Jean-Michel Geeraert, directeur du marché de l'agriculture chez Pacifica, la compagnie d'assurances dommages du Crédit agricole
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00:00 8h09, on passe 3 minutes ce matin avec un assureur pour évoquer les suites des orages de notre région.
00:06 Orages qui a notamment touché les arboriculteurs du Tarn-et-Garonne. Bonjour Jean-Michel Guérard.
00:10 Bonjour.
00:11 Merci d'être avec nous ce matin, vous êtes directeur du marché de l'agriculture chez Pacifica.
00:15 Pacifica c'est la compagnie d'assurance d'hommage du crédit agricole.
00:19 Est-ce que d'abord vous constatez comme nous que les agriculteurs s'assurent peu ?
00:22 Alors, ils s'assuraient peu jusqu'en 2022 mais grâce à la nouvelle assurance récolte qui a pris effet en janvier 2023,
00:32 ce nouveau dispositif public-privé, effectivement pour objectif de favoriser l'assurance.
00:38 Alors juste qu'on explique...
00:39 C'est déjà un net progrès.
00:40 En fait, depuis le 1er janvier, l'Etat va indemniser à partir de 30% de pertes de récolte pour l'arboriculture.
00:47 C'est ça, qu'est-ce que ça change vraiment ?
00:48 Alors, tout à fait. Effectivement depuis janvier 2023, le dispositif permet un choix à l'exploitant agricole.
00:59 Soit cet exploitant agricole se contente du dispositif des pouvoirs publics, c'est-à-dire du fonds de solidarité,
01:05 qui est une couverture certes gratuite pour toutes les cultures, pas uniquement pour l'arboriculture,
01:12 mais peu protectrice. Parce que si effectivement il se déclenche pour l'arboriculture à 30%,
01:18 il se déclenche à 50% pour les grandes cultures ou les cultures maraîchères.
01:23 Et au-delà du déclenchement, il n'y a qu'une fraction des pertes qui est prise en charge par ce fonds de solidarité national.
01:31 Donc le second choix pour l'exploitant agricole, c'est effectivement de s'assurer pour être prise en charge de la totalité de ses pertes.
01:38 Et malgré tout, alors certes, ils sont peut-être plus nombreux, ce que vous nous dites ce matin,
01:42 mais d'autres continuent de ne pas le faire et ils disent notamment que c'est un peu de votre faute, de la faute des assurances.
01:47 J'aimerais vous faire écouter le témoignage de Françoise Roch, qui est productrice à Moissac,
01:51 qui est présidente de la Fédération Nationale des Producteurs de Fruits. Et puis je vous fais réagir ensuite. Écoutez.
01:56 Ils ont continué à nous demander des primes d'assurance élevées, des 1 000 euros, mieux que 500 euros l'hectare.
02:02 Alors qu'ils sont aidés à 70% de la prime par les aides de l'État ou les aides de l'Europe,
02:07 ils se sont frottés les mains en se disant "ça y est, c'est l'État, c'est l'Europe qui va nous financer,
02:12 c'est pas possible que vous nous proposiez encore des prix comme ça".
02:16 - Agent Michel Guérard, est-ce que vous voulez répondre à Françoise Roch ?
02:19 - Oui, j'entends les propos de Françoise que je remercie au passage.
02:24 Alors, le coût de l'assurance, il dépend de plusieurs facteurs.
02:28 Il dépend de la localisation de l'exploitation, il dépend de la typologie de la culture, sensible ou peu sensible,
02:37 du capital assuré, qui évidemment entre assurer un hectare de fruits à 8 000 euros ou un hectare de fruits à 15 000 euros,
02:46 on comprendra bien que ce n'est pas du tout la même cotisation, et il dépend également de la franchise choisie.
02:52 - Mais est-ce que vous ne pouvez pas baisser un peu vos prix ?
02:54 - Et en Occitanie, subvention déduite, cela coûte pour l'exploitant de l'école,
03:00 et la subvention, ce n'est pas l'assureur qui l'aperçoit, c'est bien le producteur.
03:05 Subvention déduite, en Argo, cela coûte de 350 à 550 euros de l'hectare pour un capital de 15 000 euros.
03:12 En grande culture, cela coûte 40 euros de l'hectare à peu près.
03:16 - Et cela veut dire qu'il faudrait rendre l'assurance obligatoire, selon vous ?
03:19 - Pour des questions juridiques, on ne peut pas la rendre obligatoire,
03:24 parce que c'est un dommage à soi-même, contrairement à la responsabilité civile de l'exploitation.
03:28 Et c'est pour cette raison-là que les pouvoirs publics ont mis en place un système fortement incitatif,
03:34 parce que le fait que les pouvoirs publics prennent en charge les risques extrêmes,
03:39 cela vient alléger la cotisation.
03:41 - Merci beaucoup Jean-Michel Guérard.
03:43 Excusez-moi, je suis obligée de vous couper, mais ce nouveau système, en tout cas,
03:46 nous allons vous l'expliquer sur l'appli ici.
03:48 Et merci d'avoir été avec nous ce matin pour donner le point de vue des assureurs.
03:52 Vous êtes directeur, je le rappelle, du marché de l'agriculture chez Pacifica,
03:55 qui est la compagnie d'assurance dommage du crédit agricole. Bonne journée !
03:58 - Merci beaucoup.