Dans Historiquement Vôtre, Clémentine Portier-Kaltenbach vous raconte le dernier amour de Jeanne du Barry (1743-1793). À la mort du roi Louis XV, en 1774, sa dernière favorite n’a que 30 ans. Après s’être retirée à l’abbaye du Pont-aux-Dames, elle retourne au château de Louveciennes, où elle reçoit régulièrement la visite du duc de Brissac (1734-1792)…
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00:00 Mais avant d'affronter Clémentine Portier-Keltenbach pour cette joute du quiz,
00:05 je lui laisse la parole et nous raconte des histoires dont elle seule a le secret.
00:09 Aujourd'hui Clémentine me revenait sur le destin de celle dont on a beaucoup parlé récemment à cause d'un film,
00:16 celui de Maïwenn, Jeanne Dubarry, pour nous raconter non pas sa crème, grand classique de la cuisine française.
00:23 - C'est délicieux, vous connaissez le potage Dubarry ?
00:25 - Ah non, enfin c'est bon.
00:26 - Ah si, mais j'en mange très peu.
00:27 - Au choux fleur, un petit peu de poireau, du lait, j'adore ça moi, pis c'est bon.
00:32 - Mais là, vous êtes là surtout aujourd'hui pour nous parler d'une histoire d'amour qu'elle a vécue non pas avec Louis XV, mais après Louis XV.
00:40 - Mais oui, parce que si vous avez vu le film, tout s'arrête lorsqu'elle quitte Versailles après la mort de Louis XV.
00:45 - Merci le spoil, bravo.
00:47 - Oh, écoute, je ne vais pas vous expliquer qui étaient Louis XIV et Louis XV et Madame Dubarry.
00:53 Mais quand Louis XV meurt, elle est très jeune, elle a la trentaine, alors dites donc, à 30 ans, la vie continue.
01:00 Qu'est-ce qu'elle va devenir ? D'abord, elle est prisonnière d'État, parce que le soir même des obsèques du roi,
01:04 elle reçoit de Louis XVI l'ordre de se retirer à l'abbaye du Pont-aux-Dames.
01:09 Elle va y passer un an.
01:11 Et puis après, bon, elle achète un petit château, le château de Saint-Vrain, le s'il plaît pas, bon voilà, c'était pas son truc.
01:18 Et elle finit donc par retourner à Louvcienne, le pavillon de Louvcienne que lui avait offert Louis XV.
01:23 Et là, elle va mener une vie agréable et douillette dans le confort et le lyx pendant plusieurs années.
01:28 Donc là, le film se termine un peu sur "Ah ça y est, elle est prisonnière à l'abbaye, non, non, non, non,
01:34 elle va dans son petit château très, très confortable et il y a un visiteur très, très assidu
01:39 qui est le duc de Caussé-Brisac, lieutenant-colonel des 100 Suisses et gouverneur de Paris.
01:45 Il prend au château de Louvcienne auprès de Jeanne du Barry le rôle du confident dévoué,
01:51 empressé, amical et bien davantage parce que c'est là que va se nouer entre eux une relation ébauchée
01:58 déjà depuis assez longtemps. Il a 20 ans de plus qu'elle, mais enfin, il en était pris depuis déjà longtemps.
02:04 Il la défendait toujours contre ses détracteurs et lui, c'est un homme vraiment magnifique.
02:08 C'est vraiment un vrai gentilhomme, un magnifique soldat, très beau avec sa très grand blond aux larges épaules,
02:16 les yeux bleus, des manières extrêmement délicates et il lui est tout dévoué.
02:22 On connaît bien leur relation parce qu'on a conservé de nombreuses lettres du duc de Brisac à Madame du Barry.
02:28 Elles sont très simples, très touchantes. Ça a été une véritable histoire d'amour et lui, on voit cet homme.
02:35 Il s'y montre sans phare, parfaitement sincère. On sent l'homme de cœur très profondément, esprit d'elle.
02:44 Et esprit d'elle, il n'y a pas ce côté un peu dépressif de Louis XV.
02:49 Puis Louis XV, il est roué, donc évidemment, ça fousse un peu.
02:53 D'abord, en plus, il est mort, mais ça fousse un peu les relations.
02:56 Et il écrit, par exemple, à la du Barry que "votre lettre du 22, Madame la Comtesse, est philosophique et savante".
03:04 Oui, il faut de la philosophie et de l'espérance ainsi que de la patience lorsqu'on est loin de vous.
03:11 Mais adieu, adieu Madame la Comtesse, il est tout à l'heure midi et je vous allais à Brisac.
03:16 Je vous offre mes hommages et mes remerciements de votre exactitude à me donner de vos nouvelles.
03:21 Elles sont mon seul bonheur, comme de penser à vous, au sentiment éternel que je vous ai voué et que je vous offre de tout mon cœur.
03:30 Oh là là, ça donne des frissons.
03:32 Ce qui est bizarre, en revanche, c'est la formulation "Madame la Comtesse", ce n'est pas un domestique.
03:36 Oui, c'est vrai ça. Vous avez raison.
03:38 Ah oui, vous avez raison. Ah oui, fausse note pour le dioc de Brisac.
03:42 En tout cas, eux, ils ont eu union sans querelle ni ombrage pendant 16 ans.
03:48 Et c'est auprès de cet amoureux-là, fort tente, fort épris d'elle, fort riche,
03:54 Madame la Comtesse passe ses années de maturité et franchit la période de la quarantaine.
