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Chaque jour, des invités opposent leur point de vue sur l'actualité politique. Ce jeudi, Bruno Cautrès et David Revault d'Allonnes.

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News
Transcription
00:00 8h47, le club de la presse européen pour commenter, décrypter l'actualité politique avec nous ce matin.
00:06 Bruno Cotteres, bonjour Bruno. - Bonjour.
00:08 Politologue, chercheur CNRS au Cévi-Pof.
00:10 David Ravaud d'Allonne est avec nous aussi. Bonjour David. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:14 Chef du service politique au journal du dimanche, elle court donc la rumeur d'une réorganisation
00:18 politique imminente au gouvernement, comprenez un remaniement. Alors un signe de plus,
00:23 ces rencontres successives à l'Elysée pour Emmanuel Macron la semaine dernière avec Nicolas Sarkozy
00:29 qui lui soufflait d'opter pour un premier ministre issu des rangs de la droite. Edouard Philippe, lundi,
00:33 rencontre révélée par le Figaro avec au menu de la discussion une éventuelle coalition
00:37 avec la droite. Alors est-ce un hasard ?
00:40 Mais la première ministre en poste Elisabeth Borne s'exprime dans le Figaro assez longuement. Et alors justement sur les questions très politiques, les questions de
00:47 faut-il s'unir à la droite etc, la première ministre se montre extrêmement
00:51 laconique, on en sent assez mal à l'aise sur ces questions là, en clair voyé avec
00:56 l'Elysée. Comment vous décryptez ce signal David Revodalone ? Alors sur le timing déjà
01:01 je remarque que le président comme d'habitude prend son temps, en football on dirait qu'il pose le pied sur le ballon, il joue la montre,
01:07 évidemment il n'a aucun intérêt à se précipiter tout simplement parce qu'il n'a pas de solution et qu'entre les deux
01:12 options qui se présentent à lui, il n'a pas encore tranché, il n'a pas encore, si vous voulez, trouvé
01:17 la solution idéale ou le mouton à cinq pattes. Mais attendez, c'est pas une question de personne ? Alors les deux en général, puisque
01:25 en gros
01:26 le vrai gain politique ce serait d'élargir la majorité, on le sait, en direction des républicains, de s'adjoindre à les
01:33 40 voix supplémentaires parmi les députés de droite, ce qui implique un premier ministre LR ou un premier ministre LR
01:40 compatible. C'est ce pourquoi plaide Nicolas Sarkozy depuis des mois et des mois,
01:44 seul problème c'est que ce mouton à cinq pattes on ne l'a pas encore trouvé, vous n'avez pas encore trouvé
01:48 la personnalité LR, on a parlé de Baroin, de Raffarin, de Larcher et de quelques autres, mais pour l'instant
01:54 cette personne là n'existe pas encore. Et puis la deuxième option, vous l'avez évoqué
01:58 dans votre introduction Dimitri, c'est tout simplement le maintien d'Elisabeth Borne en Matignon, mais le problème c'est qu'on reste dans la situation actuelle, le statu quo,
02:05 et qu'il manque encore 40 voix pour faire une majorité à l'Assemblée.
02:07 - Alors elle répète le mot déterminé une bonne dizaine de fois dans cet entretien, Bruno Cotteres, est-ce que vous pensez que c'est la pente
02:13 naturelle de ce second quinquennat Macron que de jouer le rapprochement avec les républicains ?
02:18 - C'est vrai que pour le moment tout va dans ce sens là, on ne voit pas depuis le début du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron de
02:24 clairsign qui sont en direction du centre gauche. Elisabeth Borne dit beaucoup, mais on a adopté plein de projets de loi dont certains ont
02:31 une connotation un peu de centre gauche, mais c'est vrai que c'est pas vraiment
02:34 spectaculaire, la tendance naturelle, la pente naturelle depuis le début, c'est effectivement plutôt d'aller vers le centre droit. Lorsqu'on demande aux
02:41 françaises et aux français où est-ce qu'il situe Emmanuel Macron, en moyenne ils le mettent d'ailleurs au centre droit.
02:45 Nous dans nos enquêtes on demande aux français de le situer sur une échelle qui va de 0 à 10,
02:50 où 0 c'est la gauche et 10 c'est la droite, et bien ils le situent en moyenne à 6, 6,2, 6,3, donc au centre droit.
02:57 Donc pour le moment c'est plutôt la pente naturelle.
02:59 - Mais les LR ne sont pas d'accord, c'est ça ?
