Pourquoi ai-je le sentiment d'avoir une vie de merde ? Psychologue Véronique Kohn
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00:00 C'est normal, c'est normal par période dans la vie d'avoir des vies de merde.
00:07 Le malheur est humain, ceux qui prétendent avoir toujours, tout va bien pour moi tout
00:12 le temps, dans le meilleur des mondes, je crois pas à un seul instant.
00:14 C'est le masque des apparences.
00:15 Il y a des moments où, par exemple on parlait de dépendance affective, il y a des périodes
00:20 où on peut être dépendant affectif, il y a des périodes où il y a des vraies épreuves.
00:22 Après c'est comment je fais, comment je m'arrange pour entretenir le truc.
00:27 Soit je fais un pas de côté et je me dis ok j'ai une vie de merde, qu'est-ce qui organise
00:36 ma vie de merde.
00:37 Comment je surmonte, comment je fais face, qu'est-ce qui m'aide à aller un peu mieux,
00:41 ça va être ça la vraie question.
00:42 Qu'est-ce qui m'aide à aller un tout petit peu mieux.
00:44 C'est souvent le lien, le lien chaleureux, le lien aimant avec des amis, souvent des
00:49 amis ou nos compagnons, ou de la famille.
00:52 On a besoin d'être accueilli, d'être jugé, d'être parfois pris dans les bras,
00:58 de tendresse, d'écoute, des choses comme ça, c'est essentiel.
01:00 Ça nous remonte en énergie.
01:01 Ça c'est très très très fort.
01:03 En fonction de mes besoins, de mes ressentis, de mes envies, me faire une petite tasse de
01:06 thé, me prendre un bain, me prendre des cours de musique, explorer des choses ou se donner
01:11 des choses à vivre dont on sait qu'elles nous font un peu de bien.
01:14 Une chose aussi qui est vraiment utile à savoir pourquoi j'ai une vie de merde, parce
01:18 que très souvent, il y a des choses effectivement qui vont mal, mais en plus on les entretient
01:23 avec la pensée.
01:24 C'est-à-dire qu'on est happé par ce qu'on appelle le vortex traumatique.
01:26 C'est quoi le vortex traumatique ? C'est on met notre attention, notre focus sur tous
01:32 les problèmes, les préoccupations, les tracas.
01:34 On est fait pour survivre, donc on est préoccupé par tout ce qui est dangereux, tout ce qui
01:39 va mal, tout ce qui est problème à résoudre.
01:41 Ça c'est normal qu'on fasse ça, on est happé, ça veut dire notre attention va être
01:45 focusée là-dessus.
01:46 Donc quand on est focusé là-dessus, on va s'agiter mentalement là-dessus, ça va
01:53 nous créer des sensations et des émotions.
01:54 On est très fort pour entretenir le moins.
01:57 Donc se faire peur, la dépression, se coller, il y a une forme d'addiction à l'intensité
02:05 du moins.
02:06 Parce que les émotions dites négatives ou lourdes, les émotions lourdes, elles créent
02:10 une intensité.
02:12 Parfois, on est familier, de par les expériences traumatiques de l'enfance ou du transgénérationnel,
02:18 il y a une familiarité avec les émotions lourdes.
02:20 Donc ici, le conseil, c'est ce qu'on donne en général, c'est faire un déplacement
02:25 de l'attention, conscient.
02:27 Je fais un effort pour mettre mon attention sur quelque chose d'un peu plus agréable
02:32 ou neutre.
02:33 Quand je suis dans quelque chose qui me fait un peu de bien, même si ce n'est pas à
02:35 la mer à boire, alors à ce moment-là, je commence à sentir dans mon corps, comment
02:40 c'est pour moi quand c'est un peu mieux.
02:42 Si j'apprends, là on parle de pendulation, à penduler dans le beau temps quand je suis
02:47 dans la pluie, j'apprends à mon système à aller du moins au plus.
02:52 Et il apprend à faire ça, il apprend ce chemin.
02:55 Sinon, certains vont rester dans du moins au moins, moins au moins, moins au moins,
03:00 ils tournent dans le moins, et puis il y a de moins, puis il y a de moins.
03:05 Et plus il y a de plus, et plus ça apprend le chemin du passé du moins au plus, du
03:08 moins au plus, du moins au plus.
03:09 Donc ça va stabiliser l'état du système nerveux.
03:11 C'est pour ça que c'est important de savoir que physiologiquement, on a besoin de passer
03:15 du moins au plus.
03:15 [Musique]