André Bercoff et Céline Alonzo reçoivent Mike Horn l'un des plus grands aventuriers-explorateurs des temps modernes, publie "L'aventurier de l'impossible" chez Michel Lafon
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##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-10-17##
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00:00Ce qu'il fait d'abord, c'est qu'il faut dire qu'il fait partie de ces gens qui sont des minorités, qui sont rares, mais qui sont essentielles dans tous les domaines.
00:09C'est quoi ? C'est des gens qui, on l'a dit, sortent de leur zone de confort parce qu'ils voient les choses.
00:14Vous savez, il faut le rappeler quand même, on a une tendance aujourd'hui, pas une tendance, une volonté d'un certain nombre.
00:20D'ailleurs, il ne s'agit pas d'une politique. Ils disent oui, mais écoutez, c'est très bien, il y a 7 milliards de gens, ça va aller, on ne va pas les éliminer,
00:27on ne va pas fermer, on va les ranger, on va les mettre dans des cases, ils vont obéir, ils vont faire ce qu'il faut faire, ils vont consommer et tout ira bien.
00:34Et puis, heureusement, et c'est toute l'histoire de l'humanité, il y a des gens qui, dans tous les domaines, disent oui, mais moi, je n'ai pas envie de faire comme ça.
00:42Moi, j'ai envie de prendre des risques. Moi, j'ai envie de voir comment on peut tester. Et l'humanité, il faut le dire, n'a jamais progressé que par ces gens
00:50qui sont dans tous les domaines, qui ont pris des risques, qui sont allés et en allant en Amazonie à l'allage, en faisant tout ce qu'il a fait,
00:58Mike Horn fait partie de ces gens-là, de ces gens-là, hommes ou femmes qui franchissent ces frontières. Vous savez ce qu'ils disent ?
01:05Ce sont des gens, je voudrais dire ça en une phrase, qui font l'extension du champ des possibles. On croit que c'est limité ? Pas du tout.
01:14On croit que c'est impossible ? Pas du tout. On le fait. Ce sont ces gens-là, et c'est pour ça qu'on est très heureux de recevoir Mike Horn.
01:20Et oui, Mike Horn, l'homme qui ne vit que pour réaliser ses rêves. On le reçoit dans un instant, dans la culture, dans tous ses états, sur Sud Radio. A tout de suite.
01:29Sud Radio. Parlons vrai. Parlons vrai. Sud Radio. Parlons vrai.
01:34Mercedes-Benz.
01:36Et là, quand j'arrive, grand sourire à l'entrée, petit café délicieux, canapé très confortable, un personnel aux petits soins.
01:43Sympa. Et il est où, cet hôtel ?
01:45Non, je te parle des salons privés Mercedes-Benz. Jusqu'au 26 octobre, tu as droit à un accueil privilégié chez tous les distributeurs participants pour essayer les modèles disponibles.
01:54Et tu peux profiter des offres du moment pour trouver la Mercedes de tes rêves.
01:57Super, je vais réserver.
01:59Non, même pas besoin. Conditions sur mercedes-benz.fr.
02:02Pensez à covoiturer.
02:04Sud Radio. Cagne sur mer.
02:0697.9.
02:07Sud Radio.
02:08Jouer. Cade.
02:09Jouer à de nouveaux jeux.
02:10Jouer en famille.
02:11Jouer parce qu'il pleut.
02:12Jouer à faire rire mamie.
02:13Jouer sur la table.
02:14Ou par terre.
02:15Jouer avec ses propres règles.
02:16Jouer à rendre fous ses copains.
02:18Jouer quoi. Jouer à l'infini avec Jouer Club.
02:21Les 18 et 19 octobre, c'est le week-end spécial jeux de société chez Jouer Club.
02:26Venez tester des jeux comme la suite infernale, le jeu de cartes nouvelle génération, à seulement 15,99 euros.
02:32Jouer Club.
02:36Prix valable jusqu'au 5 décembre.
02:38A tout instant, écoutez Sud Radio en voiture, au travail, depuis votre smartphone.
02:43Installez l'application Sud Radio depuis le Google Play ou l'App Store.
02:49Eh dis donc, avec la carte de fidélité Bricomarché, c'est tout bénef !
02:53Samedi 19 octobre, 10% de vos achats à partir de 50 euros seront crédités sur votre carte.
02:58Vous ne l'avez pas encore ? Bonne nouvelle !
03:00Elle est gratuite et vous cagnottez tout de suite dans tous les rayons.
03:03Alors on vous attend le samedi 19 octobre pour profiter de vos avantages fidélité et des prix Bricomarché.
03:09Bricomarché. Votre réussite, c'est aussi la nôtre.
03:13Dans la limite de 10 000 euros d'achat.
03:14Retrouvez les conditions et la liste des magasins participant sur bricomarché.com.
03:17Desperados Virgin 00, c'est véridique, cette bière, elle est unique.
03:21Desperados Virgin 00, dans cette bière de l'alcool, il y en a 00.
03:24Mais clairement, c'est signé Desperados.
03:26Je ne vais pas vous faire une conférence, mais le goût agrume est intense.
03:29Découvrez aussi Desperados Virgin Morito, Desperados Virgin Fresh Berry et la nouvelle Desperados Virgin Ponche au goût mangue et ananas.
03:36Pour votre santé, attention à l'abus d'alcool.
03:40Chez Orange, on sait que lorsque l'on vit sous le même toit, il faut tout partager.
03:43Même le frigo quand...
03:44Il n'y a plus rien.
03:45Et aussi la salle de bain qui est...
03:47Occupée.
03:48Par contre, avec le pack mobile 100 giga 5G, chacun profite de son forfait pour 14,99 euros par mois et par personne.
03:54Ah, enfin une bonne nouvelle.
03:56Orange est là.
03:57Offre réservée aux nouveaux clients dans la limite de 5 souscriptions concomitantes et à la même adresse.
04:01Prévalable à compter de la 2e facture après validation de la demande de remboursement au lieu de 29,99 euros par mois avant.
04:06Condition en boutique ou sur orange.fr.
04:08Leclerc, bonjour.
04:09Bonjour.
04:10Super votre promo Danette.
04:12Surtout qu'une étude a prouvé que ça rend les enfants beaucoup plus sages.
04:15Quelle étude?
04:16Une étude pas du tout scientifique menée par moi-même.
04:18Écoutez.
04:19Danette.
04:20Pas Danette.
04:21Danette.
04:22Et bien votre étude va se poursuivre car du 15 au 26 octobre chez Leclerc,
04:26le 3e pack de Sidanette, vanille, chocolat ou caramel est offert.
