Un déjeuner partagé avec Thomas Ménagé, député Rassemblement National du Loiret, pour parler de la réduction de l'élevage de bovins, préconisé par la Cour des comptes et des néonicotinoides, plus de d'exception pour les betteraves.
Loin des codes classiques de l´interview, LCP a concocté un nouveau programme aux petits oignons pour croquer la politique autrement.
Avec la complicité de Jean-Pierre Montanay, Brigitte Boucher mettra son grain de sel dans cette cuisine pour passer le politique sur le gril.
« Cuisine et Confidences »... Quel rapport l´invité politique entretient-il avec la
gastronomie ? Sa gourmandise, ses talents ? Les orientations culinaires de ce boulimique de la politique ? Mais aussi « Les pieds dans le plat »... pour aborder les sujets d´actualité.
Et enfin « La face cachée de nos assiettes »... ou comment le contenu de nos assiettes en dit long sur notre société face à ses nouveaux enjeux.
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#LCP #Politiquesatable
Loin des codes classiques de l´interview, LCP a concocté un nouveau programme aux petits oignons pour croquer la politique autrement.
Avec la complicité de Jean-Pierre Montanay, Brigitte Boucher mettra son grain de sel dans cette cuisine pour passer le politique sur le gril.
« Cuisine et Confidences »... Quel rapport l´invité politique entretient-il avec la
gastronomie ? Sa gourmandise, ses talents ? Les orientations culinaires de ce boulimique de la politique ? Mais aussi « Les pieds dans le plat »... pour aborder les sujets d´actualité.
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NewsTranscription
00:00 ...
00:16 -Bonjour à tous et bienvenue dans "Politique à table" sur LCP.
00:20 On va parler cuisine, alimentation, agriculture, écologie,
00:24 autour d'un plat et d'un dessert choisi par notre invité.
00:28 Cette semaine, nous recevons Thomas Ménager.
00:30 Merci d'avoir accepté notre invitation à table
00:33 et avec moi pour présenter cette émission,
00:35 Jean-Pierre Montanay.
00:36 -Bonjour, Brigitte. Bonjour, monsieur Ménager.
00:39 -Vous êtes député Rassemblement national du Loiret,
00:42 cadre dans l'immobilier de profession.
00:44 Vous avez été élu parmi les 90 députés RN de la vague de 2022.
00:49 Vous êtes le tombeur de l'ancien ministre de l'Education nationale,
00:53 Jean-Michel Blanquer.
00:54 Vous avez vite trouvé votre place à l'Assemblée
00:57 et vous êtes orateur sur le projet de loi retraite.
01:00 Malgré votre jeune âge, vous êtes loin d'être un novice en politique.
01:03 Encarté d'abord à l'UMP, vous soutenez Nicolas Sarkozy en 2007.
01:07 Avant de rejoindre Nicolas Dupont-Aignan en 2014,
01:10 vous vous séparez pour désaccord stratégique en 2017,
01:13 faute d'accord avec le RN pour les législatives.
01:15 Je le disais, vous n'êtes pas novice.
01:18 Laissez-moi penser que le choix du plat
01:20 est peut-être un message politique à votre circonscription.
01:23 -Je ne sais pas exactement,
01:25 mais on va se régaler des tomates farcies
01:27 et en dessert, d'une tarte tatin.
01:29 -Dans le dessous des plats,
01:31 la France va-t-elle réduire l'élevage de bovins,
01:34 comme le préconise la Cour des comptes ?
01:36 Les éleveurs se rediffrent, reportage dans cette émission.
01:39 -Dans les pieds dans le plat,
01:41 l'inquiétude des producteurs de betteraves à sucre
01:44 qui ne peuvent plus utiliser des pesticides.
01:46 La Cour européenne a dit non à de nouvelles dérogations.
01:50 -Allez, on passe à table. Tout de suite, cuisine et confidence.
01:53 ...
01:59 -Thomas Ménager, cela ne vous a pas échappé
02:01 que demander des tomates farcies début juin est une pure hérésie.
02:05 Si jamais vous aviez vu un écolo, il vous l'aurait dit.
02:08 Pour le RN, pourtant, encore un peu vert sur les questions écolo,
02:12 il a compris que le respect de la saisonnalité des produits
02:15 fait partie du service minimum.
02:17 Cette obsession pour les tomates début juin nous ramène
02:20 à des arrières-pensées de saison plus politiques que gourmandes.
02:23 Pensez à ces tomates que le peuple, Brigitte,
02:26 que vous dites incarner au théâtre sur les comédiens
02:29 si la pièce ne leur plaisait pas.
02:31 La pièce que vous détestez est celle des retraites.
02:34 Peut-être que des tomates plus des casseroles
02:36 pourraient faire reculer Emmanuel Macron.
02:39 Je ne sais pas si vous validez cette embouille politique.
02:42 Pour retomber sur mes pattes, je me dis que cette envie du jour
02:45 est peut-être très loin de toutes ces supputations.
02:48 S'il s'agissait de rendre un hommage,
02:50 à une grand-mère dont les tomates farcies
02:52 étaient une tuerie absolue.
02:54 -Vous êtes allé trop loin.
02:56 En politique, quand on fait votre émission,
02:58 on se pose des questions, il ne faut pas faire semblant.
03:02 Tout le monde le sait, on se dit
03:04 quelle image on veut donner, qui on est vraiment.
03:06 Ca dit beaucoup de choses.
03:08 Je ne suis pas allé aussi loin.
03:10 -C'est un message politique ?
03:12 -Non, c'est juste un souvenir personnel,
03:14 une émotion personnelle.
03:16 -Je ne suis pas loin avec votre grand-mère.
03:18 -Je suis avec ma mère, tout court, et c'est mon enfant.
03:21 Je viens du milieu rural.
03:23 Petit, je repiquais les tomates avec mon père.
03:26 On avait des centaines de pieds de tomates,
03:28 les bocaux de ratatouille, de sauce tomate.
03:31 Les plus grosses, c'était les tomates farcies, le dimanche.
03:34 On garde les plus grosses.
03:36 -Pour mettre la farce à l'intérieur.
03:38 -Celles qui sont les plus rondes, les plus belles,
03:41 celles qui ont eu beaucoup de chance
03:43 quand elles se sont construites.
03:45 On fait ces tomates farcies.
03:47 -Vous les avez préparées ?
03:48 -Je faisais toute la chaîne.
03:50 -De la transsabilité du champ à la sieste.
03:53 De la fourche à la fourchette.
03:55 -Exactement. C'est comme ça, beaucoup en ruralité.
03:58 On avait un peu ras-le-bol des tomates,
04:00 les salades de tomates,
04:02 et toutes les périodes d'été, on avait un peu ras-le-bol.
04:05 On respectait l'asaisonalité.
04:07 -Jean-Pierre, c'est un peu tôt.
04:09 -J'avoue que je n'ai pas réfléchi
04:11 au message politique, c'est pour ça que je dis
04:13 que j'étais trop loin.
04:15 -On ne peut plus, ça, monsieur Ménager.
04:17 -Aujourd'hui, on est vite condamnés, vite piloris
04:20 sur ce genre de choses, mais bon,
04:22 on n'a pas non plus fait une orgie de tomates.
04:24 -C'est pareil sur les étals, les premières tomates.
04:27 -A mon avis, c'est encore de la tomate sous serre.
04:30 -Oui. -Aujourd'hui,
04:32 c'est un peu tôt. -Pas tellement de France.
04:34 -Je pensais à un message politique,
04:36 parce que j'ai vu qu'il y avait une foire à la tomate
04:39 à Ruy-sur-Loire. La tomate farcie.
04:42 -C'est pas ma circonscription,
04:44 mais il y a des fêtes de la tomate farcie.
04:46 -Je me suis dit que c'était peut-être à se souvenir.
04:49 -C'était pas un signal,
04:50 parce que c'est un plat que j'aime.
04:53 -Votre famille n'était pas dans la compétition ?
04:55 -Non, on n'allait pas aussi loin.
04:57 Mon père était un fou furieux,
04:59 et toujours un fou furieux du jardin.
05:02 On produit 15 fois plus que ce qu'on mange.
05:04 Ca nourrit les copains, les voisins,
05:06 qui passent à la maison.
05:08 -C'est un petit potager, mais qui...
05:10 -C'est 1 500 m2, donc ça l'occupe bien
05:12 en parallèle de son boulot.
05:14 Il me réquisitionnait quand j'étais petit.
05:16 Je n'ai plus la chance de faire un potager,
05:19 mais c'est quelque chose que je sais faire,
05:21 que j'apprécie. -Vous avez la main verte.
05:24 -J'ai les bases. Je ne suis pas sûr d'avoir ce don inné.
05:27 Je ne suis pas un agriculteur
05:29 ou un spécialiste, mais clairement,
05:31 j'ai jardinié toute ma vie.
05:32 Mon père m'a mis, quand j'étais petit,
05:35 dans le jardin. Ca faisait partie de l'éducation.
05:37 J'ai pas suivi le cursus.
05:39 -C'est intéressant de savoir
05:41 comment vous consommez, qu'est-ce que vous achetez,
05:44 faites-vous attention aux produits ?
