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La Commission européenne a présenté fin avril, une proposition de réforme des règles budgétaires suspendues pendant la pandémie. Si les limites à respecter pour le déficit public et la dette ne changent pas, un ajustement progressif pourrait être demandé.

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00:00 La Commission européenne a présenté le mois dernier une proposition de réforme des règles budgétaires,
00:08 qui suspendues lors de la pandémie, vont être réactivées et actualisées.
00:13 Quelles sont les raisons de cette réforme et comment réduire la dette publique,
00:18 tout en réalisant les investissements nécessaires, notamment pour la transition numérique et verte ?
00:23 Je suis allée à Bruxelles et en Italie pour répondre à ces questions.
00:29 La dette publique dans l'Union européenne a atteint un pic de 90% du PIB en 2020 lors de la pandémie,
00:36 puis est passée de 88% en 2021 à 84% en 2022, bien au-dessus des limites fixées par la Commission.
00:44 Alors, quelle est la proposition de réforme de la Commission européenne et quels sont les principaux changements ?
00:50 Voici notre cours accéléré.
00:55 L'Union européenne ambitionne de remanier ses règles budgétaires en matière de dépenses publiques et d'impôts.
01:00 Elle veut que les niveaux d'endettement public soient plus soutenables.
01:04 De nombreux pays ont dépensé beaucoup ces dernières années, dans des mesures atténuant les répercussions de la pandémie de Covid-19,
01:10 la guerre menée par la Russie en Ukraine et la crise de l'énergie.
01:14 Il est maintenant temps de remettre de l'ordre dans les finances publiques.
01:17 Ce qui veut dire faire baisser les déficits publics sous la barre des 3% du PIB
01:22 et ramener la dette publique sous les 60% du PIB, comme le prévoient les traités européens.
01:27 La proposition de la Commission vise à donner aux États membres plus de contrôle sur la manière dont ils atteignent ces objectifs.
01:34 Mais ils devront ajuster leur budget d'un minimum de 0,5% du PIB chaque année jusqu'à ce qu'ils atteignent les 3%.
01:40 14 pays devraient dépasser la limite des 3% en 2023, dont l'Italie, la France, la Roumanie et l'Espagne.
01:48 Les réformes proposées par la Commission européenne visent à garantir des finances publiques saines
01:53 et à encourager les investissements dans les transitions écologiques et numériques.
01:57 L'objectif est donc une réduction graduelle de la dette publique sur 4 voire 7 ans pour les pays au-dessus des limites,
02:07 avec une approche spécifique à chaque pays.
02:09 De notre côté, des amendes allégées seraient effectivement appliquées en cas de non-respect des règles.
02:14 Pourquoi la Commission européenne a choisi cette approche ? J'en discute avec le commissaire européen Paolo Gentiloni.
02:20 De manière générale, la dimension irréaliste et la complexité excessive ont eu pour conséquence que les règles n'ont pas été réellement appliquées.
02:30 Il n'est pas acceptable que l'Union européenne ait des règles budgétaires uniquement sur le papier.
02:36 Pourquoi est-ce la meilleure approche ?
02:42 Chaque Etat membre décidera de sa propre trajectoire budgétaire pour les 4 ou 7 années à venir.
02:48 Comme il s'agit de vos propres décisions, si vous vous en écartez de manière significative,
02:54 la Commission est autorisée à faire appliquer ses décisions et à décider si leur application est clairement justifiée.
03:01 Certains pays comme la France ou l'Italie dépassent largement ces limites.
03:11 Pensez-vous qu'il soit réalisable de réduire ces chiffres dans un avenir proche ?
03:15 Avec une approche plus progressive, je pense que nous pouvons réaliser ce qu'il était malheureusement impossible de réaliser avec les règles existantes.
03:26 On n'atteindra pas demain les fameux 60%. Je pense qu'il faut être transparent sur ce point.
03:32 Mais si la trajectoire passe d'une hausse à une baisse, ce sera important pour les marchés et pour notre Union.
03:40 Pour autant, nous devons aussi encourager la croissance pour soutenir notre système,
03:46 qui est un système basé sur l'aide sociale, mais aussi pour faire face à l'immense montant d'investissements qui sont nécessaires
03:53 si nous voulons être pris au sérieux vis-à-vis de ce que nous disons sur les transitions écologiques et numériques.
