien le nordiste.
01:05:45 Donc on fabrique.
01:05:47 C'est pour cela que je dis que,
01:05:49 partant de son analogie de salade,
01:05:52 notre société est en train d'avoir un moyen de construire
01:05:58 les esprits qui ne peuvent pas nous aider
01:06:03 à développer notre pays et à avoir un Etat uni.
01:06:06 C'est pour cela que nous avons le problème.
01:06:08 Consolidation de la paix et l'unité nationale,
01:06:10 la composition sociologique plurielle du Cameroun est un atout.
01:06:13 Plusieurs entités peuvent entrer en scène pour consolider les acquis.
01:06:17 M. Renaud Wanda s'est intéressé précisément
01:06:20 à l'apport de l'Eglise dans le processus de construction de l'éternation.
01:06:23 On écoute l'élément qu'il nous propose.
01:06:25 Une tribu est un ensemble de personnes qui parlent la même langue.
01:06:33 C'est pour cela que Jésus-Christ dit « aller vers les nations », en grec « ethnos ».
01:06:38 « Ethnos », c'est la tribalité, c'est tout ce qui comporte une tribu,
01:06:42 dans le sens de sa parole, de ses us et ses cultures,
01:06:45 de son économie, de sa politique, du social.
01:06:48 Et c'est là, lorsque la parole de Dieu rencontre de telles personnes dans la tribu,
01:06:52 qu'est-ce que c'est beau de les entendre parler et chanter Dieu dans leurs langues.
01:06:56 Et c'est là pour développer d'abord les familles, les tribus, leurs contrées,
01:07:02 un pays comme le Cameroun alors.
01:07:04 Donc, la tribu est donc une source de joie
01:07:09 parce qu'elle contribue richement à l'avancement d'une nation,
01:07:13 parce que la famille est consolidée.
01:07:15 Et lorsqu'une famille est consolidée, alors c'est la société qui est construite.
01:07:19 L'Église est donc une chance pour le Cameroun.
01:07:21 Et l'Église, particulièrement celle que nous représentons dans l'association Camenet,
01:07:25 le dialogue inter-religieux,
01:07:27 travaille justement à faire la promotion du vivre-ensemble.
01:07:31 Ce vivre-ensemble qui permet justement la tolérance,
01:07:34 l'acceptation de l'autre, le partage de tout ce qu'il y en a,
01:07:38 et l'ouverture vers l'autre.
01:07:40 L'Église peut donc être considérée au Cameroun comme un vecteur du développement de la cohésion sociale.
01:07:47 Et pas seulement sur le point de développement.
01:07:50 L'Église aussi, par ses œuvres de témoignage, participe à la construction du pays.
01:07:56 Lorsque vous voyez les œuvres d'évangélisation,
01:07:58 ça veut dire les centres médicaux, les établissements scolaires,
01:08:03 et toutes les autres choses, les bâtiments, les infrastructures sociales
01:08:07 que réalise l'Église dans le cadre du Cameroun,
01:08:10 vous allez comprendre que l'Église au Cameroun est une chance pour le développement
01:08:14 et la consolidation de la nation camerounaise.
01:08:16 Merci beaucoup pour cet élément de Michel Renaud au Hanja.
01:08:24 Vincent Sostenfouda, journaliste, dans son ouvrage "Les médias face à la construction de l'État-nation"
01:08:31 "En Afrique noire, un défi quotidien au Cameroun",
01:08:34 c'est un livre qui a été publié en 2004 aux éditions L'Armatant.
01:08:38 L'auteur interroge les médias successivement sur leur contribution active ou passive
01:08:43 à la naissance de l'État-nation au Cameroun.
01:08:45 Est-ce que les médias font le job ? Est-ce que les médias participent à construire l'État-nation ?
01:08:50 Nous avons parlé de la population, nous avons parlé des manquements au niveau politique, etc.
01:08:54 Mais vous, vous des médias, est-ce que vous faites le job ?
01:08:57 Je pense que c'est un débat extrêmement difficile.
01:09:02 Parce que vous n'arrivez pas à vous regarder ?
