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Clique Talk, c’est la rencontre entre Al-Hassan Ly et les artistes, penseurs, acteurs qui font bouger la société.

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Transcription
00:00 -Bonjour à tous. Vous regardez "Click talk". Aujourd'hui, on reçoit Annabelle.
00:02 Salut, comment ça va ? -Ça va, et toi ?
00:05 -Ça va, merci.
00:06 Pour commencer, j'aimerais savoir comment tu tombes dans la musique
00:08 et quels sont les artistes qui t'ont marquée.
00:10 -Alors, je tombe dans la musique, déjà...
00:13 J'ai commencé à chanter très très jeune, grâce à mes grandes sœurs,
00:17 qui chantaient très très fort dans la maison,
00:21 et par automatisme, quand t'es petite, t'as envie de faire la même chose
00:23 que tes grandes sœurs ou frères.
00:24 J'ai baigné dedans très rapidement,
00:28 ça a été très instinctif pour moi de chanter, très naturel, bizarrement.
00:33 Et ça fait depuis l'âge de peut-être 5 ans, à peu près.
00:37 Et tous les artistes qui m'ont beaucoup marquée quand j'étais plus jeune,
00:41 ça a toujours été des performeurs.
00:43 J'ai toujours...
00:45 En tout cas, pour la musique française, c'est Edith Piaf
00:48 qui m'a beaucoup scotché.
00:51 Je comprenais pas vraiment ce qu'elle disait,
00:54 ou quand on est plus jeune, on comprend pas vraiment tout ce qui se passe,
00:58 mais je savais que c'était fort.
00:59 Et après, ça a été plus des performeurs américains,
01:02 tels que Beyoncé, Destiny Child...
01:05 -Forcément. -Et voilà.
01:06 -Et du coup, t'as commencé très jeune, tu le dis,
01:09 et à quel moment tu dis "J'ai envie d'être chanteuse" ?
01:12 -Je me dis ça très très jeune.
01:15 Je me souviens pas d'un souvenir précis,
01:18 mais je sais qu'à l'école, déjà, c'était...
01:21 Je sais qu'il y avait pas beaucoup de cours liés à la musique,
01:25 à part les cours à l'école, quand on était en primaire,
01:28 on faisait de la flûte
01:29 et c'était pas vraiment représentatif de la musique.
01:31 Mais tout ce qui était un peu lié à l'art, en tout cas, je performais...
01:35 C'était mon élément, je savais que c'était ça que je voulais faire.
01:39 Je pense que c'était sûr que j'étais dans ma tête chanteuse,
01:42 mais tant qu'on palpe pas, on sait pas si c'est possible.
01:45 Et quand j'étais plus jeune, c'était vraiment inaccessible.
01:47 Donc j'en rêvais.
01:49 Je me disais pas que c'était possible, mais j'en rêvais.
01:51 -Si ce rêve avait pas été accessible,
01:53 tu penses que t'aurais fait quoi de ta vie ?
01:55 -Pas grand-chose.
01:57 Non, non, non.
01:58 J'aurais tout fait pour que ça, elle soit.
02:00 -Donc t'as fait "The Voice" et "La Nouvelle Star".
02:04 Qu'est-ce que ces émissions, elles t'ont apporté,
02:06 que ce soit en positif et en négatif ?
02:08 -En positif, elles m'ont apporté...
02:10 Parce que je commence par positif.
02:13 Elles m'ont apporté déjà une exposition
02:15 que je pense qu'on cherche un peu tous à se faire entendre
02:19 en tant qu'artiste, quand on va dans ce genre de format.
02:22 Et je cherchais un peu à chercher l'expérience scénique,
02:27 parce qu'il y a l'expérience aussi de scène devant les gens,
02:30 mais il y a aussi l'expérience de la télé, qui est toute autre.
02:33 Donc ça te met directement dans le bain.
02:35 Et ce format m'a apporté une confiance en moi,
02:39 même si ça a été des expériences difficiles.
02:41 Pour le coup, j'ai été sans avoir vraiment d'identité, je pense,
02:44 que j'étais pas vraiment mûre
02:45 pour accepter tout ce qui se passait autour de moi.
02:48 Donc c'était pas évident, mais je regrette pas.
02:51 Parce qu'on est exposés très rapidement,
02:54 il y a beaucoup de remarques des jurys
02:58 qui sont parfois difficiles à accepter
03:01 quand on n'est pas construit, finalement.
03:03 Mais j'ai appris que ça a résonné dans ma tête,
03:09 je les ai assimilés, je les ai acceptés,
03:11 et aujourd'hui, je suis toujours là.
03:12 -Donc, quelque part, c'était un peu conditionné pour ta future carrière.
03:15 -Ouais, je pense que c'est ça.
03:17 Ça nous conditionne, ça nous prépare à des éventuelles plates au télé
03:20 ou une exposition, quelque part.
03:22 Parce que je pense qu'on n'a pas le choix d'y échapper, quelque part,
03:26 peut-être à ce genre de format, de télé, en tout cas,
03:29 si on veut que notre projet soit à prême de l'ampleur.
03:34 -C'était il y a quelques années, maintenant.
