MORA et MAROUA : des empreintes coloniales indélébiles du 1er Juin 2023

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00:00 Le chef du département du Mayosava et les collines rocailleuses qui l'entourent ont
00:26 fait l'objet d'arbres batailles dans la longue lutte que se sont livrées les troupes franco-anglaises
00:30 d'une part et celles allemandes d'autre part pour le contrôle du Cameroun.
00:35 Le Cameroun de 1911 que la puissance colossatrice de l'Allemagne se plaisait à appeler Bergoso
00:41 Cameroun, entendez le Grand Cameroun.
00:48 Témoignage de la violence des combats, ces tombes isolées et cimetières éparpillées
00:54 sur les monts Mandara.
00:56 Chacun des protagonistes a son cimetière sous ses collines déjà chargées d'histoire.
01:01 Les premiers occupants, les allemands d'abord, non loin du village d'Ume ou le sultan de
01:07 Wandala Mehumar qui va accueillir les allemands à leur arrivée, a eu à se réfugier pour
01:12 échapper au razia de Rabat au 19e siècle.
01:15 Nous sommes ici au niveau de la tombe allemande au nom de Richard Nicholson Picker.
01:27 Il est tombé le 8 septembre 1915.
01:32 Les tombes sont nombreuses dans cette montagne là parce qu'à chaque fois un soldat tombait,
01:41 on l'enterrait où il est tombé.
01:43 C'est pourquoi il y a aussi d'autres tombes un peu haut de la colline là.
01:53 Les forces coalisées, les français et les anglais vont également enterrer leurs soldats
02:02 tombés au front sur deux collines situées à proximité des ruines de l'ancienne chefferie
02:07 de Mora Massif.
02:08 Nous sommes devant le cimetière anglais, combat du 27 août 1914 conduit par le docteur
02:24 Fraser.
02:25 Et dans cette tombe, on a enterré les huit tirailleurs indigènes.
02:32 Voici encore un autre cimetière français, combat du 4 novembre 1914.
02:45 Il y a un européen et six tirailleurs enterrés ici.
02:52 Il y a plusieurs moments dans la conquête de Mora.
03:12 Dès que la guerre commence, les troupes en 1914, l'idée des troupes françaises et
03:19 anglaises est d'attaquer les allemands dans leur possession en Afrique.
03:24 Il y a des tentatives des troupes anglaises parties du Nigeria qui essayent de prendre
03:29 les plus importantes villes du Cameroun allemand, c'est-à-dire Garoua, il y a un premier échec,
03:35 avec la colonne brisée, Mora, il y a un premier échec.
03:38 Entre temps, les troupes coalisées se concentrent à prendre les villes qui vont le plus facilement
03:44 tomber, Douala par exemple.
03:46 Douala tombe au tout début de la guerre sans véritable combat.
03:48 Mais au fur et à mesure qu'on s'enfonce dans la guerre, on se rend compte qu'il y
03:53 a un pôle nord qui est assez solide, dont les plus puissantes sont Mora.
03:57 Les troupes coalisées vont, à partir de 1915, lancer d'importants assauts contre
04:02 Mora, importants assauts qui seront à chaque fois brisés.
04:05 Même la capitulation de 1916, pour ce que tout le monde connaît comme étant la bataille
04:10 finale, c'est-à-dire entre le 17 et le 18 février 1916, cette bataille est encore
04:17 remportée par les troupes du capitaine Von Raben.
04:24 La rudesse des batailles qu'anglais, français et allemands se sont livrées pour occuper
04:35 Mora est à la dimension de la place que cette contrée occupait dans le dispositif colonial
04:40 allemand au Cameroun.
04:41 Mora, c'est l'une des trois premières villes du Cameroun créées par les allemands,
04:51 qu'ils appelaient résidence.
04:52 Les allemands ont quitté Douala pour Mora.
04:59 Ils ont trouvé le sultan Mayoumar, notre grand-père, déjà descendu de la montagne.
05:08 Ils l'ont trouvé dans son domicile, ici, le sultanat.
05:14 Ils lui ont demandé de leur donner un lieu de refuge.
05:18 Le sultan leur a montré que si vraiment vous voulez bien vous installer en sécurité,
05:27 montez sur la montagne.
05:28 Ils ont immédiatement regagné la montagne.