04:30Tout ce qui compte pour vous existe à prix Leclerc.
04:32Origine France.
04:33Modalité magasin et drive participants sur www.e.leclerc.
04:36Pour votre santé, bougez plus.
04:40Sud Radio, la culture dans tous ses états.
04:42André Bercoff, Céline Alonso.
04:44Ils s'en sont allés aussi loin que leur bateau pouvait les emporter.
04:50Pour savoir ce qu'on trouvait au bout de l'univers.
04:55Pour savoir où finissait la mer.
05:00Et oui, Charles Aznavour, André Bercoff qui rend hommage aux aventuriers.
05:03Et bien aujourd'hui sur Sud Radio, c'est l'un des plus grands aventuriers-explorateurs du monde
05:07que nous avons le plaisir de recevoir.
05:09Maï Korne, bonjour à vous.
05:11Et merci d'avoir accepté surtout notre invitation.
05:13Alors vous publiez votre première bande dessinée chez Michel Laffont.
05:17Elle s'intitule donc Maï Horne, l'aventurier de l'impossible.
05:20Et elle est illustrée de façon remarquable, dirais-je, par Fred Campoy.
05:24Alors dans cette BD, vous racontez quatre de vos expéditions les plus connues.
05:28Notamment celle en Amazonie.
05:30Il faut le dire, c'était une aventure très dangereuse.
05:33Y aller, c'était vraiment un rêve d'enfant pour vous.
05:36Mais voilà, bonjour tout le monde.
05:38Merci pour l'invitation.
05:40C'est un plaisir d'être là avec vous.
05:42Voilà, l'idée de cette BD a venu de ma fille.
05:49Et puis Annika et Jessica, quand j'ai parti pour faire mes expéditions,
05:54j'ai toujours rentré et quand ils grandissaient dans la montagne,
06:00j'ai jamais pris un autre bouquin pour lire les histoires, pour les faire endormir.
06:05Je leur racontais mes histoires, mes vécus.
06:09Et elles ne dormaient pas.
06:10Oui, elles ne dormaient pas.
06:11Et puis dans leur chambre, il y avait une carte du monde.
06:14Et quand je partais en expédition, ils prenaient des petites aiguilles avec des drapeaux
06:25qui pouvaient suivre la progression.
06:28Ça veut dire que j'ai partagé ma vie avec eux,
06:33dans une manière de storytelling, de raconter.
06:35Ça veut dire qu'elles avaient les cartes et elles suivaient.
06:37Exactement.
06:38Oui, papa.
06:39Oui, papa, parce que je n'ai jamais été à la maison.
06:42En cinq ans, j'étais seulement 32 jours à la maison.
06:45Incroyable.
06:46Ça veut dire qu'en fait, indirectement, mes fils ont eu une enfance avec un papa qui était toujours loin.
06:56Et moi, je ne voulais pas faire cette BD parce que pour moi, je suis dans l'action.
07:01Je veux toujours partir pour aller plus loin
07:05et satisfaire cette curiosité que j'ai dans la manière dont je pense.
07:11Et c'est Annika qui est venue vers moi en me disant « Papa, je veux faire une BD ».
07:16Parce qu'imagine que tu peux partager avec tout le monde ce que tu as partagé avec nous.
07:23Et puis, c'est ce partage, je pense, qui a fait la naissance de l'idée d'avoir une BD.
07:33Et quand tu regardes cette BD aujourd'hui, je dis que c'est vraiment ma vie.
07:38Il n'y a pas de fiction.
07:40C'est vraiment réel.
07:41Toutes les photos d'enfance.
07:43Tout ce que vous racontez, c'est totalement ce qui vous est arrivé.
07:45Ah oui, c'est impressionnant.
07:47Et ce que vous racontez, c'est assez exceptionnel.
07:51Alors, parlons de votre aventure en Amazonie en 1997.
07:54Vous avez donc descendu le fleuve Amazon à la nage, soit 7000 kilomètres en 161 jours.
08:00Comment ce projet d'expédition est-il né ?
08:03J'ai eu un grand-père qui partageait beaucoup d'histoires avec moi.
08:09Et puis, c'était aussi quelqu'un qui est venu en Afrique du Sud par ses voyages.
08:14Notre famille était hollandaise, française, qui a sauté sur le bateau, qui a parti de là-bas.
08:21Navigateur au long cours, déjà.
08:24Tout à fait.
08:25Et puis, ils sont arrivés en Afrique du Sud et ils se sont dit « Wow, c'est incroyable.
08:30Regarde les montagnes.
08:31Tu mets un bout de bois dans la terre et tu as des bananes qui tombent.
08:35Trois jours plus tard, une terre fertile et riche.
08:39Les gens sont forts. »
08:41Vous êtes né là-bas, vous.
08:42Oui, je suis né là-bas.
08:43À Johannesburg.
08:44À Johannesburg.
08:45Et puis, c'est comme ça que ma famille est arrivée en Afrique du Sud.
08:48Et quand j'ai parlé avec mon grand-père, il m'a raconté toujours les histoires de l'Amazonie.
08:56Il m'a dit « Tu sais, il y a des serpents qui font 12 mètres de long qui peuvent avaler un gamin de 8 ans. »
09:04Et moi, quand j'ai eu 8 ans, je me suis dit « Ces serpents peuvent m'avaler.
09:08C'est incroyable. »
09:09Il y a ces petites grenouilles aussi qui peuvent tuer en 5 secondes.
09:12Oui, ces grenouilles.
09:13S'ils te font pipi dessus, après ça fait fondre des veines.
09:17Tu as des fourmis comme ça grandes qui marchent sur l'eau.
09:20Ah, il vous racontait lui comme ça.
09:21Oui, oui.
09:22Mais la manière dont il m'a raconté les histoires ne me faisait pas du tout peur.
09:27C'était plutôt ça.
09:29J'ai commencé à imaginer.
09:31Et à travers l'imagination, on voit la télé et tout ça.
09:35C'était des bouquins qu'on lisait.
09:39C'est pour ça que cette BD, c'est aussi un peu un bouquin que les enfants peuvent lire.
09:44Ou les adultes peuvent lire.
09:46Juste un mot par rapport à l'Amazonie.
09:49Vous avez tout de suite pensé à nager dans l'Amazonie.
09:51Vous n'avez pas dit « Je vais prendre un bateau. »
09:53Oui, non, non.
09:54Nager.
09:55Tu dois être dans l'eau.
09:57Les piranhas et les serpents et tout ça.
10:00Exactement.