03:36 Qu'est-ce qui s'est passé dans ta vie depuis ?
03:38 -Depuis, il y a eu des grosses évolutions.
03:39 Je me suis trouvée, on va dire, entre guillemets, en tout cas, musicalement,
03:43 même si je pense que la musique, ça reste une quête
03:47 qui ne se termine jamais.
03:49 Je pense que j'ai su trouver quoi raconter, comment le raconter, surtout.
03:55 Et voilà, je me sens prête.
03:58 Il y a eu beaucoup d'étapes.
04:00 J'ai l'impression d'avoir eu plusieurs vies, un petit peu.
04:03 Mais je suis prête comme jamais.
04:06 -T'as aussi commencé la musique en groupe, dans un trio.
04:08 Qu'est-ce que tu penses que ça t'a apporté pour ta carrière en solo ?
04:11 -Le trio, ça a été une expérience
04:14 très incroyable et très difficile aussi,
04:17 dans le sens où il faut apprendre à trouver sa place.
04:19 Il faut aussi mettre son égo de côté.
04:21 Donc, moi, ça m'a appris ça.
04:22 J'ai pas de problème à faire briller les autres.
04:24 C'est-à-dire que...
04:25 En tout cas, les deux filles avec qui j'étais, Ayéya et Sarah,
04:28 c'est des personnes que j'admire beaucoup,
04:31 donc, déjà par leur voix ou par leur manière d'écrire ou de composer
04:35 ou parce qu'elles sont déjà.
04:37 Et j'ai appris, déjà, à gérer quelque part un groupe.
04:42 Il y a les bons moments comme les mauvais.
04:45 Appris à être à l'écoute.
04:47 Et à l'époque, je me sentais pas capable d'être seule.
04:50 J'avais l'impression d'avoir besoin d'être exposée de cette manière-là,
04:54 en tout cas avec un groupe pour me sentir plus forte,
04:57 alors que je pense que ça m'a servi justement à me dire
05:00 "Je pense que t'es mieux seule,
05:02 t'es prête pour affronter ton projet et de le porter."
05:07 Ça m'a vraiment montré ça.
05:10 Ça m'a aussi beaucoup appris musicalement, l'harmonie, en tout cas.
05:14 C'est vrai que c'est assez unique, ce qu'on vivait,
05:18 dans le sens où j'ai jamais trouvé ça harmoniquement,
05:23 cette symbiose avec des personnes.
05:26 Du coup, j'ai appris musicalement,
05:28 et c'est ça qui est le plus important, je pense.
05:30 -Donc, il y a eu le groupe,
05:31 il y a aussi les Frères Salah qui t'accompagnent depuis le début.
05:34 Quelle place ils occupent dans ta musique ?
05:36 -Les Frères Salah, ils sont déclencheurs de beaucoup de choses.
05:40 Ça a été les premiers à me donner ma chance,
05:43 en tout cas à vouloir travailler avec moi,
05:45 sachant qu'il y a quelques années,
05:46 ça fait à peu près 10 ans qu'on se connaît,
05:49 il n'y avait pas d'univers, j'écrivais pas, je composais pas.
05:53 Donc ils ont toujours tenté des choses,
05:55 ils ont toujours été là me faire des propositions
05:58 pour m'aider à trouver cet univers.
06:00 Et ils m'ont donné ma chance.
06:02 C'est mes frères, ils font partie...
06:04 Ils ont une place très importante au sein de mon projet.
06:07 C'est-à-dire que même si j'ai eu la chance de travailler avec d'autres réalisateurs,
06:11 je reviens toujours vers eux pour avoir leur avis,
06:15 avoir leur point de vue,
06:17 savoir quelles sont leurs tendances en ce moment,
06:20 parce qu'ils évoluent aussi de leur côté,
06:22 parce qu'ils travaillent avec beaucoup d'artistes différents.
06:24 Et c'est une famille, je pourrais pas m'en dissocier aujourd'hui.
06:28 -Il y a aussi Nino Vela et Vincha qu'on retrouve régulièrement.
06:32 Comment tu choisis les artistes avec qui tu t'entoures ?
06:35 -C'est souvent des rencontres,
06:37 on me propose de rencontrer telle personne.
06:41 Moi aussi, j'aime bien solliciter des gens via les réseaux,
06:43 parce que je trouve ça important.
06:45 En tout cas, dans mon processus créatif,
06:48 c'est important que je côtoie plusieurs personnes,
06:51 que ce soit dans l'écriture ou dans la production.
06:53 Et ça m'aide, moi, à grandir et à faire plusieurs choses,
06:58 à devenir un peu plus...
07:01 Comment dire ?
07:02 Un peu plus parfaite dans mon écriture,
07:05 à trouver les bons sillons, le bon chemin.
07:08 Je pense que c'est important de partager dans la musique,
07:11 c'est pour ça que j'en fais de base, mais ça me fait grandir.
07:14 J'ai l'impression de passer un level au-dessus.
07:18 C'est ça qui est intéressant.
07:19 -On va pas essayer de définir ta musique,
07:22 parce que tu fais plein de choses différentes,
07:24 mais j'aimerais savoir dans quel registre tu te plais le plus.