01:09:05 Non, non, on n'a pas peur de faire une autopsie, sinon ce sera le folklore de ma présence ici.
01:09:12 Je pense que la presse camerounaise a suffisamment,
01:09:18 malgré les difficultés de son existence à cause des moyens financiers,
01:09:23 a suffisamment, chaque fois qu'il y a le dérapage de la part de ceux qui nous gouvernent,
01:09:30 pour dénoncer, pour écrire, pour publier, pour organiser les débats,
01:09:36 que ce que vous êtes en train de faire est contre la Constitution,
01:09:41 est contre l'unité nationale, est contre "Au vivre ensemble".
01:09:45 Lorsque j'ai déjà dit ça, il y a également les patrons de presse
01:09:51 qui ont pris comme mode de vie d'avoir les moyens de financement,
01:09:56 de tenir un type de discours qui soumet certains responsables de la République sous les contrôles,
01:10:04 pour leur donner les choses derrière, sur tous les moyens financiers,
01:10:08 en organisant un discours qui correspond à ce que j'appelle "génocide".
01:10:14 Et chaque fois, le Conseil national de la communication a toujours également revenu sur cet aspect,
01:10:22 pour que chacun joue son rôle pleinement dans le développement du pays.
01:10:33 Et même chaque fois que la vie d'un journaliste est menacée, nous avons vu la réaction des responsables.
01:10:39 Mais ça c'est du corporatisme, c'est-à-dire que nous avons en face un enjeu qui est au niveau à l'échelle nationale,
01:10:45 la construction de l'état-nation. Je voudrais vous entendre là-dessus, Dr Pierre Nka.
01:10:51 Est-ce que comme instance de socialisation de masse, les médias au Cameroun jouent le rôle d'accompagnement de la construction de l'état-nation ?
01:11:02 Vous ne divisez pas plus que vous ne construisez ?
01:11:05 Oui, objectivement, je vous renvoierai cette question, mais je ne le fais pas parce que nous sommes à la télévision publique
01:11:12 qui s'appelle "CAPO Slogan au cœur de la nation".
01:11:15 Est-ce que cette télévision au cœur de la nation ? J'en doute à certains moments parce que la pluralité qui est en souhaiter,
01:11:28 et c'est ça l'origine de la création de plusieurs chaînes.
01:11:32 Et là j'ai en référence un ouvrage d'un ancien de cette maison, le professeur Olivier Bilet,
01:11:39 qui a écrit un livre sur les télévisions africaines, et si vous allez dans ce livre, vous verrez tout ce qu'il dit de la C.A.T.V.
01:11:46 en termes de multiplication des chaînes pour la pluralité.
01:11:49 J'interroge sens politique. Est-ce que vous participez à la construction ?
01:11:54 Ce qu'on observe, c'est qu'il y a des médias aux orgres. Je dirais même des médias désorgres.
01:12:04 Et le désorgre devient finalement le désorgre. Le désorgre parce qu'on a des médias du désespoir au Cameroun.
01:12:15 Et ces médias du désespoir jouent sur la fibre patriotique. Et nous ça nous heurte.
01:12:23 On ne les cite pas, mais de manière fondamentale, il faut que les citoyens deviennent davantage éduqués.
01:12:31 C'est pourquoi je salue une association qui fait un rôle fondamental à ce niveau et qui a gagné un prix.
01:12:38 En France, je pense qu'en début d'année ou en fin d'année dernière, l'association Educ Media,
01:12:45 qui infuse les valeurs, tout dit ceci n'est pas ceci. Pourquoi je le dis ?
01:12:53 Dans tous les pays au monde, il y a une construction.
01:12:57 Le quatrième pouvoir.
01:12:58 Oui, il y a une construction. Et cette construction s'appuie sur les valeurs républicaines.
01:13:06 Vous ne verrez jamais des médias aussi poussés dans le dénigrement de l'État.
01:13:14 Et ce qui me gêne, à titre personnel, c'est l'accrangétoire des journalistes officiels dans des médias camerounais qui dénigrent le Cameroun.
