DB - 18-06-2023
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00:00 ...
00:19 -Vous, les femmes, vous, les chansons,
00:24 vos sourires nous attirent, nous, des âmes.
00:29 Vous, les ingénieurs, adorables...
00:34 -Antoine est fragile, tendre et insaisissable.
00:37 Il a de l'humour et des incertitudes.
00:39 Par un caprice narquois du destin, il a rencontré Cathy.
00:42 Il a aussitôt pris un grippe,
00:44 c'est-à-dire qu'il a ressenti pour elle son premier coup de foudre.
00:47 Cathy est passionnée, entêtée et indépendante.
00:50 Elle n'est pas mariée, mais elle a une fille.
00:52 Elle vit au sein d'une famille de femmes dont elle est le pilier central
00:56 et qui est composée de sa fille, de sa grand-mère, de sa mère et de sa tante.
01:00 ...
01:01 -Et nous sommes vulnérables, misérables, et nous, des hommes.
01:08 ...
01:11 -Je suis née en France.
01:12 Mes parents ont divorcé lorsque j'avais 6 ans.
01:16 Et ma mère s'est remariée avec un diplomate.
01:23 C'est ainsi que j'ai été amenée à parler de nombreuses langues étrangères.
01:27 Mon beau-père était anglais
01:31 et mes amis étaient tous des enfants de diplomates de différentes nationalités.
01:36 J'ai été au lycée Arabat et à l'université de Montréal.
01:44 C'est là que j'ai épousé un étudiant mexicain.
01:46 J'ai vécu une dizaine d'années au Mexique
01:52 et je suis revenue en France récemment et définitivement.
01:55 Je parle et j'écris couramment l'anglais et l'espagnol
02:02 et l'allemand presque couramment également.
02:06 Je suppose qu'ici...
02:08 -Il y a 10 ou 20 ans, pour obtenir un emploi de ce genre,
02:10 il suffisait d'avoir de la distinction, de parler plusieurs langues, en effet,
02:14 et d'avoir une certaine habitude du monde.
02:17 Ce n'est plus comme ça, maintenant.
02:18 Pour un emploi, il y a beaucoup de postulantes et...
02:22 nous ne pouvons nous permettre de sélectionner la meilleure.
02:24 Je ne perdrai pas de temps et je vous dirai tout de suite que...
02:28 vous n'êtes pas la meilleure que nous puissions trouver.
02:31 -C'est bien possible, sur certains points.
02:33 -Je n'ai pas beaucoup de temps, mais je vais tout de même vous expliquer la situation.
02:38 Ça pourra vous être outil.
02:39 -Je vous remercie.
02:41 -Premièrement, vous n'avez pas de référence.
02:43 Sinon, vous auriez un dossier dans les mains, je me trompe ?
02:46 -Vous êtes très observatrice.
02:48 -C'est pour ça que je suis là.
02:50 Vous avez déjà travaillé ?
02:51 -Oui, au Mexique.
02:52 Je m'occupais justement de recevoir les clientes.
02:57 D'abord dans un grand salon de coiffure...
03:00 et puis dans une maison de couture.
03:02 -Mais même si vous aviez des certificats de ces employeurs, ça ne changerait rien.
03:06 L'annonce précisait 40 ans maximum, mais en fait...
03:10 la direction préfère engager des jeunes femmes au-dessous de la trentaine.
03:13 D'autre part, dans une maison de couture comme la nôtre,
03:17 nous veillons à ce que tous les membres du personnel visible par la clientèle...
03:22 aient une silhouette parfaite.
03:23 Je...
03:25 Je ne veux pas vous dorer la pilule et très franchement, à votre âge,
03:29 ça ne va pas être facile.
03:31 Vous avez...
03:33 47 ans, non ?
03:35 -Un an près.
03:38 -Oui.
03:40 Eh bien, voilà.
03:41 Je crois qu'il était utile que vous sachiez tout ça.
03:44 -Je vous remercie.
03:47 Alors, à votre avis, qu'est-ce qu'il faut que je fasse ?
03:51 Que je me jette à l'eau ?
03:53 -Je regrette que vous le preniez comme ça.
03:57 La société comme elle est, ce n'est pas moi qui l'ai faite.
04:00 -Vous devez avoir 35 ans.
04:07 Et dans 12 ans, vous aussi, vous en aurez 47.
04:11 Au revoir, madame.
04:13 -Mais moi, j'aurais de sacrées références.
04:20 -Vous êtes sûr que ça suffira ?
04:21 -Je suis en train de classer tous mes agendas dans l'ordre chronologique.
04:29 -Mais je ne vais pas rester longtemps.
04:31 -J'ai même retrouvé celui de l'année où j'ai connu ta mère.
04:34 Qui a fait de la paix, Liane, 18h.
04:40 -Et quand vous vous êtes séparés, c'est l'an lequel ?
04:45 -Je n'ai pas encore mis la main dessus. Je l'ai peut-être régalé.
04:49 -J'espère qu'il va faire sauter des têtes ton livre, papa chéri.
04:51 Il doit connaître des secrets bien croustillants et des histoires qui sentent bien mauvais.
04:57 -Il y a des frics spécialisés pour ça.
05:00 Je n'ai pas l'intention de leur faire concurrence.
05:02 J'espère donner aux jeunes qui me liront le goût du service public et non les en dégoûter.
05:08 -Je peux taper quelque chose sur ta machine ?
05:11 -Si tu veux.
05:13 -Je me défends pas mal, maintenant.
05:17 -Je ne veux pas que je regarde mes doigts.
05:18 -T'as vu ? Je vais assez vite.
05:43 -Hm, hm.
05:44 -Qu'est-ce que c'est que ça ?
05:51 "Ridribsiverameixardizim" ?
05:56 -Fais voir.
05:58 Oh, j'ai tout tapé de travers.
06:00 Je voulais écrire "Papa, t'es un peu bêta", mais c'est comme ça que je le t'aime.
06:04 -Merci bien.
06:06 -Je ne suis pas prête à trouver du boulot comme secrétaire.
06:10 -Oui.
06:11 -Et à part ça, ça va ?
06:13 -Très bien. Très bien.
06:16 -T'es sûre ?
06:19 -Tu vois ? Ça, c'était ma chambre.
06:22 Et puis là, c'était des salons.
06:24 Tout ça, tout ça, tout ça, tout ça, c'était des salons.
06:27 -Qui c'est, eux ?
06:29 -Attends.
06:31 Ça, c'est "Bidjou", le cuisinier.
06:36 Et puis là, c'est "Lalji" et "Toukou", qui l'aidaient à la cuisine, tous les deux.
06:44 Ici, c'est "Anjouli", "Sita" et "Kairi", qui s'occupaient de nous.
06:50 Et puis, ces deux-là, c'est "Aliar" et "Madou", qui conduisaient les voitures.
06:58 -Et les éléphants, où ils sont ?
07:01 T'as dit que t'avais des éléphants dans ta maison, là-bas.
07:05 -On les a mis derrière la maison.
07:07 Sinon, ils l'auraient caché, la maison.
07:10 -Il y en a combien ?
