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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous en direct pour Midi News.
00:00:04 La situation à Mayotte est une véritable bombe à retardement.
00:00:08 La situation sur l'immigration comorienne est intenable.
00:00:11 Voilà pourquoi une proposition qui suscite déjà beaucoup de réactions est sur la table.
00:00:16 Répartir ses migrants comoriens sur l'ensemble du territoire français,
00:00:20 nous saurons avec l'élu mahorais Estel Youssoupha.
00:00:24 Et puis victime de harcèlement scolaire,
00:00:26 l'INSEE 13 ans a mis fin à ses jours le 12 mai dernier et au tragique s'ajoute l'ignominy avec des insultes
00:00:31 qui se poursuivent sur les réseaux sociaux en proviseur aux abonnés absents lors des obsèques.
00:00:36 Et la question des responsabilités est au cœur de l'enquête.
00:00:39 Les parents se sont exprimés lors d'une conférence.
00:00:42 « Si on nous avait aidé, ma fille, déclare la mère, serait encore en vie. »
00:00:47 Quatre plaintes ont été déposées, nous allons bien sûr en parler.
00:00:51 Et puis trois lettres et un débat sans fin.
00:00:53 Un serpent de mer de notre vie politique, ça fait des années qu'on parle de l'AME,
00:00:57 l'Aide médicale d'État, aide aux étrangers sans papier.
00:01:00 Trois lettres qui divisent aussi le gouvernement, vous l'entendrez.
00:01:03 Et avant de vous présenter nos invités du jour,
00:01:07 tout d'abord le journal justement sur ces plaintes dans l'affaire l'INSEE.
00:01:11 Bonjour à vous cher Michael.
00:01:13 Absolument, bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:15 La famille de l'INSEE, cette collégienne qui s'est donné la mort le 12 mai dernier,
00:01:19 vient de s'exprimer.
00:01:20 Leur avocat a annoncé le dépôt de quatre plaintes contre, je cite,
00:01:23 « ceux qui connaissaient la détresse de l'INSEE et qui n'ont rien fait »
00:01:26 des plaintes qui visent.
00:01:27 Le directeur de l'établissement scolaire dans lequel était scolarisée l'adolescente,
00:01:30 mais également l'Académie de Lille, Facebook France, Instagram France,
00:01:34 ainsi que des policiers.
00:01:36 Dans le reste de l'actualité, les obsèques de Karen Mezino,
00:01:39 l'infirmière de 37 ans tuée au CHU de Reims avait lieu ce matin.
00:01:43 Régine Delfour, vous êtes devant la basilique Saint-Rémy de Reims.
00:01:47 Régine, la cérémonie est terminée.
00:01:49 Le moment était, on l'imagine, très émouvant.
00:01:51 *Musique*
00:01:54 Oui, Mickaël, la cérémonie est terminée depuis à peu près une heure,
00:01:59 enfin, près d'une heure, mais en fait, il y a encore le cercueil
00:02:02 qui se trouve à l'intérieur de la basilique Saint-Rémy
00:02:05 et le personnel soignant qui est très très nombreux,
00:02:07 rassemblés sur le parvis.
00:02:09 Une cérémonie, oui, très émouvante avec plusieurs moments forts,
00:02:12 notamment l'arrivée du cercueil.
00:02:14 Son mari et ses enfants précédaient le cercueil
00:02:16 et le cercueil est entré sur une des musiques préférées de Karen,
00:02:19 une musique de Francis Cabrel, "Petite Marie".
00:02:21 Ensuite, il y a eu plusieurs prises de parole,
00:02:23 celle de sa maman, de son frère, de son mari, de ses amis,
00:02:27 beaucoup de personnel soignant ont répondu présents.
00:02:31 On a pu échanger avec eux, ils sont évidemment extrêmement émus.
00:02:36 Ils nous ont dit que la profession était entièrement réunie aujourd'hui,
00:02:40 solidaire, certains la connaissaient.
00:02:43 Ils attendent donc le cercueil qui après se dirige,
00:02:47 prendra la direction du crématorium de Reims
00:02:49 et en cela, une cérémonie plus intime aura lieu.
00:02:52 - Merci beaucoup, Régine Delfour.
00:02:54 Les images sont de Charles Pousseau.
00:02:56 Un homme a été abattu à Grenoble en pleine rue.
00:02:59 L'agression s'est produite peu avant 16h dans le quartier de l'abbaye.
00:03:02 La victime, âgée de 43 ans, blessée par balle au niveau du cou,
00:03:04 est décédée peu après.
00:03:06 La police précise que deux individus encagoulés
00:03:08 ont pris la fuite sur une trottinette.
00:03:10 Le tireur serait le passager arrière.
00:03:13 Faut-il réduire l'aide médicale d'Etat
00:03:16 pour la limiter aux soins d'urgence ?
00:03:18 - L'absence d'une majorité est pour.
00:03:20 66% selon notre dernier sondage CNews.
00:03:22 33% sont contre.
00:03:24 Et vous, qu'en pensez-vous ?
00:03:26 On vous a posé la question.
00:03:28 - Certains viennent malheureusement pour se faire soigner
00:03:31 parce qu'ils savent qu'il y a une compétence médicale
00:03:35 plus élevée en France.
00:03:37 - Le problème, c'est que si on réserve ça
00:03:39 qu'aux soins d'urgence,
00:03:41 ça veut dire qu'on attend que les soins soient urgents
00:03:44 pour ensuite commencer à réagir.
00:03:47 - Après la Slovaquie, Emmanuel Macron est aujourd'hui en Moldavie.
00:03:51 Une cinquantaine de dirigeants européens
00:03:53 se réunissent dans ce pays frontalier de l'Ukraine
00:03:55 et qui vit aussi dans la crainte de la Russie.
00:03:57 Un message de soutien pour ces deux pays
00:03:59 à forte valeur symbolique face à Vladimir Poutine
00:04:02 et qui intervient alors qu'une nouvelle attaque aérienne
00:04:04 a frappé Kiev la nuit dernière,
00:04:06 tuant au moins trois personnes.
00:04:08 La situation se tend au Kosovo
00:04:10 depuis l'organisation des élections municipales.
00:04:13 Dans le pays, l'OTAN a renforcé sa présence
00:04:15 en envoyant des militaires, notamment autour d'une mairie au nord,
00:04:18 alors que des chars serbes ont pris la direction de la frontière.
00:04:21 Si le Kosovo est indépendant depuis 2008,
00:04:23 le territoire est toujours revendiqué par la Serbie.
00:04:27 Le Kosovo qui s'invite au tournoi de Roland-Garros,
00:04:30 le joueur serbe Novak Djokovic a écrit en début de semaine
00:04:34 que le Kosovo était au cœur de la Serbie.
00:04:37 En clair, il ne reconnaît pas l'indépendance du Kosovo,
00:04:39 déclaration qui lui a été reprochée par le gouvernement français.
00:04:43 Hier soir, il a confirmé ses propos.
00:04:45 Je vous propose de l'écouter.
00:04:47 Ça ne me gêne pas de dire ça.
00:04:53 Je le répéterai bien, mais je n'ai pas besoin de le faire
00:04:55 parce que vous savez ce que j'ai dit.
00:04:57 Bien sûr, je suis conscient que beaucoup de gens ne sont pas d'accord,
00:05:05 mais c'est comme ça.
00:05:06 C'est quelque chose que je défends, voilà, c'est tout.
00:05:12 Un grand chelem sans drame, je ne pense pas que cela puisse m'arriver.
00:05:15 Et c'est ça aussi qui me motive.
00:05:17 Voilà, c'est la fin de ce journal.
00:05:20 Place au débat de Midi News.
00:05:22 À présent avec vous, Sonia Mabrouk et vos invités.
00:05:24 Effectivement, et je suis entourée de Naïma M. Fadel.
00:05:26 Bonjour à vous, Josel Kouvenel.
00:05:28 Bienvenue, Pierre Gentier.
00:05:30 Merci d'être là.
00:05:31 Jérôme Jiménez, porte-parole IDF, une sapoliste qui nous accompagne.
00:05:34 Bonjour.
00:05:35 Également avec nous, Régis Le Sommier, directeur de la rédaction d'Omerta.
00:05:38 Bienvenue à vous.
00:05:40 Ce sont des mots forts, ce sont des mots terribles.
00:05:42 Et je le disais tout à l'heure, au tragique, au drame, s'ajoute à l'ignominy,
00:05:46 puisque nous en avons parlé hier, après le suicide de l'INSEE,
00:05:49 il y a toujours des menaces, des moqueries sur les réseaux sociaux.
00:05:54 Les parents ont pris la parole.
00:05:56 On va commencer d'abord par ce qui est le plus important,
00:05:58 ce qui prend aux tripes, bien sûr, et cette phrase incroyable.
00:06:01 « Si on nous avait aidé, ma fille serait encore en vie »,
00:06:05 a déclaré la maman de l'INSEE.
00:06:07 « On a été abandonnés ». Écoutons-la.
00:06:10 J'ai tout essayé, j'ai tout fait.
00:06:13 Et on n'a pas été aidés, on a été lâchés complètement.
00:06:17 Aucun soutien, ni avant, ni pendant, et ni après.
00:06:21 Aujourd'hui, on n'a eu aucun courrier de qui que ce soit
00:06:25 par rapport à ce qui s'est passé pour ma fille.
00:06:30 Je voulais vous dire aussi que l'INSEE, à un moment,
00:06:35 elle était au collège et elle demandait de l'aide au directeur,
00:06:40 chose qu'elle a précisée aussi, et que justement,
00:06:45 le directeur lui a carrément dit « Écoute, tu m'embêtes avec tes bêtises.
00:06:50 On n'a pas que ça à faire, ça reste entre nous ».
00:06:54 Il lui a totalement dit ça.
00:06:56 Donc aujourd'hui, je demande, je remercie d'ailleurs
00:07:01 toutes les personnes qui nous soutiennent,
00:07:03 parce que vous êtes ma force aujourd'hui.
00:07:06 Sans vous, je ne serais pas là.
00:07:09 Je ne sais même pas où je serais d'ailleurs.
00:07:12 Mais je ne sais plus, elle me manque.
00:07:18 Évidemment, l'émotion est extrêmement forte.
00:07:24 Quatre plaintes ont été déposées contre le responsable du collège,
00:07:28 contre l'Académie de Lille, contre les policiers en charge de l'enquête.
00:07:32 Le tout pour non-assistance à personne en danger.
00:07:35 Contre également, c'est intéressant, Facebook,
00:07:38 un réseau social évidemment qui a été un canal
00:07:43 pour véhiculer les menaces et les pressions,
00:07:47 et aussi véhicule du harcèlement.
00:07:49 On va continuer à écouter ses parents,
00:07:51 mais évidemment, hier nous disions, ici même,
00:07:54 je vous vois regarder avec beaucoup de gravité,
00:07:56 Jérôme Jiménez en disait « Comment est-ce possible ? »
00:08:00 En quelques instants, on écoutera de nouveau la mère qui a dit « Mais on a alerté ».
00:08:04 Comment ça se fait ? On a posé la question « Mais où sont les adultes ? »
00:08:07 Pourquoi il n'y a pas eu un moment, un bouton rouge, une sonnette d'alarme
00:08:10 pour sauver cette petite fille ?
00:08:12 Je pose l'action généralement.
00:08:14 La question généralement, vous le savez,
00:08:16 le harcèlement scolaire, ce n'est pas un sujet nouveau,
00:08:18 mais c'est un sujet qui s'amplifie.
00:08:20 Un élève sur dix en France est confronté,
00:08:22 ou se dit victime d'harcèlement scolaire.
00:08:24 Et la difficulté à laquelle les policiers doivent faire face,
00:08:27 parce que du coup, je défends ma paroisse,
00:08:29 c'est qu'aujourd'hui, on a une multiplication du phénomène
00:08:34 par les réseaux sociaux.
00:08:36 Et encore une fois, cela veut dire quoi ?
00:08:38 Cela veut dire que quand on est victime de faits de la sorte,
00:08:40 il faudrait mettre un policier derrière chaque compte Twitter,
00:08:43 Instagram ou Facebook pour identifier éventuellement
00:08:47 des harcèleurs sur les réseaux sociaux.
00:08:49 Donc c'est vraiment un travail complexe.
00:08:51 Et bien évidemment, la difficulté, quand il y a une enquête,
00:08:54 et je serai très prudent, parce que bien évidemment,
00:08:56 on a une lecture sur la procédure qui a été faite
00:08:59 pour les parents de la petite lincée,
00:09:01 mais d'identifier un passage à l'acte,
00:09:05 ce n'est pas forcément évident,
00:09:07 même parfois par des propos écrits.
00:09:09 Mais il y a les premiers garde-fous, le bouclier,
00:09:11 c'est le corps enseignant, évidemment,
00:09:13 c'est le personnel scolaire.
00:09:15 Écoutons ce que dit l'avocat, parce que l'adolescente,
00:09:19 en tout cas en fonction des dires qui sont tenus,
00:09:21 a dénoncé véritablement, pointé du doigt l'acharnement
00:09:24 dont elle a été la victime et qui a conduit à son suicide.
00:09:28 Ce qui est absolument scandaleux dans cette affaire,
00:09:31 c'est que l'incée parlait à sa maman quotidiennement,
00:09:35 chaque jour elle lui disait la souffrance et le calvaire
00:09:37 qui était le sien, les insultes, les moqueries,
00:09:39 les humiliations, les menaces, les menaces de mort,
00:09:41 les violences, les tags insultants avec des mots abominables
00:09:45 à l'intérieur du collège, et évidemment,
00:09:47 un déchaînement de violence qui a dépassé l'enceinte du collège,
00:09:52 puisqu'il a été favorisé, relayé par les réseaux sociaux.
00:09:56 Cette affaire qui est absolument abominable, ignoble,
00:10:00 n'est certainement pas, et probablement pas la première,
00:10:04 mais certainement pas la dernière.
00:10:06 Dans ce drame terrible, vous avez raison de rappeler
00:10:09 le déroulement de l'enquête, mais les défaillances
00:10:11 supposées, éventuelles, probables, sautent à la figure.
00:10:14 De toute façon, pour que cela ait conduit à un suicide,
00:10:16 c'est que forcément il y a un dysfonctionnement majeur,
00:10:19 et ce n'est même pas le mot, il y a une faillite totale.
00:10:21 - Oui, les mots de cette maman, sa douleur,
00:10:24 c'est vraiment poignant.
00:10:26 Mais vous savez, pour avoir travaillé avec des parents
00:10:28 dont les enfants étaient harcelés, à chaque fois,
00:10:30 ce qui revenait majoritairement, c'est que l'éducation nationale
00:10:34 n'est pas à la hauteur. L'éducation nationale minimise.
00:10:37 Et l'éducation nationale, ce qu'elle peut faire
00:10:40 à un moment quand elle veut bien faire quelque chose,
00:10:42 c'est qu'elle demande aux parents de retirer leurs enfants,
00:10:45 ce qui est un pur scandale. Dans cette affaire-là,
00:10:47 ce n'est pas comme s'ils n'étaient pas identifiés,
00:10:50 ils sont identifiés. Donc avant d'aller sur les réseaux sociaux,
00:10:53 qui dépassent le cadre de l'école,
00:10:56 c'est que ces gamins-là sont identifiés.
00:10:58 Vous parlez, Sonia, des adultes, c'est-à-dire les adultes
00:11:00 au niveau de l'éducation nationale.
00:11:02 Mais excusez-moi, pardonnez-moi, l'éducation nationale,
00:11:05 les adultes, au niveau des parents de ces harceleurs.
00:11:08 Parce qu'aujourd'hui, ce qu'ils disent, c'est que les harceleurs
00:11:10 sont toujours dans ce collège ou lycée, je crois que c'est lycée.
00:11:13 - Pour l'un d'entre eux. - Et moi, je n'entends pas,
00:11:15 vous l'avez souvent dit, sur ce sujet,
00:11:18 la place des parents, où sont les parents,
00:11:21 et moi, je rajouterais une plainte contre les parents
00:11:24 de ces harceleurs.
00:11:26 Il y a quand même un tout.
00:11:28 Il y a effectivement le problème familial,
00:11:30 parce qu'on apprend aux enfants à respecter les autres.
00:11:34 Il y a le problème de l'éducation nationale.
00:11:36 Quand vous allez sur le site, tout est parfait.
00:11:38 Vous avez des groupes académiques de climat scolaire,
00:11:40 vous avez l'équipe mobile de sécurité.
00:11:43 Mais le problème, c'est la responsabilité
00:11:45 d'un certain nombre de chefs d'établissement.
00:11:47 Ceux qui réagissent, ceux qui prennent les choses en main.
00:11:51 - L'INSEE ne s'agit pas de globaliser. - C'est depuis le primaire.
00:11:53 - Reconnaissez, Joseph, pardonnez-moi,
00:11:55 hier, notre journaliste Jeanne Cancard,
00:11:57 qui a interrogé les parents de l'INSEE,
00:12:00 on a tous noté l'absence de ce responsable
00:12:03 dans toutes les cérémonies, y compris aux obsèques.
00:12:06 Il y a quand même un minimum de décence dans la vie
00:12:08 et d'humanité à voir.
00:12:09 - Mais malheureusement, ce n'est sans doute pas un cas unique.
00:12:11 Il y a une certaine lâcheté de l'institution.
00:12:13 L'institution se protège.
00:12:15 Pour mon avancement, il ne faut pas qu'il y ait de problèmes qui remontent.
00:12:18 Il faut qu'ils se prennent un peu en charge, leur rôle.
00:12:20 Il y a aussi peut-être un rôle de formation.
00:12:22 Je ne sais pas si vous le savez, mais les directeurs en primaire
00:12:24 n'ont aucune formation, si ce n'est 4 jours.
00:12:26 - Ecoutez-moi, est-ce qu'il faut une formation
00:12:28 quand une adolescente vient vous dire
00:12:30 "je suis harcelée, je suis menacée"?
00:12:32 - Il faut au moins que ces chefs d'établissement savent
00:12:34 que s'il y a un problème, ils doivent systématiquement
00:12:36 le faire remonter.
00:12:37 - Excusez-moi de faire le parallèle.
00:12:39 - Quand quelqu'un est en danger devant vous...
00:12:41 - Oui, on est d'accord.
00:12:43 - ... il faut au moins leur dire
00:12:45 "vous devez le faire, c'est une obligation".
00:12:47 - C'est vrai que là, on se bat sur les dires des parents.
00:12:50 Le beau-père a décrit une bagarre
00:12:52 qui s'est déroulée sous ses propres yeux
00:12:54 quand il a interpellé le proviseur
00:12:57 et dit "c'est en dehors de l'établissement".