05:46 -Il y a un passion de goûter. -On va goûter,
05:48 je vous pose beaucoup de questions.
05:50 On va goûter cette tomate farcie,
05:52 préparée par Chez Françoise.
05:54 -Ca peut supporter la température tiède,
05:57 les tomates farcies, même froides.
05:59 -Avec les premières chaleurs qui arrivent.
06:01 -Vous allez nous dire si elle ressemble
06:04 au tomate farcie de votre maman,
06:05 mais on l'a fait de l'ombre.
06:07 -On n'y est jamais, parce qu'au-delà du goût,
06:10 on a souvent une... On idéalise les goûts d'enfance.
06:13 On n'y arrive pas, mais elle est très bonne.
06:15 On rajoutait un peu de mie de pain
06:17 pour essayer de rendre ça un peu plus léger.
06:20 C'est vrai que c'est de la chair à saucisse.
06:22 Maintenant, il y en a qui veulent le faire.
06:25 -Pour mettre du bœuf, du porc, non ?
06:27 -Oui, ou même des légumes.
06:29 -J'ai quelques petites astuces pour les tomates farcies.
06:32 -Trois choses à savoir. -Très vite.
06:34 Il faut utiliser des grosses tomates bien rondes,
06:37 mais j'aime bien les tomates pour faire les farcies niçois.
06:40 -C'est plus difficile. -Oui.
06:42 Il faut privilégier où il y a une chair facile à enlever.
06:45 On l'enlève avec une petite cuillère pour faire des petites boules.
06:49 C'est plus simple. On sale pour enlever l'eau.
06:51 Il faut mettre du bœuf, du veau, un peu de gras avec le porc,
06:54 mais on peut rajouter du fromage, de la ricotta.
06:57 Quand on les fait cuire, qu'elles soient bien serrées,
07:00 un petit filet d'huile d'olive, 40 minutes au four à 160-180,
07:04 puis vous remettez les petits chapeaux.
07:06 -C'était pas like, mais nous, on rajoutait du riz
07:09 qui permettait de concher le gras. -Je suis pas très fan du riz,
07:12 mais ça se fait beaucoup. -Ca alourdit la tomate farcie,
07:15 mais ça en fait un plat complet. -Ca en fait un plat bien complet.
07:18 On a tout ce qu'il faut, les protéines.
07:20 -En Turquie, ils font beaucoup de tomates farcies,
07:23 oignons farcies, aubergines farcies, courgettes farcies,
07:26 mais de beaucoup de riz.
07:28 Si y en a pas trop, ça peut être intéressant.
07:31 -Comment vous consommez-vous aujourd'hui,
07:33 puisque vous avez été élevé comme ça, en piquant les tomates ?
07:37 Est-ce que vous allez directement à la ferme ?
07:39 Faites-vous attention à la traçabilité ?
07:41 -Là encore, on aimerait être parfait en la matière,
07:44 on essaie de faire tous des efforts.
07:46 Je fais super gaffe à l'origine,
07:48 à l'agriculture biologique, mais c'est pas la panacée,
07:51 parce que parfois, y a du bio qui vient de l'autre bout du monde
07:54 et dont le bilan global carbone n'est pas excellent.
07:57 Je fais gaffe, sauf aujourd'hui, à la saisonnalité.
08:00 En plus, dans un certain nombre de supermarchés,
08:03 au-delà des marchés où on a la capacité de juger plus facilement,
08:07 il y a des affichages.
08:08 Il faudrait peut-être augmenter sur la saisonnalité,
08:11 parce que vous êtes un spécialiste.
08:13 -Tout le monde ne sait pas exactement à quelle saison...
08:16 -C'est ça.
08:17 -Quand on était à la campagne...
08:19 -Si ils sont proposés dans les étals,
08:21 on sait pas si on fait une bêtise ou pas.
08:24 -C'est l'éducation, à l'école. -Et la pédagogie.
08:27 -Oui, je pense que peut-être à l'école.
08:29 Pour les jeunes ruraux qui sont encore dans les champs
08:32 ou qui sont au contact comme moi,
08:34 on est un peu plus sensibilisés,
08:36 mais c'est vrai qu'il y a du travail à faire.
08:38 Après, on essaie, bien sûr, circuit court,
08:41 on essaie de faire le marché,
08:42 mais quand on est député, il faut être honnête,
08:45 on joue aussi la rapidité, la simplicité,
08:48 et que parfois, c'est le drive vite fait,
08:50 récupéré le dimanche soir...
08:52 -Le drive, c'est-à-dire le McDo ?
08:54 -Non, pas le drive,
08:55 on va manger le... -La chasse en plateforme.
08:58 -Un supermarché.
08:59 On va pas pousser son caddie,
09:01 on va pas prendre le temps d'aller au marché.
09:03 Parfois, en plus, on y va, on parle,
09:05 donc c'est pas toujours le meilleur moyen
09:08 de faire ses courses.
09:09 Il y a aussi le rythme de la vie du député,
09:12 où il faut pas faire croire à ceux qui nous écoutent,
09:15 qu'on a tout le temps le temps d'aller chiner
09:17 les bons produits au bon moment.
09:19 -C'est une frustration pour vous de pas cuisiner ?
09:22 -Ca fait partie. -Vous aimez ça ?
09:24 -Oui, j'adore ça, ça permet de se vider la tête.
09:27 J'aime ça. J'ai appris les bases en famille,
09:30 encore une fois.
09:31 Quelquefois, j'essaie de prendre ce temps.
09:33 Le petit plaisir que je me suis fait,
09:35 depuis que je suis député,
09:37 c'est de me faire un cadeau et un plaisir.
09:39 Je sais que ça sera pas populaire,
09:41 grossière erreur tactique, politique,
09:44 c'est que je me suis acheté un barbecue,
09:46 un énorme barbecue, à la fois à gaz et au charbon.
09:49 Je sais que Mme Rousseau, si elle regarde cette émission,
09:52 elle va me pardonner.
09:53 Mais j'aime bien, quoi qu'on en dise,
09:56 la nourriture, c'est un moment d'échange,
09:58 on peut se vider la tête.
10:00 -Votre côté matchiste, peut-être ?
10:02 -C'est ce que certains laissent penser.
10:04 Des femmes adorent le barbecue.
10:06 C'est juste un moment d'échange.
10:08 -C'est des hommes qui s'en occupent.
10:10 On peut mettre des légumes sur un barbecue.
10:13 -Je mets des poissons, des crevettes.
10:15 Il y a la côte des Neufs, c'est sympa.
10:17 -Il y a souvent de la viande.
10:19 -Si on veut être plus politiquement correct,
10:22 on peut dire que j'ai une planche à barbecue,
10:25 mais je ne fais que des courgettes.
10:27 C'est pas automatiquement le truc de viandard historique.
10:30 Il y a des femmes qui aiment le barbecue.
10:32 C'était une polémique débile.
10:34 -Il y avait d'autres spécialités qu'on mangeait à la maison ?
10:38 Autres, c'est tomates farcies,
10:40 c'était des plats assez traditionnels ?
10:43 -Oui, je ne vais pas réinventer.
10:44 C'est vrai que c'était une famille traditionnelle
10:47 où ma mère a repris, et mon père,
10:49 ont tous les deux repris les plats qu'eux-mêmes mangeaient,
10:53 la blanquette de veau... -Le bœuf bourguignon.
10:56 -Le bœuf bourguignon, une poule au pot...
10:58 J'avais la chance d'être à la campagne,
11:01 ça me mettait mal à l'aise,
11:02 car je voyais les lapins et les poules
11:04 qui finissaient dans mon assiette.
11:06 À un âge où j'avais la capacité de comprendre ce que je mangeais,
11:10 où j'étais en rébellion...
11:12 -Le petit lapin que vous alliez découvrir la veille.
11:15 -Le petit lapin dans les terriers.
11:17 -Vous n'êtes pas devenu végétarien pour autant.
11:20 -Non. Ils avaient pris la technique de le mettre au congèle
11:23 et d'attendre un peu,
11:25 comme ça j'oubliais le petit lapin...
11:27 -Il était prévenant. -Il avait disparu.
11:29 -Ils essayaient de me ménager, à l'époque, déjà.
11:32 Et donc, clairement, voilà, c'était ça.
11:35 Après, c'était...
11:36 Je sais que mon père adore, toujours, il me le fait plus,
11:39 mais faire des oeufs au lait. -C'est un dessert.
11:42 Est-ce qu'il faisait l'endouille de Sarjau ?
11:44 -Non, de Jarjau.
11:45 Je vais pas vous raconter. -C'est de chez vous, ça ?
11:48 -Oui, c'est la même région-centre.
11:51 Moi, j'ai fait un bond, pour me rapprocher de mon travail,
11:54 j'ai fait 5 ans dans le Loiret, c'est juste à côté.
11:57 -C'est quoi, l'endouille de Jarjau ?
11:59 -C'est une endouille, une spécialité locale,
12:02 la meilleure, puisqu'elle vient de mon département,
12:04 mais après, ça fait partie de ces spécialités que nous avons.
