Sa candidature à la présidentielle, son état de santé, la présence des mercenaires russes de Wagner en Afrique… Ali Bongo Ondimba, le chef de l’État gabonais, a accordé un entretien exclusif à Jeune Afrique.
Marwane Ben Yahmed, directeur de la publication de Jeune Afrique, revient au micro de RFI sur la teneur de cette interview, à découvrir en intégralité dans le numéro de ce mois de juin 2023 de Jeune Afrique, et sur notre site.
Marwane Ben Yahmed, directeur de la publication de Jeune Afrique, revient au micro de RFI sur la teneur de cette interview, à découvrir en intégralité dans le numéro de ce mois de juin 2023 de Jeune Afrique, et sur notre site.
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00:00 Marwan Ben Yamed, bonjour.
00:02 Cette semaine dans Jeune Afrique, Ali Bongo on d'imba avec une nouvelle interview que
00:06 vous proposez à vos lecteurs du président gabonais.
00:09 Après 14 ans de pouvoir, il vous fait part de sa volonté de faire profiter ses compatriotes
00:15 de son expérience.
00:17 Autrement dit, si c'est bien le français que je parle, il est candidat à la prochaine
00:20 élection présidentielle, non ?
00:21 C'est indéniable.
00:22 Il ne le dit pas clairement dans l'entretien.
00:24 Il préfère attendre le dernier moment.
00:26 L'élection se déroule en certainement fin août ou début septembre.
00:30 Il va utiliser son mandat de président jusqu'à la dernière seconde, mais c'est évident
00:33 qu'il sera candidat.
00:34 Mais pour être président en 5 ans de plus encore, faut-il être en forme ? Comment l'avez-vous
00:38 trouvé ? On se souvient de la WC qui avait failli avoir raison de lui.
00:43 Il a fondu manifestement, il peut tenir le coup.
00:46 Parce qu'une campagne électorale, c'est éprouvant, non ?
00:48 Il le reconnaît lui-même.
00:50 Et depuis, il a recouvré une grande partie de ses facultés physiques.
00:54 Il a encore de la peine, parfois, avec sa jambe droite.
00:57 Tout le reste fonctionne normalement.
00:59 Il marche évidemment quasi normalement, même si c'est beaucoup plus lentement qu'avant.
01:03 En revanche, intellectuellement, il n'y a quasiment aucune différence avec avant la
01:06 WC.
01:07 Tout juste, de temps en temps, cherche-t-il un peu plus ses mots.
01:10 Mais la communication est fluide, l'élocution est fluide.
01:13 Alors on se souvient que la dernière élection présidentielle gubonnaise avait été fortement
01:17 contestée.
01:18 Son principal adversaire, Jean Ping, n'a jamais reconnu sa victoire.
01:22 Les mêmes causes ne risquent-elles pas de produire les mêmes effets ?
01:25 Ne va-t-on pas assister de nouveau à une crise postélectorale au Gabon ?
01:30 Alors il est évident que, en tout cas j'imagine qu'une partie de l'opposition tablera
01:36 partie de ses attaques sur sa santé ou sa capacité, en tout cas, à diriger le pays.
01:41 Il en est conscient.
01:42 Tout simplement pour essayer d'éviter.
01:44 Alors il faut rappeler quand même que l'élection de 2009 avait déjà été contestée.
01:47 Celle de 2016 aussi.
01:48 Et qu'il entend évidemment cette fois-ci obtenir une victoire claire.
01:52 Il faut juste se souvenir qu'il y a eu une sorte de consultation politique qu'il a
01:56 organisée avec l'opposition, justement pour se prémunir de toute attaque sur le processus
02:01 électoral.
02:02 Que tout le monde soit bien d'accord sur les enjeux et les règles.
02:04 Et il compte beaucoup là-dessus pour éviter toute contestation possible.
02:07 Alors j'ai noté qu'Alibango Andimba ne condamne pas le recours des pays africains
02:12 au service du groupe de paramilitaires russes Wagner.
02:15 C'est son ami Macron qui va être content.
02:18 Tout à fait.
02:19 Il est très prudent sur ce sujet-là.
02:20 Il est un argon d'abord de la situation sécuritaire qui impose au pays de trouver
02:25 les solutions qu'il peuvent.
02:26 Et que donc, il le dit lui-même très clairement, il revient à chaque pays en toute souveraineté
02:31 d'apprécier la nature du soutien qu'il estime approprié pour répondre aux menaces
02:35 sur son territoire.
02:36 Et encore une fois, il évoque des menaces d'une très haute intensité et très importante.
02:40 Enfin, rappelons-le, le Gabon est désormais membre du Commonwealth.
02:43 Alibango Andimba va-t-il s'émanciper de la France ?
02:47 Visiblement non.
02:48 Il dit entretenir d'excellentes relations avec le président Macron.
02:52 Et d'ailleurs, il note à la fois la qualité de ses relations de pays à pays, la qualité
02:55 de ses relations personnelles.
02:57 Ils ont organisé un sommet à Libreville début mars ensemble.
03:00 Il viendra à Paris en juin pour le sommet sur le financement international qu'organise
03:05 la France.
03:06 Mais il relève avec humour le fait qu'avoir intégré le Commonwealth, ce qu'il ne regrette
03:11 absolument pas, n'empêche en rien d'être un pays qui appartient aussi à la francophonie
03:16 et d'entretenir d'excellentes relations avec Paris.
03:18 Marwan Benyamad, merci.