00:12:59 Et donc on laisse cette petite fiètre...
00:13:01 - Vous savez, ça me rappelle, alors je ne voudrais pas
00:13:03 faire un parallèle comme ça, mais ça me rappelle
00:13:05 vraiment l'affaire Samuel Paty.
00:13:07 Quand vous lisez et vous voyez que tout le monde
00:13:09 était au courant, qu'ils ont fait des réunions,
00:13:11 qu'ils ont fait des concertations,
00:13:13 qu'ils ont essayé un peu de minimiser, etc.
00:13:15 Et ça a eu le drame que ça a eu.
00:13:17 Je crois que vraiment aujourd'hui,
00:13:19 il y a besoin que l'éducation nationale
00:13:21 prenne ses responsabilités.
00:13:23 Parce qu'effectivement, moi je rejoins...
00:13:25 - D'abord le ministre, peut-être.
00:13:27 - J'ai été fonctionnaire, je peux vous dire...
00:13:29 - Encore faudrait-il que vous considérez que c'est une offense.
00:13:31 - Non mais le ministre a mis beaucoup de temps
00:13:33 avant de s'exprimer.
00:13:35 - Mais le ministre, là, est-ce qu'il va se rendre
00:13:37 justement au l'enterrement de cette petite fille ?
00:13:39 - Il y a une inspection sur ce sujet.
00:13:41 - Une inspection de plus.
00:13:43 - Il y a un aspect qui a été souligné,
00:13:45 c'est la plainte contre Facebook,
00:13:47 qui est intéressante parce qu'on sait que dans
00:13:49 la plupart des affaires qui mettent en lumière
00:13:53 le harcèlement, les réseaux sociaux, en effet,
00:13:55 servent de catalyseur.
00:13:57 Mais je me souviens d'une affaire
00:13:59 qui avait lieu, c'était l'affaire de la petite Alisha
00:14:01 en 2021 à Argenteuil,
00:14:03 qui avait été jetée dans la Seine
00:14:05 et tuée par deux autres ados.
00:14:07 Les parents semblaient découvrir parce que
00:14:09 les ados ont une vie sur les réseaux sociaux,
00:14:11 une vie parallèle.
00:14:13 Mais là, ce qui est accablant,
00:14:15 c'est que c'est même pas...
00:14:17 Effectivement, ça a peut-être commencé
00:14:19 sur les réseaux sociaux, il y a peut-être eu
00:14:21 cette pression parce qu'ils sont tous sur leur portable
00:14:23 et en permanence, il y a l'écho de leur vie
00:14:25 qui s'y déroule, mais là, il y a eu un cri
00:14:27 d'alarme qui a été lancé depuis longtemps
00:14:29 auprès des autorités.
00:14:31 - Je vous ai dit, je ne comprends pas,
00:14:33 pourquoi ça n'a pas été entendu ?
00:14:35 On n'est pas dans le même cadre,
00:14:37 je ne comprends pas.
00:14:39 - L'affaire Samuel Paty,
00:14:41 évidemment, c'est une dimension différente,
00:14:43 mais dans l'idée,
00:14:45 je vois exactement ce que vous voulez dire,
00:14:47 dans l'idée de "on camoufle
00:14:49 et pas de vagues".
00:14:51 On va traiter ça entre nous,
00:14:53 ça va s'arranger, et en fait, ça s'arrange pas.
00:14:55 C'est ça le problème.
00:14:57 - Cette jeune, cette adolescente,
00:14:59 cette petite fille,
00:15:01 a écrit une lettre avant de se suicider.
00:15:03 Cette lettre a été lue
00:15:05 par l'avocat lors de cette conférence.
00:15:07 C'est un moment vraiment très, très, très,
00:15:09 très émouvant qui prend aux tripes, au cœur.
00:15:11 Je vous propose de l'écouter.
00:15:13 - Chers parents,
00:15:15 si vous lisez cette lettre,
00:15:17 c'est que je suis sûrement parti.
00:15:19 Je suis désolé d'avoir fait ça,
00:15:21 mais je n'en pouvais plus.
00:15:23 Des insultes matin et soir, des moqueries,
00:15:25 des menaces, je n'en peux plus et j'ai envie d'en finir.
00:15:27 Mais rien ne les arrêtera car malgré tout ce qui s'est passé,
00:15:29 elles me voudront toujours du mal.
00:15:31 Pardon maman, je suis parti rejoindre papa
00:15:33 puisque son père est décédé quand elle avait 3 ans.
00:15:35 Et j'espère de tout cœur
00:15:37 que ce que j'ai fait aura servi à quelque chose.
00:15:39 Je pense que ce que j'ai fait va les réjouir.
00:15:41 Elles penseront qu'elles ont gagné
00:15:43 et arrêteront tout ça.
00:15:45 Je ne pouvais même pas me confier au directeur
00:15:47 car il tenait avec elle, il ne voulait rien entendre.
00:15:49 Donc la seule chose que je pouvais faire est de partir.
00:15:51 Faites attention à Maëlys.
00:15:53 Maëlys qui était assise à côté de moi tout à l'heure
00:15:55 et qui n'a pas supporté l'émotion
00:15:57 et on la comprend,
00:15:59 c'est ce qui pourrait lui arriver.
00:16:01 Faites attention à vous, je vous aime, au revoir.
00:16:03 Très dur, vraiment c'est très très dur.
00:16:05 Très très très très dur.
00:16:07 On va rejoindre tout d'abord Jeanne Canca.
00:16:09 Puis on revient vers vous
00:16:11 parce que Jeanne a suivi toute cette prise de parole
00:16:13 et Jeanne a interrogé hier
00:16:15 justement les parents de Lindsay.
00:16:17 Jeanne d'abord évidemment,
00:16:19 c'est plus que l'émotion, je ne sais pas comment qualifier ça.
00:16:21 C'est vraiment une faillite totale.
00:16:23 On a du mal à comprendre humainement
00:16:25 comment toutes ces mises en garde,
00:16:27 ces alertes,
00:16:29 et je fais attention parce qu'il y a une enquête en cours,
00:16:31 et malgré tout, comment tout ça n'a pas pu être pris en compte ?
00:16:33 Oui, finalement ce qui illustre assez bien
00:16:39 c'est la date de cette lettre que l'avocat a lue
00:16:41 pendant la conférence de presse.
00:16:43 Cette lettre de suicide, elle n'a pas été rédigée
00:16:45 le 12 mai, le jour du suicide de Lindsay.
00:16:47 Elle a été rédigée en février dernier.
00:16:49 C'est son beau-père qui nous l'avait raconté,
00:16:51 son beau-père qui en retournant son matelas un jour,
00:16:53 était tombé sur cette lettre.
00:16:55 Cette lettre avait été ajoutée au dossier.
00:16:57 C'est ce que nous explique l'avocat,
00:16:59 c'est qu'il y avait un dossier qui avait été monté,
00:17:01 qui avait été présenté à l'académie,
00:17:03 qui avait été présenté au directeur de l'établissement.
00:17:05 Ce qui frappe évidemment dans cette lettre,
00:17:07 c'est qu'elle résonne trois mois après
00:17:09 sa rédaction, puisque c'est trois mois
00:17:11 après que Lindsay a mis fin à ses jours,
00:17:13 et finalement cette lettre, elle aurait pu aussi
00:17:15 l'écrire le 12 mai dernier.
00:17:17 C'est des appels à l'aide qu'elle a fait, qu'elle a multiplié.
00:17:19 C'est ce que nous explique la famille, ce qui était aussi très fort
00:17:21 lors de cette conférence de presse,
00:17:23 c'est quand la maman nous dit
00:17:25 "je sais que ma fille serait toujours là si seulement
00:17:27 chacun avait pu faire son travail,
00:17:29 si seulement j'avais pu être écoutée".
00:17:31 Et ce qui aussi, on va dire,
00:17:33 ce qui fait qu'à tout prix
00:17:35 ils veulent que cette affaire soit médiatisée,
00:17:37 qu'ils veulent parler, c'est que finalement, Lindsay,
00:17:39 ce n'est pas la seule victime, c'est-à-dire qu'il pourrait
00:17:41 en avoir d'autres, c'est ce qu'ils craignent, puisqu'aujourd'hui,
00:17:43 il nous explique que Miley, c'est sa meilleure amie,
00:17:45 on en avait parlé hier sur l'antenne de son témoignage,
00:17:47 c'est-à-dire qu'elle aussi, elle nous explique qu'elle reçoit
00:17:49 encore des messages, des messages haineux,
00:17:51 des messages qui sont créés souvent avec des faux comptes
00:17:53 sur Instagram, sur TikTok,
00:17:55 et justement, là, toute l'importance de la plainte,
00:17:57 on rappelle quatre plaintes déposées
00:17:59 contre le directeur, contre l'Académie de Lille,
00:18:01 contre les policiers en charge de l'enquête, et puis aussi
00:18:03 contre Facebook, qui est propriétaire d'Instagram.
00:18:05 L'avocat qui dit aussi qu'il souhaite
00:18:07 que cette affaire, elle, puisse
00:18:09 permettre d'arrêter cet harcèlement, mais ce qui déplore,
00:18:11 et ce que déplore aussi les parents, c'est l'inaction
00:18:13 aujourd'hui, et la non-réaction finalement
00:18:15 des pouvoirs publics, puisque vous l'avez vu, peut-être,
00:18:17 il y a deux jours, Pap Ndiaye, le ministre de l'Éducation
00:18:19 nationale, a tweeté, ou donc
00:18:21 dans ce tweet, il exprime ses condoléances
00:18:23 à la famille de Lindsay, mais pour la famille,
00:18:25 ce n'est pas suffisant, ce n'est pas ça qui va ramener
00:18:27 leur fille, leur fille qui
00:18:29 était leur fille unique, leur grande
00:18:31 fille, et qui aujourd'hui laisse derrière elle deux petits
00:18:33 frères, et les parents, ce qu'ils nous expliquent, eh bien, c'est que
00:18:35 ces deux petits frères, aujourd'hui, c'est inconcevable pour eux,
00:18:37 qu'ils n'arrivent pas à comprendre pourquoi leur soeur est partie
00:18:39 aujourd'hui. La grand-mère de Lindsay, qui était aussi présente,
00:18:41 nous a raconté, nous a rappelé qu'elle avait
00:18:43 écrit au président de la République, en parlant
00:18:45 de cette lettre de suicide.
00:18:47 - Et vous avez entièrement raison, Jeannette, je crois qu'on a tous
00:18:49 besoin de comprendre, parce qu'évidemment, chaque parent,
00:18:51 c'est-à-dire, c'est impossible
00:18:53 de vivre une telle situation.
00:18:55 Maître, on va réagir maintenant
00:18:57 sur les plaintes, le dossier, en quelques mots.
00:18:59 Quatre plaintes, écoutons justement
00:19:01 de quoi il s'agit.
00:19:03 - Cette famille a été abandonnée pendant des mois,
00:19:07 et cette famille a été abandonnée après le décès
00:19:09 de Lindsay. C'est absolument
00:19:11 inconcevable, absolument inconcevable,
00:19:13 et c'est la raison pour laquelle
00:19:15 nous avons décidé
00:19:17 de dénoncer ces faits-là, et de déposer
00:19:19 plainte. Déposer plainte d'abord contre
00:19:21 monsieur Wagon, qui est le
00:19:23 responsable de ce collège, qui savait
00:19:25 la détresse de Lindsay,
00:19:27 auprès de qui Lindsay s'est confiée, et qui n'a
00:19:29 rien fait pendant des mois. Nous avons décidé
00:19:31 de déposer plainte contre l'Académie de Lille,
00:19:33 qui savait la détresse de Lindsay,
00:19:35 et qui là aussi n'a rien fait, contrairement
00:19:37 aux allégations fallacieuses que nous avons pu lire
00:19:39 dans les médias hier et avant-hier.
00:19:41 Nous avons décidé de déposer plainte
00:19:43 contre les policiers en charge de l'enquête,
00:19:45 qui savait la détresse de Lindsay.
00:19:47 J'ai un formulaire qu'elle a rempli, qu'elle a
00:19:49 communiqué aux policiers
00:19:51 le jour de la plainte, trois mois,
00:19:53 trois mois et demi avant son suicide,
00:19:55 dans lequel elle indiquait les horaires qu'elle subissait,
00:19:57 noir sur blanc, le fait que des photos,
00:19:59 des messages circulaient sur les réseaux
00:20:01 sociaux, qu'elle était victime d'insultes
00:20:03 à caractère sexuel extrêmement souvent,
00:20:05 qu'elle avait peur d'être seule,
00:20:07 qu'on l'insultait, qu'on se moquait d'elle, qu'on la tapait
00:20:09 très souvent. Un formulaire
00:20:11 que j'ai dans les mains, un formulaire qui est absolument
00:20:13 noir sur blanc et qui termine par
00:20:15 "je me sens triste très souvent, je me sens seule très souvent,
00:20:17 j'aimerais bien qu'on m'aide très souvent".
00:20:19 Bien, on va voir aussi l'enquête,
00:20:21 maintenant, quatre plaintes, c'est assez
00:20:23 inédit, le corps enseignant,
00:20:25 Facebook et également les réseaux sociaux,
00:20:27 enfin c'est... Oui, et d'autant que les sanctions
00:20:29 sont lourdes, le harcèlement scolaire a fait l'objet en plus
00:20:31 d'une révision il y a quelques années, je crois même que c'était
00:20:33 en 2022, qui fait qu'on peut porter jusqu'à maintenant
00:20:35 dix ans, si ma mémoire est bonne, dix ans d'emprisonnement.
00:20:37 Jusqu'à dix ans. Oui,
00:20:39 j'ai dit oui, jusqu'à... Oui, oui, oui. Jusqu'à... Oui, à chaque fois, c'est un maximum,
00:20:41 évidemment, nous n'avons plus de peine planchée
00:20:43 en France, c'est bien dommage.
00:20:45 Mais effectivement, il y a une enquête et je pense qu'il faut
00:20:47 attendre le temps de l'enquête parce que c'est vrai que
00:20:49 ce qui frappe, en tout cas
00:20:51 à l'écoute de
00:20:53 la maire de l'INSEE, c'est
00:20:55 le mutisme
00:20:57 des autorités,
00:20:59 de l'éducation...
00:21:01 Oui, oui. De l'éducation nationale,
00:21:03 et vous savez, moi, ça me fait penser à quelque chose, le président
00:21:05 de la République parlait, il y a une semaine,
00:21:07 de décivilisation. Moi, je vais vous dire,
00:21:09 un des effets de la décivilisation,
00:21:11 on le voit là. Mais on le voit...
00:21:13 C'est ça, c'est la déshumanisation ? Oui, mais on n'y pense pas souvent,
00:21:15 oui absolument, mais on n'y pense pas souvent parce qu'en fait,
00:21:17 elle se situe à deux niveaux. Le premier niveau,
00:21:19 on l'a vu, c'est l'inhumanité
00:21:21 des harceleurs. L'inhumanité
00:21:23 pendant et l'inhumanité
00:21:25 après, puisque même après
00:21:27 son suicide, cette femme a été insultée.
00:21:29 On s'interroge, je pense que
00:21:31 les mots sont forts, mais je parle d'humanité, on s'interroge
00:21:33 vraiment sur la part d'humanité
00:21:35 qui le reste ou qui a peut-être existé
00:21:37 un jour chez ces harceleurs.
00:21:39 Et puis aussi, l'inhumanité d'un système.
00:21:41 Cette jeune fille a appelé
00:21:43 à l'aide. Les parents ont appelé à l'aide.
00:21:45 Pourquoi ?
00:21:47 Ça, c'est ça la question. Mais il n'y a pas de réponse.
00:21:49 L'enquête va devoir le déterminer. C'est une faillite totale.
00:21:51 Pourquoi il n'y a pas eu de réponse ?
00:21:53 Est-ce qu'on peut avoir un élément objectif à opposer à ça ?
00:21:55 S'il y a eu véritablement les alertes ?
00:21:57 Je ne vois pas comment. Où se trouve ce directeur ?
00:21:59 C'est quand même le personnage
00:22:01 qui évite les cérémonies. Vous savez, quelqu'un qui vous dit
00:22:03 « La bagarre s'est passée en dehors de mon établissement,
00:22:05 donc je ne suis pas responsable. »
00:22:07 Pour la cérémonie, il me semble que la famille,
00:22:09 si on parle de l'abus direct, j'ai entendu dire que c'est la famille
00:22:11 qui ne voulait pas. En tout état de cause,
00:22:13 il ne va pas pouvoir rester comme ça éternellement
00:22:15 sans s'exprimer.
00:22:17 On aura l'occasion d'y revenir.
00:22:19 Et là, on va suivre
00:22:21 évidemment cela.
00:22:23 Oui, le ministre de l'Éducation nationale s'est exprimé.
00:22:25 Je ne vais pas commenter
00:22:27 le temps qui a été mis
00:22:29 pour le faire. Mais il y a des situations
00:22:31 avec lesquelles on se déplace très vite.
00:22:33 Il me semble que celle-ci, au moins pour soutenir les parents et la famille...
00:22:35 Le 12 mai, on est le premier jour.
00:22:37 Vous avez tout dit. Je salue Estelle Youssoupha.
00:22:39 Bonjour à vous.
00:22:41 Merci d'être là.
00:22:43 Nous venons d'évoquer ce sujet très difficile
00:22:45 sur cette affaire.
00:22:47 Merci de nous rejoindre. Remarquez une pause.
00:22:49 Madame Youssoupha, évoquez.
00:22:51 Là, c'est une idée qui suscite beaucoup la controverse.
00:22:53 Mais il faut comprendre aussi
00:22:55 ce que vivent les maorais.
00:22:57 Il faut comprendre la détresse des habitants
00:22:59 de ces territoires.
00:23:01 C'est un sujet dont nous avons beaucoup parlé.
00:23:03 Nous allons donc évoquer cette question
00:23:05 de la répartition des migrants comoriens
00:23:07 dans tout le territoire en France.
00:23:09 Et ça divise aussi au sein du gouvernement.
00:23:11 A tout de suite.
00:23:13 ...
00:23:15 Merci d'être avec nous
00:23:17 sur CNews.
00:23:19 Avec nos invités, c'était Estelle Youssoupha
00:23:21 qui nous a rejoints.
00:23:23 Merci d'être là.
00:23:25 On vous voit à l'image.
00:23:27 Il y a une signification importante
00:23:29 pour nos amis maorais
00:23:31 qui nous regardent également.