12:08 On a une région qui a beaucoup de richesses,
12:10 mais on a encore du travail pour faire connaître
12:13 les spécialités de la région-centre,
12:15 car il y a moins d'identités que dans d'autres régions
12:18 où des plats ont dépassé les frontières.
12:20 -Il y a quoi d'autre ? -Cette endouille, je trouve.
12:23 -C'est pas sympa pour Jean-Pierre. -Il n'y en a pas dans le Loiret.
12:27 -Moi, sur le gatiné, il y a une spécialité historique,
12:30 qui est le miel, car ça remonte à une époque
12:33 où il y avait une plante qui s'appelait Saint-Fouin,
12:36 une plante médifère très importante,
12:38 qui était pour les bêtes. -C'est très grand, le gatiné.
12:41 On parle du miel de Gatiné, près de Fontainebleau.
12:44 -C'est sur trois départements, Sénémarne, Yonne et Loiret.
12:48 La plus grosse partie, c'est ma circonscription.
12:51 -Voilà, mais bon, on n'est pas sectaire.
12:53 -Il se porte bien, le miel de Gatiné ?
12:55 -On en parlera peut-être par rapport au néonicotinoïd.
12:58 Il se porte bien.
12:59 Bien entendu, il faut préserver et développer l'apiculture.
13:03 Il y a l'apiculture professionnelle et l'amateur.
13:06 La plupart des apiculteurs sont amateurs.
13:08 Ca fait partie de mes petits projets.
13:10 Je suis allé, il y a maintenant une quinzaine de jours,
13:13 faire mon initiation en apiculture.
13:16 J'espère que ce sera le moment de se vider la tête,
13:19 avoir mes trois premières ruches l'année prochaine.
13:21 Vous savez, quand on est député, je le découvre,
13:24 je suis un jeune député, on a besoin de ces sasses de décompression.
13:28 Ca fait partie des choses sur lesquelles il y a une volonté
13:31 de se dépasser. J'ai enlevé le gant,
13:34 j'ai réussi à toucher la colonie sans gant.
13:36 Ca ne pique pas.
13:37 Je ne sais pas si je suis allergique,
13:39 je n'ai pas le souvenir de m'être fait piquer.
13:42 Ma fin comme parlementaire sera une fin étrange.
13:45 On verra ce qui se passera.
13:47 J'espère que la fin de l'année prochaine,
13:49 je travaille avec un apiculteur.
13:51 -Vous consommez de miel ?
13:52 -J'en consomme beaucoup en hiver,
13:55 mais pour des questions plutôt médicales.
13:57 J'adore ça aussi, mais parce que...
13:59 J'ai des problèmes d'angine.
14:01 -Devant un peu irradié. C'est un très bon médicament.
14:04 Avec un peu de lait chaud.
14:06 -C'est naturel et c'est très bon.
14:08 On arrive à joindre l'utile à l'agréable.
14:10 Je suis un consommateur moyen.
14:12 Je ne fais pas que manger du miel.
14:15 C'est plutôt, moi, les abeilles,
14:17 l'organisation qui me passionne
14:19 et cette capacité qu'on a eue.
14:21 -C'est fascinant, cette organisation des abeilles.
14:24 -Comme les fourmis.
14:25 Sauf que les fourmis ne produisent rien
14:28 qu'on peut manger de manière agréable.
14:30 -Vous faites un peu de viande sur les sacs,
14:33 sucre et salé avec du miel ?
14:34 -Je vais revenir au barbecue.
14:36 -Marinade au miel, c'est très bon.
14:38 -Je fais des ribs.
14:40 Je mets du miel, de la sauce soja,
14:42 un peu de ketchup.
14:43 -Très modique.
14:45 -Je les laisse mariner.
14:46 Au barbecue, c'est très bon.
14:48 C'est pas léger, mais c'est bon.
14:50 -On va parler de ce vin rouge que vous nous avez conseillé,
14:54 qui est un coteau du Génois.
14:56 On est dans la Loire,
14:57 avec, comme c'est pas, du gamay et du pinot noir.
15:00 Et oui, c'est de l'argile au calcaire.
15:03 Ca, c'est un millésime 2019.
15:06 Et particularité, c'est que c'est une robe rouge intense,
15:09 reflet violet, qu'on trouve là-bas.
15:13 -Notre de grillote ou queue de cerise ?
15:15 On va le goûter, on va voir si on retrouve ça.
15:18 -Je sens pas la queue de cerise,
15:22 parce que j'ai jamais goûté une queue de cerise.
15:25 -C'est le moment où, dans les mondanités,
15:28 quand on n'y connaît rien, on dit oui.
15:30 Je trouve ça très bon, j'aime beaucoup,
15:33 je bois modérément.
15:34 C'est une question de génération.
15:36 On parle souvent avec les anciens politiques.
15:39 -Les repas étaient beaucoup pour vous arroser.
15:42 Ca fait partie des rares vins qu'on a dans le Loiret.
15:45 Sur le Gatiney, il y avait eu le vin,
15:47 mais le phylloxéra a eu raison de tout au fin du 19e.
15:50 Une petite association essaie de se bouger pour replanter.
15:53 Je l'ai pris en rouge, c'était pour le plat.
15:56 -On le prend aussi en blanc, avec du sauvignon.
15:59 -Je préfère le blanc.
16:00 C'est l'essentiel de la production, dans tous les cas.
16:03 Il est très bon. Je suis pas suffisamment spécialiste
16:06 pour confirmer la queue de cerise et...
16:09 -La queue de cerise et grillote.
16:11 -Il y a des spécialistes qui disent ça.
16:13 -Vous le conseillez ?
16:15 -Oui, il y a souvent cet accord des couleurs.
16:17 Là, pour le coup, le rouge de la tomate
16:20 et le rouge du vin, on peut pas faire mieux.
16:22 Là, c'est un sans-faute.
16:24 On va voir si vous êtes incollables sur le reste.
16:28 C'est le quiz.
16:29 -Alors, Thomas Ménager,
16:34 vous rejoignez "Debout la France" en 2014.
16:37 Et effectivement, "Debout", c'est souvent comme ça,
16:41 qu'on avale un sandwich au comptoir.
16:43 Alors, sauriez-vous nous dire si ces affirmations
16:46 sur ce sandwich, un totem de la cuisine française
16:49 ou de la street food française, sont vraies ou fausses ?
16:52 Le terme "sandwich" tire son origine
16:54 de la petite ville de Sandwich, dans le Kent, en Angleterre.
16:59 -Vous me les donnez pas toutes ?
17:01 -Ah, c'est vrai ou faux ? -Vrai ou faux.
17:03 Le terme "sandwich" tire son origine
17:06 de la petite ville de Sandwich, dans le Kent.
17:08 -Je veux dire "vrai". -Oui.
17:10 -Vrai.
17:11 Pour être plus précis, c'est du conte de John Montagu,
17:14 qui était le conte de sandwich, et qui aimait beaucoup jouer.
17:18 Pour gagner du temps à la table de jeu,
17:20 il se faisait livrer deux tranches.
17:22 -Il quittait pas la table. -Voilà.
17:24 -Au coeur, c'est pas mal. -Le premier sandwich
17:27 de l'histoire, tel qu'on l'a identifié,
17:29 est composé de deux tranches de pain
17:32 qui entourent une couche de saindoux.
17:34 -Je vais dire faux,
17:35 parce que j'espère pas pour ceux qui devraient la manger.
17:38 -Eh bien oui. -Bravo.
17:40 -C'était un piège de Jean-Pierre.
17:42 -Et des fines tranches de viande de bœuf.
17:44 Le sandwich s'est mondialisé sous l'influence de chaînes
17:47 comme Subway aux Etats-Unis dès 1900.
17:51 -Je crois que c'est très ancien, donc je vais dire vrai.
17:54 -Non, faux. Subway a démocratisé le sandwich,
17:57 mais c'était plus vieux, c'était en 1965.
17:59 Et enfin, le sandwich parisien, qui est dans une baguette
18:02 comme celle-ci, apparaît au comptoir de la capitale en 1950.
18:07 -Je vais dire vrai. -Très bien. Parfait.
18:09 Bravo. Pas mal. 3 sur 4. -Il pourrait y avoir pire.
18:12 -C'est pas fini ? Deuxième quiz.
18:14 Vous êtes né un 6 janvier, sauf erreur de ma part,
18:17 jour de l'Épiphanie, donc de la fameuse galette des rois.
18:20 Sauriez-vous nous dire si ces affirmations
18:23 concernant cette galette sont vraies ou fausses ?
18:26 Alors A, au XVIe siècle,
18:28 la galette apparaît chez les boulangers
18:30 pour faire concurrence au gâteau des rois
18:33 produit par les pâtissiers. -Je dirais faux.
18:35 -C'est vrai. C'est vrai.
18:37 B, sous Louis XIII, la grande dame de la cour,
18:41 qui avait la fève, avait l'insigne honneur
18:44 de devenir reine de France pendant une heure.
18:48 -J'espère que c'est faux,
18:49 parce que là, franchement, ça serait vraiment inquiétant.
