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DB - 14-08-2023

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00:00:00 (Coup de feu) (Cri de foule)
00:00:02 (Cri de foule)
00:00:04 (Cri de foule)
00:00:06 (Cri de foule)
00:00:08 (Cri de foule)
00:00:10 (Cri de foule)
00:00:12 (Cri de foule)
00:00:14 (Cri de foule)
00:00:16 (Cri de foule)
00:00:18 (Cri de foule)
00:00:20 (Cri de foule)
00:00:22 (Cri de foule)
00:00:24 (Cri de foule)
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00:00:30 (Cri de foule)
00:00:32 (Cri de foule)
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00:00:40 (Cri de foule)
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00:00:52 (Cri de foule)
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00:01:02 (Cri de foule)
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00:01:06 (Cri de foule)
00:01:08 (Cri de foule)
00:01:10 (Cri de foule)
00:01:12 (Cri de foule)
00:01:14 (Cri de foule)
00:01:16 (Cri de foule)
00:01:18 (Cri de foule)
00:01:20 (Cri de foule)
00:01:22 (Cri de foule)
00:01:24 (Cri de foule)
00:01:26 (Cri de foule)
00:01:28 (Cri de foule)
00:01:30 (Cri de foule)
00:01:32 (Cri de foule)
00:01:34 (Cri de foule)
00:01:36 (Cri de foule)
00:01:38 (Cri de foule)
00:01:40 (Cri de foule)
00:01:42 (Cri de foule)
00:01:44 (Cri de foule)
00:01:46 (Cri de foule)
00:01:48 (Cri de foule)
00:01:50 (Cri de foule)
00:01:52 (Cri de foule)
00:01:54 (Cri de foule)
00:01:56 (Cri de foule)
00:01:58 (Cri de foule)
00:02:00 (Cri de foule)
00:02:02 (Cri de foule)
00:02:04 (Cri de foule)
00:02:06 (Cri de foule)
00:02:08 (Cri de foule)
00:02:10 (Cri de foule)
00:02:12 (Cri de foule)
00:02:14 (Cri de foule)
00:02:16 (Cri de foule)
00:02:18 (Cri de foule)
00:02:20 (Cri de foule)
00:02:22 (Cri de foule)
00:02:24 (Cri de foule)
00:02:26 (Cri de foule)
00:02:28 (Cri de foule)
00:02:30 (Cri de foule)
00:02:32 (Cri de foule)
00:02:34 (Cri de foule)
00:02:36 (Cri de foule)
00:02:38 (Cri de foule)
00:02:40 (Cri de foule)
00:02:42 (Cri de foule)
00:02:44 (Cri de foule)
00:02:46 (Cri de foule)
00:02:48 (Cri de foule)
00:02:50 (Cri de foule)
00:02:52 (Cri de foule)
00:02:54 (Cri de foule)
00:02:56 (Cri de foule)
00:02:58 (Cri de foule)
00:03:00 (Cri de foule)
00:03:02 (Cri de foule)
00:03:04 (Cri de foule)
00:03:06 (Cri de foule)
00:03:08 (Cri de foule)
00:03:10 (Cri de foule)
00:03:12 (Cri de foule)
00:03:14 (Cri de foule)
00:03:16 (Cri de foule)
00:03:18 (Cri de foule)
00:03:20 (Cri de foule)
00:03:22 (Cri de foule)
00:03:24 (Cri de foule)
00:03:26 (Cri de foule)
00:03:28 (Cri de foule)
00:03:30 (Cri de foule)
00:03:32 (Cri de foule)
00:03:34 (Cri de foule)
00:03:36 (Cri de foule)
00:03:38 (Cri de foule)
00:03:40 (Cri de foule)
00:03:42 (Cri de foule)
00:03:44 (Cri de foule)
00:03:46 (Cri de foule)
00:03:48 (Cri de foule)
00:03:50 (Cri de foule)
00:03:52 (Cri de foule)
00:03:54 (Cri de foule)
00:03:56 (Cri de foule)
00:03:58 (Cri de foule)
00:04:00 (Cri de foule)
00:04:02 (Cri de foule)
00:04:04 (Cri de foule)
00:04:06 (Cri de foule)
00:04:08 (Cri de foule)
00:04:10 (Cri de foule)
00:04:12 (Cri de foule)
00:04:14 (Cri de foule)
00:04:16 (Cri de foule)
00:04:18 (Cri de foule)
00:04:20 (Cri de foule)
00:04:22 (Cri de foule)
00:04:24 (Cri de foule)
00:04:26 (Cri de foule)
00:04:28 (Cri de foule)
00:04:30 (Cri de foule)
00:04:32 (Cri de foule)
00:04:34 (Cri de foule)
00:04:36 (Cri de foule)
00:04:38 (Cri de foule)
00:04:40 (Cri de foule)
00:04:42 (Cri de foule)
00:04:44 (Cri de foule)
00:04:46 (Cri de foule)
00:04:48 (Cri de foule)
00:04:50 (Cri de foule)
00:04:52 (Cri de foule)
00:04:54 (Cri de foule)
00:04:56 (Cri de foule)
00:04:58 (Cri de foule)
00:05:00 (Cri de foule)
00:05:02 (Cri de foule)
00:05:04 (Cri de foule)
00:05:06 (Cri de foule)
00:05:08 (Cri de foule)
00:05:10 (Cri de foule)
00:05:12 (Cri de foule)
00:05:14 (Cri de foule)
00:05:16 (Cri de foule)
00:05:18 (Cri de foule)
00:05:20 (Cri de foule)
00:05:22 (Cri de foule)
00:05:24 (Cri de foule)
00:05:26 (Cri de foule)
00:05:28 (Cri de foule)
00:05:30 (Cri de foule)
00:05:32 (Cri de foule)
00:05:34 (Cri de foule)
00:05:36 (Cri de foule)
00:05:38 (Cri de foule)
00:05:40 (Cri de foule)
00:05:42 (Cri de foule)
00:05:44 (Cri de foule)
00:05:46 (Cri de foule)
00:05:48 T'es aussi loin que je me souvienne.
00:05:50 Personne ne m'a fait pleurer comme vous.
00:05:54 Parfois pendant des nuits entières.
00:05:58 Mais tout a une fin.
00:06:00 Nous y sommes.
00:06:04 Il y a les maîtresses,
00:06:06 Marie-Emile Procré, ce sont vos affaires.
00:06:08 Elles ne m'importent plus.
00:06:10 Vous savez ce qu'on dit ?
00:06:12 Prenez un peu de glace,
00:06:14 un peu de coeur, un peu d'esprit
00:06:16 et beaucoup de papier et vous aurez un échantillon parfait
00:06:18 de ce qu'on appelle l'amour à la française.
00:06:20 Cette fois je serai bien embarrassé pour vous les rendre.
00:06:28 Et maintenant allez au diable.
00:06:34 Non, je le quitte.
00:06:40 (Applaudissements)
00:06:42 Quelle peine !
00:06:52 Quelle souffrance !
00:06:56 La crainte et l'espérance
00:07:00 pour la peur de l'injuré
00:07:08 et l'injuré
00:07:10 et l'injuré
00:07:14 et l'injuré
00:07:16 Oh, toi qui veux
00:07:22 toi qui veux
00:07:26 que je m'engage
00:07:28 toi qui veux
00:07:32 que je tremble des côtés
00:07:36 de l'amour
00:07:38 de l'amour
00:07:42 de l'être près de l'âge
00:07:46 c'est savoir que près de l'âge
00:07:50 Vous m'avez promis un louis, vous ne l'oublierez pas.
00:07:54 Si tu m'aimais,
00:07:58 tu ne me suivrais pour rien.
00:08:00 Un amour c'est le coeur qui commande
00:08:02 et un louis c'est pas cher payé
00:08:04 pour me faire rondre devant toute la société.
00:08:06 Chose promise,
00:08:08 chose due, ma beauté.
00:08:10 Elle a ses prêts de bout
00:08:16 Où m'attendent
00:08:20 tous amis
00:08:22 Que j'ai trouvé son fil
00:08:26 Une nouvelle vie
00:08:32 C'est dans tes yeux si doux
00:08:34 Où m'attendent
00:08:38 tous amis
00:08:40 Que j'ai pris ses jupes
00:08:44 Une nouvelle vie
00:08:48 C'est dans tes yeux si doux
00:08:54 Où m'attendent
00:08:58 tous amis
00:09:00 Que j'ai pris ses jupes
00:09:02 Que j'ai pris ses jupes
00:09:04 Une nouvelle vie
00:09:06 Un nuage épais
00:09:12 Obscur si c'est mon âme
00:09:16 A des nobles accents
00:09:20 Pour moi son fil
00:09:24 En moi son plage
00:09:28 Un charmant gredin
00:09:30 Si c'était encore de mon âge
00:09:32 Je l'épouserais même sans traître
00:09:34 Où m'attendent
00:09:38 tous amis
00:09:40 Que j'ai pris ses jupes
00:09:42 Une nouvelle vie
00:09:46 Mon p'tit Lossé, sachez que j'admets tout à fait
00:09:52 qu'on rit à mes dépens
00:09:54 A condition que je l'ai décidée moi-même.
00:09:56 Que voulez-vous, Madame ?
00:09:58 Tout à coup, la colère m'a pris contre cette bluette.
00:10:00 Pourquoi l'art devrait-il mentir ?
00:10:02 Qui n'a qu'un seul amour au cœur ?
00:10:04 Certes, ni vous, ni moi.
00:10:08 Chère épouse, comment pourriez-vous
00:10:14 ne pas vous incliner devant une vérité aussi universelle ?
00:10:16 En dehors de Brahonne,
00:10:20 dont la malheureuse obsession est connue
00:10:22 de certains d'entre nous,
00:10:24 la reine,
00:10:26 qui ici peut jurer
00:10:28 qu'il n'a qu'un seul amour au cœur ?
00:10:30 Qu'il se montre ?
00:10:32 Tout un temps pas très lointain
00:10:34 où un gentilhomme n'eut pas laissé mettre en doute publiquement
00:10:36 la vertu de sa femme sans en demander raison.
00:10:38 Oh ! Que nous étions français, alors !
00:10:42 Vous êtes délicieuse lorsque vous prononcez
00:10:46 sans les comprendre des mots
00:10:48 dans une langue étrangère.
00:10:50 Redites-nous encore le mot
00:10:52 "vertu" ?
00:10:54 À la condition que vous me direz le mot
00:10:58 "honneur".
00:11:00 Pour un lobby, jusqu'à quand
00:11:04 faut-il que je reste plantée là et goûter toutes ses palabres
00:11:06 et à laisser ces gens se moquer
00:11:08 du trou que j'ai à mon bas ?
00:11:10 Des beaux yeux, comme il me déteste.
00:11:16 Tu le prends trop gravement, petite.
00:11:20 Tout ceci n'est qu'un jeu.
00:11:22 Et tu es libre.
00:11:24 Quand le chat joue avec la souris,
00:11:28 je vous jure bien qu'il n'y a que lui qui s'amuse.
00:11:30 Pour que les deux parties s'amusent également,
00:11:32 il faut qu'elles soient plus égales qu'elles ne le sont, M. le Vicomte.
00:11:34 Nous nous passerons de thé à rang, ma fille.
00:11:36 La contagion est générale.
00:11:40 J'en arrive à m'habiller toute seule pour fuir les discours de ma soubrette.
00:11:42 Si vous en avez fini avec vos gamineries,
00:11:46 qui n'étaient pas fort drôles...
00:11:48 Mauvais juge, mon ange.
00:11:50 Je ne vous ai jamais vus rire que de vos propres mots.
00:11:52 Et puis, si ça n'était pas drôle...
00:11:56 Qui sait ?
00:11:58 Ça va peut-être redevenir.
00:12:00 Eh bien, je m'offre à vos sarcasmes, moi.
00:12:02 J'avoue, j'ai une passion au cœur, unique,
00:12:06 comme une perle rare au cœur de l'huître.
00:12:08 La passion des réformes qui mettront à mort tous les abus.
00:12:12 En effet, c'est à mourir de rire.
00:12:16 Les réformes s'imaginent assez fort pour y échapper.
00:12:18 Et ils crient contre les abus,
00:12:20 en tremblant qu'on touche à ceux qui les font vivre.
