• l’année dernière
A l’affiche du nouveau film de Catherine Breillat « L’Eté dernier » présenté en compétition officielle, Léa Drucker est à la fois troublante et bouleversante dans le rôle d’une avocate qui tombe sous le charme du fils de son compagnon. Remportera-t-elle le prix d’interprétation ? Interview.

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Transcription
00:00 En tout cas, on réfléchit deux fois avant de dire oui, après la lecture de scénario,
00:11 parce qu'il est très complexe et en même temps, il m'a plu tout de suite, il m'a
00:15 transporté.
00:16 Mais c'est vrai que je me suis posé plein de questions qui étaient des questions de
00:21 moi, qui étaient très personnelles et qui étaient de "est-ce que je vais y arriver
00:26 etc. et il y a quelque chose d'un peu dangereux dans ce scénario et de mystérieux.
00:30 Et c'est vrai que je me suis dit, il ne faut pas que je cède à ma peur, à ma culpabilité,
00:38 à mes appréhensions, parce que je trouvais qu'il y avait un sujet.
00:40 Et connaissant les films de Catherine Breillat, je me disais, je comprends pourquoi Sahid Ben
00:44 Saïd, le producteur, est allé la chercher.
00:45 Il y avait un sujet, je trouve, qu'elle allait forcément traiter avec une grande
00:50 complexité et beaucoup de cinéma.
00:54 Donc c'était très attirant.
00:55 Je ne suis pas sûre d'avoir tourné un film transgressif, en tout cas j'ai tourné
01:02 un film qui parle d'une relation transgressive.
01:04 Je trouve que la façon dont Catherine filme les scènes intimes, qui ont été les scènes
01:08 les plus difficiles pour ce film, je trouve qu'elle a eu des parties prises de mise en
01:13 scène, qui pour moi ne sont pas transgressives.
01:16 Qui racontent évidemment une grande intimité, mais qui sont de l'ordre de quelque chose
01:22 de mystère, d'une rencontre qui est une rencontre interdite.
01:28 C'est ce qu'elle m'avait dit en préparation, parce que c'est les premières questions
01:34 que j'ai posées.
01:35 Je lui ai dit, voilà, moi je connais mes limites, donc comment vous voulez tourner ?
01:38 Et elle était très précise dans sa façon d'expliquer les plans tels qu'elle voulait
01:43 les tourner, comment ça allait être dessiné.
01:45 Et donc on a préparé ça, on a répété ça.
01:48 On n'a jamais été abandonnés dans quelque chose de flou qui nous aurait mis dans un
01:54 embarras.
01:55 Et à chaque scène raconte quelque chose, et on était bien conscients, Samuel Kircher
01:59 et moi, que chaque scène faisait avancer aussi la narration, le récit et la transformation
02:05 de ces personnages.
02:06 Il se trouve que de tourner entre guillemets avec des débutants, c'est-à-dire avec des
02:11 très jeunes acteurs, je l'ai beaucoup expérimenté ces dernières années.
02:15 Et j'ai appris à chaque fois énormément avec eux parce que les jeunes acteurs, ils
02:21 ont un instinct souvent que nous, on met des années à retrouver quand on est des acteurs
02:28 plus mûrs.
02:29 Ils ont quelque chose de Samuel extraordinaire, il avait une façon de plonger, d'intégrer
02:36 les scènes avec une grande intelligence.
02:38 Et en fait, je prenais beaucoup de lui, je me reposais aussi beaucoup sur lui.
02:43 C'était ça qui était fou, parce que j'avais énormément d'appréhension, parce que moi
02:48 je suis très pudique, lui aussi, mais je me disais comment on va aborder ça.
02:52 Je suis très maternelle, il fallait vraiment que je mette tout ça de côté pour pouvoir
02:56 travailler avec lui et qu'on soit tous les deux confortables.
03:01 Je le trouve absolument merveilleux, donc c'était facile de travailler avec lui.
03:08 Il y a eu des choses très fortes ici, déjà l'année dernière avec Lucas Dont et Eden
03:13 Dambrin, Gustave Devel et Emilie Dequenne avec Klaus.
03:16 C'était vraiment très bouleversant.
03:20 Mais j'ai un souvenir qui me revient souvent ici, c'est la première fois que je suis
03:24 venue à Cannes et que j'étais sur la croisette, j'étais comédienne pour les
03:27 talents Cannes de la Dami et j'attendais devant la tente de la Dami et j'étais arrivée
03:32 très en avance parce que je ne voulais pas être en retard.
03:34 Il y avait une dame qui était assise là, donc on s'observait, moi je l'observais
03:38 puisque c'était Nina Simone qui attendait, il y avait un documentaire qui était projeté
03:42 sur elle, elle était toute seule sur la croisette.
03:44 Donc la première impression de Cannes, c'est Nina Simone, ce qui n'est pas rien.
03:47 *Bruit de pet*
03:49 [Bruit de bébé qui pleure]

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