07:26 -C'est difficile de répondre à cette question,
07:31 parce que, comme je te dis, moi, j'ai grandi avec des performeurs.
07:34 Donc quand tu vois Beyoncé, il y a ce truc de showgirl,
07:38 et moi, j'ai beaucoup travaillé ça comme ça.
07:41 Quand j'étais petite, c'était... -La danse, le chant.
07:43 -La danse, le chant,
07:45 taper des high notes pour que ça soit pertinent,
07:48 alors qu'en vrai, je pense qu'on n'a pas forcément besoin
07:51 de chanter fort pour se faire entendre.
07:53 Et j'aime bien, maintenant,
07:56 je me retrouve dans le fait de peut-être plus parler que chanter.
08:00 Et je définirais ma musique
08:02 comme une nouvelle sorte de variété française,
08:04 on va dire une variété française des temps modernes,
08:07 mais c'est un mélange de plein de trucs, de plein de choses,
08:10 de plein d'influences.
08:11 Je pourrais pas le définir, mais il faut.
08:14 -Non, c'est pas forcément besoin de mettre de cases.
08:17 -Je pense qu'il faut changer en tout cas ça,
08:19 de se définir de telle manière,
08:21 parce que même nous, ça prend du temps à s'en rendre compte,
08:25 en tout cas, de ce que c'est, notre musique,
08:28 quand on a grandi dans un cadre où moi, j'écoutais du hip-hop,
08:32 moi, mes parents, ils écoutaient du rock,
08:34 ma grande soeur, elle écoutait du métal,
08:37 mon autre soeur, c'est de la pop anglaise,
08:38 ma mère, du Sega, vu qu'elle est rignonnaise...
08:42 -Des influences riffs, c'est sûr que c'est compliqué.
08:45 -C'est ça qui est cool, je pense,
08:46 c'est d'être nourrie de plein d'influences, de plein de choses.
08:51 -Donc tu parlais de ta famille qui écoutait du hip-hop.
08:54 Toi, au début, on pouvait retrouver des covers sur ta chaîne de Lampal,
08:57 d'Hamsou, encore Stromae.
08:58 -"Je sais déjà ce que la distance entraîne,
09:00 soit c'est la guerre pendant dix ans sans trêve,
09:02 soit je la quitte en lui disant...
09:04 Garde le sourire, plus rien n'écrat,
09:07 tant qu'il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne.
09:11 Nos deux corps pourraient mourir, j'ai déjà fait le deuil,
09:14 maintenant, pas loin de moi, une larme cachée dans l'oeil.
09:18 Notre histoire n'aurait jamais pu finir
09:22 dans le calme et la tendresse."
09:25 -Je veux savoir, déjà, est-ce que t'écoutes beaucoup de rap ?
09:27 -Alors, j'en écoute beaucoup depuis à peu près cinq ans.
09:30 J'avoue que plus jeune, j'écoutais que de la musique anglaise,
09:34 anglophone ou du R'n'B, K-Henry, quoi.
09:39 Parce que c'était ça, mon objectif, je sais pas...
09:43 Les États-Unis, ça m'a toujours fait rêver, le rap américain.
09:46 -C'est toujours le rêve.
09:48 -Et là, comme je te dis, je rentre dans une autre étape
09:51 où je m'intéresse vraiment aux messages
09:54 et à la manière d'écrire, à la manière dont c'est dit,
09:57 et je trouve ça trop stylé.
09:59 Le rap français, pour moi, c'est la variété française,
10:03 c'est la nouvelle variété française.
10:05 -T'écoutes qui, par exemple ?
10:07 -Damso. Toi, tu me citais Lumpal.
10:09 Je sais que j'ai kiffé reprendre ses chansons.
10:13 J'aime Negfeu, il y en a plein.
10:17 Je peux pas citer un artiste préféré dans le rap,
10:19 ou même mon artiste préféré, j'en ai pas.
10:22 C'est indéfinissable.
10:23 -Et dans les années 2000, on retrouvait beaucoup des collabs
10:25 entre les rappeurs et les chanteuses de R'n'B.
10:27 Toi, ça te parle ? T'aimerais faire ça un jour ?
10:29 -Ouais, parce que c'est là d'où je viens, finalement.
10:32 Même si c'est un peu plus...
10:33 Je suis confort en ce moment sur des piano-voix,
10:36 et être... Passer des messages forts,
10:39 qu'il y ait pas beaucoup de production autour,
10:41 mais quand j'entends du groove ou quand j'entends un truc où ça kicke,
10:45 c'est naturel pour moi.
10:47 C'est...
10:48 J'ai déjà entendu ça toute ma vie, donc...
10:52 Ouais, c'est en moi.
10:54 -Donc t'as déjà participé à plusieurs planes de trap,
10:57 notamment celui de Lord Esperanza.
10:59 Et je crois que t'as aussi fait celui de Rim'K.
11:01 -Ouais. -Comment ça se fait ?
11:03 -Rim'K, j'ai eu la chance de travailler avec lui quand j'étais plus jeune,
11:05 parce qu'à partir de...