00:12:22 Prends garde.
00:12:24 Ton mépris t'aveule,
00:12:26 et ta bêtise t'endort.
00:12:28 Béni soit cette diversion.
00:12:30 Je commençais à piquer du nez.
00:12:32 Souhaitons que cela n'aille pas quand même jusqu'au duel.
00:12:34 Et à la mort d'un homme,
00:12:36 ces jeunes gens sont un peu agités, ce temps-ci.
00:12:38 Est-ce que tout ne vaut pas mieux que d'écouter un opéra ?
00:12:42 Pour avoir sous-estimé l'adversaire,
00:12:44 les Anglais ont perdu la mairie.
00:12:46 Ce n'est-il pas vrai, Baron ?
00:12:48 Ah, si vous me lancez sur le sujet, mon cher garçon...
00:12:50 Pitié pour moi, mon oncle.
00:12:52 Ne vous laissez pas entraîner à répondre.
00:12:54 Pas maintenant.
00:12:56 Cher Baron, inutile de nous rappeler que c'est nous
00:12:58 qui avons engressé le monstrueux Poupon américain.
00:13:00 La Révolution américaine avait-il des despotes
00:13:02 de ne pas connaître son colonel ?
00:13:04 Vous avez le droit, messieurs, de vous jeter des injures à la figure.
00:13:06 Et monsieur Dallerach a le droit absolu
00:13:08 que son opéra soit joué jusqu'au bout.
00:13:10 Il vous a laissé la parole.
00:13:12 A présent, laissez-lui la musique.
00:13:14 La grande majorité des personnes présentes
00:13:16 préfère la charmante mélodie de monsieur Dallerach
00:13:18 aux fausses notes de monsieur de Saint-Alban.
00:13:20 Persevérez dans vos injures, messieurs,
00:13:22 si vous saviez comme elles nous encouragent.
00:13:24 Qui ne sait que tu t'es démené comme un diable
00:13:26 pour être présenté à la cour.
00:13:28 Est-ce de n'y avoir pas réussi
00:13:30 qui t'a rendu aussi armé ?
00:13:32 Ne crois pas, Marquis,
00:13:34 que chacun soit aussi anxieux que toi
00:13:36 d'étouffer dans les nids arapuants de Versailles.
00:13:38 Pour être un peu plus clair,
00:13:40 je suis un peu plus arapuant de Versailles.
00:13:42 Pour être plus à portée de ramper
00:13:44 chaque matin au lever d'un gros roi
00:13:46 dont l'énorme appétit est le seul trait
00:13:48 qui le fasse bourbon,
00:13:50 c'est d'une reine à l'esprit borné
00:13:52 et aux mœurs douteuses.
00:13:54 Je te demande une faveur, Marquis,
00:13:56 de répondre à ta place.
00:13:58 C'est comme un honneur, monsieur,
00:14:00 de vous faire rentrer cette boue dans la gorge.
00:14:02 Il y voit rien.
00:14:06 La comtesse a souhaité
00:14:08 que la représentation reprenne.
00:14:10 Si vous avez oublié le respect
00:14:12 que l'on doit à une femme,
00:14:14 je vous serai obligé de partir de chez moi.
00:14:16 Si vous le voulez bien,
00:14:28 reprenons à l'entrée de Solimane.
00:14:30 Vous pouvez voir
00:14:34 que les plaisanteries les plus anodines
00:14:36 tournent mal quelques fois.
00:14:38 Grâce à Dieu.
00:14:40 Grâce à Dieu.
00:14:42 (Bourdonnement)
00:14:44 (Bourdonnement)
00:14:46 (Bourdonnement)
00:14:48 (Musique)
00:14:50 (Musique)
00:14:52 (Musique)
00:14:54 (Musique)
00:14:56 (sanglots)
00:15:04 ...
00:15:27 ...
00:15:39 ...
00:16:07 ...
00:16:17 ...
00:16:30 ...
00:16:40 ...
00:16:52 ...
00:17:02 ...
00:17:16 ...
00:17:24 Ne voyez-vous pas ce que votre Amérique a fait de notre jeunesse, Baron?
00:17:28 Elle lui a tourné la tête.
00:17:30 Et dans la bonne direction, Comtesse.
00:17:32 N'espérez pas le convaincre, c'est le plus enragé de tous.
00:17:35 Enragé, c'est le mot. C'est la rage que notre jeunesse a attrapée là-bas.
00:17:40 La rage de la liberté.
00:17:42 ...
00:17:44 Quand on a des ancêtres qui sont partis pour les croisades,
00:17:47 on ne prend pas pour modèle des tribus d'Iroquois.
00:17:51 ...
00:17:54 La rage de la liberté ne l'a pas empêchée d'acheter une esclave
00:17:57 et de lui fabriquer deux bâtards.
00:17:59 Le suprême bon ton est d'être Américain à la nuit,
00:18:01 Anglais à la couche,
00:18:03 Russien à l'armée,
00:18:04 Détroite ou...
00:18:07 Le monde est ainsi fait
00:18:08 que les idées qui s'attrapent comme la vérole
00:18:10 sont toujours les plus imbéciles.
00:18:13 Prenez garde, mesdames.
00:18:14 Ce tiers état que vous méprisez a tout en lui pour fonder une nation complète,
00:18:17 le corps inutile à la nation, c'est le nôtre.
00:18:21 Je pense que nous allons faire plaisir à ce jeune homme
00:18:24 et nous jeter tous à la rivière dès ce soir.
00:18:26 Je ne suis pas sûr que sa généalogie autorise M. le Saint-Alban
00:18:30 à se prétendre aussi inutile que nous autres.
00:18:34 M. Quoique vous en disiez, celui qui descend d'un seigneur féodal, d'un croisé...
00:18:38 Avez-vous remarqué comme moi à quel point aujourd'hui on mange tant gourmandu ?
00:18:42 On ne pèse pas du même poids devant l'histoire
00:18:44 que le dernier rejeton d'une lille et de boutiquier.
00:18:46 De même qu'on se chamaille et qu'on ne cause plus,
00:18:49 on apparte et on nous boute.
00:18:52 Les croisades sont un des plus terribles fléaux qui est affligé de l'humanité
00:18:55 et la féodalité fut un satané brigandage.
00:18:59 Je rage de n'être pas un peu seul avec vous.
00:19:02 Retrouvons-nous petit théâtre tout à l'heure.
00:19:03 Chevalier, si votre grand-père, ce héros, vous voyait aujourd'hui,
00:19:07 pensez-vous qu'il serait fier de vous ?
00:19:09 Que m'importe, comtesse.
00:19:11 C'est moi, Jean-Luc, qui relie mes ancêtres.
00:19:12 ...compromis sur la terre.
00:19:14 Le chirurgien est parti, madame.
00:19:17 Monsieur de Varricourt se repose.
00:19:19 ...d'or de vos moqueries.
00:19:21 Les croisades...
00:19:22 Les croisades ont amené Dieu aux confins de l'univers
00:19:25 et sorti les sauvages de la nuit de l'impiété.
00:19:28 Monsieur David, la religion est un amusement
00:19:31 tout juste bon pour les servantes et les enfants.
00:19:33 Et les abbés, bien entendu.
00:19:36 En vérité, monsieur, je crois que vous allez trop loin.
00:19:39 Oh ! Ils iront si loin qu'ils se perdront en chemin.
00:19:43 Ne comptez pas.
00:19:45 Toute obéissance est une servitude.
00:19:47 Toute action sur l'égalité est une tyrannie.
00:19:49 Et l'égalité, le droit naturel des sociétés,
00:19:52 l'heure est venue pour la France de sortir de la nuit des préjugés.
00:19:56 Et ce mouvement sera sans retour.
00:19:59 Les nations comme les fleuves ne remontent pas vers leur source.
00:20:03 Quand M. de Saint-Alban et ses amis expriment leurs idées,
00:20:06 ils pérorent comme des héros de corneille pris de boisson.
00:20:11 Mais quand ils écrivent, c'est pire encore.
00:20:14 Vous êtes un esservlet.
00:20:22 Vous attendez une révolution
00:20:24 comme la première représentation d'une pièce nouvelle ?
00:20:28 Musique de l'ambiance
00:20:31 ...
00:20:46 ...
00:20:58 ...
00:21:08 ...
00:21:21 Sais-tu ce que tu es, ma fille ?
00:21:23 ...
00:21:25 Une oie.
00:21:26 ...
00:21:29 Tu te dandines et tu fais des mines devant la moindre paire de bottes.
00:21:33 Même crotté.
00:21:35 Surtout crotté.
00:21:37 ...
00:21:39 Tu fais fausse route.
00:21:41 Ce soir, je sais à peine à qui je parle et ce que je dis.
00:21:46 ...
00:21:52 Ainsi...
00:21:53 ...
00:21:56 ...
00:21:57 ...
00:21:58 ...
00:21:59 ...
00:22:00 ...
00:22:02 ...
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00:22:09 ...
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00:22:14 ...
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00:22:24 ...
00:22:25 ...
00:22:26 ...
00:22:27 ...
00:22:28 ...
00:22:29 Ces jours-ci, s'il n'y avait pas le gouvernement,
00:22:32 on ne rirait plus en France.
00:22:34 Pourquoi vous moquez-vous aussi injustement ?
00:22:37 Moïse est le prince le meilleur et le plus bienveillant qui existe.
00:22:41 Son âme a une sérénité qui rayonne.
00:22:44 Il lui permet d'être actuellement le seul homme de France
00:22:47 à goûter toutes les nuits à un paisible sommeil.
00:22:49 Bercé par le tic-tac d'une horloge suisse, il retarde.
00:22:53 Il a fonctionné caire dans cette mandule.
00:22:56 ...
00:22:57 Eh bien, ma chère, que faites-vous là ?
00:23:00 ...
00:23:01 Je viens compromettre votre réputation, monsieur le comte.
00:23:05 Veuillez retourner au plus vite auprès de vos bouillants jeunes gens, madame.
00:23:10 Rien n'est si mal vu qu'un mari et une femme qui semblent bien ensemble.
00:23:14 ...
00:23:16 Je souhaite chasser de bonheur.
00:23:18 Aussi, je vous dis bonsoir, mon chéri.
00:23:21 ...
00:23:22 ...
00:23:23 ...
00:23:24 ...
00:23:25 Monsieur Tchabriand,
00:23:27 croyez bien qu'avant longtemps, nous aurons en France
00:23:30 une constitution et une assemblée qui ne prêteront plus à rire.
00:23:33 Je le crains. Bonsoir, monsieur.
00:23:36 ...
00:23:37 ...
00:23:38 Je n'en peux plus.
00:23:40 ...
00:23:42 ...
00:23:43 Tout ce qui s'est dit me fait comprendre
00:23:45 que le monde sera bientôt sans dessus-dessous.
00:23:49 ...
00:23:50 ...
00:23:51 Que Dieu vous entende.
00:23:53 ...
00:23:54 ...
00:23:55 ...
00:23:57 - Te vois là, toi ?
00:23:59 ...
00:24:00 - Si je vous dis que je deviens fou là-bas,
00:24:03 vous comprenez ce que je dis ?
00:24:05 - C'est le mauvais qui sort.
00:24:07 - Je ne retournerai pas au séminaire vivant.
00:24:09 - Ce sont les morts. J'ai juré à ta mère
00:24:12 que tu t'enviagerais sur la voie des hommes majeurs.
00:24:15 Tu serais prêtre. Je te tuerais.
00:24:17 - Je te manquerais mon serment. - Et moi, vieux tyran,
00:24:20 si je jure que jamais vous ne m'empêcherez de vivre ou de mourir
00:24:24 de l'unique manière qui me convienne,
00:24:27 je serai soldat et rien d'autre.
00:24:29 - C'est un genre de misère.
00:24:31 On l'enterre ta mère.
00:24:33 Tu aimes la voie pour ton père.
00:24:35 - Père Bardou, ce n'est pas un étalon sauvage
00:24:37 que vous avez attelé à la carriole pour conduire votre femme au cimetière.
00:24:42 Vous vous y connaissiez moins bien en homme qu'en chevaux.
00:24:46 - Voilà le viteux résultat d'un garçon élevé par sa mère.
00:24:49 Tout juste bon à cacter comme une comère.