04:00 Nous avons besoin d'un soutien commun à l'investissement et c'est la leçon à tirer de Next Generation EU.
04:07 Merci beaucoup.
04:09 Un exemple de ces investissements publics se trouve en Italie, dans la ville de Bologne,
04:17 où le superordinateur Leonardo se prépare à déployer sa puissance considérable.
04:22 Leonardo effectue 250 millions de milliards d'opérations par seconde.
04:28 A l'heure actuelle, il s'agit de la quatrième machine la plus puissante au monde.
04:35 Hébergé par le consortium Tineca, Leonardo a vu le jour grâce au financement conjoint de 240 millions d'euros
04:42 répartis entre le ministère italien des Universités et de la Recherche et l'initiative européenne publique et privée Euro HPC.
04:49 Il sera bientôt disponible pour des projets de recherche et d'innovation.
04:54 Les domaines dans lesquels Leonardo sera utilisé vont généralement des prévisions météo à la lutte contre le changement climatique,
05:03 en passant par l'accélération du développement de nouveaux médicaments et la conception de nouveaux produits liés aux jumeaux numériques.
05:11 Si la dette publique de l'Italie est déjà deux fois supérieure au seuil des règles budgétaires,
05:17 cet investissement vise à booster la compétitivité de la recherche et de l'industrie italienne et européenne.
05:28 Cette logique de cofinancement avec les États membres, je dois le dire, porte aujourd'hui ses fruits,
05:33 puisque parmi les quatre calculateurs les plus puissants du monde, il y en a actuellement deux sur quatre qui sont européens.
05:40 C'est du jamais vu sur la scène mondiale.
05:42 À Naples, la société pharmaceutique Dompe, la première entreprise à signer un accord avec Leonardo,
05:52 espère en exploiter tout le potentiel pour l'identification de médicaments grâce à l'analyse d'un large éventail de molécules.
05:59 Il s'agit de trillions de molécules, autant qu'il y a d'étoiles dans une galaxie sur à peine quelques heures.
06:07 Il est crucial de rechercher la molécule qui interagit parfaitement avec la cible, qui est ensuite liée au développement de la maladie.
06:17 La promesse du supercalculateur est d'arriver à simuler l'interaction d'un médicament avec un patient virtuel,
06:23 mais aussi de prédire les pathologies les plus à risque en analysant des millions de génomes qui renferment des milliards de données.
06:30 Avec l'avènement de nouvelles technologies, de l'intelligence artificielle,
06:34 il est essentiel de maintenir un niveau de recherche aussi avancé que possible.
06:38 C'est pourquoi l'utilisation de supercalculateurs nous permet d'être compétitifs au niveau international,
06:44 même si nous sommes une entreprise de taille moyenne.
06:47 Des investissements publics tels que Léonardo sont considérés comme cruciaux pour la compétitivité à moyen et long terme de l'Europe.
06:54 De retour à Bruxelles, l'économiste Jérôme Zettelmeyer rappelle que le besoin de transparence et d'égalité de traitement
07:02 dans le processus de réduction de la dette ne doit pas être un frein pour soutenir la croissance de chaque pays.
07:07 L'idée fondamentale de cette réforme est de commencer par examiner les circonstances propres à chaque pays.
07:13 Le problème, c'est que celui, quel qu'il soit, qui exerce le pouvoir discrétionnaire dans l'examen de ces circonstances,
07:19 dispose d'un grand pouvoir dont il peut abuser.
07:22 Certains États membres craignent que la Commission n'en abuse,
07:25 ou que ce soit le cas de celui qui exerce une influence politique sur la Commission à ce moment-là.
07:30 La nouvelle proposition de la Commission prévoit un garde-fou qui stipule que,
07:33 quoi qu'il arrive à la fin de ces quatre années, la dette doit être inférieure à ce qu'elle était au début,
07:38 et que ce soit donc un effort d'investissement transitoire. Il faudrait probablement renégocier cela.
07:43 Pour le reste, je pense que la proposition de la Commission tient la route.
07:47 Dans tous les cas, la réforme sera discutée au Parlement européen et par les États membres du Conseil
07:52 pour que les plans spécifiques à chaque pays soient élaborés en 2024.
07:57 ♪ ♪ ♪

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