Thierry Thuillier, Directeur de l’info de TF1
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00:00 *Musique*
00:04 Et votre invité média, Céline Baïdarcourt, dirige l'information du groupe TF1.
00:08 Il vient d'annoncer le lancement d'une matinale sur la première chaîne début 2024.
00:12 Bonjour Thierry Tuilier.
00:13 Bonjour.
00:13 Vous avez surpris tout le monde, bravo, l'info a été bien gardée.
00:16 Mais alors ce timing, pourquoi faire cette annonce début octobre ?
00:20 La rentrée est passée, vous déstabilisez BFM en prenant Bruce Toussaint,
00:24 il doit chercher une nouvelle incarnation en pleine saison.
00:27 Vous auriez pas aimé qu'on vous le fasse ça ?
00:28 *Rires*
00:30 Non, c'est certain que c'est pas facile pour nos camarades de BFM TV,
00:34 mais il faut comprendre que, avant de prendre la décision,
00:38 qui a été prise début septembre.
00:40 Très tard.
00:41 Très tard, pourquoi ?
00:42 Parce que sur TF1, nous avons une convention avec des obligations,
00:48 programme jeunesse d'une part, télé-shopping de l'autre part,
00:50 et même si notre intention est née de nos cerveaux avant l'été,
00:55 il a fallu s'assurer que c'était possible de faire une matinale, tout simplement.
00:58 Et donc voilà pourquoi ce timing, qui peut paraître en effet à contre-courant
01:03 de l'habituelle saisonnalité de nos métiers,
01:07 mais voilà, c'est comme ça, on doit se lancer maintenant,
01:11 et on a besoin de le faire déjà en ville.
01:12 Puisque vous avez parlé des dessins animés, du télé-shopping,
01:14 qu'est-ce qu'ils vont devenir ?
01:15 Puisque comme vous le dites, vous avez des obligations,
01:18 est-ce que vous allez les basculer le week-end,
01:20 les mettre sur une autre chaîne du groupe ?
01:22 Alors c'est un travail qui est fait par les équipes d'Arapritian,
01:24 qui est en charge des programmes, effectivement,
01:26 c'est un problème d'antenne, donc en effet on regarde toutes ces possibilités,
01:30 vous avez parlé du week-end, c'est une des pistes possibles,
01:33 vous avez aussi peut-être après la matinale, avant la matinale,
01:35 tout ça est en train d'être travaillé, en lien notamment avec l'Arcom,
01:39 puisque l'Arcom forcément est saisi de notre volonté,
01:43 et ça va demander encore quelques temps,
01:45 mais on pense que là on tient une solution,
01:47 qu'on dévoilera dans les prochaines semaines.
01:49 Et vous ne dites toujours pas à quelle heure va commencer cette matinale ?
01:51 Non, parce que justement c'est le fruit de la discussion que nous avons avec l'Arcom.
01:55 Alors, c'est une matinale, donc vous voyez à peu près.
01:57 Donc 6h, 7h, ça va durer 3h.
01:59 Vous n'êtes pas très loin.
02:00 Vous piochez chez BFM, Jean-Baptiste Boursier, et maintenant Bruce Toussaint,
02:04 en fait vous n'avez pas de talent maison ?
02:06 On a plein de talent maison, mais qui sont très occupés,
02:08 c'est-à-dire donc déstabiliser nos propres rendez-vous d'informations,
02:13 notamment côté LCI, qui est en train de progresser,
02:18 c'était une mauvaise idée.
02:19 Ensuite, pourquoi Bruce Toussaint ?
02:22 J'ajoute que Bruce Toussaint et Jean-Baptiste Boursier ne sont pas nés à BFM TV,
02:27 je les connais assez bien, j'ai travaillé avec Jean-Baptiste à ITV
02:30 à la fin des années 2000, et on se connaît avec Bruce depuis Canal.
02:35 Donc, pourquoi Bruce Toussaint ?
02:37 Bruce Toussaint, c'est un homme vraiment avec un savoir-faire, en général,
02:42 mais un savoir-faire particulier pour les matinales,
02:44 qui correspond parfaitement à l'ADN que nous recherchons sur TF1,
02:48 bienveillance, bonhomie, générosité,
02:50 et franchement, je pense que c'est la personne la meilleure
02:54 pour incarner cette nouvelle matinale.
02:55 Alors, 3 heures de direct, des journaux, des chroniques, une grande interview,
02:58 ce sera très tourné vers les territoires grâce à votre réseau de journalistes en région,
03:01 mais bon, on ne peut pas s'empêcher de faire la comparaison avec Télé Matins, Thierry Tuilier.
03:05 Vous pensez vraiment pouvoir rivaliser avec cette émission qui est là depuis 40 ans
03:08 et qui est leader sur cette tranche horaire ?
03:10 Il est certain que c'est une forme d'Everest pour TF1,
03:14 qui a abandonné le créneau de la matinale depuis les années 90.
03:17 Donc on est d'accord, nous sommes challengers, il n'y a pas de problème,
03:20 mais c'est très bien, on avance avec humilité et détermination,
03:24 et nous pensons que nous avons la légitimité dans le domaine de l'information,
03:27 nous avons un savoir-faire dans tout ce qui est culture populaire et divertissement,
03:30 et que ça va nous permettre d'avancer avec une forme de singularité,
03:33 et on sait aussi la puissance quand même du réseau TF1,
03:36 donc nous sommes assez optimistes pour créer cette dynamique,
03:39 sans prétendre tout de suite challenger Télé Matins,
03:42 ça va demander du temps, on le sait.
03:44 Mais pourquoi vous vous positionnez sur cette case horaire ?
03:46 Il y a un enjeu stratégique ?