00:24:54 C'est rien de la soupe.
00:24:56 Viens, toi.
00:24:58 - Je comptais pas te voir ici ce soir.
00:25:06 Quand j'étais en ville, je suis passé pour te saluer.
00:25:09 Ta mère m'a dit que tu étais en voyage.
00:25:11 - En effet.
00:25:14 Je traversais en soi le désert aride de mon inspiration.
00:25:18 Ma mère appréhende que je me laisse distraire.
00:25:21 - Je l'aurais parié.
00:25:23 Mais faire remarquer à ta mère qu'elle ment exige un courage que je n'ai pas.
00:25:29 C'est par elle que j'ai appris que Bardou était revenu pour enterrer sa mère.
00:25:33 - Si tu as raison de moi, tu seras soldat,
00:25:36 traîneur de sabre et vannue-pied de la pire espèce.
00:25:39 Si c'est le contraire, tu retournes au séminaire.
00:25:43 (Bruit de l'animal)
00:25:45 (Bruit de l'animal)
00:25:47 (Bruit de l'animal)
00:25:49 (Bruit de l'animal)
00:25:51 (Bruit de l'animal)
00:25:54 (Bruit de l'animal)
00:25:56 (Bruit de l'animal)
00:25:58 (Bruit de l'animal)
00:26:00 (Bruit de l'animal)
00:26:02 (Bruit de l'animal)
00:26:04 (Bruit de l'animal)
00:26:07 (Bruit de l'animal)
00:26:09 (Bruit de l'animal)
00:26:11 - La première raclée que Bardou a reçue de son père,
00:26:14 c'était grandiose.
00:26:16 J'avais presque envie d'être à sa place.
00:26:19 - Il y en a eu plusieurs.
00:26:21 (Bruit de l'animal)
00:26:23 (Bruit de l'animal)
00:26:25 (Bruit de l'animal)
00:26:28 - Malheureusement, le temps a joué.
00:26:30 En faveur du fils, et pas du père.
00:26:32 (Bruit de l'animal)
00:26:34 (Bruit de l'animal)
00:26:36 - Adieu passé, son jeu rapide,
00:26:40 anéantit chaque matin.
00:26:42 (Bruit de l'animal)
00:26:44 (Bruit de l'animal)
00:26:46 - Ce brave homme n'est plus que l'ombre de ce qu'il fait.
00:26:50 Je pense qu'il joue plutôt à le faire croire.
00:26:53 (Bruit de l'animal)
00:26:55 (Bruit de l'animal)
00:26:58 (Bruit de l'animal)
00:27:00 (Bruit de l'animal)
00:27:02 (Bruit de l'animal)
00:27:04 (Bruit de l'animal)
00:27:06 (Bruit de l'animal)
00:27:09 (Bruit de l'animal)
00:27:11 (Bruit de l'animal)
00:27:13 (Bruit de l'animal)
00:27:15 - Regardez le vieux comme il souffle.
00:27:17 Je vous prédis qu'il va tomber raide d'un seul coup.
00:27:20 - On t'a dit de surveiller la soue. C'est pas moi de le faire.
00:27:24 (Bruit de l'animal)
00:27:26 (Bruit de l'animal)
00:27:28 (Bruit de l'animal)
00:27:30 (Bruit de l'animal)
00:27:32 - Tonton, je t'ai prévenu que je restais pas dans les maisons
00:27:36 où les femmes me donnaient des ordres.
00:27:38 - Tu es devant le coq. - Dis-toi donc, idiot.
00:27:41 (Bruit de l'animal)
00:27:43 (Bruit de l'animal)
00:27:45 (Bruit de l'animal)
00:27:47 (Bruit de l'animal)
00:27:50 (Bruit de l'animal)
00:27:52 (Bruit de l'animal)
00:27:54 (Bruit de l'animal)
00:27:56 (Bruit de l'animal)
00:27:58 (Bruit de l'animal)
00:28:00 (Bruit de l'animal)
00:28:03 (Bruit de l'animal)
00:28:05 (Bruit de l'animal)
00:28:07 (Bruit de l'animal)
00:28:09 (Bruit de l'animal)
00:28:11 (Bruit de l'animal)
00:28:13 (Bruit de l'animal)
00:28:15 (Bruit de l'animal)
00:28:18 (Bruit de l'animal)
00:28:20 - Le vieux singe.
00:28:22 (Bruit de l'animal)
00:28:24 (Bruit de l'animal)
00:28:26 (Bruit de l'animal)
00:28:28 - À ta place, je prendrai garde de ne pas laisser brûler la soupe.
00:28:32 (Bruit de l'animal)
00:28:34 - Bardou, mon brave, rends-toi.
00:28:36 - Tu n'en auras que pour 40 ou 50 ans à être curé.
00:28:38 C'est vite passé.
00:28:40 - Jeudah ! - Il ne cèdera pas, je le connais.
00:28:42 Tordez-lui carrément le coup, père Bardou.
00:28:45 Qu'on en finisse.
00:28:47 - Quand il pourra faire ton GTA à son père,
00:28:50 il en fera sa tête.
00:28:52 Mais ce n'est pas encore pour aujourd'hui.
00:28:54 - Ça marche sur ton oreille.
00:28:56 (Bruit de l'animal)
00:28:58 (Bruit de l'animal)
00:29:00 (Bruit de l'animal)
00:29:03 (Bruit de l'animal)
00:29:05 (Bruit de l'animal)
00:29:07 - La soupe va être trop cuite.
00:29:09 - Major,
00:29:11 vous écraserez la figure dans la poussière.
00:29:13 (Bruit de l'animal)
00:29:16 Et je vous la ferai avaler !
00:29:18 Ce sauvage m'a changé tous les autres places.
00:29:20 (Bruit de l'animal)
00:29:22 (Bruit de l'animal)
00:29:24 (Bruit de l'animal)
00:29:26 (Bruit de l'animal)
00:29:28 - Quelle empoignade, hein ?
00:29:31 À un moment, j'ai cru voir Dieu et ses anges.
00:29:33 - Un vieux fou me serrait le cou.
00:29:35 (Bruit de l'animal)
00:29:37 (Bruit de l'animal)
00:29:39 Je pourrais décider d'en faire qu'à ma tête.
00:29:41 Et quoi qu'il m'en coûte,
00:29:44 je me suis imposé de respecter la volonté de mon père.
00:29:46 - Un défaut de pouvoir lui rompre les os ?
00:29:48 - Un si frais, je,
00:29:50 quitte à passer pour fou.
00:29:52 (Bruit de l'animal)
00:29:54 (Bruit de l'animal)
00:29:57 Plus tu prends de l'âge,
00:29:59 plus je vois ta mère quand je te regarde.
00:30:01 (Bruit de l'animal)
00:30:03 (Musique)
00:30:05 (Bruit de l'animal)
00:30:07 - Tu nous apportes un peu de vin ?
00:30:10 (Musique)
00:30:12 (Bruit de l'animal)
00:30:14 (Musique)
00:30:16 (Bruit de l'animal)
00:30:18 (Musique)
00:30:20 (Bruit de l'animal)
00:30:22 (Musique)
00:30:25 - Les coups du père Bardou veulent tous les ratafières.
00:30:27 Je suis vraiment en avoir bu.
00:30:29 - Tu crois y avoir malheur près d'un lançon, Vicomte ?
00:30:31 - Je suis revenu pour chanter.
00:30:33 (Musique)
00:30:35 - C'est dans tes yeux si doux
00:30:38 Où m'attendent aux amies
00:30:42 - A la demande de ma chère sœur.
00:30:44 - Donne-nous de ses nouvelles.
00:30:46 Je me promets toujours d'aller la saluer à la primaudière
00:30:48 et les jours passent.
00:30:50 - Ces temps-ci, je ne lui pardonne pas de se passionner
00:30:53 pour les idées nouvelles.
00:30:55 Au travers d'un des plus bruyants qu'acteur égaliste
00:30:57 qui est envahie nos salons.
00:30:59 - Ah, les femmes !
00:31:01 Les femmes ont toutes les vertus et un seul défaut.
00:31:03 Elles sont insupportables.
00:31:06 Je ne sais plus qui a dit ça.
00:31:08 - Quelqu'un qui connaît ses hasards.
00:31:10 Sa Majesté l'impératrice du ventre au mois.
00:31:12 (Bruit de l'animal)
00:31:14 (Bruit de l'animal)
00:31:16 - Offrez-moi plutôt une gorgée de vin
00:31:18 et une place à votre table.
00:31:21 - Je ne suis pas une femme.
00:31:23 - Je suis une femme.
00:31:25 - Et une place à votre table.
00:31:27 - Assieds-toi.
00:31:29 - Quand on voyage sans cesse, comme je fais,
00:31:31 on est condamné à parler avec des inconnus.
00:31:34 Ou à se taire.
00:31:36 Ce qui est peu dans ma nature.
00:31:38 - Visiblement.
00:31:40 - Je fais l'un ou l'autre, suivant les jours et les rencontres.
00:31:42 Mon compagnon est napolitain.
00:31:44 Moi, je suis née à Paris.
00:31:47 De mère italienne et de père inconnu.
00:31:49 Il s'appelle Sandro.
00:31:51 Et moi, Ninetto.
00:31:53 Nous venons d'Espagne, où j'ai passé deux ans.
00:31:55 Et nous allons en Italie, où je compte améliorer mon chant.
00:31:57 - Nous venons, précédés du flambeau de la raison,
00:32:00 conduits par l'amour du bien public,
00:32:02 et le cri de notre conscience, nous placer avec nos citoyens et nos frères.
00:32:04 Voilà ce qu'ont déclarés les douze admirables curés
00:32:06 qui ont trié hier et aujourd'hui ont rejoint les rangs du tiers état.
00:32:08 - Votre trio avait ma curiosité en éveil.
00:32:10 - Mais oui, oui.
00:32:12 - Je me fais de mal en sommeil.
00:32:15 - Vous êtes amis de longue date, je me trompe ?
00:32:17 - Le cri de notre conscience nous placé en éveil.
00:32:19 - Vous êtes des amis de longue date, je me trompe ?
00:32:21 - Le cri de notre conscience nous placé...
00:32:23 - Sur le mot "amis", ça.
00:32:25 - ...avec nos citoyens et nos frères.
00:32:28 - Je prédis que sous huit jours, les trois ordres siégeont ensemble.
00:32:30 - Voilà un premier pas de fait.
00:32:32 Ça mérite une autre bouteille.
00:32:34 Sans vouloir offenser personne.
00:32:36 - Expliquez-moi à quoi nous allons boire.
00:32:38 - M. Vicomte !
00:32:41 M. Vicomte, aujourd'hui, vous boirez volontiers avec nous
00:32:45 à la gloire du peuple français.
00:32:47 N'est-il pas vrai ?
00:32:49 - Je voulais voir qui savait d'en refuser.
00:32:51 - S'il s'agit de boire, je boirai à tout ce que vous voudrez, mes amis.
00:32:53 - Pas assis, Vicomte, debout.
00:32:55 - Abat la féodalité,
00:32:58 vive le peuple français.
00:33:00 - Abat la féodalité,
00:33:02 vive le peuple français.
00:33:04 - Abat les privilèges,
00:33:06 vive le peuple français.
00:33:08 - Abat les privilèges,
00:33:11 et vive le peuple français.
00:33:13 - Abat les privilèges,
00:33:15 et vive le peuple français.
00:33:17 - Abat les privilèges,
00:33:19 et vive le peuple français.
00:33:21 - Abat les aristocrates et les prêtres,
00:33:24 vive le peuple français.
00:33:26 - Du vin, messieurs, s'il vous plaît.
00:33:28 J'avoue qu'il se laisse boire.
00:33:30 - Faites pas de ce moqué du peuple français, M. Vicomte.
00:33:32 - C'est un mot que si vous connaissez, vous ne pouvez pas le chier.
00:33:34 - Abat les aristocrates,
00:33:36 et les prêtres,
00:33:39 et vive le peuple français.
00:33:41 - Vive le peuple français.
00:33:43 - Y a-t-il quelque chose d'autre que je puisse faire pour vous, messieurs ?
00:33:54 - Tu peux sortir avec ta morgue et tes airs de seigneur.
00:33:56 - Dehors !
00:33:58 - Je suis ivre mort.