07:12 -Il y en a huit.
07:14 Huit grands et un bébé.
07:16 -C'est encore un bébé ?
07:18 -Non.
07:20 Maintenant, c'est une grande personne.
07:22 (Il toque à la porte.)
07:24 -Connez !
07:26 En indien, ça veut dire "Qui est là ?"
07:30 -Chéri, ça veut dire "Larla".
07:32 -Voilà !
07:34 Et "Tessin" en français, ça veut dire "Bonheurien".
07:38 -Entre, mon chéri, ça me fatigue de devoir pêcher sur tes talons.
07:42 -Tu veux la bonne nouvelle d'abord ?
07:47 Ou la mauvaise ?
07:49 -La bonne.
07:51 -Ça n'a pas marché, mon rendez-vous.
07:53 Et je suis vraiment soulagée parce que ça me faisait froid dans le dos de travailler là-bas.
07:57 -Et la mauvaise ?
07:59 -C'est la même.
08:01 Mais de votre point de vue...
08:04 -Sauve-toi, Boutchou.
08:05 -Allez, sauve-toi.
08:07 Qu'est-ce qu'il y a ? "Larla".
08:12 -Je veux rester avec toi.
08:14 -Ah non, c'est pas possible. C'est le tour de Tessin, maintenant.
08:17 -Je ne veux pas rester toute seule.
08:19 -Écoute, tu sais ce que tu vas faire ?
08:22 Tu vas dans la salle de bain, tu te maquilles et tu reviens. D'accord ?
08:26 -Même le noir sur les cils, jamais ?
08:29 -Oui, oui, même le noir sur les cils. Allez, va.
08:32 -Tu peux prendre des bijoux dans ma chambre, si tu veux.
08:34 -Tu as vu les mines qu'elle fait ?
08:40 Tu as vu ses dernières de martyr ?
08:42 Je me demande où elle a pris ça.
08:45 -À mon avis, elle l'a pris là.
08:52 -Hm, je crois que tu as raison.
08:55 -Haha.
08:56 Comment ça se fait que je n'ai pas eu d'enfant ?
09:05 -Ah non, non, non, pas de ça. Ne me fais pas de crise de mélancolie.
09:08 Il n'y a pas la guerre, personne n'est malade, tout le reste, ça s'arrange.
09:13 -Si tu avais vu la tête de la bonne femme qui m'a reçue, tu serais moins guillirée.
09:19 -Heureusement pour moi, je ne l'ai pas vue. Alors ne m'en parle pas et parlons d'autre chose.
09:24 -Tu ne me montres pas mieux.
09:25 Mais je ne peux pas vivre éternellement à vos crochets.
09:28 -C'est bien pour ça qu'il faut que tu travailles, mais il n'y a pas d'urgence.
09:32 Écoute, dans trois semaines, on part en vacances.
09:35 Moi, je propose qu'on remette tout ça de côté jusqu'à la rentrée. Hein ? Allez, ouf !
09:40 -Après les vacances, j'aurai pas rajeuni de 15 ans, j'aurai même trois mois de plus.
09:44 Alors, le problème sera le même.
09:48 -Eh bien, moi, je te dis que si moi, à mon âge, je voulais trouver du travail, j'en trouverais, comme ça.
09:54 -Le pire, c'est que c'est sûrement vrai.
09:58 -Alors, ne nous embête pas avec ta date de naissance. Le problème n'est pas là.
10:03 -Tu es sûre que je ne suis pas une enfant trouvée ?
10:06 Une fille de Romanichel, de bon à rien, comme moi ?
10:10 -Ne sois pas raciste, ma chérie. Ce n'est pas le style de la famille.
10:17 -Dis-moi que tu m'aimes quand même.
10:19 -Je t'aime.
10:21 Quand même.
10:23 -Comme je n'avais pas le courage d'aller directement à la gare Saint-Lazare,
10:33 je suis passée boire un verre chez papa.
10:36 -Ah oui ? Et alors ?
10:39 -Il rangeait des tas de papiers pour ses mémoires.
10:45 Les mémoires de René-Charles Boer, ancien député, honnête, très discrète.
10:49 Mais que veux-tu que ça intéresse ?
10:51 -Lui, c'est déjà pas mal.
10:54 -D'accord. C'est très mauvais pour le dos de porter des talons aussi hauts.
10:59 Et pour le ventre aussi. Il t'a parlé de Marie-Claire ?
11:03 -Non.
11:05 -Le jour de mon anniversaire, j'ai remarqué qu'il la suivait beaucoup des yeux.
11:08 Je suis sûre qu'il se doute de quelque chose.
11:12 Il a le teint un peu jaune. Je me demande si c'est un signe de mélancolie.
11:16 Ou de crise de foi.
11:20 -L'un et l'autre, probablement.
11:23 Tu sais, sous cet air qu'il a...
11:26 Je trouve pas le mot, mais tu vois bien ce que je veux dire.
11:29 Il est très sensible, même pour mieux.
11:33 -Tu ne finis pas ton omelette ?
11:35 -Elle est tout à fait succulente, mais...
11:40 Je sais pas pourquoi, ce soir, j'ai pas très faim.
11:42 -Je suis désolée.
11:44 Ce soir, j'ai fait exprès des choses que tu aimes, et...
11:49 Je n'ai pas été fichue d'attendre pour te parler que tu aies fini d'y aller.
11:54 -C'est humain, mon petit. Tu étais pressée de faire ton effet ?
11:58 -Pas du tout. Je voulais que la situation soit claire.
12:02 J'en avais assez de vivre entre deux chaises.
12:09 -L'autre chaise, est-ce que je la connais ?
12:11 -C'est une façon de parler.
12:13 Il n'y a personne d'autre.
12:16 Je vivais avec quelqu'un, et j'en ai assez de vivre avec ce quelqu'un.
12:22 -Ce quelqu'un, c'est moi, je suppose.
12:24 -Bien sûr.
12:26 -Et ben, vois-tu, je ne m'en étais pas aperçue.
12:29 -J'ai fait pas mal d'efforts.
12:32 -Oh...
12:34 Depuis longtemps ?
12:36 -Depuis assez longtemps.
12:39 -Comme c'est curieux.
12:40 -Je ne peux vraiment pas croire que depuis le temps, tu ne te sois rendue compte de rien.
12:45 -Tu sais bien que nous sommes toujours les derniers prévenus.
12:49 -Nous ? De qui parles-tu ?
12:51 -Des coquilles.
12:53 -Tu as fini le dîner ? -Parfaitement.
12:59 -Bon. Alors je voudrais bien aller m'asseoir ailleurs que sur ces chaises
13:03 que tu n'as jamais voulu qu'on remplace et qui me font mal au dos.
13:07 -Vas-y.
13:08 -Au fond, ça ne m'étonne pas que tu ne te sois rendue compte de rien.
13:14 As-tu jamais su qu'il y avait sur Terre d'autres humains que toi ?
13:18 Moi, par exemple.
13:20 Tu n'as jamais essayé de savoir qui j'étais vraiment.
13:23 Tu ne m'as jamais véritablement vue.
