SMART JOB - Emission du mercredi 7 juin

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Mercredi 7 juin 2023, SMART JOB reçoit David Herlem (directeur général, Groupe Partnaire) , Sandrine Chourrout (DRH, Majorian) , Carole Ferté (directrice des études, Cadremploi) , François Perret (Directeur général, Pacte PME) , Marianne Mercier (Consultante-philosophe pour les organisations) et Jérôme Miara (PDG, OBEA)

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00:00 [Musique]
00:07 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous emploi et racheté tous les jours du lundi au vendredi.
00:12 Débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles évidemment.
00:16 Bien dans son job aujourd'hui, on s'intéresse au partage de la valeur.
00:19 Il y a un texte de loi qui est en préparation, on va en parler avec François Perret.
00:23 Il est justement l'ambassadeur du gouvernement sur ce sujet du partage de la valeur,
00:26 auteur de "Non, votre salaire n'est pas l'ennemi de l'emploi". Il est sorti chez Duneau ce livre, il est notre invité.
00:33 Smart philo, s'émanciper du regard des autres, ce n'est pas toujours simple en entreprise.
00:38 Comment s'en libérer de ce regard ? On en parle avec Marianne Mercier, elle est consultante,
00:42 philosophe pour les organisations, ce sera Smart philo.
00:44 Et puis le cercle RH, c'est la saison, c'est le cas de le dire, on parle de la fidélisation des saisonniers et des intérimaires.
00:50 Comment faire pour engager et maintenir ses collaborateurs dans des périodes saisonnières ?
00:55 On en parlera avec des experts, ce sera le cercle RH.
00:57 Et enfin, dans Fenêtre sur l'emploi, un cadre sur deux souhaite quitter son job en 2023, études, cadre emploi.
01:04 On la commentera avec Carole Ferté, elle sera notre invitée, directrice des études chez cadre emploi.
01:09 Voilà le programme, tout de suite, c'est Bien dans son job.
01:23 Bien dans son job, on a beaucoup parlé sur ce plateau du partage de la valeur, la participation notamment, on va en parler.
01:30 Et il y a un texte de loi, on en parle avec notre invitée, François Perret.
01:34 Bonjour François, on est très heureux de vous accueillir.
01:36 Vous êtes ambassadeur du gouvernement sur le sujet du partage de la valeur.
01:40 Thibault Langsad portait aussi ce sujet, vous partagez je crois avec Thibault Langsad et une femme,
01:46 une nouvelle d'ailleurs qui était Carole Couvert auparavant, aujourd'hui c'est qui ?
01:48 Agnès Bricard, qui est l'ancienne présidente du conseil de l'ordre des experts comptables.
01:52 C'est ça, Agnès Bricard, et vous portez ce sujet.
01:55 Texte de loi, on le sait, présenté en conseil des ministres.
01:59 Alors vous êtes très prolifique sur ces sujets parce que j'évoquais votre livre,
02:02 "Non, votre salaire n'est pas l'ennemi de l'emploi" qui est sorti chez Duneau,
02:05 puis vous avez écrit beaucoup beaucoup d'autres livres et d'articles,
02:08 et vous êtes le directeur général de Pacte PME.
02:11 Un mot sur ce texte, il s'inscrit, il faut quand même le resituer, dans un contexte d'inflation,
02:17 de tension sociale et de mouvement social,
02:20 est-ce que ce texte "Partage de la valeur" résout le problème de la répartition de nos richesses ?
02:29 Il ne faut pas demander plus à ce texte que ce qu'il peut offrir,
02:32 mais il offre déjà pas mal de choses, il y a un certain nombre d'avancées quand même importantes,
02:37 je dirais dans deux directions.
02:38 Je dirais l'ambition de généralisation des dispositifs de partage de la valeur,
02:42 et puis l'objectif de simplification qui prévaut depuis la loi Pacte finalement,
02:47 de faire en sorte que la complexité n'apparaisse pas comme un frein
02:51 au développement des dispositifs dans les entreprises.
02:54 Je dirais que ce qui ressort nettement de ce projet de loi,
02:56 qui a été, vous le rappelez, présenté en Conseil des ministres le 24 mai dernier,
03:00 c'est principalement d'abord l'ambition de descendre plus bas dans la taille des entreprises,
03:05 pour mieux couvrir ces entreprises.
03:07 J'allais venir, les PME ?
03:09 Mais oui, et plus particulièrement les moins de 50,
03:11 parce que quand on a moins de 50 salariés,
03:14 on n'a pas une structure aussi organisée que quand on est plus grand.
03:19 Et donc rédiger un accord d'épargne salariale,
03:22 ça paraît peut-être moins simple quand on n'a pas de directeur juridique,
03:25 de directeur financier ou directeur des ressources humaines.
03:28 Rappelons quand même la Genèse, c'est un accord national interprofessionnel.
03:33 Alors, il n'a pas été validé par tous les syndicats,
03:36 mais presque, et c'est le fruit du dialogue social.
03:40 Je reviens, vous voyez, en permanence à ce sujet,
03:42 puisqu'il y a une sorte de rupture de dialogue sur les retraites,
03:45 mais sur ce sujet-là, les partenaires sociaux ont discuté.
03:48 Concrètement, les PME, une fois que ce texte sera passé,
03:50 vont s'emparer d'un outil, où elles vont faire un peu en disant,
03:53 c'est trop compliqué, on n'a pas les moyens.
03:56 Comment vous regardez la suite ?
03:57 Parce que ce texte va arriver à l'Assemblée nationale.
04:00 Alors, la première chose, c'est qu'effectivement,
04:02 et la première ministre l'a dit, il faut retranscrire
04:05 cet accord national interprofessionnel exhaustivement et fidèlement dans la loi.
04:09 C'est l'engagement que le gouvernement a pris.
04:12 Donc, ce sera chose faite, effectivement, après son vote.
04:15 On l'espère, pendant l'été, puisque le texte va être examiné
04:19 pour la première fois par l'Assemblée nationale.
04:21 - Fin juin ?
04:22 - Dans la semaine, effectivement, du 26 juin.
04:23 Donc, c'est très proche.
04:25 Il y a cette ambition, effectivement, de couvrir l'ensemble des éléments de l'accord.
04:30 Vous avez raison, une fois que le texte aura été approuvé,
04:32 le plus dur reste à faire.
04:34 C'est de l'appliquer sur le terrain.
04:35 Et pour l'appliquer sur le terrain, encore faut-il le connaître.
04:38 Vous savez, il s'est passé beaucoup de choses depuis 2019.
04:40 Je citais la loi Pacte.
04:42 Il y a eu également, dans le domaine de la simplification des dispositifs de partage de la valeur,
04:46 la loi Azap, d'accélération de simplification de l'action administrative.
04:49 Rappelons-nous aussi, l'été dernier, la loi portant en mesure sur le pouvoir d'achat,
04:55 qui avait aussi introduit une rubrique en matière d'épargne salariale.
04:58 - Avant de nous quitter, vous reviendrez assez régulièrement, je l'espère,
05:01 en tout cas, nous éclairer, parce que c'est aussi votre rôle d'ambassadeur,
05:04 d'évangéliser sur ce sujet.
05:06 Une étude de la CFE-CGC, avec une invitée qui est venue sur notre plateau,
05:11 nous disait, attention, nous, on valide ce texte, ils l'ont signé d'ailleurs.
05:14 L'AMI a été signée par la CFE, mais ils nous disaient,
05:17 on découvre à travers une étude extrêmement précise
05:19 que les entreprises du CAC ne verseraient que finalement 9% de partage de valeur,
05:24 pendant que les PME seraient, elles, dans l'obligation d'en verser plus de 30%.
05:28 Est-ce que vous avez les mêmes chiffres ?
05:29 Est-ce que vous dites, attention, effectivement,
05:30 il ne faut pas que les PME soient obligées de faire un effort supérieur aux entreprises du CAC ?
