Trafics de tabac : «Il y a aura d'autres opérations Colbert sur un plan régional ou national», assure Gabriel Attal

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Gabriel Attal, ministre de l’Action et des Comptes publics, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la décision de Yaël Braun-Pivet concernant l’abrogation de la retraite à 64 ans, de l’opération Colbert contre les trafics de tabac, de l'immigation et de la baisse d'impôts pour les classes moyennes.

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Transcript
00:00 8h12 sur Europe 1, votre invité ce matin Sonia Mabrouk est le ministre de l'action et des comptes publics.
00:05 Bienvenue sur Europe 1 et bonjour Gabriel Attal.
00:08 Bonjour Sonia Mabrouk.
00:09 Sbire d'Emmanuel Macron, garde-chiourme de la Macronie, c'est ainsi qu'a été qualifiée la présidente de l'Assemblée Nationale,
00:15 Yael Broun-Pivet notamment, de la part de la France Insoumise, qu'il accuse d'avoir
00:18 manoeuvré avec zèle au mépris de la démocratie parlementaire pour éviter tout vote sur la brogation de la retraite à 64 ans.
00:26 Que répondez-vous à ses critiques et ses attaques à son égard ?
00:29 Yael Broun-Pivet elle assume son rôle de présidente de l'Assemblée Nationale.
00:32 Elle le fait avec
00:34 courage dans une assemblée dont chacun peut voir, quand on regarde les débats, à quel point ces derniers peuvent être
00:41 enflammés, difficiles.
00:43 Moi ce que je constate c'est que l'opposition et notamment la NUPES, les Insoumis,
00:47 chaque fois qu'ils perdent entre guillemets sur un vote ou sur l'adoption d'un texte,
00:52 ils en viennent à contester absolument toutes les règles et notre constitution.
00:57 Yael Broun-Pivet n'a fait qu'appliquer les règles de la constitution.
01:00 Elle est rentrée dans le rang, c'est une présidente affaiblie aujourd'hui.
01:03 Elle n'a fait qu'appliquer la constitution.
01:05 Moi je trouve ça plutôt sain et rassurant que la présidente de l'Assemblée Nationale,
01:09 quand même une institution majeure dans notre République,
01:11 applique les règles constitutionnelles.
01:14 Ce que je constate encore une fois c'est qu'il y a eu un vote en commission,
01:17 qu'un article de cette proposition de loi qui voulait abroger la réforme des retraites a été supprimée par le vote des députés de la
01:24 commission des affaires sociales, que les députés de l'opposition veulent réintroduire cet article, mais qu'il y a des règles et que la constitution prévoit notamment
01:31 qu'un amendement, qu'une mesure qui est proposée par les parlementaires qui n'est pas financée, en l'occurrence on parle de 20 milliards d'euros,
01:37 ne peut pas être mis en débat.
01:38 Il y a des règles, il y a la respiration démocratique,
01:40 ne pas avoir permis un vote sur l'abrogation de la retraite à 64 ans n'est-ce pas une entorse à notre démocratie ?
01:46 Mais encore une fois vous savez si les oppositions et notamment la NUPES, les Insoumis, n'avaient pas fait de l'obstruction
01:52 lorsqu'on a examiné le projet de loi sur les retraites à l'Assemblée nationale il y a quelques mois.
01:56 Il peut y avoir beaucoup de cilleurs dans ce cas-là. Et si vous, vous aviez accepté un vote, pourquoi avoir peur du vote ?
01:59 Mais Sonam Abouk, s'il n'y a pas pu avoir de vote en première lecture à l'Assemblée nationale, c'est parce que les Insoumis avaient déposé plusieurs
02:05 dizaines de milliers d'amendements et qu'il n'y a pas pu y avoir de vote. J'étais dans l'hémicycle,
02:08 ils ont monopolisé la parole pendant des dizaines, des centaines d'heures.
02:11 Donc il faut regarder où sont les responsabilités. Encore une fois, je trouve assez étonnant qu'aujourd'hui le débat se fasse
02:18 autour de l'application ou non des règles de notre Constitution.
02:21 Je pense que c'est sain, et on parlera peut-être d'autres sujets pour lesquels on attend que les règles soient appliquées dans nos écoles, dans nos rues,
02:26 à nos frontières. Je trouve que c'est sain que les représentants de la nation et singulièrement la présidente de l'Assemblée nationale
02:31 respectent la lettre de la Constitution. Et je trouve toujours inquiétant, mais malheureusement, ce n'est plus surprenant que la MUPES ne veuille pas respecter la Constitution.