11:06 À l'âge de 16 ans, du coup, j'ai arrêté les études
11:09 pour pouvoir me concentrer à la musique.
11:12 Et j'ai eu la chance, à l'époque, de rencontrer des producteurs
11:15 qui m'ont fait connaître Cynic, à l'époque,
11:18 Rim'K du 113, AP, tout ça.
11:21 J'ai eu la chance de pouvoir côtoyer ces gens-là,
11:24 côtoyer Vita, à l'époque.
11:27 Enfin voilà, de croiser tout ce beau monde.
11:30 Et j'avais sorti une mixtape, à l'époque, sous un autre nom,
11:33 parce que j'assumais pas mon prénom, je sais pas pourquoi.
11:35 -Et tu nous diras pas, c'était quoi, ton ancien nom ?
11:37 -Bah non !
11:38 Mais on peut le trouver.
11:40 Et à l'époque, j'avais eu la chance de poser sur son album,
11:44 il avait posé sur une mixtape à moi,
11:46 et il m'avait invitée tout naturellement à son "Planète Rap".
11:50 -Quel lourd ! -Donc c'était vraiment marrant
11:51 de se retrouver dans ce contexte-là, avec l'évolution qui s'est passée,
11:55 et trop bien de pouvoir chanter une chanson comme "Lampadair",
11:58 du coup, sur un plateau comme Skyrock, c'est un rêve d'enfant !
12:02 -"J'interprète le regard, les bruits du silence,
12:05 les ombres me parlent, je presse la danse.
12:07 Pourvu que ce soit qu'un cauchemar,
12:10 je n'aurai plus jamais peur du lampadair,
12:12 et toi, et tu, ni la lumière,
12:15 je n'aurai plus peur de rien.
12:17 Ce sera moi, la lumière, peu importe le chemin,
12:21 ce sera moi, la lumière, la lumière."
12:25 -J'aimerais qu'on revienne justement sur tes morceaux à toi.
12:27 Dès les premiers visuels, t'arrives avec quelque chose d'ultra travaillé.
12:31 Est-ce que c'était une volonté pour toi de proposer une telle qualité dès le début ?
12:34 -Oui, naturellement.
12:37 J'ai toujours voulu que visuellement, ça soit aussi fort que la musique,
12:41 parce que pour moi, c'est trop important d'être défini visuellement déjà,
12:46 et qu'il y ait du fond aussi dans l'image autant que dans la musique.
12:50 Pour moi, c'est un kiff de m'habiller de telle manière,
12:53 de raconter une histoire, où on laisse des intrigues
12:56 et que les gens se fassent leur propre avis.
13:00 C'est important.
13:02 J'ai mon ami avec qui je travaille, qui s'appelle Auréal Brune,
13:05 qui s'occupe beaucoup de mon image et des photos,
13:08 qui m'a beaucoup révélée en image, mais ça, ça a été un travail depuis des années.
13:12 Et on voit des tableaux, comme de la peinture.
13:15 On aimerait que ça ressorte comme ça, que ça soit poétique.
13:18 C'est ça, notre principal objectif à chaque fois.
13:22 On n'aime pas ce qui est simple, bizarrement,
13:23 alors qu'on a fait des tableaux plus simples,
13:25 mais je pense avoir la force de pouvoir me raconter une histoire
13:30 de par mon être, simplement.
13:33 Donc c'est cool.
13:35 Mais l'évolution, en tout cas, de l'image, ça prend du temps,
13:40 c'est beaucoup de travail, penser à des choses,
13:43 et j'espère qu'on aura la capacité de faire grandir cette image-là,
13:47 puisqu'on a beaucoup d'ambition.
13:49 Et c'est important, en tout cas. C'est trop important, l'image.
13:52 Moi, c'est ce qui me touche avant tout.
13:54 -J'ai sûrement remarqué que dans les clips,
13:57 l'atmosphère est généralement assez sombre.
13:59 Est-ce que c'est volontaire ou pas du tout ?
14:01 -C'est volontaire.
14:02 C'est volontaire parce que moi, je me bats au quotidien
14:05 avec, du coup, deux personnages.
14:08 C'est-à-dire qu'il y a ce côté un peu sombre que j'aime,
14:11 mélancolique, que j'essaie de retranscrire dans la musique, avant tout,
14:15 parce que moi, c'est mon exutoire, finalement.
14:17 J'ai cette chance de pouvoir, du coup, faire de la musique
14:21 pour me délivrer de certaines choses,
14:23 mais du coup, je vais pas faire semblant d'aller bien pour plaire aux gens.
14:26 Donc, dans l'image, je vais le montrer.
14:29 Je veux pas aller faire un contre-pied, quoi.
14:31 -OK, je vois. On va parler du morceau "Lampadaire",
14:33 qui traite du harcèlement de rue.
14:35 -"Après la fête, il faut bien rentrer, obligé de me faire accompagner
14:39 comme si j'étais un enfant, il a disparu, l'enfant.
14:42 Obligé de cacher vernis, maquillage, de cacher mon corps,
14:45 de capricher mon visage comme si c'était un message,
14:48 comme si c'était un outrage."