05:36 Vous vous rappelez que dans ce texte, il y a également une troisième ambition,
05:39 qui est celle de toucher à la question des bénéfices exceptionnels,
05:43 et d'obliger, effectivement, à l'occasion de la négociation
05:47 sur les accords d'intéressement et de participation,
05:50 à reconsidérer la situation si on dépasse un certain niveau de bénéfices.
05:54 Donc, on doit arriver à, j'allais dire, une forme de péréquation.
05:58 La couverture de l'intéressement et de la participation
06:00 est déjà très, très forte dans les grandes entreprises.
06:03 En revanche, on le sait, elle est beaucoup plus faible dans les PME.
06:05 Moi, je dirais que l'enjeu, c'est quand même la question de la généralisation,
06:08 la question de la simplification.
06:10 Est-ce qu'on peut aller plus loin dans la défiscalisation ?
06:13 Dans le contexte de finances publiques, il faut avouer que ce n'est pas simple.
06:16 Donc, vous ouvrez une porte, et vous ne serez pas dans l'hémicycle pour en débattre,
06:19 vous serez un observateur.
06:20 Vous dites, le législateur peut peut-être faire un effort supplémentaire
06:24 pour donner un peu plus envie à l'entreprise de partager,
06:28 tant par l'intéressement que par la participation que vous portez.
06:30 Oui, et sans doute par, je dirais, des dispositions assez simples.
06:33 Vous voyez, aujourd'hui, signer un accord d'intéressement,
06:36 c'est rédiger un texte assez lourd, d'une quinzaine de pages.
06:38 Est-ce qu'on ne peut pas le réduire ?
06:40 Oui, spécial PME, quoi.
06:42 Spécial PME, déposer un accord d'intéressement,
06:46 c'est aussi se présenter devant l'autorité administrative avec un contrôle.
06:51 Est-ce qu'on ne peut pas là aussi introduire un droit à l'erreur
06:53 qui permettrait, si vous avez déposé un accord avec une petite erreur
06:55 dans la déclaration sur les salariés qui vont en bénéficier,
06:58 de ne pas retoquer l'accord, mais de pouvoir simplement le corriger à la marge ?
07:02 Il reste encore beaucoup de choses à faire pour simplifier la vie de l'employeur.
07:05 Avant de nous quitter, François Perret, c'est un mot qui est très joli,
07:07 qui dit beaucoup de choses, ambassadeur, mais concrètement, ça consiste en quoi ?
07:11 Ça consiste à venir évidemment sur un plateau de télé,
07:13 mais j'imagine, ça consiste à faire de la pédagogie, d'expliquer, de rencontrer ?
07:17 Promouvoir, promouvoir, faire connaître,
07:19 parce qu'il y a encore un vrai enjeu de vulgarisation.
07:23 Il y a un vrai enjeu aussi d'accompagnement des entreprises
07:26 pour que les plus petites, en particulier, puissent s'emparer de ces dispositifs.
07:30 En un mot, j'ai remarqué depuis quelques années que je fais ce travail d'ambassadeur,
07:34 que généralement, essayer un dispositif d'intéressement et de participation,
07:37 c'est l'adopter dans la durée. Il y a une fidélité.
07:40 On ne l'abandonne pas ?
07:41 On ne l'abandonne pas une fois qu'il est là, mais encore, il faut-il le mettre en place.
07:44 Et des enjeux, je le redis, de pouvoir d'achat lié à l'inflation avec des salariés
07:47 qui, les entreprises ont fait ce qu'elles ont pu,
07:50 et qui va permettre peut-être d'améliorer le quotidien mensuel des salariés.
07:55 C'est quand même ça l'objectif ?
07:56 Peut-être en essayant de ne pas tout mélanger non plus,
07:57 parce qu'il y a d'autres instruments pour augmenter le pouvoir d'achat des Français.
08:01 Il ne faut pas perdre de vue que le partage de la valeur a été conçu
08:03 dans une logique aussi d'épargne, de financement de l'économie française.
08:06 Donc c'est plutôt, dans mon esprit, un pouvoir d'achat différé,
08:09 et un pouvoir d'achat immédiat.
08:10 Vous avez raison de le préciser, c'est du long terme.
08:12 On capitalise aussi sur des comptes, effectivement, organisés par l'entreprise.
08:17 Merci François Peyret d'être venu nous éclairer, puis lisez ce livre.
08:20 D'ailleurs, il est au cœur des enjeux de notre émission.
08:23 On peut peut-être venir nous en parler aussi, dans un grand entretien.
08:27 « Non, votre salaire n'est pas l'ennemi de l'emploi »,
08:30 sujet au cœur de l'actualité, sorti chez Duneau en 2022.
08:33 Merci de nous avoir rendu visite, ambassadeur du gouvernement,
08:36 sur le sujet du partage de la valeur.
08:38 On tourne une page, on fait de la philo,
08:39 encore que le partage de la valeur, c'est presque un sujet philo.
08:42 Mais on va parler du regard, le regard des autres en entreprise.
08:46 C'est un sujet philosophique et on en parle tout de suite.
08:48 Smart, philo, le regard des autres en entreprise, ce n'est pas simple.
08:56 Évidemment, parfois, on se sent observé, on se sent un peu nu, finalement.
08:59 On en parle avec Marianne Mercier.
09:01 Bonjour, Marianne.
09:01 Bonjour, Arnaud.
09:02 Consultante philosophe pour les organisations, vous êtes enseignante.
09:05 C'est le sujet que vous avez souhaité nous parler aujourd'hui.
09:08 Pourquoi le regard des autres, commençons par le début, est si difficile à porter ?
09:13 Alors déjà, il faut savoir ce qu'on entend par « regard ».
09:16 Donc, juste rappeler que le regard, déjà, c'est une perception,
09:19 qui est forcément limitée par ce qu'on veut voir,
09:22 par ce qu'on peut voir de la situation.
09:24 Donc, subjectivité.
09:25 Voilà, donc déjà.
09:26 Et ensuite, ce qui fait peur dans ce regard qu'on va porter sur nous,
09:29 en fait, ce n'est pas tellement ce regard en lui-même,
09:32 mais ça va être plutôt la peur du jugement qu'on va ressentir,
09:35 le fait d'être regardé par l'autre, de se dire « que va-t-il penser de moi ? ».
09:39 Donc là, on est tout de suite sur une question de projection.
09:43 Donc là-dessus, on peut tout de suite penser à Sartre,
09:45 qui nous dit « l'enfer, c'est les autres ».
09:47 Mais oui.
09:48 Voilà, l'enfer, c'est les autres.
09:49 En fait, là, ce qu'il veut nous dire, c'est que l'enfer,
09:51 c'est justement ce jugement qu'on va porter sur nous,
09:54 qui va nous révéler des choses qu'on n'a pas du tout envie de voir sur nous-mêmes,
09:57 donc des choses dont on a honte,
09:58 des choses aussi dont on peut avoir pas du tout envie de parler
10:02 et être dans une forme de déni.
10:04 Donc finalement, c'est là-dessus que la difficulté va se poser.
10:07 - Alors, ça devient passionnant parce que vous y mettez,
10:09 et il y en a un d'ailleurs, un enjeu dans le monde du travail.
10:12 C'est un enjeu ?
10:13 - Bien sûr, parce que le monde du travail,
10:15 comme tout espace d'interaction humaine,
10:19 forcément, on est soumis au regard des autres.
10:20 - Les réunions, les...
10:21 - C'est ça, et aussi, ça a des conséquences très concrètes,
10:24 cette peur du jugement des autres,
10:26 parce que déjà, ça va nous créer de l'anxiété,
10:28 donc ça va avoir un impact direct sur notre bien-être,
10:30 et aussi, de façon beaucoup plus pratico-pratique,
10:34 si j'ai peur de ce que les autres vont penser de moi,
10:36 je vais prendre moins d'initiatives,
10:38 je vais moins oser, je vais moins m'affirmer.
10:40 Et du coup, ça aussi, ce sont des choses
10:41 qui vont avoir un impact sur ma carrière potentiellement,
10:43 m'empêcher de me développer, de grandir.
