Chroniqueur : Jean-Baptiste Marteau
Jean-Baptiste Marteau reçoit Bertrand Pancher, président du groupe Liot, dans Les 4 vérités.
Jean-Baptiste Marteau reçoit Bertrand Pancher, président du groupe Liot, dans Les 4 vérités.
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00:00 Bonjour, Baffre-Enfancher.
00:03 Bonjour.
00:04 Merci d'être l'invité des 4V.
00:05 C'est donc aujourd'hui que votre groupe, l'IOT, va voir sa niche parlementaire.
00:08 Et vous allez donc proposer notamment un texte qui visait au départ à abroger
00:12 la réforme à 64 ans, enfin revenir à 62 ans pour l'âge de départ légal à la retraite.
00:16 Bon, on sait déjà qu'il n'en sera rien puisque tous vos amendements ont été jugés
00:21 irrecevables par la présidente de l'Assemblée nationale.
00:23 Est-ce que c'est donc une journée pour rien ?
00:25 Non, mais ils sont devenus complètement fous.
00:28 Moi, je voulais vous le dire, dire à vos téléspectateurs,
00:32 jamais depuis la Ve République, 1958, on n'aura empêché un texte
00:38 soutenu par un groupe parlementaire d'être examiné à l'Assemblée nationale.
00:44 Jamais, jamais.
00:45 Je ne sais pas ce qui se passe dans leur tête.
00:47 C'est une attaque frontale contre les droits du Parlement,
00:50 une attaque frontale contre la démocratie avec la séparation des pouvoirs.
00:54 Je ne sais pas où ils sont en train de nous emmener.
00:56 Mais là, c'était quand même une niche qui allait coûter entre 16 et 18 milliards d'euros.
00:59 Non, mais mensonge plus mensonge plus mensonge, ça ne fait pas de vérité.
01:03 Nous avions déposé un deuxième article avec une conférence sociale
01:07 pour réunir toutes les organisations syndicales, sociales,
01:11 pour trouver une solution de financement.
01:13 D'ici la fin de l'année, c'est 200 millions d'euros.
01:17 Et je rappelle que la loi actuelle sur les retraites, c'est 6 milliards d'économies.
01:21 Et je voulais rappeler que la majorité relative, il y a encore un mois,
01:26 vient de nous faire voter une proposition de loi,
01:28 une proposition de loi comme la nôtre sur le bien vieillir.
01:32 Rapport Libaud dit ça coûte 8 milliards d'euros.
01:35 Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire où on est, on fait,
01:38 on use tous les artifices pour éviter que le Parlement vote.
01:42 Moi, j'ai ramené ici la Constitution de la Ve République.
01:46 Je vais vous l'offrir, l'article 3 de la Constitution.
01:50 La souveraineté nationale appartient au peuple français
01:53 qui l'exerce par ses représentants.
01:54 Nous sommes les représentants du peuple français.
01:57 Et dans le même temps, il y a l'article 40 qui n'a pas été modifié depuis 1958,
02:00 qui dit qu'un député, un groupe ne peut pas proposer un texte
02:02 qui alourdit la genre de l'État.
02:04 C'est une réalité.
02:06 Non, mais il y a bien cet article 40.
02:08 Mais depuis le début de la Ve République,
02:11 tous les groupes parlementaires ont toujours déposé des propositions de loi.
02:15 Évidemment, à vocation financière, sinon on ne présente plus rien.
02:20 Évidemment, il y a l'article 40 quand il y a des projets de loi du gouvernement.
02:25 Là, on ne peut pas les alourdir.
02:27 Mais les propositions de loi d'initiative parlementaire,
02:29 sinon il faut supprimer le Parlement.
02:31 On fera des économies.
02:32 Donc Bertrand Porchet, vous êtes dans quel état d'esprit ce matin ?
02:34 Mais je suis d'une tristesse.
02:37 J'ai mal pour la France et j'ai mal pour la démocratie,
02:41 qui est notre bien le plus cher.
02:42 Je suis allé encore il y a un mois dans un lycée
02:45 expliquer ce qu'était la séparation des pouvoirs.
02:47 Montesquieu avec un Parlement indépendant.
02:50 Ce n'est pas le cas.
02:52 Il va se passer quoi aujourd'hui à l'Assemblée nationale ?
02:54 Ce sera une journée pour rien du coup ?
02:55 Ça va être une journée où dans les yeux,
02:58 on va rappeler à nos collègues de la majorité relative,
03:02 à la présidente de l'Assemblée nationale qui est derrière nous,
03:05 qui sera derrière nous,
03:08 on va leur rappeler ce qui est en train de se passer.
03:11 Ça ne peut pas continuer comme ça.
03:14 Vous pensez qu'elle essaie d'oppression ?
03:16 Évidemment.
