[#LeCanapéRouge] Jean Clair Zue Obame, Porte—parole du Réseau des observateurs citoyens (ROC)
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00:00GABON MEDIA TIME
00:16Madame, mademoiselle, monsieur, bonsoir, bienvenue sur le canapé rouge de Gabon Media Time, votre rendez-vous incontournable du lundi soir.
00:25Nous avons l'honneur de recevoir Jean-Claire Zoué Obam, porte-parole du ROC, Réseau des Observateurs Citoyens,
00:33une organisation qui regroupe une vingtaine d'associations et d'acteurs de la société civile engagés dans l'observation du scrutin référendaire du 16 novembre dernier.
00:44Monsieur Zoué Obam, merci d'être parmi nous.
00:47Ensemble, nous allons aborder les enjeux, les défis et les observations liées au processus électoral.
00:54Bonjour, monsieur Zoué Obam.
00:56Bonjour, monsieur.
00:58Avant d'entrer dans le vif du sujet, la première question que je vais vous poser est celle de savoir comment vous vous portez après le week-end écoulé marqué par le scrutin référendaire.
01:11Je vais assez bien parce qu'effectivement, nous avons eu une semaine intense qui a commencé par la formation en début de semaine lundi, mardi et mercredi de nos observateurs à l'intérieur du pays.
01:26On a fait venir des formateurs, des formateurs, donc nous les avons formés lundi et mardi et puis ils sont repartis à l'intérieur du Gabon pour démultiplier les formations reçues.
01:38Et après ça, évidemment, ça a été le lancement, l'installation de la Situation Room vendredi, le jour du scrutin samedi, c'était très intense, dimanche tout autant, hier soir.
01:51Donc effectivement, on était un petit peu sur les rotules mais bon, après avoir dormi jusqu'à 8 heures ce matin, je suis d'aplomb pour de nouveaux challenges.
02:02Très bien, donc avant d'aborder à proprement parler l'observation électorale, pourriez-vous rappeler brièvement à ceux qui nous regardent le rôle et la mission principale du réseau des observateurs citoyens dans le cadre de ce référendum ?
02:17Alors, le ROC, comme vous venez de le dire, c'est une organisation qui regroupe en réalité 17 organisations de la société civile gabonaise, dont beaucoup sont des associations de femmes, de jeunes,
02:34mais également des associations qui regroupent des compétences variées à l'intérieur, des expertises diverses et à l'occasion du référendum du 16 novembre, toutes ces associations se sont regroupées avec l'appui du PNUD au plan technique et logistique et l'appui du gouvernement japonais au plan financier.
02:59Ils sont donc regroupés pour assurer une observation citoyenne des élections. Il faut savoir que normalement en matière électorale, les observations nationales sont plus importantes et normalement devraient être plus crédibles que les observations qui viennent d'ailleurs.
03:19Et donc, le ROC s'est assigné pour mission d'assurer une observation non partisane, une observation neutre, une observation impartiale, une observation dans la transparence et qui vise essentiellement la crédibilité de l'ensemble du processus. Voilà un peu la vocation que s'est donnée le ROC.
03:45Très bien. Votre réseau a entrepris, vous le disiez tout à l'heure, une mission d'observation citoyenne du scrutin du 16 novembre dernier. Combien d'observateurs ont été formés et déployés sur le terrain et dans quelles zones spécifiquement du Gabon ont-ils été déployés ?
04:03Nous avons donc déployé à l'intérieur du territoire national, sur l'ensemble des neuf provinces, 250 observateurs. Ils fonctionnaient en binôme de deux observateurs. Cela fait 125 équipes de travail sur le terrain. Et donc, aucune zone n'a été épargnée.
04:25Mais attention, quand on dit comme ça, ça veut simplement dire que nous avons sillonné tout le Gabon, mais nous n'avons pas sillonné tous les bureaux de vote. Il faut qu'on soit d'accord là-dessus. Parce qu'en réalité, une mission d'observation électorale, quelle qu'elle soit, c'est un sondage, c'est-à-dire travaille sur un certain échantillonnage et de cet échantillonnage, dégage des leçons par rapport à l'ensemble du scrutin.