10:46 Donc cette question du regard des autres au travail,
10:48 c'est pas du tout anodin.
10:49 - Question fondamentale, comment on s'affranchit de ce regard,
10:52 et est-ce que c'est possible, parce que le regard est permanent ?
10:55 - C'est ça, en fait, on peut être tenté de se dire,
10:58 pour s'émanciper, pour s'affranchir,
11:01 l'idée, c'est de se dire, je dois prendre mes libertés,
11:05 je dois me distancier vis-à-vis de ça,
11:07 parce que c'est ça, l'émancipation, c'est se dire...
11:10 - Je m'en fous !
11:11 - Je prends mon indépendance, voilà, ça ne m'en regarde pas,
11:14 j'utilise mon propre entendement, je pense par moi-même,
11:18 mais dans le monde du travail, on ne peut pas se défaire de ça,
11:20 on essaie nécessairement d'interagir avec les autres,
11:23 et ce regard-là a un impact sur nous,
11:25 sur l'évolution de notre carrière,
11:26 si on va avoir une promotion ou pas,
11:28 quelle mission on va nous attribuer,
11:30 donc on ne peut pas faire comme si ça n'existait pas.
11:32 - Donc on ne peut pas l'ignorer.
11:33 - Voilà.
11:33 - On ne peut pas l'ignorer, on est d'accord,
11:34 c'est-à-dire qu'on vit avec, et il faut s'en accommoder.
11:37 Comment gérer le poids de ce regard,
11:39 et justement en faire autre chose qu'une pression,
11:41 et en faire un élément constructif, comment on fait ?
11:44 - Alors, aussi, je voudrais préciser,
11:45 là, on ne parle pas de situation non plus de harcèlement.
11:48 - Non, non, situation normale.
11:49 - Situation normale, qu'on peut avoir au quotidien.
11:51 Je préfère préciser parce que, évidemment,
11:53 dans les cas de harcèlement, là, ça nécessite
11:56 d'autres prises de mesure et d'autres types d'actions.
11:58 - C'est vrai.
11:59 - Mais concrètement, en fait, il y a plusieurs points d'action
12:02 qu'on peut avoir.
12:04 Donc déjà, avoir conscience de ce regard,
12:06 se dire, même si je fais comme s'il n'était pas là,
12:08 il peut m'impacter, donc ça, c'est la première étape.
12:11 Ensuite, il y a plein de petites choses qu'on peut faire
12:14 pour essayer de se distancier,
12:15 c'est se dire, déjà, est-ce que c'est un jugement
12:17 ou est-ce que c'est une critique constructive ?
12:19 Parce qu'aussi, on peut avoir tendance, évidemment,
12:22 à se dire, oh là là, on m'a fait une remarque là-dessus,
12:24 en faire toute une montagne et se sentir très, très mal.
12:27 Donc, parfois, il y a aussi, évidemment,
12:29 des retours qu'on nous fait, enfin, nos supérieurs
12:31 nous faire des remarques sur ce qu'on fait, c'est normal.
12:33 - Il faut les accepter.
12:35 - Il faut les accepter.
12:36 - Enfin, en tout cas, les intégrer.
12:37 - Ensuite, on peut se dire, est-ce que, finalement,
12:41 ce jugement qu'on émet sur moi,
12:42 donc là, sous ce qui est comérage, etc.,
12:45 ça peut arriver en déconnexion.
12:46 - Les bruits de couloir, oui.
12:47 - En fait, ça aussi, se rappeler que, finalement,
12:50 ça va plus en dire sur la personne qui les émet
12:52 que sur la personne qui est concernée par ses propos.
12:55 Donc, aussi, pareil, replacer ça dans le contexte,
12:58 se dire, bon, on dit ça sur moi, mais, après tout,
13:01 ça reste une perception, un jugement,
13:04 et cette personne-là, elle-même, a ses propres projections.
13:07 Ensuite...
13:08 - Quel travail sur soi-même !
13:10 - Oui, mais c'est ça, en fait, c'est se regarder
13:12 constamment soi-même, c'est se regarder constamment
13:14 soi-même, et aussi se dire, est-ce que je peux pas être aussi
13:17 en train d'observer mes propres émotions,
13:18 ce que ça génère en moi, parce qu'en fait,
13:20 ça m'apprend des choses, aussi.
13:21 - C'est vrai.
13:22 - Se dire, pourquoi j'ai peur de ça,
13:23 pourquoi j'aurais peur qu'on pense ça de moi ?
13:25 En fait, est-ce que c'est pas en train de révéler quelque chose
13:27 sur, je sais pas, mon syndrome de l'imposteur,
13:29 mon envie de perfectionnisme ?
13:32 Voilà, donc, se dire, en fait, cette peur-là,
13:34 je peux aussi l'analyser et me dire,
13:35 ben, voilà, ces émotions-là m'apprennent des choses.
13:37 - Mais, juste avant de nous quitter,
13:40 s'affranchir, c'est-à-dire être dans sa liberté totale,
13:42 vous nous dites, globalement, ça reste pas possible
13:45 en entreprise, c'est peut-être vrai quand on est dans la rue
13:47 et dans une ville ou à la campagne,
13:49 mais dans l'entreprise, quoi, on est obligé de porter un masque ?
13:52 On est obligé, quand même, de beaucoup se regarder
13:54 et faire attention à l'image qu'on donne ?
13:58 - Alors, je dirais pas qu'il faut non plus porter un masque
14:01 et faire semblant, parce qu'aussi, on a besoin d'être authentique
14:03 et d'être un minimum... - Et ça se voit.
14:05 - Et en plus, ça se voit. Mais, par contre, se dire,
14:08 effectivement, je peux pas non plus faire comme si les autres n'existaient pas.
14:10 Parce qu'une entreprise, c'est une aventure humaine.
14:12 - Bah oui. - De toute façon.
14:13 En fait, c'est plus dans ce sens-là.
14:15 Et se dire aussi, enfin, c'est un petit peu un mot de la fin
14:19 que j'aimerais laisser, c'est se dire, moi aussi,
14:21 j'exerce un regard sur les autres.
14:23 - Exact. - Et finalement, se rappeler
14:24 de notre responsabilité, également, qu'on porte,
14:27 parce qu'on n'est pas tout seul, on n'est pas dans une bulle,
14:29 et nous-mêmes, on peut exercer ce regard-là.
14:31 - Il y a donc une réciprocité du regard,
14:34 et n'ayez pas peur uniquement du regard de l'autre.
14:36 Sachez que vous pouvez aussi, vous-même,
14:38 apporter des critiques positives, on s'entend,
14:40 parce que sinon, c'est la guerre.
14:42 - Tout à fait. - On passe son temps à se juger
14:44 et donc forcément à se déstabiliser.
14:46 Merci, Marianne, de nous avoir éclairés.
14:48 C'est un sujet d'une très grande subtilité,
14:50 la question du regard, qui est très très fin.
14:52 Consultante-philosophe pour les organisations,
14:54 merci de nous avoir rendu visite, et je vous dis à très bientôt.
14:56 On tourne une page, le cercle est rache, évidemment,
14:59 après la pause, on va parler des saisonniers, des intérimaires.
15:02 C'est la grande pénurie, tant dans les parcs de loisirs,
15:05 que, évidemment, pour les métiers de la terre,
15:08 les métiers agricoles, comment faire pour engager,
15:11 donner envie, et faire en sorte, évidemment,
15:13 que ces postes soient pourvus, post-saisonnier et en intérim.
15:16 On en parle avec des experts, ils sont là,
15:18 et c'est le cercle est rache.
15:20 Le cercle est rache, notre débat quotidien
15:33 pour parler des saisonniers, des intérimaires,
15:36 est évidemment en creux de cette pénurie de main-d'oeuvre.
15:39 Dans certains métiers, puisque le top 10 de Pôle emploi,
15:42 on l'a présenté dans le cercle est rache,
15:44 on voit que c'est la même chose, les serveurs,
15:46 les cuisiniers, l'aide à la personne, le nettoyage,
15:50 évidemment, ce sont des emplois pénuriques,
15:52 les entreprises ne trouvent pas.