00:34:03 - Jusqu'à maintenant, l'impéasanterie était dans la meilleure tradition de l'esprit français.
00:34:05 Elle perd un peu de sa finesse.
00:34:07 - Je suis ivre mort.
00:34:09 - Je suis ivre mort.
00:34:11 - Toi, là-bas !
00:34:13 - Avance !
00:34:15 - Avance !
00:34:18 - Allez-y, les amis ! Ne laissons plus les aristocrates cracher sur le peuple.
00:34:20 - Ce temps-là est passé.
00:34:22 - Ivre mort.
00:34:24 - J'ai aucune envie de me battre.
00:34:26 Et cela me déplait quand on m'y oblige.
00:34:28 - Ah !
00:34:31 - Ah !
00:34:33 - Eh ! Eh !
00:34:35 - Je suis ivre mort.
00:34:37 - Eh ! Si vous pourrez jouer avec nous...
00:34:39 - Tu as raison, père Bardou.
00:34:41 Il reste encore demain et tous les autres jours.
00:34:44 Chaque jour qui vient rendra le peuple plus puissant et plus robuste.
00:34:46 - Tu n'auras plus à revenir ici, monsieur Vicomte.
00:34:48 - Je ne reviendrai plus, père Bardou.
00:34:50 C'est juré.
00:34:52 - Le peuple a consulter depuis très longtemps.
00:34:54 - Bonjour, monsieur.
00:34:56 - Bonjour.
00:34:59 - A condition que je puisse te faire un petit déjeuner,
00:35:01 je vous remercie.
00:35:03 - A condition que je puisse tenir debout pour mon avis.
00:35:05 - D'abord.
00:35:07 - Merci.
00:35:09 - Merci.
00:35:12 ...
00:35:14 ...
00:35:16 ...
00:35:18 ...
00:35:20 ...
00:35:22 ...
00:35:25 - Je n'en veux pas, ces gens-là.
00:35:27 Je les comprends tout à fait.
00:35:29 Par contre...
00:35:31 Il y a quelqu'un qui ne s'est pas montré très amical ce soir.
00:35:33 - On ne peut pas frapper des gens de la même condition que moi
00:35:35 pour te défendre.
00:35:38 - Ainsi soit-il.
00:35:40 Bonsoir, la compagnie.
00:35:42 ...
00:35:44 Adieu, Bardou.
00:35:46 - Va avec lui.
00:35:48 Il ne tient pas debout.
00:35:50 ...
00:35:53 ...
00:35:55 ...
00:35:57 ...
00:35:59 ...
00:36:01 ...
00:36:03 ...
00:36:06 ...
00:36:08 ...
00:36:10 ...
00:36:12 ...
00:36:14 ...
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00:36:27 ...
00:36:29 ...
00:36:32 ...
00:36:34 ...
00:36:36 ...
00:36:38 ...
00:36:40 ...
00:36:42 ...
00:36:44 ...
00:36:47 ...
00:36:49 ...
00:36:51 ...
00:36:53 ...
00:36:55 ...
00:36:57 ...
00:37:00 ...
00:37:02 - La veuve sous la vue !
00:37:04 - Ne crains rien. C'est que moi.
00:37:06 - J'ai tout de suite vu que t'étais tombée sur la tête à la naissance.
00:37:08 - Vraiment ?
00:37:10 - À quoi as-tu vu ?
00:37:13 - Tu veux que je t'apprenne à sauter de 10 mètres de haut ?
00:37:15 Allez, bouge-toi !
00:37:17 - Hum !
00:37:19 - Tu finiras chez les fous, mon garçon.
00:37:21 - Allez !
00:37:24 - Et toi, chez les aveugles !
00:37:26 - Si nous étions tous les deux sur la scène d'un théâtre !
00:37:28 - Le public aurait depuis longtemps compris ce qui se passe ici.
00:37:30 Et de là où des gamins te crieraient outruche, mourriques.
00:37:32 - Mentoufle ! Vois-tu pas que ce garçon est une fille ?
00:37:34 - Le public ne marche pas ses mots avec nous autres.
00:37:36 - Et bon Dieu, t'imagines-tu qu'il m'importe, à moi ?
00:37:38 Que tu sois garçon, fille ou autre chose ?
00:37:41 - Mon nom est Camille.
00:37:43 Je suis seule au monde depuis que j'ai 11 ans.
00:37:45 Et toi, tu es mon amie.
00:37:47 - Je suis sa seule.
00:37:49 - Je suis seule au monde depuis que j'ai 11 ans.
00:37:52 Et parfois, la nuit, je le suis encore un peu plus que d'habitude.
00:37:54 - Je suis seule au monde depuis que j'ai 11 ans.
00:37:56 Le petit enfant a besoin de ses parents
00:37:58 tant qu'il ne peut se nourrir ou se défendre seul.
00:38:00 Par la suite, à quoi lui servent-ils ?
00:38:02 Sinon, lui renie les ailes.
00:38:04 Moi, à 11 ans, je priais Dieu toute la nuit pour qu'il m'en débarrasse.
00:38:07 (Rire)
00:38:09 (Bruit de pas)
00:38:11 (Rire)
00:38:13 (Bruit de pas)
00:38:15 (Rire)
00:38:17 (Bruit de pas)
00:38:20 (Bruit de pas)
00:38:22 - Ah, si tu es une fille,
00:38:24 tu vas grimper à l'échelle pour venir m'éveiller ?
00:38:28 Hein ?
00:38:30 (Bruit de pas)
00:38:32 (Bruit de pas)
00:38:34 (Bruit de pas)
00:38:36 (Bruit de pas)
00:38:38 (Bruit de pas)
00:38:40 Eh bien, il est temps que je cesse de m'en plaindre.
00:38:43 Et que je commence à m'en réjouir, quand dis-tu ?
00:38:45 (Bruit de pas)
00:38:47 (Bruit de pas)
00:38:49 (Bruit de pas)
00:38:51 (Bruit de pas)
00:38:53 (Bruit de pas)
00:38:56 (Bruit de pas)
00:38:58 (Bruit de pas)
00:39:00 (Bruit de pas)
00:39:02 (Bruit de pas)
00:39:04 (Bruit de pas)
00:39:06 (Bruit de pas)
00:39:09 (Bruit de pas)
00:39:11 (Bruit de pas)
00:39:13 (Bruit de pas)
00:39:15 (Bruit de pas)
00:39:17 (Bruit de pas)
00:39:19 (Bruit de pas)
00:39:22 (Bruit de pas)
00:39:24 (Bruit de pas)
00:39:26 (Bruit de pas)
00:39:28 (Bruit de pas)
00:39:30 (Bruit de pas)
00:39:32 (Bruit de pas)
00:39:34 (Bruit de pas)
00:39:37 (Bruit de pas)
00:39:39 (Bruit de pas)
00:39:41 Que cherchez-vous à cette heure, en ce lieu ?
00:39:43 (Bruit de pas)
00:39:45 (Bruit de pas)
00:39:47 Au sommeil.
00:39:50 (Bruit de pas)
00:39:52 (Bruit de pas)
00:39:54 (Bruit de pas)
00:39:56 Si vous n'étiez pas venue ici cette nuit,
00:39:58 j'étais prêt à escalader votre balcon
00:40:00 pour vous étrangler dans votre lit.
00:40:03 (Bruit de pas)
00:40:05 (Bruit de pas)
00:40:07 (Bruit de pas)
00:40:09 Quand repartez-vous pour Paris ?
00:40:11 (Bruit de pas)
00:40:14 Demain, je vous ramènerai.
00:40:16 (Bruit de pas)
00:40:18 (Bruit de pas)
00:40:20 (Bruit de pas)
00:40:22 Pourquoi pas demain ?
00:40:24 J'ai affaire.
00:40:26 (Bruit de pas)
00:40:28 Paris est bien trop près.
00:40:31 Pourquoi n'allez-vous pas en Chine ?
00:40:33 (Bruit de pas)
00:40:35 Cherchez pas à me faire croire
00:40:37 que j'occupe trop vos pensées.
00:40:39 Un peu.
00:40:42 C'est déjà trop pour moi.
00:40:44 (Bruit de pas)
00:40:46 Je rêve d'une femme
00:40:48 qui, comme la lune,
00:40:50 n'apparaîtrait pas au ciel tous les soirs.
00:40:52 (Bruit de pas)
00:40:54 (Bruit de pas)
00:40:57 (Bruit de pas)
00:40:59 (Bruit de pas)
00:41:01 (Bruit de pas)
00:41:03 (Propos en langue étranglée)
00:41:05 (Propos en langue étranglée)
00:41:07 (Propos en langue étranglée)
00:41:10 (Propos en langue étranglée)
00:41:12 (Propos en langue étranglée)
00:41:14 (Propos en langue étranglée)
00:41:16 (Propos en langue étranglée)
00:41:18 (Propos en langue étranglée)
00:41:20 (Propos en langue étranglée)
00:41:22 (Propos en langue étranglée)
00:41:25 (Propos en langue étranglée)
00:41:27 (Bruits de pas)
00:41:29 (Bruits de pas)
00:41:31 (Bruits de pas)
00:41:33 (Bruits de pas)
00:41:35 (Bruits de pas)
00:41:38 (Bruits de pas)
00:41:40 (Bruits de pas)
00:41:42 (Bruits de pas)
00:41:44 (Bruits de pas)
00:41:46 (Bruits de pas)
00:41:48 (Bruits de pas)
00:41:51 (Bruits de pas)
00:41:53 (Bruits de pas)
00:41:55 (Bruits de pas)
00:41:57 (Bruits de pas)
00:41:59 (Bruits de pas)
00:42:01 (Bruits de pas)
00:42:04 (Bruits de pas)
00:42:06 (Bruits de pas)
00:42:08 (Bruits de pas)
00:42:10 (Bruits de pas)
00:42:12 (Bruits de pas)
00:42:14 (Bruits de pas)
00:42:16 (Bruits de pas)
00:42:19 (Bruits de pas)
00:42:21 (Bruits de pas)
00:42:23 (Bruits de pas)
00:42:25 (Bruits de pas)
00:42:27 (Bruits de pas)
00:42:29 (Bruits de pas)
00:42:32 (Bruits de pas)
00:42:34 (Bruits de pas)
00:42:36 (Bruits de pas)
00:42:38 (Bruits de pas)
00:42:40 (Bruits de pas)
00:42:42 (Bruits de pas)
00:42:45 (Bruits de pas)
00:42:47 (Bruits de pas)
00:42:49 (Bruits de pas)
00:42:51 (Bruits de pas)
00:42:53 (Bruits de pas)
00:42:55 (Bruits de pas)
00:42:58 (Bruits de pas)
00:43:00 (Bruits de pas)
00:43:02 (Bruits de pas)
00:43:04 (Bruits de pas)
00:43:06 (Bruits de pas)
00:43:08 -Fais-moi la fière, la grosse boulangère !
00:43:11 -Tu vas te faire tomber dans nos fables !
00:43:14 -On va te chercher en paix !
00:43:16 (Bruits de pas)
00:43:18 -Ils vont trouver ce qu'ils cherchent dans notre cadre ?
00:43:22 -Mais mon pas de farine !
00:43:24 Ça prend plus rien !
00:43:25 -Ca vaut mieux pour vos jolies petites os.
00:43:28 (Bruits de pas)
00:43:31 -Oh !
00:43:33 (Bruits de pas)
00:43:35 Tiens, là.
00:43:37 (Bruits de pas)
00:43:39 (Bruits de pas)
00:43:41 (Bruits de pas)
00:43:43 (Bruits de pas)
00:43:46 (Bruits de pas)
00:43:48 (Bruits de pas)
00:43:50 (Bruits de pas)
00:43:52 (Bruits de pas)
00:43:54 (Bruits de pas)
00:43:56 -Ils sont partis ?
00:43:59 -Tête basse et le ventre creux, les pauvres gens.
00:44:02 -Vous êtes du séminaire de Saint-Symphorien ?
00:44:06 Et vous allez à la faculté ?
00:44:08 Je vous vois passer tous les jours avec vos condisciples.
00:44:12 Oh !
00:44:14 Sans vous, tous ces sauvages me tueraient !
