• l’année dernière
Le binôme Chakib Alj - Mehdi Tazi, respectivement président et vice-président général de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) répondent à nos questions.
-Nouveau mandat, nouveaux défis
-Quelles sont les priorités de ce second mandat
-Climat des affaires, Compétitivité, Décarbonation ...
-Formation professionnelle

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01:19 On a des objectifs
01:21 comme améliorer le climat
01:23 des affaires, libérer
01:25 tout le capital humain
01:27 parce qu'on a vraiment un capital humain
01:29 qu'il faut libérer, donc il y a des choses à faire
01:31 pour le libérer.
01:33 La révision économique, sociale et territoriale,
01:35 ça aussi c'est un point important.
01:37 Et bien sûr, tout ça pour préparer
01:39 l'économie de demain.
01:41 L'économie de demain, on voit qu'on est
01:43 quand même le Maroc, partout
01:45 on reçoit un peu des gens du monde entier.
01:47 L'image du Maroc s'améliore
01:49 vraiment. Il y a vraiment
01:51 un appétit pour
01:53 beaucoup d'entreprises
01:55 internationales à venir s'installer au Maroc
01:57 parce qu'il y a
01:59 maintenant, on est passé
02:01 d'une situation, on parlait
02:03 de mondialisation, à une situation
02:05 on parle de régionalisation. Et ça c'est
02:07 important. Et le Maroc a tous les
02:09 atouts pour en profiter.
02:11 Les atouts de proximité
02:13 au niveau
02:15 géographique
02:17 et aussi des atouts au niveau des accords
02:19 de libre-échange qu'on a. On a
02:21 plus de 54
02:23 accords de libre-échange.
02:25 La situation géographique est importante
02:27 et aussi le capital humain.
02:29 Tout le monde a ce succès
02:31 qu'on a eu avec l'automobile et l'aéronautique
02:33 a démontré que le Maroc
02:35 était capable au bout de 10 ans
02:37 à devenir
02:39 un des pays les plus
02:41 attractifs au niveau
02:43 de la production d'automobiles.
02:45 Et on le voit,
02:47 on voit que
02:49 Peugeot est en train de doubler sa capacité.
02:51 Au niveau de l'aéronautique,
02:53 de plus en plus d'entreprises viennent
02:55 s'installer au Maroc et doublent leur capacité.
02:57 Tout ça, ce n'est pas
02:59 pour nos beaux yeux qu'ils le font. Ils le font parce qu'ils voient
03:01 vraiment qu'il y a une
03:03 attractivité, qu'il y a un capital humain qui est
03:05 intéressant. Et ça, c'est à nous aussi
03:07 de
03:09 créer cette émulsion et créer
03:11 tout un écosystème positif
03:13 pour que les gens s'intéressent de plus
03:15 en plus à notre pays. Quand vous voyez
03:17 les entreprises,
03:19 Chakib le disait, ils ne viennent pas chez nous parce que
03:21 on est sympa,
03:23 on est proche. Ils viennent chez nous parce qu'il y a des
03:25 vrais atouts.
03:27 Maintenant,
03:29 sur les
03:31 priorités du mandat, un,
03:33 on doit continuer à améliorer le climat
03:35 des affaires, même si ça peut paraître...
03:37 On ne va pas s'inventer des nouveaux problèmes
03:39 parce que c'est un nouveau mandat. Je pense qu'il faut d'abord
03:41 continuer dans ce qu'on doit faire.
03:43 Et on sait que les priorités... On a accompli
03:45 un certain nombre de choses, mais il y a beaucoup de choses
03:47 qui doivent continuer,
03:49 sur lesquelles on doit continuer à s'améliorer.
03:51 Le président parlait de...
03:53 Par exemple, de la fiscalité.
03:55 On a fait... Il y a eu
03:57 un grand travail qui a été fait sur la...
03:59 sur la...
04:01 sur l'arrivée
04:03 à une fiscalité sur l'IS qui est
04:05 compétitive mondialement. Si on atteint
04:07 20%, 20%, c'est raisonnable.
04:09 Personne ne peut dire "j'ai pas envie de payer" ou "j'ai envie de
04:11 payer 5". 20, c'est bien et c'est raisonnable.
04:13 C'est une moyenne... C'est
04:15 compétitif au niveau mondial, suffisamment,
04:17 sans être excessif. Mais il reste
04:19 tout le travail sur la fiscalité locale.
04:21 Il reste tout le travail
04:23 sur la TVA,
04:25 qui sont nos priorités pour cette année.
04:27 Donc ça, c'est un sujet, par exemple.
04:29 Sur l'amélioration du climat
04:31 des affaires, il reste tout le travail sur
04:33 le capital humain.