00:23:33 C'est un kichali ?
00:23:35 Ce sont les couleurs portées par Zénam Deré,
00:23:37 qui est une grande figure du combat
00:23:39 pour Mayotte française.
00:23:41 Ce sont des couleurs que, ici,
00:23:43 je pense, dans l'hémicycle,
00:23:45 les gens pensent que ce sont simplement mes couleurs.
00:23:47 C'est assez banal à Mayotte.
00:23:49 Ce sont les femmes maoraises fières d'être françaises
00:23:51 qui le portent.
00:23:53 Et lorsqu'il y a eu les manifestations
00:23:55 pour soutenir l'opération en bouchou,
00:23:57 elles étaient des milliers à le porter.
00:23:59 Je pense que ça a un peu inquiété certains
00:24:01 au niveau du gouvernement.
00:24:03 Nous, on était très fiers.
00:24:05 C'est un message qui nous est envoyé.
00:24:07 En jaune, ce sont les fleurs d'Ilanguilan
00:24:09 qui poussent à Mayotte.
00:24:11 Je le porte systématiquement, publiquement.
00:24:13 Ça pourrait vous aller, chère Audrey.
00:24:15 A tout le monde, je vous en ramènerai.
00:24:17 Un grand plaisir.
00:24:19 Les titres, à CNews Info de Réberthaud.
00:24:21 ...
00:24:23 - Un footballeur de 15 ans est décédé
00:24:25 après avoir été frappé par un joueur du FC Metz.
00:24:27 Ça s'est passé lors d'un tournoi de jeunes
00:24:29 le week-end dernier entre une équipe de Metz
00:24:31 et une équipe de Berlin.
00:24:33 Une bagarre a éclaté après le match.
00:24:35 Un adolescent du FC Metz, âgé de 16 ans,
00:24:37 est suspecté d'avoir porté des coups mortels.
00:24:39 Il a été placé en détention provisoire
00:24:41 après cette bagarre.
00:24:43 Elisabeth Born est en déplacement à Angers et Laval.
00:24:45 La Première ministre a présenté plusieurs mesures
00:24:47 concernant l'accueil des jeunes enfants.
00:24:49 Quelques 200 000 nouvelles places en crèche
00:24:51 devraient être créées d'ici à 2030.
00:24:53 Elisabeth Born anticipe la présentation
00:24:55 en Conseil des ministres du projet de loi
00:24:57 réorganisant le service public de l'emploi.
00:24:59 Ce sera la semaine prochaine.
00:25:01 Le bio représente 6% du panier
00:25:03 des courses alimentaires des Français en 2022.
00:25:05 C'est ce que détaille le panorama du bio en 2022.
00:25:07 C'est un peu moins par rapport à l'année précédente.
00:25:09 A titre de comparaison, le bio représente
00:25:11 13% des achats alimentaires au Danemark,
00:25:13 11% en Autriche.
00:25:15 Cependant, face à l'inflation,
00:25:17 les prix des produits bio ont montré
00:25:19 moins de hausses que ceux de l'alimentaire en général.
00:25:21 - La situation à Mayotte est une bombe à retardement.
00:25:23 La situation sur l'immigration est intenable.
00:25:25 Une proposition qui suscite déjà beaucoup de réactions
00:25:27 est sur la table.
00:25:29 Celle de répartir ses migrants comoriens
00:25:31 sur l'ensemble du territoire.
00:25:33 C'est une proposition qui figure parmi les recommandations
00:25:35 d'un rapport parlementaire très sérieux,
00:25:37 très bien réglé.
00:25:39 - La question est de la rémunération
00:25:41 des migrants comoriens.
00:25:43 La rémunération des migrants comoriens
00:25:45 est une question qui est très importante.
00:25:47 La rémunération des migrants comoriens
00:25:49 est une question qui est très importante.
00:25:51 - La situation de Mayotte est décrite
00:25:53 comme une bombe à retardement.
00:25:55 Le texte de 75 pages liste une dizaine
00:25:57 de recommandations qui sont en effet
00:25:59 déterminées par le président de la République.
00:26:01 - La situation de Mayotte est décrite
00:26:03 comme une bombe à retardement.
00:26:05 Le texte de 75 pages liste une dizaine
00:26:07 de recommandations qui sont en effet
00:26:09 déterminées par le président de la République.
00:26:11 - La situation de Mayotte est décrite
00:26:13 comme une bombe à retardement.
00:26:15 Le texte de 75 pages liste une dizaine
00:26:17 de recommandations qui sont en effet
00:26:19 déterminées par le président de la République.
00:26:21 - La situation de Mayotte est décrite
00:26:23 comme une bombe à retardement.
00:26:25 - La situation de Mayotte est décrite
00:26:27 comme une bombe à retardement.
00:26:29 - La situation de Mayotte est décrite
00:26:31 comme une bombe à retardement.
00:26:33 - La situation de Mayotte est décrite
00:26:35 comme une bombe à retardement.
00:26:37 - La situation de Mayotte est décrite
00:26:39 comme une bombe à retardement.
00:26:41 - La situation de Mayotte est décrite
00:26:43 comme une bombe à retardement.
00:26:45 - La situation de Mayotte est décrite
00:26:47 comme une bombe à retardement.
00:26:49 - La situation de Mayotte est décrite
00:26:51 comme une bombe à retardement.
00:26:53 - La situation de Mayotte est décrite
00:26:55 comme une bombe à retardement.
00:26:57 - La situation de Mayotte est décrite
00:26:59 comme une bombe à retardement.
00:27:01 - La situation de Mayotte est décrite
00:27:03 comme une bombe à retardement.
00:27:05 - La situation de Mayotte est décrite
00:27:07 comme une bombe à retardement.
00:27:09 - La situation de Mayotte est décrite
00:27:11 comme une bombe à retardement.
00:27:13 - La situation de Mayotte est décrite
00:27:15 comme une bombe à retardement.
00:27:17 - La situation de Mayotte est décrite
00:27:19 comme une bombe à retardement.
00:27:21 - La situation de Mayotte est décrite
00:27:23 comme une bombe à retardement.
00:27:25 - La situation de Mayotte est décrite
00:27:27 comme une bombe à retardement.
00:27:29 - La situation de Mayotte est décrite
00:27:31 comme une bombe à retardement.
00:27:33 - La situation de Mayotte est décrite
00:27:35 comme une bombe à retardement.
00:27:37 - La situation de Mayotte est décrite
00:27:39 comme une bombe à retardement.
00:27:41 - Il y aura une discussion sur la loi de l'asile
00:27:43 et de l'immigration dans les prochains mois.
00:27:45 Je ne vois pas comment elle peut être crédible
00:27:47 si on ne parle pas de Mayotte.
00:27:49 Les choses doivent être sur la table.
00:27:51 Compte tenu du fait que sur les prochaines décennies,
00:27:53 les flux migratoires sont appelés à s'intensifier,
00:27:55 les flux migratoires sont appelés à s'intensifier,
00:27:57 j'espère qu'on aura une discussion sérieuse.
00:27:59 j'espère qu'on aura une discussion sérieuse.
00:28:01 Avoir une discussion sérieuse,
00:28:03 ça veut dire prendre en compte Mayotte,
00:28:05 puisque Mayotte, c'est un concentré
00:28:07 de nos grandes lâchetés, de nos incohérences
00:28:09 et de notre hypocrisie.
00:28:11 Parce que c'est une situation insulaire,
00:28:13 une situation de tension extrême,
00:28:15 une situation de tension extrême,
00:28:17 ça met en avant, ça souligne
00:28:19 ce qui systémiquement dysfonctionne.
00:28:21 ça met en avant, ça souligne ce qui systémiquement dysfonctionne.
00:28:23 - Qui ne s'est pas mis sur la table
00:28:25 lors de l'examen de ce texte sur l'immigration ?
00:28:27 lors de l'examen de ce texte sur l'immigration ?
00:28:29 Vous estimez qu'il n'a même pas lieu
00:28:31 d'être, de débattre d'un tel sujet
00:28:33 si on ne parle pas de Mayotte, si je vous comprends bien.
00:28:35 - Si on parle d'asile et d'immigration en France
00:28:37 si on parle d'asile et d'immigration en France
00:28:39 c'est toujours beaucoup plus facile
00:28:41 de mettre de côté la crise principale.
00:28:43 de mettre de côté la crise principale.
00:28:45 Moi je suis allée à Lampedusa en Italie,
00:28:47 Moi je suis allée à Lampedusa en Italie,
00:28:49 je suis allée en Grèce,
00:28:51 parce que ce que vit Mayotte est semblable
00:28:53 en termes de crise et d'ampleur de catastrophes,
00:28:55 non seulement sanitaires, humaines,
00:28:57 de drames personnels pour les migrants,
00:28:59 mais aussi de seuils totalement franchis
00:29:01 pour l'acceptabilité.
00:29:03 Nous, à Mayotte, on n'arrive plus
00:29:05 à accueillir les migrants.
00:29:07 Les Italiens, les Grecs ont pris des mesures adéquates
00:29:09 parce que ce sont des insulaires,
00:29:11 des îles qui sont elles aussi en première ligne
00:29:13 face aux flux migratoires
00:29:15 et elles ont mis en place tout un système de solidarité
00:29:17 avec le reste du pays.
00:29:19 Il y a eu aussi des hot spots, des camps d'accueil.
00:29:21 À Mayotte, l'État a décidé
00:29:23 qu'on utilisait l'insularité de Mayotte
00:29:25 pour enfermer le problème.
00:29:27 Avec un système dérogatoire
00:29:29 très particulier qui fait que
00:29:31 on régularise à Mayotte,
00:29:33 on ne vous régularise pas pour rester à Mayotte.
00:29:35 On peut expliquer le principe du visa territorialisé à Mayotte.
00:29:37 C'est un titre de séjour qui permet
00:29:39 de rester seulement sur l'île.
00:29:41 Voilà.
00:29:43 J'ai une petite clause
00:29:45 aux petits oignons tricotées par l'État
00:29:47 qui a mis en place un code
00:29:49 de l'immigration et du séjour
00:29:51 des étrangers en France.
00:29:53 Il y a une petite exception
00:29:55 dans le territoire où il y a la plus grosse crise
00:29:57 où on dit "on vous régularise mais vous restez sur le territoire".
00:29:59 Je n'appelle pas à ce que
00:30:01 les migrants comoriens dans leur ensemble
00:30:03 aillent sur l'ensemble du territoire national.
00:30:05 Je dis que celles et ceux qui ont été
00:30:07 régularisés par les services de l'État
00:30:09 doivent être régularisés pour le reste du territoire national.
00:30:11 Parce que là, il doit y avoir
00:30:13 continuité territoriale.
00:30:15 Parce que ce n'est pas
00:30:17 une spécificité locale.
00:30:19 Aucun des élus, aucun système
00:30:21 local n'est associé à la régularisation.
00:30:23 C'est une prérogative régalienne.
00:30:25 C'est donc l'État qui a décidé
00:30:27 selon les critères de l'État
00:30:29 validés par le Parlement
00:30:31 de régulariser ces personnes.
00:30:33 Mais par contre, on a tricoté une petite astérix
00:30:35 sur le contrat où on dit
00:30:37 "ceux-là, vous les gardez à Mayotte".
00:30:39 Il y a plein de questions.
00:30:41 On va vous soumettre.
00:30:43 Estelle,
00:30:45 parce que ça peut être un appel d'air.
00:30:47 Dans ce cas-là, c'est l'impuissance
00:30:49 qu'on va transformer en répartition
00:30:51 à travers le territoire.
00:30:53 Avant d'arriver à ces points que vont vous opposer
00:30:55 nos invités, je voudrais...
00:30:57 C'est étonnant dans ce rapport.
00:30:59 On apprend qu'avec 93 000 patients français
00:31:01 et 85 000 d'autres nationalités
00:31:03 en 2022, la moitié des prises en charge
00:31:05 hospitalières à Mayotte bénéficient aux étrangers.
00:31:07 Mais ça, je pense que
00:31:09 c'est quelque chose
00:31:11 qu'il fallait...
00:31:13 Ça a été déjà beaucoup de travail de notre part
00:31:15 d'obtenir ces chiffres.
00:31:17 C'est la première fois qu'ils sortent.
00:31:19 Pourquoi c'est si difficile ?
00:31:21 C'est aussi pour moi un des motifs
00:31:23 de mon engagement et de mon mandat.
00:31:25 Je suis convaincue
00:31:27 que tant qu'on ne connaît pas
00:31:29 l'ampleur du drame à Mayotte, on ne pourra pas
00:31:31 y trouver de solution.
00:31:33 C'est pour ça que je me suis engagée
00:31:35 et qu'on a fait ce rapport.
00:31:37 - Vous avez eu le critique de dire que...
00:31:39 - Vous l'entendez à chaque fois que je vous pose la question.
00:31:41 Vous faites fi de tout ça.
00:31:43 - Non, mais parce que, en fait, je veux bien entendre
00:31:45 toutes les leçons, mais que le diagnostic soit posé.
00:31:47 On ne peut pas me dire que c'est du fantasme.
00:31:49 Là, c'est les chiffres officiels de l'Agence régionale
00:31:51 de santé de Mayotte. La moitié des patients
00:31:53 à Mayotte sont des étrangers, des non-assurés sociaux
00:31:55 qui ne contribuent pas aux dépenses
00:31:57 de la santé à Mayotte.
00:31:59 Et en plus, là encore, on a une spécificité
00:32:01 à un système dérogatoire.
00:32:03 Il y a un système particulier
00:32:05 qui fait qu'il n'y a pas la tarification
00:32:07 à l'acte médical à Mayotte.
00:32:09 Et c'est une enveloppe unique
00:32:11 pour l'hôpital. Et il n'y a quasiment pas
00:32:13 de médecine privée. Ça veut dire
00:32:15 que la santé à Mayotte, qui est principalement
00:32:17 publique, est à moitié dévolue
00:32:19 aux étrangers qui ne contribuent pas
00:32:21 au système de santé. Moi, je le pose
00:32:23 sur la table, que tout le monde en soit conscient.
00:32:25 Et après, on vient m'expliquer
00:32:27 que c'est tout à fait normal qu'une visite
00:32:29 du ministre de la Santé cet hiver
00:32:31 ne mentionne pas... Il vient à Mayotte,
00:32:33 il ne mentionne pas la santé des étrangers.
00:32:35 La défenseure des droits
00:32:37 s'empare du sujet du désert médical
00:32:39 à Mayotte, ne mentionne pas
00:32:41 la question du droit à la santé,
00:32:43 à l'accès à la santé des étrangers.
00:32:45 Moi, je dis simplement, un, c'est de l'hypocrisie
00:32:47 et deux, on va tous se mettre d'accord
00:32:49 sur de quoi on est en train de parler.
00:32:51 Quand les collectifs citoyens
00:32:53 vont occuper les dispensaires de santé
00:32:55 à Mayotte, c'est parce que
00:32:57 on considère, nous, que c'est un appel d'air.
00:32:59 Parce que quand vous réduisez, vous dites
00:33:01 "je n'applique pas les règles nationales,
00:33:03 je n'applique pas la solidarité nationale",
00:33:05 parce que c'est ça, l'aide médicale d'État.
00:33:07 C'est de dire "on respecte le droit des étrangers
00:33:09 à être soignés", mais c'est en fait une enveloppe
00:33:11 à part, parce que ce n'est pas déduit
00:33:13 des frais de santé des Français.
00:33:15 C'est ça, l'aide médicale d'État.
00:33:17 Et on dit sur le territoire qui en a le plus besoin
00:33:19 "ah non, non non, vous comprenez,
00:33:21 ce serait un appel d'air".
00:33:23 Mais en fait, ce n'est pas possible.
00:33:25 Alors venez maintenant dire à Madame Huchotin que...
00:33:27 Non, je ne vais pas lui dire...
00:33:29 C'est important de l'écouter à Andréa Huchotin.
00:33:31 Je ne vais pas lui dire stop, parce que moi,
00:33:33 je suis allé à Mayotte et j'ai vraiment
00:33:35 passé du temps dans cette île.
00:33:37 Ce qui est quand même incroyable,
00:33:39 ça semble corroborer le fait que
00:33:41 d'abord, un habitant sur deux
00:33:43 à Mayotte, vous me direz si j'ai tort,
00:33:45 est un étranger et qu'on compte
00:33:47 à peu près, les derniers recensements,
00:33:49 300 000 habitants, donc en gros, il y en aurait
00:33:51 600 000. - On est à un demi-million.
00:33:53 On est au moins à un demi-million,
00:33:55 une personne sur deux qui est étrangère,
00:33:57 et c'est pour ça qu'on demande un recensement à jour.
00:33:59 - Voilà, on a aujourd'hui un département français,
00:34:01 puisque Mayotte, il faut le rappeler, est un département français,
00:34:03 dont on ne connaît pas la population.
00:34:05 En fait, dont on ne sait pas exactement
00:34:07 combien il y a de personnes. - Mais en fait, je pense qu'il faut comprendre
00:34:09 la portée de ce que vous dites.
00:34:11 Nous, on le sait à Mayotte. - Oui, bien sûr.
00:34:13 - Les élus, on n'arrête pas de dire
00:34:15 "il faut compter". Si vous ne comptez pas,
00:34:17 un, vous n'arrivez pas
00:34:19 à mettre en place une politique publique,
00:34:21 parce que vous ne savez pas mesurer. Mais de deux,
00:34:23 ça permet à l'État de ne pas transférer
00:34:25 les fonds qu'il doit aux collectivités
00:34:27 locales à hauteur des besoins.
00:34:29 C'est-à-dire qu'on fait des économies en ne faisant pas
00:34:31 un recensement
00:34:33 à jour. Et puis comme ça, on minimise
00:34:35 l'ampleur du problème. Parce que les statistiques
00:34:37 que je vous dis, qui sont catastrophiques à Mayotte,
00:34:39 elles sont déjà rouges, cramoisies.
00:34:41 Vous doublez la population. Elles ne sont plus
00:34:43 rouges, cramoisies, elles sont noires.
00:34:45 - D'où une grosse partie des problèmes
00:34:47 qui découlent de ça.
00:34:49 Est-ce qu'il y a aussi une chose,
00:34:51 vous avez parlé d'exception avec le visa territorial,
00:34:53 mais aussi, c'est le seul
00:34:55 département français où il y a une entorse
00:34:57 au droit du sol.
00:34:59 - Oui, mais on en a parlé dans le rapport
00:35:01 qui est inefficace. C'est-à-dire que
00:35:03 elle est inefficace, cette entorse,
00:35:05 ce n'est qu'une amorce.
