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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités reviennent sur le procès Trogneux, le neveu de Brigitte Macron.
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Transcription
00:00 On va parler à présent des trois hommes soupçonnés d'avoir agressé le 15 mai dernier
00:03 le petit-neveu de Brigitte Macron, Jean-Baptiste Tronieux, commerçant de 30 ans.
00:09 Il avait été agressé et pris à partie par des manifestants,
00:13 en tout cas en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites.
00:16 C'était juste après l'intervention télévisée du président de la République.
00:19 Ces trois personnes étaient jugées aujourd'hui à Amiens, où on retrouve Noémie Schultz.
00:24 Bonsoir Noémie.
00:26 Le verdict n'a pas été rendu, mais on connaît d'ores et déjà les réquisitions.
00:30 Oui, le tribunal s'est retiré pour délibérer il y a un peu plus d'une demi-heure maintenant.
00:37 Donc la décision, le jugement ne devrait pas tarder.
00:40 Le procureur d'Amiens, vous l'avez dit, a requis des peines de prison fermes pour les trois prévenus,
00:45 auteurs selon lui d'une agression violente, gratuite et grave d'un chef d'entreprise.
00:49 Tous les trois en état de récidive, trois lâches selon le procureur,
00:53 qui essaient d'échapper à leurs responsabilités.
00:55 Je n'ai pas vu de remords, pas de culpabilité, a-t-il regretté ?
00:58 Si, c'est de leur faute. Ils sont tous responsables, ils savent ce qu'ils font.
01:02 Ce ne sont pas que des suiveurs.
01:04 Il faut dire que cet après-midi, pendant plus de deux heures et demie,
01:06 les trois prévenus ont à tour de rôle tout fait pour minimiser leur participation aux faits.
01:11 Et ce, malgré, pour l'un d'entre eux, les témoignages de plusieurs personnes
01:15 attestant de sa violence ce soir-là.
01:18 Il aurait donné plusieurs coups de poing à Jean-Baptiste Tronieux.
01:21 Tout juste a-t-il reconnu avoir bougé des poubelles, mis des poubelles devant la chocolaterie
01:26 parce que les chocolats Tronieux sont trop chers, a-t-il expliqué ?
01:30 Il explique aussi avoir tenté de frapper le gérant, qu'il avait bousculé.
01:34 Mais j'ai raté mon coup.
01:35 Les avocats de la Défense, eux, ont mis en garde le tribunal
01:39 contre le risque de rendre une décision démesurée.
01:43 Vous n'êtes pas là pour faire un exemple, ce n'est pas le tribunal de l'opinion publique.
01:47 Pour eux, ces peines de prison ferme, 4 ans de prison ferme pour l'un des prévenus,
01:54 c'est totalement excessif.
01:57 Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de court vous rendront noir ou blanc.
02:01 L'un des avocats a cité la fable de Jean de La Fontaine.
02:05 Ils ont demandé soit la relaxe au bénéfice du doute, soit des peines, en tout cas, beaucoup plus mesurées.
02:11 Et donc, pas de peines de prison ferme.
02:14 En tout cas, c'est ce qu'ont demandé les avocats de la Défense.
02:17 On attend donc le jugement d'ici, sans doute, quelques minutes, ici au tribunal judiciaire d'Amiens.
02:22 Merci beaucoup Noémie Schultz, en direct d'Amiens, et on suivra ça, évidemment, avec vous, en direct sur CNews et sur Europe.
02:28 Sabrina Medjber, ce qu'on peut dire, c'est que les réquisitions, en tout cas, demandent une sévérité exemplaire.
02:34 Si les réquisitions sont suivies, ce sera pour donner l'exemple.
02:38 Absolument, c'est tout à fait, de toute façon, le problème de l'exemplarité des peines.
02:43 C'est normal, selon vous, la justice doit être exemplaire ?
02:46 Mais la justice doit être exemplaire pour chaque cas et chaque fait délinquantiel, qu'elle concerne le neveu de Brigitte Macron.
02:53 Ce qui n'est manifestement pas toujours le cas.
02:55 Évidemment, et le problème, on en revient toujours à cette fameuse hérésie qui est celle de l'applicabilité des peines
03:02 et de la discontinuité de la chaîne Police-Justice.
03:05 Alors, évidemment, monsieur le commissaire, je pars sous votre contrôle, les lois existent, mais encore faudrait-il qu'elles soient appliquées.
