Sondage Ifop : les Français et le 80ème anniversaire du débarquement de Normandie

Sud Radio

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Transcript

00:008h14 sur Sud Radio, le regard des Français sur cette guerre et ce débarquement notamment.

00:10Et la nation qui a le plus contribué à la défaite de l'Allemagne, Alexis Poulin, toujours avec nous.

00:16Alors bonjour Alexis, Alexis bien sûr, et puis aussi Frédéric Dhabi, le directeur général de l'IFOP.

00:24Frédéric, vous avez donc posé une question ces derniers jours aux Français sur un baromètre,

00:32sur quelle est, selon vous, la nation qui a le plus contribué à la défaite de l'Allemagne en 1945.

00:39Alors qu'est-ce que répondent les Français ?

00:41Oui, vous savez, Patrick, l'IFOP est le plus ancien institut de sondage et l'IFOP, dès 1944,

00:47dès Paris libéré, dès 1945, avait posé cette question.

00:51Et en 1945, c'était absolument unanime, une majorité de Français considéraient que c'était l'URSS,

00:57l'armée rouge, qui avait contribué le plus à la défaite de l'Allemagne.

01:00A partir de 1994, c'est désormais dans la mémoire collective les Etats-Unis,

01:05et dans cette balise IFOP fiduciale pour Sud Radio qui a été, comme vous le dites, posée il y a quelques jours,

01:1060% des Français considèrent que c'est les Etats-Unis qui ont le plus contribué à la défaite de l'Allemagne en 1945.

01:17Seulement 25% l'URSS dans un contexte où, sur une autre question déjà posée il y a 10 ans,

01:23la menace russe est absolument majeure pour les Français,

01:27puisque 2 tiers des Français considèrent que la Russie est aujourd'hui le pays le plus menaçant pour la sécurité de la France.

01:32Mais ce qui est très intéressant, c'est ce renversement au fil du temps de la perception de la mémoire collective des Français.

01:38Oui, parce qu'en mai 1945, donc, c'était 57% pour l'URSS, c'est ça ?

01:46Oui, tout à fait. C'était intéressant, c'était une autre époque.

01:50L'IFOP aussi avait réalisé la première enquête dans Paris libérée en août 1944.

01:55Paris n'était pas complètement libérée pour la petite histoire,

01:57et il y avait 2 tiers des Français qui considéraient que c'était l'URSS.

02:00Le sacrifice de l'armée rouge était dans la mémoire collective,

02:05et le tournant a eu lieu dans les années 80,

02:08quand François Mitterrand organise le 40e anniversaire du débarquement le 6 juin 84,

02:14c'est pour ça que cette question est reposée pour USA Today, CNN et je crois le Figaro.

02:20Et là, pour la première fois, les Français, contexte de guerre froide,

02:23contexte d'affrontement Est-Ouest, considèrent que ce sont les Américains

02:27qui ont le plus contribué à la défaite de l'Allemagne.

02:29Les historiens sont bien sûr sur un jugement beaucoup plus équilibré

02:33avec la mise en avant de l'effort de guerre face à l'Allemagne nazie,

02:37supportée surtout par l'armée rouge.

02:40Et puis, on rappelle que le général de Gaulle, Richard Fremder, était avec nous tout à l'heure,

02:45à 8h moins le quart, disant que le général de Gaulle, par exemple,

02:49pour le 20e anniversaire, lui en 64, avait refusé d'aller à ces cérémonies,

02:56alors qu'il était invité, il n'était pas en fait à la tête de l'état français à l'époque,

03:00mais il avait refusé parce qu'il considérait que lui c'était le débarquement en Provence,

03:07c'était un ensemble quoi, Alexis Poulin, n'est-ce pas ?

03:10C'est intéressant de voir comment la perception de l'histoire,

03:14par rapport à l'histoire des historiens, joue dans la psyché collective,

03:20et c'est vrai que de Gaulle avait une relation avec les Américains

03:24qui n'a rien à voir avec celle d'Emmanuel Macron ou des différents présidents qui l'ont suivi.

03:28Il a toujours été dans une certaine confrontation avec cette idée d'une ligne française,

03:35on se rappelle que ce soit la diplomatie, à la fois avec l'URSS,

03:40mais aussi avec toutes ces guerres de décolonisation qui ont suivi la seconde guerre mondiale,

03:45et puis la volonté d'affirmer la France comme une puissance nucléaire,

03:49comme une puissance militaire et comme une puissance internationale,

03:52le siège de sécurité bien sûr au conseil de sécurité de l'ONU,

03:55la dissuasion nucléaire et le fait de traiter à égal avec des nations,

04:02alors qu'aujourd'hui on a l'impression qu'on traite davantage en vassal plutôt que d'égal à égal.

04:07Et c'est vrai que ça a beaucoup changé,

04:11et d'ailleurs c'est bien tout un des problèmes aujourd'hui de la France

04:17qui a du mal à se projeter comme grande puissance,

04:21et donc il faut des investisseurs étrangers, il faut l'Europe pour qu'on soit plus fort,

04:26alors qu'à l'époque du général de Gaulle, la France suffisait à elle-même et était une grande puissance.

04:31Oui c'est ça, alors attendez, aussi elle était une grande puissance à l'issue de ce qui s'était passé bien sûr,

04:37et puis quand même de la contribution des Américains bien sûr qui avaient été très fortes,

04:43il ne faut pas non plus nier cela, parce que bien sûr sans les Américains...

04:50Américains, Canadiens, Australiens, il faut voir que le contingent est britannique,

04:55et puis il y avait aussi des commandos français qui étaient en amont,

05:00et les résistants évidemment qui ont préparé le terrain à ce débarquement.

05:03Allez, on poursuit dans un instant, et justement on va revenir aussi sur une autre enquête de l'IFOP,

05:12Frédéric Dhabi bien sûr, que l'on suit régulièrement chaque jour,

05:15c'est le Rolling avant les Européennes de dimanche à J-3,

05:19on va voir ce que nous dit l'IFOP, s'il y a eu des choses qui ont varié,

05:23et si, il y a une petite surprise justement, c'est ce que vous allez voir dans un instant sur Sud Radio,

05:28il est 8h19, et puis tout à l'heure aussi, Jean-Pierre Guaino, historien, écrivain, auteur de Paroles du jour,

05:33lettres et carnets du débarquement, sera avec Jean-Jacques Bourdin jusqu'à 9h.

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