18:53 -C'est faux. -C'est faux, mais c'était
18:55 pendant un jour. -Ah ! Ah ben oui,
18:57 c'était pendant un jour. -Heureusement.
19:00 -Sous la Révolution, on jugeait la galette anticivique
19:04 et la fève fut remplacée par une mini-guillotine
19:07 en porcelaine. -Faux, ça ferait plaisir
19:09 à quelques-uns de mes collègues qu'on fasse ce genre de paroles,
19:13 mais non. -Vous avez raison, faux.
19:15 La fève était en forme de... -Pas d'effrigien, quand même.
19:18 -Ah ! -Oui, vous avez fait.
19:20 C'était pas la guillotine. C'était un peu rude, la fève.
19:23 -D, la galette des rois est célébrée officiellement
19:26 la première fois à l'Elysée, en 1972,
19:29 sous Georges Pompidou. -Je connais la tradition.
19:32 Est-ce que ça date de Pompidou ? Je vais dire vrai.
19:35 -C'était sous VGE.
19:38 Valéry Giscard d'Estaing, en 1975.
19:40 Ça date... -Ce qui est certain,
19:42 c'est que je mange une galette depuis que je suis né,
19:46 tous les ans. -A votre anniversaire ?
19:48 -Oui, et j'en ai eu ras-le-bol assez vite.
19:52 J'adore la galette. J'adore la galette.
19:55 -Vous pouvez plus l'avoir en peinture.
19:57 -Je rêvais d'avoir un gâteau au chocolat
19:59 comme mes copains, mais on disait que c'était pour des rois,
20:03 on n'allait pas casser les traditions.
20:05 Sur ce coup-là, j'étais favorable à casser les traditions.
20:08 J'en mange, mais je fais autre chose.
20:11 -Vous avez une collection de fèves.
20:13 -Je ne les ai jamais collectionnées,
20:16 mais j'avoue que j'aurais pu les voir évoluer.
20:18 J'aurais pu faire un historique des fèves.
20:21 -Du bonnet frigien ? -Oui.
20:22 Le bonnet frigien, je ne l'avais pas.
20:25 -En France, le repas occupe une large place,
20:27 particulièrement en politique.
20:29 C'est souvent là que se nouent les deals politiques.
20:33 C'est la grande histoire, la brève de comptoir.
20:35 On vous a demandé, Thomas Ménager,
20:40 de vous souvenir d'un souvenir autour d'un repas en politique.
20:45 Est-ce que vous avez une histoire à nous raconter ?
20:48 -Alors, un repas stricto sensu, non.
20:51 Mais l'importance de la nourriture dans mes souvenirs,
20:54 dans mon imaginaire, c'est la première fois
20:57 que j'ai rencontré Marine Le Pen.
20:59 C'est en 2017, pendant la négociation de l'accord
21:02 avec Nicolas Dupont-Vignan.
21:03 J'ai participé à cette négociation.
21:05 Et nos négociations, à deux reprises,
21:08 se sont passées autour d'une énorme panière
21:12 corbeille de framboises.
21:14 Je ne sais pas si c'était de saison,
21:16 je ne pense pas, vu la date des élections.
21:19 -Non, je ne pense pas.
21:21 -Bizarrement, ça m'a marqué.
21:23 -Qui avait demandé cette corbeille ?
21:25 -Les politiques ne sont pas des starlets
21:27 au point de demander à ce que, quand elles discutent...
21:30 -C'est pas un repas. -C'est pas un repas.
21:33 -C'est pas un repas.
21:34 -C'est pas un repas.
21:35 -C'est pas un repas.
21:37 -C'est pas un repas.
21:38 -C'est pas un repas.
21:40 -C'est pas un repas.
21:41 -C'est pas un repas.
21:42 -C'est pas un repas.
21:44 -C'est pas un repas.
21:45 -C'est pas un repas.
21:47 -C'est pas un repas.
21:48 -C'est pas un repas.
21:50 -C'est pas un repas.
21:51 -C'est pas un repas.
21:53 -C'est pas un repas.
21:54 -C'est pas un repas.
21:56 -C'est pas un repas.
21:57 -C'est pas un repas.
21:59 -C'est pas un repas en tant que tel, mais ça m'a marqué.
22:02 La nourriture, parfois, marque une empreinte dans notre cerveau.
22:06 -Et ça avait tourné au vinaigre.
22:09 -Exactement. Ca avait un peu mal fini.
22:11 Ca avait participé à ma connaissance de Marine Le Pen,
22:14 à mon envie de la rejoindre,
22:16 et à mon incompréhension parfois à la stratégie de mon ancien patron.
22:20 -On va parler de l'élevage.
22:22 Est-ce qu'il est amené à reculer en France ?
22:25 C'est du moins ce que préconise un rapport de la Cour des comptes.
22:29 Au profit de quelle alimentation ? C'est le dessous des plats.
22:33 La Cour des comptes a rendu un rapport explosif
22:41 en préconisant de réduire le nombre de vaches en France
22:44 pour lutter contre le réchauffement climatique.
22:47 L'élevage est responsable à lui seul
22:49 de près de 12 % des émissions de gaz à effet de serre.
22:52 Les éleveurs ne l'entendent pas de cette oreille.
22:55 Maïté Frémont, Marion Desvauchelles.
22:59 -Venez, les filles.
23:00 -Je change.
23:01 Ils ont tous un prénom.
23:02 Eboche, Eloquiti, on a tous les noms.
23:05 Mes filles, elles aident leur maman à trouver des noms et des prénoms.
23:09 Les bêtes sont à moins de 50 m de la maison.
23:13 Parce que c'est des bêtes, c'est notre capitale.
23:17 On les aime.
23:18 Je suis François Aignaud, agriculteur dans le Loiret.
23:22 On a repris avec mon épouse hors cadre familial.
23:25 Donc on est partis de zéro.
23:27 On s'est battus, on croyait à notre projet.
23:29 Aujourd'hui, ça fait 14-15 ans qu'on est installés
23:33 et qu'on commence à sortir la tête de l'eau.
23:36 -Alors que François commence tout juste
23:39 à s'en sortir financièrement,
23:41 tombe le rapport de la Cour des comptes.
23:44 Son cheptel de 300 bovins serait-il trop imposant ?
23:48 Que reproche-t-on concrètement aux 17 000 vaches françaises ?
23:52 -C'est de bien ruminer, de faire des gaz
23:55 et en faisant une sorte de renvoi, en fait.
23:58 Ca crée des gaz dans la planète
24:00 et apparemment, ça polluerait plus que certaines usines.
24:04 -Les vaches émettent 12 % des émissions de gaz à effet de serre.
24:09 Le méthane est 80 fois supérieur au gaz carbonique.
24:13 Le bétail, coupable de réchauffer la planète.
24:16 Pour François, l'élevage est bénéfique pour l'environnement.
24:20 Chaque année, les prairies stockent 8 millions de tonnes de CO2.
24:25 Et ces 2 tonnes de fumier sont transformées en source d'énergie.
24:29 -Tout ne se fait plus en élevage, on part en méthanisation,
24:32 dont on en fait partie depuis une dizaine d'années.
24:37 On pollue d'une certaine façon par l'air avec nos vaches,
24:40 mais on recrée du gaz vert aussi.
24:42 -Cette préconisation est un non-sens, selon lui.
24:46 C'est pourtant un engagement de la France,
24:49 la réduction de 30 % d'ici 7 ans
24:52 de ces émissions de méthane.
24:54 -Disons-le clairement,
24:56 oui, l'élevage bovin devra prendre toute sa part
24:59 dans la transition agricole.
25:01 Nous devons baisser nos émissions de gaz à effet de serre,
25:04 mener notre transition agricole
25:06 et accompagner la structuration des filières.
25:09 -Il y a une question de souveraineté alimentaire.
25:12 Si demain, on a une quantité de viande et de lait produite
25:16 qui diminue en France, il faut absolument
25:19 qu'en cohérence, nos régimes alimentaires évoluent.
25:22 Sinon, ça se traduira simplement par plus d'importations.
25:25 On sera perdant sur les deux tableaux.
25:27 -Moins mangé de viande,
25:29 la Cour des comptes préconise 500 g par semaine maximum,
25:34 alors que le français en consomme aujourd'hui
25:37 232 g par jour.
25:39 -Thomas Ménager,
25:45 est-ce qu'il faut réduire le cheptel bovin
25:47 pour lutter contre le réchauffement climatique ?
25:50 -Ca a été très bien dit dans le reportage.
25:52 Sur le papier, on pourrait se dire qu'on réduit les gaz à effet de serre.
25:56 On oublie l'intérêt des prairies.
25:58 Mais si c'est pour importer, on ne va pas forcer les gens
26:01 à ne plus manger de beurre, de lait, de viande.
26:06 Il faut évoluer en partie sur nos modes de consommation.
26:09 On mange peut-être moins, mieux, développer le circuit court.
26:12 Mais il y a une incohérence.
26:14 Je bosse sur une mission d'information
26:16 sur les accords de libre-échange.
26:18 On est heureux en France de se dire qu'on réduit nos émissions.
