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Ce samedi 27 mai, qui précède le début de Roland-Garros, a été renommé la "journée Yannick Noah". À cette occasion, l'ancien tennisman, devenu chanteur, a offert un beau spectacle sur le court Philippe-Chatrier, où une scène a été installée pour l'occasion. De quoi ravir ses fans, venus en nombre pour écouter Yannick Noah chanter sur le court qui a propulsé sa carrière. Noah qui, sur scène ce samedi sur le Chatrier, a raconté la balle de match de son sacre à Roland-Garros... en 1983. Yannick Noah nous raconte en conférence de presse ce samedi après son concert.

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Transcription
00:00 ça fait 40 ans, ça fait assez loin.
00:02 Après tout ce que tu as connu, tu as vécu, tout ce que tu as traversé,
00:06 quelle place encore ce 5 juin 83 dans ta mémoire, dans ton cœur ?
00:11 C'est...
00:17 À part la naissance de mes enfants, c'est le plus beau jour de ma vie.
00:26 C'est...
00:27 C'est le plus beau jour de ma vie.
00:32 C'est le plus beau jour de ma vie, c'est...
00:35 C'est assez...
00:40 Je suis plein de gratitude,
00:42 de par mon parcours,
00:44 d'avoir le plus beau jour de ma vie filmé.
00:48 J'ai le film.
00:49 Et assez étonnamment, avec le temps,
00:53 je m'aperçois qu'à chaque fois que je vois ces images,
00:57 ça me procure une émotion très forte.
00:59 Et...
01:01 Voilà, je suis certain que...
01:06 Je sais pas, dans 30, 40, 20 ans,
01:08 on verra quand je vais me casser la pipe,
01:10 je suis certain que ce sera les images qu'on va montrer
01:13 en ouverture du journal.
01:15 Tu vois ?
01:16 C'est sûr, on va parler de ça.
01:18 Mais c'est juste.
01:20 C'est juste.
01:22 Parce que les gens de ma génération
01:25 se jouent là,
01:27 comptaient pour quasiment tous les gens de ma génération en France.
01:31 Quasiment.
01:32 Sans aucune... Enfin, en toute modestie, c'est pas...
01:35 Mais oui, je me souviens très bien,
01:36 et j'ai des témoignages quasi quotidiens
01:39 quand je suis en France, aujourd'hui beaucoup,
01:41 parce qu'on en parle, vous en parlez,
01:43 de gens qui se souviennent tous d'où ils étaient ce jour-là.
01:48 Et du coup, ça...
01:52 Ça m'émeut.
01:53 Parce que c'est toujours avec une belle émotion,
01:55 c'est toujours avec des jolis mots,
01:58 souvent avec des sourires,
02:00 pour ceux qui prétendent qu'ils ont raté leurs examens
02:02 parce que c'était pendant...
02:04 C'était début juin et qu'ils me supportaient,
02:07 et qu'à cause de moi, ils ont pas bossé pour leurs exams,
02:10 donc ça, c'est rigolo.
02:11 Mais il y a toujours, pour tous les gens de ma génération,
02:14 parfois un peu plus jeunes,
02:16 souvent plus âgés,
02:18 ça a compté. C'est un jour qui a compté, il y en a eu d'autres,
02:21 mais celui-là a compté.
02:22 Et c'est...
02:24 J'étais là, au milieu de ce truc-là.
02:27 En fait, ça fait à peu près...
02:31 Ça fait quelques mois que Gilles et Amé m'ont parlé
02:35 de leur vision, de ce qu'ils voulaient faire pour moi.
02:38 Donc, dans un premier temps, j'étais content,
02:41 mais c'était loin.
02:43 Puis ça s'est un peu précisé,
02:45 à savoir un certain nombre de choses.
02:49 Aujourd'hui, demain, hier, le 5,
02:52 je crois même le jour de la finale, apparemment.
02:54 Mais en fait, je voyais ça un peu de loin.
