Comme chaque semaine dans "À l'épreuve des faits", notre journaliste Céline Pitelet tente de démêler le vrai du faux dans l'actualité de la semaine.
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00:00 Aujourd'hui jusqu'à 31 degrés, des orages, d'ailleurs quatre départements sont en vigilance orange, les Landes, le Gers, les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées.
00:09 Qu'est-ce qui nous attend pour nos vacances d'été, Céline ? Est-ce que l'on sait si l'été sera plus chaud que la normale ?
00:15 Alors on a une tendance grâce à huit modèles de prévision saisonnière pour juin, juillet et août à l'échelle du pays.
00:21 Ces huit modèles convergent vers un même scénario. L'été 2023 devrait être plus chaud que la normale en France environ.
00:28 1,5 degré au-dessus de la moyenne de saison. Cette différence par rapport aux normales saisonnières, elle sera plus marquée dans le nord du pays.
00:35 On le voit très bien sur cette carte. On serait 1,5 à 2 degrés au-dessus pour la moitié nord et 1 à 1,5 degré au-dessus pour la moitié sud.
00:44 Par exemple à Paris, la température normale au mois d'août c'est 25,5 degrés. Là on serait plus autour des 27 degrés.
00:51 À Nice c'est 28 degrés. On friserait avec les 30 degrés. Voilà pour les températures.
00:56 Un été plus chaud et plus sec sur le nord, ce n'est pas forcément une bonne nouvelle nous dit Christophe Berson, le chef du service météo et climat de BFMTV.
01:05 Ce n'est pas forcément des bonnes nouvelles. Ça confirme bien entendu le réchauffement climatique.
01:09 Et du point de vue des précipitations, là aussi il y aurait une grosse différence. Un petit peu à l'image de ce qu'on a connu dernièrement.
01:14 Il y aurait l'anticyclone qui nous protégerait des perturbations sur la moitié nord. On aurait parfois quelques orages.
01:19 Alors qu'au sud, il y aurait des dépressions qui circuleraient un petit peu plus en Méditerranée.
01:22 Ce qui apporterait des orages autour de la Méditerranée et sur une large moitié sud.
01:26 Et ça donnerait là aussi des précipitations plus fortes que la normale pour le sud de la France.
01:31 Et pour la moitié nord, on aurait certainement des précipitations assez habituelles avec quand même des orages un peu plus fréquents.
01:37 Donc en résumé, l'été s'annonce globalement plus chaud et plus orageux.
01:41 Ces prévisions, ces sonnières, elles ne sont pas fiables à 100%. Encore une fois, c'est une tendance.
01:45 Ecoutez Alix Roumania qui est président de la société Predict.
01:49 On est sur des prévisions qui sont statistiques. Donc ça donne des tendances.
01:54 Le plus chaud, on est plutôt dans la tendance normale.
01:58 Donc c'est certain sur les précipitations, il reste encore pas mal d'incertitudes.
02:03 Pour notre travail en opérationnel, on préfère faire confiance au modèle à 10 jours, à 3 jours.
02:09 Et on prend ces modèles saisonniers comme vraiment du statistique tendanciel.
02:13 Évidemment, cela fait rejaillir le spectre de la sécheresse.
02:16 D'ailleurs, on va regarder une carte. On voit qu'en ce moment, le sud est plus humide que le nord.
02:22 Parce qu'il y a des orages qui ont éclaté dans le sud.
02:25 Et il y a particulièrement de la sécheresse dans le nord du pays.
02:28 La carte est comme inversée par rapport aux autres années.
02:31 Esther Crozère d'Helbourg, elle est économiste de l'eau et docteur à l'école polytechnique.
02:35 L'été va être rude. On le sait que 10 à 15 millions de touristes qui vont se précipiter dans le sud cet été
02:42 vont avoir des enjeux, notamment sur le remplissage des piscines publiques ou privées.
02:47 Il va y avoir des enjeux d'aller trouver cette fraîcheur.
02:49 Ces fameuses douches de plage qui ont été interdites dans plusieurs endroits.
02:53 On sait qu'il va falloir réinventer notre façon d'être, de consommer, de nos loisirs par rapport à l'eau.
02:59 C'est pour cet été, mais il faut déjà commencer à préparer l'été prochain.
03:03 Maintenant, il faut que dès septembre, nous soyons préparés pour anticiper.
03:06 C'est cette fameuse imperméabilité des villes qu'il faut revoir.
03:09 Mais aussi notre consommation de l'eau à la maison comme dans l'économie.
03:12 Est-ce qu'il y a un impact sur le tourisme ?
03:14 Oui, répond Olivier Petit, directeur associé d'une entreprise de conseil dans le tourisme et l'hôtellerie.
03:19 On a une tendance qui a été ressortie par une étude au Pignon-Noué pour l'Illigo,
03:25 où on observe un morcellement des séjours.
03:27 On part plusieurs fois dans l'été sur plusieurs destinations.
03:31 Et donc là, on va favoriser des destinations de proximité, la Bretagne, le Nord, la Dordogne.
03:37 Là, pour le coup, on va réserver parfois la dernière minute et on va se dire
03:42 "Tiens, il fait beau dans le Cotentin, il fait beau en Bretagne, allons-y".
03:46 Voilà, et effectivement, certains départements et certaines régions
03:49 semblent complètement bénéficier de ces changements météo,
03:52 comme la Bretagne ou encore le Cotentin.
03:54 Écoutez David Marguerite, il est président de l'agglomération et de l'office du tourisme du Cotentin.
04:00 L'année dernière, le Cotentin a connu une année record
04:03 qui a permis d'avoir plus de 3,4 millions de touristes sur le territoire,
04:08 6 millions d'excursionnistes.
04:10 Et cette tendance se confirme nettement cette année,
04:13 puisque un peu à l'image de ce qui était dit sur votre plateau tout de suite,
04:16 le taux de réservation à date pour le mois de juillet progresse de 33%,
04:20 et il progresse de 44% au mois d'août prochain.
04:24 Voilà, et autre répercussion qui conseille notre porte-monnaie,
04:28 plus de demandes sont aussi des tarifs qui augmentent, c'est le cas l'année dernière.
04:32 Et ça se confirme, nous dit Olivier Petit.
04:34 Ça doit coûter plus cher les vacances, ça, de faire la grimace.
04:37 Ça fait râler un peu, oui.
04:39 Il en faut pour tout le monde.