02:39 Six mois de bras de fer, six mois de manifestations, six mois d'une contestation populaire, six mois de sondage qui indique que l'opinion est contre majoritairement cette réforme des retraites.
02:46 Un vote, un vote, ce n'aurait pas été contre les règles ?
02:49 Vous savez, c'est toujours difficile de porter une réforme des retraites, c'est jamais très populaire quand on regarde par le passé.
02:54 Il y a eu cette réforme qui a été adoptée avec un 49-3, mais il y a eu un vote sur une motion de censure où les députés
03:00 pouvaient se prononcer sur cette réforme en décidant de renverser le gouvernement s'ils n'étaient pas d'accord avec cette réforme.
03:06 Cette motion n'a pas été adoptée, il y a eu un vote sur cette motion.
03:09 À partir de là, encore une fois, ce sont les règles de notre Constitution qui s'appliquent, et je regrette et je m'étonne
03:15 toujours d'entendre des représentants de la nation contester l'application de notre texte fondamental qu'est la Constitution.
03:21 Quel risque et quelles conséquences aura cette contestation que vous dénoncez de la part de la France insoumise ?
03:24 Mais encore une fois, je pense que quand on a des débats sur nos règles, sur notre devise républicaine,
03:30 dont on a le sentiment parfois qu'elle n'est pas toujours respectée à nos frontières, dans nos écoles, dans des hôpitaux, sur le territoire national,
03:36 avoir des représentants de la nation qui balayent d'un revers de main nos règles fondamentales et notre Constitution,
03:42 je ne suis pas sûr que ça envoie un message utile dans un moment, encore une fois, où notre pays peut être traversé par des difficultés.
03:49 Elle est refermée, la parenthèse du feuilleton de la réforme des retraites, Gabriel Attal, ce matin.
03:54 Cette matinée, l'ambiance aura très certainement survolté à l'Assemblée.
03:57 LFI veut déposer une motion de censure qui a peu de chances d'aboutir. Est-ce que c'est la fin du feuilleton pour vous ?
04:02 Ce qui est certain, c'est que dans le cadre de la réforme des retraites, il y a un certain nombre de débats et de sujets qui ont été ouverts.
04:07 Je pense notamment à la question de la pénibilité, la question de l'emploi des seniors.
04:11 Sur ces sujets-là, évidemment qu'on va continuer à avancer.
04:13 Mais sur les retraites ?
04:14 On a ouvert la réforme France Travail. Ensuite, la réforme a été adoptée. Elle va donc s'appliquer à partir de septembre prochain.
04:21 Encore une fois, je vous dis, il y a un certain nombre de sujets qui restent dans le débat et sur lesquels on doit avancer.
04:26 Et la réforme France Travail qui a été présentée permet notamment, sur plusieurs de ces sujets, de continuer à progresser.
04:31 Au sujet de la France insoumise, Gabriel Attal, Mathilde Panot s'est illustrée hier sur les réseaux sociaux en critiquant
04:37 vertement la une d'un journal parisien intitulé "Cette une, l'école face aux défis de la baïa"
04:42 et consacrée aux multiples incidents à l'école à ce sujet. Mathilde Panot a dénoncé une islamophobie qui fait vendre en ciblant le
04:49 journal. Comment vous réagissez à cela ?
04:51 Moi, je n'ai pas de surprise, malheureusement.
04:53 Je vais vous dire sur la prise de position de la présidente du groupe de la France insoumise à l'Assemblée nationale.
04:58 Je rappelle qu'on l'avait vu avec les autres responsables de la France insoumise
05:02 défiler dans les rues de Paris avec le CCIF, qui était, je le rappelle, dissous en conseil des ministres, qui était une association, un groupement
05:09 responsable d'antrisme radical dans nos institutions et notamment à l'école, porteur de discours
05:15 islamiste. Et donc, je ne suis pas surpris de voir cette prise de position. Je la déplore, évidemment, encore une fois. Moi, je pense qu'il y a
05:22 aujourd'hui des groupes qui cherchent
05:24 à bousculer notre pacte républicain, qui cherchent à faire de l'antrisme dans des établissements scolaires. Je l'ai vu quand j'étais secrétaire d'État et
05:30 à l'Éducation nationale. Et je pense que, face à ce phénomène, plutôt qu'avoir des responsables politiques qui cherchent à faire du clientélisme, à surfer là-dessus
05:38 dans une logique électoraliste extrêmement malsaine, je pense qu'on aurait besoin d'un rassemblement
05:43 des forces politiques pour lutter contre ce phénomène.