26:21 Mais si on le fait à l'autre bout de la planète,
26:24 c'est pas comme le nuage de Tchernobyl.
26:26 Il faut une cohérence d'ensemble.
26:28 Il ne faut pas tomber dans cet agribashing.
26:31 Il faut évoluer sur un certain nombre de méthodes.
26:34 -Manger moins de viande, ça veut dire qu'il y aura moins d'élevage.
26:37 -Peut-être, mais il faut que les Français en aient envie,
26:40 qu'ils puissent le faire.
26:42 -Ca vous a bien connu ?
26:43 -Il faut donner la possibilité, pour des questions de santé,
26:47 de revoir un peu notre régime alimentaire.
26:49 On consomme peut-être un peu trop de viande rouge,
26:52 on peut évoluer, mais il faut donner la capacité
26:55 à ces personnes, ces agriculteurs, de vivre.
26:57 Ils sont déjà en difficulté.
26:59 S'ils ont augmenté la taille de leur cheptel,
27:01 c'est parce qu'ils n'arrivent pas à vivre dans la situation actuelle.
27:05 Donc, aujourd'hui, cet agriculteur,
27:07 si demain, vous lui réduisez de moitié son cheptel,
27:10 il ne pourra plus vivre.
27:12 Et puis, derrière, il n'y aura plus tout ce qu'il y a,
27:15 mais il pourra vivre dans notre ruralité.
27:17 C'est un sacrifice.
27:19 -Vous parlez de perte de souveraineté ?
27:21 La Cour des comptes dit que si on mangeait 500 grammes
27:24 préconisés par les autorités, il n'y aurait pas de perte
27:27 de souveraineté pour la France.
27:29 -Ca reste à prouver.
27:30 Si on veut agir sur le gaz à effet de serre,
27:33 on sait que... -Est-ce qu'il y a d'autres leviers ?
27:35 -Il y a d'autres leviers.
27:37 C'est le soja qui nourrit en partie notre bétail.
27:40 C'est un soja qui est importé.
27:42 C'est des centaines de milliers de tonnes,
27:44 voire de millions de tonnes de CO2,
27:46 parce qu'on n'a pas cette capacité de souveraineté alimentaire
27:50 vis-à-vis de la nourriture pour ce bétail.
27:53 Il y a peut-être d'autres leviers
27:55 que dire aux agriculteurs
27:56 qu'on va diviser par deux votre cheptel.
27:59 -Mais est-ce qu'ils ne doivent pas faire des efforts ?
28:02 C'est le deuxième émetteur de gaz à effet de serre
28:05 derrière les transports, l'agriculture.
28:07 Est-ce qu'il ne doit pas qu'il y ait des comportements
28:11 pour essayer de trouver des solutions ?
28:13 -Bien sûr. Les agriculteurs sont tous favorables.
28:16 Personne n'est ultra-heureux de polluer pour polluer.
28:19 Ça leur coûte cher.
28:20 Quand on parle de ces importations,
28:22 ils préfèrent avoir la capacité à produire la nourriture
28:25 pour leur bétail sur place et donc éviter ce type de pollution,
28:29 d'émission de gaz à effet de serre.
28:31 Ce qui est certain, c'est qu'il faut éviter
28:34 le côté un peu forcé de certains qui rendent un rapport,
28:37 qui disent que mathématiquement,
28:39 si on divise par deux, il y en aura deux fois moins.
28:42 -Ils n'arrêteront jamais l'élevage
28:44 si on ne force pas les agriculteurs.
28:46 -Il y a des recommandations,
28:48 mais on ne pourra pas le faire contre les Français.
28:51 Ils ont besoin de yaourt, de lait, de viande.
28:53 Derrière, il y a des gens qui ont besoin de vivre de leur travail.
28:57 Comment on fait ?
28:58 Dans nos campagnes, il y a moins d'agriculteurs.
29:01 -Il faut se rendre compte qu'il y a de moins en moins d'élevage
29:05 depuis des décennies. La baisse est inéluctable.
29:08 Ce n'est pas juste la continuité d'un processus
29:10 et peut-être l'aménager et l'encadrer.
29:12 L'élevage baisse. -Je crois qu'il y a eu 30 ou 40 %
29:17 de baisse de l'élevage en viande, en lait,
29:19 parce qu'ils ne peuvent plus vivre de leur travail.
29:22 Plutôt que de se poser la question...
29:24 -Et la consommation diminue. -Les modes de vie...
29:27 On importe. Il y a eu l'État, on importe de la viande.
29:30 -On perd la souveraineté alimentaire.
29:32 -C'est ça qui m'inquiète.
29:34 Si on a un cheptel qui se réduit en France,
29:37 avec le CETA du Canada, qu'on le fait demain,
29:39 si on signe avec le Mercosur...
29:41 -Qui ne respecte pas les normes que nous, on a.
29:44 -Pareil pour l'agneau.
29:45 Aujourd'hui, on est sur des débats sur la question
29:48 de la Nouvelle-Zélande, d'un nouvel accord européen.
29:51 Il y a une incohérence totale.
29:53 Au-delà de la consommation et de la production
29:56 de gaz à effet de serre, on rajoute le transport.
29:59 On a aussi certains pays, ce n'est pas forcément le cas
30:02 pour l'agneau, mais qui ont aussi des techniques de production
30:05 qui ne sont pas aussi vertueuses que celles qu'on a en France.
30:09 On ne peut pas les contrôler.
30:10 Il faut peut-être faire continuer à participer
30:13 mes agriculteurs. Ils font déjà beaucoup d'efforts.
30:16 Il faut les accompagner, mais qu'ils puissent vivre
30:19 de leur travail. -Vers une transition ?
30:21 Qu'il faut qu'ils plantent des panneaux solaires ?
30:24 Qu'ils fassent de la méthanisation à côté ?
30:27 Comment on fait ? -Ca fait partie
30:29 de la diversification qu'ils peuvent avoir.
30:31 J'ai le même discours avec mes agriculteurs dans le Loiret.
30:35 Ils doivent nourrir les Français et ne pas devenir des industriels.
30:38 -Ils peuvent se diversifier, avoir plusieurs activités
30:41 au sein de la ferme. -Il faut que ça soit
30:44 toujours une part minoritaire, mais un élément aussi
30:47 pour essayer de compenser les baisses de cours,
30:49 les coûts que nous avons pu connaître récemment,
30:52 la guerre en Ukraine, qui a parfois été favorable
30:55 pour les cours. C'est pas forcément un exemple
30:58 qui leur a été néfaste. Mais ils ont eu la hausse
31:00 des matières premières. Je sais que cet agriculteur
31:04 n'est pas loin de chez moi. Aujourd'hui, il n'est plus
31:06 en capacité d'abattre ses bêtes et de faire de la vente directe.
31:10 Il vend tout à la coopérative, parce que les coûts
31:13 de transformation à l'abattoir, de transport,
31:15 ont tellement augmenté que les prix qu'il peut proposer
31:19 en circuit court, et que ça soit rentable pour lui,
31:22 ne sont plus en adéquation avec la demande.
31:24 Je suis dans un territoire un peu plus pauvre que la moyenne,
31:27 avec un taux de chauvage plus peau et des gens
31:30 qui ont un pouvoir d'achat plus faible.
31:33 Il faut réfléchir. Personne n'est contre,
31:35 bien entendu, faire évoluer les pratiques,
31:37 les agriculteurs en premier, nous, Rassemblement national, aussi.
31:41 Mais il faut le faire de manière forcée.
31:43 On est dans une volonté violente. -Thomas Ménager,
31:46 un jeune éleveur qui veut se monter, qui dit qu'il y a plein d'entrains,
31:50 qui est adepte d'une nouvelle écologie dans l'agriculture,
31:54 qu'est-ce que vous lui dites comme discours ?
31:56 Vous le dissuadez ? Au contraire, vous lui dites...
31:59 -Je le dissuade pas, parce que c'est ce qui fait vivre
32:03 l'élevage de l'agriculture dans nos territoires ruraux
32:06 à moins de poids qu'on peut l'avoir par le passé.
32:08 Avant, ça faisait vivre le village.
32:10 Mais je l'encourage. -Et vous l'encouragez
32:13 en lui disant qu'il va falloir faire attention à ça,
32:16 transformer son pays, son métier ?
32:18 -Ils ont pas besoin. La nouvelle génération
32:20 est née dedans, comme moi, à l'école.
32:23 Même si les parents ont eu des techniques, des méthodes,
32:26 les parents ont évolué, parce que ça leur coûte cher.
32:29 Les méthodes chimiques, celles qui polluaient le plus,
32:33 elles ont un coût.
32:34 Même si ils n'ont pas des considérations écologiques,
32:37 il y a des considérations économiques.
32:39 J'étais au lycée du Chinois, le deuxième plus gros de France,
32:43 sur mon territoire,
32:44 ils ont changé.
32:45 Ils veulent faire de l'écotourisme, de la vente à l'affaire,
32:48 développer des activités.
32:50 Ils veulent pas être l'agriculteur comme par le passé.
32:53 Ils veulent souvent même être parfois pas l'agriculteur des parents.