00:35:07 Moi, je pense qu'il faut aller beaucoup plus loin.
00:35:09 Et j'ai bien conscience que, effectivement,
00:35:11 c'est pour ça que c'est important d'avoir fait le rapport.
00:35:13 Pour moi, c'est une contribution au débat public
00:35:15 sur ce débat qu'on va avoir.
00:35:17 On ne peut pas me dire,
00:35:19 surtout ne pas toucher à la Constitution,
00:35:21 il ne faut pas aller sur le droit du sol,
00:35:23 parce que, vous comprenez, on crée un précédent.
00:35:25 - Le précédent est déjà créé.
00:35:27 - Voilà, ça fait de l'appel d'air.
00:35:29 Et en fait, on oublie de dire
00:35:31 le précédent a déjà été créé,
00:35:33 et pour le moment, il ne marche pas, sauf
00:35:35 à ce qu'on aille au bout du geste.
00:35:37 - Arrêtez le droit du sol ?
00:35:39 - Voilà, à Mayotte, en l'occurrence...
00:35:41 - C'est Michel Barnier qui l'avait proposé,
00:35:43 je crois, aux dernières élections européennes.
00:35:45 - Oui, mais pour l'instant, il est toujours...
00:35:47 - Salut, Choufard. Là, c'est une situation
00:35:49 de faillite ou d'impuissance.
00:35:51 Donc, on doit partir d'une situation
00:35:53 de faillite et d'impuissance pour dire,
00:35:55 puisqu'on ne peut pas régler le problème,
00:35:57 on répartit les migrants comme rien.
00:35:59 Est-ce que vous pensez que tous les citoyens,
00:36:01 quels que soient leurs résidents,
00:36:03 géographiques, etc., en France,
00:36:05 peuvent faire une telle décision ?
00:36:07 - Mais moi, j'appartiens à un territoire
00:36:09 qui est...
00:36:11 Ce sont vos concitoyens
00:36:13 et des contribuables.
00:36:15 En fait, on ne peut pas dire
00:36:17 "je paye autant d'impôts que vous
00:36:19 et la solidarité nationale n'en merci"
00:36:21 parce qu'il y a solidarité nationale pour la dépense,
00:36:23 mais quand il s'agit des problèmes,
00:36:25 on nous dit "non, mais vous êtes gentils,
00:36:27 on va vous laisser là où vous êtes,
00:36:29 et puis on va créer de l'exception".
00:36:31 Parce que moi, je veux bien entendre
00:36:33 "la règle, c'est ça", mais en fait,
00:36:35 on nous dit "la règle, c'est ça, mais pas pour vous".
00:36:37 Et puis, on va appliquer les règles
00:36:39 nationales pour la régularisation,
00:36:41 mais par contre,
00:36:43 tous les mécanismes de solidarité,
00:36:45 pas pour Mayotte et Kino-Dibé.
00:36:47 - Ce qui me frappe dans cette affaire...
00:36:49 - Je voudrais qu'on écoute le ministre,
00:36:51 Gabriel Attal, parce que vous allez voir
00:36:53 que ça suscite beaucoup de crispations au gouvernement,
00:36:55 avec en plus le texte sur l'immigration
00:36:57 qui arrive. Écoutons-le, il était hier
00:36:59 sur notre antenne chez Pascal Praud.
00:37:01 - Il y a beaucoup de moyens, y compris financiers,
00:37:03 qui sont investis, qu'il y a une opération d'ampleur
00:37:05 qui est menée à Mayotte, qu'il y a une vie
00:37:07 pour les Mahorais aujourd'hui,
00:37:09 qui est quand même insupportable du fait
00:37:11 de cette immigration illégale,
00:37:13 et qu'on met énormément de moyens
00:37:15 pour régler ce problème-là.
00:37:17 - Il y a deux choses qui me frappent.
00:37:19 La première, on nous parle beaucoup de la Constitution,
00:37:21 ces jours derniers, l'article 1 de la Constitution,
00:37:23 "la République est une et indivisible",
00:37:25 ce qui veut dire que les droits des gens
00:37:27 du Val-de-Marne où j'habite,
00:37:29 au département de Val-Arme,
00:37:31 les mêmes droits normalement.
00:37:33 C'est absolument inacceptable.
00:37:35 Et si ça ne fonctionne pas, alors changeons
00:37:37 les règles pour tous, on a un problème
00:37:39 d'immigration, mais on ne va pas voter de loi
00:37:41 sur l'immigration, nous dit-on. Il y a un véritable problème,
00:37:43 il y a de la pauvreté, il y a de la violence,
00:37:45 il y a des statistiques qui sont cachées,
00:37:47 c'est-à-dire qu'il y a un manque
00:37:49 de volonté politique de régler le problème.
00:37:51 Et puis ce qui me inquiète aussi,
00:37:53 c'est la grande France,
00:37:55 5e ou 6e puissance mondiale,
00:37:57 il ne faut pas dire aux comores,
00:37:59 gardez les gens chez vous.
00:38:01 Alors c'est une forme de faiblesse, mais alors extraordinaire.
00:38:03 Et dernier mot,
00:38:05 je remercie Madame de porter cette tenue
00:38:07 où elle nous dit le rouge,
00:38:09 c'est le rouge du sang,
00:38:11 versé pour rester français.
00:38:13 Merci Madame de faire cette leçon à tous nos compatriotes.
00:38:15 Si je puis me permettre, Madame la députée,
00:38:17 moi je trouve que
00:38:19 je vous écoute et je suis d'accord,
00:38:21 en fait je pense qu'on est d'accord avec votre constat.
00:38:23 Et je crois que j'ai compris pourquoi
00:38:25 vous voulez faire cette proposition, parce que vous voulez mettre
00:38:27 tout le monde en face de ses responsabilités
00:38:29 et au cas particulier le pouvoir.
00:38:31 Donc vous voyez, je pense que j'ai un peu compris,
00:38:33 c'est de dire "bon, vous nous abandonnez, très bien,
00:38:35 mais tout le monde va supporter le poids de la misère".
00:38:37 Et en faisant ça, vous pensez alerter les pouvoirs publics.
00:38:39 Moi ce que je crains Madame,
00:38:41 c'est qu'en réalité ce sont les Français
00:38:43 de métropole qui vont
00:38:45 payer, parce qu'il est possible que
00:38:47 ce que vous utilisez comme argument ici
00:38:49 se retourne contre nous
00:38:51 et fasse que demain on va accepter
00:38:53 la répartition de migrants. Moi je pense que la bonne façon
00:38:55 de prendre le sujet,
00:38:57 c'est plus une loi constitutionnelle
00:38:59 que vous devriez déposer en réalité.
00:39:01 Une loi constitutionnelle pour
00:39:03 modifier le droit du sol, et pour faire
00:39:05 en sorte que le droit du sol ne soit plus
00:39:07 un principe en France,
00:39:09 vu la situation migratoire catastrophique
00:39:11 à Mayotte, mais on peut aussi parler de la situation
00:39:13 en France, qui n'est pas du même niveau, mais tout de même.
00:39:15 Et faire en sorte que le droit du sol
00:39:17 en France ne soit plus un principe,
00:39:19 mais une exception.
00:39:21 Ça c'est une loi constitutionnelle.
00:39:23 Vous devriez, et je vous pose
00:39:25 la question, faire une proposition
00:39:27 en ce sens, plutôt que
00:39:29 d'avancer une répartition des migrants
00:39:31 qui finalement en réalité va
00:39:33 disséminer la misère, créer des tensions
00:39:35 en France, et vous allez faire payer les Français
00:39:37 alors qu'en réalité vous voulez faire payer une personne.
00:39:39 Vous voulez faire payer
00:39:41 au pouvoir, au gouvernement,
00:39:43 à Emmanuel Macron de vous avoir abandonné.
00:39:45 Donc, je termine en une phrase,
00:39:47 ici, vous n'allez aboutir
00:39:49 qu'à une chose, c'est sanctionner
00:39:51 les Français de métropole. Pourquoi
00:39:53 ne proposez-vous pas une loi constitutionnelle
00:39:55 sur la modification du droit du sol ?
00:39:57 Un petit bémol quand même, vous avez parlé simplement
00:39:59 de ceux qui étaient titulaires
00:40:01 du visa territorial. Combien sont-ils ?
00:40:03 Là, est-ce qu'on a une statistique ?
00:40:05 Parce que les autres
00:40:07 clandestins, eux, n'ont pas.
00:40:09 Ils n'ont pas de statut. Donc on ne va pas faire
00:40:11 venir tous les Comoriens.
00:40:13 C'est pour ça, parce que l'espèce de
00:40:15 discours qui a été tenu, je ne dis pas par vous,
00:40:17 mais par le Rassemblement national
00:40:19 qui a quand même grimpé au rideau,
00:40:21 ça entretient le flou. Ce que je dis, c'est sur les
00:40:23 personnes qui sont régularisées, titulaires
00:40:25 d'un titre de séjour. Ces personnes-là,
00:40:27 il n'est pas admissible,
00:40:29 ce n'est pas une question de répartir la misère,
00:40:31 c'est appliquer le droit. On ne peut pas créer
00:40:33 un titre particulier pour Mayotte.
00:40:35 Pourquoi ces personnes n'auraient pas le droit d'aller ailleurs
00:40:37 sur le territoire français ?
00:40:39 Elle ne devrait pas être régularisée.
00:40:41 Mais justement...
00:40:43 C'est pour ça que je parle du droit du sol.
00:40:45 Je vais aller dans votre sens, parce qu'en fait,
00:40:47 moi-même, je vous l'avoue, j'avais compris
00:40:49 tous les migrants dans une situation
00:40:51 irrégulière allaient être
00:40:53 transférés en métropole.
00:40:55 Et maintenant, quand j'entends ce que vous dites,
00:40:57 en disant les personnes régularisées,
00:40:59 je suis d'accord avec vous, parce que...
00:41:01 Le droit avait quand même, je voulais dire,
00:41:03 une possibilité, et c'est que ça devienne une porte d'entrée.
00:41:05 Mais ça, c'est une réalité.
00:41:07 Vous êtes régularisées, vous pouvez aller partout.
00:41:09 Mais ma chère Sonia, je suis bien d'accord.
00:41:11 Je suis bien d'accord. Effectivement,
00:41:13 ça va faire un appel d'air, mais en fait,
00:41:15 c'est déjà le cas. C'est déjà le cas.
00:41:17 Elle renvoie à l'État son hypocrisie.
00:41:19 Moi, je suis en plein débat.
00:41:21 Je suis en plein débat à l'Assemblée nationale
00:41:23 sur la loi de programmation militaire.
00:41:25 Je demande à avoir la protection
00:41:27 de ma frontière par des moyens de défense.
00:41:29 On me dit "non, madame".
00:41:31 Donc en fait, on me dit "Mayotte,
00:41:33 la frontière, c'est très bien, avec trois
00:41:35 Zodiacs, ça ira. Les efforts diplomatiques,
00:41:37 on est submergés par Moroni.
00:41:39 Et sur la question du droit, vous comprenez,
00:41:41 on est paralysés. Il ne manquerait plus
00:41:43 que le reste du pays applique la solidarité.
00:41:45 Expliquez-moi. Moi, je souhaite
00:41:47 simplement qu'on assume ici
00:41:49 de dire "Mayotte est au fond du trou,
00:41:51 vous y restez".
00:41:53 Mais oui, je renvoie tout le monde
00:41:55 à nos hypocrisies.
00:41:57 Moi, je dis simplement,
00:41:59 si effectivement, le reste
00:42:01 du pays admet que
00:42:03 dans un territoire qui est un département,
00:42:05 on décide que quand il y a
00:42:07 des difficultés, il n'y a plus de solidarité nationale.
00:42:09 Ça veut dire,
00:42:11 parce que je vais aller au bout de mon raisonnement,
00:42:13 ça veut dire que par exemple, les territoires de banlieue,
00:42:15 quand les statistiques sont très mauvaises
00:42:17 en termes de pauvreté, et là, vous dites
00:42:19 "J'accepte de sanctuariser
00:42:21 et de fermer la solidarité nationale
00:42:23 par rapport à certains territoires",
00:42:25 ce ne seront pas que les banlieues, ce seront aussi des territoires
00:42:27 ruraux qui seront très pauvres,
00:42:29 à qui on dira "Ben non, on va faire
00:42:31 de la différenciation". Chaque fois qu'il y a une difficulté,
00:42:33 on va dire "Non mais là,
00:42:35 vous comprenez, fiscalement, on est tous égaux".
00:42:37 Et en fait, en matière d'efforts, ce qui est déjà le cas,
00:42:39 je ne suis pas naïve, mais en fait,
00:42:41 je dis qu'il va falloir l'assumer.
00:42:43 Parce qu'on ne peut pas nous dire à un moment
00:42:45 "On est solidaires, et puis après,
00:42:47 quand il y a des problèmes..." - Mais qui est fautif ?
00:42:49 - Mais monsieur... - Non, c'est l'État et le gouvernement
00:42:51 qui sont fautifs. - Mais l'État n'est pas...
00:42:53 - Qui est-ce que vous voulez faire payer ici ? Vous voulez faire payer
00:42:55 l'intégralité des Français ? - Non, je ne pense pas
00:42:57 qu'il s'agit de me dire que c'est de faire
00:42:59 payer, pardon. Mais en fait, ce n'est pas du tout
00:43:01 ça le sujet. - Vous pensez que les gens sont pour ?
00:43:03 Vous pensez que les gens dans les campagnes, quand ils vont voir arriver
00:43:05 les migrants... - Mais c'est la raison, madame, de l'élu.
00:43:07 - L'État n'est pas une abstraction.
00:43:09 - Évidemment qu'elle est scandaleuse, la situation à Mayotte.
00:43:11 - L'État n'est pas une abstraction. L'État, c'est vous et moi.
00:43:13 - Bien sûr. - Donc, ce n'est pas une question de dire
00:43:15 "Je fais payer qui que ce soit".
00:43:17 Ce n'est pas une question de faire payer qui que ce soit.
00:43:19 C'est qu'à un moment, je dis "Là, c'est la situation".
00:43:21 D'abord, et vous avez raison,
00:43:23 il s'agit de sortir de l'hypocrisie
00:43:25 en mettant sur la table les faits,
00:43:27 indiscutables. Moi, je vais,
00:43:29 avec un extraction dentaire,
00:43:31 obtenir mes données au niveau des autorités locales
00:43:33 de l'État pour dire
00:43:35 "Voilà, effectivement, en réalité, la situation".
00:43:37 Et ensuite, de prendre
00:43:39 le reste du pays à témoin
00:43:41 pour avoir ce débat ici,
00:43:43 mais aussi dans l'hémicycle
00:43:45 et dans le reste des institutions.
00:43:47 Et ce n'est pas une question de dire "On va payer".
00:43:49 C'est de comprendre la portée de ce qu'il se passe à Mayotte.
00:43:51 - Tout le monde le comprend.
00:43:53 - Pensez que c'est un problème territorial.
00:43:55 - C'est l'État qui ne le comprend pas.
00:43:57 - Mais où est-ce qu'on va changer la politique ?
00:43:59 - L'État est impuissant juridiquement.
00:44:01 - Il fout le bras de fer diplomatique
00:44:03 avec les communs.
00:44:05 - Quelle est la suite de l'opération ?
00:44:07 On va en parler, initiée par Gérald Darmanin.
00:44:09 - Elle est toujours en cours ?
00:44:11 - Oui, absolument.
00:44:13 - L'opération en Bouchoux va durer au moins jusqu'à...
00:44:15 - Je voudrais juste rajouter ça par rapport
00:44:17 à l'intervention de Mme Youssoupha,
00:44:19 qui est vraiment extrêmement importante
00:44:21 pour que les Français comprennent cette situation
00:44:23 de discrimination des territoires,
00:44:25 l'égalité de traitement du territoire.
00:44:27 - Mais la comprennent, on la vit.
00:44:29 - Oui, mais justement,
00:44:31 je ne suis pas d'accord avec toi.
00:44:33 - Je pense qu'on interroge les Français aujourd'hui
00:44:35 sur Mayotte, on est tous d'accord que c'est une problématique.
00:44:37 - Les Français ne comprennent pas, ne connaissent pas
00:44:39 ce que vivent les Marocains.
00:44:41 - Vous faites un sondage, pardonnez-moi,
00:44:43 vous demandez si vous voulez une répartition
00:44:45 des migrants comoriens dans la Creuse, dans le Calvados.
00:44:47 - Ils ne voudront pas, mais je suis d'accord.
00:44:49 Et moi-même, je suis d'accord avec vous.
00:44:51 Et moi-même, je suis d'accord avec ça.
00:44:53 - Elle est la solution, donc.
00:44:55 - Pierre, pour être clair,
00:44:57 ce n'est même pas la solution.
00:44:59 Je ne suis pas pour le transfert.
00:45:01 Et justement, tout ce qui se passe aujourd'hui,
00:45:03 où on est en train de transférer des migrants
00:45:05 dans des petits villages par groupe,
00:45:07 de populations de mêmes origines, etc.
00:45:09 - Vous ne les laissez pas en De La Chapelle,
00:45:11 sous les tentes, avec tout ce qui se passe ?
00:45:13 - Non, il faut les empêcher de venir.
00:45:15 - C'est ça l'origine du problème.
00:45:17 - Pierre, ce que je veux te dire par là,
00:45:19 effectivement, on peut ne pas être d'accord
00:45:21 qu'il se fait d'une manière complètement n'importe quoi
00:45:23 et qu'il va amener d'autres problèmes
00:45:25 et qu'il va impacter sur la vie des Français.
00:45:27 Mais en même temps, on doit entendre
00:45:29 ce que vivent nos compatriotes
00:45:31 - Mais c'est ce qu'on veut, et ce qu'on craint de plus.
00:45:33 - Maorais, et que je trouve...
00:45:35 - On ne peut pas se résoudre à l'idée
00:45:37 que d'un échec, d'une faillite totale,
00:45:39 on arrive à une impuissance qui conduit
00:45:41 à la certaine récompense.
00:45:43 - L'Etat prend ses responsabilités,
00:45:45 mais on en a dans une loi.
00:45:47 - Sonia, je veux juste être claire.
00:45:49 L'Etat nous permettra tous, collectivement,
00:45:51 de tirer les leçons au niveau national.
00:45:53 - Sinon quoi ?
00:45:55 - Les projections sont très claires quand même.
00:45:57 Sur les décennies à venir,
00:45:59 on va avoir des flots de migrants
00:46:01 qui vont être de plus en plus importants
00:46:03 et le continent sera affecté.
