Frédéric Rager est le maire de Maché (Vendée) où habitaient Karine Esquivillon et son mari Michel Pialle. Une commune de 1.600 habitants à 25 km de la Roche-sur-Yon. La disparition remontait au 27 mars dernier.
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00:02 Monsieur le maire, bonjour. Bonjour. Dénouvant justement de ce drame ici à Maché, dans quel état d'esprit vous êtes ?
00:08 Aujourd'hui François c'est l'assidération, la tristesse,
00:11 une grosse pensée pour les enfants, les enfants du couple, les plus jeunes notamment, les autres mais surtout les plus jeunes à 12 et 14 ans,
00:18 c'est vraiment dramatique. Parce qu'on le sait aujourd'hui avec le recul, Michel Pial
00:22 avait
00:23 plusieurs versions,
00:25 il a pu duper pas mal de monde. Il y a un peu de colère, il y a un peu de colère finalement, alors pas de la
00:30 colère moi directement envers monsieur Pial, mais c'est plutôt d'une colère générale vis-à-vis de toute cette comédie
00:36 orchestrée, j'allais dire, tous ces mensonges, puisqu'aujourd'hui il vient d'avouer avec tout ce qu'il a pu faire et dire pendant différentes interviews,
00:42 moi je pense à la violence, à laquelle ces interviews ont dû être vécues par ses enfants,
00:48 notamment aujourd'hui, maintenant qu'ils savent la vérité, c'est du pur cinéma, c'est dramatique, oui, il y a une certaine forme de colère.
00:55 Qu'est-ce que la mairie peut faire pour ces enfants, est-ce qu'il y aura un accompagnement ?
00:58 Écoutez, à l'heure d'aujourd'hui, je ne sais pas ce qu'on peut faire pour ces enfants, mais si tant et qu'on soit sollicités à un moment donné,
01:03 on tâchera d'être présents. Vous avez eu un rôle
01:05 important, vous avez retrouvé le téléphone de Karine Esquivillon le long d'une route
01:11 nationale ? Oui, on a découvert ce téléphone avec mon épouse pendant une marche,
01:16 tout à fait par hasard, et puis bon, même si sur le moment, dans les jours qui ont suivi,
01:22 c'est quelque chose qui a pesé lourd un peu sur le moral,
01:25 aujourd'hui, je me dirais qu'on a été chanceux, enfin j'ai été chanceux de le trouver finalement, puisque ça fait partie aujourd'hui des
01:32 éléments, je pense, assez importants de l'enquête, en tout cas un élément
01:36 qui a souvent permis aux enquêteurs d'avancer sur cette enquête.
01:39 Qu'est-ce que vous aviez fait ? Vous avez trouvé ce téléphone, vous lui avez rapporté justement à Michel Pial ce téléphone ?
01:44 J'ai tenté de lui rapporter, j'ai déjà dit comment c'était
01:48 à l'origine, avec une photo trouvée à l'intérieur, ce qui nous a permis d'aller vers cette famille,
01:53 et après un contact téléphonique avec lui, donc du coup, je lui ai remis dans sa boîte aux lettres.
01:58 Mais compte tenu des éléments, très très rapidement, j'étais juste monté dans ma voiture pour retourner chez moi, je me suis quand même posé un tas de questions sur
02:05 une multiplication de questions, le téléphone, pourquoi il était dans un fossé, manifestement
02:11 fraîchement mis dans ce fossé, l'absence de Karine Esquivillon au foyer depuis deux semaines,
02:17 le téléphone sans carte SIM, ça faisait quand même beaucoup de choses qui n'étaient pas forcément très
02:22 normales, en tout cas, et qui étaient légèrement inquiétantes déjà à l'époque, donc c'est pour ça que j'ai appelé immédiatement la gendarmerie pour les informer
02:30 de cette trouvaille et de ces éléments-là.
02:33 Avec le recul, est-ce qu'on peut dire qu'à ce moment-là vous aviez déjà des doutes ?
02:36 Très rapidement, les jours qui ont suivi, je me suis questionné vraiment sur ce qui
02:39 avait pu se passer pour qu'on trouve ce téléphone ici, dans ces conditions-là.
02:43 Est-ce qu'on peut dire aujourd'hui que vous êtes, avec ce dénouement que l'on connaît, soulagé ?
02:48 Soulagé, non. On a, j'allais dire, la vérité maintenant.
02:53 Moi, je pense plutôt à la famille qui a attendu pendant ces longues semaines sans savoir.
02:56 Je dirais que c'est la fin de la lueur d'espoir, c'est plutôt comme ça que je le vis aujourd'hui,
03:01 dramatique, parce que même si on savait très bien depuis quelques temps qu'il y avait de fortes probabilités qu'on ait un drame in fine.
03:08 Comment vous ressentez les choses par rapport à vos administrés ?
03:11 La plupart sont effondrés, parce que même si la personne, encore une fois en question,
03:16 Karine Esquivion, n'était pas connue beaucoup dans le village,
03:18 un décès dans des circonstances comme ça, forcément, ça impacte le moral des gens.
03:23 Beaucoup se disent dans des villages comme les nôtres, des villages ruraux,
03:28 que ça n'arrive qu'ailleurs. C'est une certaine forme de protection.
03:32 Finalement, quand ça arrive dans nos villages, on est attristé.
03:35 De toute façon, que ça se passe où que ce soit, c'est toujours dramatique.
03:38 Les gens se projettent sur cette personne-là, sur ces situations-là.
03:42 Ça marquera à Maché beaucoup, parce que médiatiquement, l'affaire a été très couverte.
03:47 Au fur et à mesure de l'avancée du temps, la pression a monté,
03:51 et l'impact dans le moral des gens a grimpé lui aussi.
03:55 Comment vous pouvez accompagner vos administrés ?
03:57 Vous allez organiser des cellules psychologiques, une marche blanche ?
04:01 Alors écoutez, là, depuis ce matin, j'ai été sollicité pour faire une cellule d'accompagnement psychologique.
04:07 Il y avait sûrement quelques liens de certains habitants du village avec le couple,
04:12 avec Karine Esquivier, donc forcément, aujourd'hui, tout s'effondre.
04:14 La pression tombe, et j'ai été alerté ce matin sur la situation de détresse de certains.
04:19 Donc, on a contacté la préfecture aujourd'hui,
04:23 qui a pris des dispositions via l'ARS pour mettre en place une cellule d'accompagnement psychologique
04:29 pour essayer d'aider ces gens.
04:30 Maintenant, sur la marche blanche, j'échangerai en temps voulu avec ses proches
04:34 pour voir ce qu'ils souhaitent, eux, et ce qu'on peut mettre en place.
04:37 Merci beaucoup.
04:38 Merci.
04:39 Le maire Frédéric Ragé, le maire de la commune de Maché, dont était originaire le couple Michel Pial-Karine Esquivillon...
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