05:34 Il y a même le champ de tir, ils ont mis le terrain de sport, ils ont tout là-bas.
05:42 Et c'était très difficile à grimper.
05:46 C'est pourquoi le sultan leur a choisi ce lieu-là.
05:50 Si bien que les ennemis ne pouvaient pas le regagner facilement.
05:56 À un moment donné, il leur a envoyé à manger, il a envoyé beaucoup de gens, des
06:04 esclaves avec des morautiers sur la tête, monter sur la montagne pour donner aux soldats
06:12 qui sont avec les blancs là-bas.
06:14 Mora, il faut le dire, est une place forte dans l'histoire ancienne et moderne du Cameroun.
06:22 Mora a été choisi par les allemands en 1902, non pas par rapport à la résistance que
06:30 Mora aurait eue contre les allemands, mais à la manière avec laquelle le sultan de
06:34 Mora avait accueilli les troupes de Hans Dominik.
06:37 C'est en 1902.
06:39 Le sultan de Mora avait refusé d'engager une bataille avec les allemands parce qu'il
06:46 avait déjà entendu ce qu'ils avaient fait à tous ceux qui avaient accepté de se confronter
06:50 à eux, donc il les accueille en amis.
06:53 Les allemands vont donc créer en conséquence les résidents de Mora comme des amis.
06:59 Voilà pourquoi ils vont installer une base solide à Mora, contrairement à Maroua qui
07:04 était la métropole la plus peuplée, la plus importante, ne serait-ce qu'en termes de
07:10 population.
07:11 Parce qu'en 1895, un allemand qu'on appelait Passerges avait déjà fait un tour dans la
07:17 région et avait estimé à l'époque la population de Maroua à environ 30 000 hommes et estimait
07:24 que c'était la population la plus importante depuis la Damaoua jusqu'au Lakhjat en termes
07:30 de métropole qu'il trouvait au Cameroun.
07:32 La place centrale de Mora dans le dispositif colonial allemand au Cameroun va se renforcer
07:47 lors de la guerre mondiale de 1914-1918.
07:50 Mora va devenir encore un élément beaucoup plus fort à partir de la première guerre
07:56 mondiale.
07:57 Parce que quand la première guerre mondiale se déclenche en 1914, l'Allemagne se retrouve
08:04 encerclée au Cameroun.
08:06 Encerclée parce que les troupes franco-anglaises venant du Gabon, venant du Nigeria, venant
08:14 de la RCA et puis le Tchad qui était déjà une colonie française vont converger pour
08:21 prendre les poches de résistance.
08:23 Et ils vont bliser toutes ces poches de résistance à l'exception de Mora.
08:28 Mora est commandé à l'époque par un capitaine gouverneur de la région qui s'appelle le
08:35 capitaine Von Raben.
08:36 Von Raben est accompagné de quatre autres officiers.
08:40 Ce qui est intéressant, ce n'est pas nécessairement la personne du capitaine Von Raben et de ses
08:46 quatre autres officiers, mais ce sont les populations locales qui donnent véritablement
08:51 la force aux troupes allemandes qu'on appelle la Schutzgruppe.
08:54 Ce sont ces populations qui vont aider ou alors ces soldats, parce qu'ils sont devenus
09:01 soldats de l'armée allemande, qui vont aider Mora à ne pas tomber.
09:06 Vous imaginez, Doala est tombée en tout début de la guerre en 1914.
09:11 Mora va continuer de combattre jusqu'à ce que le capitaine Fox informe le capitaine
09:17 Von Raben que le combat est inutile parce que son gouverneur, le gouverneur Karl Ebenmaier,
09:24 a déjà abandonné, il est même en fuite.
09:26 Voilà comment est-ce que le capitaine Von Raben va demander à déposer les armes à
09:32 condition qu'il reçoive les honneurs de la guerre.
09:35 Ça veut dire en langage militaire qu'il n'a pas perdu le combat.
09:38 Et le capitaine Fox qui commande les troupes anglo-françaises va lui faire une lettre pour
09:46 lui signifier que tout le Cameroun allemand est déjà tombé, il n'y a que lui qui continue
09:51 de combattre.
09:52 Donc il est mieux qu'il dépose les armes parce que c'est une guerre sans issue pour
09:56 lui.
