Bretagne : un projet d’usine abandonné sous la pression des écologistes

  • l’année dernière
Avec Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région Bretagne

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2023-06-01##
Transcript
00:00 - Il est 7h47, Sud Radio vous explique un coup de tonnerre véritablement en Bretagne.
00:05 Un projet d'usine abandonnée sous la pression des écologistes à quelques kilomètres de Rennes.
00:09 Le groupe Leduf, qui détient l'enseigne Bridor notamment, voulait produire des viennoiseries surgelées.
00:16 Malgré toutes les autorisations nécessaires, les nombreux recours des associations écolo ont fait échouer le projet
00:22 et l'espoir de nombreux emplois.
00:24 Nous sommes avec Loïg Chénet-Girard, qui est le président de la région Bretagne. Bonjour.
00:29 - Bonjour.
00:30 - Est-ce que ce bras de fer signifie qu'il faut désormais choisir entre économie ou écologie ?
00:36 - Moi je ne peux pas me résoudre à cela. Je pense que nous devons intégrer l'écologie dans l'économie.
00:41 Nous devons penser l'avenir pour avoir et le bas carbone et les emplois.
00:45 Et il y a donc un vrai enjeu de faire bouger notamment la capacité de la justice à juger rapidement.
00:51 C'est cela qui nous met en échec.
00:53 - Combien d'emplois était en jeu Loïg Chénet-Girard ?
00:57 - On parle de 500 emplois dans un territoire d'une intercommunalité de 30 000 habitants
01:02 avec des hommes et des femmes qui cherchent des emplois à proximité de chez eux, à moins de 10 km.
01:07 Et donc des emplois de salariés, de techniciens, d'ouvriers.
01:10 C'est effectivement un message négatif pour celles et ceux qui recherchent ce type d'emplois dans nos territoires.
01:16 - Vous en voulez à certains ?
01:19 - J'en veux à notre organisation. Je pense que nous devons, dans une démocratie qui doit respecter la possibilité de faire des recours,
01:25 c'est une chance par rapport à d'autres pays où ce n'est pas possible,
01:28 mais être dans une démocratie ne veut pas dire qu'il ne doit pas y avoir de délai pour pouvoir juger encore une fois.
01:34 Et que les recours des associations, les recours des riverains puissent être jugés rapidement
01:38 et que les recours et les appels soient jugés rapidement pour qu'on sache le droit.
01:43 Et si ensuite le droit dit que les normes environnementales sont respectées, alors il faut pouvoir y aller.
01:47 C'est un sujet pour les logements, c'est un sujet pour les usines, c'est un sujet pour beaucoup de dossiers dans notre société.
01:52 - Oui, alors c'est vrai que les écologistes ont surfé sur le problème de l'eau en Bretagne, bien sûr, qui est assez connu.
01:58 Alors après, il y a eu à un moment donné les eaux qui étaient polluées,
02:03 là cette fois-ci en disant que cette usine allait utiliser trop d'eau, c'est ça pour la fabrication de ces viennoiseries.
02:09 - Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a 7 ans, lorsqu'on a commencé ce dossier, nous venions de fermer un abattoir.
02:14 Un abattoir qui était dans la ville, comme beaucoup d'abattoirs en Bretagne de l'époque, des années 60-70.
02:20 Cet abattoir consommait 200 millimètres cubes, et l'usine Bridor, c'est 200 millimètres cubes.
02:25 Donc nous étions à l'aise, les élus locaux étaient à l'aise en disant,
02:29 on rétablit une usine, on rétablit un site industriel pour l'agroalimentaire qui consomme le même nombre de flottes que ce qui était consommé précédemment.
02:37 Alors oui, le temps change, oui, nous avons conscience que les choses bougent, et il ne faut pas tout refaire comme avant.
02:43 Mais il y a une capacité à piloter, encore une fois, notre consommation d'eau, le travail sur la terre,
02:48 le travail sur l'économie recyclable, l'économie circulaire,
02:52 c'est indispensable de travailler sur ces dossiers, et pas désespérer tout le monde.
02:55 Désespérer tout le monde veut dire fracturer encore la société.
02:58 - Loïc Chenet, Gérard, est-ce que le groupe Leduf a totalement renoncé à cette usine en Bretagne pour l'enseigne Bridor ?
03:06 - Ah oui, oui, nous avons reçu le communiqué de presse, Louis Leduf m'a appelé pour me confirmer qu'il pense que...
03:13 - Mais alors il va l'installer où ? - ...d'autres horizons.
03:15 - Il va aller l'installer ailleurs, à l'étranger ou pas ?
03:18 - Il part en Espagne, effectivement, sur des sites qui lui ont été proposés,
03:22 et puis il a d'autres débats ailleurs, dans d'autres pays européens.
03:25 Et donc il faut... - Ah, il va aller en Espagne ou à l'étranger pour faire ses viennoiseries,
03:30 et vous, les emplois qui vous passent sous le nez, quoi, en Bretagne.
03:33 - Et c'est là où je dis qu'il faut qu'on fasse attention, effectivement, dans cette société fragile,
03:37 à ne pas nous opposer les uns les autres sur des dossiers qui, quand ils partent dans d'autres pays, sont à somme nulle pour le climat.
03:43 Quand la mer monte en Espagne, elle monte en Bretagne.
03:45 - Est-ce que le gouvernement aurait dû intervenir dans ce dossier ?
03:48 Alors que l'on parle justement d'une désindustrialisation
03:52 et la volonté de remettre en fait des emplois, de réindustrialisation.
03:56 - Et le process, encore une fois, de jugement doit être révisé.
04:00 Et quand le président de la République annonce des délais courts pour installer des industries,
04:04 il faut que derrière, les moyens de la justice soient mis en œuvre
04:07 pour que la justice puisse, encore une fois, juger vite.
04:10 Ça veut pas dire bâcler les choses, ça veut dire le faire au fond,
04:13 mais pas en 10 mois, pas en 12 mois, pas en 18 mois.
04:15 Et ça, c'est indispensable pour la sérénité des débats.
04:18 Parce que les familles qui attendent ces emplois ne comprennent pas
04:23 et inversement, les citoyens qui attaquent les permis de construire ou attaquent les autorisations environnementales
04:29 se retrouvent dans des situations d'attente très longues
04:31 et tout cela excite tout le monde, tout cela tend les relations.
04:33 Et une société qui se tend, c'est une société qui se met en risque.
04:36 - Merci Loïc Chenet-Girard, président de la région Bretagne,
04:40 d'avoir été avec nous pour comprendre ce qui s'est passé avec ce coup de tonnerre
04:45 où vous l'avez dit, 500 emplois qui s'envolent, qui vont aller à l'étranger
04:49 avec le renoncement du groupe Le Duf alors qu'il y a une tradition
04:52 autour de tout ce qui est alimentaire en Bretagne depuis des années
04:57 avec beaucoup d'emplois qui avaient été créés.
04:59 Merci d'avoir été avec nous ce matin en direct sur Sud Radio.

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