10:01Toutes ces petites parasites qui rondent dans un pénis.
10:04Puis l'anus.
10:05Il est là-dedans.
10:07Tu ne peux pas l'en sortir.
10:09Pour moi, c'était…
10:11En tout cas, comme sexualité, on peut trouver mieux, non ?
10:15Pardon ?
10:16Comme sexualité, on peut trouver mieux.
10:18En tout cas, l'Amazonie, la façon dont vous la racontez, votre expédition, elle est incroyable.
10:25La première étape de votre expédition, c'était une randonnée de 600 km dans la Cordillère des Andes
10:30pour atteindre la source de l'Amazon.
10:32Sur le dos, vous avez un hydrospide.
10:34Vous avez un équipement de survie qui pèse 45 kg.
10:37Dix jours avant, vous vous étiez cassé le genou.
10:40Vous avez été opéré par un ami à vous qui était vétérinaire
10:43parce qu'à l'époque, vous n'aviez pas assez d'argent pour aller à l'hôpital.
10:46Et malgré tout, cette blessure, vous êtes quand même parti.
10:50Mais c'est impressionnant.
10:51Je sais que vous n'aimez pas l'étiquette de surhomme.
10:54Mais comment vous avez réussi à réaliser cet exploit ?
10:57C'est impressionnant.
10:58Pour moi, c'était important de savoir que j'ai parti comme explorateur un peu professionnel.
11:08Ça veut dire que les gens me donnaient un peu d'argent pour partir, sponsorisé.
11:14Et dès qu'on a un sponsor au tout début de notre vie comme explorateur,
11:20tu ne peux pas le perdre.
11:22Parce qu'une fois que tu dis que tu vas faire quelque chose et que tu ne le fais pas,
11:27c'est fini pour toute ta vie.
11:29Et quand c'est une boîte de monde...
11:32Il vous fait confiance et il faut que vous méritiez cette confiance.
11:35Exactement.
11:36Et là, dix jours avant de partir, j'ai fait un accident de voiture.
11:41J'ai pété mon genou.
11:43Je n'ai pas d'argent.
11:45Je me suis fait opérer par un pote.
11:47Vétérinaire.
11:48Oui.
11:49Et lui a dit « Mike, écoute, je peux faire ce que je peux faire.
11:54Mais un jour, tu dois aller voir un spécialiste. »
11:58Lui, il me répare avec les points de structure encore dans mon genou.
12:02Je saute dans l'avion pour partir, pour commencer.
12:05Pour montrer que je peux le faire.
12:09Et les premiers jours, j'avance mais lentement.
12:12On a un pote qui a pris des photos à l'époque.
12:15Et on tournait encore un film.
12:18Et son live film, il marche beaucoup plus vite que moi.
12:23Et dans ma tête, j'ai pensé « Comment je vais arriver au bout ? »
12:27Et c'est justement là que tu dis, après les premiers jours,
12:31« J'ai passé un jour. »
12:33« Je vais passer un autre. »
12:35« Je peux passer un autre. »
12:37Et pas par pas, on commence à installer cette confiance en nous-mêmes.
12:43Une fois qu'on sort de notre zone de confort et qu'on veut progresser,
12:49il faut avoir du courage.
12:51Et le courage, c'est quelque chose que chacun de nous doit avoir de notre vie.
12:56Et si on cherche profondément à l'intérieur de nous,
13:01on trouve du courage pour s'en sortir.
13:04Vous pensez qu'on a tous cette capacité de résistance,
13:07de force mentale, si on le souhaite ?
13:09A 100%, mais chacun de nous, c'est pas commun d'arriver et d'exploiter leur courage.
13:14Mais juste à ce moment-là, quand vous faisiez cette Cordilla,
13:17vous n'avez pas eu un moment donné, surtout au début,
13:20de dire « Ah là là, j'abandonne, je ne peux plus. »
13:22C'est sûr qu'il y a toujours un doute sur notre capacité.
13:27On part quand même dans l'inconnu.
13:30Mais j'ai réalisé trop tôt de ma vie que si on a peur de perdre,
13:36on ne va jamais gagner.
13:38Et c'est seulement quand tu arrives d'avoir l'envie de gagner,
13:44plus fort que la peur de perdre, que tu peux gagner.
13:49Parce que si tu as peur de perdre, tu ne vas pas avancer.
13:55Mais c'est l'envie qu'on installe de notre vie, de notre pensée,
13:59de la manière que tu regardes les choses.
14:01Si tu as peur de perdre, tu vas être défensif.
14:04Tu vas dire « Non, je ne peux pas y aller. »
14:06Mais si tu as envie de gagner, tu vas dire « On fonce, on va. »
14:11Je fais confiance dans mes capacités.
14:13Et mon papa, qui était un peu joueur de rugby de l'Afrique du Sud,
14:17moi j'étais tellement fier de lui.
14:19Quand il a bien joué, et tu marches dans les rues de l'Afrique du Sud,
14:23et les gens viennent, bravo pour tout ce que tu as fait.
14:27Comme enfant, je partageais ce succès avec lui.
14:33Et ça m'a rendu fort.
14:36Et mon papa qui me dit « Mike, écoute, le matin, à 8h ou à 6h,
14:41quand j'ai eu 8 ans, je pars pour courir, viens courir avec moi.
14:46Je me réveille tous les matins à 6h et je cours avec lui. »
14:51À 8 ans ?
14:52À 8 ans, à partir de 8 ans.
14:54Et puis, il n'a jamais couru moins vite que je pouvais rester avec lui.
15:01Il a toujours gardé sa vitesse.
15:03Et c'était à moi de courir plus vite.
15:05Et à cet âge-là…
15:06Il ne te ralentissait pas ?
15:08Il ne te ralentissait pas du tout ?
15:09Il te disait « Moi je vais, toi débrouille-toi. »
15:10Non, non, il me disait « Débrouille-toi. »
15:12C'est formidable.
15:14Il me donne un objectif de courir plus vite.
15:20Et quand je ne pouvais plus rester avec lui,
15:22parce qu'à 8 ans, tu ne vas pas courir avec quelqu'un qui a 40 ans,
15:26je tirais un trait sur la trottoir.
15:29Quand je ne pouvais plus rester avec lui.
15:31Et mon but, le lendemain, c'était de passer ce trait.
15:35Imagine, tu es né dans un milieu où tu es tellement inspiré.
15:43Tu es tellement…
15:47Ça vous a donné une force incroyable.
15:49Parce que je reviens à l'Amazonie.
15:51Il faut le préciser aux auditeurs de Sud Radio.