01:13:23 Laissez-moi jeter, ils se retrouvent fatalement dans des pays écrangés,
01:13:30 travaillant dans les médias détenus par des États.
01:13:35 Si ces pays-là avaient leur mode opératoire, où iraient-ils travailler ?
01:13:42 Comme acteur de la société civile, est-ce que vous sentez les médias dans le rôle d'accompagnateurs de la construction de l'État-nation ?
01:13:52 Depuis un certain temps, je dirais sèchement non.
01:13:56 Surtout en ce qui concerne la presse privée au Cameroun.
01:14:00 Étant donné que nous ne pouvons pas départir l'aspect de la construction de l'État-nation dans les défis dont elle fait face depuis quasiment une dizaine d'années,
01:14:11 si on prend 2011 et le comportement de la presse privée au Cameroun.
01:14:15 On a l'impression que la presse privée, du moins les porteurs de cette presse-là, sont contre l'État ou alors ceux qui les incarnent.
01:14:24 Nous sommes d'ailleurs souvent surpris que c'est eux qui sont utilisés pour le dénigrement du pays.
01:14:31 Alors on se pose une question simple.
01:14:34 Comment donc cette ferveur autour de l'unité nationale peut se construire avec une presse aux autres ?
01:14:42 Et généralement, dont les mains noires sont tapies à l'étranger car si vous observez...
01:14:50 Pas seulement à l'étranger, parce que lorsque vous voulez...
01:14:53 Oui, je vous l'accorde.
01:14:56 ...ticler avec les mêmes...
01:14:58 Oui, je vous l'accorde.
01:15:00 Pas loin de la pareille des temps.
01:15:02 Je vous l'accorde.
01:15:03 C'est les individus.
01:15:04 Je vous l'accorde. Mais à l'évidence, c'est que la presse privée travaille davantage contre le Cameroun.
01:15:12 De façon aussi simpliste.
01:15:14 Et je pense que cela ne lude pas qu'il y ait de bons journalistes dans la presse privée.
01:15:21 Parce qu'il ne faudrait pas que les propos soient mal compris ou mal interprétés.
01:15:24 Il y a de bons journalistes partout.
01:15:27 Mais pour la marche dynamique du Cameroun vers une émergence, on a véritablement des soucis à se faire.
01:15:35 Avant que le prof vienne, je voulais expliquer une image.
01:15:39 Très rapidement parce que le prof va se faire déguiser.
01:15:42 Au moins pour la télévision.
01:15:43 On dénigre le chef de l'État, on dénigre la première dame.
01:15:46 Je prends quelque chose que tout le monde de ma génération a vécu.
01:15:50 Les Britanniques ont enterré les reines l'année dernière.
01:15:55 Aucune image, jusqu'à aujourd'hui, personne ne peut me dire, y compris ces Camerounais qui vivent là-bas,
01:16:01 qui publient les images n'importe comment, ne peuvent me montrer ni la couleur du séqueuil de la reine, ni son habillement.
01:16:10 Ce que je voudrais dire à travers cette image, il faut savoir qu'en Afrique, lorsque vous êtes mort,
01:16:17 ton corps devient plus sacré.
01:16:20 Et ce n'est pas un anthropologue qui va me dire le contraire.
01:16:22 C'est très choquant ce qu'on voit souvent avec les images, comme ce qui s'est passé avec le cardinal Tunis.
01:16:27 C'est inadmissible.
01:16:28 Et bien d'autres, même le cas Martinez Ogo.
01:16:32 Je dirais que Cameroun a les médias de plusieurs catégories.
01:16:40 Les médias d'État, les médias que l'on appelle privés,
01:16:48 qui sont les individus, les médias qui sont les communautés,
01:16:54 et les médias qui sont certains professionnels.
01:17:00 Donc, tous ces médias, qu'est-ce qu'ils font?
01:17:08 Ils valorisent l'image de la personne, le promoteur de ces médias.
01:17:17 Donc, l'assuratif ne va jamais aller contre l'État.
01:17:20 C'est rare.