00:44:18 (Rire)
00:44:20 -Quand ils trouvaient de gros sacs de farine
00:44:23 qui les attendaient derrière la porte ?
00:44:25 -C'est pas possible !
00:44:28 Ils nous croient aussi bêtes qu'eux.
00:44:30 -Hélas, ma fille, je trouve vos propos bien durs.
00:44:34 Encore, il y a eu votre charité ?
00:44:39 -Le commerce, c'est le commerce.
00:44:41 La charité, ce n'est pas notre affaire.
00:44:43 C'est la vôtre, mon père.
00:44:45 -Oh, mon Dieu ! -Ah, maman !
00:44:52 Si vous vous êtes mis en tête de tout refuser,
00:44:55 aujourd'hui, déclarez-le-moi sans tarder.
00:44:58 Ah !
00:45:06 Si notre supérieur me voyait,
00:45:09 il serait peu content de moi.
00:45:12 Il me dirait...
00:45:18 (Il lit la lettre en russe.)
00:45:25 -Elle n'est pas toute ma tête et vous en direz davantage.
00:45:28 (Il lit la lettre en russe.)
00:45:30 -Mon père !
00:45:34 (Il chuchote.)
00:45:36 (Il lit la lettre en russe.)
00:45:38 -Vous, ma tante ?
00:46:06 Vous êtes déjà à Michemin-le-Château-d'Ain ?
00:46:08 -Nous sommes arrivés aux portes de Paris
00:46:10 pour les trouver barricadés.
00:46:12 Hérissés de braillards en guenilles
00:46:14 et de gardes françaises qui criaient à tout bout de champ,
00:46:17 nous sommes les soldats de la nation.
00:46:20 On ne peut plus ni entrer ni sortir de la ville.
00:46:23 Et pour revenir ici,
00:46:25 il nous a fallu rebrousser le cours d'une multitude
00:46:29 qui se déversait en grondant sur le boulevard.
00:46:32 Oh ! Je ne sais par quel miracle
00:46:34 je me retrouve saine et sauve.
00:46:36 Car cette horde de cannibales
00:46:38 s'est acharnée à renverser plusieurs voitures
00:46:40 et ils ont roué de coups leurs occupants.
00:46:42 Ces braves gens préparent peut-être pour cette nuit
00:46:45 une Saint-Barthélémy dont nous serons les protestants.
00:46:47 -Comment pouvez-vous dire une chose pareille ?
00:46:49 Même pour plaisanter ?
00:46:51 Quand on connaît le peuple et qu'on le respecte,
00:46:53 on sait qu'il n'y a aucune raison de le craindre.
00:46:55 -Après ce que j'ai vécu, faut-il encore
00:46:58 que j'entende des âneries pareilles ?
00:47:00 -Vous auriez mérité qu'ils vous extirpent de votre vie.
00:47:03 -Vous auriez mérité qu'ils vous extirpent de votre voiture
00:47:05 tout à l'heure, ma fille, et qu'ils vous bottent le train,
00:47:07 comme je l'ai vu faire à d'autres.
00:47:09 -Ma foi, je n'en serais pas morte ?
00:47:11 -La foule est turbulente, mais elle est généreuse.
00:47:14 Hier soir, monsieur de Varicourt et moi,
00:47:16 nous sommes allés voir brûler la barrière de Clichy.
00:47:18 Au milieu de la foule,
00:47:20 nous sentions battre le cœur du peuple souverain
00:47:22 et il nous communiquait son allégresse.
00:47:24 -Quand le faubourg Saint-Antoine s'agite,
00:47:26 le faubourg Saint-Germain se vide.
00:47:29 -C'est un peu comme la fête de la fête de la fête de la fête.
00:47:31 Le faubourg Saint-Germain se vide.
00:47:33 Je crois bien que ces jours derniers,
00:47:35 à part nous et quelques autres, tout le monde a décampé
00:47:37 et prudemment regagné sa campagne.
00:47:39 -Et dire que ce sont les ancêtres de ces gens-là
00:47:42 qui sont partis pour les croisades.
00:47:44 La race s'est bien tristement ramollie depuis.
00:47:46 -Certains esprits raisonnables raffolent de la tranquillité,
00:47:50 comme certaines d'Inde raffolent du vacarme.
00:47:53 -Je ne conçois pas qu'en ce moment on puisse souffrir
00:48:00 de ne pas être au cœur de ce qui se prépare.
00:48:07 Et vous me permettrez de trouver inouïe
00:48:09 que M. de Chabrian n'ait pas eu la curiosité
00:48:11 de venir à Paris ou à Versailles depuis deux mois.
00:48:13 -M. de Chabrian, c'est autre chose.
00:48:16 Il vous dirait qu'il n'aime pas les enterrements,
00:48:18 pas plus celui de la monarchie que les autres.
00:48:20 -Mais vous avez raison.
00:48:22 -Mais vous avez raison.
00:48:24 -Je propose que nous sortions.
00:48:26 Nous trouverons peut-être un souffle d'air.
00:48:29 -Ah oui. Sortons.
00:48:31 Voyons un peu ce qui se passe.
00:48:33 Par chance, je porte aujourd'hui un petit caleçon neuf
00:48:36 qui me passait bien.
00:48:38 Et qui me consolera un peu d'être fée.
00:48:40 -M. de Saint-Alban, madame la comtesse.
00:48:43 -Je dois vous parler seul à seul.
00:48:48 -Mais avant, dites-nous comment vous vous sentez.
00:48:50 -Je suis bien.
00:48:52 -Comment vous avez trouvé Paris sur votre route ?
00:48:54 -J'ai plaisir à vous parler seul à seul.
00:48:56 ...
00:49:04 Ce que j'ai vécu, ce que mes yeux ont vu,
00:49:07 je n'oublierai pas jusqu'à ma mort.
00:49:09 J'ai couru comme un fou pour être le premier à vous le dire.
00:49:12 C'est avec vous seuls que je veux partager ce moment.
00:49:15 Le plus grand de ma vie d'homme.
00:49:17 Je suis comme le chien qui a court ventre à terre.
00:49:22 Je suis désapproprié de son maître.
00:49:24 ...
00:49:26 J'ai vu la Bastille tomber entre les mains du peuple de Paris.
00:49:29 -Eh bien, racontez-moi.
00:49:31 -La foule a encerclé un forteresse ce matin.
00:49:33 Vous l'avez su ? -J'ai entendu qu'il s'était formé
00:49:35 un grand rassemblement de ce côté.
00:49:38 -Je ne vous dirai rien de plus. Vous allez venir avec moi, là-bas.
00:49:41 -Eh bien, allons-y.
00:49:43 ...
00:49:45 -Dans un moment, les hommes qui ont vécu cette journée
00:49:48 ne sauront plus ce soir ce qu'il y a été hier encore.
00:49:52 Il n'y a plus un seul de leurs rêves qui leur paraissent inaccessibles.
00:49:57 ...
00:49:59 -Vous êtes fiévreux.
00:50:01 -C'est une folie !
00:50:03 Une guériserie sublime
00:50:05 de voir s'écrouler la tyrannie sous ce soleil écrasant.
00:50:08 Et je suffoquerai au milieu de la foule,
00:50:11 enivrée par les cris et l'odeur de la poudre.
00:50:13 Je vous désirerai contre moi, je vous rêverai contre moi, là-bas.
00:50:16 Impérieusement.
00:50:18 ...
00:50:20 ...
00:50:22 -Votre chemise est tachée.
00:50:24 Qu'est-ce que c'est ?
00:50:27 -Une tache rouge.
00:50:29 Aujourd'hui, ça ne peut être que du sang, madame.
00:50:32 -Vous avez vu des choses terribles.
00:50:34 Je le vois dans vos yeux, ils ne sont plus les mêmes.
00:50:37 -On promène sur des pics à travers la ville,
00:50:39 des têtes coupées et des entrailles.
00:50:42 Certaines sont embrochées déjà sur les cris du palais royal.
00:50:45 Ne me faites pas taire.
00:50:47 Pour établir la République,
00:50:49 le roi Brutus a dû assassiner Tarkin.
00:50:51 Le sang doit couler.
00:50:53 Et vous devez m'aimer comme je vous aime.
00:50:56 ...
00:50:58 -Mahasette, monsieur de Saint-Alban,
00:51:00 vous avez avalé un tambour et son tambourineur.
00:51:03 -J'ai toujours eu horreur du penchant de ce siècle,
00:51:05 à plaisanter de tout.
00:51:07 -Mon petit Saint-Alban,
00:51:10 ôtez-vous de l'idée que toutes les Bastilles
00:51:12 doivent tomber aujourd'hui.
00:51:14 ...
00:51:16 -Monsieur Gallot ?
00:51:18 Qu'est-ce qui vous arrive ?
00:51:20 -Il y a du sang sur le visage.
00:51:22 ...
00:51:25 -Ce n'est pas le mien.
00:51:27 Je suis désolé d'avoir effrayé les dames.
00:51:29 Des bandes qui, parait-il,
00:51:31 sont venues de Fretval ou de Saint-Jean,
00:51:33 ont dévasté le château de Chanclot,
00:51:35 égorgé du bétail
00:51:38 et incendié les blés.
00:51:40 J'ai trouvé monsieur de Chanclot
00:51:42 errant dans les bois, assez mal en point.
00:51:44 Je l'ai emmené chez son frère, au tour d'un nez.
00:51:46 -Qu'on n'attende pas de moi
00:51:48 que je compatisse
00:51:51 aux infortunes de monsieur de Chanclot.
00:51:53 C'est un homme d'une hauteur démesurée.
00:51:55 J'espère plutôt qu'à cette occasion,
00:51:57 on l'aura chatouillé un peu méchamment.
00:51:59 Depuis des lux, dans ce pays,
00:52:01 on vit d'admiration devant l'osiveté,
00:52:04 l'insouciance et la prodigalité,
00:52:06 tandis que le mérite fait bailler.
00:52:08 Le moment est peut-être venu
00:52:10 de reconnaître qu'un seigneur bien poudré
00:52:12 qui sait à quelle heure l'aura se lève et se couche
00:52:14 et se donne des airs de grandeur
00:52:16 en jouant un rôle d'esclave
00:52:19 est moins utile à la société qu'un négociant
00:52:21 qui travaille tout le jour et enrichit son pied
00:52:23 à la soeur de son front.
00:52:25 Ce qui n'interdit pas qu'on puisse se redouter
00:52:27 les faits de tout ce reméménage sur les affaires.
00:52:29 -Les désordres sont mauvais pour les affaires,
00:52:32 mais ils peuvent aussi être bons.
00:52:34 -Faites-moi la faveur, bon garçon,
00:52:36 d'accompagner ma fille chez sa tante derrière l'église.
00:52:38 S'il y a trop de surexcitation dans la famille,
00:52:40 je vais la faire.
00:52:43 Si il y a trop de surexcitation dans les esprits,
00:52:45 je la laisse aller seule.
00:52:47 J'ai encore à parler. Tu sauras mieux m'attendre là-bas.
00:52:49 Ce...
00:53:02 Ce gaillard scribouille toujours les verres.
00:53:04 -Toujours.
00:53:06 -Oh ! Que voulez-vous ?
00:53:12 -Dans ces cas-là,
00:53:14 autant avoir une fille.
00:53:16 (Le garçon chante.)
00:53:19 -Faut-il se réjouir des derniers événements
00:53:21 ou s'en effrayer ?
00:53:23 Chacun clame des opinions contraires.
00:53:25 La tête me tourne et j'en perds le repos.
00:53:27 Nous n'avons pas souvent eu l'occasion
00:53:29 de causer ensemble,
00:53:32 mais votre jugement m'inspire une confiance véritable.
00:53:34 -Je dirais...
00:53:36 qu'il est réjouissant que des hommes
00:53:40 s'unissent pour travailler au bonheur de leurs semblables
00:53:42 et effrayant que dans ce but,
00:53:44 il commence par entrucider un bon nombre.
00:53:47 Lorsque...
00:53:49 je suis sur le point de me laisser emporter
00:53:51 par la ferveur générale
00:53:53 et que je lis qu'à Paris,
00:53:55 le bon peuple vient de hacher M. Foulon
00:53:57 en 60 morceaux,
00:54:00 qu'il a porté ses membres en triomphe,
00:54:02 que son coeur a été offert au maire
00:54:04 à la pointe de l'épée
00:54:06 et que sa tête, ayant été mise au bout d'une pique,
00:54:08 on lui a fait embrasser celle de son père,
00:54:10 qui se trouvait dans la même position,
00:54:12 au cri touchant de "Baisse, papa".
