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[#LeCanapéRouge] Interview exclusive de Norbert Epandja, Président du Collectif du Haut-Ogooué libéré

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00:00 [Musique]
00:27 Mlle, M. Bonsoir, nous recevons sur le canapé rouge de Gabon Media Time ce lundi M. Norbert Repentja, qui n'est plus à présenter.
00:38 M. Norbert Repentja, bonsoir.
00:40 Bonsoir.
00:41 Comme il est de coutume sur le canapé rouge de Gabon Media Time, la première question que je vais vous poser est celle de savoir comment vous vous portez.
00:49 Bien, d'abord je tiens à vous remercier d'avoir bien voulu m'inviter à prendre part à cette émission canapé rouge que je trouve excellente, dont j'ai entendu beaucoup parler.
01:02 J'ai aimé votre invitation et je suis là, je suis content d'être avec vous.
01:08 Bon, comment est-ce que je vais... Non, je ne me porte pas bien parce que je suis un Gabonais et le Gabon se porte mal et je ne peux pas dire que je me porte bien,
01:21 même si sur le plan santé, physique, on peut dire que je me porte un peu bien, mais nous tous, nous sommes les malades qui s'ignorent aussi.
01:33 Parce que pendant que le physique montre des bonnes apparences, mais dans le corps on ne sait pas ce qui se passe.
01:41 Surtout des personnes comme nous, que le pouvoir a mis en prison, dans une prison ouverte, donc on ne peut pas se porter bien.
01:53 Aussi, on ne peut pas se porter bien quand le pays va très mal et c'est le cas du Gabon, c'est le cas aussi de toutes les autres provinces, pas seulement du Haut-August dont je suis ressortissant.
02:08 Tout le pays se porte mal, donc je ne peux pas dire que je me porte bien.
02:13 Nous allions justement évoquer tous les aspects socio-culturels et politiques du pays. Vous êtes le président du collectif du Haut-August Libéré. Pouvez-vous nous parler de l'objet de ce collectif ?
02:30 Oui, bien sûr. Vous savez, la paix dans notre pays, la paix au Gabon fait désormais partie des valeurs culturelles identitaires du peuple gabonais.
02:48 Parce que nous sommes un pays de paix, nous sommes un pays qui reçoit tout le monde et lorsque cette paix, il y a un certain nombre de facteurs, de personnes qui veulent la remettre en cause pour la conservation du pouvoir,
03:09 tout Gabonais, tout patriote devrait se lever pour s'ériger contre cela. C'est ce que nous avons fait.
03:19 Nous, ressortissants de la province du Haut-August, nous sommes organisés en collectif, qu'on appelle le collectif du Haut-August Libéré, avec pour objectif de lutter pour que l'élection présidentielle dans le Haut-August se déroule dans la transparence totale.
03:43 Nous ne voulons plus que dans le Haut-August qu'il y ait des 100% ou des 99, 93% qui ne reflètent pas la réalité des résultats des urnes.
03:57 Pourquoi ? Parce que cette situation conduit à ce que les orthogonviens soient toujours pointés du doigt comme étant les facteurs bloquants de l'alternance au sommet de l'État.
04:15 Vous vous rappelez bien, je ne voudrais pas revenir sur ces événements-là parce qu'ils sont des événements tristes, pardonnez-moi de ne pas revenir là-dessus,
04:24 mais j'aimerais simplement dire que la province du Haut-August est souvent, le plus souvent, stigmatisée, accusée d'être la province qui défend le régime Bogo-PDG,
04:40 la province qui empêche qu'il y ait alternance au sommet de l'État. Parce que quoi ? Parce que, dit-on, les orthogonviens votent le président actuel à 80, 90, 100%.
04:58 Or c'est faux, ça n'a jamais été comme ça. Ce sont des résultats fabriqués de toutes pièces qui ne concernent pas les orthogonviens,
05:07 mais qu'on vient balancer comme ça en disant "le Haut-August a voté à tant". Non, ce ne sont pas les résultats du Haut-August.