01:17:22 Les médias privés, si ils appartiennent à un individu, ne vont jamais tout faire pour glorifier la personne.
01:17:29 Et c'est ça le paysage des médias de Cameroun.
01:17:33 Bon, qu'est-ce qui se passe?
01:17:36 Quand il y a les événements, il y a le point de convergence.
01:17:42 Quand il y a la fête nationale, tout le monde annonce qu'il y a une fête nationale, qu'il y a un événement national.
01:17:52 Maintenant, c'est le traitement d'informations qui entoure cet événement.
01:18:00 Il est traité selon qui? Je sais.
01:18:04 Au gré des intérêts.
01:18:06 Voilà, c'est ça. Donc c'est l'intérêt.
01:18:08 Celui qui paye les médias, celui qui les contrôle, a le pouvoir sur ça.
01:18:14 Donc c'est exactement le paysage du Cameroun.
01:18:17 Et ça, ça a existé partout.
01:18:19 Nous constatons tout ce qu'il y a.
01:18:22 Il y a, il y a eu, il y a encore des écarts dans la construction de l'État-nation.
01:18:27 Comment réduire ces écarts et consolider le lien?
01:18:31 Une fois encore, nous prenons l'avis du professeur Viviane Ondwabi-Oulé.
01:18:36 Effectivement, on observe un écart entre cette notion d'État-nation,
01:18:43 un État qui s'observe à travers les discours immurs, à travers les conflits intercommunautaires,
01:18:50 à travers les revendications des communautés.
01:18:53 Je pense qu'on a des indicateurs qui prouvent que l'État, soit il se clôt, soit il n'est plus apprécié.
01:18:58 Donc, de ce point de vue, on peut aller chercher dans les dispositions de gouvernance,
01:19:03 des éléments qui permettent de rapprocher effectivement cette dimension.
01:19:06 Et comme l'État fait le pari d'avoir d'un côté les préoccupations dites modernes,
01:19:12 qu'il faut mettre en exergue, mais également les préoccupations communautaires,
01:19:15 qu'il ne faut pas négliger.
01:19:17 Le premier référentiel qu'on peut également aller questionner, c'est la Constitution.
01:19:21 Alors, dans la Constitution, il y a des concepts autochtones et puis halogènes
01:19:25 qui peuvent être questionnés, non pas du point de vue de leur présence,
01:19:29 mais davantage de leur contenu.
01:19:31 Parce qu'il y a une évolution quand même en termes de migration des communautés,
01:19:34 une évolution en termes de baillage également des communautés,
01:19:37 qui pourrait donner leur contenu à cette notion.
01:19:40 On peut également aller interroger, questionner le routier équilibre législatif,
01:19:44 un outil administratif qui est utilisé pour réguler, effectivement,
01:19:47 la présence des communautés dans l'administration publique.
01:19:50 On peut également aller questionner les politiques publiques,
01:19:53 parce que ces politiques publiques sont prises également pour harmoniser
01:19:57 ou réguler le dispositif social.
01:19:59 Et donc, de ce point de vue, on peut également questionner,
01:20:02 sous la base des évaluations qui sont faites, leur capacité à pouvoir générer la réception
01:20:07 et répartir la réception de manière harmonieuse.
01:20:09 Bien évidemment, on pourrait aller chercher dans les communautés également,
01:20:12 dans les différentes communautés, les éléments de sédimentation
01:20:15 qui permettent effectivement de nourrir les dispositifs institutionnels.
01:20:19 Et dans ce rapprochement, à ces deux concepts, du fait du parti Prix qui a été le vôtre,
01:20:24 qui pourrait permettre effectivement de limiter ou de réduire les cas
01:20:28 qui actuellement ont servi entre l'État et la nation.
01:20:31 Compte tenu du parti Prix qui a été celui du Cameroun,
01:20:34 à savoir tenu qu'on est aussi lié à l'État du modèle
01:20:37 et également des éléments de la communauté,
01:20:39 on se rend compte qu'il y a des acteurs dont la parole pourrait contribuer à réduire les cas.