00:54:15 Je regarde s'enflammer les autres
00:54:17 et moi, je refroidis.
00:54:19 -Oh, Jésus !
00:54:21 Moi qui ne peux voir tordre le cou
00:54:23 à une poule sans défaillir !
00:54:25 (bruit de la poule)
00:54:28 (musique de l'art)
00:54:30 (bruit de la poule)
00:54:32 (musique de l'art)
00:54:34 (bruit de la poule)
00:54:36 (bruit de la poule)
00:54:38 (musique de l'art)
00:54:41 (bruit de la poule)
00:54:43 (musique de l'art)
00:54:45 (bruit de la poule)
00:54:47 (bruit de la poule)
00:54:49 (musique de l'art)
00:54:51 -L'idée de tout le monde est que M. de Noailles
00:54:54 et tous ceux qui l'ont accueillé
00:54:56 s'étaient guérisés à souper.
00:54:58 -Je méprise souverainement le jacobinisme simulé
00:55:00 des gens de notre caste,
00:55:02 comme je méprise cette générosité extravagante
00:55:04 qui les a pris comme une ambitie puissante.
00:55:06 -M. Le Vicomte de Chabriand vient d'arriver de Paris
00:55:09 comme un furieux, Mme la Comtesse.
00:55:11 -Et je te certifie que ces accès de délire
00:55:13 n'ont pas été provoqués par l'alcool,
00:55:15 mais par l'envie dérisoire de surpasser l'orateur précédent
00:55:17 et de se faire acclamer du cul.
00:55:19 (bruit de la porte)
00:55:22 (bruit de la porte)
00:55:24 -Hélas, mon ange !
00:55:26 J'arrive porteur de mort.
00:55:28 Depuis Paris, je n'ai pas dormi une heure.
00:55:30 Je n'ai mangé que de la poussière.
00:55:33 -Imaginez le pire,
00:55:35 et vous serez encore loin du comte.
00:55:37 -Depuis l'affronte, le pouvoir royal nous a traités
00:55:39 en ennemis d'abord,
00:55:41 puis en vaincus et enfin en esclaves.
00:55:43 Aujourd'hui, sa victoire est complète.
00:55:45 Dans la nuit du 4,
00:55:48 la noblesse de France a mis d'elle-même fin à ses jours.
00:55:50 -C'est le vicomte de Noailles, ce papillon,
00:55:52 qui a commencé,
00:55:54 en proposant de supprimer les rentes seigneuriales.
00:55:56 -Et dans la nuit, tout y a passé,
00:55:58 comme emporté par un torrent,
00:56:01 comme emporté par un torrent.
00:56:03 -Les droits féodaux, la dîme, les garennes,
00:56:05 les droits de chasse, de péage, de colombier,
00:56:07 les banalités, les champats, la vénalité des charges,
00:56:09 les privilèges des ordres, des villes, des provinces.
00:56:11 Au matin, tout était par terre.
00:56:13 -Patatra !
00:56:16 Pourquoi froncer les sourcils, monsieur le comte ?
00:56:20 Au calme.
00:56:22 J'ai toujours préféré les orages.
00:56:24 Vous le savez bien.
00:56:26 À l'inquiétude, l'inquiétude.
00:56:29 À la certitude, l'incertitude.
00:56:31 Et au prévisible, l'inconnu.
00:56:33 (Sifflement)
00:56:35 (Bruit de porte)
00:56:57 (Bruit de porte)
00:56:59 -Trop tard, le carreau est casé.
00:57:01 (Bruits de pas)
00:57:04 -C'est vrai.
00:57:06 La réalité a ses avantages.
00:57:08 Moi, j'essaie depuis des semaines d'anéantir une ville entière,
00:57:11 sans succès.
00:57:13 Les mots sont moins dociles que les pierres.
00:57:16 (Bruit de porte)
00:57:18 (Bruit de pas)
00:57:20 -Le peuple français, en brisant ses chaînes,
00:57:22 m'a appris que je pouvais en faire autant.
00:57:24 Bardeau et moule !
00:57:27 Vive Bardeau !
00:57:29 Je vais me cramper la tête dans un seau,
00:57:31 et après, je te parle.
00:57:33 (Bruit de pas)
00:57:35 (Bruit de porte)
00:57:37 (Bruit de pas)
00:57:40 (Bruit de pas)
00:57:42 (Bruit de pas)
00:57:44 (Bruit de pas)
00:57:46 (Bruit de pas)
00:57:48 (Bruit de pas)
00:57:50 -T'as plus mal à main, garde-là.
00:57:52 C'est pour ça que je suis venu.
00:57:55 Peux-tu imaginer un homme,
00:57:57 aussi borné soit-il, qui aille trouver un soldat
00:57:59 au cœur d'une bataille pour converser un moment avec lui ?
00:58:01 Ceci est le champ de bataille
00:58:03 d'où sortiraient soit vainqueurs, soit vaincus.
00:58:05 Arslan, gars, vit à Brévis.
00:58:08 Foujit, il aurait parabilé Tempus.
00:58:10 Et Delemda, Carthago.
00:58:12 La Toussaint-Souches travaillait.
00:58:14 Et tu me déranges.
00:58:16 -Loradelaïde de Chabriant t'appelait "galet"
00:58:18 au lieu de "galois", jadis.
00:58:21 Dur et lisse comme un galet.
00:58:23 -Un galet. Tu t'en souviens ?
00:58:25 -Ginouss irritabile et vatum.
00:58:27 Je n'ai jamais eu ta belle cordialité.
00:58:29 Mais comme tu le vois,
00:58:31 avec le temps, ça empire.
00:58:34 -Ha ! ha ! ha ! Pauvre petite comtesse !
00:58:36 Elle ne prévoyait pas alors qu'un jour prochain,
00:58:38 le désespoir populaire roulant comme un torrent furieux
00:58:40 lui arracherait tous ses privilèges jusqu'au dernier
00:58:42 et mettrait fin à des siècles d'inégalité et d'injustice.
00:58:44 -Provisoirement.
00:58:46 -Contrairement à toi,
00:58:49 les malheureux de mon pays
00:58:51 ne regardent pas leur vie de loin à la jumelle
00:58:53 comme si ça n'était qu'un misérable paragraphe
00:58:55 de l'histoire du monde.
00:58:57 Et ils dérangent au jour !
00:58:59 Et quand on soulève la pierre qui les écrase,
00:59:04 ils sont bien aises de respirer.
00:59:06 -Tout compte fait.
00:59:08 Je suis content que tu sois venu m'interrompre.
00:59:10 On annibale ma somme.
00:59:12 Et je me dis qu'il faudrait peut-être qu'il te ressemble davantage.
00:59:14 Depuis quand as-tu quitté le séminaire ?
00:59:17 -Je suis un peu déçu.
00:59:19 -Et puis quand as-tu quitté le séminaire ?
00:59:21 -Huit ou dix jours. -Qui sait ?
00:59:23 -Et jusqu'à cette nuit, je n'ai cessé de fêter mon départ.
00:59:25 Avec plus ou moins de bonheur.
00:59:27 La mer lèche les flancs de Carthage qui dort.
00:59:30 Oh !
00:59:32 Mon pauvre galou,
00:59:34 en perds ton temps avec ces vieilleries, si ça te chante.
00:59:36 Moi, c'est fini, j'en perds pas plus.
00:59:38 On va écrire à la comtesse.
00:59:40 Avec mes pensées,
00:59:42 et avec mes pensées,
00:59:45 et avec mes pensées,
00:59:47 et avec mes pensées,
00:59:49 et avec tes mots.
00:59:51 C'est pour ça que je suis venu.
00:59:53 -J'ignorais que tu fûtes en correspondance avec elle.
00:59:55 -Je n'étais pas jusqu'à ce soir.
00:59:58 -Et le thème principal de cette lettre doit être ?
01:00:01 -Moi.
01:00:04 Augustin Pierre Marie Bardot.
01:00:06 Madame.
01:00:08 Madame.
01:00:10 Depuis que je suis au monde, j'ai vécu sans espérance.
01:00:24 Vous savez, ou plutôt, vous l'avez su, et sans doute oublié.
01:00:27 Je suis né ambitieux, en gloire et en amour.
01:00:32 Mais mes rêves se retournaient contre moi-même comme des poignards.
01:00:36 Car je savais, en les rêvant, que c'étaient des rêves impossibles.
01:00:40 Mais aujourd'hui, le vent de l'espoir se lève pour nous autres.
01:00:44 -Dis-moi ce que tu attends de cette lettre.
01:00:50 Dans quel but l'écris-tu ? A quoi veux-tu qu'elle serve ?
01:00:54 -Je veux que cette femme sache qu'un jour,
01:00:58 je serai son amour.
01:01:01 Je veux lui envoyer une déclaration de guerre, pas d'amour.
01:01:05 -Parfait. C'est ce qu'elle préfère.
01:01:07 -Tu l'as déjà écrite ? -Jamais.
01:01:09 -Peu importe.
01:01:13 -Débutons la lettre avec brusquerie, pour la surprendre.
01:01:18 "Te souviens-tu ?" Non. Plutôt...
01:01:22 "Souviens-toi."
01:01:24 "J'étais un enfant, alors...
01:01:32 "comme toi."
01:01:35 "Et...
01:01:36 "en te voyant marcher de loin,
01:01:39 "avant même d'avoir vu ton visage,
01:01:44 "je t'ai aimé.
01:01:48 "Plus que ma mère, mon père et Dieu."
01:01:51 "Mensonge.
01:01:55 "Je ne t'ai pas aimé, je t'ai haï,
01:01:59 "comme mon ennemi la plus mortelle."
01:02:01 "Souviens-toi."
01:02:03 "Souviens-toi. J'étais un enfant, alors, comme toi.
01:02:10 "Et te voyant marcher de loin,
01:02:13 "avant même d'avoir pu distinguer ton visage,
01:02:16 "je t'ai aimé."
01:02:19 -Non. Je garderai le "vous".
01:02:22 Le "tu" est mièvre.
01:02:24 -Elle me traitait toujours de fou.
01:02:30 Montrons-lui que j'ai pas changé.
01:02:32 -Emprisonné entre les murs aveugles du séminaire,
01:02:39 jour après jour,
01:02:43 ma rage a eu votre visage.
01:02:45 Et plus fiévreusement encore,
01:02:51 nuit après nuit...
01:02:54 -Oui, madame.
01:03:00 Je vous suis resté fidèle comme un pauvre chien que l'on a oublié.
01:03:04 Et je sais que nul autre coeur au monde
01:03:06 n'est tourmenté par vous aussi férocement et depuis si longtemps.
01:03:10 -Dès que le jour sera levé,
01:03:12 j'irai trouver le sergent recruteur
01:03:17 et je m'engagerai.
01:03:21 C'est dans le sang et dans la boue des champs de bataille
01:03:26 que je ramasserai ma couronne de laurier.
01:03:29 Et puis un jour, lointain encore,
01:03:31 je serai de retour, glorieux comme César.
01:03:35 Et si alors je vous trouve un peu vieilli,
01:03:40 si alors mon coeur s'est refroidi,
01:03:42 je choisirai une autre orgueilleuse,
01:03:44 plus belle et plus jeune que vous.
01:03:48 Et demain, je me vengerai sur elle de tous mes tourments d'aujourd'hui.
01:03:52 Depuis trois mois que je me promène dans la ville et dans le monde,
01:03:56 pour juger les intentions de chacun
01:03:58 et les dispositions de défense en cas d'attaque,
01:04:01 il n'y a nulle prévoyance, nul ensemble, nulle précaution.
01:04:05 Et si l'on veut attaquer Versailles,
01:04:07 on prendra toute la cour d'un coup de filet.
01:04:09 -Partir, c'est une lâcheté.
01:04:11 C'est déserter devant nos ennemis leur facilité de la conquête du pouvoir.
01:04:15 -Mon père, ce sont des mots.
01:04:18 Ici, nous sommes à la merci d'une populace
01:04:21 que le pouvoir redoute trop pour tenter de réprimer ses excès.