05:46 Et vous, au gouvernement, que faites-vous ? Comment ne pas laisser seuls et démunis les enseignants, les
05:50 l'éproviseur ? Est-ce qu'il faut interdire, par exemple, la baïa ?
05:53 On a une loi de 2004, je le rappelle, qui interdit les signes religieux à l'école.
05:58 La baïa était-elle un signe religieux ?
06:00 Évidemment que c'est un signe religieux.
06:03 Ensuite, on a beaucoup progressé ces dernières années, notamment sur la transparence. Pourquoi est-ce qu'on a ce débat ?
06:08 D'abord parce que Jean-Michel Blanquer, dans le précédent quinquennat, a décidé, et j'étais son secrétaire d'État, je l'ai vu,
06:13 qu'il y ait une remontée systématique de toutes les atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires.
06:17 Et ce qu'a décidé le ministre Papendiaïe, c'est la publication, la transparence sur ces chiffres.
06:22 Je crois que c'est mensuel, ou trimestriel, mais en tout cas qu'on publie ces chiffres. Si on a ce débat, c'est précisément parce qu'il a
06:27 réuni les recteurs en début de semaine face à ce phénomène.
06:30 Les réunions, c'est bien, mais quelle action ? Donc vous, vous êtes clairement pour l'interdiction de ce vêtement que vous qualifiez de religieux ?
06:36 Moi, je considère qu'on a une loi aujourd'hui qui interdit le port de signes ostensibles religieux dans nos établissements scolaires.
06:41 Donc ça peut comprendre le port de ce vêtement que vous appelez vêtement religieux ?
06:45 Ensuite, ce que je pense, c'est qu'il faut être aux côtés et outiller nos enseignants, nos chefs d'établissement,
06:50 la communauté éducative qui, parfois, peut se retrouver seule et démunie face, encore une fois, à de l'entrisme
06:55 et à de la contestation de nos lois, et singulièrement de la loi de 2004.
06:59 Donc, s'il faut continuer à mobiliser des juristes, des experts, des spécialistes pour être aux côtés et accompagner, outiller la communauté éducative,
07:06 évidemment qu'il faut le faire.
07:07 Venons-en plus spécifiquement, Gabriel Attal, à vos dossiers avec l'opération Colbert.
07:12 Alors, l'opération Colbert, c'est une vaste opération coup de poing de lutte contre les trafics de tabac.
07:17 C'est une opération flash sur une semaine. Quel résultat pouvez-vous nous annoncer ce matin à ce sujet ?
07:22 Moi, je suis ministre du budget, donc je suis aussi ministre des douanes.
07:25 Les douaniers sont rattachés, non pas au ministère de l'Intérieur, mais au ministre du budget.
07:29 Et c'est une très grande fierté pour moi d'être leur ministre, parce qu'ils font un travail absolument exceptionnel dans notre pays
07:34 pour protéger la frontière, contrôler la marchandise, protéger les Français.
07:38 Et ils luttent contre tous les trafics. Ils saisissent 70 % des stupéfiants qui sont saisis sur notre sol.
07:44 Et qu'est-ce qu'on a vu ces dernières années ? On a vu une explosion des trafics de tabac de contrebande ou de contrefaçon.
07:49 On voit des réseaux mafieux, criminels, qui se tournent de plus en plus vers le tabac,
07:54 qui étaient auparavant sur du stupéfiant, qui se tournent de plus en plus vers le tabac,
07:58 en se disant que ça va leur rapporter et qu'ils prennent moins de risques.
08:00 On ne leur fait pas assez peur. Et moi, ma volonté, encore une fois, c'est qu'on leur fasse peur et qu'on les sanctionne.
08:05 Donc j'ai plusieurs leviers. D'abord, on va augmenter les peines.
08:09 Il y a une loi qui est en discussion au Parlement pour les trafics de tabac.
