Laurence Cottet, ancienne alcoolique : "Ça a été le jour le plus terrible de ma vie, j’ai perdu ma dignité de femme"

  • l’année dernière
Alcool, drogues, sexe, alimentation, jeux d’argent ou jeux vidéo… Pour "Addict.e.s", sur Yahoo, anonymes et célébrités ont accepté de briser le tabou de la dépendance. Ils racontent la spirale infernale de l’addiction, l’impact souvent destructeur sur l’ensemble des sphères de leur vie, et le chemin, souvent long et douloureux, vers la sobriété.Cadre supérieure dans un groupe mondial du BTP, Laurence Cottet a quasiment tout perdu à cause de sa dépendance à l’alcool : sa dignité de femme, ses amis, sa famille et son travail. Pour Yahoo, cette femme de 61 ans est revenue sur ce jour "terrible" où le déclic s’est produit et où elle a décidé d’arrêter de boire.Comme le rappelle le site du gouvernement, la consommation d’alcool représente un enjeu de santé publique majeur en France, où elle est à l’origine de 49 000 décès par an. Il en est de même en Europe, où elle est responsable de plus de 7% des maladies et décès prématurés. En cas de dépendance à l'alcool, il est possible de se faire aider par son médecin traitant ou en s'adressant à une structure spécialisée.
Transcript
00:00 24 janvier 2009, j'ai donc 48 ans. C'est sans doute le jour le plus terrible de ma vie.
00:05 Je suis à la cérémonie des vœux chez Vinci. Il est 13h30 et je vais m'effondrer
00:12 ivre mort devant 650 cadres supérieurs.
00:15 Je perds en une fraction de seconde ma dignité de femme, mon travail parce que je vais vite
00:23 être éjectée, mes quelques amis qui me restaient et ma famille, ça fait longtemps
00:28 qu'elle m'avait éjectée. Donc je perds tout sauf la vie.
00:32 Ce jour-là, je n'ai plus à me cacher. Et j'apprendrai quelques jours plus tard, lorsque
00:37 le DRH voudra se séparer de moi, j'apprendrai que tout le monde est au courant de mon problème
00:46 avec l'alcool. Et personne n'est venu m'en parler.
00:49 J'ai cette chance, trois jours plus tard, de rencontrer un médecin addictologue à qui
00:55 je raconte la scène. Et il me dit « mais madame, mais vous êtes tout simplement malade.
01:01 Je peux vous soigner. » Et donc, ce n'est pas facile, mais j'ai réussi.
01:07 Finalement, c'est le déclic qui s'est produit. Je me considère comme une patiente,
01:14 je me considère plus sur un plan de la morale, comme une pochtrone, comme une débauchée,
01:19 comme une femme sans volonté. C'est une maladie qui touche quand même
01:24 dans notre pays, la France, au moins 5 millions de personnes.
01:29 [Générique]
01:31 Merci.

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