15:53L'Amazonie, c'est un fleuve très puissant.
15:55800 tonnes par seconde sont propulsées et viennent s'éclater au-dessus des rochers.
15:59Il y a des chutes de pierres, des tremblements de terre,
16:02des cascades que je ne peux pas anticiper.
16:04Écrivez-vous.
16:06En plus, vous êtes partis sans nourriture.
16:09Comment vous avez survécu dans ce fleuve ?
16:14Ça, c'est des vrais faits.
16:16Quand on regarde l'Amazonie,
16:18on doit savoir combien de litres d'eau par seconde passent.
16:22On sait qu'il y a 800 tonnes d'eau par seconde qui passent.
16:26Et puis, comment on peut rester vivant dedans ?
16:30Une fois qu'on a compris le contexte…
16:33L'écosystème commence à marcher.
16:35L'écosystème à 100 %.
16:36C'est là où notre vision des choses devient importante.
16:40Quand je suis au sommet d'une montagne,
16:43je suis en ski et il y a une forêt partout.
16:47Si je regarde les arbres,
16:50je ne veux jamais voir mon passage à travers cette forêt.
16:55Mais si j'oublie qu'il y a des arbres
16:58et je vois où je dois passer,
17:00je vois mon chemin,
17:02c'est là où les arbres n'existent plus.
17:04C'est justement la même chose avec l'Amazonie.
17:07La manière dont tu regardes,
17:09ce n'est pas les 800 tonnes qui sont dangereuses,
17:11c'est comment tu utilises ces 800 tonnes.
17:14Et comment vous arrivez à vous diriger, à vous repérer ?
17:17C'est justement parce qu'on part dans l'inconnu.
17:20Vous n'avez pas les instruments ?
17:23Non, quand tu es dans l'eau,
17:25tu es avec un petit sac.
17:28Avec un hamac, un filet de pêche,
17:31une machette pour chasser.
17:34Et vous étiez seul, Mike ?
17:37Seul, complètement seul.
17:39Tout près de la sortie de l'Amazonie,
17:41il y avait mon frère qui est venu.
17:43Mais dans l'Amazonie, pour faire la traversée,
17:45il n'y avait pas de bateau qui vous suivait ?
17:47Non, il n'y avait personne.
17:49Et vous avez nagé pendant 4 mois.
17:51Vous dites que vous vous fiez aux singes,
17:54à ce qu'ils mangeaient pour vous nourrir.
17:57Il ne faut jamais oublier qu'il y a tellement de choses
18:01dans l'Amazonie, dans la faune et la flore.
18:04Et les plantes, pour se protéger,
18:09c'est des poisons.
18:13C'est la manière d'empêcher les animaux
18:18de manger toute la flore qui est là.
18:23Quand j'ai commencé à préparer cette expédition,
18:26j'étais dans la force spéciale de Brésil à Manaus.
18:29Ils m'ont donné un pile de bouquins.
18:32Vous avez lu ?
18:34Tout ce que je pouvais manger,
18:36tout ce que je ne pouvais pas.
18:38Tous les serpents qui pouvaient me tuer,
18:40tous les serpents qui ne pouvaient pas me tuer.
18:42Imaginez, il y a tellement d'informations.
18:44Il y a un moment où j'étais perdu.
18:47Et là je commence à dire,
18:49arrache des pages sur des serpents qui ne peuvent pas me tuer.
18:54Arrache des pages sur ce que je ne peux pas manger.
18:58Pourquoi je dois savoir que je ne peux pas le manger ?
19:01Je ne vais prendre que ce qui peut me servir,
19:03qui peut me faire vivre.
19:05Exactement.
19:06Et puis un pile de bouquins comme ça
19:08est devenu un pile de bouquins comme ça
19:10que je connaissais par cœur.
19:12Et je faisais aussi ces repères
19:14tout ce qu'un singe mange dans l'Amazone,
19:16je peux manger.
19:18S'il est en haut au sommet d'un arbre
19:20et qu'il mange des feuilles vertes et pas jaunes,
19:24monte l'arbre et mange la même chose.
19:26Il ne va pas manger des poisons.
19:28Et s'il ne mange rien,
19:30attrape les singes et tu bouffes les singes.
19:33Ça veut dire qu'en fait, on a toujours comme...
19:36Très belle sagesse.
19:38Comme être humain, on a ce dossier.
19:40Et pour boire, comment faisiez-vous ?
19:42Vous filtrez l'eau de l'Amazone,
19:44comment ça se passe ?
19:46En fait, il y a des lianes
19:50qui filtrent l'eau pour toi
19:52dans la jungle.
19:54Pardon d'évoquer un souvenir personnel,
19:56je n'ai pas pris la moitié du cadre
19:58de ce que vous avez fait, du centième,
20:00mais j'ai fait 15 jours d'Amazonie
20:02sur un bateau.
20:04Mais ce qui m'avait absolument fasciné,
20:06il s'est resté, c'est qu'un moment donné,
20:08on faisait des tours et la personne
20:10il y a eu un petit arbre comme ça.
20:12Il m'a dit, elle est de l'eau la plus pure
20:14qui sortait d'une petite branche
20:16comme ça, de rien.
20:18Ça m'avait fasciné.
20:20Mais c'est exactement comment j'ai resté vivant.
20:22Et puis, en fait, après...
20:26Parce que j'ai un estomac
20:28qui est fait un peu en métal.
20:30J'ai jamais chopé vraiment la chiasse
20:34en bouffant quelque chose de pourri.
20:36Et tout ça, je peux boire un peu.
20:38Je peux boire un peu des choses.
20:40Et puis, on parle
20:42de l'année...
20:44C'est 1990.
20:46Ça, c'est quand même il y a 30 ans.
20:48Presque.
20:50Plus 35 ans.
20:52Il y a 35 ans, on vivait
20:54sur notre planète.
20:56Il n'y avait pas tout le déboisement.
20:58Il n'y avait pas tout
21:00les plastiques qu'on trouve dans l'eau
21:02aujourd'hui.
21:04Il y a 30 ans, on vivait encore
21:06sur notre planète
21:08un tout petit peu sauvage.
21:10C'est vrai.
21:12Après l'Amazon, Mike Horn,
21:14vous avez fait une autre grande expédition,
21:16à savoir le tour du monde en solitaire
21:18en utilisant uniquement
21:20vos propres ressources et en suivant
21:22la ligne de l'équateur.
21:24Et une fois arrivé en Amérique du Sud,
21:26là, vous vous retrouvez
21:28à nouveau dans la jungle.
21:30Et cette fois-ci, vous avez vraiment failli mourir.