04:51Dans le cas d'Espèces, nos équipes ont observé 1070 bureaux de vote sur l'étendue du territoire national. Donc, c'est une photographie assez proche de la réalité qui sort du scrutin en termes d'incidents, en termes de maîtrise des règles de gestion, en termes d'accueil des électeurs, etc.
05:17Donc, nos équipes ont été à pied partout et ont fait brillamment leur travail.
05:23Justement, dès samedi, pour abonder dans le même sens, vous avez fait remarquer que le bureau de vote de Bizango-Biberet, en gros, était inexistant.
05:33Alors, jusqu'au moment où vous me recevez, je n'ai toujours pas de réponse à cette interrogation et c'est très malheureux parce que j'habite à 300 mètres de là et je n'ai pas d'explication.
05:43En réalité, je n'ai pas eu le temps de repartir là-bas parce que je suis rentré très tard hier soir. Ce matin, j'ai voulu me reposer et quand je me réveille, je m'aperçois que vous invitez le ROC et que c'est moi qui dois le représenter.
05:54Donc, je n'ai pas eu le temps d'investiguer sur la question, mais très probablement, au cours d'un autre échange, j'essaierai de vous apporter des éclaircissements sur cette situation.
06:03Très bien. Surtout pour dire que, bien que vous n'ayez pas été sur l'ensemble du territoire, vous avez pu, dans le Grand Libreville, déjà déceler quelques dysfonctionnements et vous les avez relevés.
06:14Alors, plusieurs inquiétudes ont été exprimées concernant la logistique et la transparence des opérations électorales. A votre avis, quels ont été les principaux défis que ce scrutin a rencontrés, notamment en termes de préparation technique et de participation citoyenne ?
06:34Alors, la première chose que je voudrais dire très sincèrement, c'est que je félicite le ministère de l'Intérieur. Ce n'était pas évident qu'un tel processus puisse s'organiser dans un laps de temps aussi court.
06:50A peine sorti du dialogue national inclusif, on s'est attelé à mettre en place le comité chargé de la rédaction de la Constitution. Immédiatement après, celle-ci a été soumise au Parlement.
07:05Le Parlement s'en est saisi, a proposé 800 amendements dont on a parlé. Le gouvernement et le CTRI, à l'heure, tout sont retenus. Et au sortir de ce rassemblement CTRI-gouvernement, on a pratiquement immédiatement convoqué le collège électoral.
07:22Je sais que préparer une élection, c'est une opération de longue haleine. Ça ne se fait pas du jour au lendemain. Moi, je tire le chapeau parce que les dysfonctionnements qu'on a constatés ou regrettés, il y en avait en définitive très peu.
07:37Parce que les erreurs qui ont été signalées sur France Ville, les dysfonctionnements qui ont été observés à France Ville ou à Fougamon que nous avons relevés dans nos rapports, nous avons saisi les autorités compétentes très rapidement et on y a rémédié.
07:52Donc, en définitive, je tire vraiment le chapeau aux organisateurs de ce scrutin.
07:57D'accord. L'intégrité de la liste électorale est un point souvent controversé, notamment avec la présence de doublants, des personnes qui sont inscrites à plusieurs endroits, soit de Libreville, soit de Libreville de l'intérieur du pays.
08:13Votre organisation a-t-elle eu un regard sur les opérations préélectorales, c'est-à-dire la période d'enrôlement des électeurs, l'établissement et la distribution des cartes des électeurs ? Et en aval, a-t-elle relevé des irrégularités ou des dysfonctionnements liés à l'enregistrement des électeurs et à leur participation effective au vote ?
08:40Alors, le ROC est tombé à pieds joints, on va dire que la machine était déjà lancée. N'empêche que je dois préciser qu'à l'occasion de ces référendums, on n'a pas procédé à l'enrôlement des électeurs. On a procédé à des réajustements par rapport à des gens qui avaient été déplacés pour des raisons diverses. C'est eux seuls qui étaient autorisés à s'inscrire.