03:17 Il y a quelques semaines, elle n'a pas opposé au dépôt de la loi
03:23 en vertu du règlement de l'Assemblée nationale.
03:27 Et cette fois-ci, puisque c'est elle qui a le dernier mot sur des amendements,
03:34 elle nous interdit de réintroduire l'article 1.
03:37 Alors que dans le cadre d'une manœuvre,
03:39 parce que c'est une manœuvre de petite politique,
03:42 vous nous avez fait sauter l'article 1,
03:43 garder la conférence sociale qui avait plus de sens.
03:46 Juste un petit détail, il y aura quand même un amendement,
03:47 un seul qui va toucher plus ou moins,
03:49 qui va aborder les retraites, qui sera quand même abordé,
03:51 ce sera proposé par le groupe socialiste.
03:53 Ça vise juste à proposer un rapport pour évaluer la réforme des retraites.
03:58 On fait le rapport quand on dépose des amendements sur des rapports.
04:01 On n'obtient même pas les rapports.
04:03 C'est aucun intérêt.
04:03 C'est rien, c'est vraiment aucun intérêt.
04:06 Alors la colère des oppositions a été entendue depuis hier.
04:09 Le groupe LFI a déjà annoncé le dépôt d'une motion de censure.
04:11 Est-ce que vous allez la voter ?
04:13 On réunit nous, on prend une décision collectivement.
04:18 On a déposé la dernière fois une motion de censure
04:20 parce que là, la technique qui était employée était vraiment scandaleuse.
04:28 Hier, on manquait à neuf voix près.
04:29 La motion de censure a manqué à neuf voix près.
04:32 Le jour où on va déposer une motion de censure,
04:34 c'est pour vraiment changer de gouvernement.
04:38 Nous, ce qu'on veut, ce qu'on voulait surtout,
04:40 c'est faire en sorte que le Parlement se prononce.
04:43 Justement, là, vous dites qu'en fait,
04:44 s'il y a une motion de censure, elle ne sera pas votée.
04:46 Donc, ça ne sert à rien d'en déposer une ou d'en voter une ?
04:49 Il faut, le jour où on va déposer une motion de censure,
04:51 il faut que cette motion de censure soit votée.
04:54 Je rajoute franchement que ce n'est pas notre fantasme
04:58 de changer de gouvernement.
04:59 Notre fantasme, c'est que le pays réussisse encore pendant quatre ans comme ça.
05:02 Et on va verser des larmes de crocodile en voyant les agences de notation dire
05:09 que vous savez, ce n'est pas terrible en France parce qu'ils ne savent pas réformer.
05:12 Ils ne savent pas réformer parce qu'ils ne savent pas écouter.
05:14 Ce n'est pas la taille du cerveau des gens qui nous dirigent qui est importante,
05:17 c'est la taille des oreilles.
05:19 C'est la taille des oreilles.
05:20 Nous écouter, les Français sont généreux, les jeunes ont envie de s'engager.
05:24 Tout le monde se rend compte de tout ça.
05:26 Mais il est enfermé, enfermé, d'enfermer, d'enfermer.
05:29 Il décide tout seul.
05:30 C'est le pire président de la Ve République.
05:32 Le pire ?
05:32 Le pire président de la Ve République.
05:35 Nicolas Sarkozy aurait fait beaucoup mieux.
05:38 François Hollande, sans doute, qu'écouter, sans doute plus.
05:42 Vous vous rendez compte de la situation ?
05:44 Tout est complètement bloqué.
05:46 Il y a effectivement le fait que si il y a une motion de censure qui est votée,
05:50 le but, c'est d'avoir une autre majorité, une majorité alternative.
05:53 Et le gouvernement aujourd'hui, vous dites, il n'y a pas de majorité alternative à l'Assemblée.
05:56 Vous, vous êtes un peu un groupe central.
05:58 Vous avez réussi sur votre motion de censure à rallier les deux extrêmes qu'il y a dans l'hémicycle.
06:02 Est-ce que vous pensez qu'il y a possibilité d'avoir une majorité alternative dans cette Assemblée ?
06:06 Évidemment. Tous les pays qui nous entourent, où la démocratie fonctionne,
06:11 où il y a des systèmes à la proportionnelle, qu'est-ce qui se passe ?
06:14 On prend un mois, deux mois, trois mois, six mois, on se rencontre
06:19 et on est forcé de se mettre d'accord sur des objectifs pour le pays.
06:22 Vous pensez que c'est faisable là, aujourd'hui ?
06:23 Mais on aurait dû commencer comme ça il y a un an.
06:27 On y serait arrivé. Et d'ailleurs, nous, on était dans cet état d'esprit.
06:29 On l'est toujours.
06:30 C'est-à-dire faire une coalition où vous avez à la fois Marine Le Pen et Jean-Luc Jouet.