05:16 Donc c'est pour préserver la paix que nous avons décidé de créer ce collectif pour nous battre afin que l'élection présidentielle dans le Haut-August,
05:27 cette fois-ci, se passe en toute transparence. Nous ne voudrions plus qu'on empêche les autres candidats, qui sont des Gabonais,
05:36 d'aller mener leur campagne dans le Haut-August, faire leur meeting dans le Haut-August, leur causerie dans le Haut-August.
05:44 Nous ne voulons plus que ça se passe comme ça. Tout le monde, tous les Gabonais, le Haut-August a parti au Gabon.
05:50 Par conséquent, tous les candidats à l'élection présidentielle de 2023 doivent absolument aller dans le Haut-August pour organiser leur meeting,
06:00 faire leur campagne, ainsi de suite. C'est ce que nous voulons. Nous nous battrons pour cela.
06:07 Et l'Haut-August libéré aujourd'hui se revendique à peu près de combien de membres ?
06:11 Nous avons des membres ici, à Libreville, et on a aussi des membres dans l'autre groupe, mais aussi dans d'autres provinces,
06:22 parce que nous comptons déjà près de 400 membres qui adhèrent à notre structure. Nous avons un groupe WhatsApp qui fonctionne très bien.
06:38 Et aujourd'hui, ce groupe nous a permis de délier les langues des haute-aurovaiennes qui parlent maintenant ouvertement des problèmes de la province.
06:52 Il y a certainement des sympathisants aussi qui, par peur, n'osent pas venir avec nous. Mais ce n'est qu'une question de temps.
07:05 Au fur et à mesure, ils constatent que le combat est un combat juste, un combat noble, et nous osons croire qu'ils vont nous rejoindre bientôt.
07:17 Il y a quelques mois se tenait la concertation politique entre la majorité et l'opposition,
07:23 qui par la suite a abouti à une nouvelle modification de la Constitution pour, dit-on, arriver à une élection au lendemain apaisée.
07:31 Est-ce que vous avez un commentaire ?
07:33 Oui, parce que cette élection ne s'est pas... ça a commencé par l'élection du président du CGE.
07:42 La loi, en son article 12, dit que la personne qu'on doit élire à la tête du CGE doit être une personne neutre.
07:53 Or, la personne qui a été élue à la tête du CGE appartient au PDG. C'est un grand cadre du PDG qui est reconnu,
08:02 qui a été ministre délégué du président Ali Bongo au Zoo et Forêt. On l'a placé comme président du CGE.
08:12 Voilà la première fausse note. La deuxième fausse note, c'est la validation de l'élection du président du CGE par la Cour constitutionnelle.
08:22 La troisième fausse note, c'est que cette concertation à laquelle vous faites allusion a été totalement biaisée.
08:30 Parce que les partis de l'opposition qui ont demandé à se concerter avec M. Ali Bongo pour mettre en place,
08:42 pour revoir les conditions de transparence électorale, cette concertation-là a été biaisée.
08:50 Au lieu que ce soit les partis qui ont demandé l'organisation de cette concertation qui arrivent à la concertation,
08:59 c'est plutôt d'autres partis d'opposition qui ne sont pas une véritable opposition, mais une opposition au pouvoir,
09:06 qui ont participé à la concertation. En plus, les problèmes de transparence électorale qui devaient être traités dans cette concertation
09:16 n'ont pas été traités. On a plutôt parlé du problème de la limitation des mandats qui n'avait rien à voir avec la concertation.
09:27 Vous voyez ? Donc, je vous dirais simplement que moi, en ce qui concerne pas moi seulement, mais le collectif,
09:36 nous avons regardé tout ça, nous avons dit que c'était une concertation, une fausse, une concertation factice.
09:44 Est-ce que vous avez entrepris justement des actions, peut-être en dénonciation ou en annulation,
09:51 contre les différentes fausses notes que vous avez énumérées ?
09:57 Mais si nous le faisons, ça va aboutir à quoi ? Parce qu'une décision qui a déjà été prise par la Cour conditionnelle,
10:05 comme eux-mêmes le disent, les décisions de la Cour conditionnelle ne sont pas susceptibles de recours.