09:02Autrement dit, nous nous sommes servis, enfin pour ce scrutin, on s'est servi des listes antérieures. Et de mon point de vue, c'est le fait d'avoir recouru à ces listes antérieures qui peut justifier l'auto-d'abstention parce qu'entre-temps, des gens peuvent avoir...
09:21Les pressions se sont établies ailleurs.
09:22Les gens peuvent être décédés. Les choses peuvent avoir évolué dans un sens ou dans un autre. Et donc, je ne pense pas que l'auto-d'abstention relevée ici ait la conséquence d'un dysfonctionnement ou d'un mauvais établissement des listes électorales. Je ne le pense absolument pas.
09:42Est-ce que vous émettez le vœu de participer lors des prochaines luttes électorales au processus également en amont ?
09:49Alors, normalement, il est d'usage que les organisations qui veulent s'impliquer dans un processus électoral le fassent de bout en bout, c'est-à-dire la phase pré-électorale, la phase électorale, la phase post-électorale et la phase qui prépare de nouvelles élections, dont c'est en quatre tranches.
10:11Et donc, comme c'était notre première sortie et apparemment elle semble avoir suscité beaucoup d'intérêt et beaucoup d'engouement aussi d'ailleurs de notre part, nous nous ambitionnons effectivement de nous engager plus amplement dans les processus à venir, présidentiels, législatifs, etc.
10:33Est-ce que vous sentez les autorités réceptives quant à ce type d'initiatives ?
10:39Je n'ai pas envie de faire un procès aux autorités, on ne nous connaît à peine, mais j'observe simplement que pendant que nous étions dans un autre situation room, nous avons vu défiler les ambassades, nous avons vu défiler d'autres missions diplomatiques, nous avons même vu défiler des très hautes personnalités de notre pays, je n'ai pas envie de citer les noms pour ne pas faire de jaloux.
11:01Ça me permet de penser que nous ne connaîtrons aucune entrave si nous voulons nous impliquer davantage dans les processus à venir.
11:09Justement, j'en profite pour féliciter votre ouverture par rapport aux médias, puisque nous avons pu couvrir vos activités dès le lancement jusqu'à la clôture.
11:19Je vous ensègre, monsieur.
11:21Un des enjeux majeurs de la mobilisation des citoyens pour aller voter en toute connaissance de cause, un des enjeux justement de cette élection aura été le fait de mobiliser les électeurs pour aller voter en toute sécurité.
11:35Votre réseau a-t-il mené des actions de sensibilisation sur l'importance de ce référendum ? Et si oui, quels ont été les principaux messages véhiculés ?
11:45Je vous ai dit que nous sommes tombés dedans alors que la machine était enclenchée.
11:51L'action significative que nous avons entreprise pour sensibiliser les électeurs, c'est dans notre communiqué d'ouverture, de lancement de la Situation Room.
12:05Dans ce communiqué de lancement de la Situation Room, nous avons précisément invité les acteurs à s'impliquer, nous avons appelé la population à venir s'acquitter de son devoir civique.
12:21C'était la seule façon de pouvoir parer au plus précis, puisque nous n'avons pas été à l'ouverture de la convocation du collège électoral. Nous ne pouvions faire que cela au moment où nous nous installions dans notre Situation Room.
12:39Je vais vous dire exactement ce qu'on a dit à l'endroit. Nous souhaitons que chaque citoyen puisse s'approprier ce processus référendaire, comme l'a souligné le président de la Transition,
13:01en évoquant ce référendum comme une occasion pour chaque citoyen de prendre part à la construction de notre avenir commun. C'est dans cet esprit que nous invitons les citoyens, les organisations de la société civile ainsi que nos partenaires techniques et financiers à visiter la Situation Room au Radisson Bleu à partir du vendredi 15 novembre.
13:24Nous avons donc invité tout le monde à s'y impliquer du mieux qu'il pouvait.