03:02 - D'abord il y a urgence du point de vue de la majorité, c'est-à-dire qu'il y a quand même une situation qui devient de plus en plus problématique,
03:07 pas de majorité
03:09 absolue, un gouvernement qui donne de plus en plus le sentiment qu'il gouverne à coup de 49-3, ça ça peut pas durer
03:14 sur l'ensemble du mandat d'Emmanuel Macron, et du point de vue des LR on voit qu'on commence à intégrer
03:20 des dimensions un peu stratégiques de court-moyen terme, en particulier la présidentielle de 2027, tout le monde a des gens
03:27 en ligne de mire que Emmanuel Macron ne sera plus là en 2027.
03:31 - Alors on va en parler, mais alors juste avant quand même, juste pour qu'on creuse un petit peu ce sujet LR,
03:35 parce qu'on peut comprendre cette crainte de passer finalement pour
03:40 la force d'appoint au macronisme, on peut comprendre les craintes de débauchage, mais
03:45 est-ce que certains ne nourrirait pas une vision un peu trotskiste de la chose, c'est-à-dire
03:49 pourquoi pas une association avec
03:51 Emmanuel Macron, avec l'idée de changer le macronisme de l'intérieur ?
03:56 - C'est assez osé comme comparaison, mais c'est assez malin effectivement, le trotskisme qui consiste effectivement à infiltrer les organisations
04:02 pour pouvoir appliquer la ligne justement
04:05 du père fondateur Léon Trotski.
04:09 En l'occurrence oui, il y a de ça, et le problème c'est que vous avez ce dilemme entre le fait d'apparaître
04:14 comme une force supplétive, vous l'avez dit, alors que les LR se sont depuis le début positionnés comme une force d'opposition au macronisme,
04:22 et puis de l'autre côté,
04:23 et bien tout simplement la peur de disparaître, parce qu'Emmanuel Macron il a quand même siphonné une grande partie des LR,
04:29 il a siphonné une grande partie des personnalités, on a d'ailleurs,
04:31 on va se le dire franchement, les ministres qui existent le plus, les poids lourds du gouvernement, ce sont quasiment tous
04:37 des ministres issus de la droite, Darmanin, Lecornu, Le Maire, j'en passe et des meilleurs. - Vous savez, je crois beaucoup à cette idée
04:43 qui inquiète je pense François Bayrou, il s'exprime aussi dans le Figaro et chez nous ce matin sur Europe 1,
04:48 alors lui il voudrait un grand remaniement, il le dit assez clairement, mais il dit "pas de restauration RPR".
04:54 Quelle expression vous ne contrerais-ce ? - Bien sûr, ça serait tragique
04:58 pour
05:00 pour l'ancien patron, patron du Modem, ce serait tragique pour lui parce que lui a toujours combattu contre l'hégémonie
05:07 de la droite RPR par rapport au centrisme, donc effectivement lui qui a tellement contribué à l'émergence d'Emmanuel Macron en 2017, on se rappelle,
05:14 qui se considère comme le seul vrai allié
05:17 politiquement d'Emmanuel Macron. - Et qui refuse de reverser l'UDF dans le M.P. il y a 20 ans. - Tout à fait, c'est de voir revenir
05:25 le duo RPR-UDF au fond. Alors c'est vrai que
05:30 l'hypothèse que vous soumettiez, qui était cette hypothèse un peu
05:34 trotskiste, alors c'est vrai qu'elle n'est pas inintéressante parce que peut-être que du côté des LR, stratégiquement, on a peut-être aussi envie,
05:39 besoin et envie de refaire au macroniste à l'envers le coup qu'il leur en fait en 2017. - Parce que Edouard Philippe,
05:46 c'est peut-être ça qu'il y a, une chose comme ça à laquelle il pense Edouard Philippe par exemple. - Il vient des LR, il a fondé son
05:52 parti Horizon bien évidemment, il n'est pas membre du parti
05:56 macroniste, les LR ne lui ont pas opposé de candidat lorsqu'il a voulu revenir maire du Havre, ils ont dit qu'ils n'avaient pas eu le temps
06:03 de choisir un candidat, mais c'est quand même un petit détail qui compte. Et effectivement,
06:07 l'équation pour un candidat
06:10 du centre droit à la présidentielle, c'est sa capacité effectivement à faire venir vers lui des électeurs LR et des électeurs
06:16 Macron LR compatibles. - David Rondelon. - Votre scénario est assez séduisant, c'est un peu comme dans le film de Martin Scorsese,
06:21 les infiltrés. - Exactement. - Mais au trêve de plaisanterie, la vraie question, et on se la pose finalement depuis 2017, c'est est-ce que le macronisme
06:28 n'est qu'une parenthèse ? Est-ce qu'en 2027,
06:30 eh bien les fleuves de gauche traditionnelle et de droite traditionnelle vont revenir dans leur lit ? Est-ce que pour la gauche, ça semble