04:35 Non, il reste à faire.
04:41 C'est un travail continu.
04:43 C'est pas un travail qui... C'est pas le travail
04:45 d'un mandat d'un gouvernement.
04:47 C'est un travail
04:49 qui sera tout le temps là
04:51 et sur lequel on sera en amélioration continue
04:53 sur ce que nous avons à faire.
04:55 Qu'est-ce qu'il reste à faire ? On peut citer
04:57 50 sujets.
04:59 Il y a...
05:01 Il y a le sujet de la fiscalité, on en a parlé.
05:03 Le sujet du capital humain,
05:05 pour nous, est un sujet important.
05:07 Sur le capital humain, par exemple,
05:09 on peut y revenir,
05:11 mais l'opérationnalisation
05:13 de la
05:15 formation professionnelle pose problème
05:17 depuis...
05:19 Depuis tout le temps.
05:21 Il y a un vrai sujet sur ça.
05:23 Sur le sujet de la
05:25 logistique,
05:27 on a une logistique qui est bien
05:29 meilleure que ce qu'elle était il y a 10 ans
05:31 parce qu'on a des ports, on a des routes, des autoroutes,
05:33 etc. Mais
05:35 la proportion
05:37 de la logistique
05:39 en pourcentage du PIB, si on prend juste cet
05:41 indicateur, qui est de l'ordre de 19%,
05:43 est trop élevée
05:45 par rapport à un
05:47 niveau mondial de compétitivité qui est autour de...
05:49 Pour un pays très compétitif, c'est autour
05:51 de 12. Pas suffisamment
05:53 bon. Pourquoi ? Parce que les lignes maritimes sont
05:55 pas encore complètes.
05:57 Pourquoi ? Parce que
05:59 la couverture des ports, on a couvert
06:01 une bonne région, il nous reste encore un peu
06:03 de travail. Si quand vous arrivez,
06:05 je sais pas, au port de...
06:07 sur certains ports,
06:09 beaucoup d'opérateurs qui importent vous diront
06:11 "C'est engorgé,
06:13 je paye des sur-restaries", etc.
06:15 Donc, il y a...
06:17 Logistique est un sujet, formation professionnelle
06:19 est un sujet, fiscalité est encore
06:21 un sujet, le foncier est encore
06:23 un sujet, le coût de l'énergie est encore
06:25 un sujet. Donc on peut tous les prendre.
06:27 Sur chacun de ces sujets-là, on a des
06:29 choses à dire et on a des axes d'amélioration.
06:31 On est mieux que ce qu'on était sur beaucoup d'axes
06:33 il y a 10 ans.
06:35 On n'est pas encore suffisamment bon pour être
06:37 au top standard mondial de la compétitivité.
06:39 Donc on peut retenir.
06:41 Une prise de conscience importante, que ça soit au niveau
06:47 du gouvernement, au niveau des
06:49 opérateurs, au niveau
06:51 social,
06:53 il y a une prise de conscience qu'il est temps
06:55 de changer certaines choses.
06:57 Et ça, c'est le plus important. A partir du moment
06:59 où on a une prise de conscience, on a la volonté
07:01 des deux côtés, les choses avancent vite.
07:03 Le code du travail est un sujet
07:05 aussi qui va
07:07 donner aussi
07:09 l'amélioration
07:11 de l'ambiance.
07:15 Et ce qui est aussi important,
07:17 c'est que nous avons
07:19 entrepris des chantiers importants
07:21 avec le nouveau gouvernement
07:23 et nous espérons aller vite.
07:25 Parce que là, on n'a plus le temps, il y a une compétitivité
07:27 mondiale. Je pense qu'il faut
07:29 aller vite, préparer
07:31 le terrain parce qu'il y a, par exemple,
07:33 le fait d'être sorti de la liste grise.
07:35 C'est quelque chose d'important.
07:37 Mais il faut pouvoir...
07:39 On est sorti de la liste grise.
07:41 La société qui fait de la
07:43 communication, mais quand on cherche son
07:45 produit, il n'y a pas de supermarché.
07:47 Il faut que la bourse aussi
07:49 réponde à
07:51 des objectifs. La bourse est complètement à tonne.
07:53 Et le français est un sujet.
07:55 C'est un vrai sujet.
07:57 Je pense qu'il
07:59 devrait y avoir, genre,
08:01 il y a un terrain
08:03 qui peut être dans une
08:05 zone intéressante où il y a un bassin d'emploi
08:07 ou des... Il faut l'autoriser automatiquement.
08:09 S'il veut faire de l'industrie, il fait
08:11 son calcul. S'il voit qu'il s'en sort,
08:13 il fait des dérogations pour faire des zones
08:15 industrielles. Où est le problème ?