15:54 Et puis, il y a les emplois saisonniers, puisqu'il était indiqué,
15:57 cultivateurs, les ramasseurs, le vignoble,
16:00 tous ces métiers-là sont en difficulté.
16:03 On en parle avec mes invités,
16:05 ils ont peut-être la formule magique pour trouver la solution.
16:09 Sandrine Chourou, merci d'être avec nous.
16:11 Vous êtes DRH de Majorian.
16:13 Vous venez du secteur, je crois, de l'hôtellerie,
16:16 c'est un secteur que vous connaissez bien.
16:18 Je viens de l'hôtellerie Restauration,
16:20 j'étais DRH du groupe Ducasse au préalable.
16:23 Voilà, vous connaissez bien.
16:24 Majorian, c'est quoi ? Vous accompagnez les hôteliers ?
16:27 On propose différentes solutions pour les hôteliers restaurateurs.
16:31 Ça va de la centrale d'achat à cabinet de recrutement,
16:36 à société de conseil et de formation,
16:39 et également, nous venons de lancer un label
16:42 sur la qualité de vie au travail,
16:44 et un calculateur d'empreintes carbone.
16:47 Dans l'hôtellerie Restauration, c'est un vrai sujet, évidemment.
16:51 Avec nous, Jérôme Iarra. Bonjour Jérôme.
16:53 Bonjour.
16:54 On va vous accueillir, PDG d'OBA et de Cambios,
16:57 deux sociétés complémentaires et différentes.
17:00 Exactement. Ressources humaines, d'un côté,
17:02 digital de l'autre, deux sujets qui sont assez clés
17:05 et qui peuvent apporter des réponses
17:08 au sujet du jour sur l'attractivité, par exemple.
17:11 Vous accompagnez beaucoup d'entreprises
17:13 qui ont cette problématique, garder mes talents,
17:15 les recruter et faire en sorte
17:17 qu'on puisse les accompagner dans la durée avec nous.
17:20 David Erlem, bonjour David.
17:21 Bonjour.
17:22 Vous êtes le directeur du groupe Partner.
17:24 Quand on vous dit que vous êtes une entreprise d'intérim,
17:26 vous me dites non, je suis une entreprise de recrutement.
17:28 Tout à fait.
17:29 Vous en faites aussi, quand même, de l'intérim.
17:31 Beaucoup.
17:32 Mais on balaie tout le spectre du recrutement
17:34 au travers de cabinets qui font de l'approche directe
17:36 dans les métiers de la Life Science, par exemple,
17:39 jusqu'au travail temporaire et au saisonnier.
17:42 Vous l'avez vu, cette étude Pôle emploi,
17:45 c'est la même étude tous les ans.
17:47 Pôle emploi sort les dix métiers pénuriques
17:49 et c'est toujours les mêmes métiers.
17:51 Vous êtes passé par ces métiers de l'hôtellerie,
17:54 chez Ducasse et dans de très belles maisons.
17:56 Aujourd'hui, vous les accompagnez.
17:58 Qu'est-ce qui se passe ?
17:59 Pourquoi on ne trouve pas de serveurs et de cuisiniers ?
18:01 Pourquoi c'est si compliqué ?
18:03 C'est quoi ? C'est des métiers pénibles ?
18:04 Les gens ne veulent plus les faire ?
18:05 Soyons cash.
18:06 Ce sont des métiers difficiles.
18:08 Ce sont des métiers de passion.
18:11 Jusqu'ici, il y avait suffisamment de personnes
18:14 pour travailler beaucoup, beaucoup dans ces métiers-là.
18:18 Et la crise sanitaire est passée par là.
18:20 Il y avait déjà des difficultés au préalable.
18:23 Et là, les gens ont goûté à autre chose, je pense,
18:26 et se disent qu'il y a d'autres possibilités.
18:28 Et donc, il y a beaucoup de personnes qui ont changé de métier.
18:31 Mais chez vous, de votre côté,
18:32 vous avez forcément des interlocuteurs qui vous disent
18:34 « J'ai besoin de serveurs, j'ai besoin de… »
18:36 Qu'est-ce que vous leur répondez ?
18:37 Remettez-vous en question.
18:38 Vous, petit artisan de la restauration,
18:41 faites des équipes de deux équipes du matin et du soir.
18:44 Limitez… Faites qu'il y ait des pauses
18:47 ou faites qu'il n'y ait plus de pauses
18:48 et que les horaires soient…
18:49 Parce que la pause, c'est quand on finit le service,
18:51 on a deux heures, on traîne dans les rues,
18:54 puis on reprend à 17h,
18:55 donc on a passé 15h au boulot.
18:57 Alors, dans la continuité de ce qui vient d'être dit,
19:00 effectivement, la période Covid
19:02 a transformé beaucoup le marché du saisonnier.
19:05 Beaucoup de saisonniers ont découvert finalement
19:07 qu'en travaillant dans l'industrie, dans la logistique,
19:09 ils avaient des conditions de travail
19:10 qui étaient quand même plus simples.
19:12 Pas de week-end, pas de nuit.
19:14 Et derrière, une capacité à s'organiser personnelle
19:16 qui est très différente.
19:18 Et c'est là où on a perdu quand même beaucoup,
19:20 en tout cas, de saisonniers dans ce secteur d'activité.
19:22 Alors oui, bien entendu, dans ce que je dis,
19:24 il y a déjà un certain nombre de solutions.
19:25 C'est comment finalement, les acteurs du secteur
19:27 vont adapter finalement des travails
19:29 qui sont effectivement avec des coupures,
19:31 qui sont complexes à gérer dans l'organisation personnelle.
19:33 Le travail effectivement, où globalement aujourd'hui,
19:35 plus personne ou peu de monde veut travailler les week-ends.
19:38 Mais globalement, ce marché-là,
19:40 c'est aussi un marché, comme on le disait,
19:41 de passion et de trajectoire.
19:43 Autorisez-moi, c'est paradoxal,
19:44 parce que les gens n'ont jamais autant dépensé dans le loisir
19:46 pour partir en week-end,
19:48 pour partir dans des parcs d'attraction
19:49 quand on voit les résultats des parcs.
19:51 Et au même moment, à Jérôme Myra,
19:53 on n'a pas la main d'oeuvre.
19:55 Ça cartonne, mais ils n'ont pas les gens pour servir.
19:58 C'est ce qui explique aussi que le marché est de plus en plus tendu,
20:01 parce que la demande est de plus en plus forte.
20:03 Les saisons s'étendent sur l'année.
20:05 C'est-à-dire qu'il n'y a plus simplement la saison juillet-août.
20:07 Maintenant, on part en week-end un peu tout le temps dans l'année.
20:10 Et donc, évidemment, ceux qui offrent ces services
20:13 sont maintenant obligés d'être capables d'y répondre toute l'année.
20:16 Donc, ça remet de l'attention sur le marché.
20:19 Alors, certes, c'est un secteur qui est tendu sur le plan du recrutement,
20:23 mais en même temps, on peut tenter de le valoriser,
20:26 parce que, parallèlement, quand on interroge les jeunes,
20:29 les jeunes, ils aiment bien la flexibilité.
20:31 Et être saisonnier, c'est aussi pouvoir accéder à un métier
20:34 qui offre de la flexibilité.
20:36 Donc, je crois qu'il y a cet effort un peu marketing à opérer
20:41 pour sortir de l'image un peu traditionnelle d'un métier pénible.
20:45 Alors, il est vrai que dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration,
20:49 c'est 98% d'entreprises de moins de 50.
20:52 – Eh oui, ce sont des artisans.
20:55 – Ce sont des artisans qui peuvent être un peu démunis,
20:57 justement, pour structurer l'offre de recrutement,
21:01 pour structurer les parcours de carrière chez eux.
21:04 Donc, c'est là-dessus, peut-être, qu'il faut insister.