01:04:25 Et jour après jour, nous assistons, impuissants,
01:04:29 à l'anéantissement des valeurs qui nous sont les plus sacrées.
01:04:32 -Mon père, le retouchement des royalistes à l'étranger
01:04:35 est le seul moyen de constituer une force assez puissante
01:04:38 pour retourner la situation à notre avantage.
01:04:41 -Mais comment accepter le secours de l'étranger ?
01:04:44 Comment nous allier à ceux qui ont toujours souhaité
01:04:47 voir la France à genoux ?
01:04:49 -Parce qu'un intérêt supérieur le commande ?
01:04:51 -Non.
01:04:53 -Un intérêt supérieur le commande ?
01:04:55 J'aime mon pays, monsieur.
01:04:58 Et j'ai versé mon sang pour lui, généreusement.
01:05:01 Et pourtant, je vais abandonner tout ce que j'aime et partir.
01:05:06 -Dans une période comme celle-ci,
01:05:08 le plus difficile n'est pas de faire son devoir,
01:05:11 mais de savoir où il se trouve.
01:05:14 -Je ne remercierai jamais assez le ciel d'avoir fait de vous ma femme.
01:05:24 Cela m'a détaché de vous.
01:05:26 Rien ne calme les sentiments comme le mariage.
01:05:30 Et si vous étiez ma maîtresse,
01:05:36 qui sait si vous n'auriez pas fini par faire de moi votre pantin ?
01:05:40 Je vous baisse les pieds, ma chère,
01:05:51 et je pars.
01:05:53 ...
01:05:57 ...
01:05:59 ...
01:06:03 ...
01:06:07 ...
01:06:08 ...
01:06:10 ...
01:06:11 ...
01:06:12 ...
01:06:13 ...
01:06:14 ...
01:06:15 ...
01:06:17 ...
01:06:18 ...
01:06:19 ...
01:06:20 ...
01:06:21 ...
01:06:22 ...
01:06:24 -Enfant, j'aurais donné mon âme au diable afin qu'il me changeait en garçon.
01:06:27 Et j'en ferai autant ce matin pour pouvoir partir avec vous.
01:06:31 Il me semble parfois que ce monde ne fut créé que pour les hommes.
01:06:35 -Sans vouloir me mêler de vos affaires,
01:06:38 je voudrais vous conseiller de rester à clair chez votre père.
01:06:41 Ses paysans lui ont toujours été fidèles. Peut-être le resteront-ils.
01:06:46 -Je vous regarde, et j'en ferai autant de mon côté, à mon idée.
01:06:50 -Savez-vous pourquoi les hommes ont inventé les guerres ?
01:06:56 -C'est pour échapper aux femmes et aux tourments qu'elles leur font endurer.
01:07:00 -Monsieur Chabrian, ce n'est pas charitable de faire le joli coeur
01:07:04 lorsqu'on a le pied à l'étrier.
01:07:06 Vous allez finir par me faire regretter votre départ.
01:07:10 -Dieu vous garde, mon coeur.
01:07:16 ...
01:07:20 ...
01:07:26 ...
01:07:32 ...
01:07:36 ...
01:07:40 -Dieu diable, si c'était pas un bon temps pour chasser !
01:07:44 ...
01:07:50 ...
01:07:56 ...
01:08:01 ...
01:08:06 -On aperçoit encore l'auberge. Après le tournant, elle sera hors de ta vue.
01:08:10 -Pareille bonne raison de passer le pas.
01:08:13 ...
01:08:20 Dans cette vallée, je connais par coeur chaque fourré,
01:08:23 chaque ruisseau, chaque pan de mur.
01:08:25 Chaque chambre à nerfs que je n'ai piétinée.
01:08:28 A chaque détour, je me souviens d'avoir fait telle chose ici,
01:08:32 telle autre là.
01:08:34 Je me rencontre partout avec moi-même.
01:08:38 Entre nous, il me tarde de me planter là.
01:08:41 Tiens, par exemple, regarde dans ce près, là.
01:08:46 Galop et moi, quand on était à un brin plus haut que toi,
01:08:49 on s'était trépé huit jours d'affilée
01:08:51 pour les beaux yeux de lapins bêches qui habitaient dans ce château.
01:08:55 Galop a fini par se faire casser le genou sur une pierre.
01:08:58 ...
01:08:59 Il est gagné. -Quelle récompense ?
01:09:01 -On ne va plus parler du rang des semaines.
01:09:04 -Elle habitait dans ce château-là ? -Oui.
01:09:07 -Alors, c'est une aristocrate ? -Et nous, deux andouilles.
01:09:10 Allez, adieu, mes amis. J'ai commencé mon voyage.
01:09:14 -Laisse-nous t'accompagner jusqu'à la salle de Marbouay.
01:09:17 -Père Bardot va vous frotter les oreilles.
01:09:19 -Si le peuple s'est libéré, si on a reconnu ses droits,
01:09:22 est-ce pour que je continue d'attraper des taloches de cette vieille bête ?
01:09:25 La vie libre sur les grands chemins est celle qui me convient le mieux.
01:09:28 Je la reprends donc. Adieu, ma fille.
01:09:30 Je doute que nous nous revoyons jamais.
01:09:33 Apprends que je me moque bien.
01:09:35 -Alors, Manon, attrape.
01:09:37 Il n'est que faire les 120 livres de ma prime.
01:09:40 La moitié me suffira bien.
01:09:42 ...
01:09:47 Si tu t'es mis en tête de m'accompagner jusqu'en Champagne,
01:09:51 il va falloir marcher à mon pas, bonhomme.
01:09:54 Sinon, il ne compte pas.
01:09:56 -On ne recherche pas la compagnie ?
01:09:58 ...
01:10:03 ...
01:10:28 -M. Calvoine, tout le monde est mou.
01:10:31 ...
01:10:56 -Je n'étais pas venu à Claire depuis votre mariage.
01:11:00 J'ai eu un moment de vertige en voyant la hauteur monumentale
01:11:03 qu'ont atteint les arbres de l'allée.
01:11:05 Il m'administrait une rude leçon d'immunité.
01:11:07 -Vous me trouvez ici par hasard.
01:11:10 J'avais prévu de partir pour Paris. Diverses raisons m'ont retenue.
01:11:13 -Ca fait déjà un certain temps que je sais que votre mari
01:11:16 est parti pour l'étranger et que vous êtes revenue ici.
01:11:19 -Je m'en doute. -Et puis, à force d'entendre
01:11:21 qu'on jetait tel parent d'immigré en prison ou tel autre,
01:11:24 un reste d'affection m'a poussé à venir vous voir
01:11:28 avant que ça ne vous arrive.
01:11:30 -Ne me vendez pas la peau de l'ours. Je n'y suis pas encore.
01:11:33 -Et surtout, je voulais apprendre de vous.
01:11:35 Pour quelle raison vous n'êtes pas passée au moulin
01:11:38 à prendre mes lettres ?
01:11:40 -J'ai renoncé à recommencer une nouvelle collection.
01:11:43 -Mon ange, pour déclarer la guerre, il vous en faut bien peu.
01:11:47 -Il n'y a pas plus petit que la goutte d'eau.
01:11:49 -Qui fait déborder une vase.
01:11:51 Il m'arrive d'oublier à quel point vous êtes stupide.
01:11:54 Vous savez dans quelle fureur me jette l'injustice ?
01:11:57 Vous me croisez dans la rue avec une pauvre fille
01:11:59 à qui je n'ai pas dit trois mots... -Cela se voit tous les jours.
01:12:03 On commet des crimes qui restent impunis
01:12:05 et on se fait prendre pour celui dont on est peut-être innocent.
01:12:08 ...
01:12:16 -La barque est toujours praticable ?
01:12:18 -C'en est une autre.
01:12:20 ...
01:12:23 -Allons faire un tour sur les temps.
01:12:25 ...
01:12:54 ...
01:12:56 ...
01:12:58 ...
01:13:00 ...
01:13:02 -On a tort de se plaindre du bavardage des femmes.
01:13:06 Il n'y a rien de plus sournois que leur silence.
01:13:08 -A vous entendre, toute femme qui se tait
01:13:10 prépare un crime. -Ou un cachin.
01:13:12 Qui courez-vous retrouver à Paris ? -Mon notaire.
01:13:15 Et ce rendez-vous risque fort de manquer de gaieté.
01:13:18 -Pauvre petite. Ca va si mal que ça.
01:13:22 -Je ne me plains pas. J'aspirais une vie nouvelle.
01:13:24 Je suis admirée. C'est un début.
01:13:26 -A propos de vie nouvelle,
01:13:28 Bardot a quitté le séminaire et s'est engagé dans l'armée.
01:13:31 Mais peut-être le saviez-vous.
01:13:33 -Non, je le rencontre si rarement.
01:13:36 -Pourtant... Attendez un peu.
01:13:38 Il m'a dit qu'il vous avait écrit.
01:13:40 La lettre se serait-elle perdue ?
01:13:42 -Le rare, aujourd'hui, c'est son sale qui arrive.
01:13:45 -Un jour, grâce à vous, si j'en ai le génie,
01:13:49 je ferai dans un livre le plus terrifiant portrait de femme
01:13:52 de la littérature française.
01:13:54 Elle nous rendra peut-être immortels, tous deux.
01:13:57 -Avouez donc que votre mère s'est de nouveau mise en tête
01:14:06 de vous marier.
01:14:08 -Avec la petite Juliette Fargey ?
01:14:10 Elle ne m'en a encore rien dit.
01:14:12 Mais je suppose en effet qu'elle va le faire.
01:14:18 -Elle a d'assez beaux yeux pour des yeux de province.
01:14:21 Elle a les mains un peu moites.
01:14:23 Et elle sent encore la petite fille.
01:14:25 Cette fois, je me laisserai peut-être convaincre.
01:14:28 Qui sait ?
01:14:31 -Aute-libérée, aute-librée, ou des enfants et des livres.
01:14:34 Vous prétendiez que vous ne vous marieriez jamais.
01:14:37 -Faut aussi.
01:14:39 -J'avais l'âge de dire de 7 ans.
01:14:45 -Vous avez l'âge de 7 ans ?
01:14:48 -Oui, j'ai l'air de 7 ans.
01:14:50 ...
01:14:58 -Le père et la mère de mon mari ont été arrêtés ce matin
01:15:01 en raison de l'immigration de leurs deux fils.
01:15:04 -Petite cachetière, comme d'habitude,
01:15:06 vous gardiez le meilleur pour la fin.
01:15:08 ...
01:15:18 ...
01:15:29 (Il toque à la porte.)
01:15:31 ...
01:15:53 -Oh Dieu, vous êtes tous sûrs, ici ?
01:15:55 -Vous nous avez fait peur, M. le vicomte.
01:15:57 -La comtesse, c'est elle, dans sa chambre ?
01:16:00 -Non, M. le vicomte. Mme la comtesse est au théâtre.
01:16:03 ...
01:16:06 Au palais Royal, voir la nouvelle pantomime
01:16:08 qu'on donne aux Beaujolais.
01:16:10 ...
01:16:13 -Occupez-vous de mon cheval, mon bon Florentin.
01:16:16 J'ai quitté ma gardaison hier à 8h du matin
01:16:19 et je suis venu à Paris pour un s'y dire d'une seule traite.
01:16:22 La pauvre bête doit avoir aussi soif que moi.
01:16:25 Je n'ai appris qu'hier, par une lettre de la comtesse,
01:16:28 que M. de Chabriand, le père et sa femme, avaient été emprisonnés.
01:16:31 Ca m'a jeté dans une inquiétude mortelle
01:16:33 dont vous venez de me tirer.
01:16:35 Et pour ça, ma chère bête, je veux t'embrasser.
01:16:38 ...
01:16:51 -Ils se sont livrés à une orgie insensée
01:16:55 dont la prudence s'effraie et dont la misère
01:16:57 m'éprime.
01:16:58 Chansons d'ivresse, les traîtres
01:17:00 ont foulé au pied la cocarde tricolore.
01:17:04 A Versailles, on offre des banquets
01:17:06 alors que Paris manque de bains.
01:17:08 Peuple insensé, ouvre enfin les yeux.
01:17:11 Sors de ta léthargie.