13:29Vous avez déployé 250 observateurs sur l'ensemble du territoire national. A quoi consistait concrètement leur mission de terrain ? Quelle méthode d'observation avez-vous mis en place le jour du scrutin pour garantir une couverture efficace depuis l'ouverture jusqu'à la clôture ?
13:51Nous avons déployé 250 observateurs qui fonctionnaient en 125 binômes, c'est-à-dire à raison de deux personnes par équipe. Ces personnes étaient chargées de nous donner, au fur et à mesure de leur observation, des instantanées de situations, c'est-à-dire entre 7 heures d'ouverture des bureaux et 10 heures,
14:18nous décrire ce qu'ils avaient constaté dans leur zone d'observation. C'est ce qui a donné lieu à notre premier communiqué qu'on a appelé à 10 heures communiqué d'ouverture des opérations électorales.
14:31Ils avaient la mission de recenser tout ce qu'ils voyaient. A cet effet, dans la formation que nous leur avons donnée, ils étaient équipés de tablettes fonctionnant selon la méthode Kobo Toolbox qui permettait une géolocalisation de chacun de nos observateurs où qu'ils pouvaient se trouver et de nous envoyer non seulement les informations récoltées de façon écrite, mais également des images lorsque cela était nécessaire,
14:57notamment s'il y avait des difficultés par exemple d'accès à un bureau ou s'il y avait des mouvements d'humeur quelque part, ils pouvaient nous les répercuter en temps réel et de façon directe pour que nous puissions en faire état.
15:08En fonctionnant de cette façon-là, nous avons pu livrer, comme nous l'avions promis au départ, un premier communiqué d'ouverture autour de 10h30, un second autour de 14h-15h et un dernier à la clôture des bureaux de voies, c'est-à-dire autour de 21h.
15:24Lors du scrutin samedi dernier, vous avez signalé des incidents mineurs dans les centres de vote de Franceville et Fougamou. Ces incidents mineurs étaient-ils de nature à compromettre votre mission d'observation ou à compromettre les opérations ?
15:39Il faut d'abord que je précise que ces incidents mineurs ont été très rapidement pris en charge par les autorités. Dès que nous en avons eu connaissance, nous avons alerté le ministère de l'Intérieur à travers nos contacts là-bas, aussi bien en province qu'à Libreville, et on y a facilement remédié.
15:56En fait, le problème c'était quoi ? Dans le quatrième arrondissement de Franceville, on avait interdit l'accès au bureau de vote à des observateurs. La réalité, c'était que les observateurs étaient arrivés plus tôt, j'ai envie de dire avant les membres du bureau de vote.
16:18Évidemment, on ne pouvait pas ouvrir le bureau de vote pour laisser seulement les observateurs entrer. Ce n'était pas proprement parlé d'un incident dû au personnel électoral. Non, c'était simplement que nos observateurs sont arrivés très tôt, mais ils ne faisaient qu'obéir aux consignes qu'on leur avait données. Nous leur avons dit qu'ils devaient arriver au bureau de vote une heure avant l'ouverture. En fait, ce n'étaient même pas des incidents mineurs.
16:45Et pour Fougamou ?
16:47Pour Fougamou, en réalité, là également il faut féliciter les gens de la mairie de Fougamou, ils ne savaient pas que les gens arriveraient avec des accréditations. Ils ont commencé eux-mêmes à délivrer aux gens qu'ils voyaient sur place leurs propres accréditations. Cela a été un malentendu qui a été très rapidement corrigé.
17:09Dans la même veine, vous avez évoqué des dysfonctionnements d'ordre pratiques tels que la difficulté de manipulation des enveloppes prévues pour le scrutin, la non-distribution d'une quantité importante de cartes d'électeurs. Pensez-vous que ces dysfonctionnements sont de nature à décourager certains électeurs à remplir leur devoir citoyen ?
