Roland-Garros 2023 - Fiona Ferro : "On peut dire que c'est une renaissance et je me suis prouvée que j'étais capable"
Fiona Ferro retrouve son tennis Après avoir écarté l'Espagnole Jessica Bouzas Maneiro puis la Brésilienne Carolina Alves, la Frenchie a fait craquer l'Australienne Jaimee Fourlis, 6-3, 2-6, 6-4. Déjà sortie des qualifs en 2016, Fiona Ferro connaissait la recette et a pu récidiver, malgré 51 fautes directes. Contraint de faire un break en 2022 et de retour en début d'année, la Tricolore semble retrouver ses meilleures sensations. Peut-être de quoi rêver dans le grand tableau de Roland...
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00:00 On dit souvent que le tennis est un sport individuel, alors qu'il n'est jamais plus beau que quand il est collectif.
00:09 BNP Paribas, fidèle au tennis de demain depuis 50 ans.
00:14 Ça fait super plaisir, je suis passée par beaucoup d'émotions ces derniers mois, pas forcément hyper positives.
00:21 Si on m'avait dit que j'allais être là aujourd'hui et me qualifier pour le tableau final de Roland, j'aurais signé tout de suite.
00:25 Aujourd'hui c'est un gros combat, j'ai joué une adversaire qui était très accrocheuse, qui ne m'a pas donné grand chose.
00:31 J'ai assez bien débuté, je n'étais pas trop tendue, j'arrivais bien à construire mes points.
00:37 Sur sa ligne, elle était assez solide, assez forte, donc j'essayais de l'emmener dans un combat avec plus de trajectoire.
00:42 Puis au deuxième set, j'ai un peu perdu le fil du match, je me suis mise à forcer beaucoup, à essayer de faire les points en deux frappes.
00:48 Au troisième, j'ai vraiment réussi à me remettre dedans, lui proposer un combat sur tous les points.
00:55 Je suis hyper heureuse d'avoir réussi à le faire du début du troisième set jusqu'à la fin.
01:00 Qu'est-ce que vous ressentez au fond de vous ? Qu'est-ce que ça représente tout ça ?
01:03 C'est beaucoup de bonheur, surtout de pouvoir le partager avec ma famille, mes amis, qui savent par quoi je suis passée ces derniers mois,
01:11 parce qu'ils faisaient aussi partie du truc, et de partager ici avec le public. C'est à la maison, j'habite juste à côté.
01:18 Donc c'est beaucoup d'émotions positives.
01:22 C'est du renouveau ?
01:24 Oui, c'est un peu une renaissance.
01:26 Est-ce que dans cette renaissance, tu te sens aidée ou un peu parfois livrée à toi-même ?
01:32 Je pense notamment au fait que tu n'as pas eu de Walker Grand Abo ici, ce qui peut être discutable.
01:37 Je me sens soutenue et aidée par la FED. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre au niveau des Walkard quand ce n'était pas encore sorti.
01:46 Je pense qu'il me manquait quelques matchs de référence contre des joueuses dans le top 100 pour pouvoir obtenir cette invitation pour le tableau final.
01:54 Mais quand je ne l'ai pas eu, je n'étais pas déçue. Je ne me suis pas dit que c'est injuste, j'aurais dû l'avoir.
02:00 On était quand même pas mal de filles à pouvoir la mériter. Je me suis dit que c'était une bonne opportunité de pouvoir jouer ces qualifications.
02:10 Quel est l'autre type d'aide que tu reçois de la part de la FED ?
02:14 Je m'entraîne avec Pierre Mazinck et Eric Winogradski.
02:19 Je me sens bien entourée et soutenue par les structures et les entraîneurs. C'est l'essentiel pour pouvoir être capable de jouer sur le circuit à ce niveau-là.
02:31 Si vous deviez situer votre niveau aujourd'hui, au moment de rentrer dans ce grand tableau ?
02:35 Je pense que j'ai des très bons passages. Au niveau du classement, je ne saurais pas forcément vous dire.
02:41 Mais sur certains passages, j'ai le même niveau que quand j'étais dans le top 50.
