• l’année dernière
Transcription
00:00 - Est-ce que tu veux qu'on se mette un peu au-dessus de la place ?
00:02 - Non mais tu sais les réalisateurs qui ont leur manque.
00:04 - Bon, pardon.
00:05 Bonjour à tous.
00:07 Frédéric.
00:09 Frédéric François.
00:10 Voilà.
00:11 Le duo de votre rentrée, ça se chante.
00:15 Je voulais juste, avant que Frédéric vous parle des trois titres qu'on a
00:20 pour la rentrée,
00:21 pour ceux qui ne me connaissent pas, moi, c'est François,
00:23 terrain de jeu et d'inquiétude pour les libraires avec le tripod.
00:28 Blague à part, je voulais vous remercier parce qu'il y a un an,
00:31 on était là pour vous parler de Mathieu Bélazy et de Bérangère Cournute
00:34 et vous leur avez offert un très beau cadeau, une rentrée formidable.
00:39 Et en fait, on n'oublie pas, alors on est joyeux et c'est un peu l'euphorie
00:44 dans la maison depuis une semaine, mais on n'oublie pas que c'est
00:46 partie de vous, en fait, Mathieu Bélazy et que vous avez été
00:50 les premiers avant l'été à nous dire c'est un auteur important,
00:53 on vous suit, on y va.
00:55 Pour ceux qui le suivaient depuis longtemps, c'était l'occasion de parler
00:59 de tout ça, de ce parcours.
01:00 Et pour ceux qui le découvraient, on est ravis de ce qui se passe
01:04 pour lui, évidemment.
01:05 Et ce n'est pas toujours qu'on peut vous dire un grand, grand,
01:09 grand merci pour lui.
01:10 Donc c'est fait.
01:11 Merci.
01:12 Je pourrais redoubler les remerciements parce que moi,
01:22 j'ai quand même commencé dans le métier avec l'art de la joie
01:24 et on sait tous ce que vous avez fait avec ce livre.
01:26 Et pour la petite histoire, mais je ne vais pas la rencontrer
01:29 maintenant parce qu'on va déborder, mais le prix interne,
01:31 c'est grâce à vous aussi.
01:32 Donc ça, on en parlera si ça vous intéresse pendant le déjeuner.
01:35 Mais la chaîne qui a fait qu'il a eu le prix est vraiment passée
01:38 par vous deux fois.
01:40 Voilà, je vous le raconterai.
01:41 Mais je pourrais vous remercier aussi pour un troisième auteur
01:44 qui n'est pas Sapienza, qui n'est pas Bélazy, qui est Rouchomboury.
01:47 Et on va commencer par ça, cette rentrée littéraire.
01:50 Parce que vous m'avez fait un sale cadeau avec Dimitri.
01:54 Dimitri, quand on a publié "Le démon de la colline aux loups",
01:56 je me dis, oh là là, c'est très beau, mais c'est un peu chaud
01:59 quand même à conseiller en cadeau de fin d'année à la belle mère.
02:01 On va le publier en janvier, on verra ce qui se passe.
02:04 Et aujourd'hui, on est à 40 000 lecteurs quand même.
02:06 Il y a certains d'entre vous qui en ont vendu à 300 de leurs lecteurs.
02:09 Je ne sais pas comment vous faites ça.
02:10 Je ne sais pas quelle est la population de votre librairie,
02:12 mais c'est très impressionnant.
02:14 Et en même temps, c'est terrible parce que vous avez la tête
02:18 de Dimitri.
02:19 Dimitri, c'est un homme qui a fait des études de philo,
02:21 qui est chroniqueur judiciaire.
02:23 Donc, le quotidien, c'est de voir de la violence tous les jours
02:25 et les vagues d'amour qu'il a reçues.
02:27 Et là, pour le coup, je pourrais vraiment faire un lien
02:29 avec l'art de la joie.
02:30 Je crois que, à part l'art de la joie, je n'ai jamais vu un texte
02:33 susciter autant de réactions, autant d'émotions,
02:35 autant de remerciements.
02:37 Jusqu'à l'anecdote, je l'ai déjà raconté, mais je ne résiste pas.
02:40 Un jour, je reçois une capture d'écran de Dimitri qui me dit
02:44 regarde ce que j'ai reçu.
