Naufrage d’un bateau de migrants en Grèce : quelles étaient les conditions à bord ?
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Transcript
00:00 avec nous en plateau Leslie Carretero. Bonjour Leslie, vous êtes journaliste pour le site infomigrants.net.
00:05 D'abord, que sait-on des conditions à bord du navire ?
00:08 Alors déjà, les informations sont assez floues pour l'instant.
00:12 Il faut prendre ces informations avec précaution.
00:14 Tout d'abord sur le nombre de personnes à bord.
00:16 On ne sait pas le chiffre. On parle de 400, d'autres personnes parlent de 700 migrants.
00:20 Ce qui est sûr quand on regarde la photo du chalutier, c'est que des centaines de personnes ont périnouillé.
00:25 Entre 200 et 500 selon les estimations.
00:28 Les nationalités des migrants sont...
00:31 Alors, ils viendraient d'Egypte, du Pakistan et de Syrie pour la plupart.
00:35 En ce qui concerne le navire, il faisait entre 25 et 30 mètres de long selon le porte-parole des gardes-côtes grecques.
00:41 On peut le voir aussi sur la photo, le pont du bateau était bondé.
00:44 On suppose que l'intérieur aussi.
00:46 Et la question se pose pour les femmes et les enfants.
00:49 Ce qu'il faut savoir...
00:50 Donc dans les cales.
00:51 Dans les cales, voilà.
00:52 Ce qu'il faut savoir, c'est que dans ces cales, la plupart du temps,
00:54 ce sont les femmes et les enfants qui sont mises à l'intérieur pour se protéger des intempéries.
00:57 Et au moment du naufrage, ils ont dû être bloqués dans cette cale
01:01 et n'ont eu donc aucune chance de s'en sortir.
01:04 Sur le déroulé des événements, on commence à en savoir un petit peu plus.
01:07 On sait que le moteur du navire est tombé en panne dans la nuit de mardi à mercredi vers 2h du matin.
01:12 Les passagers auraient paniqué.
01:14 Un mouvement de foule a fait tanguer le chalutier.
01:16 Et le bateau a coulé très rapidement, en 10 à 15 minutes selon les autorités.
01:21 La majorité des migrants n'étaient pas équipés de gilets de sauvetage.
01:24 Ce qui peut expliquer aussi le nombre de personnes disparues.
01:28 Selon la presse grecque, les rescapés ont raconté aux gardes-côtes
01:31 qu'ils ont voulu faire demi-tour au moment de leur départ des côtes libyennes.
01:35 Mais des trafiquants à bord ont refusé de faire marche arrière.
01:38 Les exilés s'inquiétaient de la surpopulation dans le chalutier.
01:41 Et le moteur présentait déjà des défaillances.
01:44 Ceux qui ont insisté et qui se sont interposés
01:46 auraient été frappés par les passeurs selon les premiers témoignages.
01:49 Vous le disiez, ils sont partis de Libye, mais de l'est de la Libye, depuis Tobrouk.
01:53 Oui, alors on a l'habitude d'entendre parler d'embarcations qui partent de l'ouest de la Libye.
01:57 Mais il faut savoir que depuis un an, on observe de plus en plus de départs
02:00 depuis l'est de la Libye et donc de Tobrouk,
02:03 malgré les 1200 kilomètres qui séparent cette ville du sud de l'Italie.
02:07 Alors pourquoi les migrants prennent la mer depuis cette zone-là ?
02:09 Tout simplement parce qu'il n'y a très peu d'interceptions
02:13 qui se concentrent plutôt à l'ouest de la Libye.
02:17 Et les bateaux qui quittent l'est sont comme ce chalutier,
02:20 ce sont des gros bateaux qui sont normalement plus adaptés à de longues traversées en mer.
02:25 Pour atteindre l'Italie depuis l'est de la Libye,
02:28 il faut compter en moyenne cinq jours.
02:31 Le bateau Leslie a été identifié par Frontex, l'agence européenne.
02:36 Elle aurait dû faire quoi à ce moment-là ?
02:39 Alors la question se pose sur le rôle des gardes-côtes grecques et de Frontex.
02:42 En effet, les deux entités ont vu ce bateau, ont observé ce bateau pendant des heures,
02:47 mais ne sont pas intervenus car ils estimaient qu'il n'y avait pas de danger.
02:52 A 22h40, les gardes-côtes grecques étaient encore à proximité de ce bateau,
02:58 mais ne sont pas intervenus.
02:59 Pourtant, on le sait maintenant, trois heures après, le chalutier a coulé.
03:02 Donc il faudra éclaircir le rôle des gardes-côtes, mais aussi de Frontex,
03:05 comme vous le disiez, qui a survolé la zone et qui n'est pas non plus intervenu.
03:08 Ce n'est pas la première fois que les gardes-côtes grecques et Frontex
03:11 sont mis en cause sur la question migratoire.
03:13 Ils sont régulièrement accusés de refoulements illégaux de migrants,
03:16 qui sont donc contraires aux droits internationaux.
03:18 Merci pour ces éléments Leslie Carretero.
03:20 Je renvoie bien sûr sur le site infomigrants.net pour en savoir plus.
03:23 plus.