03:11 Là, en l'espèce, c'est évidemment exemplaire, mais enfin, on sait très bien que concernant la majorité des délinquants,
03:16 eh bien, on n'a jamais de peine exemplaire qui puisse faire foi et qui puisse encourager, justement, les magistrats à agir de la même manière.
03:23 Parce que, bon, là, en l'espèce, il s'agit certainement du fils de madame... du neveu de madame...
03:28 Du petit-neveu.
03:29 Voilà, madame Brigitte Macron, je vais y arriver.
03:31 Mais on espère que la justice soit exemplaire pour tous les cas de fait délinquentiel.
03:35 Et je rappelle qu'il s'agit là des réquisitions et pas du jugement qui sera rendu dans les prochaines minutes, selon nos émissions.
03:40 Mathieu Ballet.
03:41 En ce moment, c'est un festival des violences avec une réponse pénale qui n'est plus à la traîne, mais qui est à la ramasse.
03:46 En fait, on peut tuer des gens et se retrouver en liberté sous contrôle judiciaire,
03:51 on peut blesser grévant des enfants et se retrouver en contrôle judiciaire et en liberté.
03:55 En fait, c'est la mode aujourd'hui de certains magistrats, c'est libérer des personnes qui ont commis des infractions très graves avec des morts ou des blessés.
04:00 À La Rochelle, on a un baqueux qui s'est fait percuter par un chauffard qui a 75 jours d'interruption totale de travail,
04:07 dont le conducteur a été remis en visage sous contrôle judiciaire.
04:10 On a cette petite fillette à Trappes, je n'ai pas oublié, qui a été tuée par une chauffarde qui était droguée.
04:14 On a à Beauvais un gamin qui a été percuté par un chauffard en deux roues qui faisait du rodéo.
04:19 Et toutes ces personnes, elles sont où ? Elles sont dehors, sous contrôle judiciaire.
04:22 Donc on avait milité, nous, les syndicats de police après la mort d'Éric Masson, ce policier d'Avignon qui avait été tué sur un point de deal,
04:27 pour que les avertissements pénales aujourd'hui, qu'on appelait avant les rappels à la loi, soient supprimés.
04:33 Maintenant, en attendant les jugements, la mode, c'est remise en liberté avec contrôle judiciaire.
04:37 Écoutez, si on ne met pas...
04:39 Ça ne sera peut-être pas le cas, parce que les réquisitions sont extrêmement sévères.
04:42 Justement, mais toutes ces réquisitions sévères liées à la tête, à l'intégrité aux personnes, c'est le mal profond de notre société.
04:48 Quand on parle de décivilisation, quand on parle d'ensauvagement,
04:51 toutes ces politiques qui utilisent des mots très forts, et notamment ceux qui y sont en responsabilité,
04:54 doivent prendre aussi les décisions qui s'imposent.
04:56 Les mots, c'est bien, mais les actes, c'est mieux.
04:58 Et finalement, quand on est une justice...
04:59 Pardonnez-moi, mais j'ai l'impression qu'on mélange un peu tout.
05:01 Non, mais on ne mélange pas tout.
05:03 Ça signifie que ces réquisitions, elles vous conviennent en réalité, c'est ça ?
05:06 Oui, mais tout à fait. J'aimerais bien qu'elles conviennent pour toutes les affaires.
05:09 Mais moi, je ne juge pas une affaire à l'aube d'une personnalité ou d'une filiation.
05:13 Je juge une affaire par rapport à une justice qui doit être la même partout, pour tout, partout sur le territoire national.
05:18 Moi, j'aimerais bien savoir si demain, malheureusement, j'ai quelqu'un de ma famille
05:22 qui est victime d'un chauffard de la route ou qui est victime d'un individu qui fait du rodéo,
05:26 est-ce que ça sera les mêmes sanctions et les mêmes réquisitions que dans l'affaire Tronieux ?
05:30 L'idée, ce n'est pas d'opposer les uns aux autres. L'idée, c'est qu'on ait une justice partout pour tous pareils.
05:34 Parce que sinon, on a 40 % des gens qui ont faux confiance en la justice.
05:37 On voit bien que moins d'un Français sur deux, c'est quand même très inquiétant.
05:40 Le commissaire Vallée a raison. Vous ne pourrez pas empêcher les gens de penser quand même
05:46 qu'au-delà de l'abjecte agression dont a été victime M. Tronieux,
05:49 la justice a été beaucoup plus rapide dans ce cas-là.
05:52 Et la peine proposée, on verra ce qu'il en est, assez sévère, pour ne pas dire très sévère.