13:26 -Il y a douze ans que nous vivons ensemble.
13:29 Avant de ne plus pouvoir me supporter, comment me supportais-tu ?
13:34 -Je t'aimais.
13:36 J'étais aveugle.
13:37 -Moi, je ne voyais rien et toi, tu étais aveugle. Quel couple !
13:41 -Pendant dix ans, nous nous sommes regardés les yeux dans les yeux sans nous voir.
13:46 -Ça fait donc deux ans que tu as un amant.
13:50 -Oui, puisque ça te fait plaisir.
13:53 -Je suppose qu'il est jeune.
13:57 Il est sûrement plus jeune que moi. Ça me paraît logique.
14:05 -J'espère qu'il n'est pas beaucoup plus jeune que toi.
14:07 -Tu as vécu douze ans avec une femme beaucoup plus jeune que toi.
14:20 Pourquoi est-ce que je n'aurais pas le droit d'en faire autant ?
14:23 -Je disais ça parce que mon expérience, toute récente, m'apprend que cela finit mal.
14:30 -Ton âge n'y est pour rien.
14:34 C'est pourtant la seule chose en moi qui est changée depuis notre rencontre.
14:38 -Ce n'est pas parce que tu as changé que je pars.
14:41 C'est parce que j'ai changé, moi.
14:43 -Quand pars-tu ?
14:48 -Demain.
14:50 J'ai loué un petit appartement dans le huitième, pour être près de la boutique.
14:56 -Tout compte fait, je te crois.
14:57 J'ai eu une réaction de sotte jalousie, qui n'était pas très réaliste.
15:04 -Je vois à ta tête que tu sous-entends quelque chose de moche.
15:07 Je n'ai pas très bien compris hier. Mets les poings sur les i.
15:10 -Je ne crois pas que tu me quittes pour un homme.
15:13 Les prétendants doivent tout de même se faire plus rares.
15:16 -Je ne suis pas un homme.
15:18 -Je ne suis pas un homme.
15:20 -Je ne suis pas un homme.
15:23 -Les prétendants doivent tout de même se faire plus rares.
15:25 -Tu as beaucoup de défauts, mais tu n'as jamais été goujard.
15:28 Je pense donc que tu essaies de me provoquer pour me faire dire la vérité.
15:31 -Je comprends que tu préfères interpréter mes paroles de cette façon-là.
15:35 -Il a 45 ans, 5 ans de moins que moi.
15:40 Il est beau, il est sportif.
15:42 Il a une très belle situation.
15:44 Je le connais depuis deux ans.
15:46 Et nous nous marierons après les vacances.
15:48 -Tu l'as voulu.
15:54 -C'est beaucoup dire.
15:57 -Sais-tu s'il y a quelque part d'autre couverture ?
16:07 -Tu as froid ?
16:09 -Je vais dormir dans le salon.
16:11 -C'est ridicule, le divan est très dur.
16:15 -S'il est trop dur, je lirai ou je travaillerai à mon livre.
16:18 Ce genre de circonstances accroît la lucidité et l'acuité de la pensée.
16:24 -Couche dans ton lit, René Charles.
16:26 Tu vas te réveiller avec un imbago demain.
16:29 -Tu ne m'as pas répondu pour les couvertures.
16:31 -Dans l'armoire, tout en haut.
16:33 -Tu ne veux pas que nous passions notre dernière nuit ensemble ?
16:44 -Notre dernière nuit, c'était hier, quand je ne savais rien.
16:50 -Je sais ce que tu es en train de faire en ce moment.
16:55 Tu écris le dernier chapitre de tes mémoires.
16:58 -J'ai beaucoup d'affection pour toi, ma chère,
17:07 mais je ne compte pas mourir cette nuit.
17:09 J'espère en conséquence qu'il y aura encore dans ma vie
17:12 et dans mes mémoires de nombreux chapitres après celui-ci.
17:15 Bonsoir.
17:16 -Tu as bien précisé au chauffeur de monter jusqu'ici ?
17:34 -Oui.
17:35 -Je te l'avais refaire à Venise.
17:44 Tu ne souhaites pas l'emporter ?
17:47 -Si, je veux bien.
17:49 Ça me rappellera des souvenirs.
17:50 -Ils ne sont pas tous mauvais, je l'espère.
17:53 -Non.
17:55 -Tu as toujours aimé ce tableau.
17:57 Je serais heureux que tu le gardes.
17:59 -Tu es fou.
18:03 -Tu es sûre d'avoir pris tout ce qui est à toi ?
18:09 -Il y a des gens qui sont très forts pour ça.
18:12 Moi, je ne trouve pas très élégant.
18:14 -Tu es sûre ?
18:15 -Oui.
18:16 -Tu es sûre ?
18:17 -Oui.
18:18 -Tu es sûre ?
18:19 -Oui.
18:20 -Tu es sûre ?
18:21 -Oui.
18:22 -Moi, je ne trouve pas très élégant de faire une rafle avant de claquer la porte.
18:27 Je t'ai marqué mon numéro de téléphone sur le bloc.
18:30 Si tu vois que j'ai oublié quelque chose, tu me le diras.
18:32 -T'es sûre ?
18:33 -Oui.
18:34 -Après tout, tu ne me devais rien et tu m'as donné beaucoup.
18:56 Merci.
18:59 Je te donnerai cher pour entendre ce que tu as vraiment envie de me dire en ce moment.
19:03 -Pardon ?
19:04 -Non.
19:06 Je n'ai rien dit, ne change rien.
19:08 Vivre avec toi, ce n'a pas été drôle tous les jours, mais là, tu m'épates.
19:12 Pour les ruptures, tu as la manière.
19:14 C'est un vrai plaisir de te quitter.
19:16 -Merci.
19:19 -Merci.
19:20 -Il y en avait beaucoup, les bagages, dis-donc.
19:35 -Oui.
19:37 Madame emporte toujours trop de choses quand elle part en vacances.
19:41 -Madame m'avait dit que moi, je devais me couper de monsieur,
19:44 parce qu'elle partait complètement et que monsieur reste tout seul.
19:47 -Ah.
19:48 J'espère que le chauffeur de taxi vous a bien aidé.
19:51 -Ca va.
19:52 Qu'est-ce que monsieur voulait que je fasse maintenant ?
19:54 -Oh, ben...
19:56 Faites comme d'habitude.
19:59 -Moi, partir à midi. Comment monsieur mange tout seul ?
20:02 -Aujourd'hui, je déjeune au restaurant.
20:04 -Ce soir aussi ?
20:05 -Je ne sais pas.
20:07 -Je pouvais acheter un peu de jambon, du fromage, comme ça.
20:11 -Voyez-vous, ma chère Esperanza, malheureusement, j'ai horreur du jambon.
20:16 Ce qui complique encore ma situation.
20:18 -Moi, c'est Maria.
20:20 Esperanza, c'était l'autre avant.
20:23 Celle qu'elle volait les chemises de nuit et le papier du cabinet.
20:26 -Ah oui, bien sûr. Excusez-moi.
20:28 Zut, je vais être en retard.