21:06 – 44% des saisonniers ont moins de 26 ans.
21:08 18% des salariés du privé ont moins de 26 ans.
21:10 Donc, on voit que c'est quand même une population jeune.
21:13 Et 77,6% d'entre eux, ces fameux saisonniers,
21:17 ont des revenus salariés annuels inférieurs à 12 440 euros.
21:22 Donc, c'est 38% globalement de la population globale.
21:27 Est-ce qu'il y a un enjeu de salaire ?
21:29 On va parler des logements, parce qu'il y a un autre sujet
21:31 qu'on mettra sur la table, c'est si vous ne pouvez pas me loger,
21:33 moi, je ne peux pas travailler en plein centre de la France,
21:35 dans un parc d'attractions, et je ne peux pas faire 800 km.
21:38 Mais sur le salaire, est-ce qu'il y a un problème de salaire,
21:41 d'attractivité par le salaire ?
21:43 – Je crois qu'à aujourd'hui, ce problème, il a été résorbé.
21:46 Puisqu'on a la grille salariale de HCR qui a évolué,
21:53 – HCR ? – Hôtel, café, restaurant, pardon,
21:56 qui a pris 16%, moyenne, les salaires ont évolué de 20% dans la profession.
22:01 – Donc, ce n'est pas les salaires ?
22:03 – Il fallait faire quelque chose sur les salaires,
22:05 mais aujourd'hui, c'est la fondation, c'est la base de la maison.
22:09 Maintenant, il faut construire les murs, parce qu'avoir son socle ne suffit pas.
22:15 Donc, c'est indispensable, mais je crois que maintenant,
22:18 il y a autre chose à faire que les salaires.
22:20 – Les saisonniers, on évoque les serveurs dans les restaurants,
22:23 il y a aussi les cuisiniers, dans le top 10, il y a aussi un problème
22:25 de pénurie de ceux qui sont en cuisine, puis aussi les saisonniers,
22:29 c'est bien indiqué dans le top 10, des saisonniers qui ramassent
22:32 les fruits et légumes, qui sont quand même, il faut le reconnaître,
22:35 des métiers où on passe beaucoup de la main à la main,
22:37 et qu'on est payé de la main à la main, il n'y a pas de contrat,
22:40 on fait venir des cohortes de femmes et d'hommes du Maroc, de Bulgarie,
22:44 pour ramasser nos fruits et nos légumes.
22:46 Il n'y a pas de solution pour cette question des saisonniers,
22:48 ou on arrive là aussi à trouver des solutions ?
22:50 – Alors, je pense qu'il faut déjà voir dans ce marché-là,
22:53 qu'il y a différents types de candidats, différents types de secteurs d'activité.
22:57 On a des secteurs dans l'activité saisonnière qui sont attractifs,
23:01 les vendanges le sont pour partie, on a quand même une forme de personnes
23:05 qui ont l'habitude chaque année de venir faire les vendanges.
23:08 – En Bourgogne, dans le Bordelais.
23:10 – Dans le Pays de Nantais, c'est le Muguet, il y a des gens qui par habitude
23:13 vont finalement aller sur ces sujets-là en complément de leurs revenus.
23:17 C'est un complément de revenus parce que c'est des périodes courtes
23:19 sur lesquelles ils peuvent s'organiser pour y aller.
23:21 Donc je ne dis pas que c'est facile, mais je dis que, en tout cas,
23:24 c'est des secteurs qui attirent.
23:26 Après, sur les secteurs effectivement, comme l'hôtellerie, restauration,
23:29 il y a des fondations, mais il y a tout à construire,
23:32 notamment dans le management des petites entreprises
23:34 où la culture managerielle est quand même à faire évoluer, je pense,
23:37 parce que l'hôtellerie-restauration telle qu'on l'a connue
23:40 mérite là aussi d'avoir du management qui s'est justement intégré,
23:44 qui s'est formé, qui s'est donné des trajectoires.
23:46 – C'est un sujet.
23:47 – Ce que les grandes entreprises ont réussi à faire,
23:49 moi j'ai travaillé dans le tourisme, on avait l'habitude de faire
23:52 des complémentarités de saison et de créer des parcours professionnels
23:55 où les gens réussissaient et finalement prenaient des postes de management à terme.
23:59 Donc ça c'est des choses qui se font assez bien,
24:01 mais dans cette structure d'organisation qu'est la petite entreprise,
24:04 il y a encore énormément à faire.
24:06 – Jérôme Mirage, je voudrais vous faire entendre, et vous faire entendre aussi,
24:09 un invité qui est venu sur notre plateau, Antoine Fouché,
24:11 on le remet dans le contexte, c'est un débat autour des enjeux des seniors,
24:15 puisqu'on parle beaucoup des jeunes, mais on comprend que les jeunes,
24:17 c'est compliqué, peut-être qu'il faut aller chercher chez les seniors,
24:19 qui est un vrai sujet.
24:20 Écoutez ce que dit Antoine Fouché, il n'y a pas beaucoup d'options,
24:23 si on veut pour voir ces métiers pénuriques, il y a les seniors ou l'immigration.
24:28 – La démographie ce n'est pas comme l'économie, c'est vraiment robuste,
24:31 c'est vraiment prévisible et fiable, et donc on le sait,
24:34 le MEDEF cherche des sources de main d'œuvre, il fait son job,
24:38 il cherche des réserves de main d'œuvre là où il y en a,
24:40 et quand on fait du benchmark international, on sait que…
24:42 – Il y en a.
24:43 – Il n'y en a pas sur les 25-49, on est au même niveau que l'Allemagne,
24:47 là où il y en a c'est sur les plus de 50, et en fait sur les plus de 55-60,
24:51 et un peu sur les moins de 25, même si avec le triplement
24:55 du nombre d'apprentis en 3 ans, on a moins de marge.
24:57 Donc c'est là, il faut travailler sur l'emploi des seniors,
25:00 c'est la seule manière avec l'immigration d'augmenter la population active en France.
25:05 – Est-ce qu'il faut regarder le sujet en face tel que le fait Antoine Fouché,
25:08 Jérôme Myarra, en disant voilà, nous on accompagne les entreprises,
25:11 mais on n'a pas de baguette magique non plus.
25:13 – Alors oui, je suis d'accord sur le fait que l'immigration
25:16 peut être une solution à ce problème,
25:19 notamment d'ailleurs, je crois que sur le secteur de l'agriculture,
25:22 on a des pays frontaliers, l'Allemagne par exemple,
25:25 qui est beaucoup plus agressive que nous pour faire venir des travailleurs d'étrangers
25:28 avec une reconnaissance de ces travailleurs, des charges extrêmement faibles,
25:32 et donc je crois qu'il y a une vraie compétition qui s'installe sur ce secteur-là.
25:37 Mais oui, comme d'habitude, l'immigration c'est sans doute une solution,
25:41 mais il faut anticiper, il faut structurer, il faut accompagner.
25:44 Je crois que ça peut être un mal des petites entreprises françaises,
25:49 c'est de se retrouver parfois démunis par rapport à ces sujets.
25:52 Alors on note, justement, comme elles sont démunies par rapport à ces sujets-là,
25:56 on note que maintenant c'est au niveau des régions par exemple,
25:58 qu'on est en train de s'organiser pour travailler sur les infrastructures,
26:02 pour être en mesure d'accompagner et d'attirer ces personnes-là.
26:05 – Vous me faites le lancement, il y a des parcs d'attraction
26:07 où ils sont aujourd'hui, sans les citer,
26:09 obligés de construire les locaux, les logements,
26:12 pour leurs saisonniers qui n'en sont plus d'ailleurs,
26:14 puisqu'en fait ils travaillent quasiment toute l'année sur le site.
26:17 En fait on revient comme dans les années 50,
26:19 on avait le car qui ramassait les salariés et les ouvriers,
26:22 parfois même on les logeait, et puis on les ramenait le soir à part le car.
26:26 Est-ce qu'on n'est pas en train de revenir,
26:27 on essaie d'inventer des choses compliquées alors qu'on revient aux choses simples.