02:45 Et c'était une capture d'écran WhatsApp qui disait, c'était
02:48 une femme, voilà, j'ai passé la nuit avec vous.
02:51 C'était merveilleux.
02:52 Et il y avait une photo de son livre sur une table de chevet,
02:55 un peu lassive, avec une couleur chaude.
02:56 Il me dit qu'est-ce que je réponds ?
02:58 Et là, tu dis rien.
02:59 Tout va bien.
03:00 C'est normal.
03:01 Tu as écrit un grand texte et c'est compliqué.
03:03 Quand je dis que c'est un sale cadeau, c'est que pour un premier
03:05 roman, c'est presque trop.
03:07 C'est-à-dire qu'il y a des auteurs qui se construisent
03:09 progressivement.
03:10 Fred Vargas, par exemple, ça a été très progressif et du coup,
03:13 il a eu le temps de digérer.
03:14 Quand vous passez de rien, parce que quand il m'a envoyé
03:17 ce texte, il ne savait même pas la valeur de son livre.
03:19 Je vous jure, si je vous montrais le mail qu'il m'avait envoyé,
03:22 déjà, le pseudo s'appelait "Elan, Elan".
03:24 C'est ce niveau de conscience, d'hymétrie, d'humilité.
03:26 Et donc, après, il s'est passé un truc incroyable.
03:29 C'est qu'en fait, ce roman-là, j'aurais pu vous le présenter
03:32 dès l'année dernière.
03:34 Mais déjà qu'il y avait Bérangère et Mathieu Bélézis,
03:39 si j'avais en plus ce texte-là, ça faisait trop.
03:41 Donc, on a dit qu'on va attendre.
03:43 Et on a passé un an et demi à le relire une dizaine de fois,
03:47 à peu près, parce que comme on avait le temps, on s'est dit
03:49 qu'on va se faire plaisir, on va aller le plus loin possible
03:51 sur ce texte.
03:52 Et qu'est-ce que c'est l'histoire de ce texte ?
03:54 C'est l'histoire d'un homme, je ne parle pas du roman,
03:57 je parle de l'écrivain, qui, face à toute cette émotion
04:00 que vous lui avez renvoyée, est un peu terrorisé de ne pas être
04:03 à la hauteur, de se voir.
04:04 Et donc, il m'a tout fait, Dimitri, en fait.
04:06 Il m'a fait un faux Polar, il m'a fait un faux roman P.O.L.
04:09 Donc, vous étiez dans un tunnel, vous vous réveillez un matin,
04:12 vous devez gratter pour trouver une sortie et vous allez gratter
04:15 pendant 300 pages.
04:17 En fait, il se donnait des contraintes et des exercices
04:19 pour oublier qu'en fait, des gens l'attendaient.
04:21 Et donc, ce n'est pas simple et c'est une histoire d'amitié,
04:24 en fait, aussi, publier un livre, c'est-à-dire que vous devez avoir
04:27 suffisamment la confiance de l'auteur pour lui dire
04:29 c'est intéressant, mais ce n'est pas ça.
04:30 Là, en fait, c'est un dialogue entre toi et ta peur.
04:33 Ce n'est pas un texte qu'il faut donner à des auteurs.
04:35 Et on a fait ça vraiment un certain nombre de fois et un jour
04:40 est apparu ce livre-là.
04:41 Et vous allez, je pense, l'adorer.
04:43 Enfin, je dis ça parce que je lisais, François n'a pas regardé
04:46 ses messageries ce matin.
04:47 On a un de vos collègues qui nous a envoyé un mail et il dit
04:50 "je ne sais pas si c'est une grosse baffe ou une longue caresse".
04:53 Et je crois que c'est les deux, c'est-à-dire que dans la gestation
04:58 progressive et l'abandon de sa peur, Dimitri a fait naître
05:01 un autre personnage.
05:02 Dans "Le Démon", c'était Duke.
05:03 Et là, il a fait naître Gio qu'il ne maîtrise pas plus,
05:06 c'est-à-dire qu'il surgit et il va lui donner la parole.
05:08 Et Gio, c'est un gitan.
05:10 Il a une vingtaine d'années.
05:11 Il s'est pris un coup de tournevis dans la tête au cours d'un rix.
05:14 Il a fait six mois d'hôpital.
05:16 Il en est ressorti entier, mais un peu poète, c'est-à-dire
05:18 que son cerveau ne fonctionne plus tout à fait comme les autres.