00:46:05 Donc, moi, je pense qu'il est inutile
00:46:07 de gâcher une bonne crise.
00:46:09 Parce que Mayotte, c'est une très bonne crise.
00:46:11 Soit on continue à laisser le couvercle dessus.
00:46:13 Un, ça va exploser.
00:46:15 Et je continue de penser
00:46:17 qu'il y aura une crise sociale,
00:46:19 une guerre civile à Mayotte.
00:46:21 - Les mots sont forts.
00:46:23 - On va laisser le problème.
00:46:25 D'abord, on va au-devant d'un drame à Mayotte.
00:46:27 Mais de deux, le pays, non seulement,
00:46:29 sera catastrophé de la gravité de la situation,
00:46:31 mais aura perdu l'occasion
00:46:33 d'avoir un débat sain, constructif.
00:46:35 Parce que quand vous êtes dans une situation dramatique,
00:46:37 après, vous n'entendez plus rien.
00:46:39 - Mais nous sommes d'accord.
00:46:41 Mais la question...
00:46:43 Non, on va marquer une pause.
00:46:45 On ne peut pas se mener, lors d'un débat déjà
00:46:47 qui est miné, piégé par toutes les oppositions,
00:46:49 à un tel débat.
00:46:51 - Et au moins, nous avons la formation.
00:46:53 - C'est la pause.
00:46:55 - Oui, voilà.
00:46:57 - Merci d'être avec nous,
00:46:59 Midi News, la suite avec ce sujet
00:47:01 qui vous fait énormément réagir
00:47:03 sur les réseaux sociaux,
00:47:05 la situation à Mayotte
00:47:07 et la proposition, en tout cas,
00:47:09 l'éventualité d'une répartition des migrants
00:47:11 de Comorien.
00:47:13 Il y a eu des problèmes au lieu de le dispatcher,
00:47:15 l'abandon de l'Etat par rapport au CMI
00:47:17 et beaucoup de réactions sur votre prise de parole.
00:47:19 Il faut le dire,
00:47:21 forte, courageuse et cohérente
00:47:23 depuis déjà le début.
00:47:25 On va continuer à en parler sur d'autres sujets également.
00:47:27 Mais tout d'abord, le journal.
00:47:29 Rebonjour à vous, cher Michael.
00:47:31 - Rebonjour, Sonia. Bonjour à tous.
00:47:33 La famille de l'INSEE, la collégienne qui s'est donnée la mort
00:47:35 le 12 mai dernier, s'est exprimée.
00:47:37 Leur avocat a annoncé le dépôt de quatre plaintes
00:47:39 contre, je cite, "ceux qui connaissaient
00:47:41 les détresses de l'INSEE et qui n'ont rien fait".
00:47:43 Des plaintes qui visent notamment le directeur
00:47:45 de l'établissement dans lequel était scolarisée
00:47:47 la jeune fille. Je vous propose d'écouter la maman
00:47:49 de l'INSEE.
00:47:51 - J'ai tout essayé, j'ai tout fait.
00:47:53 Et on n'a pas été aidé,
00:47:55 on a été lâché complètement.
00:47:57 Aucun soutien.
00:47:59 Ni avant, ni pendant et ni après.
00:48:01 Aujourd'hui, on n'a eu
00:48:03 aucun courrier de qui que ce soit
00:48:05 par rapport à
00:48:07 ce qui s'est passé
00:48:09 pour ma fille.
00:48:11 Je voulais vous dire aussi que
00:48:13 l'INSEE, à un moment,
00:48:15 elle était au collège
00:48:17 et elle demandait de l'aide au directeur.
00:48:19 Chose qu'elle a précisé aussi.
00:48:21 Et que
00:48:23 justement, le directeur
00:48:25 lui a carrément dit
00:48:27 "écoute, tu m'embêtes avec tes bêtises,
00:48:29 on n'a pas que ça à faire,
00:48:31 ça reste entre nous".
00:48:33 Il lui a totalement dit ça.
00:48:35 Donc aujourd'hui,
00:48:37 je demande,
00:48:39 je remercie d'ailleurs toutes les personnes
00:48:41 qui nous soutiennent.
00:48:43 Parce que vous êtes ma force aujourd'hui.
00:48:45 Sans vous, je ne serais pas là.
00:48:47 Je ne sais même pas
00:48:49 où je serais d'ailleurs.
00:48:51 Mais
00:48:53 je ne sais plus.
00:48:55 Elle me manque.
00:48:57 - Voilà pour le témoignage bouleversant
00:49:01 de la maman de l'INSEE.
00:49:03 Dans le reste de l'actualité, Elisabeth Born est en déplacement
00:49:05 aujourd'hui à Angers et Laval.
00:49:07 La Première Ministre a présenté plusieurs mesures
00:49:09 concernant l'accueil des jeunes enfants.
00:49:11 Quelque 200 000 nouvelles places
00:49:13 en crèche devraient être créées d'ici 2030.
00:49:15 Nous concrétisons aujourd'hui
00:49:17 une promesse d'Emmanuel Macron.
00:49:19 Un service public de la petite enfance pour garantir
00:49:21 l'accueil et proposer davantage de solutions
00:49:23 aux parents a-t-elle déclaré.
00:49:25 Plus que quelques heures avant les premières réponses
00:49:29 de Parcoursup, les lycéens
00:49:31 recevront officiellement les résultats ce soir
00:49:33 à 19h. Un peu plus tard dans la soirée,
00:49:35 les candidats pourront commencer à répondre aux propositions.
00:49:37 Cette année, Parcoursup a recueilli
00:49:39 les voeux de 917 000 personnes.
00:49:41 Les énergies renouvelables vont connaître
00:49:45 en 2023 une progression record.
00:49:47 C'est ce que dévoile un rapport de l'Agence internationale
00:49:49 de l'énergie, publié aujourd'hui.
00:49:51 Une croissance portée en grande partie
00:49:53 par les capacités supplémentaires d'énergie photovolcaïque
00:49:55 et qui devrait se poursuivre
00:49:57 en 2024.
00:50:01 Les chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire
00:50:03 viennent de livrer le paquebot le plus propre
00:50:05 du monde. Il s'agit d'une commande de l'armateur
00:50:07 italien MSC. Un navire de
00:50:09 331 mètres pouvant accueillir
00:50:11 8 700 passagers, équipage compris.
00:50:13 Il faut dire que les croisières sont accusées
00:50:15 d'être très polluantes. Les précisions
00:50:17 avec ce sujet signé Jean-Michel Decaze.
00:50:19 Le MSC
00:50:23 Euribia est baptisé dans la plus
00:50:25 grande tradition à Saint-Nazaire.
00:50:27 Le paquebot est considéré par son constructeur
00:50:29 les chantiers de l'Atlantique et son
00:50:31 armateur MSC comme le plus
00:50:33 propre du monde en utilisant le gaz
00:50:35 naturel liquéfié et non pas du
00:50:37 fioul. 20% de CO2
00:50:39 en moins et une expérience
00:50:41 lors du départ ce week-end.
00:50:43 Entre Saint-Nazaire et Copenhague, ce bateau
00:50:45 va fonctionner uniquement avec du biocarburant.
00:50:47 Ça veut dire qu'il aura un impact
00:50:49 net, zéro émission. Un voyage timouin
00:50:51 qui va susciter
00:50:53 les producteurs de biocarburant de dire
00:50:55 "Oui, il faut y aller, on doit produire parce qu'on a des clients
00:50:57 potentiels". C'est ça le message qu'on veut délivrer aujourd'hui.
00:50:59 Avec les progrès techniques, la compagnie
00:51:01 espère arriver à zéro émission
00:51:03 de CO2 en 2050.
00:51:05 Elle va expérimenter la propulsion à hydrogène
00:51:07 sur de petits paquebots
00:51:09 de 1000 places qui seront construits
00:51:11 pour une nouvelle compagnie,
00:51:13 Explora Journaise, que MSC
00:51:15 va lancer d'ici deux mois.
00:51:17 Six navires sont commandés. Les deux
00:51:19 derniers, les cinq et six, c'est une commande ferme,
00:51:21 seront équipés avec une pile à combustible
00:51:23 à l'hydrogène. Les chantiers de
00:51:25 l'Atlantique à Saint-Nazaire annoncent la couleur
00:51:27 lorsqu'on arrive sur les quais.
00:51:29 Les paquebots vont se mettre au vert,
00:51:31 sinon les armateurs vont perdre
00:51:33 des clients.
00:51:35 Et voilà pour l'actualité, c'est la fin de ce journal. Place à
00:51:37 Midi News, à présent avec vous, Sonia Mabrouk.
00:51:39 Et surtout avec nos invités, Naïma M.
00:51:41 Fadel, Joseph Touvenel, Régis Le Sommier,
00:51:43 Pierre Gentillet, Jérôme Jimenez,
00:51:45 porte-parole IDF, une Sapolis,
00:51:47 et la députée Liott. On parle
00:51:49 beaucoup de Liott en ce moment.
00:51:51 Pas forcément sur Mayotte.
00:51:53 Petit groupe,
00:51:55 mais gros épais. Costaud.
00:51:57 Estelle Youssoupha,
00:51:59 beaucoup de réactions, je le disais.
00:52:01 C'est le sujet, cette proposition
00:52:03 qui fracture aussi la majorité.
00:52:05 On va écouter un député
00:52:07 Renaissance, Louis Marguerite.
00:52:09 Je crois que c'est un député de Saône-et-Loire.
00:52:11 Écoutez ce qu'il dit à ce sujet.
00:52:13 Cette proposition, c'est
00:52:15 peut-être pas celle qui... Moi, je suis assez prudent,
00:52:17 peut-être sans doute pas favorable à cette...
00:52:19 En tout cas, peu favorable à cette proposition.
00:52:21 Vous êtes peu favorable, pas favorable, défavorable.
00:52:23 Je suis peu favorable à cette proposition,
00:52:25 parce que c'est pas celle qui envoie
00:52:27 le message qu'on souhaite envoyer.
00:52:29 J'ajoute quand même que c'est une proposition
00:52:31 qui s'inscrit dans un cadre plus global.
00:52:33 C'est important, parce que
00:52:35 c'est pas parce qu'on peut dire qu'on est peu favorable
00:52:37 ou pas favorable à cette proposition que ça résout
00:52:39 les questions d'immigration à Mayotte.
00:52:41 Vous avez tous les jours des gens qui
00:52:43 viennent avec des cuaça-cuaça, des bateaux très rapides
00:52:45 qui viennent aborder sur les côtes.
00:52:47 C'est pas parce qu'on dit que cette proposition
00:52:49 fait polémique que ça résout
00:52:51 le problème qui est absolument majeur sur l'île.
00:52:53 C'est pas qu'on n'arrive pas à les expulser,
00:52:55 c'est qu'on les expulse, mais ils reviennent.
00:52:57 Ils reviennent très vite.
00:52:59 Donc on n'y arrive pas.
00:53:01 Mais donc on a un sujet avec les autorités comoriennes.
00:53:03 D'abord, l'opération continue.
00:53:05 C'est une opération d'ampleur qui n'avait pas été menée
00:53:07 depuis quelques mois, quelques années,
00:53:09 dont on verra les effets, évidemment, à moyen terme.
00:53:11 C'est pas pour autant... C'est extrêmement difficile,
00:53:13 mais bien évidemment, il y a aussi un sujet
00:53:15 diplomatique avec les Comores, et c'est pas parce
00:53:17 qu'on dit que c'est difficile qu'il ne faut pas essayer de réagir.
00:53:19 - Bien, avec une majorité comme ça, bonne chance.
00:53:21 - Non mais moi, je remarque,
00:53:23 je rappelle à mon collègue de Renaissance
00:53:25 que c'est le président du groupe
00:53:27 Horizon, dans sa minorité présidentielle,
00:53:29 qui a validé, qui a co-signé
00:53:31 ce rapport, qui a fait
00:53:33 cette recommandation,
00:53:35 et qu'en commission, les élus
00:53:37 Renaissance ont voté. - Mais ça leur arrête
00:53:39 de ne pas être d'accord avec eux-mêmes.
00:53:41 - C'est vrai, en même temps, c'est compliqué.
00:53:43 À un moment, la gymnastique...
00:53:45 - Il faut reconnaître, vous avez un texte en plus,
00:53:47 c'est une véritable... c'est de la
00:53:49 nitroglycérine à l'Assemblée nationale,
00:53:51 le gouvernement n'arrive pas à avoir encore
00:53:53 l'accord de DLR,
00:53:55 et vous avez une proposition qui arrive
00:53:57 comme ça... - Et puis surtout, vous avez une opération en cours,
00:53:59 dont on ne sait pas très très bien... ça a l'air quand même
00:54:01 sérieusement de patiner, ce... - Où est-ce que ça en est ?
00:54:03 - L'opération initie par Gérard Darmanin... - Non, non, l'opération
00:54:05 en bouffou est en cours, la destruction
00:54:07 des bidonvilles a repris,
00:54:09 et les reconduites à la frontière ont repris
00:54:11 avec les Comores. L'aide de la justice,
00:54:13 malgré elle, hein, parce que en fait
00:54:15 l'État a gagné en appel.
00:54:17 Moi, je pense que vous avez tous
00:54:19 suivi
00:54:21 les embûches qui ont été
00:54:23 posées par certains juges
00:54:25 qui se sont emparés du sujet, qui avaient
00:54:27 pris position précédemment
00:54:29 comme membres du syndicat de la magistrature,
00:54:31 en disant qu'ils étaient contre l'opération en bouffou,
00:54:33 et qui ont statué sur l'opération en bouffou,
00:54:35 dans un mélange des genres. Je veux quand même saluer
00:54:37 l'initiative
00:54:39 du ministre Dupond-Moretti, qui a quand même
00:54:41 décidé d'ouvrir
00:54:43 un sujet pour savoir s'il était normal
00:54:45 que des juges s'expriment publiquement
00:54:47 sur des opérations de l'État
00:54:49 pour ensuite se positionner. - En fait, à ton besoin d'ouvrir,
00:54:51 on peut dire non, normalement, ils n'ont pas le droit,
00:54:53 mais enfin bon, c'est toujours intéressant. - On peut se féliciter qu'ils s'interrogent.
00:54:55 - Nous sommes d'accord. - Et sur les Comores,
00:54:57 ça a évolué vraiment, significativement ?
00:54:59 - Sur...
00:55:01 Le président Azali a dû
00:55:03 accepter les reconduites
00:55:05 à la frontière des ressortissants comoriens en situation
00:55:07 irrégulière. Sur le fond, vous avez quand même
00:55:09 suivi, et j'étais venue
00:55:11 à cette occasion, les déclarations
00:55:13 du président Azali, qui a quand même...
00:55:15 Et du gouvernement comorien, qui ont dit
00:55:17 "on n'a pas reculé d'un centimètre sur nos revendications
00:55:19 de Mayotte".
00:55:21 Et moi, j'attends toujours une
00:55:23 position du quai d'Orsay.
00:55:25 - Oui. - Voilà, je suis
00:55:27 comme vous, un peu surprise du fait que
00:55:29 un gouvernement étranger
00:55:31 menace des élus.
00:55:33 Moi, j'ai une association comorienne qui me traîne
00:55:35 en justice à la CPI, quand même.
00:55:37 Cour pénale internationale.
00:55:39 J'ai un silence total de ma diplomatie.
00:55:41 Et je vous avoue que c'est compliqué
00:55:43 d'avoir des élus députés qui soutiennent
00:55:45 les positions comoriennes dans l'hémicycle,
00:55:47 sachant que nous sommes, nous, élus
00:55:49 maorais, menacés de mort par les autorités comoriennes
00:55:51 et la sphère...
00:55:53 - C'est incroyable.
00:55:55 - Donc si vous voulez, à un moment, il y a
00:55:57 quelque chose de complètement déconnecté,
00:55:59 dysfonctionnel. - C'est parce qu'on le sait pas.
00:56:01 - La fois dernière, vous étiez venu sur ce plateau,
00:56:03 vous nous avez parlé, évidemment, de cette situation
00:56:05 paroxystique à Mayotte,
00:56:07 du problème aussi lié de...
00:56:09 Vous avez fait le lien de l'insécurité,
00:56:11 alors que ça reste pour une partie du gouvernement
00:56:13 de la majorité taboue.
00:56:15 Jérôme Jiménez, il n'y a pas...
00:56:17 Je veux dire, on ne peut pas mettre derrière
00:56:19 chaque habitant un policier, ça,
00:56:21 nous sommes d'accord. Est-ce que Mayotte,
00:56:23 par la difficulté, plus que cela,
00:56:25 d'ailleurs, et les défis
00:56:27 qui sont liés à ce territoire,
00:56:29 est-ce que ça peut être aussi, plus tard,
00:56:31 comme on le lit souvent, parfois,
00:56:33 un problème pour toute la France ?
00:56:35 - Je ne sais pas si je vais faire le lien,
00:56:37 ça serait... Déjà, je n'ai pas la connaissance
00:56:39 de cette île, et c'est difficile
00:56:41 de parler comme ça.
00:56:43 En revanche, par contre, il y a quand même un élément,
00:56:45 et je tiens vraiment à le préciser, c'est qu'on a
00:56:47 de nombreux policiers qui sont partis en renforce sur Mayotte,
00:56:49 et que ce soit sur le terrain,
00:56:51 dans le judiciaire, ou dans les centres de rétention
00:56:53 administratifs, pour traiter
00:56:55 les étrangers en situation irrégulière,
00:56:57 sur les retenues administratives. Et, bien évidemment,
00:56:59 la priorité, vous l'aviez évoqué, madame,
00:57:01 je me rappelle très bien, c'était d'interpeller
00:57:03 ces criminels que vous avez qualifiés de barbares,
00:57:05 qui sèment la terreur sur l'île. Je crois que
00:57:07 j'ai eu un collègue au téléphone récemment,
00:57:09 on a bien travaillé,
00:57:11 et la population mahoraise
00:57:13 est assez satisfaite. Et l'autre,
00:57:15 bien sûr, difficulté, c'était de lutter contre cette immigration
00:57:17 clandestine et irrégulière,
00:57:19 avec les moyens que nous avons, et que nous, nous disposons.
00:57:21 - Bon, là, je pense que c'est très clair, en fait, qu'il faut...
00:57:23 - La solution n'est pas sécuritaire.
00:57:25 - Oui, mais... C'est-à-dire que la solution,
00:57:27 elle est d'abord sécuritaire,
00:57:29 parce que ça bloque tout le reste.
00:57:31 Et qu'à Mayotte, vous ne trouverez pas une population
00:57:33 qui est plus aux côtés de ces forces de l'ordre.