09:57 Et c'est quand il va donc se rendre compte de cette réalité qu'il va accepter de déposer
10:03 les armes contre les honneurs de la guerre, ce qu'il a dit, il n'est pas fait un prisonnier.
10:07 Donc le symbole de Mora est donc très intéressant là-dessus parce que Mora, si on veut projeter
10:13 ça dans l'histoire du Cameroun, devrait ressembler à la place qui ne rompt pas, à
10:18 la place qui ne tombe pas, à une place imprégnable, à une place qu'on est capable de défendre
10:23 jusqu'à la dernière goutte de sang.
10:25 Pour la petite histoire, quand le capitaine Von Raben a annoncé à ses troupes qui étaient
10:32 les Camerounais, certains partis de Kribi puisque l'armée coloniale allemande avait
10:37 pris les Camerounais un peu partout, vous avez entendu parler de Martin Paul Samba et
10:41 etc.
10:42 Donc quand il dit à ses troupes qu'il veut se rendre, ses troupes lui disent c'est pas
10:46 possible, on se rend si on a perdu la guerre.
10:49 Or jusqu'à présent, nous tenons nos adversaires en laisse, ils ne nous menacent pas, bien
10:55 au contraire on peut même gagner.
10:56 Poste important de l'occupant allemand au Cameroun, Mora va aussi abriter le plus important
11:12 centre administratif de la puissance coloniale dans la partie nord du pays.
11:17 C'est dire que les empreintes coloniales, Mora ne les a pas que sur les flancs et sommets
11:21 de ces montagnes.
11:22 Le centre administratif actuel du jeune département du Maïo Sava est érigé autour de ce que
11:28 fut le camp administratif allemand au début du XXe siècle et dont les vestiges résistent
11:34 tant bien qu'au mal à l'usure du temps et au ravage des intempéries.
11:39 Là nous nous trouvons dans la zone administrative de la période allemande.
11:46 On peut situer la construction de ce bloc là entre 1903 et 1907.
11:54 Quand on voit les matériaux de construction, partout où les allemands sont passés, ils
12:01 ont construit ici à Mora, ils ont utilisé des briques de terre cuite.
12:06 Vous voyez qu'il n'y a pas de ciment, il n'y a que des briques de terre et puis de quelques
12:14 moellons.
12:15 Ce bâtiment servait du quartier administratif pour les allemands jusqu'à leur départ.
12:21 Les occupants successifs de ce solide édifice construit en matériaux locaux lui ont donné
12:31 divers usages au fil du temps.
12:33 Quand les français arrivent, parce qu'ils ne veulent pas occuper les bâtiments laissés
12:38 par les allemands, ils ont transformé l'ensemble en maisons d'arrêt.
12:43 Ils ont refaçonné à leur niveau.
12:46 Vous voyez que c'était un grand espace à l'intérieur, mais ils ont croisonné pour
12:52 faire des petites cellules.
12:54 Ils ont transformé ça en maisons d'arrêt pendant toute leur présence ici à Mora jusqu'à
13:00 leur départ après l'indépendance.
13:02 Évidemment après l'indépendance, les nationaux qui ont repris les choses en main ont utilisé
13:09 également ce bâtiment quelques temps en bureau.
13:14 D'abord ils avaient conservé la prison ici avant d'être transférés de l'autre côté.
13:20 Mais après avoir transféré la prison de l'autre côté, l'ensemble a été transformé
13:26 une partie en garage administratif et l'autre partie en office réalier, magasin pour stocker
13:34 du céréal et distribuer aux populations en période de soudure.
13:40 Il y a d'autres arrangements, d'autres aménagements qui ont été apportés, notamment en face
13:45 de moi vous avez une fosse qui a été construite par d'abord les français, mais cette fosse
13:51 n'est pas même laissée, les nationaux l'ont utilisée quand l'état avait décidé de
13:56 transformer ça en garage administratif.
13:59 Et là à quelques 50 mètres de nous, vous voyez la sous-préfecture de Moran, à cet
14:11 emplacement précis il y avait un bâtiment avec trois espaces de travail, le secrétariat,
14:20 le bureau du capitaine allemand et l'armerie.
14:25 Et quand les français arrivent précisément en 1957, à l'époque de Pierre Bass, ils
14:31 décident de défacer les traces du passage des allemands.