20:31 Avec tout ça, je n'ai pas écouté le bulletin météorologique.
20:35 Savez-vous si on annonce de la pluie pour aujourd'hui ?
20:39 -Oui, oui. Sur l'heure qu'ils ont dit que cet après-midi, il y aurait de l'orage.
20:42 -Ah, merci, Maria.
20:43 Il n'y a rien dont j'ai horreur comme de me travailler toute une journée avec mon imperméable pour rien.
20:48 -Pour que votre charlotte au chocolat soit véritablement un délice,
20:52 il est indispensable, bien entendu, que votre chocolat ne soit ni trop sucré, ni trop amer.
20:58 Que la crème de marron, si vous avez choisi d'en mettre, reste à sa place.
21:03 Et que la crème anglaise soit bien épaisse.
21:07 Tout cela est la moindre des choses.
21:11 Je vous ai indiqué aussi tout à l'heure le style de nappe et de vaisselle
21:15 qui, à mon avis, se marient le mieux avec la charlotte.
21:18 Mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est l'importance extrême du sujet de conversation.
21:25 Si l'on veut déguster totalement une charlotte au chocolat,
21:31 il ne faut pas croire qu'on puisse parler de n'importe quoi.
21:35 Il est pour question, par exemple, de parler d'argent ou de politique,
21:39 ni des embouteillages, ni de vos ennuis de plomberie.
21:42 Si vous le faites, vous aurez mangé votre charlotte sans vous en apercevoir.
21:47 Je vais vous raconter une petite histoire.
21:50 J'ai grandi pendant la dernière guerre, avec déprivation, bien entendu.
21:55 Pour l'anniversaire de mes dix ans, mes parents avaient réussi, avec de grandes difficultés,
22:01 à me faire faire un magnifique gâteau.
22:05 Ils ont surmonté une couronne de crème chantilly.
22:09 Quand on a amené ce gâteau, je l'ai regardé les yeux écarquillés de terreur
22:14 devant cette chose inconnue qu'on voulait me faire manger.
22:18 Et j'ai éclaté en sanglots.
22:20 Il n'a pas été possible de m'y faire goûter.
22:24 Je me suis calmé et consolé avec une pomme familière et rassurante.
22:30 Voilà.
22:32 Si vous servez à vous inviter une charlotte au chocolat,
22:36 racontez un souvenir d'enfance, un souvenir de vous goûter d'enfance.
22:42 Et vos amis enchaîneront avec leurs souvenirs d'enfance à eux, car tout le monde en a.
22:46 Et vous verrez que cela donnera à votre charlotte au chocolat
22:50 un goût inoubliable, comme l'enfance.
22:55 Merci, ma chère Isaïe. À demain.
22:57 Maintenant, nous avons rendez-vous avec Jeannette
22:59 qui va répondre à vos questions sur les produits surgelés.
23:02 Mais auparavant, écoutons Barbara à Streison.
23:05 T'es tout fripé, Papa. Qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce que tu fais là?
23:12 T'as terriblement grossi, Fifi. Comment ça se fait?
23:15 À demain.
23:17 Qu'est-ce que c'est que ce chapeau?
23:23 On dirait le gâteau d'anniversaire dont tu parlais tout à l'heure.
23:27 Au revoir, Papa chéri.
23:29 Téléphone-nous quand tu seras fréquentable.
23:31 J'avais l'intention de t'inviter à déjeuner.
23:50 Non, en ce moment, je ne mange pas au restaurant.
23:52 Viens, on va manger à la maison.
23:55 Je vais à la maison.
23:57 Tu n'as pas regardé dans le rétroviseur avant de faire ta marche arrière.
24:09 Cher Papa, on va se tuer tous les deux si tu commences comme ça.
24:13 Alors je crois qu'il vaudrait mieux que tu prennes un taxi et on se retrouve là-bas.
24:16 Non, non, non, je ne veux pas prendre de taxi.
24:18 Je reste là et je me tais.
24:21 Je me tais.
24:25 Quelle heure?
24:27 Je ramène Papa.
24:29 Papa, Isa m'a volé mon histoire de gâteau.
24:33 C'est moi qui n'ai pas voulu manger le gros gâteau à la crème.
24:36 Isa, elle, c'est bourrée de gâteau à la crème.
24:40 La grosse menteuse.
24:42 Voleuse de souvenirs d'enfance.
24:45 Ta fille Isa vend l'âme de la famille pour que d'horribles fêtes
24:50 deviennent encore plus horribles en se gavant de charlotte au chocolat.
24:54 Ouh!
24:56 Bon, est-ce que quelqu'un a préparé le déjeuner?
24:58 Je ne sais pas.
25:00 Prenez Charles, mon chéri, va voir Maman pendant qu'Isa s'occupe du déjeuner.
25:05 Si tu restes ici avec cette tête-là, tu vas faire tourner mes tarots comme du lait caillé.
25:09 Décidément.
25:11 Maman!
25:16 Maman!
25:20 Papa peut monter ou tu descends.
25:22 Qui m'appelle?
25:24 Isa.
25:25 Tu es rentrée?
25:26 Ah oui.
25:27 C'était trop long ton histoire de gâteau.
25:29 C'était en trop.
25:31 Ne nous énervons pas.
25:32 C'est parce que tu la connaissais déjà, Maman chérie.
25:34 Tu as préparé quelque chose pour le déjeuner?
25:36 J'ai acheté des lasagnes.
25:38 Ah!
25:40 Tu es là, toi?
25:42 Qu'est-ce que tu as? Tu es malade.
25:44 Je vais finir par le croire.
25:46 Tu aurais dû laisser tout ça dans le vestibule.
25:52 Il fait un temps superbe, non?
25:55 Ils ont annoncé de l'orage pour cet après-midi.
25:57 Oh, quel dommage.
25:59 C'est gentil de venir nous voir.
26:02 Si tu avais téléphoné pour t'annoncer, le déjeuner aurait été meilleur.
26:05 Je pensais inviter Isa au restaurant. C'est elle qui a préféré m'amener ici.
26:09 Ah, si c'est avec Isa que tu souhaites parler, je peux l'appeler et m'occuper du déjeuner.
26:13 On cesse de décortiquer mes mots et mes actes. Et asquette-toi quelque part.
26:17 Il y a des avantages et des charmes à vivre entre femmes comme nous faisons.
26:20 Mais j'avoue que cette belle autorité masculine me manque parfois.
26:24 J'aurais quelque chose à te demander.
26:27 Oh!
26:29 On cesse de jouer à la petite fille, veux-tu?
26:31 À la petite fille? Moi, aucune horreur.
26:34 Je ne l'ai pas fait exprès, mais je vais me surveiller.
26:36 Je n'ai jamais pu causer avec toi.
26:38 Et ça ne changera jamais.
26:40 Mais qu'est-ce que je fais?
26:42 C'est dans ta tête, je t'assure, mon chéri. Je suis là, je t'écoute avec sympathie et intérêt.
26:47 Que faire de plus pour te prouver mon attention?
26:50 Plutôt ne pas plisser le front comme Chiffon.
26:53 Chiffon!