01:20:44 Je prends d'abord les hommes politiques,
01:20:46 les hommes politiques qui sont au pouvoir et même ceux qui sont en opposition.
01:20:52 Leurs paroles en réalité sont des paroles qui comptent justement dans la réduction de ces dégâts
01:20:56 et qui ne doivent pas être prises à la légère.
01:20:58 Il y a également les dirigeants publics qui mettent en oeuvre des politiques publiques.
01:21:02 Donc l'action agit effectivement dans la régulation sociale.
01:21:07 Ces dirigeants publics également, aussi bien au niveau de leurs idées, de leurs actions,
01:21:13 doivent également se rendre compte de ces triches d'hommes en important.
01:21:15 Bien évidemment, nous avons tout le volet également de la chaufferie traditionnelle,
01:21:19 donc les chefs traditionnels, au-delà de la place que leur accordait dans la nation,
01:21:24 jouent également un rôle important.
01:21:26 Donc ces trois acteurs, de mon point de vue, devraient effectivement être pris très, très, très au sérieux,
01:21:34 aussi bien en ce qui concerne la prise de parole qu'en ce qui concerne les actions qui sont posées,
01:21:38 parce que leurs actions impactent très directement sur ce lien international.
01:21:45 La perception du Cameroun renvoie à un faisceau de flux qui s'enchevêtre
01:21:53 en démultipliant les zones d'ombre à mesure que l'on pense s'en être approprié.
01:21:58 Pour ça, on dit bien que quand vous avez le sentiment de comprendre le Cameroun,
01:22:02 c'est à ce moment-là que vous ne le comprenez pas.
01:22:05 Et dans une publication d'attente de 2010, le professeur Kanye Fondop fait entendre
01:22:10 que le Cameroun est une exception que l'on apprécie mieux sous le prisme de sa pluralité.
01:22:15 On vient de le voir, le chemin de la construction de l'État-nation est encore long,
01:22:19 mais est-ce qu'il faut envisager donc, face à ce qui se passe devant nous,
01:22:24 est-ce qu'il faut envisager au lieu d'un État-nation, deux éléments, État et nation, dans une dynamique séparée ?
01:22:31 Charles.
01:22:33 Si c'est en guise de conclusion, je dirais qu'avec les études que j'ai faites
01:22:42 et les petites années que j'ai passées déjà sur Terre,
01:22:46 je constate que la société camerounaise évolue ou bien avance avec une méthode évolutive.
01:22:54 Donc, ceux qui veulent les changements brutaux se sont trompés pour avoir les résultats escomptés.
01:23:02 Lorsque j'ai déjà dit ça, dans la perspective de consolider de plus en plus l'unité nationale au patriotisme,
01:23:11 si j'étais un conseiller du gouvernement, je leur dirais qu'avec ma génération et la génération qui va venir,
01:23:19 il faut peut-être adopter également dans ça la politique de sanction immédiate
01:23:28 pour les gens qui posent les actes ou bien tiennent les discours contraires à ceux que nous cherchons.
01:23:34 Parce que lorsque quelqu'un tient un discours qui est contre, et quand je dis quelqu'un,
01:23:39 c'est les autorités publiques parce que c'est eux qui doivent montrer l'exemple.
01:23:44 Lorsque vous tenez un discours qui est hors du cadre constitutionnel, réglementaire, communautaire,
01:23:50 avant la fin de la journée, si vous êtes ministre, il faut que vous soyez...
01:23:54 Démissionné.
01:23:56 Démissionné. On ne doit même pas entendre le décret du président de la République.
01:24:00 Il faut que vous-même vous dites "je me suis trompé, je m'excuse, je rentre au quartier".
01:24:05 Je pense que cela va davantage conforter ceux qui pensent que la justice...
01:24:12 Ils n'ont pas la justice rendue immédiatement.
01:24:15 Serge.
01:24:17 Je pense davantage que nous devons beaucoup travailler sur certaines valeurs.
01:24:24 Notamment la justice et l'équité.
01:24:26 Parce que je dis ces deux notions différentes.