14:37 Ils rasent la sous-préfecture ou le bureau du capitaine pour construire le bureau du
14:44 chef de subdivision.
14:45 C'est comme ça qu'ils bâtissent l'actuelle sous-préfecture qu'on voit devant nous,
14:51 qui date de 1957.
14:53 Donc la construction commençait en 1957, c'était achevé en 1958.
14:59 L'actuel hôtel de ville est construit sur les vestiges allemands.
15:06 En face de la délégation départementale de l'agriculture, vous allez trouver des
15:12 traces, un pan de mur de 2 mètres qui est resté du passage allemand.
15:18 C'est là que l'on va voir le bureau du chef de subdivision.
15:25 Même n'est-il jamais possible de le découvrir.
15:52 Même négligé, ce bâtiment plus qu'au centenaire est loin d'avoir fini d'être
15:59 utile et de témoigner la robustesse des ouvrages allemands.
16:02 Il y a le gardien qui occupe un espace et puis il y a aussi les déplacés internes
16:08 qui se sont installés en attendant le retour définitif de la paix.
16:13 Ils étaient plus nombreux.
16:14 Il y en a qui sont déjà rentrés, qui ont regagné leur village respectif.
16:20 Maintenant l'idée que nous avons, on veut construire un hôtel municipal ici.
16:25 Mais nous n'allons pas tout détruire.
16:27 Nous allons laisser quand même une petite partie que nous allons arranger pour que quand
16:32 les clients de l'hôtel vont arriver, on va leur dire bon ici il y avait telle structure
16:37 qui servait à telle chose et voilà aujourd'hui nous avons.
16:40 Mais nous voulons d'abord numériser cela, filmer, numériser pour que évidemment ça
16:46 serve aux générations futures.
16:54 Ce bâtiment abandonné de courte publique au groupe 2 de Mora fait également partie
17:01 de l'héritage des allemands dans la ville.
17:04 Il a vu défiler une bonne partie de l'élite du maillot Sava d'après l'indépendance.
17:09 Autres théâtres où français et allemands se sont affrontés pour conserver ou prendre
17:22 possession du Cameroun, la ville de Marwa.
17:25 L'actuel survie de la région de l'extrême nord a servi de champ de bataille aux forces
17:30 ennemies d'alors.
17:31 Ce, après que cette agglomération a vu s'affronter les troupes allemandes et celles du Lami de
17:35 Amadou Rufaou de Marwa et son sujérin de Bougou dans le cadre de ce qu'il est convenu
17:40 d'appeler la bataille d'Iba Sangui.
17:42 Le capitaine allemand Joseph von Glot fut l'une des victimes.
17:47 Il a été intégré au cimetière allemand de Dougoui dont vont hériter plus tard les
17:51 forces françaises.
17:52 C'est le cimetière qui a été créé par les forces coloniales allemandes après la
17:58 prise de Marwa en 1902.
18:00 Après le départ des allemands de Marwa, il va être transformé en cimetière militaire
18:08 français.
18:09 C'est d'abord un cimetière militaire allemand qui va devenir par la suite un cimetière
18:15 militaire français et puis plus généralement un cimetière français.
18:18 Mais ça souche ce qu'il s'agit d'un cimetière allemand.
18:21 Nous avons beaucoup de tombes qui sont disposées là.
18:25 Vous trouvez là les tombes des soldats allemands et vous allez trouver par la suite les tombes
18:31 des français et on a cette chance que les écriteaux qui y sont marqués précisent
18:38 bien les démarcations qu'il y a eu à un moment donné.
18:41 La plus illustre est celle du capitaine Joseph von Glot.
18:48 Cette tombe est riche d'enseignements.
18:51 Après la bataille du 20 janvier à Eba Sangué, la guérilla a continué.
18:57 C'est au cours de cette guérilla que Joseph von Glot va trouver la mort après avoir reçu
19:02 une flèche empoisonnée.
19:03 Ceux qui ont été vaincus à Eba Sangué n'ont pas totalement accepté d'avoir été vaincus.
19:09 Les allemands en les poursuivant ont établi leur base non loin de ce qu'on appelait l'ancienne
19:16 légion qui est ici à Dougoui.
19:19 A partir de là ils pouvaient contrôler parce qu'on savait que l'axe de Bogo était là
19:23 et les gardes de Bogo s'étaient ralliés aux forces de Marois pour avoir un combat commun.
