Jérôme Chapuis, présentateur de la matinale de franceinfo à la rentrée : » L’antenne me manquait »

  • l’année dernière
Jérôme Chapuis
présentateur de la matinale de franceinfo à la rentrée.
Le journaliste de 46 ans, dont 20 ans d’expérience en radio, dirigeait depuis 2021 la rédaction du quotidien La Croix

« J’ai une passion pour l’information », clame Jérôme Chapuis. Il n’a donc pas réfléchi bien longtemps avant d’accepter la proposition de Jean-Philippe Baille, le directeur de franceinfo, de succéder à Marc Fauvelle à la tête de la matinale à partir du 28 août. A 46 ans, le journaliste revient à ses premières amours, la radio, après un passage de 4 ans dans le monde de la presse écrite (rédacteur en chef puis directeur de la rédaction du journal La Croix). Entre 1999 et 2019, il a travaillé à RMC, Europe 1 et RTL. Le voilà désormais à la présentation de la 3e matinale de France. Jérôme Chapuis est l’invité médias de Célyne Baÿt-Darcourt

Transcript
00:00 Bonjour Céline Bahy d'Arcourt, votre invité média ce matin va devenir dans quelques semaines
00:04 une voix de France Info, la voix de la matinale puisqu'à partir du 28 août il va succéder
00:09 à Marc Fauvel, appelé à de nouvelles fonctions à Radio France.
00:11 Bonjour Jérôme Chapuis, je vous souhaite la bienvenue à France Info avec un petit
00:14 peu d'avance.
00:15 Alors quelques éléments de CV pour commencer.
00:17 Vous avez 46 ans, c'est bien ça, 20 ans d'expérience en radio RMC Europe 1 RTL où
00:22 vous avez notamment animé le Grand Jury, depuis 4 ans vous étiez à La Croix, rédacteur
00:26 en chef puis directeur de la rédaction, vous êtes un des meilleurs journalistes de France.
00:31 Dit le directeur de France Info, Jean-Philippe Bahy, qu'est-ce qu'il faut ajouter ?
00:34 Non, écoutez, tout est dit, je ne sais pas si dans tout ce que vous avez dit, de fait
00:39 il y a une expérience qui est assez large et un mot qui résume tout sans doute c'est
00:44 l'information, la passion pour l'information.
00:46 Donc voilà, le sentiment d'être à ma place.
00:48 Prendre la tête de la troisième matinale de France, 2.600.000 auditeurs chaque jour
00:52 sur la troisième radio de France, ça se réfléchit longtemps ou finalement la réponse
00:56 est évidente parce que la proposition est trop belle ?
00:58 Alors d'abord je n'ai pas eu beaucoup de temps pour réfléchir, ensuite même si
01:01 ça a été un choix difficile on pourrait y revenir parce que quitter la direction d'un
01:05 journal comme La Croix n'est pas une décision simple, ça a été assez rapidement une évidence
01:09 parce que l'antenne, parce que l'information, parce que le bonheur des petits matins.
01:15 Vous aimez vous lever un peu de nuit ?
01:17 J'aime beaucoup me lever le matin, j'aime cette ambiance de cocon, ce sentiment d'être
01:22 un petit peu décalé et en même temps d'être au plus près des auditeurs parce que je pense
01:27 qu'il y a un luxe le matin à la radio, c'est qu'on sait qu'on a l'attention
01:33 des auditeurs qui souvent lorsqu'ils se réveillent ont besoin d'être informés et on est vraiment
01:37 avec eux, souvent on est fait dans leur cuisine, dans leur voiture, ça a été dit et ça
01:41 aussi ça compte beaucoup.
01:42 L'antenne vous manquait ?
01:43 L'antenne me manquait oui.
01:44 Parce que vous disiez, j'ai retrouvé une interview de vous en 2019 au Monde, que vous
01:48 aviez une soif de presse écrite qui vous travaillait depuis toujours.
01:51 Elle est tanchée ça y est cette fois ?
01:52 C'est assez étonnant parce que vous savez quand on est jeune journaliste on peut avoir
01:56 des rêves.
01:57 Le fait d'abord de travailler dans la presse écrite, lorsque je suis entré à l'école
02:02 de journalisme, je rêvais d'entrer dans un journal et peut-être un jour d'en diriger
02:09 et il se trouve que c'est arrivé.
02:10 Donc ça ne vous amuse plus une fois que vous y êtes ?
02:14 Mais de fait à l'école de journalisme j'ai découvert la radio que je ne connaissais
02:18 pas, je connaissais, j'avais une passion pour l'antenne, pour le direct, mais je ne
02:24 savais pas que je pouvais être fait pour ce métier.
02:26 Et j'ai découvert le bonheur de faire de la radio, de faire du reportage notamment,
02:32 le pouvoir évocateur du son.
02:34 Ça c'était quelque chose de très important dans mes années d'études.
02:38 Et il se trouve qu'ensuite, de fil en aiguille, je suis rentré à la radio en 1999, j'en
02:42 suis sorti une vingtaine d'années plus tard pour aller à la Croix.
02:46 L'incarnation d'une matinale c'est essentiel, à France Info, quel sera votre pas de ton ?
02:51 Écoutez, je vais essayer de ne pas déboussoler nos auditeurs.
02:55 D'abord, je trouve que ce qui est important, les auditeurs en sont bien conscients, c'est
02:59 qu'à France Info on sent le travail de Marc Fovelle, on sent le travail de Salia
03:04 Brakhlia, mais on sent aussi le travail de toutes les équipes qu'il y a derrière.