01:17:13 Ne souffre plus que l'autoutrage.
01:17:15 -Ma petite femme chérie, mon Antoinette, mon aimée,
01:17:18 qu'ai-je donc fait pour mériter votre courroux ?
01:17:20 -Vous n'avez rien fait. Vous n'êtes capable de ne rien faire.
01:17:23 Ni de jour, ni de nuit.
01:17:24 -Vous me brisez le coeur.
01:17:26 -Vous n'avez pas fait deux beaux-enfants ?
01:17:28 -Il gobe tout ce qu'on lui dit, celui.
01:17:32 -Dès maintenant, vous n'avez pas la peine
01:17:34 d'être maman pour savoir les faire.
01:17:36 N'importe quel croquant les fabrique aussi bien que vous.
01:17:39 -Alors, ouvrez-moi votre coeur, mon petit oiseau.
01:17:42 Dites-moi ce qui le frage contre votre pauvre nuit.
01:17:45 -Je vais retourner à Versailles.
01:17:46 Sinon, je repars à Vienne vivre avec ma soeur.
01:17:49 -Vous savez bien que notre cher peuple souffre
01:17:51 de notre éloignement. Il veut nous avoir dans son sein.
01:17:54 -Ah !
01:17:55 -Pour mieux nous étouffer.
01:17:57 -Nico !
01:17:58 -Et d'abord, c'est votre peuple.
01:18:00 -C'est pas le mien.
01:18:01 -Le mien ?
01:18:02 -Il est au-delà des frontières.
01:18:04 Et il ne réclame pas, à tort et à travers,
01:18:06 l'égalité, la liberté ou la fraternité.
01:18:10 Pour la bonne raison, que ce sont des mots
01:18:12 qui n'existent pas en autrichien.
01:18:14 -Qui sont les officiers de nos armées ?
01:18:17 Des aristocrates ?
01:18:18 Pensez-vous qu'ils aiment sincèrement la Révolution ?
01:18:21 Non ! Ils la haïssent.
01:18:24 Chaque jour, par dizaines, ils trahissent leur patrie et migrent.
01:18:28 Nous réclamons des mesures sévères
01:18:30 contre les revêtements et les coupables d'avance
01:18:33 parce qu'ils n'ont plus s'acclimater à la terre de l'égalité.
01:18:36 -Encore entier, on s'en va j'ai dit.
01:18:39 -C'est des meurtres pour tous,
01:18:41 c'est des soldats !
01:18:42 -Débarrassement de la nation.
01:18:44 -La noblesse, ce mot seul,
01:18:47 est une injure pour l'espèce humaine.
01:18:50 Quelle honneur rappellera désormais à la France
01:18:53 les trahisons plus perfides et les transpirations plus atroces ?
01:18:57 Ici, je vous parle.
01:18:59 -Voici de la couture Révolution de l'armée.
01:19:01 -C'est vous, à tort.
01:19:02 -De vous, à tort.
01:19:04 -Cet homme est un capitaine de cavalerie de l'armée royale.
01:19:09 -A vous, au peuple,
01:19:11 déguisé comme un serpent dans son sein,
01:19:14 on lui distillait ton venin.
01:19:16 -Tout homme étant présumé innocent
01:19:18 jusqu'à ce qu'il était reconnu coupable,
01:19:20 le gueurre qui ne serait pas nécessaire...
01:19:23 -Ces mots sont des profanés, ces paroles sacrées !
01:19:25 -Il doit être sévèrement réprimé.
01:19:27 -Il n'est pas digne de prononcer ces mots.
01:19:29 -Sinon, sa femme !
01:19:30 -Bravo !
01:19:31 -Sa Majesté s'est endormie.
01:19:33 -Ca va, je me préviens,
01:19:35 il est revenu tout à ta main.
01:19:36 -Ce n'est pas votre faute.
01:19:38 -Les aristocrouches ne sont pas faits d'armes lourdes.
01:19:41 -C'est la moindre vie.
01:19:42 -Ca a eu des vapeurs.
01:19:43 -Ils n'ont pas de santé, ces gens-là.
01:19:46 -Il peut venir.
01:19:47 -La joie, la joie !
01:19:48 -Soldats, vous emmenez cette canaille.
01:19:50 -Oui, il se doit.
01:19:51 -Fais ta route, l'ami ne mène pas de tes affaires.
01:19:54 ...
01:20:06 -M. Leucon, vous vous souperviez après le spectacle.
01:20:09 Et il voulait vous y surprendre.
01:20:11 Nous allons y partir, prévenir le docteur Conard.
01:20:14 ...
01:20:20 ...
01:20:32 -Qui est ce gommeux ?
01:20:33 -J'admire le peuple et je le respecte.
01:20:35 J'attends qu'il me rende l'appareil.
01:20:37 -Autrement, un tout d'un mouton. La coiffure et l'œil.
01:20:41 -Tu me sens bien impatient de recevoir une leçon.
01:20:44 -Non.
01:20:45 D'en donner.
01:20:48 -Un gentilhomme ne se bat pas devant une dame.
01:20:50 -Si tu ne te bats pas, je t'égorgerai.
01:20:53 ...
01:20:55 Je promets d'envoyer une boucle d'or à ta mère.
01:20:58 -Ce qui vous fait rire, c'est que vous avez une bille sous votre toit.
01:21:02 -Gardez la brocade, c'est par considération pour moi.
01:21:05 ...
01:21:07 -Arrête, s'il te plaît.
01:21:09 Les uns et les autres, vous ne savez pas quoi inventer.
01:21:12 -Vous avez raison, madame.
01:21:15 ...
01:21:17 -Je commence à tuer vos amants. J'en aurai jamais fini.
01:21:20 ...
01:21:23 -Tu ne me laisses même pas le temps de te dire merci.
01:21:26 -Ne vous désespérez pas.
01:21:28 Un jour viendra où je m'attarderai davantage.
01:21:30 Vous savez bien que je vous l'ai promis.
01:21:32 Mais pour l'heure, j'ai des obligations militaires qui m'attendent.
01:21:36 Dites à votre frère que s'il souhaite survivre,
01:21:39 il est temps qu'il hôte de sa figure cette aire de se moquer de tout.
01:21:43 Cette aire-là a connu une grande vogue.
01:21:46 C'est fini.
01:21:47 ...
01:21:51 -Il y a beau temps qu'ici, je n'ai escompté que des humiliations
01:21:55 qui blâmaient sinon la faiblesse qui m'a retenu auprès de vous
01:21:58 trop longtemps, madame.
01:21:59 Je vous salue.
01:22:00 ...
01:22:02 -Eh bien, adieu, monsieur de Saint-Alban.
01:22:04 -Dans les coeurs, il prit de justice.
01:22:07 Aujourd'hui, le peuple doit régner sans partage.
01:22:09 C'est le trahir que de lui dérober un seul de ses battements.
01:22:13 Il était juste que j'en fusse puni.
01:22:15 ...
01:22:17 -J'ai l'impression d'être sur le pont d'un navire
01:22:19 secoué par une sacrée houle.
01:22:21 Comment était la pièce ?
01:22:25 -Je m'en souviens déjà plus.
01:22:27 -La mienne était un peu trop à la mode.
01:22:30 ...
01:22:31 -Tiens.
01:22:33 ...
01:22:40 Est-ce que tu ne pourrais pas,
01:22:44 au moins de temps en temps,
01:22:46 choisir des affrontements
01:22:50 où tu aies une chance d'être vainqueur ?
01:22:53 -Hou !
01:22:54 Mais je suis toujours vainqueur, ma fille.
01:22:57 À ma manière.
01:23:00 ...
01:23:05 La première fois que Bardou m'a ramené à clair
01:23:08 au travers de sa selle,
01:23:11 c'était les fils du chartier qui m'avaient cassé le nez.
01:23:15 -Et les doigts d'une main.
01:23:18 -Il y a cela deux ou trois siècles.
01:23:25 Pauvre Bardou !
01:23:31 Il avait beau faire, tu lui préférais ce poseur de Galois
01:23:34 qui, à dix ans, se prenait déjà pour Blaise Pascal.
01:23:37 ...
01:23:41 -Tu t'agites trop.
01:23:42 ...
01:23:47 -La nuit passée, j'ai rêvé qu'on te jetait dans un cachot
01:23:50 avec Anne-Charlotte et Anne-Louise.
01:23:52 Vous poussiez des cris affreux.
01:23:54 Et vos yeux étaient pleins de terreur.
01:23:58 ...
01:24:01 -S'il te plaît, il faut que tu restes tranquille.
01:24:04 -Je vais te demander quelque chose si tu vas me dire oui.
01:24:07 -On s'en parlera demain.
01:24:09 ...
01:24:15 -Dis-moi oui ou je me jette de cette fenêtre.
01:24:17 -Dis oui.
01:24:21 Oui ! -Je dirai oui.
01:24:26 Et descends maintenant.
01:24:28 -Partons.
01:24:32 Quittons la France pour un temps.
01:24:35 ...
01:24:43 ...
01:24:45 ...
01:25:01 -J'ai trouvé votre message hier soir,
01:25:03 mais j'avais un engagement que je n'ai pas pu annuler.
01:25:05 Je me suis mignoré, éditeur.
01:25:07 A moins de pouvoir fendre en deux les flots populaires
01:25:10 comme Moïse, fille de la mer rouge,
01:25:12 je ne vois aucune possibilité aujourd'hui
01:25:14 de traverser Paris et d'être ponctuel.
01:25:17 Connaissant votre peu de patience,
01:25:19 je vous remercie de m'avoir attendu.
01:25:22 ...
01:25:25 -Je suis venue vous dire adieu.
01:25:26 Je pars demain avec Alexandre.
01:25:29 D'abord pour Claire, chercher les enfants.
01:25:31 Et ensuite pour Turin.
01:25:33 ...
01:25:38 ...
01:25:44 -J'ai passé la nuit à faire flamber mon manuscrit.
01:25:47 Il a fallu que je sois à la veille de le faire éditer
01:25:50 pour admettre que c'était une écœurante sucrerie.
01:25:53 ...
01:25:55 Un pinceau enrubané.
01:25:57 Exemple même de ceux qui me répugnent le plus en littérature.
01:26:03 Comment pouvait-il en être autrement ?
01:26:05 Je me suis donné l'illusion d'écrire avec acharnement.
01:26:10 Alors qu'en fait,
01:26:13 je n'ai fait que vous suivre comme un toutou.
01:26:16 De Châteaudun à Paris et de Paris à Châteaudun.
01:26:21 Admis aveugle et sourd à tout ce qui vous est étranger.
01:26:26 ...
01:26:29 Ce qui fait le charme des périodes troublées,
01:26:32 c'est que la vie décide à notre place.
01:26:35 Pour le pire et pour le meilleur.
01:26:39 ...
01:26:43 -Je ne peux pas croire qu'on a tellement de monde
01:26:46 pour notre vie que cela à me dire.
01:26:50 ...
01:26:55 -On a tellement de monde
01:26:57 qu'on a tellement de monde
01:26:59 qu'on a tellement de monde
01:27:01 qu'on a tellement de monde
01:27:03 qu'on a tellement de monde
01:27:06 qu'on a tellement de monde
01:27:08 qu'on a tellement de monde
01:27:10 qu'on a tellement de monde
01:27:12 qu'on a tellement de monde
01:27:14 qu'on a tellement de monde
01:27:16 qu'on a tellement de monde
01:27:18 qu'on a tellement de monde
01:27:21 qu'on a tellement de monde
01:27:23 qu'on a tellement de monde
01:27:25 qu'on a tellement de monde
01:27:27 qu'on a tellement de monde
01:27:29 qu'on a tellement de monde
01:27:31 qu'on a tellement de monde
01:27:34 qu'on a tellement de monde
01:27:36 qu'on a tellement de monde
01:27:38 qu'on a tellement de monde
01:27:40 qu'on a tellement de monde
01:27:42 qu'on a tellement de monde
01:27:44 qu'on a tellement de monde
01:27:47 qu'on a tellement de monde
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01:28:00 qu'on a tellement de monde
01:28:02 qu'on a tellement de monde
01:28:04 qu'on a tellement de monde
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01:28:12 qu'on a tellement de monde
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01:28:21 qu'on a tellement de monde
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01:28:28 qu'on a tellement de monde
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