Christophe Willem, auteur-compositeur et interprète

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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
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Transcript
00:00 - Et vous écoutez Culture Média avec Philippe Vandelle et votre invité Philippe !
00:04 - Bonjour Christophe Villem ! - Bonjour !
00:06 - Chanteur, vainqueur de la Nouvelle Star en 2006, il n'y a pas que Marianne Ferry qui fait des cartons.
00:10 Votre premier album était vendu à plus de 900 000, le single Double Jeu avait remporté la victoire de la musique de la chanson de l'année,
00:16 plus un World Music Award. Depuis vous avez vendu un million et demi d'albums, six albums au nombre.
00:22 Le dernier est sorti à la rentrée, il s'appelle Panorama. Tout à l'heure on va entendre votre nouveau single,
00:26 je tourne en rond, plutôt une nouvelle version du titre, une sorte de remix vous me direz.
00:30 Et puis il y a aussi une grosse grosse tournée qui a démarré fin janvier et qui n'est pas terminée.
00:34 Vous êtes dans quel état d'esprit ? Parce qu'avec vous, parfois vous êtes sur des hauts, parfois vous êtes sur des bas,
00:39 et même vos chansons racontent cela. Là vous êtes dans quel état d'esprit ?
00:42 - Là je suis bien, je suis sur un jour qui est pas mal. Non c'est vrai, je suis plutôt content, la tournée a bien démarré,
00:46 c'est vraiment un vrai kiff de retrouver le public, il y a une vraie dynamique qui est cool.
00:51 Là je reviens en vrai, au mois de mai j'avais un mois de vacances avant de démarrer les festivals,
00:56 donc je démarre la saison d'été plutôt bien, vraiment.
00:59 - Et c'est toujours bien de démarrer par Culture Média, ça porte chance.
01:02 Alors le premier single de l'album c'était le titre "P.S. Je t'aime", pour se situer on va entendre un couplet et un refrain.
01:08 Je te dis des vérités dont on connaît pas le sens Est-ce que j'ai mérité ? Dis-moi ce que tu en penses
01:16 J'ai besoin de toi, tu as besoin de moi Je serai toujours là, c'est pas tôt mais c'est comme ça
01:24 C'est quoi le problème ? Je suis plus moi-même Pourquoi tu changes de chaîne ?
01:30 P.S. Je t'aime
01:32 C'est quoi le problème ? Je suis plus moi-même Pourquoi tu changes de chaîne ?
01:38 P.S. Je t'aime
01:40 C'est quoi le problème ? Ce que je sais c'est pourquoi c'est pas je t'aime
01:46 P.S. Je t'aime
01:48 P.S. Je t'aime
01:50 P.S. Je t'aime
01:52 P.S. Je t'aime
01:54 P.S. Je t'aime
01:56 Cher ami, viens me voir
01:58 Titres composés par Slimane, tous les titres de l'album sont composés par quelqu'un d'autre que vous, les paroles également
02:03 J'ai cru que vous alliez dire "ils sont tous faits par Slimane"
02:05 Non, bien sûr que non, pourquoi ce choix ? Pourquoi ne pas avoir écrit vous-même ?
02:10 Alors en vrai, c'est très difficile, je voulais un album qui soit vraiment très perso
02:16 et bizarrement, parler de soi c'est beaucoup plus difficile que parler des autres
02:20 donc c'est vrai que dans les albums quand j'écris, j'écris beaucoup ce qui m'entoure, des sujets qui me tiennent à coeur
02:25 et parler de soi c'est un peu plus complexe parce qu'en plus il y a une pudeur qui vient un peu fausser les choses
02:29 Une mise à distance
02:30 Ouais, carrément
02:31 Vous dites aussi que, on va pas se mentir, vous avez tellement cartonné qu'on peut le dire, le précédent album Rio a pas trouvé son public
02:37 Ah bah oui, carrément
02:39 Vous avez dit "je me suis pris un mur"
02:41 Bah oui, carrément, après dans une carrière d'artiste ça arrive toujours des albums qui marchent moins bien les uns que les autres
02:46 C'est vrai que sur l'album Rio, en plus j'avais beaucoup beaucoup composé pour le coup
02:50 et du coup voilà, j'étais pas forcément à l'aise, je me suis dit "bon bah à un moment, c'est peut-être pas le mieux placé pour composer pour moi-même"
02:58 donc des fois c'est difficile d'avoir du recul par rapport à ce qu'on...