03:07 Donc l'information en règle générale, c'est un sport collectif.
03:11 Ça se sent particulièrement à France Info parce qu'il y a cette mécanique d'antenne,
03:17 ce rythme, c'est quasiment un métronome.
03:19 Après, nous, comme journalistes, on vient avec ce qu'on est, on vient avec notre sensibilité,
03:25 on vient avec nos goûts, le plaisir de parler de tel ou tel sujet.
03:29 Je crois que le plus important, c'est de petit à petit se laisser surprendre, et
03:36 surprendre l'auditeur avec sa propre personnalité, tout en se mettant sans jamais déboussoler
03:45 l'auditeur.
03:46 On est sur France Info, on connaît les valeurs de France Info, on sait ce qu'il fait,
03:49 l'exigence, l'importance.
03:52 On est une radio de service, de service public, mais d'abord on est au service de l'information.
03:58 Je vois quelqu'un arriver, vous le connaissez, ça vous dit quelque chose ?
04:00 Ça me dit quelque chose !
04:01 C'est Marc Fauvel qui nous fait un petit coucou, le passage de relève en direct sur
04:07 France Info.
04:08 Vous connaissez tous les deux ?
04:09 Oui, on se connaît depuis quelques temps, on se croise depuis une petite vingtaine d'années.
04:13 On a le même âge aussi.
04:16 Quelles sont les qualités journalistiques de Jérôme Marc ?
04:18 Tu les as, vous les avez, Céline a bien défini tout à l'heure.
04:21 On peut finir en se tutoyant.
04:22 Tout le monde se tutoie.
04:24 Jérôme est un immense pro, reconnu dans la profession, ça c'est important, mais ça
04:28 fait pas tout, reconnu aussi par les gens qui l'ont écouté, lu ou regardé.
04:33 C'est pas quelqu'un qui cherche le buzz, c'est quelqu'un qui aime l'information profondément,
04:37 je crois.
04:38 Et je pense que les auditeurs ont beaucoup de chance de le retrouver à la rentrée.
04:42 Qu'est-ce que vous pourriez dire de Marc Fauvel ?
04:45 Vous l'écoutiez, j'imagine ?
04:47 D'abord, je suis un auditeur de Marc Fauvel depuis très longtemps.
04:51 C'est obligatoire, il est obligé de dire ça, sinon le contrat n'est plus valable.
04:53 Et puis j'ai admiré la manière dont, depuis maintenant 5 ans, Marc a réussi à faire
05:02 de ce rendez-vous d'information à rendez-vous qui est à la fois très exigeant, qui est
05:05 incarné de fait, parce qu'on sent la patte de Marc, mais avec cette distance qui est
05:10 propre à celle de France Info, cette antenne que Marc, tu connais extrêmement bien et
05:16 qui fait que, quel que soit le rapport à l'information, ton exigence, on sait qu'on
05:23 est sur France Info, Marc est là.
05:25 Alors, comme je le disais, je vais essayer de faire au moins aussi bien.
05:27 Mais ce qui est certain, c'est que ce que je vais essayer de conserver, c'est cette
05:32 distance, mettre l'info à la bonne distance, ce qui est toujours un exploit, d'ailleurs,
05:36 parce que sur une radio d'information en continu, j'ai beaucoup d'admiration pour
05:41 à la fois la capacité à se mettre à la bonne distance, mais aussi les réflexes qui
05:47 constituent l'ADN de cette antenne.
05:51 Marc, quel conseil vous pouvez donner à Jérôme ?
05:53 Je me garderais bien de lui donner un conseil, il connaît le métier, il va connaître cette
05:57 antenne très prochainement mieux que moi.
06:00 Non, il n'a pas de conseil à recevoir, je pense, il se naît, mais ça c'est un conseil
06:04 qu'on se donne tous le matin quand on est un peu dans le pâté, quand on se réveille,
06:08 qui est de prendre soin de nos auditeurs.
06:09 Voilà, évidemment.
06:10 Elle va vous manquer l'antenne, je vous connais, Marc.
06:14 Je compte les nuits qui me restent.
06:16 C'est ça qui vous fait pire.
06:17 Oui, bien sûr que ça manque.
06:18 C'est charnel, la radio le matin.
06:21 Mais Jérôme, il va s'accrocher, il faudra reprendre votre calque.
06:24 Ça va être très dur, Jérôme.
06:25 Je te préviens tout de suite.
06:26 Jérôme, je ne vous ai évidemment pas posé la question de "est-ce que vous étiez un
06:29 auditeur de France Info" parce que la réponse est évidente, mais je vais juste vérifier
06:33 si vous connaissez la grille.
06:34 L'infomédiaire que je présente chaque matin dans la matinale, c'est à quelle heure ?
06:39 En plus, j'étais là tout à l'heure.
06:41 Bon, il ne sait pas.
06:43 Le problème, c'est que je me suis réveillé très tôt.
06:45 Mais pas du tout, Marc.
06:46 Même vous, vous avez dit "à 8h25".
06:49 Personne ne connaît la grille, c'est à 8h25.
06:53 Ça a bougé, non ?
06:54 Non, non, oui, depuis un an.
06:56 Bon, c'est très gentil de nous avoir fait un petit coucou.
06:59 Marc, c'était bien de vous avoir ensemble tous les deux.
07:01 Je ne vous dis pas encore merci pour tout ce que vous avez fait, Marc.
07:04 On le fera dans quelques jours.
07:06 Et merci à vous d'être venu.
07:07 Merci Céline, merci beaucoup.
07:08 J'vous appuie.
07:09 Merci.
07:10 Et Jérôme, on vous retrouvera à la tête de la matinale à partir du 28 août sur France Info.

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