08:12 On va passer d'un an à trois ans de prison, de cinq ans à dix ans en bande organisée.
08:16 - Attendez, juste sur ce point, monsieur le ministre, c'est très bien de durcir les peines.
08:21 Encore faut-il qu'elles soient appliquées, qu'elles soient prononcées, ces peines.
08:24 C'est le cas, par exemple, de les forces de l'ordre, vous disent très souvent,
08:27 mais on voit ces trafiquants quelques semaines après, quelques mois après, au même endroit, libre, dans la rue.
08:32 - Mais vous savez, c'est pour ça, par exemple, que dans le texte de loi que je viens d'évoquer,
08:35 on ajoute une mesure qui fait débat, y compris avec la gauche,
08:38 d'une peine d'interdiction complémentaire du territoire français pour les vendeurs de tabac à la sauvette,
08:43 qui souvent sont des étrangers.
08:46 On a des villes et des quartiers, comme à Paris ou à Toulouse,
08:50 où vous traversez le quartier, vous êtes littéralement harcelé par des vendeurs à la sauvette de tabac.
08:53 Et donc, oui, on propose aussi cette peine complémentaire d'interdiction du territoire français.
08:57 Ensuite, il faut qu'on ait des moments où on a des opérations coup de poing extrêmement fortes,
09:01 où on va pilonner les points de deal, pilonner les trafics, harceler les trafiquants.
09:05 Et donc, effectivement, pendant une semaine, on a eu plus de 5000 douaniers, policiers, gendarmes
09:10 qui ont été mobilisés sur tous les vecteurs du trafic pour aller harceler les trafiquants et les réseaux.
09:15 Donc, très concrètement, on a eu des opérations coup de poing sur des lieux de vente à la sauvette.
09:19 On a eu des opérations coup de poing avec des contrôles sur des épiceries de nuit,
09:23 des barras chicha qui, on le sait régulièrement, vendent du tabac de contrebande.
09:27 On a eu un bouclage des frontières hier matin sur 20 points de passage à la frontière terrestre du territoire.
09:32 On a eu des contrôles renforcés sur 700 vols qui arrivaient sur notre sol ces dernières semaines.
09:36 Qu'est-ce qui s'est passé concrètement ?
09:38 On a doublé le nombre d'infractions constatées, de saisies sur notre sol par rapport à une semaine normale.
09:44 On a eu plus de 8 tonnes de tabac de contrebande et de contrefaçon qui ont été saisies.
09:50 Donc, on voit que cette action, elle est efficace.
09:52 Moi, je veux continuer à la renforcer.
09:54 Très concrètement, on va renforcer les moyens techniques de nos douaniers dans les années à venir.
09:58 Je mets 45 millions d'euros sur deux ans pour renforcer le nombre de scanners, de maîtres chiens
10:03 et tous nos outils qui vont nous permettre de mieux contrôler.
10:05 On va durcir les peines.
10:06 Je le disais à l'instant avec la loi qui est en discussion en ce moment,
10:08 qui sera adoptée avant l'été.
10:10 Et on va continuer à mobiliser.
10:12 Il y aura d'autres opérations Colbert au niveau national et au niveau local.
10:15 Donc, quand on veut, on peut.
10:16 Mais en quoi ce n'est pas une opération de communication que vous venez nous annoncer ce matin ?
10:20 C'est une opération flash, coup de poing sur une période qui est restreinte.
10:23 Bien, vous allez la renouveler.
10:24 Mais enfin, ça reste sur des petites périodes, Monsieur le ministre.
10:27 Vous n'allez pas pouvoir multiplier les douaniers comme les petits pains, malheureusement.
10:29 Évidemment, tout le reste du temps, il y a les contrôles classiques qui se nouent.
10:33 Là, c'était une semaine de mobilisation.
10:35 Avec un trafic en pleine explosion, lucratif comme jamais.
10:38 Mais je vous le disais, on est en train d'augmenter sensiblement aussi nos moyens techniques.
10:42 Dans deux ans maximum, on sera capable de contrôler, de scanner 100% des colis
10:47 qui arrivent par le fret express sur notre sol de pays en dehors de l'Union européenne.
10:52 Pour être capable d'identifier ces colis qui contiennent des stupéfiants ou du tabac.
10:57 On renforce encore une fois nos capacités de scanner dans nos ports, dans nos gares, dans nos aéroports.