26:30 Trouvez-moi un logement, permettez-moi un moyen de transport
26:32 qui ne me fasse pas dépenser d'essence, et moi je viens bosser chez vous.
26:35 C'est un peu ça que les salariés disent.
26:37 – Alors pour vous, oui. – Vous êtes d'accord ?
26:39 – Sur la mobilité, oui, sans conteste,
26:41 parce que c'est un sujet qui est toujours un frein finalement,
26:43 parce qu'avec le prix aujourd'hui de la mobilité, c'est un gros sujet.
26:47 – En calcul.
26:48 – Quand on regarde les chiffres que vous notiez de salaire moyen,
26:51 on est à l'économie, donc forcément la mobilité est un sujet,
26:55 le logement est un sujet, effectivement c'est des recettes
26:57 qui ont déjà été prouvées, qui fonctionnent.
26:59 Il y a eu sans doute à un moment donné la possibilité
27:02 de ne plus fournir ce type de service,
27:04 il faut revenir tout simplement à ce qui se faisait bien sur cette thématique-là.
27:07 – Là encore une fois, on évoque des sujets qui sont assez disparates,
27:11 il y a le monde agricole qui cherche à ramasser ses cornichons et ses fraises des bois,
27:16 et puis il y a les employeurs, restauration, cuisine, petits artisans,
27:20 – Tourisme également.
27:21 – Et tourisme, un peu à l'ancienne.
27:24 Est-ce que sur cette question-là, vous les accompagnez aussi
27:27 à avoir des postures, des manières de faire,
27:30 parce que qualité de vie au travail, excusez-moi, dans les cuisines,
27:33 c'est un sujet qui a fait son apparition il y a peu de temps.
27:36 – Non mais c'est un peu à la dure, il suffit d'être allé dans une cuisine pour le voir,
27:39 ce n'est pas simple.
27:40 – C'est vrai, tout à fait, les cuisines, il y a un ADN à l'intérieur,
27:45 c'est très hiérarchisé.
27:46 – Compte du chef.
27:47 – Tout à fait, c'est le chef.
27:48 – La brigade.
27:49 – Oui la brigade, je veux dire par là qu'il y a aujourd'hui…
27:52 – Je ne sais pas forcément ce que les gens n'aiment pas,
27:54 l'ordre, la rigueur, c'est un facteur de motivation,
27:57 si les personnes ont l'impression de progresser.
27:59 Moi je discutais récemment avec le DRH de VVF,
28:02 il me disait "nous effectivement on considère qu'à présent
28:07 il faut traiter les saisonniers comme on traite nos salariés".
28:10 Je crois que déjà si on part de ce principe,
28:12 on va commencer à trouver quelques solutions.
28:15 Ça peut être aussi aidé par des structures qui sont au-dessus des entreprises,
28:20 je pense au tourisme, la branche du tourisme social et familial
28:24 est extrêmement structurée et a mis en place des dispositifs
28:27 par exemple de titularisation des saisonniers,
28:29 ce qui fait que ça leur procure de la visibilité, de la sécurité et de la flexibilité.
28:33 – Qu'est-ce que vous montez chez Majorian concrètement là,
28:36 comme outil, parce que vous êtes en train de travailler sur des outils,
28:38 pour leur apporter un peu clé en main, des choses qui vont les aider ?
28:42 C'est quoi là les sujets qui sont sur la table ?
28:44 – Là nous avons mis en place un label sur la qualité de vie au travail
28:49 qui s'appelle "Peace and Work" qui a vu le jour à la suite de la crise sanitaire
28:54 avec les nouveaux besoins, puisqu'on est quand même dans une profession
28:58 où on n'en parle pas souvent, mais la crise sanitaire a duré
29:02 beaucoup plus longtemps dans l'hôtellerie et restauration
29:04 que dans le reste des emplois.
29:06 – Ça a repris plus tard chez vous.
29:08 – Un an et demi de fermeture pour certains, beaucoup d'hôteliers restaurateurs.
29:12 Donc nous avons des salariés qui pendant un an et demi
29:15 se sont retrouvés sans travail, avec des habitudes de beaucoup travailler,
29:20 d'être très criminalisés.
29:23 – Et puis en plus ça redescend, c'est une chute.
29:25 – Oui tout à fait, donc ça a été confronté à ça aussi.
29:27 Et derrière aussi des aspirations nouvelles, puisque aujourd'hui
29:31 les collaborateurs, mais comme tout le monde, comme nous autour de la table,
29:35 nous avons aussi envie d'un équilibre dans notre vie pro et vie privée.
29:39 – Ils estiment qu'ils doivent en profiter aussi.
29:41 – Tout à fait.
29:42 – Il n'y a pas de télétravail quand on sert un café.
29:44 – Ce n'est pas possible.
29:45 – Eh oui, parce que le sujet est là, on ne se met pas en télétravail.
29:48 – Ce n'est pas possible, on ne se met pas en télétravail.
29:50 Par contre, il y a des possibilités d'organisation du travail,
29:53 mais qui à mon sens, il n'y a pas une recette miracle.
29:56 – Vous parliez de recette miracle.
29:57 – La semaine des 4 jours, non, parce qu'elle est en train de monter fortement.
29:59 On se dit, tiens, je bosse du lundi au jeudi,
30:02 puis j'ai une brigade du jeudi au dimanche, comme ça se fait à la télévision.
30:06 Non, pas possible.
30:07 – En tout cas, un peu plus de visibilité, c'est-à-dire qu'effectivement
30:10 les appels de dernière minute pour venir en urgence,
30:13 ça c'est des choses qui ne peuvent plus être de mise au jour.
30:16 – Si, à partenaires, parce que j'imagine que vous êtes sollicités dans ce genre de…
30:19 Bon, aidez-moi quoi, sinon je ferme la moitié de la salle,
30:22 ou je ne peux pas ramasser.
30:24 – Ça s'est vu, ça s'est vu dans les saisons précédentes
30:26 où des hôteliers, des restaurateurs ont dû fermer des services
30:29 parce que par manque de main-d'œuvre.
30:31 Aujourd'hui, nous, le travail, il est d'individualiser finalement l'attente,
30:35 se dire comment est-ce qu'on peut travailler individuellement
30:37 justement sur l'attractivité vis-à-vis du sujet,
30:40 parce que c'est un secteur d'activité qui a perdu son attractivité.
30:43 C'était un secteur d'activité qui pour moi a été valorisé à une période
30:46 parce qu'on faisait partie des fleurons de l'industrie hôtelière,
30:49 du tourisme en France.
30:51 C'est des choses qu'il faut redorer pour donner envie aux jeunes
30:53 de revenir dans ces filières-là.
30:55 – D'ailleurs, Jérôme Mirat a répondu en transparence,
30:57 mais vous, l'immigration, les seniors, parce que c'est des vrais sujets,
31:00 on se dit mais on voit plutôt des jeunes serveurs, dynamiques,
31:02 qu'on la pêche, mais en même temps, les seniors, l'immigration,
31:05 vous dites que c'est peut-être une solution ?
31:07 – Alors, moi l'immigration, je pense que tant qu'on a ce niveau de chômage,
31:10 j'aimerais croire naïvement qu'on peut quand même encore
31:13 trouver des solutions sur notre territoire,
31:15 même si c'est une solution, bien entendu, aujourd'hui, c'est évident.
31:18 Sur le sujet des seniors…
31:19 – Je suis d'accord, philosophiquement, on est d'accord,
31:21 mais factuellement, on voit bien que ces postes ne sont pas pourvus.
31:23 – Exactement.
31:24 – On a beaucoup de difficultés à avoir les papiers pour les salariés.
31:27 – Et c'est dit que c'est compliqué.
31:28 – Parce que c'est une réalité, il y a beaucoup d'immigration,
31:31 notamment dans les emplois de la restauration.
31:34 – Bien sûr.
31:35 – Les difficultés, enfin, c'est un bagne, pour obtenir des papiers,
31:40 pour obtenir un visa, c'est très compliqué.