05:20 Et quand son père l'accueille en disant "maintenant, on va régler
05:24 les comptes" au bout de six mois d'hôpital, il dit "moi, je ne peux
05:27 plus, en fait, la violence".
05:28 Et il va s'enfuir et on va rentrer dans un road movie avec deux
05:31 gamins qu'il va emporter, une jeune femme qui est un peu la
05:34 poupée sexuelle de son père et qu'il veut sauver, et un enfant
05:37 sauvage qui est peut-être le plus beau des personnages, je crois,
05:40 qui s'appelle Papillon.
05:41 Et ça dure quoi, 260 pages ?
05:45 Et il vous amène vraiment très, très loin.
05:46 Donc, je ne vais pas vous dire ce que vous allez découvrir,
05:48 parce que vous savez tous lire, vous êtes tous des super libraires.
05:51 Je voulais juste vous faire sentir un petit peu ça, c'est que derrière,
05:55 en plus, il y a une histoire humaine.
05:56 Il y a une générosité d'homme qui est, voilà, qui, pour moi,
06:00 est une vraie leçon de vie.
06:01 C'est-à-dire que travailler avec Dimitri, sa vie a vraiment changé
06:05 sur plein, plein de choses.
06:05 Il a changé de métier, il a changé l'univers familial.
06:08 Je l'ai vu changer en écriture aussi, c'est-à-dire que je pense
06:13 qu'à force d'écouter ses procès et ses silences aussi dans
06:16 la souffrance,
06:17 il a atteint un niveau de poésie et de douceur, d'amour,
06:21 qu'il vous retranscrit comme du haut diar, presque.
06:23 Vous verrez, il y a des passages où c'est de la générosité pure.
06:26 Vous ne savez même pas d'où il sort ses trouvailles d'expression.
06:30 C'est un moment, ils sont dans un train, un moment,
06:32 ils sont dans une ville, un moment, ça va finir dans une cabane.
06:35 Et tout est parfait, tout est beau et tout est généreux.
06:38 C'est ça que je voudrais peut-être préciser aussi par rapport
06:41 justement de la colline au loup, qui était un texte de souffrance
06:43 quand même.
06:44 C'était toute la violence qu'il avait emmagasinée pendant 10
06:47 ans et qu'il a expulsé.
06:48 Là, c'est un texte d'amour.
06:49 Il n'y aura pas cette violence là.
06:51 Il y aura des choses dures parce que c'est l'expérience de Dimitri.
06:54 Il sait que même dans cette salle, il peut y avoir un fou qui,
06:58 la veille, était encore tout gentil et qui va dérailler.
07:00 Et sa vision de l'espèce humaine est portée par cette expérience
07:04 de la souffrance.
07:05 Mais là, il l'a mis dans la lumière.
07:09 Pour info, la couverture est un accident.
07:10 C'est qu'au Tripod, on passe beaucoup de temps à chercher
07:12 les couvertures et j'ai des boîtes à images.
07:14 Et celle-là, ça faisait quatre ans que j'attendais son livre.
07:16 Et quand il nous a donné le texte, je n'y ai pas pensé tout de
07:19 suite.
07:20 Et puis à un moment, je tourne les trucs et je dis c'est la cabane
07:23 de Dio.
07:23 Voilà, ça sort mi-août et avec ça, normalement, c'était fini.
07:27 La rentrée littéraire du Tripod.
07:29 Sauf qu'une des réalités de la maison d'édition depuis, je dirais,
07:34 le prix Renaudon en 2018, ça n'a pas cessé de croître.
07:37 Maintenant, on est depuis deux, trois ans à 5000 manuscrits par
07:40 an.
07:41 Quand vous ne voulez pas augmenter le nombre de publications,
07:45 quand vous voulez suivre des auteurs, ça veut dire que grosso modo,
07:49 sur les 5000 manuscrits, vous acceptez maximum un ou deux
07:52 textes par an.
07:53 Et cette année, c'est très bizarre, mais en fait, on en accepte
07:57 deux et les deux seront sur la rentrée.
07:59 Alors le roman, parce qu'en fait, il n'y a que deux romans pour
08:03 notre rentrée.
08:04 Je ne sais pas si on peut le faire basculer au niveau des visuels.
08:07 Mais ça, c'est ça.