21:32Racontez-nous ce qui s'est passé.
21:34Vous vous êtes piqué par un serpent, c'est ça ?
21:36Oui, il faut juste que vous compreniez
21:38exactement comment cette idée
21:40est rentrée dans ma tête.
21:42Je sors de l'Amazon après 6 mois à la nage
21:44dans la rivière. Je rentre dans
21:46l'Atlantique. La rivière Lombouchure
21:48fait 321 km de large.
21:50Il y a une île plus grande
21:52que la Suisse.
21:54321 km de large, Lombouchure.
21:56Tu ne vois même pas la terre.
21:58Tu penses que tu es dans la mer.
22:00Et la seule manière que je pouvais
22:02savoir que la rivière
22:04arrête, c'est en goûtant
22:06de l'eau.
22:08Et quand l'eau devient salée,
22:10je suis dans l'Atlantique.
22:12Et je goûte
22:14pendant une semaine l'eau.
22:16Je suis dans Lombouchure
22:18et je vis sur une petite
22:20planche comme ça.
22:22Et il y avait un moment
22:24où j'ai dit, ah, c'est pas salé.
22:26Ah, là, c'est salé. Non, c'est pas salé.
22:28Et le moment où j'ai
22:30goûté de l'eau salée,
22:32c'était le moment que, waouh,
22:34l'expédition est finie.
22:36Et là, je voulais continuer.
22:38Et c'est l'idée de continuer
22:40qui me motivait
22:42de commencer la prochaine expédition
22:44qui s'appelle Latitude Zero.
22:48Imagine que tu dis,
22:50on va suivre l'équateur
22:52autour du monde.
22:54Suivre l'équateur.
22:56Je n'ai pas le droit de quitter l'équateur.
22:58Je me donnais une marge
23:00de 30 000 au nord et 30 000 au sud de l'équateur.
23:02Parce que la Terre,
23:04elle fait toujours 40 000 kilomètres
23:06dans cette zone.
23:08Et je dis, je ne quitte pas l'équateur
23:10et je le fais en force humaine.
23:12Et c'est là où l'idée est venue.
23:14Et puis c'est sûr que quand on doit
23:16rester sur cette ligne,
23:18on ne peut pas éviter les guerres civiles.
23:20On ne peut pas...
23:22On arrive en Congo,
23:24les gens te mettent devant un peloton d'exécution.
23:26C'est pas toi qui décide.
23:28C'est pas les animaux.
23:30C'est les autres êtres humains qui décident.
23:32Effectivement, parce que lors de
23:34cette expédition, je suis désolé,
23:36je vous coupe un petit peu parce qu'on doit faire une petite pause publicitaire.
23:38Effectivement, le Congo,
23:40le 28 juillet 2000, quand vous arrivez en Afrique,
23:42dans la République du Congo,
23:44vous êtes pris en otage
23:46par les rebelles. Ils ont failli vous tuer.
23:48Vous nous raconterez tout
23:50dans un instant sur Sud Radio.
23:52A tout de suite avec Mike Horn, dans la culture dans tous ses états.
23:54En juin 2000,
23:56lors de votre tour du monde,
23:58en suivant la ligne de l'Équateur,
24:00vous avez été capturé par des rebelles
24:02en République démocratique du Congo.
24:04Que s'est-il passé exactement ?
24:06Racontez-nous.
24:08En fait, c'était un moment
24:10quand il y avait pas mal de...
24:12Il y avait des problèmes
24:14en Rwanda, du Tutsi, du Hutu.
24:16Ils ont commencé avec leur...
24:18C'était en quelle année ?
24:20En 2000.
24:22C'était après les massacres.
24:24Juste après.
24:26Et puis là,
24:30j'ai eu le choix de
24:32rentrer en Congo ou pas.
24:36Moi, je vais aller voir
24:38le président du Uganda,
24:40un certain M. Museveni.
24:42Et M. Museveni,
24:44il me donne
24:46la permission
24:48de rentrer en Congo
24:50où l'Uganda
24:52a mis leurs soldats.
24:54En même temps,
24:56il me fait rencontrer
24:58Jean-Pierre Mbemba,
25:00Roger Lumbala,
25:02Wamba Di Wamba.
25:04Ce sont des leaders de toutes les rebellions
25:06en Congo.
25:08Et je prépare quand même l'entrée
25:10pour avoir une chance de survie.
25:12En parlant
25:14avec les leaders des rebelles,
25:16ils se sont demandé
25:18un peu d'argent
25:20pour que leurs soldats
25:22de certaines rebellions
25:24puissent m'accueillir.
25:26Pour qu'ils vous protègent
25:28aussi quelque part.
25:30Qu'ils me protègent un peu.
25:32Parce qu'en fait,
25:34c'est la far-ouest.
25:36Mais j'ai fait une erreur
25:38en croyant
25:40que des gens vont
25:42vraiment me protéger.
25:44Et dans une certaine région,
25:46en fait,
25:48où j'ai rentré,
25:50un des leaders des rebelles
25:52voulait 100 000 dollars.
25:54Et moi,
25:56j'ai eu que 1 000 dollars.
25:58Avec moi.
26:00Et je dis,
26:02mais j'ai pas 100 000 dollars,
26:04j'ai que 1 000,
26:06et je lui donne 1 000.
26:08Il a pris les 1 000.
26:10Mais il n'a jamais averti
26:12ces soldats que je vais arriver.
26:14OK.
26:16Et voilà, j'arrivais.
26:18Mais les lions, la gueule des lions
26:20était comme ça, ouverte.
26:22Et puis, en rentrant dans la région
26:24de cette rébellion,
26:26c'est comme un peu jouer avec les couilles des lions.
26:28Tu les grattes un peu.
26:30Il y a un bout de moment qu'il va tourner
26:32et puis il va te bouffer.
26:34Et ils vous ont capturé parce qu'ils pensaient que vous étiez un espion.
26:36C'est ça, en quelque sorte.
26:38Ils ne savent pas que j'arrive.
26:40Normalement, je peux me cacher,
26:42j'ai confiance.
26:44Ils pensaient qu'il avait averti ces soldats.
26:46Tout à fait.
26:48Et voilà, je me fais capturer.
26:50Et là,
26:52il y a un certain
26:54colonel
26:56Casareca
26:58qui a dit qu'il va faire un exemple
27:00de moi.
27:02Et oui, effectivement, un jour,
27:04ce militaire menace de vous tuer
27:06et il met
27:08le canon de sa Kalachnikov
27:10dans votre joue.
27:12Et là, vous lui dites
27:14tire, tire.