04:00 A Paris, elle a un hôtel dans le Faubourg Saint-Germain à côté et un appartement à côté du sien.
04:06 Ils ont un goût commun pour les œuvres d'art.
04:09 Elle a aussi la grande fortune du duc de Brisac, elle les aide à en acquérir.
04:13 Il y aura un petit accro tout de même, à un moment, elle s'est fait courtiser par un Anglais,
04:18 le comte Henry Seymour, qui est son voisin à Louvcienne.
04:21 C'est ça, quand on est dans sa belle propriété, loin de Paris, on a des voisins.
04:28 - Ah, vous connaissez ça, dans le verre-corps ?
04:31 - Ah non, moi je ne connais pas ça, il n'y a pas un chat là-bas.
04:33 Alors, ils échangent quelques billets boue-doux avec son Anglais.
04:37 Et évidemment, Brisac et Seymour se détestent cordialement.
04:40 Ils font des scènes de jalousie à la doute du baril qui est un peu prise entre les deux.
04:44 Finalement, c'est Seymour qui va rondre parce qu'il ne supporte pas de la partager avec un autre.
04:49 Et alors, dans une suprême élégance, Brisac l'emmène pour la consoler sur ses terres à lui en Normandie.
04:56 Donc, elle le trompe avec un autre qui part.
04:59 Elle en est très malheureuse et son amant la console.
05:01 Non, mais vraiment, c'est beau.
05:03 Et tout ça aurait pu durer jusqu'à leur vieux jour.
05:05 Hélas, la révolution éclate.
05:07 Alors, là, du baril à 46 ans, à ce moment-là, elle va faire une chose très dangereuse.
05:13 C'est qu'à Louvcienne, où elle s'est retranchée,
05:16 elle va accueillir des gardes du corps de Marie-Antoinette qui ont été blessées.
05:19 Première faute.
05:21 Mais c'est un autre incident qui va la perdre parce que le 10 janvier 1790,
05:25 alors qu'elle passe la soirée à Paris, chez le duc de Brisac, pour y tirer les rois,
05:29 son château est cambriolé.
05:31 Donc, ses robes, ses bijoux, tout est volé.
05:34 On fait la liste de tout ça.
05:36 On la placarde partout dans Paris.
05:38 Donc, tout Paris est au courant de l'immense fortune en bijoux que possédait la du baril.
05:44 Des émeraudes, des boîtes en cristal de roche, des bracelets, des médailles d'onyx.
05:48 Et bientôt, tout Paris se dit « mais qu'est-ce que c'est que ça ? »
05:50 « Mais cette femme est richissime ! »
05:53 « C'était une lourde erreur ! »
05:54 La haine populaire éclate contre elle.
05:56 On commence à raconter que ses diamants ont été envoyés aux immigrés pour préparer leur retour.
06:01 D'autant que les bijoux ont été retrouvés à Londres.
06:04 Alors, Madame du baril part à Londres avec son homme de confiance.
06:07 Que n'est-elle restée à Londres ? La malheureuse, elle revient en France
06:11 parce qu'elle se dit « moi je suis quand même une femme du peuple, on ne va quand même pas me reprocher d'être une aristocrate ! »
06:17 Entre temps, le roi a été arrêté à Varennes.
06:20 Elle est accusée de trahison.
06:22 Brissac est arrêté.
06:24 Il va y avoir cette scène absolument effarante.
06:27 Avant cela, le duc de Brissac, sa chance à mort prochaine, va lui laisser par testament la somme exacte,
06:33 le montant exact de tous les diamants et de toutes les merveilles qui lui avaient été volées.
06:37 Quelle suprême élégance au seuil de la mort !
06:40 Alors qu'elle se trouve chez elle dans son château de Louvciennes, elle entend des bruits, un cortège,
06:45 des sans-culottes qui se présentent devant le château.
06:48 Munis de torches, les hommes gravissent le perron, bousculent les vieux serviteurs qui tentent de les retenir,
06:54 ouvrent violemment la porte.
06:56 Parmi les lanternes, les sabres et les piques souillés de poussière et de sang,
07:00 l'un d'eux lui tend une tête coupée qu'il tient par les cheveux.
07:04 On a aussi dit que les sans-culottes avaient balancé la tête de Brissac dans son salon.
07:09 « On t'apporte un cadeau, ma belle, voilà ton amoureux, il vient te tenir compagnie en attendant ton cours. »
07:15 Et tout se frappe, les cuisses et riteaux éclat face à Madame Dubarry, absolument consternée,
07:20 navrée, qui reconnaît dans ce tronçon l'épouvantable visage de son amant.
07:25 Elle le suivra rapidement dans la tombe, d'ailleurs, puisqu'elle est emprisonnée à Sainte-Pélagile, 22 septembre,
07:31 jugée le 6 décembre et guillotinée deux jours plus tard.
07:36 Fin de Madame Dubarry, mais commencement de la crème Dubarry, base de chou-fleur.
07:42 Merci beaucoup Clémentine, quand ça finit mal, ça va plus rire.
07:46 Oh ben parce que non, parce qu'on sait comment ça finit, mais il y a quand même l'émotion si vous voulez.
07:51 Il y a eu beaucoup d'émotion là, j'étais dans le salon de la Dubarry quand la tête est arrivée.
07:56 Elle djingue la tête qui traverse.
07:58 Bon maintenant c'est le moment de l'émission où vous le savez, je ne contrôle plus rien,
08:02 c'est vous Jean-Luc qui prenez la main pour le Quizbert to be alive.