01:24:28 Mais ces deux notions renvoient véritablement à la consolidation de l'unité nationale.
01:24:34 Et la question de l'état-nation doit être sauvegardée.
01:24:37 Parce que c'est déjà un début d'un modèle.
01:24:39 Ou alors sinon, c'est un modèle.
01:24:41 Il est tout simplement question de le consolider.
01:24:44 Chaque fois, le président de la République, dans ses différents discours,
01:24:49 le rappelle à ses concitoyens, nous devons oeuvrer pour la construction nationale.
01:24:54 Donc c'est un cheminement dans lequel nous ne devons pas nous lasser.
01:24:58 Apporter toutes les conjugaisons possibles pour que nous puissions avoir un Cameroun idéal.
01:25:05 D'autant plus que nous avons un objectif à l'heure de 2035 qui est placé là.
01:25:10 Notamment l'émergence.
01:25:12 Et nous sommes tous d'accord que nous ne pouvons atteindre l'émergence du Cameroun
01:25:16 avec la situation que nous vivons actuellement au Cameroun.
01:25:20 Donc tout simplement, oeuvrons davantage pour cette consolidation.
01:25:25 En y apportant ce qui est bon.
01:25:27 Et je pense que nous pourrons y arriver.
01:25:30 Docteur Nkavan, avant de revenir à vous, nous allons prendre le relevé de la presse de la semaine.
01:25:35 C'est une proposition de Laetitia Onanas qui s'est dit dans les journaux.
01:25:45 51e anniversaire de l'état unitaire.
01:25:49 L'apothéo s'était samedi au boulevard du 20 Mai à Yaoundé.
01:25:52 Avec la grande parade présidée par le chef de l'état d'après Cameroun Tribune.
01:25:57 L'événement clou d'une série d'activités a permis d'apprécier la fusion armée-nation
01:26:03 dans un contexte de montée en puissance des discours de haine.
01:26:07 Des propos à caractère haineux condamnés par le gouvernement camerounais
01:26:11 qui face à la presse cette semaine dévoilent alors ses stratégies de lutte
01:26:15 soulignent en pied de page le quotidien national bilingue.
01:26:19 Sur un autre front et pas des moindres, le gouvernement est également interpellé
01:26:24 suite à la suspicion des cas de choléra à la prison centrale de Kondengui.
01:26:29 Trois victimes en moins de 24 heures auraient été enregistrées sa larme en pied de page le jour
01:26:35 au même titre que la nouvelle expression dans ses colonnes.
01:26:39 N-TOX, N-FOX ou vérité, la situation inquiétante fait en tout cas polémique
01:26:45 autant que la levée de suspension de l'agence de transport touristique, notre mutation.
01:26:50 Et tandis que le messager tente de décrypter les non-dits de cette affaire,
01:26:55 les chauffeurs à bord des bus de touristique ont repris du service avec, on l'espère, plus de prudence.
01:27:02 La revue de presse se referme, place au débat.
01:27:07 Le débat c'est la conclusion, certainement que pour vous, il faut rester dans la dynamique de l'état,
01:27:17 de l'état-nation et non une dynamique de deux éléments séparés, état-nation.
01:27:23 L'état-nation c'est une quête perpétuelle qui ne passe que par un verbe, servir.
01:27:30 Il faut que chacun serve le Cameroun, parce que ceux qui se servent, servent de prétexte à d'autres de ne pas servir le Cameroun.
01:27:38 Et finalement c'est la citoyenneté qui est en jeu.
01:27:41 Et dans ces conditions, je pense, mon ami Charles en a parlé de sanctions,
01:27:50 je pense qu'il faut la main lourde pour sanctionner l'incivisme dans notre pays.
01:27:56 Il faut la main lourde pour bâtir le rapprochement. Pourquoi? Parce que aucun Camerounais
01:28:04 ne se sentirait à l'aise si on dit que son pays est le premier pays le plus corrompu au monde.
01:28:13 Aucun Camerounais. C'est pourquoi je dis qu'il faut servir, pour ne pas servir à d'autres de prétexte de ne pas servir.