11:03 Donc, résultat concrétant, vous dites ?
11:06 L'an dernier, on a saisi plus de 650 tonnes de tabac.
11:09 C'est un quasi doublement encore sur une année.
11:12 Donc, on voit que ça explose.
11:13 On a l'an dernier, pour la première fois dans notre histoire,
11:16 identifié sur le sol national des usines clandestines de tabac de contrefaçon.
11:20 C'est des usines non déclarées qui produisaient entre 1 et 2 millions de cigarettes par jour.
11:25 Harceler les trafiquants.
11:26 Je le dis, le trafic de tabac, c'est terrible pour la santé
11:29 parce que c'est des produits souvent qui sont encore pire
11:32 que les cigarettes classiques qui sont déjà très dangereuses.
11:35 Deux, c'est terrible pour la sécurité
11:36 puisque ça finance des réseaux criminels, mafieux, responsables de beaucoup d'insécurité.
11:40 Trois, c'est terrible pour nos burealistes dont on a besoin partout sur le territoire
11:44 parce qu'ils créent du lien social, parce qu'ils permettent d'accéder aux services publics.
11:47 Ils se prennent les augmentations du prix du paquet qu'on assume pour des raisons de santé publiques.
11:51 Mais de l'autre côté, si vous avez des trafics qui explosent
11:53 et la possibilité d'accéder à des paquets très peu chers facilement,
11:58 pour eux, c'est double peine.
11:59 Donc, c'est aussi à eux qu'on doit se contrôler.
12:02 Autre sujet régalien, Gabriel Attal, l'immigration avec la sortie très ferme d'Edouard Philippe,
12:06 ancien Premier ministre et peut-être presque candidat pour 2027,
12:10 affirmant qu'il faut revenir sur les accords de 68,
12:13 ces fameuses règles dérogatoires pour les Algériens.
12:16 Comment vous qualifiez son positionnement ? Y a-t-il raison sur le fond ?
12:19 D'abord, Edouard Philippe, c'est un membre éminent de la majorité.
12:22 Ça ne nous a pas échappé.
12:23 Il est président d'un parti qui a un groupe parlementaire dans la majorité
12:27 qui est évidemment totalement légitime à prendre position.
12:29 Libre mais loyal.
12:30 Et à faire des propositions.
12:32 Oui, mais moi je pense que c'est toujours utile au débat.
12:34 Moi, je vais vous dire, je ne suis pas en charge du dossier de l'immigration.
12:36 C'est mon collègue Gérald Darmanin qui mène actuellement des consultations.
12:39 Mais vous faites partie du gouvernement, de la majorité.
12:42 Vous seriez capable d'aller jusque là ?
12:43 Parce que le message, il vous dit que vous n'allez pas assez loin, semble-t-il.
12:45 Moi, je vais vous dire, ce que je veux, c'est qu'on soit efficace.
12:48 Voilà, encore une fois.
12:48 Et je pense que le risque, c'est qu'à force de se regarder entre partis politiques,
12:52 on finisse par perdre de vue les Français.
12:53 Qu'est-ce que ça veut dire ?
12:54 Parce que là, vous êtes en pleine tractation avec les LR et négociations.
12:57 Vous en faites trop et vous ne regardez pas la boussole de l'opinion.
12:59 Non, justement, ce que je dis, c'est aux oppositions et notamment aux LR,
13:02 qu'à un moment, je pense qu'il faut qu'on soit capable d'avancer ensemble.
13:05 Évidemment, on n'est pas...
13:06 Il y a un parti de l'opposition et puis nous, on est de la majorité.
13:09 Donc, on ne peut pas être d'accord sur tout.
13:10 Mais enfin, je pense qu'on peut arriver à se mettre d'accord
13:12 pour avoir une politique beaucoup plus efficace, plus ferme, plus juste aussi
13:16 sur l'immigration dans notre pays.
13:17 C'est ce qu'attendent les Français.
13:19 Encore une fois, je parlais à l'instant des trafics et des douaniers
13:22 qui protègent la frontière.
13:23 Je pense que les frontières, ça a un sens.
13:25 Elles sont peut-être invisibles parfois dans l'Union européenne
13:28 parce qu'on a aussi progressé sur ce sujet-là, mais elles existent.
13:31 Et donc, c'est important qu'on puisse maîtriser ce qui arrive sur notre territoire.