27:16C'est impressionnant cette scène dans votre bande dessinée.
27:18Je le provoque parce que
27:20je disais
27:22j'ai pas peur de mourir.
27:24Tu peux peut-être me tuer,
27:26mais tu peux pas me tuer.
27:28Je vais être vivant.
27:30Toute ta vie va être foutue après.
27:32Ça veut dire que je deviens...
27:34Vous parliez en anglais?
27:36En français.
27:38Mais vraiment, il était style...
27:40D'abord, on était deux
27:42capturés.
27:44Ensemble.
27:46C'était un autre qui était
27:48exécuté.
27:50On était loin.
27:5210 mètres.
27:54L'autre a été tué?
27:56L'autre a été tué.
27:58On était l'un à côté de l'autre.
28:00Il a été tué devant vous?
28:02Devant moi.
28:04C'était l'exécution de deux personnes.
28:06L'autre tombe.
28:08Moi, je dis, je peux pas
28:10être debout là.
28:12Et je dois faire
28:14quelque chose. Je vais vers lui.
28:16Je prends son kalashnikov.
28:18Je le mets contre ma tête et je dis
28:20tire quand je te regarde.
28:22Ah oui, vous êtes allé.
28:24Exactement.
28:26Juste un moment.
28:28Vous n'avez même pas réfléchi.
28:30Vous avez dit, je vais faire ça.
28:32Si je fais rien,
28:34je vais me tuer.
28:36Je dois montrer que je suis plus fort.
28:38Je dois presque dominer
28:40comme un chien alpha
28:42cette situation.
28:44Je dois le mettre sur son dos
28:46avec ses pattes en l'air en disant
28:48que j'ai peur de cet homme.
28:50Et cette force
28:52qu'on a pour rester vivant
28:54devient tellement plus fort
28:56que la force que lui
28:58a dans le kalashnikov.
29:00Et puis, à ce moment-là,
29:02dans ce chaos et ces doutes,
29:04il y a un policier qui sort
29:06qui était
29:08Ugandais.
29:10Et lui, il dit
29:12je connais cet homme.
29:14Il a la bénédiction
29:16de notre président
29:18Museveni.
29:20Qui est arrivé comme ça.
29:22C'était une exécution publique.
29:24Mais il n'aurait pas été là
29:26à votre avis.
29:28Peut-être à ce moment de doute.
29:30Oui.
29:32C'est dingue.
29:34Congo.
29:36Moi, j'étais le seul blanc là-bas.
29:38C'est-à-dire qu'est-ce qu'un blanc
29:40fait là-bas au milieu de la guerre civile.
29:42Au cours de vos expéditions,
29:44plusieurs fois vous avez failli mourir.
29:46Mike Horn.
29:48Vous croyez à votre bonne étoile?
29:50Ah oui, il faut croire dans quelque chose.
29:52Quand tu crois en rien,
29:54il n'y a pas d'espoir.
29:56En fait, pour moi,
29:58je ne vais pas
30:00à l'église.
30:02On ne parle pas de la religion.
30:04Moi, je crois
30:06dans un dieu
30:08qui a créé la terre, par exemple.
30:10Et puis,
30:12comme je dis,
30:14excuse-moi mon langage,
30:16je suis toujours dans la merde,
30:18mais c'est que la profondeur qui varie.
30:20Et des fois, quand ça monte un tout petit peu,
30:22là, il faut quelqu'un plus fort
30:24que nous.
30:26Pour être que la merde
30:28n'atteigne pas le nez.
30:30Exactement.
30:32Et puis, quelqu'un
30:34qui peut me soulever un peu,
30:36qui peut me donner de l'espoir.
30:38Et si je ne crois pas,
30:40il n'y a pas de chance de s'en sortir.
30:42C'est pour ça, en fait,
30:44des moments un peu
30:46comme ça,
30:48c'est les moments où je dis,
30:50donne-moi juste une idée,
30:52donne-moi un signe,
30:54donne-moi une vision
30:56ou quelque chose
30:58qui me permet d'en sortir.
31:00En tout cas, une fois,
31:02après avoir été libéré par les rebelles
31:04de la RDC,
31:06vous reprenez votre périple à vélo dans la jungle
31:08et vous rejoignez Libreville
31:10où votre famille vous attend.
31:12Vous n'aviez pas vu votre femme
31:14et vos deux filles depuis un an et huit mois.
31:16J'aimerais vous demander
31:18le retour à la vie normale.
31:20Est-ce que c'est compliqué pour vous
31:22d'avoir vécu ce type d'événements
31:24douloureux dans votre vie?
31:26Très bonne question.
31:28Parce qu'au contraire
31:30de ce que les gens pensent,
31:32l'arrivée, ce n'est pas là
31:34où tu gagnes
31:36comme un pilote
31:38de Formule 1,
31:40tu gagnes un grand prix, par exemple,
31:42ou tu gagnes une médaille d'or,
31:44ou tu...
31:46Ou tu marques le but de la victoire
31:48dans un match de football, etc.
31:50C'est un moment
31:52où, en fait, ta vie arrête.
31:54Imagine que
31:56tu as marché presque deux ans,
31:58tous les jours,
32:00avec un but spécifique d'arriver.
32:02Et le moment où tu arrives,
32:04tu t'es réveillé le lendemain
32:06et tu n'as plus rien à faire.
32:08Et est-ce que la question
32:10« quel sera mon prochain défi » vous obsède
32:12à ce moment-là?
32:14C'est justement là où il faut commencer
32:16de préparer déjà en avance
32:18le prochain projet.
32:20– Oui, mais attends, juste pour repondre
32:22sur la question de Céline Maykorn,
32:24la vie normale,
32:26ce qu'on appelle la vie normale
32:28que les 90% des gens vivent,
32:30pour vous, c'est la vie anormale?
32:32Qu'est-ce que c'est?
32:34– Tout à fait.
32:36J'étais souvent un peu critiqué
32:38parce que les gens disent
32:40« mais tu pars de tes responsabilités,
32:42tu pars en courant,
32:44tu ne veux pas vivre dans la civilisation,
32:46tu ne veux pas la responsabilité
32:48comme tout le monde. »
32:50– Oui, d'occuper ta femme
32:52et tes enfants,
32:54de faire le citoyen, etc.
32:56– Exactement.
32:58Et ces moments quand ils disent
33:00« mais je pars en courant
33:02parce que je ne veux pas prendre la responsabilité »,
33:04ce n'est pas du tout ça.
33:06– Oui, j'imagine.