08:09 Et ça, ça me fait hurler de rire parce que c'est invraisemblable
08:12 comme histoire humaine.
08:13 Là encore, c'est Michel Robert à une tête de grand gentil.
08:17 Il s'appelle Michel Laudville dans le livre parce que c'est son nom
08:21 d'écrivain.
08:22 Maintenant, il a décidé qu'il aurait un nom d'auteur parce que
08:26 c'était tellement différent de ce qu'il est d'habitude qu'il avait
08:29 besoin de cette altérité.
08:30 Mais Michel, ça fait d'après ce qu'il nous a expliqué,
08:33 l'âge de 13 ans qu'il voulait devenir écrivain.
08:35 À l'âge de 16 ans, il voulait devenir bibliothécaire.
08:38 Ne demandez pas pourquoi il ne voulait pas être libraire,
08:40 mais il voulait être bibliothécaire.
08:41 À 20 ans, il est vraiment devenu bibliothécaire et il l'est
08:43 encore.
08:44 Il a une soixantaine d'années.
08:45 À 40 ans, il a écrit un premier texte tout court qui a été publié
08:49 chez Arléa.
08:50 Qui est chouette, c'est un texte d'amour de la littérature.
08:53 Après, il n'est plus disponible.
08:55 Je pense qu'il n'a pas vocation à rester.
08:57 Mais et puis, 20 ans plus tard, l'année dernière, il nous a fait
09:01 une rouchomborie, on pourrait dire.
09:03 C'est à dire que je ne sais pas si vous savez, le démon,
09:06 Dimitri l'a écrit en trois semaines.
09:07 Là, c'est pareil, à peu près.
09:09 Michel a vu surgir un personnage qui s'appelle Gundir, qui est un
09:13 homme qui vit dans les bois, qui est un chasseur, un homme
09:16 extrêmement violent, en fait, une sorte de barbe bleue qui
09:18 quimenade des migrants qui traversent cette forêt et il les
09:22 mange véritablement.
09:22 C'est quasiment une fable.
09:23 Et le roman commence et il a capturé un enfant et cet enfant,
09:27 il ne va pas le manger.
09:28 Il va vouloir en faire son disciple.
09:30 Et en beauté d'écriture, je l'ai appelé le jour même où j'ai
09:35 su le texte.
09:36 C'est alors on n'est pas tout à fait d'accord avec François,
09:39 mais c'est là où je m'aperçois que je vieillis.
09:42 C'est à dire que moi, j'ai pensé au grand cahier d'Agatha Christophe
09:45 et quand j'ai dit ça à l'équipe, ils m'ont regardé et là,
09:47 je me suis rendu compte que la moyenne d'âge était de 25 ans
09:50 au tripod.
09:51 Et vous, vous avez plutôt pensé.
09:53 Oui, nous, c'était plus "My absolute darling" sur la traque,
09:57 sur l'ambiance des bois, sur la relation entre ces deux
10:01 personnages.
10:02 Oui, parce qu'en fait, on va les suivre sur plusieurs saisons.
10:05 Voilà, regardez en tout cas, en trois pages, vous verrez le
10:09 niveau d'écriture que c'est et l'homme du livre qui est Michel.
10:13 Voilà ce qui me touche beaucoup aussi.
10:14 On vous a réservé une petite surprise, c'est à dire que c'est
10:17 très dur pour un auteur de présenter ses livres.
10:18 Donc, on n'a pas voulu faire ça.
10:19 Par contre, on leur a proposé de venir au déjeuner.
10:22 Voilà, donc, si vous avez envie de tâter la bête, il sera là.
10:26 Mais c'est un miracle.
10:27 Non, mais des hommes comme ça qui sont, c'est pas qu'ils vivent
10:31 pour la littérature, ils sont la littérature.
10:33 La vérité pour eux est dans les livres et qu'ils vous l'offrent
10:36 comme ça à 60 ans, alors qu'il y a 40 ans d'écriture derrière.
10:38 Ça sera autant pour moi, Dimitri, c'est une grande confirmation
10:43 et un grand soulagement.
10:46 Autant, je pense que ce texte là sera une des révélations de la
10:48 rentrée.
10:49 Je ne vois pas comment ça pourrait être autrement.
10:50 Donc, on a fini les romans.
10:52 Voilà.
10:53 Et puis, nous arrive l'impensable.