14:50 -Comment, toi, t'as réussi à un peu combattre ça
14:53 et comment est venue l'idée de faire ce morceau ?
14:55 -Je combats ça au quotidien.
14:58 J'ai pas trouvé les réponses,
15:00 mais je me dis qu'en lançant une bouteille à la mer,
15:02 peut-être que, en tout cas, je trouverais...
15:04 Mon but, c'était peut-être de trouver des personnes à qui ça arrivait,
15:06 puisque pendant longtemps, je marche dans la rue,
15:09 parfois j'ai l'impression d'être folle,
15:10 de penser qu'il va m'arriver quelque chose, alors que pas forcément.
15:14 Mais je sais que cette anxiété vient pas de nulle part.
15:17 Je pense que c'est...
15:20 Comment dire ?
15:21 C'est un truc qui arrive beaucoup...
15:23 C'est une chose qui arrive beaucoup à la gente féminine, malheureusement.
15:26 Et j'avais ce besoin de l'exprimer
15:29 pour savoir s'il y avait des gens qui vivaient ça.
15:33 Et c'est tombé...
15:35 C'est tombé juste.
15:36 Et à deux bases, c'est parti d'une image d'un gif que j'ai vu,
15:39 qui était...
15:41 C'était un abribus, avec un lampadaire qui notait,
15:46 mais une lumière qui, finalement...
15:48 Des conditions un peu... -Sombres.
15:51 -Mal à l'aise. On est mal à l'aise quand on voit cette image.
15:55 Et j'ai eu le réflexe d'aller regarder les commentaires des gens,
15:59 et c'était vraiment ma hantise, horrible...
16:04 Ça parlait directement aux femmes, en fait.
16:07 Et je voyais que les hommes, un lampadaire,
16:09 juste un abribus, quoi.
16:12 Souvent, les personnes ne se mettent pas à notre place.
16:15 Donc j'ai voulu imager un maximum avec Vinchak,
16:19 avec qui on a composé la chanson,
16:21 rentrer dans les détails de la peur et du stress qu'on peut vivre à ce moment-là.
16:26 Et c'était très facile de le raconter.
16:29 Mais le but, c'était vraiment de mettre en scène ça,
16:33 la peur et le stress de ces conditions.
16:36 -Malheureusement, c'est quelque chose qui touche quasiment toutes les femmes.
16:39 Toi, t'as reçu des messages de personnes qui disaient
16:41 que, justement, le morceau les avait beaucoup aidées.
16:44 Est-ce que tu te rends compte de la portée
16:45 et de l'impact que la musique peut avoir sur les gens ?
16:47 -Je m'en rendais compte, avant.
16:50 Mais c'est vrai qu'avec le lampadaire,
16:52 je me suis vraiment dit...
16:54 Tu peux être un porte-parole.
16:56 Tu as la chance de pouvoir porter différents messages.
17:00 Maintenant, il faut l'utiliser à bon escient.
17:02 Et le but, c'est aussi de révéler la vérité.
17:05 Je pense que c'est mon but premier.
17:08 Mais c'est aussi...
17:10 J'ai toujours voulu faire de la musique aussi pour aider les gens,
17:14 parce que ça m'a beaucoup aidée.
17:15 Ça passe avant tout par ce que je ressens, finalement.
17:18 Et je me suis dit...
17:20 On va essayer d'aider les autres, maintenant, avec différents messages,
17:26 mais aussi des trucs personnels,
17:27 puisque de toute façon, ce qu'on vit, ça peut aussi aider les autres.
17:30 Mais voilà, mon but, c'est ça.
17:33 Mon but, c'est pas de faire un buzz ou quoi que ce soit,
17:37 de surfer sur une tendance,
17:39 parce que j'ai reçu des messages comme ça et ça m'a fait un peu de peine.
17:43 Parce que c'est vraiment un cas...
17:47 Ça nous arrive vraiment.
17:48 Même si c'est minime pour vous,
17:51 ça arrive à beaucoup de femmes et beaucoup d'hommes aussi, sûrement.
17:54 Donc voilà.
17:57 Moi, j'aimerais que, dans tous les cas, ça reste positif,
18:01 qu'on trouve peut-être des solutions.
18:03 C'est mon but.
18:05 -Je parlais tout à l'heure des performeuses qui t'ont influencée.
18:08 Toi, je fais beaucoup de live sessions,
18:10 et j'ai l'impression que c'est un exercice que t'apprécies beaucoup.
18:13 Est-ce que tu préfères le studio ou la scène ?
18:15 -C'est dur de choisir.
18:18 Mais c'est tellement deux moods différents pour moi.
18:21 Mais la scène, moi, je suis encore...
18:24 Aujourd'hui, je peux dire que je suis un peu terrorisée parfois encore.
18:27 -Ah ouais ? -Ouais, parce que...
18:29 On chante nos chansons, on chante ce qu'on vit,
18:32 ça prend forme, ça fait énormément de bien.
18:35 Mais cette appréhension de comment les gens vont recevoir mes messages
18:39 ou comment... Est-ce qu'ils vont aimer ?
18:41 Je suis encore dans cette période où je me pose des questions.