26:55 Tu as vu?
26:56 J'ai déjà vu des chiens dans ma vie.
26:58 Oh, je m'en doute. Quand on fait de la politique, on voit de tout.
27:01 Et voilà.
27:03 Nous allons encore parler une heure pour ne rien dire.
27:06 Et je ne trouverai pas le moyen de te dire ce que j'ai envie de te dire.
27:09 Trois fois de dire dans la même phrase.
27:12 Vous êtes troublé, mon cher député.
27:15 Tu es insupportable.
27:17 Tu as raison.
27:19 Alors, arrête de tourner autour du pot. C'est ça qui m'énerve.
27:22 Et vide ton sac.
27:23 Pardon?
27:24 Je t'écoute.
27:26 Je t'ai déjà dit que j'écrivais mes mémoires.
27:29 Oui, oui. J'en attends beaucoup.
27:32 Et je voulais te demander si, par hasard, tu regardais mes lettres.
27:38 Tu les veux?
27:40 Je les photocopie. Il me suffirait.
27:43 Ah, c'est embêtant.
27:44 Pourquoi ça?
27:46 Parce que, figure-toi que c'est assez drôle.
27:49 J'avais l'intention de te demander la même chose.
27:53 Moi aussi, j'écris mes mémoires.
27:56 Depuis quand?
27:58 Depuis que tu m'as dit que tu écrivais les tiens.
28:00 Ah, oui?
28:01 Oui. On ne sait jamais.
28:04 Je ne prends l'intention de te calomnier.
28:07 Je ne dirais que la stricte vérité.
28:09 Moi aussi, de vérité valent mieux qu'une.
28:12 Qui veux-tu que ça intéresse?
28:19 Pardon?
28:21 Qui veux-tu que ça intéresse, tes mémoires?
28:24 Mes amis d'école, par exemple.
28:27 Si je le pouvais, je te découragerais d'entreprendre ça.
28:31 Et de te ridiculiser.
28:33 À mon âge, je ne serais pas ridicule très longtemps.
28:36 Mais, je ne sais pas.
28:38 Des mémoires ne se justifient que si on a été une personnalité publique.
28:42 Qui a dit ça?
28:44 Il vaut mieux avoir une personnalité qui ne soit pas publique...
28:47 que d'être un personnage public sans personnalité.
28:50 Je te remercie.
28:52 Non, c'était qu'un mot. Je le retire.
28:55 Mais, sois honnête.
28:56 Tu reconnais que ma vie a été beaucoup plus passionnante que la tienne?
28:59 Je n'en sais rien. Je ne la connais pas.
29:01 Tu es né à Paris...
29:03 et tu as grandi dans les rues de France et les couloirs de l'Assemblée Nationale.
29:06 Moi? Tu le sais bien.
29:08 Je ne suis qu'une pauvre petite Italienne de la montagne...
29:11 dont la mère est venue se placer à Paris comme blanchisseuse...
29:14 tandis que le père travaillait en usine.
29:16 Rien que le début, ça a l'air d'un roman de Zola.
29:19 Non?
29:21 Je ne suis pas un éditeur. Tu n'as pas besoin de me vendre ton marchandise.
29:24 Elle est déjà vendue.
29:27 Je suppose que c'est Cathy qui te publie.
29:31 Non.
29:32 Un compliment?
29:34 Je suis désolé que ça a l'air de te contrarier.
29:37 Quelle idée? Pourquoi veux-tu que ça me contrarie?
29:40 Tu as peut-être peur de ce que je vais dire de toi.
29:44 Ou bien tu as peur de mon livre et plus de succès que le tien.
29:48 Si tu veux connaître le fond de ma pensée...
29:53 je suis convaincu que tu ne l'écrieras jamais.
29:56 La seule chose qui me contrarie, c'est que tu ne me donneras pas mes lettres.
30:00 Si, je te les donnerai.
30:02 Si tu me rends les miennes, donnant, donnant.
30:06 Je ne les ai pas gardées.
30:13 Non!
30:14 Non. Lorsque tu...
30:17 Enfin, lorsque nous nous sommes séparés, j'ai tout brûlé.
30:21 Lettres et photos.
30:23 Et comment feras-tu alors?
30:25 Si j'y suis contraint, je survolerai ces événements.
30:30 Après tout, mes mémoires concernent surtout ma vie publique.
30:35 Ça va être passionnant.
30:37 Alors tu as tout brûlé.
30:39 Tu ignorais.
30:41 Moi, j'ai tout gardé.
30:43 Tu n'avais aucune raison de tout brûler.
30:46 Ce n'est pas moi qui me suis amouraché d'un Anglais.
30:49 Il n'avait rien d'un séducteur, le pauvre type.
30:53 Il était plus petit que toi.
30:55 Non.
30:56 Oui. Toi, son talon et lui avec.
31:00 Une vraie tête d'Anglais.
31:02 Avec des yeux d'eau de vaisselle.
31:04 Et une mauvaise santé par-dessus le marché.
31:07 Fallait vraiment que tu t'embêtes avec moi pour partir avec celui-là.
31:11 Une femme, Louis, c'était follement séduisant.
31:14 Et j'ai été follement séduite.
31:16 Et même si je reconnais que ça me fait plaisir,
31:18 je trouve que ce n'est pas très raisonnable de ta part de te mettre dans un pareil état à cause de ça.
31:22 Enfin, je t'ai quitté pour lui il y a presque 40 ans.
31:25 Et il est mort il y a plus de 10 ans.
31:27 Qu'est-ce que tu me chantes ?
31:28 Mais je ne sais pas. Tu t'agites.
31:31 Tu as l'air très tiré. Tu as l'air contrarié.
31:34 Oh ! Quel rapport avec ce pauvre Lewis.
31:37 Je ne suis pas gratté au point de ressasser tout à coup une histoire vieille d'un demi-siècle.
31:42 Oh ! Pas tout à fait. Reste galant.
31:45 Quand un homme plonge dans son passé,
31:48 quand il met sa vie sur sa table de travail,
31:50 il a des raisons d'être agité.
31:52 Et je n'en ai pas d'autres.
31:55 J'aimerais d'ailleurs te poser certaines questions,
31:58 à moins qu'à présent tu ne veuilles garder tes souvenirs pour toi.
32:03 Et si nous parlions un peu du présent ?
32:06 Oublie la bonne éducation que ta mère t'a donnée.
32:08 Kouda, fils, que Dieu ait son âme.
32:10 Évite ton cœur pour une fois. Tu te sentiras mieux après.
32:13 De quoi parles-tu ?
32:14 Je suis désolée. Je ne pouvais pas supporter ça.
32:17 Je ne pouvais pas supporter ça il y a 40 ans. Je ne le supporte pas plus aujourd'hui.
32:21 Je sais que tu préfères la belle figure.
32:24 Mais, mais, mais, imagine.
32:26 A dessus, basta. Est-ce tout fait ?
32:28 Tiens, c'est vrai. J'avais oublié que tu m'insultais en italien
32:31 les premières années de notre mariage.
32:33 C'est la dernière aussi.
32:35 Tu permets que je le note ?