10:11 Nous, on dit que c'est inutile. Laissons les faire, mais s'ils mettent en péril la paix dans notre pays,
10:23 ce sera à leur risque péril.
10:26 Très bien. En mars dernier, vous avez publié un libre-propos à travers lequel vous vous questionnez sur la production
10:34 d'un certificat médical par l'actuel président de la République, chef de l'État, pour prendre part à l'élection présidentielle.
10:42 Pouvez-vous nous donner succinctement les grandes lignes de cette réflexion ?
10:47 Oui. J'ai voulu mettre à l'évidence le fait qu'aujourd'hui, tout le monde voit que le président Ali Bongo est malade.
11:00 Comme tout le monde peut tomber malade, comme tout le monde peut en mourir aussi.
11:05 Aujourd'hui, tout le monde constate que le président de la République Omar Bongo est malade,
11:11 mais demain, on va nous dire qu'il a produit un certificat médical dans lequel on n'a rien découvri,
11:21 qui peut l'empêcher de continuer à gouverner ? J'ai voulu faire observer cela sans pour autant en tirer de conclusion.
11:31 J'ai dit aux gens, regardez ce qui se passe, le monsieur est malade en ce moment,
11:37 demain, après-demain, on va lui dire qu'il a un bon certificat médical, qu'il peut continuer à gouverner. Je fais observer cela.
11:44 Dans quelques mois, se tiendront les élections générales, notamment les législatives, les locales et la présidentielle.
11:52 Quelles sont vos appréhensions concernant l'organisation de ces scrutins ?
11:57 Mes appréhensions, c'est au niveau du comportement du pouvoir en place, du comportement du parti au pouvoir,
12:10 c'est-à-dire le PDG, avec toute cette habitude qui consiste dans la trichérie, dans la fraude, et ainsi de suite.
12:20 Le PDG, qui s'est toujours dit grand parti de masse, mais qui, pour gagner une élection, est obligé de frauder,
12:29 est obligé d'organiser une campagne de fraude. Mes appréhensions, c'est à ce niveau.
12:38 Mais à part cela, je suis convaincu que l'opposition va gagner ces élections,
12:47 mais à condition que le pouvoir PDG joue honnête avec les autres.
12:56 Parce qu'on ne peut pas se dire parti de masse et puis continuer à gagner les élections en trichant.
13:03 Non ! Un parti de masse est un parti qui est supposé être fort, qui est supposé avoir les moyens de gagner une élection,
13:17 pas seulement les moyens financiers, mais la popularité.
13:20 Or, pour gagner une élection, le PDG est obligé de tricher, d'organiser des fraudes.
13:26 Nous disons non, il faut que ça cesse, il faut que le PDG, cette fois-ci, gagne sans tricher. Et on va voir !
13:37 Et qu'en est-il dans le Uto Gue ? Vous sentez que d'autres forces politiques, à l'exception du PDG,
13:44 sont implantées et peuvent librement présenter des candidats et éventuellement gagner ?
13:51 Oui, tout à fait ! Je prends l'exemple de mon parti politique, le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité,
13:58 qui est dirigé par le président Barreau-Chambrier. Cette chapelle politique est bien implantée dans l'Uto Gue,
14:07 et nous sommes convaincus. Parce que nous avons des candidats, que ce soit aux législatives ou aux locales,
14:15 nous avons des candidats qui vont se présenter et nous sommes convaincus qu'ils vont gagner.
14:22 Parce que c'est un parti qui est bien implanté, parce que c'est un parti qui a un très bon projet de société pour le Gabon.
14:30 Donc, je n'ai pas d'inquiétudes pour cela.
14:35 Est-ce que certains de vos congénères, membres du collectif du Uto Gue Libéré, entendent-ils s'investir lors des prochaines échéances électorales ?
14:46 Non, parce que quand nous avons créé ce collectif, nous n'avions pas ces ambitions-là.
14:52 Notre seule ambition, c'était de libérer le Uto Gue, de tuer tous ces mythes qui bloquent les Alto-Gueviens,
15:06 qui pensent que les Alto-Gueviens ne peuvent pas se libérer du Jung, de la famille au pouvoir.