08:17 On a un terrain
08:19 qui est parisien, une zone industrielle,
08:21 pourquoi on va le bloquer ? Sauf
08:23 s'il y a des conséquences
08:25 ou des considérations
08:27 de santé pour
08:29 le citoyen ou de pollution.
08:31 Mais sinon...
08:33 Non, le foncier est
08:35 un
08:37 élément, un sujet important.
08:39 Il y en a plein d'autres.
08:41 C'est
08:43 ce que disait Shakib.
08:45 Il y a vraiment beaucoup, beaucoup de sujets
08:47 qui sont tous imbriqués.
08:49 Mais l'énergie, c'est un sujet.
08:51 On est
08:53 à la fois sur le
08:55 coup de l'énergie
08:59 et la planification
09:01 qu'on fait doit
09:03 arriver bien en amont.
09:05 Là aussi, il faut qu'on s'assure
09:07 qu'on ait de l'énergie disponible, décarbonée
09:09 et compétitive.
09:11 Donc c'est les trois sujets.
09:13 Il faut que ce soit disponible, compétitif
09:15 et décarboné sur la durée.
09:17 Sinon, il n'y a pas d'énergie, il n'y a rien du tout.
09:19 Sinon, il n'y a pas d'industrie,
09:21 il n'y a rien du tout.
09:23 Si on n'a pas d'énergie,
09:25 tout ce qu'on fait à côté ne fonctionnera pas.
09:27 Si on n'a pas de fond, tout ce qu'on fait ne fonctionnera pas.
09:29 Si on n'a pas de logistique, tout ce qu'on fait ne...
09:31 Le sujet décarbonation,
09:33 je pense que, d'ailleurs, on l'a vu dans
09:35 le baromètre, que les entreprises
09:37 ne sont pas inquiétées par ça.
09:39 Maintenant, je dirais,
09:41 avant de parler de la taxe carbone
09:43 qui va être instaurée
09:45 à partir de 2026,
09:47 je croyais, mais qui va toucher
09:49 que certains secteurs pour le moment.
09:51 Moi, je dirais
09:53 que la décarbonation est une opportunité
09:55 pour le Maroc,
09:57 est une opportunité pour notre industrie.
09:59 Pourquoi ?
10:01 Parce que nous avons
10:03 une production d'énergie
10:05 renouvelable qui est
10:07 moins chère que beaucoup d'autres pays.
10:09 Donc, il faut y aller, il faut y aller vite.
10:11 Il faut aussi,
10:13 et ça c'est un combat aussi pour eux,
10:15 et j'espère que ça va être bientôt opérationnel
10:17 avant la fin de l'année,
10:19 permettre la moyenne de tension, comme la haute tension,
10:21 à avoir accès
10:23 aux énergies renouvelables.
10:25 Et ça c'est important. Pourquoi ?
10:27 Parce qu'ils vont avoir accès à des prix fixes,
10:29 à des prix inférieurs, et aussi
10:31 décarboner notre industrie.
10:33 Et c'est ce qui va permettre
10:35 et qui va faire que les
10:37 multinationales, les étrangers
10:39 vont être intéressés à venir investir au Maroc
10:41 parce que ça aussi c'est un élément déterminant.
10:43 Le temps est important,
10:45 donc il faut tout chauffer.
10:47 Il y a vraiment un momentum,
10:49 il y a vraiment
10:51 une ambiance qui fait
10:53 que nous devons tous
10:55 travailler la main dans la main pour avancer plus vite.
10:57 Et pour avancer sur des sujets
10:59 qui sont évidents.
11:01 La formation professionnelle,
11:07 on parle,
11:09 on paye
11:11 à peu près, la partie qui revient
11:13 aux entreprises, 800 millions de dirhams.
11:15 On arrive à peine
11:17 à toucher 5% de ce montant-là,
11:19 et seul 1% des entreprises
11:21 en bénéficient. Pourquoi ? Parce qu'il y a tellement
11:23 de...
11:25 On met tellement de difficultés, tellement de
11:27 problèmes à pouvoir profiter de
11:29 cette formation professionnelle que les gens
11:31 abandonnent. Donc tout ça c'est des choses
11:33 qu'il faut mettre à plat
11:35 et avancer, c'est tout.
11:37 Je pense que c'est très bien
11:39 que tout le monde ait conscience
11:41 des sujets.
11:43 Tout le monde sait qu'on a un sujet sur le code du travail.
11:45 Tout le monde sait qu'on a un sujet sur la formation professionnelle.
11:47 Là où nous on est critiques,
11:49 c'est que
11:51 le temps
11:53 qu'on prend, quand on est
11:55 tous d'accord, le temps qu'on prend pour traiter ces sujets
11:57 est trop long.