03:02 il y a toujours un décalage entre ce qu'on aime chanter, comment on compose et le fait que ce soit fait pour soi ou pas en fait
03:07 Vous nous aviez fait une confidence quand vous étiez venu, vous aviez revendu votre maison, vous avez songé à arrêter la musique
03:13 entre temps est passé par là le confinement, vous habitez chez les parents
03:16 ils vous ont dit quoi les parents ? Ils vous ont dit "laisse tout tomber, reviens bosser avec nous à l'auto-école"
03:20 Pas du tout, alors non, au contraire, ils étaient là "mais enfin, faut arrêter ton délire, c'est pas parce qu'il y a un album qui a pas marché que c'est catastrophique"
03:26 et tout, mais moi je suis Andromaque, donc moi j'étais là "mais non, je ne veux plus"
03:31 Non mais c'est vrai, au-delà de l'échec plus ou moins d'album, ce qui est très difficile c'est de sentir une forme de rejet
03:37 mais le rejet qu'on ressent c'est plutôt souvent ce qu'on porte sur soi-même, le regard qu'on porte sur soi-même
03:41 moi je suis très exigeant avec moi-même et en fait la plupart du temps, on parle de, moi je dis c'est un four l'album Rio
03:47 mais bon, c'est pas un four commercialement parlant, la Maison 10 m'a jamais dit "c'est terrible, on te rend ton contrat, c'est une catastrophe"
03:52 - Il ne vous a pas perdu d'argent par exemple, il l'a remboursé - Non, mais du tout, donc c'est pour ça que c'est toujours difficile
03:57 la perception qu'on a d'un succès ou d'un échec et moi c'était plus la sensation d'être un peu abandonné
04:02 abandonné par les équipes avec qui j'ai travaillé à l'époque que le rejet réel du public
04:06 mais j'étais quand même dans ce truc-là et mes parents n'étaient pas du tout à me dire "bah écoute, reviens à l'auto-école"
04:11 surtout qu'ils sont à la retraite, donc ça aurait été un peu compliqué d'aller rouvrir l'auto-école, non non, ils étaient pas là-dedans
04:16 On ne vous abandonne pas, auditeurs, auditrices d'Europe 1, on ne vous abandonne pas, Christophe Villême, Culture Média continue à tout de suite
04:22 Culture Média sur Europe 1 avec Philippe Vandel et avec Christophe Villême jusqu'à 11h et son dernier album Panorama
04:30 - On conserve partout cet été - Je trouve ça sonne bien Panorama, tu vois
04:33 - C'est vrai - En même temps si je dis non vous allez vous barrer, donc au moins on y sera jusqu'à 11h
04:37 Mais évidemment, pourquoi un panorama ? C'est un panorama de vous, de votre état d'esprit, vous avez travaillé comment ?
04:41 C'est les auteurs à qui vous avez parlé ?
04:43 - Oui exactement, mais c'est vraiment le but Panorama, c'était vraiment ça, faire un espèce d'état des lieux dans le sens aussi figuré
04:48 faire le tour d'un sujet en fait, j'aimais bien ça et puis un panorama on prend aussi de la hauteur et du recul par rapport à ce qu'on observe
04:53 quand on contemple un panorama, donc j'aimais bien tout ça
04:55 - L'album raconte les hauts et les bas, je reprends une expression à vous, parfois c'est dans le même titre le haut et les bas
05:00 par exemple dans Solitude, on va entendre le son et les mots, tout ensemble
05:04 * Extrait de Solitude *
05:06 * Extrait de Solitude *
05:08 * Extrait de Solitude *
05:11 * Extrait de Solitude *
05:14 * Extrait de Solitude *
05:17 * Extrait de Solitude *
05:20 * Extrait de Solitude *
05:22 * Extrait de Solitude *
05:48 - C'est une rythmique très joyeuse, pop, dansante et un texte très mélancolique qui parle de solitude
05:53 - Exact - Ça vous résume ?