32:37 Je vais te dire une bonne chose.
32:39 Ou bien tu es une sorte de poisson,
32:42 une sorte de grenouille insensible,
32:44 ou bien tu es un être humain. Et alors montre-le.
32:47 Sinon, je ne t'adresserai plus jamais la parole.
32:49 Mais qu'est-ce que tu veux de moi ?
32:51 Tu es sûre que tu n'es pas souffrante ? Tu as peut-être de la fièvre ?
32:54 Ma faille !
32:56 Tu arrives ici blanc comme un âge,
32:58 avec la figure à l'envers qui appelle au secours
33:00 comme un nourrisson qui aurait une épingle à nourrice piquée dans les fesses.
33:03 Mais tu préfères les crever plutôt que d'avouer que ça te pique.
33:06 C'est votre habitude d'étaler vos sentiments comme du beurre sur des tartines,
33:09 mais ce n'est pas la mienne.
33:11 Je suis trop vieux pour changer.
33:13 Les petites contrariétés qui peuvent arriver à un homme de mon âge
33:18 sont sans importance.
33:20 Ce que je veux maintenant, c'est préparer ma sortie avec sérénité.
33:26 En laissant derrière moi une réflexion sur ma vie,
33:30 qui sera peut-être utile à quelques-uns.
33:33 C'est l'heure du bilan. Ce n'est plus l'heure des bagatelles.
33:37 C'est l'heure du déjeuner. Je vais voir où ça en est.
33:40 Maman chérie, les tarots ont parlé. Mon avenir est sans incertitude.
33:49 Ni gloire, ni argent, ni amour.
33:52 Oui, oui, attends, attends un peu, ma chère.
33:54 Alors?
33:55 Rien, rien, il ne dit rien.
33:57 Je sais que ça ne va pas, mais je ne sais pas pourquoi ça ne va pas.
34:00 J'ai de la tête qu'il avait. J'ai appelé Marie-Claire, tu te permets.
34:03 À sa boutique, elle s'en va et elle se marie.
34:06 S'en marie?
34:09 Et l'épouse qui?
34:11 Toujours le même, celui qu'elle avait depuis deux ans.
34:14 Oh, le pauvre.
34:16 Il ne faut pas dire qu'il n'a pas beaucoup de chance avec les femmes.
34:19 Ah non, non, il ne faut pas rire comme ça, ce n'est pas gentil.
34:22 Enfin, s'il s'en est remis quand tu l'as quitté, il ne va pas se morfondre longtemps pour la mort.
34:26 Ah, Marie-Claire.
34:27 Il s'en est remis, il s'en est remis peut-être, mais en fait il a fait l'examen pendant des mois.
34:31 Il a perdu beaucoup de cheveux.
34:32 C'était bien la moindre des choses.
34:34 Avec sa manie de tout garder pour lui, il ne faudrait pas qu'il se fabrique un ulcère ou un moinapartus.
34:39 À cause de cette fausse blonde?
34:41 Soyons justes, beaucoup de femmes ont éteigné les cheveux.
34:44 C'est pas grave.
34:46 Tu crois qu'il est vraiment malheureux?
34:48 Je crois qu'il se sent vieux et seul et qu'il va falloir le dorloter un peu.
34:56 C'est moi.
34:59 Tu viens, on va mettre tout ça dans ma chambre.
35:01 D'accord.
35:02 Personne n'a téléphoné?
35:04 Non.
35:05 Maintenant on fait un énorme calino.
35:14 Fais le lion.
35:17 Pas maintenant.
35:18 Juste une fois.
35:19 Non, ce soir.
35:20 Non, maintenant.
35:22 J'ai pas envie.
35:26 Encore.
35:27 Non, mameseule.
35:28 Tu es méchante.
35:29 C'est toi ou je te mets à cuire au four avec des courgettes.
35:32 Pas avec des courgettes, c'est pas bon.
35:35 J'ai une tonne de mamies créalières pendant ce week-end.
35:45 Va m'en répondre.
35:47 Je vais te faire un petit déjeuner.
35:49 Je vais te faire un petit déjeuner.
35:51 J'ai une tonne de mamies créalières pendant ce week-end.
35:54 Maman n'est pas là?
35:56 Non, elle est accompagnée. René-Charles est chez lui.
35:58 Elle va rester avec lui cette nuit.
36:00 Attends, c'est le dame en amour d'homme. Maman va le faire.
36:03 Non, je vais le faire.
36:05 J'ai eu une journée de folie. Un vrai festival d'engueulades.
36:08 Alors, qu'est-ce que tu disais?
36:10 Un mandor chez René-Charles, pourquoi?
36:12 Parce que Marie-Claire est partie et qu'il est dans un état incroyable.
36:15 C'est Filemon séparé de Beaucisse.
36:18 On ne peut pas le laisser tout seul.
36:21 Isa va s'occuper un peu de lui pendant quelques jours.
36:24 Le temps qu'il s'habitue à sa nouvelle vie.
36:27 Pourquoi est-ce que c'est maman qui se tape toujours sur tes corvées?
36:30 Pourquoi est-ce que tu n'y es pas allée, toi?
36:32 Parce que je ne suis pas aussi efficace que ta mère, mon chou.
36:35 Je ne sais pas conduire.
36:37 Je ne sais pas du tout cuisiner.
36:40 Et dans l'appartement de papa qui a tout, la catafalque,
36:44 je crois que je ne saurais plus parler.
36:47 Et probablement même respirer.
36:50 Les gens comme toi ont vraiment de la veine de toujours trouver les bonnes poires qui s'échignent pour eux.
36:54 Heureusement que les gens comme moi ont un peu de veine.
36:58 Parce qu'ils n'ont ni la force, ni le courage,
37:02 que des gens comme toi ont, ma chérie.
37:05 Ok, le sujet est épuisé. Parlons d'autre chose.
37:08 C'est une excellente idée.
37:11 J'ai rêvé de Diego cette nuit.
37:14 C'est drôle.
37:17 Quand j'habitais à Mexico, je détestais tout.
37:20 L'espagnol, la tequila, la musique mexicaine.
37:23 Mais depuis que je suis revenue...
37:25 Marc vous a complètement laissé tomber.
37:28 Est-ce que quelqu'un a eu des nouvelles de lui ou de Gaëlle?
37:30 Oui, Gaëlle a téléphoné une fois.
37:33 Aux dernières nouvelles, elle n'avait pas l'intention de passer l'éponge.
37:36 Hum, une fin, un meurtre.
37:39 Est-ce que tu m'aimes, Louis?
37:42 Oui.
37:45 Depuis ton anniversaire, ce salaud n'a pas appelé une seule fois.
37:48 Tu parles de Marc?
37:50 De qui veux-tu que je te parle?
37:52 Ce garçon que Marc avait amené et qui écrivait des romans policiers.
37:55 Qu'est-ce qu'il est devenu?
37:57 C'est simple.
38:00 Ce garçon qui a crié devant tout le monde qu'il était amoureux de toi
38:04 et qu'on n'a pas revu.
38:07 Tu ne t'en souviens pas, ma chérie?