00:57:35 On manifeste pour les soutenir,
00:57:37 il n'y en a pas un qui n'est pas arrivé sur l'île
00:57:39 parce qu'on l'a demandé.
00:57:41 Moi, je veux quand même le dire,
00:57:43 le ministre Darmanin a fait un virage
00:57:45 à 180 degrés par rapport à ce qui était
00:57:47 opéré à Mayotte, on a des renforts.
00:57:49 Les policiers et les gendarmes
00:57:51 qui sont déployés à Mayotte sont confrontés à des situations
00:57:53 d'une violence qui est hors du commun
00:57:55 par rapport au territoire national.
00:57:57 Ils font preuve d'un courage qui est extraordinaire,
00:57:59 qui est salué par la population.
00:58:01 Certains sont repartis mutilés,
00:58:03 gravement handicapés,
00:58:05 ils font face à des violences qui sont inouïes.
00:58:07 Et pourtant,
00:58:09 ils sont là, ils sont sur le territoire.
00:58:11 Et moi, je me suis adressée
00:58:13 à eux avant l'opération Ramboufou,
00:58:15 pour leur dire qu'ils sont à Mayotte
00:58:17 au cœur de leur engagement.
00:58:19 C'est au service de leurs compatriotes,
00:58:21 au service de la République,
00:58:23 pour une mission qui est vraiment le cœur de la République,
00:58:25 c'est-à-dire faire respecter le droit,
00:58:27 ramener la paix et la sécurité.
00:58:29 Et ça, c'est important.
00:58:31 - C'est-à-dire garantir un droit qui devrait être totalement garanti.
00:58:33 - C'est important parce que, en fait,
00:58:35 cette violence, elle fait que
00:58:37 les soignants, les enseignants,
00:58:39 tous les fonctionnaires qui doivent nous aider à construire le territoire,
00:58:41 partent.
00:58:43 Elle fait que les enfants,
00:58:45 voilà, nos enfants,
00:58:47 sont traumatisés quand ils vont à l'école,
00:58:49 parce qu'ils subissent des violences
00:58:51 qui sont inouïes. Donc oui, c'est important,
00:58:53 moi je le dis ici, parce que je pense
00:58:55 que dans le débat que j'ai pu
00:58:57 entendre ici sur le territoire national
00:58:59 de dire "les forces de l'ordre
00:59:01 sont des démons", pour nous,
00:59:03 ce sont des sauveurs, et je pense qu'il faut
00:59:05 se rappeler du cœur de la
00:59:07 mission, c'est des hommes et des femmes qui risquent
00:59:09 leur vie, qui ne savent pas s'ils rentrent chez eux le soir.
00:59:11 Et à Mayotte, c'est vraiment
00:59:13 une réalité. Et pour nous, moi,
00:59:15 j'avais des messages de mes concitoyens
00:59:17 qui me disaient "Estelle,
00:59:19 on les attend à l'aéroport, on va les accueillir
00:59:21 avec les colliers de fleurs, on va leur faire des oranges-jades",
00:59:23 parce que vraiment, il faut qu'ils sachent
00:59:25 combien on
00:59:27 les bénit de faire cette mission pour nous.
00:59:29 - C'est important ce que vous dites là.
00:59:31 - Oui, parce que je pense qu'ils sont mal payés,
00:59:33 ils ne sont pas pris en compte qu'on
00:59:35 leur fait porter toutes les lâchetés
00:59:37 du système politique, parce qu'en fait
00:59:39 ils sont en première ligne face à tout ce qui
00:59:41 s'effondre, et en fait,
00:59:43 oui, nos forces de l'ordre à Mayotte,
00:59:45 elles font un boulot qui est remarquable,
00:59:47 parce qu'il y a eu des arrestations
00:59:49 des personnes les plus dangereuses,
00:59:51 et que là, on est face aux problèmes
00:59:53 qu'on connaît, c'est-à-dire la justice.
00:59:55 - Un bel hommage. - Parce qu'une fois que ces personnes
00:59:57 ont été arrêtées, elles sont traduites devant la justice,
00:59:59 et là, on les relâche.
01:00:01 - Ce qui est incroyable, parce que quand la justice
01:00:03 a été une entrave à cette opération
01:00:05 en Bouchoud, ça c'est incroyable,
01:00:07 après qu'en appel, les choses se soient fluidifiées,
01:00:09 - Regardez le retard qu'on a accumulé.
01:00:11 - C'est ça.
01:00:13 - Non mais ça pose, pardonnez-moi,
01:00:15 ça pose quand même une vraie question,
01:00:17 de la question migratoire, de la question de la sécurité,
01:00:19 il y a une question juridique, c'est est-ce que nous sommes armés juridiquement ?
01:00:21 On parle beaucoup de l'état de droit,
01:00:23 moi j'aimerais beaucoup qu'on parle du droit du peuple,
01:00:25 d'accord, du droit du peuple
01:00:27 à maintenir sa sécurité, à maintenir son intégrité,
01:00:29 parce que ici, le phénomène
01:00:31 que vous affrontez,
01:00:33 nous ne sommes pas assez armés,
01:00:35 donc ça ouvre plein de chantiers, mais c'est un révélateur
01:00:37 aussi, en beaucoup plus grave,
01:00:39 de ce que nous avons nous
01:00:41 en France, et de ce que nous risquons
01:00:43 à l'avenir, parce que si nous ne remportons pas
01:00:45 la bataille à Mayotte, je ne sais pas ce que nous allons
01:00:47 réussir en France. - Mais moi je suis convaincue
01:00:49 - C'est comme certains disent, ce sera le futur Mayotte.
01:00:51 - Non mais moi je suis convaincue que le sujet
01:00:53 qui se pose à Mayotte, avec l'insularité
01:00:55 et l'effet loupe, est un sujet national.
01:00:57 - Bien sûr. - Il y a une concurrence
01:00:59 entre la décision de l'état,
01:01:01 qui est mandatée par le peuple,
01:01:03 de faire respecter les droits votés au Parlement,
01:01:05 il y a une concurrence entre
01:01:07 ces décisions de l'état, et
01:01:09 des juges qui décident que en fait,
01:01:11 non, et qui font avancer le droit des
01:01:13 étrangers, tant et si bien que je vous
01:01:15 rappelle qu'il y a quand même eu une délégation
01:01:17 d'avocats envoyés de métropole
01:01:19 pour venir faire avancer,
01:01:21 empêcher l'opération Manbouchou, mais créer
01:01:23 des précédents pour faire avancer
01:01:25 le droit des étrangers. Et ça,
01:01:27 c'est une question qui est posée
01:01:29 au pays tout entier,
01:01:31 qui décide de la politique migratoire ?
01:01:33 Est-ce que ce sont des juges
01:01:35 qui ont passé des concours,
01:01:37 qui sont, qui n'ont
01:01:39 à répondre de rien ?
01:01:41 En fait, un juge ne répond pas de ces
01:01:43 décisions, c'est la séparation des trois
01:01:45 pouvoirs, et c'est logique, mais
01:01:47 est-ce que c'est normal que ce soit des juges
01:01:49 qui décident d'une politique migratoire
01:01:51 à coup de précédent ? C'est-à-dire
01:01:53 qu'on dit, vous avez, à Mayotte,
01:01:55 on est dans une situation qui est
01:01:57 paroxystique, mais qui est symptomatique
01:01:59 d'un problème de fond, qui est de dire
01:02:01 vous avez la possibilité,
01:02:03 peut-être à 18 ans,
01:02:05 d'obtenir un titre de séjour ou de devenir
01:02:07 français. Ça, c'est la situation
01:02:09 des enfants qui sont
01:02:11 soit nés à Mayotte, soit
01:02:13 qui y sont arrivés très jeunes. Mais
01:02:15 ces enfants n'ont pas de nationalité
01:02:17 ni française, ni comorienne jusqu'à leur 18 ans.
01:02:19 Et là, ils arrivent à la
01:02:21 préfecture et ils montrent leur dossier.
01:02:23 De 0 à 18 ans, ils ne sont pas
01:02:25 expulsables.
01:02:27 Ils ne sont pas expulsables.
01:02:29 Et leurs parents, leurs parents,
01:02:31 non plus. Non plus.
01:02:33 Parce que là, des avocats sont allés
01:02:35 au tribunal et ont dit, vous comprenez,
01:02:37 il y a un familio potentiel.
01:02:39 Vous nous dites. Vous voyez, c'est kafkaïen.
01:02:41 C'est kafkaïen. On marche sur la tête, pardonnez-moi.
01:02:43 On va continuer. Je vais demander
01:02:45 à Estelle Hussefa de rester
01:02:47 avec nous parce que c'est un sujet qui est lié
01:02:49 à ce dont on vient de parler. C'est l'aide
01:02:51 médicale d'État.
01:02:53 3 lettres, c'est un débat sans fin.
01:02:55 On en parle depuis qu'on est communiste. C'est un serpent
01:02:57 de mer de notre vie politique.
01:02:59 C'est l'aide aux étrangers sans
01:03:01 papier. C'est 3 lettres qui dévisent
01:03:03 tous les gouvernements. Par exemple, là,
01:03:05 en l'occurrence, le ministre de la Santé est contre
01:03:07 l'hypothèse émise par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:03:09 qui veut discuter au moins
01:03:11 des modalités de l'AME.
01:03:13 Alors, pour la restreindre, pour la
01:03:15 diminuer, mais à peine évoquer le sujet
01:03:17 crise. Qu'est-ce que nous avons fait ? Nous avons
01:03:19 soumis la question
01:03:21 aux Français. C'est un sondage
01:03:23 que vous allez découvrir. 2 Français
01:03:25 sur 3 pensent qu'il est urgent
01:03:27 de réduire, de restreindre le périmètre
01:03:29 de l'aide médicale d'État.
01:03:31 C'est un chiffre qui varie selon, on va
01:03:33 voir l'orientation politique
01:03:35 des interviewés.
01:03:37 C'est aussi une vraie question. Faut-il
01:03:39 aujourd'hui réserver l'aide
01:03:41 médicale d'État aux soins
01:03:43 d'urgence uniquement ?
01:03:45 On va regarder le sujet et on va tenter d'y répondre juste après.
01:03:47 Faut-il réduire les soins couverts par
01:03:51 l'aide médicale d'État ? À cette
01:03:53 question, une large majorité de
01:03:55 Français répondent oui. 2 sur 3
01:03:57 se prononcent en faveur d'une réduction
01:03:59 de ce dispositif aux seuls soins d'urgence.
01:04:01 Selon ce sondage CSA pour CNews.
01:04:03 Un chiffre qui varie
01:04:05 selon l'orientation politique des sondés.
01:04:07 86% chez les électeurs de droite,
01:04:09 moins de la moitié pour les électeurs de gauche.
01:04:11 Certains viennent malheureusement
01:04:13 pour se faire soigner parce qu'en fait, ils savent qu'il y a
01:04:15 une compétence médicale
01:04:17 plus élevée
01:04:19 en France. Le problème
01:04:21 c'est que si on réserve ça qu'aux soins d'urgence,
01:04:23 ça veut dire que
01:04:25 on attend que les soins soient urgents
01:04:27 pour ensuite commencer à réagir.
01:04:29 Selon un récent rapport du Sénat,
01:04:31 environ 380 000 personnes
01:04:33 bénéficient chaque année de l'aide médicale
01:04:35 d'État pour un coût total
01:04:37 qui avoisinait en 2021
01:04:39 le milliard d'euros. Les modalités
01:04:41 de ce dispositif font débat
01:04:43 au sein même du gouvernement puisque si
01:04:45 Gérald Darmanin se dit prêt à une révision
01:04:47 de l'AME, François Braune
01:04:49 et Gabriel Attal se sont montrés eux
01:04:51 beaucoup moins décidés.
01:04:53 Est-ce qu'on peut au moins poser le débat
01:04:55 sans que ça provoque des cris d'effrets, des crispations
01:04:57 et des tensions ?
01:04:59 Non, parce que...
01:05:01 On peut le poser, mais
01:05:03 cette question de l'aide médicale
01:05:05 d'État est devenue cruciale,
01:05:07 d'autant que le système de santé français
01:05:09 est, on le sait, déficitaire, en crise
01:05:11 depuis des années, et que là, les gens
01:05:13 comprennent de moins en moins qu'il y ait
01:05:15 cette aide à des clandestins,
01:05:17 ou à des gens qui commettent voire
01:05:19 des actes répréhensibles sur notre
01:05:21 sol, qu'ils puissent bénéficier
01:05:23 de cette aide, et quelque chose qui est
01:05:25 de moins en moins compréhensible. Donc je pense que
01:05:27 quand on le voit, ce sondage, ce sondage
01:05:29 traverse à peu près de façon
01:05:31 plus ou moins proportionnée
01:05:33 la plupart, la gauche
01:05:35 quand même à 44%,
01:05:37 il s'agit à la base de
01:05:39 venir en aide à quelqu'un qui n'est pas un national
01:05:41 - Et de venir en aide, vous le précisez.
01:05:43 - Voilà, de venir en aide. Or là, vous avez quand même
01:05:45 44% des gens de gauche qui...
01:05:47 - Il y a les visas aussi, Régis. - Comment ?
01:05:49 - Il y a les visas aujourd'hui pour des soins
01:05:51 médicaux. - Oui, bien sûr.
01:05:53 - Pour la psychiatrie, une destination médicale.
01:05:55 - Sonia, même la psychiatrie, alors qu'on n'a déjà
01:05:57 pas de place pour nos nationaux.
01:05:59 - Parfois, les services d'urgence sont
01:06:01 saturés à cause, justement,
01:06:03 de cette aide qui est apportée
01:06:05 et donc on ne sert plus les nationaux qui ont
01:06:07 l'impression de passer au second plan.
01:06:09 - Moi, je demande dans mon rapport la mise en place
01:06:11 de l'aide médicale d'État à Mayotte, parce que
01:06:13 je l'ai dit tout à l'heure, on a un système
01:06:15 dérogatoire qui fait que la santé
01:06:17 des étrangers
01:06:19 est prise sur une enveloppe unique
01:06:21 sur laquelle il y a le soin
01:06:23 des Français aussi. Par contre,
01:06:25 ce qu'il faut comprendre pour l'aide médicale d'État
01:06:27 et le cas de Mayotte, en fait, il est symptomatique.
01:06:29 À Mayotte, quand un kwasa arrive,
01:06:31 il y a généralement, sur une
01:06:33 dizaine de personnes, un bateau de clandestins arrive,
01:06:35 il y a au moins entre 3 et 4 personnes qui sont
01:06:37 en situation de détresse sanitaire.
01:06:39 Ces personnes sont immédiatement...
01:06:41 - Détresse sanitaire ? - Oui, oui, c'est-à-dire
01:06:43 elles sont malades, elles sont...
01:06:45 - On a 6 des gens qui sont en danger.
01:06:47 - Elles sont soit handicapées,
01:06:49 soit malades, soit avec un problème
01:06:51 de...
01:06:53 Comment ça s'appelle ? Elles ont une maladie
01:06:55 d'airain, de dialyse, etc.
01:06:57 Elles sont gravement en santé.
01:06:59 - Je crois qu'au Comores, il n'y a pas d'aide nationale.
01:07:01 - Le kwasa arrive.
01:07:03 L'hôpital au Comores appelle l'hôpital
01:07:05 à Mayotte pour dire "tu as un bateau
01:07:07 d'illégaux avec mes patients qui arrivent".
01:07:09 Ils arrivent avec leurs ordonnances.
01:07:11 - C'est organisé.
01:07:13 - Non, non, non, mais ils arrivent avec leurs ordonnances.
01:07:15 Ensuite, l'hôpital dépêche
01:07:17 le seul hélicoptère médical
01:07:19 de l'île et dépêche pour aller aider
01:07:21 des clandestins. Vous êtes un Français
01:07:23 qui a un accident de voiture de l'autre côté de l'île,
01:07:25 l'hélicoptère a été mobilisé
01:07:27 pour aider des étrangers en situation irrégulière
01:07:29 qui entrent irrégulièrement sur le bateau.
01:07:31 - Mais ce choix ne devrait même pas être fait.
01:07:33 - Oui, mais sauf que le réel, c'est ça.
01:07:35 Moi, je veux bien tout entendre,
01:07:37 mais en fait, il n'y a pas d'argent magique.
01:07:39 C'est la même chose à Mayotte qu'ici.
01:07:41 Donc, il se passe que ces personnes arrivent,
01:07:43 sont en très mauvaise santé, sont prises en charge
01:07:45 prioritairement, ce qui est normal,
01:07:47 et aucun soignant ne doit faire le choix.
01:07:49 C'est le serment d'Hippocrate.
01:07:51 Le sujet, il est politique.
01:07:53 C'est pas le soignant qui doit faire ce choix, c'est le politique.
01:07:55 Et on ne le fait pas. La deuxième chose,
01:07:57 c'est que ces personnes, une fois qu'elles sont arrivées,
01:07:59 il y a un service dédié
01:08:01 pour les régulariser,
01:08:03 leur permettre d'avoir des permis pour
01:08:05 circuler. Cette situation
01:08:07 à Mayotte,
01:08:09 c'est aussi ce qu'il se passe dans l'Hexagone
01:08:11 puisqu'on donne des visas
01:08:13 spécifiques pour les soins,
01:08:15 avec des maladies chroniques qui sont
01:08:17 extrêmement coûteuses. Et c'est ça la proposition
01:08:19 de Gérald Damarnin qui met ça sur la table.
01:08:21 Qui dit, est-ce que c'est normal
01:08:23 de faire porter sur la dépense publique
01:08:25 des soins dont on sait qu'ils sont particulièrement coûteux ?
01:08:27 On parle du sida,
01:08:29 on parle du cancer, on parle de maladies
01:08:31 qui exigent des hospitalisations
01:08:33 prolongées. - On peut dire que c'est un sujet compliqué.
01:08:35 - C'est pour ça que c'est dramatique.
01:08:37 C'est pour ça que c'est pas un sujet de soignant,
01:08:39 c'est un sujet de politique. - Là encore,
01:08:41 on a suivant le courage. - Voilà, il faut
01:08:43 le poser sur la table en toute connaissance de cause
01:08:45 et de dire, oui c'est l'honneur
01:08:47 de la France d'accueillir les plus faibles, est-ce qu'on en a
01:08:49 les moyens ? - Bien sûr, le sondage
01:08:51 est absolument pas surprenant dans ces conditions.
01:08:53 - A la fois c'est compliqué mais à la fois il y a des zones plus simples.
01:08:55 Par exemple, il y a des inscriptions multiples.