05:54 - C'est carrément moi, non mais c'est vrai, c'est d'une certaine manière un peu les mêmes ingrédients aussi que Double Jeu à l'époque que Zazie avait composé
06:01 moi je suis quelqu'un de très solaire, très dynamique et en même temps j'ai des failles comme ça
06:06 mais je suis toujours quand même assez optimiste, et là sur justement Solitude c'est exactement ça
06:11 c'est la logique, la difficulté qu'on a trouvé une place, alors que ce soit après un échec, que ce soit dans une relation
06:15 que ce soit dans la vie en général, je pense qu'on est dans un moment où c'est de plus en plus difficile
06:19 d'arriver vraiment à trouver sa place aujourd'hui, parce qu'il faut être toujours performant, être le meilleur partout
06:24 - Ah oui ? - Et ça fait du bien je trouve de se dire "bon bah voilà je suis imparfait mais je me sens pas si mal non plus"
06:29 - C'est vous qui dites ça, et j'ai relevé cette phrase chez vous, j'ai longtemps pensé que le succès pouvait réparer les blessures de l'adolescence
06:34 vous en parliez dans Fantôme, les blessures de l'adolescence vous étiez avec des parents aimants donc le problème situe pas là
06:39 - Du tout - C'était quoi ? C'était le harcèlement ?
06:41 - Oui le harcèlement, j'ai jamais été Rambo, j'arrive avec une voix aiguë, on aurait dit "Anette" pour les références
06:46 - Ah oui, premier baiser, la copine de Justin, bien sûr, avec les lunettes, le poète
06:52 - J'avais une voix super aiguë - Attendez, j'étais Anette, c'est vous qui dites ça ?
06:56 ou on vous appelait comme ça dans la cour de récréation ?
06:58 - Non non c'est vraiment moi, j'avais une voix super aiguë, en plus j'étais déjà vachement manierée et tout
07:02 donc j'étais vraiment stigmatisée, c'était un peu le PD de la cour de récré, à un moment où vous avez pas d'une sexualité
07:07 donc on vous colle une étiquette sur vous - Vous avez quel âge ?
07:10 - Je sais pas, 10, 11 ans - Avant même d'être sexuée ?
07:13 - Ah bah carrément, si vous avez aucune sexualité, vous savez même pas de quoi on vous... enfin pourquoi on vous critique en fait
07:19 donc c'est vrai que c'était super violent le harcèlement scolaire que j'ai subi, mais bon
07:23 - Vous avez même subi des coups ? - Oui oui, bien sûr
07:25 - Je le dirai pas si vous l'avez pas dit avant - Ouais ouais, non bien sûr
07:27 - Comment vous pouvez me raconter ça avec un grand sourire dans les yeux ?
07:30 - Parce que ça fait partie de mon histoire en fait, et j'ai jamais surtout voulu faire le côté
07:36 "oh la la que la vie est dure" parce que je pense qu'on grandit aussi de tout ce qu'on a vécu
07:42 mais ça fait partie de mon histoire et ça sert à rien justement, c'est ce que j'explique dans "Phantôme"
07:46 de mettre sous le tapis un peu les boulets qu'on se traîne aux pieds, vaut mieux les assumer pleinement
07:50 et de se dire "bon bah on s'en fait plutôt un ami qu'un ennemi en permanence" quoi
07:54 - Ça fait écho avec l'actualité puisque vous avez vu qu'il y a une jeune fille qui s'est suicidée
07:57 et dans une chanson vous dites que vous n'aimez pas les gens qui disent "c'était mieux avant"
08:00 en l'occurrence, exception, le harcèlement scolaire c'est pire maintenant
08:05 parce qu'avant il n'y avait pas les réseaux sociaux, on rentrait à la maison et vous étiez dans la bulle parentale
08:09 - Mais c'était tout le truc, vous voyez j'ai un rapport au lieu où j'habite
08:13 qui est le rapport de gens qui est assez typique, des gens qui ont été harcelés
08:16 moi le lieu où j'habite c'est un peu un sanctuaire, je fais rentrer chez moi que des gens
08:20 que je considère vraiment, j'ai beaucoup de mal à qu'on s'impose comme ça chez moi