10:55 C'est qu'un jour, je dis, c'était il y a vraiment quelques mois,
10:58 une amie comédienne qui travaille justement sur l'art de la joie
11:01 m'appelle en disant Écoute, je viens de faire une fiction pour
11:04 France Culture.
11:05 Tu devrais lire le texte.
11:07 Et elle m'explique que c'est le récit d'une femme qui a perdu
11:09 sa fille.
11:10 Et je lui dis, d'abord, c'est pas mon tempérament, la tristesse
11:14 et tout.
11:15 Je préfère vraiment, je suis plutôt du côté de l'art de la
11:17 joie.
11:18 Et en plus, les récits, c'est pas la DN de la Maison d'édition.
11:21 On a besoin de ce pas de côté, nous, qui fait que même un
11:24 personnage sort de lui-même.
11:26 Quand vous voyez Valérie Manteau, enfin, il y a d'autres textes,
11:31 comme Anne Vincent, qui parle de leur expérience.
11:33 Elle le font avec cet humour où elles font d'elles-mêmes un
11:35 personnage.
11:36 Elle me dit petit Martin, t'es gentil, mais regarde quand même
11:39 ce texte et après, on en parle.
11:40 Et on est arrivé à ça.
11:43 Voilà.
11:44 Et je suis très content.
11:45 Je ne savais pas qu'on aurait droit à un écran, mais je suis
11:47 très content que vous ayez le visage de cette femme parce qu'elle
11:49 aussi, elle sera là tout à l'heure.
11:51 Et je vous assure, elle n'est pas bien grande.
11:53 Elle est légèrement avec les hanches un peu plus écartées dans
11:57 la prise au sol.
11:58 Elle est ancrée dans la terre.
12:00 Elle a une force de vie et elle vient du théâtre aussi.
12:03 Je pense que c'est ça qui explique la force de son texte.
12:05 C'est 90 pages.
12:06 C'est ça.
12:08 Rien n'est su.
12:09 Ça se lit en une demi-heure.
12:11 Mais par rapport aux deux textes sur lesquels j'étais en train de
12:15 travailler depuis un an avec Dimitri et Michel, qui tous les
12:18 deux convertissent la violence en douceur, l'obscurité en lumière.
12:24 Elle nous donnait à tous une telle leçon que je me suis dit,
12:27 mais ce livre-là, j'aurais pu le publier n'importe quand dans
12:29 une année.
12:30 Mais si je ne prenais pas l'occasion d'une rentrée littéraire
12:32 pour vous en parler, pour vous montrer ce visage et surtout
12:35 pour le connecter avec ces deux autres romans qui font tellement
12:37 de bien, je me dis que je suis con.
12:40 En fait, j'essaie de ne pas l'être.
12:42 On le sort en même temps.
12:43 Alors on le sent un peu décalé parce qu'on ne va pas jouer les
12:45 prix littéraires.
12:46 Ce n'est pas du tout l'enjeu de ce livre.
12:47 Par contre, en termes de partage, voilà, c'est juste d'imaginer
12:52 d'avoir ces trois visages là au quotidien, dans l'esprit d'une
12:55 équipe éditoriale.
12:57 Et je pense que vous avez une idée assez juste du bonheur dans
12:59 lequel on est en ce moment et qui n'a rien à voir avec les
13:02 histoires de prix qui sont quand même des accidents.
13:04 On ne peut pas construire le destin d'une maison sur des
13:07 prix littéraires.
13:08 On construit sur de l'humain, on construit sur une forme de
13:10 générosité qui est ça, qui est ces personnages ou celle de
13:15 Mathieu quand il écrit dans la solitude.
13:16 Si le succès vient, c'est très bien, mais ce n'est pas capital.
13:20 Voilà Sabine et Michel seront là.
13:24 Dimitri étant journaliste, sa rédaction un peu jalouse,
13:27 il n'a pas pu venir.
13:28 Il sera là demain soir.
13:29 Si par hasard, vous traînez dans le coin, on sera encore à
13:33 la maison d'édition.
13:34 Mais encore merci pour eux parce que je sais que vous allez les
13:37 protéger comme vous protégez le tripod depuis plein d'années.
13:40 Et je pense que vous allez faire du bien à beaucoup de gens avec
13:43 ces trois textes.
13:44 Merci.
13:45 (Applaudissements)

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