01:08:57 Ça c'est inacceptable.
01:08:59 Il y a des fausses déclarations énormément,
01:09:01 notamment pour les conditions de ressources.
01:09:03 Et jusqu'ici, quand on est pris par la patrouille,
01:09:05 il n'y a jamais eu aucune plainte.
01:09:07 On n'en trouve pas. Vous regardez les rapports
01:09:09 de l'État, on dit oui, des inscriptions multiples.
01:09:11 Déjà, tous ceux
01:09:13 qui l'utilisent en fraudant...
01:09:15 - C'est quoi des inscriptions multiples ?
01:09:17 - Des inscriptions multiples, c'est-à-dire que...
01:09:19 - Même personne ? - Oui, bien sûr.
01:09:21 J'inscris ou j'inscris des personnes qui normalement
01:09:23 n'y ont pas droit. Parce que,
01:09:25 par exemple, il ne faut pas dépasser,
01:09:27 je ne sais plus, une somme, ça doit être un revenu
01:09:29 de 800 euros par mois. Si je le dépasse,
01:09:31 je n'y ai pas droit. Je triche.
01:09:33 - Vraiment, sur tous les sujets, on dit
01:09:35 courage politique mais ce n'est pas tarte à la crème, véritablement.
01:09:37 C'est maintenant, pour ne pas qu'on ait
01:09:39 une forme de double peine pour les mêmes personnes
01:09:41 à chaque fois et pour les maorais, évidemment.
01:09:43 - Mais vous savez, Sonia, je vais vous dire, ça c'est exactement
01:09:45 le sujet. Moi, je suis allée pour la mission
01:09:47 en Italie et en Grèce.
01:09:49 L'asile est offert,
01:09:51 c'est notre héritage de la
01:09:53 Deuxième Guerre mondiale, c'est de dire
01:09:55 la personne qui a fui la guerre,
01:09:57 la personne qui est en détresse, a protection automatique.
01:09:59 C'est ça, le droit d'asile.
01:10:01 Ce qu'il s'est passé avec le flux
01:10:03 qui est arrivé de Syrie
01:10:05 et puis le combat qui a été engagé
01:10:07 par les gauches
01:10:09 un peu partout en Europe,
01:10:11 on fait qu'il y a eu de l'abus sur le droit d'asile.
01:10:13 Moralité, aujourd'hui,
01:10:15 le droit d'asile est sur le point d'être démantelé.
01:10:17 - Il est dévoyé complètement.
01:10:19 - C'est totalement dévoyé.
01:10:21 - Il pénalise les personnes qui devraient...
01:10:23 - Voilà, qui devraient y avoir droit.
01:10:25 C'est en ça que c'est un débat sain.
01:10:27 - Mais c'est pour ça que votre combat, je vais vous dire,
01:10:29 c'est pourquoi, voilà la raison par laquelle votre combat est audible.
01:10:31 Parce que vous dites des choses,
01:10:33 pas pour pointer du doigt,
01:10:35 mais parce que c'est des situations, des faits réels.
01:10:37 - C'est du dévoiement de certaines...
01:10:39 De même, on a évoqué la CEDH tout à l'heure.
01:10:41 Au départ, la CEDH, ça avait été fait
01:10:43 pour les réfugiés du communisme.
01:10:45 Des gens qu'on ne les renvoie pas.
01:10:47 Là, actuellement,
01:10:49 c'est utilisé de façon dévoyée
01:10:51 pour garder des gens sur notre territoire
01:10:53 alors qu'il n'y a rien à y faire.
01:10:55 - Je me suis retrouvée en débat avec un avocat
01:10:57 qui défendait le droit des étrangers,
01:10:59 qui m'a dit, oui, l'article 8 de la convention...
01:11:01 Non, non, la convention européenne des droits de l'homme,
01:11:03 et qui me parle de l'article qui dit
01:11:05 qu'il ne faut pas défaire les familles.
01:11:07 - Le droit de manière familiale normale.
01:11:09 - Sauf que le deuxième alinéa de cet article,
01:11:11 c'est, sauf quand c'est mis en danger
01:11:13 de la salubrité,
01:11:15 c'est inconformité avec le droit national,
01:11:17 c'est qu'on ne s'assoit pas sur la loi
01:11:19 pour permettre au nom de la famille...
01:11:21 - Vous voulez que je vous dise ?
01:11:23 - Vous voyez ?
01:11:25 - Le vrai problème, en fait,
01:11:27 le vrai problème sur ce point-là,
01:11:29 c'est qu'en réalité,
01:11:31 cette CEDH, cette convention européenne
01:11:33 des droits de l'homme,
01:11:35 elle est rédigée d'une manière
01:11:37 tellement floue, tellement large,
01:11:39 qu'on peut lui faire dire ce qu'on veut,
01:11:41 spécialement quand vous avez des juges
01:11:43 qui ont une opinion politique.
01:11:45 - S'il vous plaît, on va remercier
01:11:47 Esel Sweb, parce que déjà, on lui a pris
01:11:49 beaucoup de temps, qui est resté une demi-heure
01:11:51 de plus que prévu. Merci. Vous êtes toujours
01:11:53 la bienvenue, il n'y a pas besoin de le préciser.
01:11:55 On va suivre l'évolution de ce rapport,
01:11:57 c'est ça pour le texte Immigration.
01:11:59 Merci encore, Estelle Youssefa.
01:12:01 Une courte pause.
01:12:03 On va voir ces images édifiantes.
01:12:05 Évidemment, vous avez vu ce qui s'est passé
01:12:07 à Nice, quartier des Moulins,
01:12:09 et puis on écoutera, évidemment,
01:12:11 de nouveau les parents de l'INSEE.
01:12:13 C'est important. On va essayer de trouver
01:12:15 des solutions. Il n'y en a pas,
01:12:17 parce que dans une situation d'humanité,
01:12:19 là, il n'y a pas de...
01:12:21 Pourquoi un adulte
01:12:23 n'a pas parlé ?
01:12:25 Question simple,
01:12:27 mais depuis qu'on évoque cette affaire,
01:12:29 je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas
01:12:31 une personne qui s'est levée et qui a dit
01:12:33 "c'est pas possible". Courte pause,
01:12:35 et on se retrouve.
01:12:37 Des images.
01:12:41 Alors, je vais dire incroyable.
01:12:43 Malheureusement, dans certaines
01:12:45 zones, ce n'est pas commun,
01:12:47 ce n'est pas régulier,
01:12:49 mais il ne faudrait pas s'y habituer malgré tout.
01:12:51 On va voir ce qui s'est passé dans quelques instants à Nice,
01:12:53 dans le quartier des Moulins.
01:12:55 Tout d'abord, le rappel des titres. Audrey Berthoud.
01:12:57 Une fusillade a eu lieu ce matin
01:13:01 dans le centre-ville de Nantua.
01:13:03 C'est une ville dans l'Ain.
01:13:05 Un homme a tiré sur des personnes qui se trouvaient dans un café.
01:13:07 Il y a un mort et trois blessés.
01:13:09 Les raisons restent pour le moment inconnues.
01:13:11 Une cinquantaine de gendarmes sont sur place.
01:13:13 Dans un tweet, la préfecture de l'Ain
01:13:15 a invité les habitants à éviter le secteur.
01:13:17 Dans le reste de l'actualité,
01:13:19 le procès de l'attentat de Bruxelles.
01:13:21 Un homme belge a réclamé la condamnation de Salah Abdeslam
01:13:23 comme co-auteur des attentats.
01:13:25 Au moment des faits, il était emprisonné.
01:13:27 Il avait été arrêté quatre jours plus tôt.
01:13:29 Le procureur a déclaré qu'il apportait assistance
01:13:31 en toute connaissance de cause.
01:13:33 Pour rappel, 32 personnes étaient décédées.
01:13:35 Et puis, une cinquantaine de dirigeants
01:13:37 européens se réunissent en Moldavie.
01:13:39 Aujourd'hui, une façon d'envoyer un message d'unité
01:13:41 à Vladimir Poutine. Emmanuel Macron
01:13:43 est arrivé ce matin pour se sommer.
01:13:45 Volodymyr Zelensky, vous le voyez, est également arrivé.
01:13:47 Le président ukrainien a dit que
01:13:49 chaque doute que nous manifestons est une tranchée
01:13:51 que la Russie essaiera d'occuper.
01:13:53 Merci Audrey. Vous venez d'évoquer
01:13:57 cette fusillade à Nantes,
01:13:59 dans l'Ain, avec
01:14:01 un centre-ville qui est
01:14:03 bouclé à l'heure actuelle. Nous allons en parler.
01:14:05 Il y a aussi ce qui s'est passé à Nice.
01:14:07 Cette fusillade qui a éclaté en pleine journée
01:14:09 au pied d'un immeuble de Nice.
01:14:11 Les images, vous allez voir, sont sidérantes. On y voit un homme,
01:14:13 arme longue, en main.
01:14:15 Et voilà la suite,
01:14:17 telles que, peut-être voir d'abord
01:14:19 les images en pleine journée,
01:14:21 comme vous le constatez, quartier des Moulins,
01:14:23 dont on a beaucoup, beaucoup parlé
01:14:25 ici, pour de mauvaises raisons.
01:14:27 Et le récit de tout
01:14:29 ce qui s'est passé, vous est raconté par
01:14:31 Sarah Varney.
01:14:33 C'est aux alentours de 11h que des coups de feu ont été
01:14:37 entendus ce mercredi dans le quartier des Moulins.
01:14:39 Sur cette vidéo, scène surréaliste,
01:14:41 on y voit les suspects, armes longues, à la main.
01:14:43 L'un des assaillants tombe au sol
01:14:45 et rampe avant de prendre la fuite en scooter.
01:14:47 Selon nos confrères de Nice, ce matin,
01:14:49 l'un d'eux aurait été blessé par balle au niveau de l'abdomen.
01:14:51 Ils ont été interpellés dans le quartier
01:14:53 de Bornalla par les forces de l'ordre.
01:14:55 Le maire de la ville s'est exprimé sur Twitter.
01:14:57 "Félicitations aux policiers
01:14:59 qui ont interpellé à la Bornalla
01:15:01 deux individus qui avaient pris la fuite
01:15:03 suite à des tirs au Moulin. Merci aux policiers
01:15:05 de ne rien lâcher face au trafic
01:15:07 et à ces criminels."
01:15:09 Un fléau dénoncé par Rixioti.
01:15:11 "À Nice, des individus tiennent des quartiers
01:15:13 avec des armes lourdes et tirent pour éliminer
01:15:15 la concurrence sur fond de trafic de drogue.
01:15:17 L'Etat doit engager des moyens inédits
01:15:19 et frapper simultanément
01:15:21 les trafiquants et les consommateurs.
01:15:23 Des milliers de citoyens sont pris en otage.
01:15:25 Il y a urgence à reconquérir la 5e ville de France."
01:15:27 Un quartier régulièrement touché
01:15:29 par des agressions sur fond de trafic
01:15:31 de stupéfiants.
01:15:33 "À chaque fois, hier encore, nous en parlions,
01:15:35 Jérôme Géminès, on dit qu'un cap a été
01:15:37 franchi, mais enfin là...
01:15:39 Est-ce qu'on va arriver de cap en cap
01:15:41 franchi, de palier à palier, dépassé ?
01:15:43 "C'est des images scandaleuses.
01:15:45 Vous savez, quand je vois ces images, la première chose
01:15:47 à laquelle je pense, et je pense comme de nombreux policiers,
01:15:49 quand on voit des jeunes en noir avec des armes de guerre
01:15:51 à la main, moi je porte encore les stigmates
01:15:53 des rues parisiennes de 2015.
01:15:55 Et on y pense,
01:15:57 naturellement.
01:15:59 Je crois que ça devient
01:16:01 vraiment dramatique.
01:16:03 Vous dites, il ne faut pas qu'on s'y habitue.
01:16:05 On vient d'apprendre qu'il y a une nouvelle fusillade
01:16:07 dans l'Ain. C'est une petite ville
01:16:09 qui est censée être plutôt paisible,
01:16:11 plutôt reconnue pour sa quenelle,
01:16:13 que pour des fusillades.
01:16:15 Donc c'est bien triste. En tous les cas,
01:16:17 ce que je voulais souligner, c'est que l'intervention
01:16:19 est, on peut se féliciter
01:16:21 d'une intervention rapide. Je vous rappelle que la ville
01:16:23 de Nice, c'est la ville la
01:16:25 plus truffée, entre guillemets, pardonnez-moi l'expression,
01:16:27 de caméras de vidéoprotection.
01:16:29 Plus de 4000 caméras. Et ça a certainement
01:16:31 permis aussi aux policiers d'interpeller
01:16:33 les deux auteurs présumés.
01:16:35 Donc il y a eu une complémentarité avec le
01:16:37 centre de supervision urbain
01:16:39 de la ville de Nice, qui est très présent
01:16:41 et qui permet de suivre un petit peu
01:16:43 tout ce qui peut s'y passer.
01:16:45 Et la police nationale.
01:16:47 C'est toujours aussi bien évidemment agréable
01:16:49 de travailler main dans la main avec
01:16:51 un maire et la police municipale.
01:16:53 Et d'avoir les félicitations du maire
01:16:55 sur de telles affaires. Vous avez raison de rappeler cela
01:16:57 malgré tout en pleine rue ainsi,
01:16:59 une arme longue. Je veux dire...
01:17:01 C'est Marseille
01:17:03 qui est en train de s'exporter à Nice.
01:17:05 Quelque part, puisqu'on a malheureusement
01:17:07 à Marseille, on a l'habitude de voir
01:17:09 ces règlements de comptes à la Kalachnikov.
01:17:11 On remarque que maintenant c'est en train de déborder.
01:17:13 Vraisemblablement, on a presque dit ce que dit
01:17:15 Eric Ciotti, lié au trafic de drogue.
01:17:17 À nouveau, règlement de compte
01:17:19 entre gangs rivales
01:17:21 autour du contrôle du trafic
01:17:23 de drogue dans des cités difficiles.
01:17:25 C'est toujours le même modèle, mais ça se règle
01:17:27 de plus en plus à coup de...
01:17:29 Voilà, à coup d'armes de guerre, comme vous l'avez dit.
01:17:31 Là, sur fond de trafic de drogue,
01:17:33 vous avez dit que ça se règle, on le voit
01:17:35 sur le coup d'armes de guerre.
01:17:37 Vous avez évoqué ce qui se passe
01:17:39 à Nantua, dans l'un...
01:17:41 J'allais dire zone plutôt... On en parle
01:17:43 peu. Et ce qui s'est passé,
01:17:45 c'est qu'il y a eu une rixe, une bagarre
01:17:47 dans un bar. Un homme
01:17:49 ensuite s'est saisi d'une arme à feu.
01:17:51 Il a tiré et il a tué
01:17:53 une personne. À l'heure actuelle,
01:17:55 c'est une partie du centre-ville
01:17:57 de cette commune qui est
01:17:59 bouclée, avec des recommandations
01:18:01 évidemment d'éviter le secteur.
01:18:03 C'est vrai que là,
01:18:05 alors il ne faut pas s'habituer,
01:18:07 parce que c'est Nice, vous avez dit, ça s'exporte
01:18:09 depuis Marseille, mais c'est vrai que
01:18:11 on tombe des nus pour des quartiers,
01:18:13 là, ça part d'une rixe, mais où les armes
01:18:15 à feu circulent, où elles sont à disposition
01:18:17 en réalité. - C'est notre grosse difficulté,
01:18:19 c'est aussi bien la circulation
01:18:21 des armes sur tout le territoire national
01:18:23 qui devient massive. Ce qui pose
01:18:25 aussi problème dans les fusillades,
01:18:27 c'est le profil, le nouveau profil
01:18:29 des pseudo-tueurs à gage,
01:18:31 tueurs à gage, sans qualification,
01:18:33 sans expérience militaire, c'est juste
01:18:35 des jeunes qui viennent s'inscrire
01:18:37 pour prendre de l'argent facilement
01:18:39 et qui sont prêts à commettre
01:18:41 le pire. - Mais là, apparemment...
01:18:43 - Et souvent mineurs. - Apparemment, Jérôme,
01:18:45 c'est suite à une bagarre,
01:18:47 donc ce n'est pas un règlement de compte, c'est ce que j'ai compris.
01:18:49 - Je ne sais pas s'il y avait la bagarre,
01:18:51 mais c'est ce que j'allais dire,
01:18:53 c'est ça. - Mais la bagarre,
01:18:55 elle aurait éclaté sur quel fond ?
01:18:57 - Non, mais c'est ça que je veux dire, c'est que...
01:18:59 - Peut-être que c'est les usines. - Non, mais la personne était armée,
01:19:01 dans un bar, c'est ça que je veux dire,
01:19:03 c'est quand même pas quelque chose de commun,
01:19:05 donc peut-être qu'effectivement,
01:19:07 on arrive à
01:19:09 un engrenage dans le pays
01:19:11 qui fait qu'aujourd'hui, les gens peuvent sortir armés
01:19:13 pour aller voir un homme. - Regardez,
01:19:15 mais pas aux Etats-Unis, quoi. - Mais c'est ça, mais est-ce qu'on ne devient pas
01:19:17 un peu comme les Etats-Unis ? - Nantes,
01:19:19 qui était la ville calme par excellence,
01:19:21 depuis le début de l'année, c'est 22 fusillades.
01:19:23 - C'est 12 fusillades à répétition
01:19:25 sur Nantes, c'est pour ça que la CRS 8 a été envoyée,
01:19:27 depuis le 10 mai.
01:19:29 Donc vous avez pleinement raison.
01:19:31 - Mais pardonnez-moi, alors, donc, ils n'ont plus peur du tout,
01:19:33 je vous le dis, de la police, de la justice,
01:19:35 en fait, ils ont peur entre eux, c'est ça, c'est des règlements
01:19:37 de compte, on a peur de... - Oui.
01:19:39 - C'est la mafia, en réalité. - C'est la loi du territoire, oui.
01:19:41 - Est-ce que vous avez bien observé les images ? Moi, ce qui me...
01:19:43 Alors, ça terrifie, mais on a quelqu'un,
01:19:45 on voit l'image, là-haut, qui est là,
01:19:47 qui ne bouge pas, qui ne se cache pas,
01:19:49 qui ne se cache pas et qui regarde, vous regardez,
01:19:51 vous voyez bien, c'est absolument étonnant
01:19:53 de voir, et on se dit, ben voilà,
01:19:55 il observe, parce que c'est le règlement de compte
01:19:57 entre les bandes, et je regarde ce qu'il se passe. - Ah, il y a du quartier,
01:19:59 il y a des images... - Regardez bien les images, vous verrez,
01:20:01 on le voit, il ne bouge absolument pas.
