• il y a 2 ans
Quelques jours après son procès en appel sur les soupçons de complicité de favoritisme le concernant, Eric Piolle est l'invité du «  QG Politique  » pour faire le point sur les dossiers importants de ce début d'été : ZFE, logement, crise politique à la métropole...

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00:00:00 (Générique)
00:00:18 Bonjour à tous. Bienvenue dans le QG, l'émission politique de Télé Grenoble.
00:00:22 45 minutes en tête à tête chaque semaine avec un élu du territoire
00:00:25 dont les décisions impactent directement notre vie quotidienne.
00:00:28 Aujourd'hui, je reçois Éric Piolle. Bonjour.
00:00:30 Bonjour.
00:00:31 Maire de Grenoble, Europe Écologie-Les Verts.
00:00:33 Merci d'avoir accepté cette invitation à l'issue d'une semaine un peu particulière pour vous
00:00:38 puisque vous avez passé deux jours sur le banc des accusés devant le tribunal correctionnel de Grenoble.
00:00:44 Un procès en appel pour soupçons de favoritisme en lien avec l'attribution de prestations
00:00:48 à une association dans le cadre de la fête des Tuiles.
00:00:50 C'est un contrat qui remontait aux années 2015 et 2016 pour un peu plus de 120 000 euros chacun.
00:00:56 Le tribunal vous reproche d'avoir attribué sans appel d'offre à l'association Fusée,
00:01:00 dirigée par un de vos soutiens.
00:01:02 C'est la deuxième fois que vous vous retrouvez dans cette situation puisque c'est un procès en appel.
00:01:07 En première instance, vous aviez été acquitté de toute charge.
00:01:11 Le parquet a fait appel. Vous êtes surpris de vous retrouver une deuxième fois pour les mêmes faits ?
00:01:17 Oui, oui. C'est très surprenant de fait puisque le parquet lui-même, à l'issue de l'enquête,
00:01:23 avait demandé un relax et donc les juges l'ont suivi.
00:01:26 Donc tout d'un coup, le parquet général, qui je le rappelle dépend,
00:01:29 il n'est pas indépendant, il a un chef, c'est le ministre de la Justice,
00:01:33 le parquet général fait appel d'un jugement qui a suivi ses propres réquisitions.
00:01:38 Donc là, personne n'a su m'expliquer pourquoi.
00:01:41 D'abord, ça n'arrive pas d'habitude.
00:01:44 Et pourquoi on mobilise des moyens de la justice pour cela ?
00:01:47 Au moment même, il a fait appel sans connaître le dossier.
00:01:49 Donc ça veut dire qu'il a dit, ben pouf, non, eux, j'aimerais bien qu'ils soient condamnés.
00:01:53 Et donc en pratique, c'est moi, évidemment.
00:01:57 Au même moment qu'il y avait des articles sur les circulaires du même ministère qui disaient,
00:02:02 bon, classer au max les affaires parce qu'il faut désengorger la justice.
00:02:06 Donc ça me semble une utilisation des moyens publics déroutante.
00:02:09 Vous n'avez pas eu d'explication même à l'issue de ce deuxième procès ?
00:02:12 Non, puisque l'avocat général n'a quasiment pas posé de question pendant les débats.
00:02:18 Heureusement, la présidente a posé des questions, les avocats aussi.
00:02:21 Mais l'avocat général, donc le parquet, n'a quasiment pas posé de question.
00:02:24 A sorti à l'issue des débats les mêmes réquisitions qu'il avait écrites avant.
00:02:28 Donc voilà, aucun intérêt pour le débat qui est pourtant le cœur de la justice.
00:02:33 Et ils ont même fait marche arrière, puisque là, ils disent,
00:02:36 bon, en fait, le maire, peut-être c'est juste complicité de favoritisme.
00:02:39 Et puis l'autre chose, ça veut dire que je serai juste responsable
00:02:42 qu'il soit passé quelque chose dans les services.
00:02:44 Évidemment, je suis responsable de tout.
00:02:45 Je le redis, je suis le patron d'une organisation.