31:42 – Et pourtant, la personne travaille, donc il y a quand même une dynamique,
31:44 enfin en tout cas, une volonté dans le secteur de la restauration
31:46 de dire régulariser quand même ceux qui sont dans nos cuisines
31:50 et qui viennent d'un peu partout dans le monde, parce que c'est ça l'enjeu.
31:53 – Ah oui, moi je suis persuadée que l'immigration est une solution,
31:57 parmi d'autres, pas tout, ça ne va pas tout solutionner.
31:59 – Je suis d'accord.
32:00 – Les seniors, ça me semble plus compliqué,
32:03 parce que les personnes qui sont déjà seniors et qui sont dans le métier,
32:07 ils restent, c'est physique.
32:10 – Bien sûr.
32:11 – Donc il y a la station…
32:12 – Les visas en fraise, ça peut être compliqué.
32:13 – Dans les hôtels, c'est aussi compliqué.
32:15 – Bien sûr, le V, les chambres.
32:17 Donc ça c'est un secteur qui n'est pas ouvert.
32:19 – Peut-être que c'est des métiers d'encadrement,
32:21 parce qu'il y a aussi besoin d'encadrement, notamment dans le tourisme,
32:25 où l'encadrement représente 15 à 20% des personnels,
32:29 donc peut-être que sur ces métiers d'encadrement,
32:31 les seniors pourraient être une solution.
32:33 – Un mot sur ces seniors ?
32:34 On en parle tellement de ces seniors.
32:36 – C'est une question d'image aujourd'hui, vous le disiez,
32:39 on n'est pas prêts à voir un senior finalement faire du service,
32:42 ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays,
32:43 il y a d'autres pays qui en font totalement peu, très peu en proportion.
32:47 – Sur l'attractivité du secteur, quand on regarde,
32:50 il y a beaucoup d'enquêtes qui sont faites
32:52 au niveau des différents secteurs concernés par les saisonniers,
32:55 les taux de satisfaction des saisonniers sont élevés,
32:58 ça veut dire qu'ils sont plutôt satisfaits des emplois qu'ils ont eus,
33:02 néanmoins ils sont beaucoup plus volatiles,
33:04 parce qu'effectivement ça fait partie de leur état d'esprit
33:06 que d'avoir de la flexibilité, que de pouvoir bouger,
33:09 mais le secteur n'a pas une image déplorable.
33:13 – Combien de postes il manque là, avant de nous quitter ?
33:15 – Annoncés 200 000 comme l'an dernier.
33:17 – C'est cool ça, sur 4 millions, c'est 4 millions de postes saisonniers.
33:21 – 4 millions de postes, c'est ça, et 200 000 chez vous ?
33:23 – 200 000 annoncés en France par l'UMI,
33:26 l'UMI a encore annoncé ces chiffres-là, c'était les mêmes en mai dernier,
33:30 mais il y a des choses à faire, il ne faut pas baisser les bras.
33:34 – On sent que vous êtes optimiste,
33:35 parce que vous êtes là aussi pour les accompagner.
33:37 – Oui, tout à fait.
33:38 – Et le management avant de nous quitter,
33:39 c'est-à-dire que l'idée de transformer un peu le logiciel de nos artisans,
33:43 j'évoquais la semaine des 4 jours, non, elle est sur la table ?
33:45 Ou ils disent "non, non, je ne veux même pas en entendre parler" ?
33:47 – Elle est sur la table, mais il faut adapter, c'est ce que vous disiez,
33:51 il faut un établissement ne pas avoir trouvé les mêmes solutions
33:55 que le public d'à côté, ça dépend de son personnel, de ses effectifs.
33:59 Et justement, Peace & Work, ça permet de faire un diagnostic
34:02 avec les souhaits des salariés en poste,
34:05 et derrière on met un plan d'action.
34:07 Là j'ai un établissement, c'est la Bastille de Moustier,
34:09 Sarah Chélan qui est directrice de là,
34:12 elle a fait Peace & Work juste l'été dernier,
34:16 elle a annoncé la semaine dernière dans un courrier cadre qu'elle a sorti en dossier,
34:21 que 60% de ses saisonniers de l'an dernier étaient restés,
34:25 suite à ce qu'elle avait mis en place.
34:26 – Donc c'est-à-dire venus parce qu'ils ont été accompagnés.
34:29 – Alors qu'habituellement c'est entre 20 et 30% et ça fait 20 ans qu'elle est en poste.
34:32 – En conclusion, inquiétude ou optimiste ?
34:35 – Optimiste parce qu'il faut recréer les viviers,
34:38 il faut recréer de l'attractivité et de l'envie sur ces métiers-là,
34:40 donc il faut aller convaincre aujourd'hui les générations
34:43 qui arrivent sur le marché du travail que c'est une opportunité,
34:45 c'est une trajectoire, on peut grandir, on peut se développer,
34:47 on peut réussir sa carrière quand on va dans ce type de filière,
34:50 il faut juste leur parler, leur expliquer, leur donner de la visibilité.
34:53 – Merci David Harlem d'être venu, directeur général du groupe Partner,
34:56 900 collaborateurs, je ne l'avais pas précisé.
34:58 – C'est ça, en France.
34:59 – En France, Jérôme Mirat, merci d'être venu sur notre plateau,
35:01 le conseil PDG d'OBA et de Cambios,
35:04 aux côtés des RH et des entreprises justement pour essayer de trouver des solutions.
35:09 Et merci à vous Sandrine Chourou, vous êtes des RH de majoriants,
35:12 au plus près de la réalité, des petites entreprises françaises de la restauration
35:17 qui sont en grande majorité des petits établissements.
35:19 Merci à vous, on tourne une page, ces fenêtres sur l'emploi évidemment,
35:23 et j'accueille mon invité.
35:24 [Générique]
35:36 Fenêtres sur l'emploi pour parler des cadres, j'allais dire presque de leur état d'esprit
35:41 à travers une étude passionnante de cadre emploi et on accueille Carole Ferte.
35:45 Bonjour Carole, on est très heureux de vous accueillir,
35:47 directrice des études chez cadre emploi, une étude très riche.
35:51 Alors c'est un peu le verre à moitié vide et à moitié plein
35:53 parce que quand on regarde en macro, on se dit le marché des cadres est plutôt porteur,
35:56 dynamique, ça bouge bien.
35:58 Quand on fait un peu plus de micro et qu'on rentre un peu dans le détail,
36:00 on voit que le marché, je dirais sur le plan sociologique,
36:04 sur le plan de l'état d'esprit, n'est pas très très bon.
36:07 Oui, c'est exactement ça, c'est-à-dire que ce qu'on constate à travers cette étude,
36:10 c'est que l'insatisfaction des cadres augmente puisqu'elle a pris 6 points
36:13 par rapport à l'année dernière, il y a 20% des cadres qui sont insatisfaits
36:17 et ce qui pointe en majorité comme source d'insatisfaction, c'est le management en premier.
36:22 59% !
36:24 Oui, et notamment le manque de reconnaissance.
36:26 On sent qu'il y a un manque de reconnaissance de la part des cadres envers le management
36:29 et puis on va retrouver aussi la rémunération en second et le manque de sens.
36:34 Donc ça révèle aussi une perte de sens vis-à-vis du management.
36:38 Dans l'étude cadre emploi que vous portez, certaines études ont dit l'inverse.
36:43 On les a dit, c'est la recherche de sens qui est devant.
36:46 Là, il y a quand même presque 20 points d'écart, on va voir les chiffres qui vont s'afficher.
36:50 Les causes d'insatisfaction, c'est le management à 59%, la rémunération à 51%
36:55 et j'allais dire beaucoup plus loin après, seulement à 35%.
36:59 Vous les avez vus comme moi ces études, là ce qui prédomine c'est la rémunération et le management.
37:06 C'est quand même le salaire.
37:08 Le salaire c'est d'autant plus fort.
37:12 On l'a mis un peu de côté ce salaire.