38:09 Si, je ne me souviens pas.
38:11 Moi, par exemple, je ne suis pas amoureuse de lui,
38:14 mais je lui trouve néanmoins beaucoup de charme, dans certains genres.
38:18 Est-ce que tu t'imagines que je suis amoureuse de lui, moi?
38:22 Je n'imaginerai pas.
38:24 J'entends la façon dont tu demandes chaque jour si quelqu'un a téléphoné.
38:28 Mais il me semble que je posais déjà cette question avant de connaître ce monsieur.
38:32 C'est vrai.
38:35 Cela dit, j'aimerais bien l'avoir au téléphone pour lui dire ce que je pense de lui.
38:38 Moi, par exemple, je ne pense rien de lui.
38:41 Et maman non plus, j'en suis sûre. Hein, maman?
38:44 Arrête de bourdonner, Tessa.
38:47 Demande son numéro à Marc.
38:49 Moi, téléphoner à ce type? J'aimerais mieux attraper la rougeole.
38:52 Tiens, Tessa, viens me faire des tarots.
38:55 Impossible.
38:56 Qu'est-ce que tu fais?
38:58 Je les cunie.
39:00 J'en ai marre. J'en ai vraiment marre.
39:03 Ce sont des tarots anciens. J'ai fait des kilomètres pour les lui acheter.
39:06 Ah, des choses comme ça, ça me met hors de moi. Ça me rend malade.
39:09 Tu es trop attachée aux objets.
39:11 Et merde! Merde!
39:14 J'ai toujours pensé que quand on me faisait un cadeau, je pouvais en faire ce que je voulais.
39:19 Mais apparemment, Cathy pense qu'un cadeau appartient toujours à celui qui l'a payé.
39:24 Tu es injuste, Tessa.
39:26 Cathy est très généreuse et tu le sais très bien.
39:28 Elle trouve seulement que tu n'attaches pas de prix au cadeau qu'elle t'a fait.
39:32 Qu'est-ce qu'il y a à manger à la maison? Mathieu vient dîner.
39:35 Oui, je sais. J'ai acheté des lasagnes.
39:37 J'en ai déjà donné à ton grand-père à midi, mais Mathieu n'en saura rien.
39:41 Si on ne le lui dit pas.
39:43 Maintenant, tu peux être sûre qu'elle le lui dira avant qu'il soit assis sur sa chaise.
39:47 Non, je ne lui dirai pas.
39:49 Mais il y aurait enfin quelqu'un dans cette famille qui saurait tenir sa langue.
39:54 Allô, Marc?
39:57 Les gens passent leur temps à vous dire de garder le silence.
39:59 Dites-lui que Katharina Cosse l'appelait.
40:01 Alors, pourquoi est-ce qu'on les répète?
40:03 Parce qu'on nous a dit de ne pas le faire, je suppose.
40:06 Il est déjà parti du bureau.
40:08 Si tu veux, je peux te faire l'écart au lieu des tarons.
40:12 Ok, allons-y.
40:14 Et pas de quartier, hein? Dis-moi tout.
40:20 À Noël, si je ne prends trop de travail, je t'emmènerai avec ta maman voir des lions, des girafes, des rhinocéros, des éléphants.
40:29 On y a des chats et des oiseaux.
40:31 Pas aux oiseaux, aux poupées. En Afrique.
40:34 C'est où en Afrique?
40:41 Ah, tu te rappelles qu'on a été à Nice voir ma maman à Pâques?
40:44 Oui.
40:45 Tu te rappelles la mer?
40:46 Oui.
40:47 Eh bien, loin, loin, l'autre côté de la mer, c'est l'Afrique.
40:52 Ta maman, elle a les cheveux blancs?
40:56 Oui.
40:57 Allez, allez, allez.
40:59 Zelda, mon amour, mets-le à la porte, sinon il va papoter toute la nuit.
41:02 Je m'en vais si tu me fais le plus gros baiser de ta vie.
41:05 Au revoir, mon chou.
41:10 Fais des beaux rêves.
41:15 Toi aussi.
41:16 Toi aussi, mon amour. Les plus beaux rêves du monde entier.
41:20 J'adore te voir avec Zelda.
41:25 Aïe!
41:26 On dirait pas.
41:27 Aïe.
41:28 Dis qu'on va vivre ensemble et je te lâche.
41:30 Je déteste ces papiers.
41:34 Quand je pense à tout ce qui a peur en pensant à Zelda...
41:36 Aïe!
41:37 Qu'est-ce qui te prend de remettre ça sur le tapis tout d'un coup?
41:39 J'en ai marre de faire semblant d'être heureux.
41:40 Je ne peux pas respirer.
41:42 Tant mieux.
41:43 Lâche-moi.
41:44 Non.
41:45 Tu me fais mal. Je ne te sens pas amusant du tout. Lâche-moi.
41:47 Tu n'as pas répondu.
41:48 Je déteste la brutalité. C'est vraiment une marque d'impuissance et de débilité.
41:53 C'est toi qui m'as rendu idiot.
41:55 Arrête, Mathieu. Ça suffit maintenant.
41:58 C'est toi qui m'as rendu idiot.
42:00 Tu me fais mal?
42:02 Même pas.
42:03 La conversation n'est pas terminée.
42:07 Tu te trompes.
42:08 Ne me claques pas la porte au nez, Cathy.
42:11 Je me demande où est passée cette clé.
42:13 Oui, bon, tu la chercheras une autre fois.
42:15 Je te conseille de changer de style. Les ordres, j'ai horreur de ça aussi.
42:18 Qu'est-ce que tu fais?
42:21 Ça se voit pas?
42:22 Ouvre cette fenêtre, s'il te plaît.
42:24 Tu veux que tes voisins entendent tout ce qu'on se dit?
42:25 Je m'en fous. J'ai besoin d'air.
42:27 Non, s'il te plaît, arrête de chercher cette clé.
42:41 Bon.
42:44 Si je peux pas vivre avec toi, il vaut mieux qu'on se voie plus.
42:48 Pauvre type.
42:52 On t'a mis dans la tête qu'un homme et une femme qui s'aiment, ça doit coller ensemble.
42:56 Et former cette chose qu'on appelle un couple inséparable.
42:59 Comme Dessia, moi.
43:00 Et tu refuses d'être heureux.
43:02 Parce que le bonheur pour un homme blanc, entre 30 ans et le tombeau, c'est ça.
43:06 Alors tu préfères ne plus me voir.
43:08 Ne plus voir ta fille qui t'aime pour pouvoir aller t'accoupler ailleurs selon les normes.
43:11 Je comprends pas, c'est tout.
43:14 C'est pourtant simple.
43:18 Je suis pas un mouton de panurge.
43:20 Et je veux vivre à ma façon.
43:22 Mais si t'étais pas aussi butée,
43:25 tu comprendrais que c'est mieux de se voir quand on en a envie.
43:28 Se voir par plaisir, et pas par obligation.
43:31 On en a tous les avantages et pas les inconvénients.
43:33 Ça me tue de répéter des choses tellement évidentes.
