• l’année dernière
Maître Prigent est l'invité d'André Bercoff.

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2023-06-21##

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News
Transcription
00:00 à BFM TV, non, aussi, également, ils ont dit quoi ? Ils ont dit ceci, ils ont dit "Attention,
00:07 relayer la vidéo sur les réseaux sociaux peut vous coûter très cher".
00:12 Ah bon ? Eh oui, eh oui. Alors coûter très cher c'est quoi ? C'est le délit, paraît-il, de l'article
00:19 222-333 du Code pénal.
00:22 Voilà, si vous diffusez une vidéo comme ça, ça peut vous coûter de la prison et de la fortalement. Philippe Prigent, bonjour maître.
00:29 Philippe Prigent, est-ce que vous êtes avec nous ?
00:33 Oui.
00:34 Ah, bonjour, bonjour maître Prigent. Alors écoutez, vous avez vous-même, je rappelle votre tweet, maître Prigent, vous m'entendez bien ?
00:43 Parfait.
00:44 Parfait. Alors, vous avez dit ceci, je vais rédiger, c'est très intéressant après avoir entendu
00:49 tel ou tel
00:52 tel ou tel journaliste de tel... Vous avez dit "Fake news juridique de BFM TV".
00:58 En réalité, le délit prévu par l'article
01:00 222-333 du Code pénal ne s'applique pas lorsque la diffusion de la vidéo
01:06 s'exerce non pour nuire aux victimes, mais pour participer à un débat général car c'est usage de la liberté d'expression.
01:13 Alors, ça veut dire quoi ? C'est-à-dire que si c'est pour dénoncer quelque chose, c'est absolument valable, c'est ça ou pas ?
01:20 Expliquez-nous, maître.
01:22 C'est exactement ça et ça va même encore plus loin. En fait,
01:25 il y a une réforme qui a eu lieu en France il y a à peu près 50 ans.
01:29 Oui.
01:30 Vous faites primer les traités internationaux sur la loi.
01:34 On peut être pour, on peut être contre, il y a des partis politiques qui sont opposés à ça, partis politiques on va dire souverainistes,
01:39 mais c'est le droit actuel depuis 48 ans.
01:41 Oui.
01:42 Regardez la loi et dire "la loi dit noir alors qu'un traité international dit blanc".
01:47 Ça ne compte pas, en fait c'est blanc, ça veut dire que c'est autorisé, ça s'applique dans de très nombreux domaines.
01:52 Et ça s'applique notamment en matière de liberté d'expression, puisqu'il y a un texte que vos auditeurs doivent bien connaître,
01:58 qui est la Convention européenne des droits de l'homme.
02:00 Et la Convention européenne des droits de l'homme prévoit que les atteintes à la liberté d'expression doivent être particulièrement
02:08 justifiées et proportionnées.
02:11 Ici,
02:12 on a une atteinte potentiellement à la liberté d'expression via ce texte, article 222-33-3 du Code pénal,
02:18 qui dit que si vous diffusez des vidéos, à ce moment-là, vous êtes passible d'emprisonnement.
02:23 Donc évidemment, vous vous sentez restreint dans votre liberté d'expression.
02:27 Bien sûr.
02:27 Parce que vous ne voulez pas être emprisonné.
02:28 Je n'ai pas envie d'aller en prison, je n'ai pas envie de payer une amende, donc je ne vais pas diffuser.
02:31 Exactement.
02:32 Oui.
02:33 Et ça fait que, évidemment, la question est de savoir est-ce que c'est conforme à la CEDH ?
02:39 Est-ce que c'est conforme aussi à la Constitution ?
02:42 Ce délit, ce texte n'a jamais été soumis au Conseil constitutionnel,
02:45 il n'est même pas remonté apparemment jusque devant la Cour de cassation.
02:48 D'accord.
02:49 Donc c'est de savoir comment on l'interprète,
02:52 et est-ce qu'on considère que la loi doit être appliquée,
02:56 même lorsque l'article 222-33-3 doit s'appliquer,
03:00 même lorsque le but est de dénoncer l'agression ?
03:03 Bien sûr que non, ce n'est pas pour ça que la loi a été conçue.
03:05 Vous lisez l'exposé des motifs de la loi,
03:07 l'idée c'est de sanctionner le fait de diffuser des images d'agressions
03:12 qui ont été délibérément enregistrées dans le but de nuire à la victime.
03:15 Regardez, cette personne a été brutalisée, elle a été violée,
03:19 c'était notamment à propos des tournantes ou des agressions de masse,
03:21 ce n'est pas du tout pour dénoncer les infractions.
03:24 Et donc là, on sait qu'il y a une jurispondance prononcée
03:27 de la Cour européenne de droit de l'homme,
03:28 mais il y en a d'ailleurs une aussi du Conseil constitutionnel
03:30 sur le respect de la liberté d'expression,
03:32 et ça fait qu'évidemment, vous n'allez pas être condamné pour ça.
03:36 Et il y a un deuxième élément qui fait que vous n'allez pas être condamné,
03:39 c'est le tweet qui est juste en dessous, je l'ai fait en deux fois,
03:41 qui est quand vous lisez l'article 222-33-3 du Code pénal.
03:45 Vous pouvez aller le trouver sur Internet,
03:46 c'est vraiment où vous entrez n'importe quel moteur de recherche,
03:48 vous mettez l'article 222-33-3 du Code pénal,
03:51 et on vous explique que ce qui est sanctionné,
03:56 c'est le fait de diffuser des images,
03:59 mais des images qui ont été enregistrées sciemment.
04:03 Sauf qu'ici, que nous dit même l'article de BFMTV,