18:44 Mais là, il y a pas longtemps, j'ai fait une date aux étoiles,
18:47 j'ai eu un accueil incroyable.
18:49 Donc je dirais la scène, c'est vraiment la consécration, tu vois ?
18:53 Mais le moment où on crée, c'est hyper intéressant,
18:56 donc je peux pas choisir entre les deux.
18:58 Mais ouais, j'aime les deux, je peux pas...
19:01 C'est trop dur, ce que tu me demandes.
19:02 -Tu parlais de ta date aux étoiles.
19:05 Justement, toi, t'as fait pas mal de premières parties,
19:08 on va revenir dessus,
19:09 mais qu'est-ce que ça fait de chanter ses chansons devant son propre public ?
19:12 -Déjà, c'est...
19:15 Tu sens que les gens sont vraiment attentifs.
19:17 Bon, pas qu'en première partie, ils le sont pas,
19:19 mais les gens ne viennent pas pour moi, en première partie.
19:23 Là, de dire que tant de gens ont pris un billet
19:27 pour venir écouter mes chansons,
19:28 il y a un temps d'adaptation quand même de...
19:30 "Waouh, bon, vous êtes beaucoup, là !"
19:33 Et de les entendre chanter, c'est...
19:36 C'est un pied énorme.
19:39 Je sais pas comment t'expliquer ça.
19:41 C'est incroyable et ça me pousse encore plus à me dire
19:45 "Mais t'es faite pour ça !"
19:47 Et je vois que les sujets que j'aborde, en tout cas,
19:51 ça touche les gens.
19:52 Je vois des gens parfois pleurer.
19:55 C'est hyper déstabilisant,
19:57 mais c'est que ça reste très positif.
20:00 C'est trop trop cool.
20:02 C'est trop cool.
20:04 Je me rends compte que j'ai pas fait tout ça pour rien.
20:07 Il y a vraiment un truc où...
20:09 Ça y est, tu peux y arriver, on peut tous...
20:13 Tu voulais partager, t'en prends conscience vraiment sur scène.
20:17 Donc, t'as eu ta date, mais avant ça, tu faisais les premières parties,
20:19 notamment Mad Pokora, Aya, Camille Leloup...
20:22 - Mad Pokora, j'ai pas fait... - Tu vas faire la Défense Arena.
20:24 Je vais pas s'apprendre à partir le 17 juin à Lille, au stade.
20:28 Justement, on peut trouver que c'est un exercice ingrat,
20:31 parfois, les premières parties.
20:32 Comment t'arrives à gérer ça ?
20:34 Je gère ça...
20:35 Moi, je suis angoissée...
20:37 C'est acté, c'est accepté.
20:39 C'est accepté.
20:42 Mais, bizarrement,
20:45 les grosses scènes, moi, ça me fait kiffer.
20:48 Genre, mon kiff, c'est...
20:49 Si je pouvais remplir des stades...
20:51 - Ah ouais ? - Je sais pas, je kiffe ça.
20:54 Et je pense que c'est dû aussi au fait d'avoir travaillé avec Matt.
20:58 Je sais que ça m'a fait kiffer les Zéniths, parce que c'est énorme.
21:02 Je sais pas, c'est énorme, je peux même pas te définir ce que ça me fait,
21:07 mais de voir autant de gens heureux, ça fait du bien.
21:13 Donc, à terme, j'aimerais faire ça, remplir des grandes salles.
21:17 Et cet exercice de première partie,
21:20 pour moi, quand tu fais des premières parties comme ça,
21:21 tu peux tout faire après, en fait.
21:22 Ça t'entraîne à t'exprimer, tout simplement.
21:27 Donc je suis très chanceuse, déjà, d'avoir pu faire tout ça.
21:31 Je dois remercier, d'ailleurs.
21:33 Je sais pas si ils regarderont ça.
21:34 C'est eux, à chaque fois, qui viennent te demander comment ça se passe ?
21:37 Ouais. En tout cas, Slimane, c'est mon meilleur ami,
21:40 donc il le fait pas juste parce que je suis sa meilleure amie.
21:43 Il le fait parce qu'il croit en moi.
21:45 Je sais que quand il me propose quelque chose,
21:47 il fait pas la charité, quoi.
21:49 C'est parce qu'il croit en moi.
21:51 Donc je réalise que j'ai beaucoup de chance
21:56 d'être entourée de gens comme eux
21:59 et que ça a été toujours cool de travailler ensemble,
22:02 que ce soit pour leur projet ou mon projet.
22:04 C'est naturel, du coup. Et c'est trop cool.
22:08 -Parce que du coup,
22:09 t'es beaucoup sollicité par d'autres artistes pour leurs projets.
22:12 Est-ce que, pour toi, c'est une reconnaissance d'être rappelée
22:14 par des artistes qui ont parfois plus d'expérience ou plus de renommée ?
22:18 -Carrément, parce que moi, je me dis que dans chaque situation,
22:20 il y a quelque chose à apprendre.
22:21 Donc si j'avais pas fait tout ça,
22:22 si j'avais pas eu la chance de travailler avec ces artistes-là,
22:25 je m'en sortirais pas aujourd'hui.