06:33 Une coalition de projet avec les partis qui sont républicains.
06:38 Je vais vous donner un exemple. Il y a la loi sur l'immigration qui va arriver.
06:41 Certains auraient dit "nous on veut refermer, refermer".
06:44 D'autres auraient dit "mais attendez, qu'est-ce qu'on fait de ces centaines de milliers de personnes
06:49 qu'on n'expulsera jamais ? Nous on veut bien toper".
06:51 Mais vous mettez qui dans cette majorité ?
06:53 C'est-à-dire que vous allez jusqu'à Marine Le Pen et Vassilpano de la France insoumise ?
06:57 D'abord, comme dans toutes les coalitions, on discute avec tout le monde
07:01 et on voit finalement qu'il y a intérêt à travailler ensemble dans le cadre d'une majorité de projets.
07:06 Tous les pays y arrivent. Pourquoi nous n'y arriverons pas ?
07:09 Pourquoi sommes-nous condamnés à faire en sorte que les décisions arrivent par le haut,
07:13 injustes, pas préparés, même pas négociés avec les organisations syndicales ?
07:18 Et vous vous étonnez pourquoi le pays ne fonctionne pas ?
07:20 Le pays ne fonctionne pas parce que tout est dans le désordre.
07:23 Il faut qu'on commence par nous faire travailler ensemble, par définir des objectifs.
07:30 Ensuite, le gouvernement est là pour les appliquer.
07:32 Toutes les démocraties du monde fonctionnent comme ça.
07:34 Pourquoi la nôtre ne fonctionnerait-elle pas comme ça ?
07:36 Votre petit groupe, c'est le plus petit groupe de l'Assemblée nationale,
07:39 l'IODE, dont on parle effectivement beaucoup en ce moment, 21 députés.
07:41 Est-ce que maintenant vous portez d'autres sujets, d'autres combats
07:44 pour essayer justement de rallier une majorité alternative autour de vous ?
07:47 On voit bien qu'il manque de l'écoute dans notre pays.
07:52 On voit bien que les élus locaux, les organisations sociales,
07:58 de la vie civile, personne ne les écoutait.
08:01 Nous, nous sommes des indépendants, des parlementaires sur les territoires.
08:06 Nous savons travailler ensemble puisque dans mon groupe,
08:09 il y a des anciens socialistes jusqu'à des UDI en passant par des régionalistes.
08:14 Et le groupe est le plus cohérent, beaucoup plus cohérent dans ses votes que LR.
08:18 Et vous pensez pouvoir être d'accord ?
08:19 Cherchez l'erreur, mais simplement parce que nous, on s'est écoutés.
08:23 Et je pense que ce bloc...
08:24 Mais vous êtes très différents entre vous.
08:26 Je vous réponds que depuis un an, nos votes sont beaucoup plus cohérents
08:33 que beaucoup d'autres votes d'autres groupes parlementaires
08:35 parce que nous savons nous écouter et travailler ensemble.
08:38 Et donc, pour répondre clairement à votre question,
08:42 nous avons besoin d'une formation politique ou d'un regroupement politique
08:47 dans notre pays qui représente les territoires, la France girondine,
08:51 les gens de bon sens qui sont en capacité de travailler ensemble.
08:55 Si on règle la forme, la capacité de travailler ensemble,
08:59 on règle le fond, les moyens pour faire tout ça.
09:02 Et je pense réellement que la reconstruction du pays,
09:05 elle passera par des organisations comme les nôtres.
09:08 Juste un mot, il y a les élections européennes dans un an, ce sera le 9 juin 2024.
09:12 Vous comptez avoir une liste ?
09:14 Mais évidemment, il faut qu'on soit présent aux élections européennes.
09:17 D'abord parce qu'on a besoin d'Europe, on a besoin d'une Europe de proximité,
09:22 d'une Europe à l'écoute et on sera présent dans le combat européen,
09:30 soit directement ce qu'on est en train de voir,
09:33 soit avec d'autres organisations, mais on sera dans ce combat,
09:38 ne serait-ce que parce que c'est la première,
09:41 ça sera le premier rendez-vous électoral dans notre pays.
09:44 Et il faut quand même qu'on démonte que le travail que nous avons fait
09:48 et que cet appel au bon sens a une suite.
09:51 Juste un mot, avec Jean Lassalle à tête de liste, c'est possible ?
09:53 Non mais Jean Lassalle est un ami, on a travaillé longtemps ensemble.
09:58 Jean Lassalle à vocation est à l'intérieur de la liste,
10:01 il ne revendique pas du tout une tête de liste.
10:03 Il faut qu'on réfléchisse et qu'on travaille tous ensemble.
10:06 Merci beaucoup Bertrand Porcher Président,
10:07 je suis très fière d'avoir été l'invité des 4.