19:28 Ce cimetière est aujourd'hui un véritable lieu de mémoire envahi par la Broussaille
19:33 et où se côtoient les ennemis d'hier qui voulaient chacun prendre possession du Cameroun.
19:38 Ici reposent de nombreux soldats allemands et français ainsi que plusieurs civils français
19:45 de la période coloniale.
19:46 Autre lieu occupé par les allemands et dont vont prendre ultérieurement possession les
19:59 forces françaises après la première guerre mondiale, la colline qui juge sur l'hôpital
20:03 régional de Marois.
20:05 Les français vont y construire ce bâtiment qui aujourd'hui sert de résidence au gouverneur
20:11 de la région.
20:12 Il y avait des petits locaux qui permettaient de contrôler un peu comme des miradors tout
20:16 ce qui se passait dans la plaine.
20:18 Quand les français vont donc devenir les maîtres du territoire de l'espace, ils vont
20:24 donc s'appuyer sur ces espaces et construire par exemple ce que nous connaissons aujourd'hui
20:29 comme étant la résidence du gouverneur.
20:32 Et dans le souci d'aménager l'espace urbain et d'organiser l'économie dans leur possession,
20:38 les français vont diriger le centre artisanal de Marois.
20:42 Quand les français prennent le contrôle de la ville de Marois et qu'ils installent
20:47 leur administration après que le mandat a été donné par la SDN, ils décident de réorganiser
20:55 la ville et pensent donc à sortir un grand centre artisanal que rejoindra le marché parce
21:05 qu'ils avaient ce problème d'assainissement de la ville.
21:08 C'est donc comme ça qu'en 1935, on va construire le centre artisanal qui a brûlé
21:14 dernièrement, là qui est en rénovation, on va le construire pour abriter ce qu'ils
21:21 font, ce que nous appelons aujourd'hui les petits métiers, mais les métiers de la maroquinerie,
21:25 de la poterie et ainsi de suite, dont on va sortir un grand bâtiment qui va donc abriter
21:31 tous les produits issus des artisans, non pas seulement de Marois, mais de toute la
21:38 région, Marois devenant un carrefour pour charrier tout cela.
21:44 Au ouvrage réalisé par les français, le tout premier pont de Marois, le fameux pont
21:52 vert, qui a donné son nom aux quatre voisins qui se plombent.
21:55 Quand les français vont donc devenir les maîtres du territoire de l'espace, ils vont
22:01 construire, ça c'est en 1954, c'est récent, le pont vert qui est assez original dans les
22:09 ouvrages d'art des ponts au Cameroun parce qu'il ressemble à quelques vues près à
22:18 celui du pont qui est à Edéa, le pont Edéa totalement métallique, le pont de 1910.
22:24 Mais sauf que celui du pont vert date de 1954 et il est un pont français.
22:30 Quand les colons sont arrivés, le maillot caliao était très souvent gorgé d'eau,
22:37 que ce n'est le cas aujourd'hui.
22:38 Comme les français ont eu le droit d'administrer le Cameroun et de rendre compte aux Nations
22:44 Unies de ce qu'ils faisaient, alors ils ont eu le temps de pouvoir s'asseoir et de penser
22:50 dans chacune des villes comment mettre une infrastructure de base.
22:54 Et parmi ces infrastructures de base, le pont vert, comme on l'appelle aujourd'hui, qui
22:59 devait relier les populations ou alors les administrations se trouvant des deux rives
23:04 du caliao, a été lancé en premier.
23:07 Les autres vont suivre.
23:09 Ça veut dire que quand nous étions en période de pluie, la vie était un peu comme paralysée.
23:15 Vous voyez, il y avait des porteurs.
23:17 Vous pouvez trouver dans certains musées français, par exemple au Quai Branly, les
23:21 porteurs de marois, du lamido, qui pendant les saisons de pluie étaient obligés de
23:26 porter les colons, les administrateurs blancs, pour aller de l'autre côté du maillot caliao
23:32 où se trouvaient un certain nombre d'administrations.
23:34 Cimetières, centres administratifs, centres artisanaux et ponts, ce sont autant d'empreintes
23:42 indélibides de l'époque coloniale dans la région de l'extrême nord, Cameroun.
23:46 C'est ça, c'est le monde.