22:27 Donc c'est trop cool d'avoir croisé la route
22:31 et de voir leur ascension, de voir comment ça se passe,
22:33 parce que dans le milieu de la musique,
22:35 il y a beaucoup de choses à apprendre aussi.
22:37 Donc c'est bien d'être conscient
22:40 et de voir comment ça se passe sur scène,
22:42 de voir comment se déroule une tournée.
22:44 Il y a plein de choses qu'il faut apprendre, je pense.
22:46 Et d'être passée par là,
22:47 moi, j'ai l'impression d'avoir passé une formation depuis toutes ces années.
22:50 Et je kifferais même refaire des tournées avec d'autres personnes.
22:56 Après, là, il faut que je me priorise, parce que...
22:58 -C'est sûr. -Il est temps.
23:00 Mais c'est un kiff.
23:02 C'est un kiff de faire briller les gens, moi, je trouve.
23:03 -T'as un morceau qui s'appelle "Faussemblant".
23:06 *-Allez, viens, viens, on se barre,
23:09 de tous ces faux semblants,
23:12 prenons de l'élan.
23:14 Allez, viens, viens, on part,
23:19 à s'arrêter les choses qui dérangent.
23:21 Je n'ai plus le temps.
23:23 Moi, je n'ai plus le temps.
23:27 Oui, j'ai trouvé le temps.
23:29 Moi, je n'ai plus le temps.
23:31 Oui, j'ai trouvé le temps.
23:34 -J'ai vu qu'il avait été repris dans une émission au Danemark,
23:37 un concours de chant.
23:38 Qu'est-ce que ça te fait ? -Non, mais ça,
23:40 quand j'ai vu ça,
23:42 je me suis dit que la musique, ça peut vraiment traverser les frontières.
23:46 De voir qu'en plus, la personne ne parle pas français,
23:49 qu'elle l'a reprise vraiment à sa manière,
23:50 ça m'a touchée énormément.
23:52 J'étais choquée.
23:54 Je me suis dit "Comment ça, au Danemark ?"
23:55 C'est dingue. J'ai trop kiffé.
23:57 -Et comme tous les artistes sont présents sur les réseaux sociaux,
24:01 est-ce que tu t'en sers uniquement pour communiquer
24:03 ou est-ce que c'est vraiment un outil
24:05 qui te permet de te divertir et d'échanger avec les gens ?
24:08 -Les deux.
24:10 Les deux, je sais que c'est devenu un mode de vie,
24:13 parce que je pense qu'il faut montrer une partie de soi sur les réseaux,
24:18 être le plus honnête possible.
24:21 Et moi, j'essaie en tout cas que ça me ressemble.
24:26 Si je croise des gens, j'ai pas envie de montrer...
24:30 -Quelque chose qui n'est pas toi.
24:32 -Ouais, je sais pas, j'ai envie d'être authentique.
24:34 Après, je m'en sers comme un outil, mais je suis pas tout le temps...
24:37 Si j'ai pas envie, j'ai pas envie. Je vais pas me forcer.
24:40 Ça, c'est la clé, il faut pas se forcer.
24:43 Et j'aime bien communiquer, j'aime bien répondre aux gens,
24:46 parce que je trouve que c'est la moindre des choses.
24:47 En tout cas, quand je peux répondre à tous les messages, je le fais.
24:51 Et c'est vraiment rentrer dans un mode de vie, clairement.
24:56 -Tu disais que, justement, sur les réseaux, t'essayes d'être authentique.
24:59 Dans ta musique, tu parles de plein de thèmes,
25:01 les insomnies, les doutes, les questions qu'on se pose en grandissant.
25:04 Comment t'arrives à aborder des thèmes qui te touchent personnellement
25:07 pour qu'ils soient partagés à un grand nombre de personnes ?
25:10 -J'y arrive parce que je pense que c'est bien de raconter son histoire,
25:14 déjà en tant que chanteur ou chanteuse,
25:17 parce qu'au moins, ils vont vraiment savoir qui je suis,
25:21 et il faut que ça me touche, moi,
25:22 donc il faut forcément que je raconte des choses que j'ai vécues
25:25 ou que j'ai vues dans mon entourage.
25:28 Je pense que se raconter, moi, ça me fait du bien.
25:32 Après, l'exposer, c'est autre chose, tu vois.
25:36 C'est toujours difficile,
25:38 parce que je pense que tu te dis qu'il va y avoir un jugement, parfois,
25:42 mais ça, c'est accepter.
25:44 En vrai, quand je compose ou quand j'écris, je me dis...
25:48 Je me fais kiffer, c'est le principal.
25:51 C'est tout.
25:52 Et après, j'espère que...
25:53 Mon but, c'est de le partager, mais si les gens n'aiment pas,
25:57 je m'en fous un peu.
25:58 -T'en kiffes ? -Ouais, en fait.
26:00 Je me dis qu'il faut se faire kiffer dans la vie.
26:02 Moi, j'ai choisi de faire de la musique,
26:04 donc à la base, c'est parce que je kiffe à faire.
26:06 Les jugements, c'est toujours...