02:46 Après, je pense que quand j'étais dans le top 50, j'étais plus stable et il y avait moins d'écart de niveau de jeu entre ce que je pouvais faire au cours d'un match.
02:54 Il y avait Lucas qui t'a encouragée, qui t'a soutenue. Il y a forcément des bonnes végétations sur ce tour pour les Français.
03:02 Est-ce que tu l'as vu jouer hier aussi ? Est-ce qu'il y a une complicité qui est née au fil de ces qualifications ?
03:08 Je pense qu'on se connaissait déjà assez bien. J'ai regardé le match chez moi avec une amie hier. Je ne voulais pas trop gaspiller d'énergie et rester au stade.
03:17 J'étais hyper émue aussi quand il a gagné. C'est trop bien. On a le même entraîneur.
03:22 C'est génial de voir que lui aussi repart sur une dynamique très positive. C'est super inspirant.
03:29 Moi, ça m'a donné envie de faire comme lui.
03:33 Tu es passée par des choses très graves. Est-ce que ça t'a apporté une forme de relâchement sur le cours en te disant que ce n'est qu'une balle de break et qu'il y a des choses plus graves dans la vie ?
03:45 Oui, c'est sûr que j'ai essayé de relativiser. Des fois, je peux être assez dure envers moi-même et me frustrer assez vite.
03:51 J'essayais de me dire que c'est que du tennis et que rater un coup droit, deux coups droits, même dix coups droits, ce n'est pas si grave.
03:58 Pour parler de renaissance, ce calife, ça referme une page très compliquée. C'est une forme de nouveau départ ?
04:05 Pour moi, c'était aussi important de me prouver à moi-même et un peu aux autres aussi que j'étais capable de rejouer au tennis à ce niveau-là, d'enchaîner les matchs de haut niveau.
04:17 On peut dire que c'est une renaissance.
04:21 Il y aura au moins une Française qui aura passé les qualifs, lui, à titre perso, ça vous fait plaisir, sur le plan sportif, de vous dire qu'on est encore là ?
04:31 C'est toujours bien quand on est les derniers à rester. C'est un peu comme quand on commence un tournoi et qu'à la fin du tournoi, il n'y a plus personne parce que c'est la finale et on n'est que deux.
04:40 Là, ce n'est pas le cas. J'aimerais bien que ça puisse l'être. C'est une satisfaction.
04:46 Avec le respect de Mallorque, ce ne sera pas tout à fait le même jeu ?
04:52 Non, avec quelques zéros en plus !
04:57 C'est un sujet qu'on retourne 400, financièrement, tu te retrouves vite dans la galère, même après avoir gagné des 8e en grand chelon ?
05:04 Il ne faut pas rester trop longtemps à 400e. Si on reste 6 mois, un an, ça va, mais si on y reste 3 ans, ça devient tout de suite plus compliqué.
05:11 Parce qu'on paie tous les frais, que ce soit pour l'entraîneur, l'hôtel, les avions.
05:16 Toutes les semaines que j'ai faites, depuis le début de l'année, j'ai perdu de l'argent.
05:19 À part, j'ai été en finale d'un Challenger en Suisse où je n'ai pas perdu d'argent, mais sinon, toutes les autres semaines, j'étais en négatif.
05:26 Le soutien du public, qui était là tout le temps, ça doit vraiment faire plaisir de recevoir tous ces retours positifs.
05:33 Il y a beaucoup de gens que je connais. Il y a ma famille qui est là, mes amis, les entraîneurs, que ce soit les anciens ou les actuels de la FED.
05:43 Il n'y a pas meilleur endroit pour partager ces émotions. C'est pour ça qu'on aime tous tant en roulant.
05:49 Le Sucours 14 qui reste très particulier.
05:52 J'adore. La première fois que j'avais joué là, c'était en 2018. J'avais gagné mon premier tour contre une Allemande qui s'appelait Witoft, qui arrêtait le tennis maintenant.
06:00 Je l'ai dégoûté. J'adore ce cours. Ça fait petite arène. Ça résonne un peu. J'espère pouvoir rejouer des matchs là-bas.
06:11 Merci.