32:57 Ils veulent changer le modèle. -Ils changent de culture aussi.
33:01 Ils se renouvellent un peu, parce que ça fait aussi tourner les sols.
33:04 -C'est ça.
33:05 Et puis, moi, je crois beaucoup au progrès, à la recherche.
33:09 Je crois pas forcément au côté violent en disant
33:11 "On réduit comme ça, on coupe par deux l'écheptelle,
33:14 "on va régler le problème."
33:16 Il y a des techniques, de la recherche.
33:18 C'est le cas, et on en parlera peut-être,
33:21 sur les néonicotinoïdes.
33:22 Personne n'est heureux de mettre des pesticides,
33:25 des produits chimiques.
33:27 Il faut qu'on ait le temps, la recherche,
33:29 et des alternatives. -Il faut aussi mettre les moyens.
33:32 On met pas les moyens, et la recherche n'avance pas.
33:35 -Il faut que tous les partis prenants soient de bonne volonté.
33:40 Il faut pas que les agriculteurs, mais c'est pas le cas pour l'essentiel,
33:44 se disent "On va pousser des dérogations,
33:46 "on va pousser, pousser."
33:48 La plupart du temps, on en parlera plus tard,
33:51 mais il y a des travaux de recherche en parallèle.
33:54 Peut-être que les pouvoirs publics doivent les accompagner
33:57 pour éviter qu'on soit souvent au pied du mur
34:00 et de forcer ces changements.
34:03 -Vous trouvez que la politique agricole
34:05 menée par le ministère va dans le bon sens ?
34:07 Elle l'accompagne suffisamment vers cette transition ?
34:10 -Ce que je constate surtout... -Vous feriez quoi ?
34:13 -Ce que je constate surtout, c'est qu'on vit,
34:16 on subit un dumping environnemental.
34:18 C'est souvent ce que les agriculteurs nous disent.
34:21 Sur la question des néonicotinoïdes,
34:23 on en parlera, mais c'est un exemple très criant.
34:26 Dans d'autres pays européens,
34:28 il y a des molécules qui ne sont pas interdites.
34:30 Au niveau européen, on accepte sur notre sol...
34:33 -Il y a des disparités. -Oui.
34:35 On se tire une balle dans le pied, toujours les Français,
34:38 on veut laver plus blanc que blanc,
34:40 et au final, c'est néfaste.
34:42 -Vous soutenez la politique agricole menée aujourd'hui ?
34:45 -Non, je la soutiens pas, parce que, malheureusement,
34:48 sur la question de l'élevage,
34:50 je ne sais pas ce qui sera décidé par le gouvernement,
34:53 et j'espère qu'ils ne suivront pas la Cour des comptes.
34:56 -Marc Feneau, il a fustigé une politique
34:59 de décroissance hors de réalité, donc...
35:01 -Il n'a pas été dans le sens
35:03 d'avoir dit la Cour des comptes.
35:05 -C'est un local de l'Etat.
35:06 -Vous trouvez qu'il nous a bien soutenus ?
35:09 -Il est du Loir-et-Cher, je pense qu'il connaît,
35:12 il est élu près de Marchenoir, qui est un territoire rural,
35:15 il sait très bien qu'on n'élève pas des vaches pour polluer,
35:18 c'est parce que derrière, ça nourrit,
35:21 s'il y a des évolutions de pratiques, c'est une chose,
35:24 mais si c'est des évolutions sur le sol français,
35:26 ça sera une folie. -Sur la même longueur d'onde.
35:29 -Il faudra voir dans les actes.
35:31 Sur les néonicodénoïdes, j'aurais espéré
35:34 qu'ils soient beaucoup plus offensifs
35:36 et qu'ils ne se laissent pas dicter, au niveau européen,
35:39 un certain nombre de réglementations.
35:41 Il faut absolument éviter cette hypocrisie totale de...
35:45 On interdit des produits sur notre sol,
35:47 mais on importe des produits
35:49 qui ne respectent pas ces règles.
35:51 Il faut une réciprocité, des clos-miroirs.
35:53 Aujourd'hui, l'ensemble des accords ont été pensés,
35:56 notamment les accords de libre-échange,
35:59 uniquement sous le prisme de la balance commerciale.
36:02 On va peut-être exporter un certain nombre de produits,
36:05 mais derrière, s'il n'y a pas ces clos-miroirs,
36:08 ces obligations de respecter,
36:10 il y a des considérations sanitaires, économiques,
36:12 environnementales et sociales qui sont en jeu.
36:15 Il faut donc changer notre paradigme.
36:18 -Vous nous avez parlé des néonicotinoïdes.
36:20 On va parler de la culture de la betterave,
36:22 qui est menacée par la faim de ces insecticides.
36:25 Certains continuent de défendre pourtant ce pesticide
36:28 pour sauver la filière.
36:30 On en parle et on met les pieds dans le plat.
36:33 -C'est une année particulière pour les producteurs de betteraves
36:42 qui n'auront plus le droit d'utiliser ces insecticides
36:45 car elles les puceront.
36:47 Après deux ans de dérogation, la Cour de justice européenne
36:50 a tranché, fini, terminé les exceptions.
36:53 C'est un reportage dans le Loiret et ses environs
36:56 de Diane Kruger-Mourgue et de Marie Duvauchel.
36:59 -Dans son champ,
37:00 Alexandre Pelé aime toujours à trouver des coccinelles.
37:03 -Toujours une bonne nouvelle, l'olivoire.
37:06 -Elles mangent les pucerons,
37:07 les ennemis jurés de ces betteraves sucrières.
37:10 Ils leur transmettent le virus de la jaunisse,
37:13 synonyme de mort certaine.
37:15 -Pour cet agriculteur, de récoltes ravagées.
37:17 D'autant plus que cette année,
37:19 il ne peut plus compter sur les néonicotinoïdes
37:22 pour s'en prémunir.
37:23 Un gros risque pour son exploitation.
37:25 -On ne peut pas se permettre d'implanter une culture
37:28 parce qu'on met beaucoup d'argent.
37:30 Et puis derrière, d'avoir un rendement aléatoire.
37:33 Une année sur trois, une année sur deux,
37:35 une année sur cinq, on perd de l'argent.
37:38 -Avant même la récolte, prévue pour la fin de l'année,
37:41 cet agriculteur se sent désarmé, sans arsenal chimique.
37:44 -La meilleure solution technique
37:46 reste les néonicotinoïdes.
37:48 Donc, voilà, aujourd'hui, moi, je juge
37:51 que les outils techniques dont on dispose
37:55 ne sont pas à la hauteur de ce qu'on avait auparavant.
37:58 -Assurer de hauts rendements
38:00 pour maintenir une filière sucrière française,
38:03 c'est la priorité des producteurs.
38:05 Mais pour ce chercheur au CNRS, l'argument ne tient pas.
38:08 Car même en prenant en compte les mauvaises années,
38:11 la production est déjà très élevée,
38:13 et l'impact est supérieur aux années 60.
38:15 -On est arrivé au maximum de ce qu'on pouvait produire
38:18 en matière de betterave sucrière,
38:20 en utilisant l'agriculture intensive
38:23 et les pesticides néonicotinoïdes.
38:25 -Il alerte sur les effets dévastateurs
38:27 des néonicotinoïdes sur l'environnement.
38:29 Pollution des sols, des eaux,
38:31 contamination des abeilles, des poissons.
38:34 La santé humaine est aussi menacée.
38:36 Pour lui, les betteraviers doivent faire leur révolution,
38:39 comme l'ont déjà fait les cultivateurs de maïs.
38:42 -Ca demande un peu plus de travail,
38:44 un peu plus d'investissement, et c'est peut-être moins rentable,
38:47 mais à un moment donné, il faut se poser la question
38:50 de ce qu'on veut.
38:51 Est-ce qu'on veut une filière betterave très forte
38:54 au détriment de l'environnement, de la biodiversité et de la santé ?
38:58 -S'adapter, c'est ce qu'on tente de faire
39:00 dans cette ferme pilote.
39:02 R.Couturier essaye dans son champ une nouvelle méthode,
39:05 les plantes compagnes.
39:06 -Là, il s'agit d'un pied de févrole,
39:08 qui est une plante qui se développe...
39:11 qui fait des grosses feuilles et qui permet d'attirer
39:14 beaucoup de pucerons.
39:15 Il faut que ces pucerons, il faut qu'il y en ait le moins possible
39:19 qui arrivent sur les betteraves.
39:21 S'ils viennent sur d'autres plantes,
39:23 ils ne transmettent pas le virus.
39:25 -Autre solution expérimentée ici, des phéromones
39:27 pour éloigner les pucerons ou des variétés de betteraves
39:31 plus résistantes à la jaunisse.
39:32 Sceptique au départ, cet agriculteur s'est pris au jeu.
39:35 -Il n'y aura pas de miracle.
39:37 Au bout de la 3e année, je me dis qu'il y a des choses
39:40 qui vont donner un peu de souplesse.
39:42 -Ces expérimentations vont encore durer plusieurs mois
39:45 avant de peut-être généraliser les solutions trouvées.