02:57 J'étais au Cameroun, j'étais vraiment dans mon autre vie,
03:00 encore autre vie.
03:02 Et c'est vrai qu'hier, en atterrissant,
03:05 je me disais que ce soir, c'est la projection.
03:08 Donc là, j'ai réalisé ce qui se passait.
03:11 Et là, j'ai une forte émotion.
03:15 Je sais pas pourquoi, il paraît qu'avec le temps,
03:17 on devient de plus en plus émotif. Ça doit être ça.
03:19 Donc hier, il y a une projection d'un film
03:21 qui a été vraiment très bien fait,
03:25 où il y avait tous les sept joueurs que j'ai joués
03:31 qui ont témoigné devant les images.
03:33 C'était vraiment très chouette.
03:35 Déjà chouette qu'après 40 ans,
03:38 on vienne leur parler d'un match qu'ils ont perdu.
03:40 Pour la plupart, c'est des gars qui m'avaient battu plusieurs fois.
03:46 C'est vrai que ça a dû être douloureux pour Ivan Lendl
03:49 de parler de ce match.
03:50 Mais c'était vraiment super.
03:52 Donc c'était...
03:54 Et du coup, au-delà de ça, c'était...
03:57 Ouais, là, j'ai réalisé que c'était...
03:59 Donc hier soir, je suis allé me coucher assez tôt,
04:01 parce que je savais qu'aujourd'hui, c'était particulier.
04:04 Parce que comme je disais tout à l'heure,
04:06 rentrer sur Central, je suis assez confortable.
04:09 J'ai pas de problème.
04:10 Pour faire une exil, ça peut encore aller,
04:11 même si c'est de plus en plus compliqué.
04:14 Mais bon, ça va.
04:15 Mais un concert, j'étais un petit peu anxieux.
04:19 Je sais pas si les gens...
04:22 Moi, faire un concert où il y a des gens
04:23 qui ont payé des tickets pour me voir, c'est une chose.
04:25 Mais là, les gens sont venus passer une après-midi.
04:28 Ils ont peut-être pour certains des tickets
04:29 depuis quelques mois, voire plus.
04:32 Et bon, il y a un concert.
04:33 Je me disais peut-être que je vais arriver,
04:35 puis ça va emmerder les gens.
04:37 Donc j'ai eu une petite tension.
04:38 Et puis bon, ça s'est tout de suite dissipé.
04:39 C'était cool.
04:41 Voilà.
04:42 Et bon, arriver ici...
04:43 Bon, je passe beaucoup de temps ici quand même, tu vois.
04:47 Pas seulement sur le cours, mais...
04:50 Voilà, quand...
04:53 Je viens voir Gilles souvent, Amey, le doc.
04:56 Enfin bon, c'est un peu la famille ici, quoi.
04:58 Donc c'est pas comme si j'arrivais à Roland
05:01 tous les 10 ans pour célébrer.
05:02 Je suis très souvent ici.
05:05 Ah, pardon, mes enfants.
05:07 Ben, mes enfants, pour moi, c'est...
05:10 Bon, il y a les événements d'hier soir.
05:13 Ils sont venus pour ça, pour la plupart.
05:15 Bon, les deux Parisiens, ils sont là,
05:18 mais pour la plupart, ils sont venus pour ça.
05:19 Moi, je...
05:21 D'avoir ce qui se passe aujourd'hui,
05:26 et surtout demain, pour mes enfants et mes petits-enfants,
05:29 oui, je suis content qu'à un moment,
05:33 si je suis pas là, qu'il reste quelque chose.
05:36 Voilà, je suis venu voir un match de boxe
05:39 il y a quelques mois, où il y avait Tony Iocca,
05:41 et on s'est baladé avec deux de mes enfants,
05:45 et ils me demandaient, "Il y a pas un truc ?"
05:46 C'est vrai qu'il y avait rien, quoi.
05:48 Bon, c'est cool que ça se fasse.
05:52 Je suis très honoré.

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