43:39 Mais en somme, tout le monde se trompe, y a que toi qui as raison.
43:41 Non.
43:43 Mais on peut vivre sa vie de mille façons.
43:45 Ce qu'il faut, c'est la choisir du fond du cœur.
43:48 Et pas copier bêtement sur son voisin.
43:50 Tu me feras jamais croire que t'as la vocation du mariage.
43:53 Non.
43:54 Mais primo, tu ne supportes pas de ne pas être conforme aux standards habituels.
43:59 Et puis, surtout, tu ne supportes pas que je ne te cède pas.
44:03 Tu te fabriques un malheur qui n'est pas sincère.
44:06 Voilà.
44:07 T'as parlé de toi, t'as parlé de moi.
44:10 Si on parlait de Zelda,
44:13 tu crois pas que c'est important pour elle de vivre avec son père?
44:16 Et pourquoi ce serait plus important pour Zelda de vivre avec son père
44:19 que de vivre avec sa grand-mère et son arrière-grand-mère?
44:21 Tous les psychiatres t'expliqueront pourquoi.
44:24 Et merde!
44:26 Tu sais, Mathieu, on n'est pas obligé de croire tout ce qu'on lit dans les journaux,
44:31 ni tout ce qu'on entend à la radio et à la télévision.
44:33 On peut avoir son opinion personnelle.
44:36 Et mon opinion personnelle est que Zelda est très heureuse comme ça.
44:40 Il faut que je réfléchisse à tout ça.
44:45 Tu t'en vas?
44:46 Oui.
44:47 Je déteste les gens qui sont comme ça à 11 heures du soir.
44:51 C'est absurde ce que tu dis.
44:53 Qu'est-ce que l'heure a à avoir là-dedans?
44:55 Ah, je suis absurde, folle, méchante, mais c'est pas nouveau.
44:58 C'est comme ça que je t'ai plu, non?
45:03 Tu me fais du charme ou quoi?
45:06 J'aime me disputer, crier, me bagarrer, mais je déteste me séparer en froid.
45:11 Ça m'angoisse.
45:14 Je ne peux pas pouvoir dormir de la nuit.
45:16 Allez.
45:19 Préconseille-moi d'abord.
45:23 Non, écoute-moi, Cathy, je suis amoureux de toi.
45:25 Bien plus que tu ne l'es de moi, je le suis trop.
45:28 Tout ça me perturbe, mon travail s'en ressent, je dois réfléchir.
45:32 Au revoir.
45:33 Je te téléphonerai demain soir.
45:43 D'accord.
45:44 Essaie de me comprendre vraiment.
45:51 Espèce de petit bourgeois.
45:56 Espèce de vieux pépère.
45:59 Et ne me parle plus jamais d'amour.
46:06 Tu ne sais pas ce que c'est.
46:07 Si tu éprouvais de l'amour, tu ne ficherais pas le camp au milieu de la nuit pour aller réfléchir.
46:10 Tu veux de la tranquillité, tu veux de la conformité, mais tu ne veux surtout pas d'amour.
46:14 Si justement c'est ça que je veux,
46:27 et c'est ça que tu ne me donnes pas.
46:30 Tu m'aimes bien.
46:32 Tu veux que je m'occupe de Zelda, tu es habitué à me voir.
46:35 C'est tout.
46:38 Si je te demandais de jurer sur la tête de Zelda que tu es folle de moi, est-ce que tu le ferais?
46:42 Moi, oui.
46:44 Tu dis ça et tu t'en vas.
46:47 Oui.
46:49 Tu ne l'as pas juré.
46:55 Tu vois.
46:56 Oh, les hommes, ils ne sont pas possibles.
47:02 Ce n'est pas vrai.
47:04 Mais qu'est-ce qu'ils ont?
47:05 Ils ont un petit plan de vie.
47:06 C'est tout.
47:07 Pas de carte.
47:08 Partie.
47:09 Eh bien, dis-moi, les voisins ont dû se régaler.
47:12 Marc au téléphone.
47:14 Il a dû en profiter un peu.
47:16 Lui aussi.
47:17 Ça y est.
47:18 Ben, dis donc, mon vieux, on ne peut pas dire que tu m'as assaillie de coups de téléphone.
47:21 Tu n'es pas assez défoulé sur celui d'avant, on dirait.
47:24 Approchez, approchez, messieurs dames.
47:27 Il y en a là pour tout le monde.
47:29 Oh, les hommes, mon pauvre Marc.
47:32 Je ne sais vraiment pas comment il fonctionne, mais je ne suis pas faite pour m'entendre avec ces types-là.
47:35 C'est terrible, mes pauvres dames.
47:37 Et encore, c'est rien à côté des femmes.
47:39 Ces petites bêtes-là, c'est une vraie plaie, vous savez.
47:41 Je vous le dis.
47:42 Comment tu vas, mon chéri?
47:44 Mal.
47:45 Et toi?
47:47 Ça va.
47:49 Sur tous les plans.
47:50 Sauf sur le plan sentimental, mon chaud.
47:52 Là, il y a des ratés.
47:53 Ne te plains pas, moi, il n'y a même plus de ratés.
47:55 C'est au point mort.
47:56 Je te passe quelqu'un qui voudrait te parler.
47:59 Oui, je sais.
48:00 Est-ce que vous avez pensé à moi, Katharina?
48:07 Qui est-elle à pareil?
48:11 Vous le savez très bien.
48:14 Je sais que vous êtes sûr de vous, passablement prétentieux,
48:18 et que vous avez une voix naziare, mais je ne sais pas qui vous êtes.
48:21 Moi, je sais que vous êtes une menteuse.
48:24 Dites-moi votre nom, je raccroche.
48:27 Vous avez eu des chances avec les hommes à cette heure-ci.
48:29 J'ai essayé de ne pas penser à vous, mais je n'ai pas réussi.
48:32 Et je sais pourquoi.
48:33 C'est parce que vous avez pensé à moi, que je recevais vos ondes.
48:36 Passez-moi un marge, s'il vous plaît.
48:38 Je n'aurais pas dû prendre l'appareil et vous parler.
48:45 Quand j'entends votre voix de Snow-Binard,
48:48 j'ai envie de vous gifler d'abord.
48:51 Et de vous violer ensuite.
48:53 Écoutez...
48:55 Je voulais juste vous dire une chose.
48:57 Vous n'êtes pas du tout une fille pour moi.
48:59 Et comptez pas que je tombe dans le panneau.
49:01 Vous m'aurez pas, ma belle.
49:03 Vous devriez consulter un médecin, ça va pas la tête, mon vieux.
49:07 Je préfère vous consulter vous.
49:09 Est-ce que je peux venir tout de suite ?
49:11 Mais sûrement pas, vous êtes vraiment fou.
49:14 Demain, je pars pour 15 jours.
49:16 Je m'en fous, vous savez.
49:18 Si je ne vous ai pas oubliés d'ici là,
49:20 je viendrai vous voir.
49:21 Je ne serai pas là, je serai partie.
49:24 Vous verrez, si ça me chante.
49:26 (Bruit de porte qui s'ouvre)
49:28 (Musique)
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