Dans le cadre de la dernière édition de Territorium, à Lyon, le 28 février dernier, Pierre Athanaze, vice-président de la Métropole de Lyon en charge de l’environnement, a rappelé combien il importe de mener de front le combat pour régler les problèmes de climat et de biodiversité. Pour atteindre l’objectif, il faut planter massivement, mais moduler la manière de planter, en prenant en compte les différentes strates végétales. Pour faire face aux risques de manque de plantes dans les pépinières, des contacts ont été pris avec les producteurs pour anticiper les besoins… Plus sur : www.lienhorticole.fr
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00:00 Donc on est aujourd'hui à Vauvelin dans le cadre des rencontres
00:05 territorium qui sont organisées pour la région autour de Lyon.
00:08 Je suis Pierre Attanas, vice-président de la métropole de Lyon en charge de l'environnement.
00:12 Alors par rapport au dérèglement climatique, la métropole de Lyon s'est
00:28 dotée il y a deux ans d'un plan nature, plan nature dont les objectifs sont à la
00:34 fois d'essayer de régler tant que faire se peut les problèmes climatiques et les
00:40 problèmes de biodiversité et bien mener les deux fronts et non pas séparément.
00:45 Et tout ça repose sur un socle fort de végétalisation.
00:49 On n'aura pas d'amélioration de zone de rafraîchissement, de captation de carbone,
00:55 de retour de la biodiversité si on ne plante pas massivement.
00:58 Et quand on dit massivement, c'est de planter évidemment en ville,
01:02 toujours en ville et à un rythme plus soutenu que ça se faisait précédemment,
01:05 mais de planter également dans les espaces périurbains, voire dans les espaces agricoles.
01:10 On a sur l'est lyonnais par exemple dans les zones de culture intensive,
01:15 moins d'indices de canopées qu'on en a dans le centre-ville de Lyon ou de ville urbaine.
01:19 Donc il faut absolument qu'on puisse multiplier ça.
01:22 La ville, la métropole de Lyon était à un rythme de plantation de 1500 à 2000 arbres,
01:27 supplémentaires par an.
01:29 Cette saison, en tout, on est à pratiquement 25 000 arbres qui ont été plantés depuis fin novembre
01:36 jusqu'à cette semaine où on finit les dernières plantations.
01:39 Donc un rythme beaucoup plus soutenu et surtout des formes de végétalisation qui sont différentes.
01:44 Plus uniquement des arbres d'alignement qui sont plantés les uns à côté des autres,
01:50 même un peu espacés, le pas était de 12 à 14 mètres, ce qui n'était pas suffisant,
01:55 ce qui ne créait pas des zones d'ombrage suffisamment continues.
01:58 Maintenant l'idée c'est de planter plus densément et de planter avec des strates intermédiaires,
02:03 d'avoir trois ou quatre strates différentes lorsqu'on plante,
02:08 de façon à avoir un rafraîchissement de l'air qui soit beaucoup plus important.
02:13 Et ça on le mesure, on a un site pilote où on mesure ces choses-là.
02:17 On peut gagner si on a des plantations en strates différentes,
02:22 on gagne en moyenne 4,7 degrés pendant les mois d'été,
02:28 mais en période de canicule on monte à 7,8 voire 9,2 degrés de différence dans ces épisodes-là.
02:36 Donc on voit tout l'intérêt de planter différemment.
02:39 Non seulement il faut planter plus, mais il faut planter différemment de ce qui se faisait de façon classique jusqu'à maintenant.
02:45 On a augmenté en fait très très rapidement le rythme de plantation,
02:49 et bien évidemment pour produire des arbres il faut du temps.
02:52 Si pour les plants forestiers ça va, c'est relativement rapide, mais à condition encore d'avoir les semences.
02:57 Dès qu'on est sur des arbres un petit peu plus gros, il aurait fallu qu'on ait la possibilité de l'anticiper.
03:03 On est effectivement dans l'urgence, dans cette urgence environnementale et urgence climatique qui est vraiment importante.
03:09 Donc on a avancé très très vite, et on s'aperçoit maintenant que les pépinéristes sont en tension,
03:15 sont même sur certaines espèces, sont vraiment en rupture de stock.
03:20 Donc j'ai commencé à rencontrer les pépinéristes de façon à ce qu'on puisse organiser un petit peu ce travail d'anticipation
03:27 entre ce que eux vont être capables de produire, pour quelles demandes, dans 2 ans, 4 ans, 10 ans.
03:33 On ne peut travailler que main dans la main, et ça va effectivement du décideur politique jusqu'aux pépinéristes,
03:39 en passant par les entreprises de paysage au milieu.
03:41 Alors j'espère qu'on pourra continuer à planter, et quand je dis ça, ce n'est pas faute d'envie politique, évidemment, de le faire,
03:49 que ce soit nous, que ce soit notre opposition actuelle.
03:52 Tout le monde a envie de planter plus, ça aurait été bien effectivement qu'on puisse planter à ce rythme-là,
03:58 il y a 10 ans, il y a 15 ans, il y a 20 ans, ça aurait été un plus.
04:02 Mais je ne me fais pas de soucis là-dessus, il y a vraiment une envie de végétaliser pour tout le monde.
04:07 Le souci maintenant, ça va vraiment être la ressource en eau. On vient de passer une année qui a été l'année record de sécheresse,
04:13 et on vit cette année un hiver particulièrement sec, on n'a jamais connu ça.
04:18 Donc effectivement, est-ce qu'on sera limité par rapport à ça ?
04:21 Et nous, il nous faut dès maintenant pouvoir anticiper ces périodes-là,
04:25 et donc dans nos projets maintenant, dans nos gros projets, deux actes, les gros aménagements,
04:30 on regarde pour installer des cuves de récupération d'eau qui vont nous permettre d'utiliser de l'eau
04:35 qui ne soit pas de l'eau des circuits,
04:39 qui seront de toute façon dans quelques années encore plus restreintes qu'ils ne le sont déjà actuellement.
04:45 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]