17:33Je vais commencer par le problème des enveloppes. Je dois d'abord préciser que l'enveloppe à coller qui existe au Gabon a été mise en place en 2006. Pourquoi ? C'est parce que toutes les élections qui avaient eu lieu auparavant, les hommes politiques avaient pris l'habitude de demander à leurs fidèles de leur apporter les bulletins rejetés.
18:01Le premier bureau de la Sénat auquel j'appartenais, sous la présidence de René Aboguela, nous avons imaginé ces dispositifs qu'on appelle enveloppes à coller pour éviter que les électeurs aient de nouveau à se justifier au sortir des urnes. En créant l'enveloppe à coller, il y avait une partie vote et une partie poubelle.
18:23Mais en réalité, ça ne se fait plus comme ça nulle part. Il faut qu'on le sache au Gabon. On ne fait plus des bulletins multiples pour le même siège. On fait un bulletin unique avec les noms de tous les candidats sur le même bulletin.
18:39Ça fait des économies de papiers en termes de candidats, ça fait des économies d'enveloppes parce qu'on n'a plus besoin d'enveloppes. Le bulletin unique, on le plie, on le met dans l'urne, un point c'est tout. Et donc, il est grand temps, de mon point de vue, que le Gabon s'arrime à cela.
18:55En ce qui concerne les cartes d'électeurs, je me dois de féliciter le ministère de l'Intérieur qui, avant le scrutin référendaire de samedi, avait fait de très grosses annonces pendant plusieurs jours en indiquant les pièces qui étaient nécessaires pour participer au vote.
19:15Ce qui veut dire que les électeurs n'étaient plus forcément obligés d'aller chercher la carte d'électeur. Quant aux cartes d'électeurs qui sont restées dans les bureaux de vote, je l'ai dit à un moment, c'est simplement que l'enrôlement n'a pas été opéré en amont de ces référendums et que les listes électorales en question sont des listes qui, de mon point de vue, sont déjà probablement obsolètes.
19:39— Justement, revenons rapidement sur la liste. Est-ce que le réseau est prêt à prêter main-forte justement au gouvernement pour l'établissement d'une nouvelle liste électorale, peut-être qui permettrait...
19:51— Si on nous sollicite, nous avons les compétences nécessaires pour y participer. Et d'ailleurs, c'est notre choix le plus sincère.
19:58— D'accord. Alors une fois le scrutin terminé, votre réseau produira un rapport d'observation. Pouvez-vous nous donner un aperçu des critères principaux que vous utiliserez pour évaluer la transparence, l'équité et la crédibilité du référendum du samedi 16 novembre dernier ?
20:28les médias, vous en l'occurrence. Vous avez travaillé dans ce référendum. Nous nous attacherons à montrer comment l'autorité de régulation des médias, de son côté, y a contribué.
20:45Nous nous attacherons également à démontrer qu'en étant record, on a pu aussi avoir les résultats sur l'ensemble du territoire. C'est inédit au Gabon. Il faut que nous apprenions aussi à féliciter les choses qu'ils méritent.
21:05C'est la première fois qu'une consultation électorale a lieu dans notre pays et qu'en moins de 48 heures, on dispose de l'ensemble des données. Mais il y aura bien d'autres choses que nous évoquerons. Je n'ai pas la prétention de vous donner maintenant la substance de ce rapport qui n'interviendra que dans 2 ou 3 semaines.
21:24Mais dans tous les cas, on abordera toutes les questions qui sont susceptibles de permettre une amélioration sensible des consultations ultérieures.
21:35D'accord. N'oubliez pas de mentionner que cette fois-ci, les résultats ont été donnés sans coupure d'Internet.
21:40Non seulement sans coupure d'Internet, mais même sans coupure d'électricité.
21:45Comment le réseau interprète-t-il le fait que le ministère de l'Intérieur ait communiqué sur un taux de participation à 17h à 71% et que le lendemain, lors de la proclamation des résultats, on se retrouve avec un taux de participation à 53% ?
22:03Je vous dis tout de suite, faire des fixations sur des statistiques ne me paraît pas significatif de l'intégrité d'une consultation électorale.