13:33 Répondre au sujet de l'immigration, Gabriel Attal,
13:35 ça participe du fait de répondre aussi aux interrogations et inquiétudes
13:38 des classes moyennes, populaires dont vous parlez souvent.
13:41 Et l'autre préoccupation, évidemment, de ces Français, ce sont les impôts.
13:45 Vous êtes en train de construire le prochain budget.
13:47 Comment va se matérialiser très concrètement la promesse de baisse d'impôts ?
13:51 Vous avez dit pas de baisse de la TVA.
13:52 Vous avez exclu pas de nouvelles aides ciblées
13:54 parce que c'est la fin du quoi qu'il en coûte.
13:56 Qu'est-ce qui reste ?
13:57 On va continuer à faire ce qu'on a fait depuis cinq ans.
14:00 Je rappelle qu'on a supprimé la taxe d'habitation.
14:02 On a supprimé la redevance télé.
14:03 On a baissé l'impôt sur le revenu pour les deux premières tranches
14:06 de 5 milliards d'euros.
14:07 On a défiscalisé les heures supplémentaires.
14:08 Promesse de nouvelle baisse d'impôts.
14:10 Oui, et donc, c'est dans cette logique-là qu'on va continuer à avancer.
14:12 Le président nous a demandé de lui faire des propositions.
14:14 Il y a plusieurs leviers possibles.
14:16 Exact.
14:16 Il y a l'impôt sur le revenu.
14:18 Il y a les cotisations sociales que vous payez,
14:20 c'est-à-dire la différence entre votre brut et votre net.
14:22 Il y a d'autres leviers qu'on peut imaginer.
14:24 On est en train de chiffrer, de lui faire, de préparer des scénarios.
14:28 Et ensuite, c'est le président, la première ministre qui trancheront.
14:30 Mais moi, je vous le dis, indépendamment de cette baisse d'impôts,
14:32 évidemment qu'on fera dès qu'on en aura la possibilité,
14:35 aussi un objectif de désendettement du pays.
14:37 Moi, je souhaite que le budget 2024, ce soit le budget des classes moyennes.
14:40 Parce que la réalité, c'est quoi ?
14:41 C'est qu'on met des moyens en plus pour l'éducation.
14:43 Il faut que ça se traduise par des remplacements
14:45 quand il y a des enseignants qui sont absents sur une courte durée,
14:48 alors qu'on sait aujourd'hui qu'il y a beaucoup d'absences
14:50 qui ne sont pas remplacées.
14:51 Budget des classes moyennes.
14:51 On met de l'argent sur la santé.
14:53 C'est évidemment pour que les Français ne peuvent pas forcément se payer
14:57 de la santé privée.
14:58 Ils puissent accéder à un accès aux soins de qualité partout sur le territoire.
15:02 On met de l'argent pour la sécurité.
15:04 C'est pour que les Français qui travaillent,
15:05 qui payent des impôts pour vivre en sécurité,
15:07 puissent rentrer chez eux en sécurité,
15:09 avoir des enfants, une famille qui vit en sécurité.
15:11 Donc toute cette action-là, elle est aussi tournée vers ces Français
15:14 qui font tourner le pays, qui se lèvent le matin,
15:16 qui vont travailler, qui payent des impôts
15:18 pour avoir des services publics plus efficaces.
15:20 La France qui se lève tôt. Merci Gabriel Attal.
15:22 Juste une question dans votre parcours.
15:23 Qu'est-ce que vous vous interdisez pour la suite ?
15:26 Qu'est-ce que je m'interdis pour la suite ?
15:28 Vous répétez la question sans avoir le temps de réfléchir ?
15:30 Oui, c'est ça.
15:30 Généralement, on ne dit rien quand on a les ambitions que vous avez.
15:33 Non, mais je veux dire, si je m'étais interdit des choses,
15:36 je ne serais probablement pas là où j'en suis aujourd'hui.
15:37 Donc vous ne vous interdisez rien pour la suite ?
15:40 Ben non. Pourquoi ?
15:41 Mais je ne sais pas, je vous pose la question.
15:43 Parce qu'il y a peut-être 2027 en vue.
15:45 Ah non, c'est ça que vous pensez.
15:46 Non, vous ne pensez pas ça en vous rasant le matin.
15:48 En tout cas, ne vous interdisez pas de rester avec nous.

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