01:20:03 - Je pose souvent cette question, est-ce que le fait
01:20:05 d'avoir donné un coup de pied dans la fermilière,
01:20:07 comme le dit souvent le gouvernement, fait qu'il y a une recrudescence
01:20:09 de ces règlements de compte,
01:20:11 ou alors non ? Ça, c'est de la communication.
01:20:13 - Il y a des résultats, quand même, au niveau du trafic de drogue,
01:20:15 qui est saisi, quand même, relativement colossal,
01:20:17 et ça vient perturber, évidemment, cette économie,
01:20:19 qui, je rappelle, est officiellement,
01:20:21 enfin, les chiffres qui en communiquent,
01:20:23 c'est autour de 3 milliards d'euros par an,
01:20:25 probablement plus, dont la moitié
01:20:27 est liée au cannabis,
01:20:29 mais, en tout cas, et le reste,
01:20:31 aux drogues dures, donc c'est quand même une économie
01:20:33 qui structure, aujourd'hui,
01:20:35 véritablement, des quartiers entiers.
01:20:37 - Mais peut-être que c'est pour ça que...
01:20:39 - Oui, si... - En partie, on laisse faire,
01:20:41 parce que si on ne structurait plus certains quartiers...
01:20:43 - On laisse faire, je ne parle pas des policiers,
01:20:45 c'est-à-dire qu'on achète une forme de paix sociale et civile,
01:20:47 en disant "ça structure, c'est une économie parallèle,
01:20:49 mieux vaut laisser une partie
01:20:51 pour ne pas avoir une étincelle".
01:20:53 - Non, mais en tous les cas, ce qu'on peut dire, c'est que...
01:20:55 - Non, mais sur cette question... - C'est important
01:20:57 ce que Sonia vient de dire, parce qu'effectivement,
01:20:59 moi, je l'ai déjà entendu, en tant que...
01:21:01 - Vous, votre maximum, partons de ce principe
01:21:03 qui est la réalité, mais le politique,
01:21:05 est-ce que, quel que soit le politique,
01:21:07 n'y a pas intérêt à ce que cette économie souterraine
01:21:09 persiste, quand même ? - C'est tellement vrai,
01:21:11 que les élus, en général, peuvent vous dire,
01:21:13 sur tel ou tel quartier, "ah, c'est bien,
01:21:15 il y a tout ce trafic de drogue
01:21:17 qui, finalement, régule et permet
01:21:19 d'avoir la paix sociale". Et c'est vrai que vous avez
01:21:21 des quartiers où ça se passe
01:21:23 très bien, parce que là, on a six et dix villes...
01:21:25 - Parce que ce sont des chums incroyables, par contre, des familles...
01:21:27 - Il y a tout un écosystème qui est
01:21:29 entretenu, et effectivement,
01:21:31 finalement, les élus se disent
01:21:33 "ça régule, la paix sociale".
01:21:35 - Quand il y a des mandements et arrestations
01:21:37 des principaux dealers, le problème,
01:21:39 c'est que vous avez, en dessous, à l'échelon inférieur,
01:21:41 d'autres qui vont se battre
01:21:43 pour récupérer le trafic.
01:21:45 Et c'est là où vous avez...
01:21:47 - La guerre de territoire. - Exactement.
01:21:49 - On coupe la tête, ça repousse, ça repousse, ça repousse.
01:21:51 - C'est ce qui est arrivé à Marseille depuis dix ans.
01:21:53 - Donc c'est ces zifs qui poussent le rocher,
01:21:55 on n'y arrivera jamais ? - On n'y arrivera jamais.
01:21:57 - Est-ce que vous avez, d'ailleurs, l'exemple d'un pays...
01:21:59 Alors, attention, parce qu'il y a certains pays
01:22:01 qui emploient des méthodes extrêmement
01:22:03 rudes, hein, il y a énormément de guerrières,
01:22:05 on n'en est pas à attention, je ne dis pas ça.
01:22:07 - New York a une époque où ils ont fait baisser
01:22:09 la criminalité parce que
01:22:11 dès le premier acte, c'était
01:22:13 un tag ou casser une vitre,
01:22:15 il y avait sanction très forte. Alors est-ce qu'il faut en arriver là ?
01:22:17 Moi, dès le premier acte, j'aurais tendance à dire non.
01:22:19 Si c'est le second, oui.
01:22:21 - Mais regarde le Mexique, on a tenté de démenter les cartels.
01:22:23 - Ils ont fait baisser la criminalité. - D'utiliser des cartels
01:22:25 pour en démenter les d'autres, finalement... - Avec des méthodes extrêmement violentes, hein.
01:22:27 - Oui. - Et au contraire, ça s'est réinstallé.
01:22:29 - Ah, finalement, ça n'a pas... ça s'est réinstallé,
01:22:31 ça s'est repoussé, et aujourd'hui, ça reste encore un problème.
01:22:33 Le problème, c'est que vous avez les pays producteurs
01:22:35 comme la Colombie. Alors la Colombie,
01:22:37 il y a un mieux. Il y a un mieux en Colombie
01:22:39 puisque il y a quand même une croissance économique
01:22:41 qui n'était pas, justement, basée
01:22:43 uniquement sur le trafic de drogue,
01:22:45 mais c'est quand même là que ça a commencé.
01:22:47 Il y a des pays comme ça où ça s'est amélioré,
01:22:49 mais pour ce qui est du Mexique, malheureusement,
01:22:51 on est toujours dans une situation...
01:22:53 - Mais quelqu'un qui peut perdre sa vie au cours d'un règlement de compte,
01:22:55 en quoi il va avoir peur d'une peine ?
01:22:57 - Oui, c'est aussi un vrai problème.
01:22:59 - Quand il y a peine.
01:23:01 - En plus, merci de...
01:23:03 - Quand il y a peine.
01:23:05 - Mais vraiment, moi, je ne vois pas du tout de solution,
01:23:07 mais là, ils vont avec des armes lourdes,
01:23:09 ils s'entretuent. - Est-ce que vous avez remarqué le lien
01:23:11 entre les trois grandes affaires dont on a parlé ce matin,
01:23:13 la petite linsee, Mayotte,
01:23:15 et la montée ?
01:23:17 Quel est le lien ? La différence,
01:23:19 l'acheter, idéologie gauchisante,
01:23:21 et ça nous donne la montée des malheurs.
01:23:23 - Attention, ne soyons pas aussi...
01:23:25 - Regardez bien, dans les trois cas,
01:23:27 on a de l'indifférence. - On essaie quand même.
01:23:29 - Dans les trois cas, on a de l'indifférence,
01:23:31 on a de la lâcheté dans cet ordre de pouvoir public
01:23:33 et de responsable, avec une idéologie gauchisante
01:23:35 qui arrive gentiment.
01:23:37 - Mais là, vous ne pouvez pas dire à Nice qu'il y a de la lâcheté,
01:23:39 il y a quand même eu... - C'est pas vraiment gauchisant,
01:23:41 à Nice.
01:23:43 - On a eu de la lâcheté, pour s'en prendre
01:23:45 au trafic de drogue, on a eu de la lâcheté, ça vient d'être dit.
01:23:47 On a dit "on laisse faire parce qu'il y a une économie parallèle,
01:23:49 si je coupe cette économie,
01:23:51 je mets le feu aux cités". C'est de la lâcheté.
01:23:53 - Si je me permets, je pense que s'il y a un mot clé,
01:23:55 un mot consommant, je pense que c'est le mot "impuissance".
01:23:57 En réalité, c'est ça, ça a été évoqué,
01:23:59 c'est-à-dire que moi, je pense que la police,
01:24:01 elle est intervenue, et quand elle a les moyens d'intervenir,
01:24:03 elle intervient, et en flagrant délit ici.
01:24:05 La difficulté, c'est qu'il faut que la police fasse peur.
01:24:07 Et pourquoi est-ce que la police ne fait pas peur ?
01:24:09 Parce que derrière, il n'y a pas de condamnation.
01:24:11 Et les policiers sont déprimés parce qu'ils voient en permanence
01:24:13 les mêmes profils, les mêmes profils
01:24:15 qui reviennent, qui reviennent.
01:24:17 C'est pour ça, on ne s'en sortira pas si on n'a pas
01:24:19 une réforme de notre droit pénal.
01:24:21 Si on n'a pas des prisons qui sont construites,
01:24:23 si on ne revoit pas la loi
01:24:25 qui prévoit l'installation
01:24:27 de la prison et qui suppose l'accord des maires,
01:24:29 parce que c'est ça aussi ce qui est ralenti, donc je suis désolé.
01:24:31 - On ne revoit pas la justice des maires.
01:24:33 - Si on renvoie aussi accessoirement
01:24:35 les 25% de détenus qui sont de nationalité étrangère
01:24:37 dans nos prisons, ça ferait aussi de la place.
01:24:39 Vous avez utilisé
01:24:41 un parallèle, une parabole grecque.
01:24:43 Pour moi, c'est vraiment les écuries d'Ogias
01:24:45 que j'utiliserais ici. Il faut vraiment y aller.
01:24:47 Mais il faut la volonté politique.
01:24:49 Parce que c'est un sujet politique.
01:24:51 Ce ne sont pas les policiers le problème. Les policiers font ce qu'ils peuvent.
01:24:53 Le sujet, il est pénal et carcéral.
01:24:55 - L'omerta qu'il y a,
01:24:57 Sonia, et même un peu
01:24:59 une forme de complicité de certains élus,
01:25:01 c'est aujourd'hui ne pas vouloir
01:25:03 non plus s'attaquer à la justice éliminale.
01:25:05 - Même les habitants, en reconnaissant quelque chose...
01:25:07 Là, je ne pointe pas du tout cela.
01:25:09 C'est-à-dire que parfois, quand la police arrive sur place,
01:25:11 ils peuvent se réfugier dans
01:25:13 des immeubles où il y a la complicité
01:25:15 de certains habitants, ou la peur.
01:25:17 - Il y en a certains qui sont complices.
01:25:19 - Je voudrais préciser, pardonnez-moi,
01:25:21 on parle de trafic de drogue, parce qu'on dit quartier, quartier,
01:25:23 mais ceux qui se fournissent viennent aussi, soi-disant,
01:25:25 des beaux quartiers, etc.
01:25:27 Donc ils sont tout autant complices.
01:25:29 - Il n'y a pas de marché
01:25:31 de confection de la drogue à la campagne.
01:25:33 Il y a des petits villages
01:25:35 qui ont été utilisés. Il y a un maillage territorial.
01:25:37 Il y a un tel pactole
01:25:39 qui finalement, c'est un business.
01:25:41 Et à la tête de ces trafics,
01:25:43 vous avez des businessmen, pas des voyous.
01:25:45 - Mais est-ce que les businessmen sont arrêtés comme les voyous ?
01:25:47 - Il faudrait.
01:25:49 Souvent, ils sont à l'étranger.
01:25:51 - On va finir sur l'INSEE,
01:25:55 parce que je pense qu'aujourd'hui,
01:25:57 d'ailleurs depuis quelques jours, c'est ce qui est le plus important
01:25:59 avec ce témoignage bouleversant.
01:26:01 L'émotion de la maire
01:26:03 et maintenant ce qui va se passer quand même.
01:26:05 Les quatre plaintes,
01:26:07 la responsabilité collective,
01:26:09 s'il y a responsabilité collective
01:26:11 qui devra être prouvée.
01:26:13 Écoutons de nouveau la maman de l'INSEE.
01:26:15 - J'ai tout essayé.
01:26:17 J'ai tout fait.
01:26:19 Et on n'a pas été aidés.
01:26:21 On a été lâchés complètement.
01:26:23 Aucun soutien.
01:26:25 Ni avant, ni pendant, et ni après.
01:26:27 Aujourd'hui, on n'a eu aucun courrier
01:26:29 de qui que ce soit
01:26:31 par rapport à
01:26:33 ce qui s'est passé pour ma fille.
01:26:35 - On a tué ma fille,
01:26:37 a-t-elle aussi dit.
01:26:39 Ce n'est pas elle qui s'est suicidée.
01:26:41 Vous voyez les mots qui ont vraiment un impact,
01:26:43 une puissance extrêmement forte.
01:26:45 Et par rapport à cela,
01:26:47 il y a souvent des plans.
01:26:49 Je ne remets pas en cause les plans pour lutter
01:26:51 contre les violences scolaires et le harcèlement.
01:26:53 Mais enfin, au lieu de faire des plans,
01:26:55 simplement, regardons.
01:26:57 Ouvrons les yeux.
01:26:59 Je ne donne pas de leçons,
01:27:01 mais les personnes, les enfants en détresse quand même
01:27:03 et qui vous alertent, ça se remarque.
01:27:05 - Ça se remarque.
01:27:07 - Il faut une formation aussi, comme l'a dit Joseph Touvanel.
01:27:09 Je crois que c'est important.
01:27:11 Comme sur d'autres sujets, quand on a parlé de la laïcité.
01:27:13 - Oui, il faut certainement des formations.
01:27:15 C'est toujours un plus.
01:27:17 Mais là, en l'occurrence,
01:27:19 cette jeune fille,
01:27:21 cette jeune fille,
01:27:23 très jeune, parce qu'elle a 13 ans,
01:27:25 elle a été interpellée plusieurs fois.
01:27:27 Tout le monde le savait.
01:27:29 Donc le problème, c'est qu'à un moment,
01:27:31 il faut que l'éducation nationale...
01:27:33 - Je reviens à ce qui s'est passé avec Samuel Paty.
01:27:35 - Mais pourquoi ça peut être...
01:27:37 - C'est pas une volonté d'amalgame.
01:27:39 - Il doit redescendre.
01:27:41 - Comment on pourrait penser ça dans le cadre...
01:27:43 - Là, en l'occurrence, il y a un déficit total d'humanité.
01:27:45 De A à Z.
01:27:47 Il y a quand même,
01:27:49 de la part de ce directeur,
01:27:51 puisque visiblement il est mis en cause par la maire,
01:27:53 et qu'on peut la croire,
01:27:55 qu'elle a essayé d'interpeller au sujet de sa fille.
01:27:57 C'est pas quelque chose qui est resté
01:27:59 dans le huis clos d'une famille
01:28:01 pour que la fille s'améliore.
01:28:03 Ça a été plusieurs fois.
01:28:05 Et finalement, ça a conduit à un suicide.
01:28:07 Je crois que cette affaire, elle marquera.
01:28:09 En tout cas, je le souhaite.
01:28:11 On a vu beaucoup de cas d'adolescents
01:28:13 se suicider,
01:28:15 ou de harcèlement qui conduit, qui les pousse au suicide.
01:28:17 Mais je crois que celui-là,
01:28:19 il est quelque part emblématique.
01:28:21 On ne peut que souhaiter qu'au niveau,
01:28:23 en particulier au niveau de l'éducation,
01:28:25 il y ait une véritable prise de conscience
01:28:27 et que ce que vous évoquiez tout à l'heure,
01:28:29 ce ne soit pas simplement des lignes écrites
01:28:31 sur le site internet
01:28:33 du ministère de l'Éducation, où on explique
01:28:35 qu'on a un groupe qui s'occupe,
01:28:37 qui est un SOS alerte,
01:28:39 etc., qui visiblement ne marche pas.
01:28:41 - Si je peux me permettre,
01:28:43 on peut parler de formation,
01:28:45 mais ça me gêne un peu,
01:28:47 parce que, pardon,
01:28:49 je veux bien qu'on forme un peu mieux,
01:28:51 mais là, c'est une question d'humanité.
01:28:53 Quand quelqu'un vient vous voir
01:28:55 et qu'elle dit qu'elle est en détresse
01:28:57 et qu'elle veut se suicider,
01:28:59 pas besoin d'avoir fait ma tuée pour comprendre qu'il faut agir.
01:29:01 - Oui, mais ensuite, il y a des procédures,
01:29:03 il y a une prise en charge.
01:29:05 - C'était l'absence de réaction.
01:29:07 - Et une formation à ce genre de situation.
01:29:09 - La formation, c'est sur quoi faire ?
01:29:11 Moi, je vous dis d'abord réagir,
01:29:13 parce que là, je suis prudent, je parle au confinement,
01:29:15 parce qu'il y a une enquête, c'est pourquoi
01:29:17 il n'y a pas eu une réaction à la hauteur ?
01:29:19 - C'est la question que l'on pose depuis le début,
01:29:21 vous avez raison de le dire,
01:29:23 ça nous permet aussi de surtout saluer
01:29:25 cette jeune fille, pour rendre compte
01:29:27 que le harcèlement...
01:29:29 - C'est d'autant plus poignant que la qualité de la lettre
01:29:31 qu'elle avait écrite, je ne sais pas si vous avez vu,
01:29:33 on se dit que c'est quelqu'un qui avait,
01:29:35 cette jeune fille, cet adolescent...
01:29:37 - Beaucoup de courage, évidemment,
01:29:39 famille et ses parents.
01:29:41 - C'est d'autant plus émouvant.
01:29:43 - Peut-être qu'on va terminer sur cette lettre.
01:29:45 - Chers parents, si vous lisez cette lettre,
01:29:47 c'est que je suis sûrement parti.
01:29:49 Je suis désolé d'avoir fait ça, mais je n'en pouvais plus.
01:29:51 Des insultes matin et soir,
01:29:53 des moqueries, des menaces, je n'en peux plus
01:29:55 et j'ai envie d'en finir.
01:29:57 Mais rien ne les arrêtera car malgré tout ce qui s'est passé,
01:29:59 elles me voudront toujours du mal.
01:30:01 Pardon maman, je suis parti rejoindre papa
01:30:03 puisque son père est décédé quand elle avait 3 ans
01:30:05 et j'espère de tout coeur
01:30:07 que ce que j'ai fait aura servi à quelque chose.
01:30:09 Je pense que ce que j'ai fait
01:30:11 va les réjouir. Elles penseront
01:30:13 qu'elles ont gagné et arrêteront tout ça.
01:30:15 Je ne pouvais même pas me confier au directeur
01:30:17 car il tenait avec elle, il ne voulait rien entendre.
01:30:19 Donc la seule chose que je pouvais faire
01:30:21 c'est de partir. Faites attention à Maëlys.
01:30:23 Maëlys qui était assise à côté de moi tout à l'heure
01:30:25 et qui n'a pas supporté l'émotion
01:30:27 et on la comprend. Et à ce qui pourrait lui arriver.
01:30:29 Faites attention à vous,
01:30:31 je vous aime, au revoir.

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