26:09 T'as un peu de pression quand tu sors un titre, toujours,
26:12 mais quand je l'ai fait, j'ai kiffé,
26:13 donc je pense que les gens, en tout cas, commencent à le ressentir.
26:17 Voilà.
26:18 -Est-ce que t'écris toute seule,
26:19 et t'écris chez toi ou au studio, plutôt ?
26:21 -J'ai pas de conditions.
26:24 Je le fais quand je le ressens.
26:26 Je vais souvent écrire des bouts de phrases, parfois sur mon téléphone,
26:29 noter des thèmes parce que là, ça me vient.
26:31 C'est vachement improvisé.
26:32 Je suis pas la seule sur mon lit à écrire sur un carnet.
26:35 J'écris pas sur un carnet !
26:38 Parfois, je compose souvent en voiture.
26:41 En voiture, bizarrement, ça m'inspire beaucoup de rouler
26:44 et de... Je vois le paysage, je sais pas, ça m'inspire.
26:47 Je fais des top lines, j'enregistre, j'écris des trucs...
26:51 J'écris en conduisant, c'est le fait, ça se fait pas.
26:53 -On va le faire.
26:55 -Mais j'ai pas de format.
26:58 -Dans le morceau "Soleil", tu dis "Devenir une femme, c'est pas facile".
27:01 -Plus le temps passe, moins je veux grandir,
27:03 plus je vois ma vie qui se défile.
27:05 L'insouciance, faudra en sortir.
27:06 Devenir une femme, c'est pas facile.
27:08 Devenir une femme, c'est pas écrit, ni dans les yeux, ni dans les livres.
27:11 Y a pas d'étoiles au-dessus de mon lit, c'est rien qu'un plafond dans Paris.
27:15 Je suis pas chez moi, je suis en transit.
27:17 Je passe ma vie à me chercher.
27:18 J'ai trop d'envie, ça va trop vite.
27:20 Le temps, j'en ai jamais assez.
27:23 Assez, assez, assez !
27:28 -Tu parles beaucoup de comment on se construit en tant que jeune femme
27:31 pour devenir une adulte.
27:33 À quel point le chemin, il a été long pour toi ?
27:35 Et est-ce que tu penses être arrivée, être devenue la personne que tu voulais être ?
27:39 -Le chemin, il est à vivre.
27:43 Je suis une femme, mais je suis encore une enfant sur plein de trucs.
27:45 C'est pour ça que je le dis.
27:47 C'est que j'en ai vraiment pris conscience à ce moment-là,
27:49 où on faisait la chanson.
27:51 Moi, j'en ai pris conscience que là,
27:53 parce qu'il y a certains événements qui arrivent dans ta vie,
27:56 et tu vieillis, et voilà.
27:59 Mais je pense que d'être une femme, ça sera toujours difficile.
28:04 En tout cas, je suis moins dure avec moi-même sur plein de trucs,
28:08 et je vois qu'on a plus de moyens en tant que femme de l'exprimer,
28:14 en tout cas ce qui va pas.
28:15 Mais j'en suis consciente que ça sera pas facile.
28:18 C'est déjà une grande victoire.
28:21 -Ça fait un moment que tu sors des singles.
28:24 Logiquement, la suite, c'est de sortir un projet.
28:27 Qu'est-ce qu'on pourra retrouver dessus ?
28:29 -On pourra toujours retrouver de l'authenticité de moi,
28:32 beaucoup de mélancolie, beaucoup d'espoir.
28:35 Parce que, comme je te dis,
28:36 ce que je veux véhiculer déjà de base,
28:38 OK, il y a du sombre, tu vois,
28:40 mais c'est une vérité avec une évolution, en tout cas.
28:43 Donc on pourra retrouver plusieurs influences, plusieurs...
28:46 Je peux pas vraiment définir parfaitement mon projet.
28:49 Je pense que c'est quand tu l'écoutes que toi, tu vas te faire ton propre avis.
28:58 Mais tout ce que je sais, c'est qu'il y aura une vérité, quoi,
29:01 dans cet album.
29:02 -On peut pas avoir une idée de la date ?
29:05 -Non.
29:06 Mais j'espère pour la fin de l'année.
29:08 Au moins, je te donne une petite info.
29:10 -C'est déjà ça.
29:11 Malheureusement, on est déjà à la fin de l'interview.
29:13 Déjà, j'aimerais savoir qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour la suite
29:15 et est-ce que tu pourrais poser une question aux internautes
29:18 et ils répondront en commentaire ?
29:20 -Ce qu'on peut me souhaiter, c'est de continuer à faire de la musique,
29:22 tout simplement,
29:24 et de propager des bonnes ondes, tout simplement,
29:28 et faire des scènes aussi, plein de scènes.
29:30 Mais voilà, c'est tout.
29:32 Je sais pas quoi dire d'autre.
29:34 -C'est déjà bien.
29:35 -Et du coup, qu'est-ce que je poserais comme question ?
29:38 Je sais pas.
29:40 J'aimerais vous demander comment on fait pour briller,
29:43 pour assumer ce qu'on est.
29:46 Comment on fait au quotidien ?
29:47 -Merci beaucoup, Annabelle. -Merci à toi.
29:50 -Nickel.
29:51 ...

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