37:14 Oui, on l'a mis un peu de côté mais il revient aussi beaucoup parce qu'on est dans un contexte inflationniste.
37:18 Donc nécessairement, il y a ce besoin aussi d'être mieux rémunéré pour le travail qu'on fournit.
37:23 Et puis, ce qui concerne l'insatisfaction par rapport aux managers, je crois que ça révèle deux choses.
37:28 D'une part, notre management en France, on va promouvoir des managers qui ne sont pas nécessairement des bons managers.
37:34 Ils peuvent être de très bons experts.
37:36 Mais une fois manager, ils ne savent pas faire, ils ne sont pas forcément bons pour ça, ce n'est pas aimé.
37:40 On l'évoquait sur ce plateau il y a une dizaine de jours.
37:43 Étant un bon manager quand on est un bon expert.
37:45 Voilà, c'est deux choses totalement différentes.
37:48 Donc il y a des personnes qui ne sont pas à la bonne place.
37:50 Et puis, il y a des managers qui ne pouvaient pas être mauvais mais qui finalement étaient bousculés par ce nouveau mode de travail,
37:55 hybride, télétravail, visioconférence, etc.
37:57 Et qui n'ont peut-être pas su accompagner les collaborateurs justement dans cette quête de sens dont ils ont besoin.
38:03 On va parler de ces 20% de cadres qui se déclarent insatisfaits de leur situation professionnelle à travers tous les critères.
38:09 Et il y a un dernier critère sur lequel j'aurais aimé faire focus avec vous.
38:12 25%, c'est-à-dire un quart des cadres interrogés par cadre emploi, indiquent que l'ambiance toxique au travail pèse et donc a une incidence.
38:22 Un quart des cadres considèrent que l'ambiance est toxique, mais c'est incroyable.
38:27 Oui, je pense qu'il y a une notion peut-être aussi de compétitivité qui est beaucoup plus forte.
38:31 Peut-être qu'il y a moins de liens sociaux entre les différents individus du fait de ces nouveaux modes de travail.
38:38 Et puis, du coup, ça amène à cette toxicité assez naturelle.
38:41 Et puis, on parlait du management, je pense que c'est très lié.
38:44 C'est-à-dire qu'un manager aujourd'hui qui n'est pas un bon manager, on voit plein de fléaux dans le management.
38:48 On peut avoir du management toxique, on peut avoir du micro-management, etc.
38:51 Et ça va influer nécessairement sur l'ambiance de l'entreprise, le mécontentement des cadres.
38:56 Il nous reste un petit peu de temps parce qu'il y a bien sûr le diagnostic, cette photographie qui n'est pas terrible.
39:01 Qu'est-ce qu'on met comme contre-mesure ?
39:03 Parce que là, ça pose la question du placement au bon poste et choisir le bon collaborateur pour être manager.
39:10 Ça veut dire que les RH doivent retravailler plus avec leur manager.
39:13 Qu'est-ce qu'on réinvente là pour réenchanter le métier de cadre ?
39:17 Je pense qu'il y a plusieurs niveaux de réenchantement.
39:20 Le premier, c'est de placer les bonnes personnes aux bons endroits.
39:24 Il y a peut-être des managers cachés qui ne sont pas des bons experts.
39:27 Et donc, c'est aussi à l'entreprise d'aller les déceler, d'aller les chercher.
39:30 Ces fameux coachs, ces fameuses personnes qui influencent, qui rassemblent, etc.
39:34 Plus animateurs que techniciens.
39:36 Exactement. Finalement, on recherche dans son manager un coach, une inspiration, une cate de sens,
39:41 plus que de la technicité finalement, puisque soi-même, on peut être expert.
39:44 Donc, on va aller chercher aussi ça chez un manager.
39:48 Et puis, pour les managers déjà en poste qui sont bons mais pas excellents,
39:52 c'est les accompagner à travers des formations, leur expliquer le B à bas du management
39:57 pour, dans le meilleur des cas, se transformer en manager coach qui va inspirer ses équipes et galvaniser les équipes.
40:04 Donc, ça veut dire qu'il y a un gros travail quand même de rétention des cadres.
40:07 Parce que là, on voit quand même que 31% d'entre eux considèrent qu'il y a un manque de perspective professionnelle.
40:12 Ça veut dire que l'entreprise ne leur donne pas de perspective.
40:15 Donc, en un mot, ils passent leur journée ou leur demi-journée à regarder les job boards pour voir si ça bouge ailleurs.
40:20 C'est ça. On voit qu'ils prennent un sur deux à consulter des offres d'emploi.
40:23 Donc, il y a cette envie de bouger. Cette envie de bouger, elle s'explique par deux éléments.
40:27 Un, dont on vient de parler, c'est l'augmentation de l'insatisfaction.
40:30 Et puis, le deuxième qui est assez naturel, qui est lié à la conjoncture, c'est le plein emploi chez les cadres.
40:35 Le marché est pas mal.
40:36 Le marché est ultra tendu, spécifiquement chez les cadres.
40:38 Donc, ils ont aussi ce choix. Ils ont aussi cette possibilité de quitter l'entreprise pour aller vers des postes plus rémunérateurs.
40:45 Parce que le changement de poste, c'est souvent le meilleur moyen d'augmenter son salaire.
40:49 J'ai l'impression qu'on n'a pas bougé depuis 20 ans. Il y a 20 ans, on disait déjà à un cadre,
40:52 si tu veux augmenter ton salaire, tu passes par l'extérieur, puis tu reviendras nous voir quand tu auras pris 20%.
40:57 L'entreprise n'a pas été capable de se réinventer sur ce sujet-là ?
41:01 Alors, là où l'entreprise se réinvente, justement, sur le départ d'un cadre, c'est un nouveau phénomène qu'on voit apparaître.
41:07 C'est qu'avant, quand un collaborateur quittait l'entreprise, il y avait une forme un petit peu d'égo entre l'entreprise et le salarié.
41:13 C'est-à-dire qu'on lui disait, tu quittes l'entreprise, tant pis pour toi, adieu.
41:17 Maintenant, ils peuvent revenir.
41:18 Aujourd'hui, du fait de la tension sur le marché de l'emploi, on soigne l'arrivée du collaborateur et on soigne son départ.
41:25 On va même jusqu'à lui dire, reviens quand tu veux.
41:27 Onboarding, offboarding.
41:28 Exactement. On va soigner tout ce cercle-là du collaborateur.
41:32 C'est un ambassadeur aussi.
41:33 Exactement, pour plusieurs raisons. Parce que l'entreprise soigne aussi son image.
41:37 Un collaborateur qui quitte l'entreprise, il peut nuire à l'image de l'entreprise, évidemment, à travers des systèmes de notation de l'entreprise.
41:43 Et puis, s'il revient, c'est le fameux salarié boomerang qui revient de l'entreprise, c'est un double bénéfice, à la fois pour l'entreprise.
41:51 Le marché est tendu, elle gagne du temps dans le fait de recruter ce collaborateur.
41:55 Et puis, pour le salarié, il connaît déjà l'entreprise. Et puis, accessoirement, il a fait un gap de salaire entre les deux.
42:00 Étude passionnante de cadre emploi. Découvrez-la. Elle est très, très riche.
42:04 Et elle offre une photographie qui est un petit peu sombre.
42:08 On en a parlé sur ce plateau parce que le marché est aussi très, très dynamique. Il faut le préciser.
42:12 Merci, Carole Ferté d'être venue nous rendre visite, directrice des études chez Cadre Emploi.
42:16 L'émission est terminée, mais on se retrouve évidemment demain pour de nouvelles aventures à la rencontre de nouveaux invités.
42:22 Merci pour votre fidélité. Merci à l'équipe qui m'accompagne chaque jour.
42:25 Raphaël, aujourd'hui à la réalisation. Je remercie Saïd Osson et merci à l'équipe de programmation Nicolas Juchat et Alexis.
42:31 Merci à vous et merci pour vos messages. A demain. Bye bye.
42:35 [Musique]

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