06:37 compromis puisque la NUPES et les Insoumis ont quand même considérablement
06:40 bougé les lignes et fait évoluer le jeu ? En revanche à droite, la question se pose, est-ce qu'un Philippe, est-ce qu'un Darmanin, est-ce qu'un autre acteur
06:47 serait en mesure de rallier à la fois la droite
06:49 macroniste et ce qui reste de LR ? C'est la vraie question. - Je voudrais vous faire réagir Bruno Cotteres à
06:54 l'édito de Cécile Cornudet dans Les Echos ce matin, elle pose la question "mais pourquoi partent-ils donc si tôt ?" Elle parle d'Edouard Philippe,
07:00 Laurent Wauquiez, Bernard Cazeneuve, François Ruffin, on peut peut-être y mettre François Bayrou aussi, on est quand même à quatre ans de la prochaine
07:06 présidentielle et il y a déjà du monde sur la ligne de départ alors qu'en 2022, on avait l'impression que la présidentielle plus qu'un marathon,
07:13 c'était une sorte de sprint, c'était celui qui se déclarait le plus tard, là c'est même l'ultra trail, on parle à
07:18 quatre ans, comment vous l'expliquez ça ? - Pour deux raisons, la première raison c'est que tout le monde a intégré et sait qu'Emmanuel Macron ne pourra pas être
07:24 candidat en 2027 et donc il s'agit de rapidement prendre date
07:29 dans l'opinion comme étant celui qui évoque
07:31 pas le successeur vraiment d'Emmanuel Macron mais la continuité de son
07:36 projet, puis il y a une deuxième raison, c'est la situation politique, l'absence de majorité qui évidemment
07:41 fait que toutes les lignes sont en train de bouger, l'avenir d'Elisabeth Borne est de plus en plus incertain donc tous les acteurs
07:47 essayent de neutraliser un peu leurs adversaires potentiels. - François Bayrou disait d'ailleurs tout à l'heure dans le journal de 8 heures sur Europe 1
07:57 à la présidentielle française de toute façon c'est toujours l'outsider qui gagne. - C'est vrai et regardez là Bruno Cotteres a tout à fait raison, dans un contexte
08:04 de non-succès, de succession Macron puisqu'il ne se représentera pas, il est normal que les acteurs se positionnent tôt mais je rappelle que dans toutes les
08:11 présidentielles précédentes, celui qui était donné vainqueur à un ou deux ans de l'échéance
08:16 Dominique Stroskane, Alain Juppé, Jean Passe et des meilleurs n'ont jamais été élus et n'ont même jamais été
08:22 candidats donc imaginez si on ne peut pas prévoir à un an ce qui se passe si on commence à calculer à quatre ans
08:28 je pense que de l'eau va couler sous les ponts électoraux d'ici là et qu'évidemment... - Ce ne sont pas des perdreux de l'année là quand même
08:34 Laurent Wauquiez,
08:35 Bernard Cazeneuve et malgré tout il semble croire que
08:39 déclarer sa flamme à la France et ses ambitions pour l'Elysée ça va être payant Bruno Cotteres. - Oui c'est parce que tous les deux viennent de familles politiques
08:47 qui ont été littéralement
08:49 percutés par le macronisme
08:52 et donc s'ils veulent essayer de reconstruire quelque chose il faut quand même du temps il faut pas qu'ils donnent le sentiment
08:56 qu'à quelques mois de la présidentielle de 2027 ils se réveilleraient
09:00 - Il faut partir à point. - Voilà il faut partir à point rien ne sert de courir faut partir à point mais faut pas non plus partir
09:05 trop tard parce qu'ils viennent tous les deux
09:07 les deux personnalités que vous avez citées de familles politiques qui sont profondément profondément en voie de
09:13 convalescence reconstruction. - Et puis pardon il y a quand même une personnalité qui va occuper un rôle de premier plan dans la présidentielle
09:18 de 2027 c'est Marine Le Pen qui est pour le coup est partie à point puisque ça fait déjà dix ans qu'elle
09:23 est candidate à chaque élection et qu'elle le sera évidemment la prochaine fois. - On parlera une autre fois
09:28 on n'aura pas le temps ce matin mais de ce face à face qui se profile entre Edouard Philippe et Laurent Wauquiez
09:33 ils ont à peu près le même âge
09:35 même profil politique pourtant ils se sont très très peu croisés ces deux là
09:38 c'est le grand match qu'on nous annonce à droite depuis quelques années ça n'a pas encore eu lieu peut-être que c'est pour les prochains mois
09:43 merci à tous les deux Bruno Cotteres et David Robodalot, bonne journée à tous les deux.

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