15:14 Donc, notre combat, c'est celui-là. Et petit à petit, nous réussissons à détruire ces mythes-là et les choses commencent à s'éclaircir, à marcher.
15:27 À l'exception de vos activités politiques, vous êtes aussi un homme de culture, vu que vous faites dans la musique.
15:36 Et aujourd'hui, l'actualité autour des acteurs culturels, c'est le statut de l'artiste.
15:41 Est-ce que vous avez un commentaire sur l'érection désormais d'un statut de l'artiste au Gabon, et aussi sur la question des droits d'auteur ?
15:52 Bon, merci bien. Sur la question du statut de l'artiste, je crains que ce dossier ne va jamais aboutir maintenant. Je crains.
16:02 Parce qu'il y a trop de blocages. Il y a trop de blocages.
16:06 Quand on a les droits d'auteur, c'est à peu près la même chose. Parce que le problème est lequel ?
16:12 Le problème est que l'artiste gabonais est bloqué. L'artiste gabonais, on aime bien l'utiliser pour aller animer une petite manifestation par-ci et par-là.
16:26 Mais on ne veut pas le libérer. On ne veut pas lui donner les moyens juridiques.
16:31 On ne veut pas lui donner ces droits qui lui permettent d'exercer son activité de manière libre, de manière autonome.
16:39 L'artiste gabonais est pris comme un otage. Le bureau gabonais droits d'auteur que j'ai créé et mis en place le 25 février et 27 avril 2012 a été récupéré par l'État.
16:54 Mais après cette récupération de cette structure-là par le décret 024 du 16 janvier 2013, la structure n'a jamais fonctionné comme il le faut.
17:10 Mais ça se fait exprès parce qu'on ne veut pas que l'artiste gabonais puisse être libre de pouvoir jouir de ses droits et devenir éclat, devenir autonome.
17:26 On ne veut pas. On veut qu'il soit toujours là à mendier, sous couvert des gens qui sont dans le système.
17:37 Très bien. Vous êtes un acteur politique plutôt libre dans la province du Haut-Augoué.
17:46 Alors peut-on s'imaginer que vous portiez candidat dans l'une ou l'autre des élections qui arrivent ?
17:52 Je ne sais pas parce que d'ailleurs vous savez les candidatures dans un parti politique c'est la base puis la direction du parti qui décide.
18:04 Je vais voir si je peux poser ma candidature mais pour l'instant ce n'est pas encore à l'ordre du jour.
18:11 Donc j'y pense, mais je n'ai vraiment pas d'ambition jusqu'à ce niveau.
18:19 Mais si mon parti politique décide de faire en sorte que je sois candidat, par exemple au troisième arrondissement de 2e CERD Libreville, j'accepterai volontiers.
18:32 Très bien. Alors nous arrivons au terme de cette interview. Est-ce que vous avez un mot de fin à l'endroit de ceux et celles qui nous ont regardés ?
18:40 Le seul mot de fin que je peux dire ici c'est de demander aux artistes gabonais, à tous les gabonais d'aller se faire inscrire sur les listes électorales
18:53 pour aller voter le moment venu, voter pour l'alternance et le changement au Gabon.
19:02 Et je voudrais dire aussi aux militants du PDG d'aller se faire aussi inscrire sur les listes électorales pour voter pour l'alternance et le changement.
19:14 Qu'ils n'aient pas peur de l'alternance et du changement parce que si jamais l'opposition prend le pouvoir au Gabon demain,
19:22 nous ne prenons pas le pouvoir pour faire la chasse aux sorcières, nous ne prenons pas le pouvoir pour faire le règlement de comptes.
19:29 Nous prenons le pouvoir pour délivrer notre pays qui est aux mains des apatrices.
19:35 Nous prenons le pouvoir pour reconstruire notre pays qui est complètement au sol, qui est mis au sol par le pouvoir PDG actuel.
19:44 Merci beaucoup.
19:45 C'est nous qui vous remercions.
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