39:48 -Thomas Ménager, ma question est volontairement provocatrice,
39:52 mais est-ce que ces betteraviers ne crient pas avant d'avoir mal ?
39:55 -Ca dépend, parce qu'on ne peut pas envisager
39:58 s'il y aura beaucoup de pucerons ou de jaunisse.
40:01 Peut-être que cette année, par chance,
40:03 en l'absence des néonicotinoïdes, tout va bien se passer.
40:06 C'est l'incertitude de la nature.
40:08 -C'est ce que vous voyez dans votre circonscription ?
40:11 -Il y a eu une baisse.
40:12 Certains se sont dit que l'incertitude, c'est un risque.
40:15 Ils avaient une diversité.
40:17 -Des gens qui ont arrêté de cultiver la baisse ?
40:19 -Oui. Il y en a qui ont diminué fortement.
40:22 -Trop risqué.
40:23 -Il y a des cultures qui sont plus rentables, moins risquées.
40:26 Aujourd'hui, quand l'élément risque est augmenté, accentué,
40:30 parce qu'ils avaient déjà un risque,
40:32 les néonicotinoïdes, c'était pas la panazé,
40:35 c'était pas la panazé.
40:36 -C'est un risque.
40:37 -Il y a eu des années où ça a été un risque.
40:40 -C'est un risque.
40:41 -Il y a eu des années où ça a été un risque.
40:43 -C'est un risque.
40:44 -Il y a eu des années où ça a été un risque.
40:47 -C'est un risque.
40:48 -C'est un risque.
40:49 -C'est un risque.
40:50 -C'est un risque.
40:52 -C'est un risque.
40:53 -C'est un risque.
40:54 -C'est un risque.
40:55 -C'est un risque.
40:56 -C'est un risque.
40:57 -C'est un risque.
40:59 -C'est un risque.
41:00 -C'est un risque.
41:01 -C'est un risque.
41:02 -C'est un risque.
41:03 -Vous pouvez s'arrêter.
41:05 -Il commence à avancer.
41:06 Il y a un moment où on ne peut pas révolutionner.
41:09 -Il y a eu deux années de dérogation.
41:11 -Il y en aurait une troisième.
41:13 Le ministre, c'était Marc Fesneau, s'était engagé.
41:16 C'est la Cour de justice de l'Union européenne
41:19 qui a décidé de nous taper sur la tête.
41:21 On élargit le champ, mais la question de la souveraineté
41:24 et des choix que nous faisons sur notre sol en la matière
41:28 ne devrait pas souffrir de telles décisions.
41:30 Mais en France, chaque année, il y a une baisse...
41:33 -La décision de la Cour de justice européenne.
41:36 -Oui, je conteste la décision.
41:38 C'est au gouvernement français de décider
41:40 s'il donnait cette dérogation supplémentaire.
41:43 Ca va coûter aux Français.
41:44 Comme il n'y a plus cette dérogation,
41:47 il y aura sûrement des indemnisations
41:49 si jamais, et je croise les doigts,
41:51 il n'y a pas une bonne production.
41:53 -Il va falloir compenser.
41:55 -C'est prévu.
41:56 -L'Etat doit accompagner cette transition.
41:58 -Qui a un accompagnement ?
42:00 Il y a eu cette décision qui a été brutale.
42:03 -On vous dit que vous aurez trois ans.
42:05 Ils bossent. Ils commencent à avancer.
42:07 Ils le disent dans le reportage.
42:09 On approche, on commence à avoir des solutions.
42:12 Il y a la question des NBT,
42:14 il y a les plans de compagnes,
42:15 il y a des mécanistes de biochimie...
42:18 -Il y a l'INRA qui planche aussi.
42:20 -Il y a du boulot.
42:21 Quant au mois de janvier,
42:22 alors que vous plantez au mois de mars...
42:25 -On les prend un peu de cours.
42:27 -Sachant que dans un certain nombre de pays,
42:29 on n'aura pas la capacité...
42:31 -La prime d'insecticides sera au mois de septembre.
42:34 -Et bien en amont...
42:36 -C'est ça. Il y avait ce débat
42:37 parce que si la betterave ne fleurit pas,
42:40 peut-être qu'il y avait un certain nombre de reliquats,
42:43 qui pouvaient entraîner sur les plantes suivantes
42:46 de créer des problèmes.
42:48 Je suis dans un territoire sur le miel.
42:50 Il y a énormément de colonies.
42:52 Il y a d'autres problématiques,
42:54 mais c'était pas non plus majeur.
42:56 -C'est un insecticide tuant d'abeilles.
42:58 C'est paradoxal d'aller défendre le miel.
43:01 -Attention, les néonicotinoïdes...
43:03 Pour les betteraves, c'était une semence enrobée.
43:06 C'était peut-être pas parfait,
43:08 car il pouvait y avoir des flaques d'eau
43:10 qui contenaient des néonicotinoïdes.
43:12 Pour les plantes suivantes,
43:14 qui étaient des plantes mélifères, du colza,
43:17 avec des rotations des cultures,
43:19 c'était problématique.
43:20 Il était très faible.
43:22 Personne chez moi, dans les apiculteurs,
43:24 me disait qu'on avait un gros problème.
43:26 Si on peut s'en passer, c'est une bonne chose.
43:29 Aujourd'hui, il y a plusieurs néonicotinoïdes.
43:32 Notamment l'acétamipride,
43:34 qui est autorisé encore dans d'autres pays européens.
43:37 En Allemagne, notamment...
43:39 -Comment vous l'expliquez ?
43:40 -C'est autorisé en pulvérisation.
43:43 -En pulvérisation.
43:44 C'est un des types de néonicotinoïdes.
43:46 -Pourquoi la Cour de justice décide ça pour nous ?
43:49 -Elle a décidé pour eux aussi,
43:51 mais ce ne sont pas forcément les mêmes molécules.
43:54 L'acétamipride... Il y a plusieurs molécules.
43:57 C'est très technique. Il y en a plusieurs types.
44:00 Nous, on a été plus loin par la loi climat et résilience,
44:03 je crois, en 2007, si ma mémoire est bonne,
44:06 et on a interdit la pulvérisation de l'acétamipride.
44:10 Il y a aussi d'autres solutions.
44:12 Je sais que c'est une question de temps.
44:14 Il faut laisser du temps. C'est un équilibre, bien sûr.
44:17 Entre laisser croire qu'on pourra repousser indéfiniment
44:21 et, à un moment, prendre des décisions
44:23 un mois ou deux mois avant les SMIC.
44:25 Le glyphosate, par exemple, ça a été reconduit pour cinq ans.
44:29 Donc, là, la question va se reposer à nouveau.
44:32 Est-ce que ça ne va pas être à nouveau reconduit ?
44:34 -Après, les règles du jeu...
44:36 -La recherche n'avance pas tant que c'est reconduit.
44:39 -Vous avez raison, mais quand les règles du jeu sont claires,
44:43 c'est parfois difficile et parfois on n'y arrive pas.
44:46 Ca sera peut-être difficile dans cinq ans.
44:48 Mais là, c'est pire que tout.
44:50 On a changé les règles du jeu en cours de jeu, de partie.
44:53 -C'est plutôt la méthode. -Au-delà de ça...
44:56 Les agriculteurs, s'ils peuvent se passer des nicotinoïdes
44:59 et avoir des semences qui ne sont pas enrobées,
45:02 ce sera peut-être moins cher.
45:03 Ils seront très heureux,
45:05 car ça peut créer des problématiques environnementales.
45:08 Ils aiment leur territoire, la nature, l'environnement,
45:11 et ça leur coûte un fric monstre d'utiliser ces pesticides.
45:15 Il y a une contradiction. Cette année,
45:17 pour information, en Pologne et en Allemagne,
45:20 les surfaces, ceux qui ont encore
45:22 des insecticides en pulvérisation,
45:24 que nous, nous sommes interdits,
45:26 ont augmenté leur surface en pétrave,
45:28 par un effet d'aubaine.
45:29 La France, qui était le leader en la matière,
45:32 a sa production qui va diminuer, et nous, on baisse.
45:35 Il y a une réflexion à avoir,
45:37 c'est-à-dire qu'il y ait une coordination réelle
45:40 au niveau européen, ou qu'on nous laisse le choix
45:42 de décider ce que nous souhaitons ou pas.
45:45 -La semaine dernière, on a parlé de Marine Tondelier.
45:48 Vous, vous laissez du temps à la recherche,
45:51 vous étiez prêts à une dérogation.
45:53 Finalement, entre la protection de la biodiversité,
45:56 la course au rendement, il n'y a pas deux mondes,
45:59 deux visions de l'agriculture ?
46:00 -Je pense qu'il faut éviter cette opposition.
46:03 C'est une ligne de crête, bien entendu,
46:05 comme je le disais, de savoir à quel endroit on pose le curseur.
46:09 Il faut faire évoluer nos pratiques,
46:11 mais je pense que l'agriculture souffre.
46:14 Il suffit de voir les baisses des exploitations,
46:16 tant végétales qu'en viande, en élevage.
46:19 Il ne faut pas qu'on le fasse de manière forcée et brutale,
46:22 mais il faut être proactif.