08:24 parce que c'est justement une zone un peu refuge
08:26 c'est vrai ce qui est terrible avec ce qu'on vit aujourd'hui avec le harcèlement qui continue
08:29 et qui est d'ailleurs pire sur les réseaux c'est ça, c'est que c'est le flot permanent
08:33 de ce qu'on voit sur les réseaux comme Twitter ou autre, c'est le flot permanent
08:36 qui fait qu'il n'y a jamais de coupure à tout ça
08:39 - Il y a une énorme tournée, je fais le lien avec ce que vous êtes en train de dire
08:41 vous serez demain à Crans si on suisse, vous serez à Marne-la-Vallée, à Disneyland Paris
08:45 c'est une pride, vous serez à Thiers, à Autry, à Saint-Laurent-du-Var, à Nussain, à Montélimar
08:49 vous serez à Paris, vous serez à Lille, je vais donner toutes ces adresses
08:51 et souvent vous donnez des conférences dans les écoles justement pour parler de ça
08:54 - Alors en fait c'est pas exactement des conférences mais souvent il y a des groupes justement
08:57 qui s'organisent avec des CPE ou autre, qui me demandent en amont
09:00 "Tiens, ce serait cool, on a un groupe d'élèves qui travaille sur le harcèlement
09:03 qui aimerait bien vous rencontrer, vous poser des questions"
09:05 souvent pour des petits magazines qui sont faits dans les écoles
09:07 et je fais toujours ça avec plaisir parce que je trouve que c'est très intéressant
09:10 et surtout c'est intéressant pour des élèves qui subissent du harcèlement
09:13 à quel point ils ont du mal déjà à verbaliser les choses
09:17 et à interviewer quelqu'un, parce que pour eux c'est un peu intimidant
09:20 et de se dire "mais merde, c'est lui qui va être sur scène ce soir avec plein de gens devant lui"
09:23 et il arrive à gérer ce contraste-là, donc c'est très intéressant de leur expliquer ça en fait
09:26 - Et comment réagissent les harceleurs et les harceleuses ?
09:29 Est-ce que ça leur ferme leur gueule pour dire les choses crûment ?
09:32 - Alors la vérité c'est que souvent les harceleurs et les harceleuses
09:34 ne sont pas dans ces groupes de parole, elles sont plutôt allées fuir plutôt qu'autre chose
09:37 mais voyez moi je voulais être prof, la vérité c'est que je voulais être prof
09:40 dans des zones d'éducation difficiles parce que j'ai compris très très tôt
09:43 que la personne qui a besoin d'aide la plupart du temps, malgré tout, c'est le harceleur
09:48 c'est de comprendre pourquoi il y a cette violence chez des jeunes enfants
09:51 et souvent en fait c'est ça le drame, c'est qu'il n'y a plus du tout de fonds aujourd'hui
09:55 pour travailler sur l'humain, mais le système fait en sorte qu'aujourd'hui
09:59 la violence qu'a un enfant révèle souvent un déséquilibre qu'il y a dans son foyer
10:03 une violence qui existe dans son foyer et malheureusement l'État s'est complètement désengagé de ça
10:07 et pour moi un enfant c'est vraiment la vitrine d'un foyer dans la République
10:12 c'est ce qui permettrait souvent de mettre l'accent sur des problèmes qui existent au sein d'un foyer
10:16 des aides à apporter pour essayer d'éradiquer ce problème à la base en fait
10:21 - Avant qu'arrivent les premiers baisers, on a un petit cadeau pour vous Christophe Villem
10:24 - Ah voilà, enfin des gens qui ont une référence !
10:30 - C'est la discothèque personnelle de Jérémie Hébert
10:33 - Mais je sens que cette personne était fan d'Anette
10:36 - C'est notre réalisateur, c'est le prénom de sa maman, elle vient de me dire !
10:41 - Voilà ! - On embrasse Anette, qui nous écoute certainement
10:44 Culture Média continue à en parler cinéma, à parler jeux vidéo
10:47 on est Christophe Villem et on en est ravis

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