04:06 BFMTV, moi c'est ma source là-dessus,
04:08 nous dit "c'est une caméra d'interphone",
04:10 vous avez déjà vu un interphone prendre une décision sciemment,
04:13 l'interphone se réveille et dit "ah ça je l'ai enregistré",
04:16 vraiment un interphone c'est une machine, c'est pas une personne.
04:17 - C'est une caméra qui était devant l'immeuble,
04:19 enfin en bas de l'immeuble, c'est ça ?
04:20 - Bien sûr, c'est une caméra automatique,
04:22 vous n'avez jamais vu un interphone prendre une décision.
04:25 - Bien sûr, bien sûr.
04:26 - Et là, évidemment on a une règle en droit pénal,
04:29 une autre règle de très bon sens,
04:30 qui est l'interprétation stricte.
04:31 On ne va pas vous dire "c'est peut-être interdit,
04:33 c'est peut-être autorisé", dans le doute on vous met en prison.
04:35 - Alors mettre pris en deux choses,
04:37 d'abord deux informations que vous apportez,
04:39 vous dites que la Cour Européenne des droits de l'homme
04:43 l'emporte sur la loi nationale, primo.
04:46 - Oui.
04:47 - Et deuxièmement et surtout, vous nous dites "attention",
04:50 d'abord il ne s'agit pas d'avoir fait ça sciemment,
04:54 c'est une caméra Interpol, une caméra fixe,
04:56 mais surtout, comment peut-on faire l'amalgame,
05:00 parce que quelque part il y a ça au-delà du juridique,
05:02 entre les voyous, ou les, disons les ordures,
05:06 qui filment ou déviolent ou détournent,
05:08 et qui les mettent sur les réseaux sociaux,
05:10 parce qu'il y a ça aussi, des tabassages,
05:12 qui sont filmés par les auteurs eux-mêmes,
05:15 et on voit ce que c'est, etc.
05:17 Et on confond, mais attendez, si moi, je vais savoir,
05:21 je vois, ou de loin je suis à ma fenêtre,
05:25 et je vois quelqu'un en train de tabasser ou de violer, etc.
05:28 Et si je filme, alors je peux filmer,
05:31 mais est-ce que si je diffuse,
05:33 la CEDH, la Cour Européenne des droits de l'homme,
05:35 me donne le droit de diffuser quand c'est une violation,
05:40 un viol, une violation, un attentat, un tabassage ?
05:43 – Alors la Convention Européenne vous donne le droit de le faire,
05:46 et quand vous vous dites, comment peut-on faire ce genre de confusion,
05:50 je vous rassure, les juges ne font pas la confusion.
05:53 On peut évidemment remonter jusque devant la Cour Européenne des droits de l'homme,
05:57 ou même devant la Cour de cassation,
05:59 mais, grâce à Dieu, les magistrats français
06:03 se servent de garde-fous et refusent d'appliquer ce genre de texte de façon absurde.
06:07 Vous vous souvenez peut-être d'un cas qui était sorti il y a un ou deux ans,
06:11 où Marine Le Pen avait été accusée d'être comparable à Daesh,
06:16 et elle avait publié des images de l'Anse de Daesh,
06:19 et elle avait dit… – Les tortures de Daesh, oui.
06:21 – Il y avait eu des poursuites, et les magistrats avaient dit,
06:23 non mais attendez, évidemment que Marine Le Pen n'est pas en train de faire
06:26 l'apologie du terrorisme, on pense ce qu'on veut de Marine Le Pen,
06:29 connaissant la couleur politique des magistrats,
06:31 donc je pense qu'ils avaient voté contre Marine Le Pen
06:33 à chaque fois que l'occasion s'était présentée,
06:35 mais heureusement les magistrats sont des gens sérieux,
06:37 donc ils avaient dit, ça n'a rien à voir, la question que vous posiez,
06:40 donc non on ne va pas condamner, c'est du bon sens,
06:43 et non seulement on ne va pas condamner,
06:44 mais en plus on ne va pas condamner à des peines de prison,
06:46 là encore les magistrats ne sont pas des dingues,
06:49 ils ne vont pas mettre des gens en prison pour ça, il faut être raisonnable.
06:52 – Donc dire que ça vous expose, que diffuser une vidéo comme ça
06:56 vous expose à des peines de prison ou des amendes, est faux, on peut le dire.
07:00 – C'est faux et c'est mensonger.
07:02 – D'accord.
07:03 – C'est mensonger parce que vous lisez le délit,
07:05 vous voyez bien que ce n'est pas un délit,
07:06 vous lisez la CODH, vous voyez bien que ce n'est pas un délit,
07:08 vous lisez la Constitution, vous voyez bien que ce n'est pas un délit,
07:10 et si vous réfléchissez même davantage, vous vous dites,
07:12 mais quand vous mettez 5 ans de prison,
07:14 compensez beaucoup de gens à la lecture de cet article,
07:16 ou de cette information, ils se sont dit,
07:17 je risque vraiment d'aller 5 ans en prison, mais bien sûr que non.
07:22 C'est un mensonge aussi.
07:23 – C'est intéressant, c'est-à-dire que…
07:25 – La peine encourue, c'est la peine qu'on va avoir, c'est faux.
07:27 – Et il arrive trop souvent que des gens qui font comme ça,
07:31 ils ont un an de prison avec sursis,
07:33 et la personne qui filmerait ou qui démânerait serait plus condamnée.
07:38 Oui, ça me paraît quand même, j'espère que les magistrats
07:40 ont effectivement le sens de la mesure, ou en tout cas de la justice là-dessus.
07:46 Merci, merci Maître Prigent d'avoir rétabli un certain nombre de choses.

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