03:47 Il y a un enjeu d'audience déjà,
03:48 il y a très peu d'audience le matin sur TF1,
03:52 et TF1 a besoin de cette audience.
03:54 Vous le savez comme nous, l'information est plutôt performante sur TF1 à 13h comme à 20h,
03:59 créer une forme de troisième rendez-vous d'information,
04:02 c'est à terme se créer les conditions de performance aussi pour la matinale,
04:08 et j'ajoute aussi que c'est un investissement qui en dit long sur l'ambition du groupe,
04:13 Rodolphe Bellemare d'une part, mais aussi l'actionnaire Martin Bouygues,
04:16 qui nous donne les moyens de créer presque 15h de contenu d'information par semaine,
04:22 qui dit mieux aujourd'hui dans le monde audiovisuel, pas grand monde.
04:26 Cette matinale de TF1, forcément elle va concurrencer la matinale de LCI,
04:30 LCI qui appartient au même groupe, elle est présentée par Jean-Baptiste Boursier,
04:34 pourquoi vous faites ce choix, vous tirez une balle dans le pied ?
04:36 Pas du tout, nous on pense qu'on est parfaitement complémentaires,
04:38 ce n'est pas les mêmes publics, pas du tout.
04:40 Je vais vous donner deux exemples,
04:42 États-Unis, NBC, chaîne généraliste, MSNBC, chaîne d'information du groupe NBC,
04:47 ils ont deux matinales, ils ne se mangent pas la laine sur le dos,
04:50 France Info, France Inter, ça peut être la radio aussi,
04:53 et Télématin, je rappelle, France Info, télé.
04:56 La télé française n'est pas la télé américaine, là-bas les late show carton,
04:58 ici en France ça ne marche pas.
04:59 Mais je vous ai donné deux exemples possibles de succès,
05:03 France Info en radio et France Inter, c'est un exemple.
05:06 Donc je pense qu'on ne s'adresse pas aux mêmes publics,
05:09 LCI sera très centré sur ses points forts, politique, économie internationale,
05:13 je salue le travail des équipes, d'ailleurs Jean-Baptiste Boursier,
05:16 qui est délocalisé à Tel Aviv depuis deux matinales,
05:19 fait un travail remarquable, ce ne sera pas la vocation de Bruce Toussaint.
05:22 On n'en verra pas Bruce Toussaint en délocalisation ?
05:24 Probablement pas.
05:25 Mais plus en région ?
05:26 Il sera peut-être en région, et surtout il a vocation à être éclectique,
05:29 donc il proposera ce que finalement nos journaux proposent,
05:32 que ce soit à 13h ou 20h, un peu pour tous les goûts,
05:35 c'est-à-dire qu'il n'y aura pas une seule actualité,
05:37 comme on peut la traiter du côté de LCI.
05:39 Donc c'est très complémentaire, on connaît nos publics,
05:41 et on sait que c'est possible.
05:43 On va rester sur LCI, puisque comme vous le dites,
05:45 depuis samedi, LCI est très mobilisé sur la guerre en Ukraine
05:50 déclenchée par les terroristes du Hamas.
05:53 En Israël, en Ukraine.
05:55 Ben oui, alors vous voyez, plusieurs fois de guerre.
05:57 Pardon, justement plusieurs fois.
05:59 Vous, vous étiez très porté sur l'Ukraine depuis le début de la guerre,
06:02 là maintenant, c'est sur ce qui se passe au Proche-Orient,
06:05 quel est le dispositif sur LCI ?
06:07 Alors on a aujourd'hui, alors sur LCI et sur TF1,
06:09 parce que les équipes travaillent ensemble,
06:10 on a à peu près une vingtaine de personnes sur le terrain.
06:13 Donc JRI, rédacteur, prod, présentateur, avec Jean-Baptiste.
06:17 Et on va encore monter en puissance,
06:19 parce que nous considérons qu'on vit là des moments comme en Ukraine,
06:22 d'une certaine manière assez historique,
06:23 et qu'il est possible même que ce soit un tournant dans la région.
06:27 Alors des nombreux tournants,
06:28 mais celui-ci est quand même très, comment dire, symbolique,
06:31 vu ce qui s'est passé, vu les bilans de part et d'autre.
06:34 Et donc oui, on va monter en pression.
06:36 Et vous dites, on est très Ukraine,
06:37 en fait on est très international sur LCI.
06:39 Et c'est un positionnement que nous revendiquons,
06:42 et que nous assumons sans aucun problème.
06:44 Et donc quand il se passe…
06:45 Et vous l'avez tristement, malheureusement, bien choisi ce créneau,
06:48 puisqu'il se passe beaucoup de choses à l'échange.
06:49 Oui, alors on ne savait pas qu'il allait se passer tout ça.
06:50 Mais en effet, quand il se passe ce qui se passe aujourd'hui dans la région,
06:55 on ne peut pas passer à côté,
06:57 et on doit faire ce que nous faisons, c'est-à-dire des éditions spéciales.
07:00 Et je pense que LCI est à sa place,
07:01 et c'est tout à fait compris par notre public,
07:04 et surtout par la rédaction.
07:05 Il y a eu deux matinales de LCI en Israël, c'est terminé ?
07:09 Alors, normalement ils rentrent, en effet,
07:11 s'ils arrivent à prendre leur avion de retour.
07:13 Mais on réfléchit sur d'autres spéciales,
07:14 et d'autres délocalisations côté LCI.
07:16 Merci beaucoup Thierry Tuilet.
07:17 Elle sera près de quand la matinale de TF1 ?
07:19 Janvier ?
07:20 Début janvier.
07:21 Merci beaucoup d'être venu.
07:22 Rendez-vous début janvier.
07:23 Donc merci beaucoup Thierry Tuilet,
07:24 directeur de l'information du groupe TF1.