01:28:22 Docteur, avant que M. Allegane ne reprenne la parole, la question de sanctions me pose un problème.
01:28:29 Parce que vous ne pouvez pas sanctionner sans avoir une base, sans avoir un modèle, la preuve,
01:28:37 il y a tout un gouvernement qui est en prison. Ça n'empêche pas les gens de voler, de détourner des projets.
01:28:43 Le problème ici, c'est de penser le Cameroun dans une vision véritable, dans laquelle tous les Camerounais s'imbriquent
01:28:53 et s'approprient de la philosophie qui serait la nôtre. En l'absence d'une telle philosophie, ça ne pourrait pas être possible.
01:29:03 Parce que quand vous prenez le pays comme le...
01:29:05 Il ne faut pas qu'on change l'expression telle que je l'ai utilisée. J'ai dit la sanction immédiate.
01:29:10 Il faut que les gens voient l'agent en 2004.
01:29:13 On est à la fin. Laissez le professeur s'exprimer.
01:29:18 Je veux dire quelque chose. Nous devons avoir l'exploit. Le Cameroun est un tout complexe.
01:29:26 Mais c'est dans cette complexité qu'on peut évoluer et bâtir un Etat très fort.
01:29:33 Quand vous regardez les Etats très forts maintenant, c'est une société très complexe.
01:29:40 Comment on peut arriver là? S'il y a un réel moment moral, civique...
01:29:51 C'est très confusant.
01:29:53 Oui. Moralement, civiquement et de manière entrepreneuriale.
01:29:59 On parlait tout à l'heure de fermer les cas entre les riches et les pauvres.
01:30:06 Comment on va le faire, professeur?
01:30:08 Mais établir l'équité dont vous venez de parler.
01:30:13 Cela peut arriver si on est amé, réamé.
01:30:18 Parce qu'on était amé civiquement.
01:30:21 Mais maintenant, on est tombé dans l'incivisme.
01:30:25 Donc on a besoin d'être réamé.
01:30:28 Oui, mais pas sous une forme de modèle.
01:30:31 Je vois par exemple les efforts que le ministère de la jeunesse fait auprès de nos jeunes.
01:30:36 Mais ce n'est pas suffisant!
01:30:38 Quand vous voyez l'état du Cameroun, ce n'est pas suffisant!
01:30:40 Cela ne peut pas être atteint pendant un jour, une année ou dix ans.
01:30:46 Les autres ont pris dix ans pour développer leur pays.
01:30:49 Le Cameroun a les moyens de se développer en quinze ans.
01:30:53 Je ne prétends pas que des filles peuvent le faire.
01:30:56 Le Cameroun peut le faire.
01:30:59 Ce n'est pas un mensonge.
01:31:01 Le Cameroun peut se développer en quinze ans.
01:31:04 Nous avons les ressources, nous avons les hommes, nous avons la compétence.
01:31:09 Nous avons une diaspora très forte.
01:31:13 Nous avons les moyens de nous développer en une quinzaine d'années.
01:31:18 Merci d'être venu. Merci pour toutes ces idées que vous avez bien voulu partager avec nous.
01:31:23 Comme le laisse entendre l'appel à la contribution publié en juin 2020 sous le titre "Le Cameroun d'hier à aujourd'hui est à des lieux d'un état-nation sexagénaire".
01:31:32 Le Cameroun est à la croisée des chemins de son histoire.
01:31:36 Les sociétés d'hier et de demain en sont arrivées à l'heure inévitable de la rencontre frontale, de la cohabitation et de l'interdépendance.
01:31:45 La population doit prendre conscience de son identité nationale et manifester cette volonté de vivre ensemble en fondant bien sûr un état disposant d'institutions politiques et administratives.
01:31:56 Une fois encore, nous sommes ravis de votre présence sur ce plateau.
01:32:01 Merci à vous qui prenez la peine de nous regarder à la maison.
01:32:03 Mesdames et Messieurs, c'est la fin de cette édition de scène de presse.
01:32:06 Bonne suite des programmes sur la CRT.
01:32:08 [Musique]