11:59 Trop long. Et je pense que là où on a
12:01 été le meilleur,
12:03 c'est là où on a été très
12:05 bon, et c'est une leçon de la période
12:07 Covid, c'est qu'on a
12:09 été dans une phase d'urgence
12:11 et dans cette phase d'urgence, on a tous compris qu'il fallait aller
12:13 très très vite. Et donc à un moment, si vous vous rappelez,
12:15 on a pris des décisions
12:17 en deux semaines. Deux semaines, on prenait des décisions
12:19 très importantes. Moratoire sur la fiscalité,
12:21 daman oxygène,
12:25 indemnité des demi-dirhams, etc.
12:27 Regardez la rapidité avec laquelle on a pris,
12:29 et regardez l'impact que ça a eu, parce qu'on a
12:31 vite sauvé des entreprises,
12:33 parce qu'on était dans une urgence
12:35 et le sentiment d'urgence était partagé par tout le monde.
12:37 Sur des sujets par exemple,
12:39 sur lesquels tout le monde est d'accord, comme le code du travail,
12:41 ou comme, je ne sais pas, prenons juste l'exemple de la loi
12:43 sur la grève,
12:45 on peut aller plus vite.
12:47 Décidons que quand on est d'accord
12:51 sur des points, on déploie plus rapidement.
12:53 Je pense qu'on n'a pas le
12:55 luxe de prendre autant
12:57 de temps qu'on le prend aujourd'hui sur le traitement
12:59 de sujets sur lesquels on est tous d'accord,
13:01 comme par exemple la formation
13:03 professionnelle. Pas très longtemps, trois ans,
13:05 on reparle des sujets, on revient dessus.
13:07 Donc la notion
13:09 de rapidité quand on est d'accord,
13:11 pour nous, est vraiment un point important.
13:13 Même en termes de confiance,
13:15 donnée à des opérateurs économiques
13:17 ou des investisseurs marocains ou étrangers, c'est très important.
13:19 C'est vrai qu'on peut être d'accord
13:21 sur un sujet à 100%.
13:23 L'implémenter
13:25 est beaucoup plus compliqué pour le gouvernement.
13:27 Par exemple, il a affaire à des syndicats
13:29 sur le sujet du code du travail, sur le sujet
13:31 des droits de grève. Mais je pense
13:33 qu'il faut d'abord
13:35 que tout le monde voit l'intérêt général du pays.
13:37 Sur la question
13:39 de la formation professionnelle,
13:41 on a un...
13:43 Le constat qu'on fait,
13:47 c'est qu'on paye
13:49 1,5% de taxes
13:51 sur la formation professionnelle,
13:53 qui représente à peu près 2 milliards et demi d'IRAM.
13:55 On a un tiers de ça qui va vers la formation
13:57 continue, les deux autres
13:59 tiers vont financer
14:01 la formation initiale.
14:03 C'est 800 à 1 milliard
14:05 de d'IRAM, grosso modo avec le tiers.
14:07 C'est fait pour
14:09 rembourser
14:11 les formations faites
14:13 par les entreprises.
14:15 La finalité, c'est ça.
14:17 Le constat, c'est que le
14:19 montant effectif qui est remboursé
14:21 pour les entreprises
14:23 est de l'ordre de 50 à 100 millions
14:25 d'IRAM par an. Sur les 800 millions,
14:27 il y a 50 à 100 millions d'IRAM qui va là-dedans.
14:29 Le reste, soit il n'est pas consommé,
14:31 soit il se perd
14:33 dans des frais de gestion, pour faire simple.
14:35 Et donc,
14:37 ouvertement, ça ne fonctionne pas.
14:39 La formation professionnelle,
14:41 elle est en même temps partie prenante et partie prise.
14:43 Il y a un conflit d'intérêts
14:45 où ils sont en même temps régulateurs
14:47 et opérateurs. C'est pas normal.
14:49 Déjà, c'est une...
14:51 C'est un paradoxe.
14:53 À la fin, soit
14:55 on trouve
14:57 le mécanisme, on a des propositions
14:59 qui fait qu'à 50,
15:01 on passe à 700, 800, en tout cas, on consomme ce budget,
15:03 soit on enlève ces taxes
15:05 et on gagne en compétitivité.
15:07 Si elles ne servent pas et si on ne va pas modifier
15:09 le truc, autant l'enlever
15:11 et gagner un point,
15:13 1% de compétitivité en taxes en moins.
15:15 Mais on ne peut pas rester dans le...
15:17 (Générique)
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15:21 Sous-titrage Société Radio-Canada

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