00:02:47 Donc quand il y a des problèmes, j'en assume la responsabilité.
00:02:50 Là, en l'occurrence, je pense qu'il n'y a pas de problème.
00:02:52 Donc je suis très à l'aise avec ce qui a été fait par les services.
00:02:54 Et puis l'autre curiosité, c'est que ce parquet général demande la relax de l'association.
00:03:00 Donc il y aurait favoritisme, mais il n'y a personne qui est favorisé.
00:03:04 Bon, voilà, après la justice, le parquet, c'est clair qu'il voudrait qu'on soit condamné.
00:03:09 On comprend pas bien ses arguments, mais ce n'est pas lui qui juge, c'est les juges.
00:03:13 Les juges sont indépendants.
00:03:15 Donc j'espère qu'ils auront été éclairés par ces deux jours de débat.
00:03:18 – Le premier procès avait eu lieu à Valence, le deuxième était chez vous à Grenoble.
00:03:22 J'imagine que pour le maire de Grenoble, c'est un peu particulier.
00:03:25 – C'est l'autre chose qui est singulière.
00:03:27 C'est que la première fois, ils avaient dit "bon, le maire, on travaille avec lui".
00:03:30 C'est vrai que le procureur général, j'en ai connu deux autres avant celui-là,
00:03:34 qui vient d'être nommé.
00:03:35 Il a été nommé juste avant de faire appel.
00:03:38 Et j'ai travaillé avec eux, que ce soit Paul Michel, que ce soit Jacques Dallest,
00:03:42 pour défendre la cour d'appel, pour travailler comment on fait le lien justice-population.
00:03:46 On a organisé des conférences pour s'éclairer un peu mutuellement sur les politiques publiques.
00:03:52 Et là il dit "non, non, moi je fais appel à une décision que mon parquet a demandé,
00:03:55 et puis j'ai envie de m'en occuper moi-même".
00:03:58 Bon, là aussi c'est un peu incompréhensible.
00:04:00 On pourrait dire "bon, pour m'assurer que j'essaie de montrer que je suis transparent
00:04:06 et qu'il n'y a pas d'embrouille, je demande à quelqu'un d'autre".
00:04:08 Là, bon, ça fait un deuxième indice qui est étrange et que là aussi personne ne s'est m'expliqué.
00:04:14 – Vous aviez votre droit à votre comité d'accueil,
00:04:16 puisque vos opposants ont profité de l'occasion pour faire un petit peu de bruit.
00:04:19 Ils n'étaient pas très nombreux sur les marches.
00:04:21 – C'est les amis de Carignan, bon, on les connaît, ils n'ont pas changé.
00:04:24 – Ce procureur général s'appelle Christophe Barré.
00:04:27 Vous l'avez dit clairement à l'issue de l'audience que vous estimiez qu'il avait envie
00:04:31 que vous soyez condamné.
00:04:33 Pour vous, il y a un vrai procès politique ?
00:04:35 – Je ne sais pas si c'est politique.
00:04:36 Ce qui est sûr, c'est que quelqu'un qui arrive, qui ne s'est pas présenté à moi
00:04:40 comme ont fait tous ses prédécesseurs et tous les gens qui prennent une fonction à Grenoble
00:04:43 pour faire juste un entretien de courtoisie, se dire "bonjour, nous travaillons tous
00:04:47 pour l'intérêt général", qui arrive et dont le premier acte c'est de dire
00:04:51 "tiens, je fais appel d'un dossier qu'il ne connaît pas".
00:04:53 Donc, il demande s'il fait appel alors qu'on a été relaxé à la demande de son parquet.
00:04:57 Si c'est qu'il veut qu'on soit condamné, c'est qu'il a une intention.
00:05:00 Après, je ne sais pas quelles sont les raisons de cette intention
00:05:03 et en fait, je m'en fiche. Je ne sais pas si il a… je m'en fiche.
00:05:08 Je le rappelle, moi, dans ma campagne des primaires pour la présidentielle,
00:05:12 j'avais proposé l'indépendance de la justice et donc que le parquet
00:05:16 soit indépendant du gouvernement.