33:08– Parce qu'en fait,
33:10j'ai eu une femme extraordinaire
33:12qui m'a donné la liberté de partir.
33:14– Oui, sans elle,
33:16vous n'auriez jamais fait tout ça.
33:18– Exactement.
33:20J'ai des enfants qui vivent
33:22à travers ce que je vis,
33:24qui partagent les émotions avec nous,
33:26qui soudent la famille.
33:28On était une famille tellement soudée
33:30et quand tu aimes vraiment,
33:32quand tu es amoureuse de quelqu'un
33:34mais vraiment,
33:36par l'amour interne qui est toujours là,
33:38ta seule envie,
33:40c'est de rentrer vivant.
33:42Ça veut dire qu'on utilise l'amour
33:44pour surpasser les obstacles
33:46et pour nous donner du courage.
33:48Quand tu aimes vraiment ce que tu fais,
33:50et puis,
33:52c'est les quatre règles
33:54que j'ai mis dans ma vie,
33:56je dis,
33:58quand tu aimes ce que tu fais,
34:00quand tu fais ce que tu fais,
34:02tu le fais bien.
34:04Tu as un talent pour ça.
34:06Quand tu peux apporter
34:08aussi quelque chose
34:10à nos terres aujourd'hui,
34:12aux autres gens,
34:14et si tu gagnes un peu d'argent,
34:16tu vas vivre heureusement.
34:18Fais ce que tu aimes,
34:20fais ce que tu fais bien,
34:22fais quelque chose qui apporte la valeur,
34:24gagne un peu d'argent
34:26et tu verras, la vie va être nickel.
34:28Il y a les dix commandements de Dieu
34:30et les quatre commandements de Mike Horn.
34:32Toutes ces expéditions Mike Horn,
34:34de quelle façon
34:36vous ont-elles transformées ?
34:38Moi, j'ai grandi
34:40tous les jours et je dis
34:42qu'on ne devient pas
34:44plus vieux à un âge,
34:46on grandit
34:48jusqu'au jour où on meurt.
34:50Pour moi,
34:52j'ai perdu ma femme
34:54il y a huit ans.
34:56Quand ma femme me disait,
34:58parce que moi, j'étais prêt à mourir
35:00avec elle,
35:02quand j'ai dit,
35:04Cathy, je veux mourir avec toi,
35:06elle me regarde avec une souris
35:08et elle a eu un cancer.
35:10Et puis elle,
35:12elle voulait partir.
35:14Mais moi, je ne voulais pas vivre
35:16sans elle. Égoïste.
35:18J'étais égoïste.
35:20Reste avec moi.
35:22Et puis il y avait les enfants aussi.
35:24Et puis après, elle, elle me dit,
35:26Mike, ne meurs pas pour moi,
35:28mais vis pour moi.
35:30Tu peux vivre pour les autres.
35:32Il faut qu'on profite
35:34de chaque seconde
35:36qui passe.
35:38Parce qu'une vie moyenne a 30 000 jours.
35:40Jusqu'à l'âge de 82 ans.
35:42L'âge moyen.
35:44On dort la moitié du temps.
35:4615 000 jours, on roupit. On dort.
35:48Jusqu'à 5 ans,
35:50tu ne fais pas grand-chose.
35:52Et les dernières 5 ans,
35:54on fait non plus.
35:56Ça veut dire qu'on a 10 000 jours.
35:58Arrête d'arrêter la vie.
36:00Vous savez ce que vous appliquez?
36:02Vous savez la chanson de Georges Moustaki
36:04qui dit, nous avons toute la vie
36:06pour nous amuser.
36:08Nous avons toute la mort pour nous reposer.
36:10Ça me parle à fond.
36:12Mike Horn, avez-vous réalisé,
36:14avez-vous été du moins
36:16jusqu'au bout de vos rêves?
36:18Comment réaliser ses rêves
36:20et sortir de sa zone de confort?
36:22On va en parler dans un instant
36:24sur Sud Radio avec Mike Horn.
36:26Alors reste avec nous.
36:28Vous avez été jusqu'au bout de vos rêves.
36:30Si tes rêves ne te font pas peur,
36:32ils ne sont pas si grands.
36:34On rêve trop petit.
36:36Aujourd'hui, on casse les rêves des enfants.
36:38Il faut que, de nouveau,
36:40on mette un peu des ingrains
36:42pour que les enfants
36:44commencent à rêver grand.
36:46On vit dans une période
36:48super intéressante
36:50de notre monde aujourd'hui.
36:52C'est ça qui est...
36:54On a déjà vu pas mal de changements.
36:56Maintenant, une fois qu'on a compris
36:58qu'on a un seul terre,
37:00on doit protéger ces terres.
37:02Et en 30 ans que j'ai vu nos terres changer,
37:04on a aussi envie de protéger
37:06notre petit terrain de jeu.
37:08Alors aujourd'hui,
37:10quels sont vos plus grands rêves,
37:12Mike Horn?
37:14J'arrête pas de rêver.
37:16C'est déjà...
37:18En tout cas, les prochains.
37:20Je suis sur une expédition
37:22qui s'appelle What's Left.
37:24Un peu en français, c'est ce qui reste.
37:26Je vais aller visiter des coins
37:28où j'ai déjà été
37:30pendant 30 ans d'exploration
37:32et les comparer
37:34avec leur état aujourd'hui.
37:38En 30 ans,
37:40qui est une vie un peu d'exploration,
37:42on peut vraiment voir des changements.
37:44Bien sûr.
37:46Allez revoir, revisiter
37:48des endroits où vous êtes déjà allé.
37:50Maintenant, une année,
37:52on a rentré de l'expédition
37:54et au mois de fin novembre,
37:56début décembre,
37:58je pars dans l'Amazonie
38:00pour comparer de nouveau
38:02comment l'Amazon est aujourd'hui
38:04vis-à-vis de ce qu'on va trouver
38:06dans ces bédés quand j'ai descendu
38:08l'Amazonie, quand c'était encore un peu chaud.
38:10Et je vois déjà le piranha
38:12qui avait 5 ans.
38:14Qui va reconnaître Mike.
38:16Tu es revenu, Mike.
38:18Voici Mike.
38:20Non, on n'est pas d'accord.
38:22Vous allez retourner au Pôle Nord,
38:24au Cercle Polaire, l'Arctique, l'Antarctique.
38:26Exactement. Pendant 4 ans,
38:28les prochains 4 ans,
38:30je vais aller autour du monde
38:32et je vais aller revisiter
38:34des endroits où j'étais.
38:36Je pars pour faire encore des expéditions
38:38que je voulais faire
38:40mais que je n'ai pas eu le temps de faire.