05:57 Je ne suis pas du tout l'avocat des agresseurs. Et c'est vrai que ça donne ce sentiment-là.
06:01 Ça donne le sentiment que si vous êtes puissant pour reprendre une partie de la faim de Jean de La Fontaine,
06:07 là, il n'y a pas eu deux ans d'instruction, il n'y a pas un dossier qui a traîné sur le bureau du juge,
06:13 et la peine va sans doute être exemplaire et elle sera méritée.
06:16 Et c'est vrai qu'on a le sentiment qu'une partie des Français majoritaires,
06:19 qui n'a pas ces réseaux, qui n'a pas ces relations,
06:21 qui n'est pas forcément très important dans les réseaux sociétaux français,
06:27 le dossier traîne sur le bureau des magistrats, la peine n'est pas exemplaire,
06:31 et parfois on retrouve son agresseur dans la rue et qui vous fait un pied de nez,
06:36 ce qu'il ne fait pas aux forces de l'ordre.
06:37 – Le Tragnel, la justice a été plus rapide et sera peut-être plus sévère
06:41 parce qu'il s'agit du petit-neveu de Brigitte Macron ?
06:44 – Oui, et puis, objectivement… – C'est condamnable, ça.
06:48 – Du point de vue du droit, oui, après, dans n'importe quel pays du monde,
06:52 dès que vous touchez à la famille du président de la République, du chef de l'État,
06:56 évidemment, du fait de votre nom, ça va plus vite, il y a plus de célérité,
07:01 de la même manière que les personnes qui sont menacées
07:03 sont plus rapidement placées sous protection de la police.
07:06 Mais je pense qu'il ne faut pas se concentrer là-dessus.
07:08 Vraiment, tout l'enjeu, c'est ce que viennent de dire Éric Reuvel et Mathieu Vallée,
07:13 c'est vraiment de faire en sorte, à la limite, de se servir de cet exemple-là
07:17 pour que la justice puisse être rendue de manière aussi rapide
07:20 et de manière aussi efficace, et la même sévérité pour tous les Français.
07:25 Parce qu'après, sinon, on peut rentrer dans le débat,
07:28 de toute façon, dès que vous faites partie de la famille du président de la République
07:31 ou d'un ministre un peu haut placé, ça vous place de facto dans une situation
07:35 qui est aussi assez inconfortable, et même, je pense, je ne connais pas
07:39 ce neveu de Mme Macron, mais je ne suis pas sûr que ce soit très amusant
07:43 de s'appeler Tronieux tous les jours.
07:45 Alors, peut-être qu'ils ont vendu plus de chocolat,
07:47 mais tous les jours, à mon avis, et en plus, je connais certains policiers locaux
07:51 qui me racontaient qu'ils se sont fait vandaliser leurs boutiques
07:55 dans plusieurs villes dans le Nord, ils ne se plaignaient jamais,
07:58 ils serraient les dents, il y avait des signalements qui remontaient
08:01 à la préfecture et parfois au niveau de la justice,
08:03 mais à chaque fois, ils disaient "non, on ne va pas faire de vagues,
08:05 on ne veut surtout pas faire parler de nous".
08:07 Donc, voilà, profitons malheureusement de ce qui s'est passé
08:10 pour que les Français bénéficient de la même rapidité de la justice.
08:13 - Merci beaucoup. - C'est surtout que la justice,
08:15 ça paraît pour tout le monde, on va y mettre le petit Kenzo à Jackson,
08:17 on voit bien que les mères qui ont été frappées,
08:19 tant que la justice, elle ne frappe pas fermement les agresseurs,
08:21 ça continue tous les jours.
08:22 - Merci beaucoup Mathieu Vallée d'être venu ce soir sur CNews et sur Europe 1.
08:25 Merci Eric Rebel et puis merci également à vous, Sabrina Medjber,
08:30 d'être venue sur notre plateau.
08:32 Dans un instant, mon invitée sera Charlotte Cobell,
08:35 la secrétaire d'État chargée de l'Enfance.
08:37 Nous reviendrons avec elle sur les cas de harcèlement
08:39 qui semblent se multiplier au sein de l'éducation nationale
08:42 et qui conduisent parfois à des drames, comme ce fut le cas récemment
08:45 pour la petite Lindsey.
08:46 Et puis nous évoquerons le plan présenté par Elisabeth Borne
08:49 qui promet 200 000 places supplémentaires dans les crèches de notre pays d'ici 2030.

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