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À l’âge de 23 ans, Yannick Noah remporte le tournoi de Roland-Garros et entre dans la légende du tennis français. Mais rapidement, cette notoriété soudaine qui chamboule tout autour de lui le rend mal à l’aise. Dans le podcast Europe 1 "Yannick Noah, entre vous et moi", il se confie pour la première fois sur son rapport compliqué à la célébrité.

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Transcription
00:00 Mon premier projet c'était une photo, une signature pour être parrain d'un projet
00:10 de huit puits dans le Nord Cameroun.
00:13 J'ai signé ça entre deux autographes et machin, une photo.
00:17 Six mois après, j'ai revu cette photo de gamin autour d'un puits.
00:22 Merci Yannick, je n'avais rien fait.
00:24 Mais je me dis que c'est la puissance de l'image, de mon image et d'autres qui font
00:30 la même chose mieux.
00:31 Mais en tout cas ces gens-là du coup m'ont inspiré, je les ai regardés différemment
00:36 et je me suis dit tiens on peut faire plus que juste une photo.
00:39 Et on a commencé à faire un certain nombre de choses et on s'est dit on va monter une
00:43 association où 92% de l'argent qui va rentrer ira sur le terrain.
00:50 Ça sera plus petit mais au moins on se sentira bien investi.
00:55 Et donc on est parti là-dedans en faisant des exhibitions de tennis, des tennis-concerts,
01:00 des événements.
01:01 Et ça on a eu une puis deux puis trois puis quatre puis cinq maisons.
01:05 Et c'était merveilleux parce que ça donnait un sens moi à ma notoriété.
01:12 La notoriété on la vit comme on veut et surtout comme on peut.
01:17 Et moi il y a eu des moments où la notoriété m'a pesé, la notoriété m'a gêné à
01:26 tel point que j'ai voulu m'exiler.
01:28 Je me suis installé aux Etats-Unis parce que je n'arrivais pas à gérer ce truc constant.
01:35 Je ne savais pas, je ne trouvais pas ma place.
01:37 Yannick il disparaissait, c'était Yannick Noa tout le temps, il disparaissait, je ne
01:41 me trouvais pas.
01:42 J'avais besoin d'autres choses, de plus humains.
01:45 Et le fait de travailler pour les enfants de la terre avec ma mère de surcroît a donné
01:52 un sens à tout ça.
01:53 Donc j'acceptais d'aller faire certaines émissions qui me paraissaient des émissions
01:58 de tellement vide, où on faisait semblant de rire, où on me posait des questions stupides,
02:05 où j'avais l'impression parfois d'être à la limite de la prostitution.
02:11 Mais un jour, il s'est passé quelque chose, j'ai fait la Star Academy et ça a été très
02:18 douloureux parce que j'avais vraiment l'impression d'être une pute, d'être là pour vendre
02:26 un produit.
02:27 Moi je chante, c'est une thérapie de chanter et bien sûr je veux que ça marche.
02:30 Mais c'était un passage obligatoire parce que c'était une magnifique promotion de
02:37 mon projet.
02:38 Mais je n'étais pas bien, je n'étais pas bien.
02:41 Mais il s'est trouvé que le lendemain, on avait une visite à l'hôpital Necker et
02:46 du coup je vais à l'hôpital Necker le lendemain et là, les gamins, surexcités, parce qu'ils
02:54 m'avaient vu à la Star Academy, vous vous rendez compte ? Et du coup la Star Academy
02:59 que j'ai refaite après, j'avais une raison de la faire qui était autre chose.
03:04 Ça donnait un sens à tout ça.
03:06 Et les enfants de la terre, et quand on parle des enfants de la terre, on parle de "faites
03:10 de mur après", de mon engagement humanitaire ou social, ça vient de ça.
03:16 En fait oui, je peux faire parfois des choses qui peuvent paraître légères ou ludiques
03:23 ou superficielles à mourir, mais derrière il y a cette chose qui fait que ouais, il
03:29 y a des gamins qui regardent ça et pour lesquels ça compte.
03:33 Et donc maman est partie il y a dix ans maintenant et Nathalie, ma petite sœur, a repris le
03:39 flambeau et le fait de manière extraordinairement bien.
03:42 Et donc voilà, les enfants de la terre continuent.
03:46 Moi je continue ici ce qu'il y a à faire ici et Nathalie continue avec les enfants
03:51 de la terre.
03:52 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
03:55 Merci à tous !

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