38:42Après, je partage ça
38:44maintenant avec Annika, ma fille.
38:46Elle a traversé Greenland avec moi.
38:48C'est la première grande expédition.
38:50Je voulais protéger ma famille
38:52mais un pomme ne tombe pas
38:54trop loin du pommier.
38:56C'est justement là où l'envie
38:58d'apprendre à travers
39:00mes expériences, c'est aussi
39:02un moment de dire que
39:04partage un peu tes connaissances.
39:06Vous avez créé un programme éducatif
39:08et environnemental, Pangea X.
39:12Qu'est-ce que c'est exactement ?
39:16Il y a beaucoup d'étudiants aujourd'hui
39:18qui ont des idées de ouf
39:20qui sortent de l'université
39:22qui ne sont pas soutenues par l'industrie.
39:24Leurs idées
39:26sont peut-être en conflit
39:28avec l'industrie aujourd'hui
39:30où les gens ne veulent que gagner de l'argent.
39:32Leur manière de faire des choses
39:34c'est peut-être
39:36un peu alternatif
39:38où ils veulent utiliser
39:40plus du soleil et du vent
39:42comme source d'énergie.
39:44Nous, on a fait
39:46notre fondation
39:48Pangea X
39:50et on a fait une plateforme
39:52qui invite
39:54les étudiants
39:56avec des projets environnementaux
39:58d'arriver
40:00sur notre plateforme
40:02et après à travers
40:04un programme d'éducation.
40:06Comment faire un prototype ?
40:08Comment vendre nos technologies ?
40:10Comment faire un business plan ?
40:12Comment on communique
40:14ce qu'on veut faire ?
40:16On l'assiste
40:18et on l'accompagne.
40:20Vous leur enseignez
40:22à réaliser leurs rêves
40:24de façon pragmatique.
40:26Comment j'ai réalisé mes rêves
40:28comme explorateur ?
40:30On a maintenant
40:32Annika et Laura
40:34qui sont un team chez nous
40:36qui s'accompagnent
40:38et ça est devenu comme un MBA
40:40ou un Masters in Business.
40:42Là, c'est incroyable
40:44le projet
40:46que les jeunes nous proposent
40:48qui va changer la future
40:50de notre planète.
40:52Je garde l'espoir.
40:54On n'est pas foutus.
40:56Je peux passer un message aux jeunes
40:58mais mariez-vous,
41:00faites des enfants,
41:02il ne faut pas avoir peur
41:04de la future de notre planète
41:06parce que si on a peur,
41:08on ne va pas avancer.
41:10Il faut qu'on ré-établisse
41:12cette confiance
41:14de notre futur.
41:16Vous avancez à grands pas
41:18et aujourd'hui, vous êtes même investi
41:20dans l'innovation énergétique.
41:22Qu'est-ce que vous faites concrètement ?
41:24Quand j'ai traversé
41:26les pôles Nord,
41:28en 2006,
41:30je vais au pôle Nord.
41:32Je mesure la glace
41:34au pôle Nord.
41:36La glace fait 2,5 mètres.
41:38C'est le temps d'atterrissage
41:40pour un antenneau russe
41:42pour charger tous les échantillons
41:44qu'on a pris pendant notre expédition
41:46dans l'avion.
41:48En 2006.
41:50En 2019, quand j'ai traversé
41:52les pôles Nord,
41:54je mesure la glace.
41:56Au lieu d'avoir 2,5 mètres,
41:58la glace fait 8 centimètres d'épaisseur.
42:00L'antenneau peut plutôt atterrir.
42:02C'est fini.
42:04Ça veut dire qu'en 14 ans,
42:06il y a eu un changement.
42:10C'est un peu les extrémités
42:12de notre planète.
42:14J'arrive à traverser.
42:16J'ai presque crevé au pôle Nord.
42:18Je n'ai plus de nourriture.
42:20La glace dérive. C'est la galère.
42:22Et voilà.
42:24J'arrive à survivre.
42:26Vivant sur le bateau.
42:28Et après, je saute
42:30dans une bagnole et je pars
42:32pour faire un Dakar.
42:34Je trouve que c'est
42:36une super bonne aventure.
42:38Je disais un mois avant
42:40que la glace fonde.
42:42Il faut qu'on arrête
42:44de faire notre connerie.
42:46Il faut qu'on conserve notre planète.
42:48Après, je saute dans une voiture puissante
42:50et je roule comme un fou
42:52dans un désert. Je pollue.
42:54Les gens commencent
42:56à me critiquer.
42:58Mais les gens ont raison.
43:00Je ne peux pas dire que notre planète ne va pas.
43:02Je le pollue.
43:04On peut s'amuser aussi un peu.
43:06Il vous reste une minute.
43:08Qu'allez-vous innover ?
43:10Je vais faire une voiture
43:12avec zéro émission.
43:14Je vais au CEA.
43:16Je lance un programme de recherche
43:18sur l'hydrogène.
43:20Si on prend une molécule d'eau,
43:22H2O, on la sépare.
43:24On a l'hydrogène et l'oxygène.
43:26Si on les met ensemble,
43:28quand ils se rencontrent de nouveau,
43:30il y a l'électricité.
43:32Je capture cette électricité
43:34avec un lit d'eau.
43:36Je peux rouler toute ma vie.
43:38Aujourd'hui, j'ai un start-up.
43:40Un hydrogène
43:42qui va décarboner notre planète.
43:44Dans 4 mois,
43:46à Belfort, on a 120 ingénieurs.
43:48J'ai eu un investissement.
43:50Vous aviez déjà un centre à Belfort.
43:52Belfort était sympa.
43:54Ils m'ont donné 10 millions.
43:56Ils m'ont invité. Ils m'ont donné une usine
43:58que je n'ai pas besoin de payer.
44:00J'ai trouvé les investisseurs.
44:02On doit engager 700 ingénieurs.
44:04Dans 4 mois,
44:06notre premier produit sort.
44:08On commence à décarboner
44:10l'industrie lourde
44:12dans la mobilité.
44:14Cargo, bus, camions, mines,
44:16on va vivre sur une planète
44:18nickel en 2030.
44:20Bravo pour cette innovation.
44:22Merci d'être venu.
44:24Votre première bande dessinée
44:26vient de sortir aux éditions.
44:28Michèle Laffont,
44:30illustrée par Fred Campoy.
44:32Elle s'intitule
44:34Mike Horn, l'aventurier de l'impossible.
44:36Tout de suite,
44:38Brigitte Lahaye, Sud Radio.