22:16Encore que, entre 71% pour des listes électorales non toilettées et qu'on a donné 2h avant la fermeture des bureaux de vote, et que le lendemain, le ministère de l'Intérieur se ravise et affine à 53%,
22:35moi je crois qu'il faut tirer le chapeau au ministère de l'Intérieur parce que cela participe d'un souci de vérité des résultats réellement sortis des urnes.
22:44Donc il faut leur tirer le chapeau. Il ne faut pas s'en plaindre.
22:49Quel message souhaitez-vous adresser aux Gabonaises et aux Gabonais qui se sont très peu mobilisés, donc 53%, en tant qu'observateurs engagés pour des élections transparentes et inclusives au Gabon ?
23:05Alors le message que je peux adresser à mes compatriotes, c'est que nous nous sommes plaints depuis longtemps que les élections se passent mal.
23:15J'ai la faiblesse de penser que l'organisation de ce scrutin référendaire a été une réussite sur toute la ligne, parce que les choses ont été bien faites, et pourtant en un laps de temps très court.
23:35Et donc pour se saisir de notre avenir, pour y participer, pour apporter sa pierre, je souhaite que les Gabonais, quel que soit le niveau où ils se trouvent, quel que soit l'endroit où ils se trouvent,
23:48qu'ils s'y impliquent de la manière la plus opportune pour chacun d'eux, ce sera le Gabon qui gagnera, parce qu'on a longtemps dit que notre pays va mal,
23:58et maintenant l'opportunité nous est donnée d'essayer de le remettre debout. Il ne faut pas qu'on baisse les bras, il faut qu'on y aille tous ensemble, et en rang serré.
24:09Très bien, est-ce que finalement vous avez un mot de fin à l'endroit des autorités, mais aussi de vos compatriotes, surtout à l'endroit de ceux et celles qui ne sont pas allés remplir leurs devoirs citoyens ?
24:21Alors, à l'endroit des autorités, je voudrais simplement dire que notre pays regorge de compétences diverses, qui ne sont pas toujours exploitées ou utilisées à bon escient.
24:37L'organisation de ce référendum, l'organisation du dialogue national inclusif auquel j'ai participé, m'ont permis de rencontrer de très nombreux talents gabonais,
24:51et je pense donc qu'il est grand temps que nos autorités s'intéressent aux compétences nationales et les exploitent au mieux.
25:01À l'endroit des populations gabonaises, il faut que je le dise, parce que les jeunes gens qui sont au ROC, j'étais le plus âgé au ROC, mais j'avais autour de moi des gens qui avaient l'âge de mes petits-enfants,
25:15mais qui sont d'une compétence pointue, et ce sont des gens qui ont des masters, des licences, des doctorats, et qui sont au chômage.
25:26Ce sont des viviers de compétences qui sont au repos, qui sont en hibernation, simplement parce que personne ne peut s'en occuper.
25:39Donc, il est grand temps que notre pays essaie de s'intéresser à tout le monde. C'est très important.
25:47Maintenant, à l'endroit de ceux qui ont hésité à voter, je les en crois vivement à s'y impliquer à la prochaine fois.
25:54À cet effet d'ailleurs, je lance aux autorités un appel. Il faut qu'ils le fassent encore, qu'ils organisent un nouvel enrôlement.
26:03J'ai rencontré sur le terrain de très nombreuses personnes qui m'ont dit que je n'ai pas pu voter parce que je ne me suis pas fait enrôler en 2023, parce que je ne croyais pas au bulletin de vote.
26:12Maintenant, les gabonais croient au bulletin de vote. Il est donc grand temps qu'on pense que pour les prochaines échéances électorales, présidentielles, électives, etc.,
26:22en amont, on organise de nouveau une révision des listes électorales, donc un enrôlement des élites.
26:30Très bien, merci M. Zewi Aubin pour cet éclairage, cet échange riche en éclairages.
26:37Bonne continuation à vous et à votre réseau dans cette mission essentielle pour notre démocratie.
26:43Par ma voix, le roi que vous remercie monsieur.
26:45Merci.