46:24 C'est un équilibre.
46:25 C'est un équilibre en ne pas être en mode "on s'en fout",
46:28 car il y a des problématiques environnementales,
46:31 et surtout, il faut le faire sans hypocrisie,
46:34 sans prendre les gens pour des idiots,
46:36 c'est-à-dire pas se dire que...
46:38 C'est sur d'autres sujets,
46:40 mais en même temps, laisser des usines
46:42 qu'on ne pourra pas installer sur notre sol
46:44 car on n'aura plus la capacité de les relocaliser,
46:47 50 % de nos gaz à effet de serre sont liés aux importations.
46:51 Il faut avoir une vision globale, générale,
46:53 et surtout, éviter de se dire que c'est toujours à la France.
46:57 -Il ne faut pas être trop bon élève.
46:59 Il ne faut pas en faire trop.
47:00 -Il faut être bon élève,
47:02 mais il faut trouver le juste milieu.
47:04 Être bon élève, mais que ça nuit à votre peuple,
47:07 à vos agriculteurs, à votre ruralité.
47:09 -Vous avez crié en disant
47:11 que c'est toute la filière sucre qui va s'effondrer.
47:14 On n'a pas l'impression que toutes les usines de sucrières
47:17 sont en France. Est-ce que c'est le cas ?
47:19 -Sur mon territoire, il y a quelques années,
47:22 il y en a déjà une première usine qui a fermé, bien sûr.
47:25 Moi, aujourd'hui, il y avait 100, je crois, une centaine,
47:28 dans les années 50, d'usines de betteraves à sucre,
47:33 de sucreries, je cherchais le mot, de sucreries.
47:36 Aujourd'hui, il y en a plus d'une vingtaine.
47:38 -Les néonicotinoïdes, ça vient d'être...
47:41 -Il y a un mécanisme... -C'est un mouvement plus profond.
47:44 -Clairement, la betterave,
47:46 c'est la culture la plus rentable.
47:48 Il y a un chercheur qui disait qu'il fallait que ça soit moins rentable.
47:52 Objectivement, c'était absolument pas la culture la plus rentable.
47:55 C'est pour ça qu'il y a eu une diminution.
47:58 Elle est technique. On ajoute des problématiques
48:00 à ces difficultés économiques et techniques.
48:03 Il y a un risque.
48:04 Il y a une sucrerie qui est importante,
48:06 celle de Corbeil, chez moi, qui fait vivre tout le territoire.
48:10 -Et elle achète des betteraves à l'étranger ?
48:13 -Non. Non, non.
48:14 Mais petit à petit, il y a eu la fermeture d'autres sucreries.
48:17 C'est le Toirie.
48:18 On a récupéré... Le malheur des uns fait le bonheur des autres.
48:22 On récupère les productions. Ca a diminué sur notre territoire.
48:25 On va aller un peu plus loin, Seine-et-Marne,
48:28 en chercher, mais petit à petit,
48:30 c'est des outils qui coûtent 10, 15 millions d'euros,
48:33 qui, parfois, sont démantelés et partent à l'étranger,
48:36 parce que c'est des outils techniques importants.
48:39 Ca fait vivre tout un bassin. Ca fait vivre les bars,
48:42 les restaurants dans un village. Ca fait vivre tout un territoire.
48:45 Il y a tous ceux qui font la campagne avec les camions.
48:48 Il faut éviter de tuer.
48:50 Notre ruralité, c'est toujours cet équilibre.
48:52 -Ca peut nous coûter notre place de premier producteur de betteraves ?
48:56 -Je me souviens plus des chiffres pour prendre une telle position,
49:00 mais dans tous les cas, on est en baisse et d'autres en hausse,
49:03 parce qu'ils ont des possibilités chimiques
49:06 que nous n'avons pas.
49:07 Il y a des sources d'espoir.
49:09 En Australie, une molécule a été autorisée.
49:11 Le ministre que j'avais sollicité sur cette question
49:14 essaie d'accélérer l'autorisation de mise sur le marché de ce produit.
49:18 Donc, il y a de l'espoir, mais c'est la recherche, je pense.
49:21 -La science.
49:22 -On va continuer à parler du sucre et on va en manger.
49:25 C'est le péché mignon.
49:26 -Pour le sucré, c'est une tartatin, ma chère Brigitte.
49:32 Une préparation réussie à l'insu de l'or plein gré
49:35 par les fameux sorts tatins.
49:37 On va aménager l'histoire.
49:38 La légende urbaine a fait le succès de cette tarte.
49:41 Une des sœurs a laissé tomber la tarte
49:43 et, pour sauver les apparences, elle a raccommodé ça
49:46 en la remettant à l'envers. -C'est une légende urbaine.
49:49 -Je crois qu'il y en a une deuxième.
49:51 Elle avait lancé la cuisson et elle s'est dit
49:54 "je balance la pâte brisée dessus".
49:56 Dans tous les cas, c'est au moins le symbole,
49:58 est-ce que c'est vrai ou c'est une légende urbaine,
50:01 que des fois, on peut se planter et faire quelque chose de pas trop mal.
50:06 C'est comme en politique, on peut se rattraper aux branches.
50:09 On fait le mieux, c'est ce qu'ils ont essayé de faire
50:12 en faisant la tarte aux pommes.
50:13 Elle s'est rendue compte qu'elle s'était plantée
50:16 et l'idée, elle a essayé de rattraper.
50:18 On n'est pas certain de réussir, mais on essaie de se faire mieux.
50:22 -C'est votre dessert fétiche ? -C'est un dessert
50:24 qu'on faisait régulièrement à la maison, que je fais encore.
50:28 Je fais mon caramel, je mets mes pommes.
50:30 Je suis pas fan avec la crème fouettée.
50:33 -C'est une crème fraîche, une crème glacée ?
50:35 -Je préfère la boule de glace vanille.
50:37 -Avec le chaud-froid ? -J'aime bien le mélange des deux.
50:41 -Quelle pâte sur les pommes ? -Brisées.
50:43 -Brisées. -Et quelles pommes ?
50:45 Vous utilisez une pomme pas trop acide ?
50:47 -Ce que j'ai à la maison, une pomme pas trop acide,
50:50 qui a une chair qui va bien réagir.
50:52 Je prends des... C'est peut-être pas une marque,
50:55 mais une Piclady. -Un peu sucrée.
50:57 -C'est des pommes sucrées, mais assez fermes,
51:00 et qui tiennent bien la cuisson.
51:01 Avec une boule de glace, le mélange chaud-froid...
51:05 -Vous pouvez la goûter. -C'est une pâte feuilletée ?
51:07 -Je mets la brisée. -Voyons voir.
51:09 -Est-ce que vous faites des variantes ?
51:12 La tartatine est aux pommes,
51:13 mais il y a des tatins aux coins qui peuvent être pas mauvaises,
51:17 des tatins aux poires. Vous êtes en tachiban de la tatin.
51:20 -Non, mais après, ça doit être super bon.
51:23 Le coin, je suis pas fan. -Moi, j'adore.
51:25 C'est très bon, la tatin aux coins. -Le coin pue, c'est compliqué.
51:29 Avec de la pomme, ça passe, mais poire, pourquoi pas ?
51:32 J'ai jamais essayé. J'aurais dû demander une variante.
51:35 -On termine toujours cette émission en musique.
51:38 On va écouter la chanson que vous avez choisie
51:40 et vous allez nous raconter pourquoi.
51:43 "Le Loir-et-Cher" de Michel Delpeche
51:45 -Ma famille habite tant
51:48 Le Loir-et-Cher
51:50 Ces gens-là ne font pas de manière
51:52 Ils passent tout l'automne...
51:54 -Je vous demande pas pourquoi cette chanson.
51:57 -Non, c'est le côté un peu chauvin.
51:59 Moi, cette chanson... -Michel Delpeche.
52:02 -Oui, elle me fait marrer.
52:03 Ca joue un peu sur les clichés,
52:05 le côté "on est de ruralité, on est des bouseux,
52:08 "on a les pieds dans la boue".
52:10 C'est quand même une image un peu réductrice.
52:13 C'est une époque, c'est daté de la ruralité.
52:15 C'est autre chose, la ruralité, aujourd'hui.
52:18 Moi, en tant que Loir-et-Cherien,
52:20 même si je suis un Loir-étain,
52:22 ça m'a toujours fait rire. -C'est un petit hommage.
52:25 -Le Loir-et-Cher, c'est pas le département le plus connu.
52:28 Même si on a les châteaux de la Loire,
52:31 le territoire est magnifique,
52:33 on n'a pas une identité très forte.
52:35 Cette chanson a participé à faire connaître le territoire.
52:38 -Merci, Thomas Ménager, d'avoir accepté ce déjeuner.
52:42 Merci à chef Françoise, qui nous a régalé
52:44 avec ses tomates farcies et cette tarte tatin.
52:47 Merci à vous tous de nous avoir suivis.
52:49 On se retrouve la semaine prochaine
52:52 pour un nouveau numéro de "Politique à table".
52:55 ...
53:08 Bonne fête !