00:05:19 Ça me semble quelque chose qui, dans cette affaire mais comme dans d'autres,
00:05:23 ça gagnerait, permettrait de gagner en transparence pour la justice.
00:05:26 Mais c'est comme ça, après, je suis un justiciable comme les autres,
00:05:29 je l'ai dit, toujours dit, et donc je suis à la disposition de la justice
00:05:34 et je le suis là, je l'ai été et je le serai encore s'il le fallait
00:05:38 pour n'importe quoi, c'est normal.
00:05:40 Les élus ne sont pas au-dessus de la justice, ils sont justiciables comme tout le monde.
00:05:44 Ça me semble important de le rappeler.
00:05:46 – Le jugement a été mis en délibéré au 6 septembre,
00:05:48 une peine de 15 000 euros d'amende a été requise contre vous,
00:05:51 avec une possibilité de prison avec sursis mais pas de dignigibilité.
00:05:54 Ça vous rassure ? Ça veut dire que quoi qu'il arrive, vous resterez vers de Grenoble ?
00:05:58 – De toute façon, je laisse les réquisitions du parquet général
00:06:03 à la responsabilité du parquet général.
00:06:05 Moi, ce qui m'intéresse, c'est ce que les juges diront.
00:06:08 Donc évidemment, je préférais entendre les mots du parquet en première instance,
00:06:13 qui disait que j'avais agi de toute bonne foi
00:06:16 et qu'il n'y avait pas le début du commencement d'une preuve.
00:06:18 Je pense que les débats ont montré qu'il n'y avait pas le début du commencement d'une preuve.
00:06:22 Et il faut rappeler quand même que la dénonciation initiale
00:06:25 de la Chambre régionale des comptes reprenait texto des rumeurs.
00:06:31 C'est-à-dire qu'ils disaient, nous avons vu sur le site de Pascal Clérotte,
00:06:35 qui est quand même multi-condamné en justice et un opposant notable,
00:06:38 que machin et machin seraient adhérents au ELV, mais on n'a pas pu vérifier.
00:06:42 En l'occurrence, vérifier, ce n'était pas le cas.
00:06:45 Nous avons entendu que machin et machine coucheraient ensemble.
00:06:49 Non, c'était peut-être le cas dans les années 2000,
00:06:52 mais à coup sûr pas dans les années 2010.
00:06:55 Donc aucun lien avec l'affaire et avec des gens qui n'avaient pas traité l'affaire.
00:06:58 Bon, c'est la vie, mais je crois qu'il y a des cas,
00:07:02 on voit avec les dérives sur la dissolution des soulèvements de la terre,
00:07:07 des questions qui font beaucoup plus question que celle-là,
00:07:10 qui est anecdotique et qui ne changera pas la vie municipale à coup sûr.
00:07:14 – Alors on va en parler justement,
00:07:15 puisque avant ce procès vous étiez en Maurienne,
00:07:17 pendant le week-end, pour manifester contre le projet de voie ferrée entre Lyon et Turin.
00:07:22 C'est une ligne de 270 km entre la France et l'Italie
00:07:26 qui passerait en partie sous les Alpes pour permettre le transport de marchandises,
00:07:31 avec un long tunnel entre Saint-Jean-de-Maurienne et la vallée italienne.
00:07:37 L'ambition de ce projet, c'est de réduire le nombre de camions sur les routes,
00:07:40 notamment dans les Alpes.
00:07:41 C'est un objectif que vous partagez, j'imagine Éric Piolle ?
00:07:44 – Là on se retrouve dans toute la contradiction des productivistes.
00:07:48 Sur ce projet, j'ai eu l'occasion d'organiser un colloque international de deux jours en 2012,
00:07:55 avec l'ensemble des élus écologistes de la région,
00:07:59 mais aussi des Italiens, des Suisses, des écologistes et pas,
00:08:01 puisqu'on avait auditionné les pour et les contre Lyon-Turin pour se faire une idée.
00:08:06 Et donc c'est à l'issue de cela qu'on a tranché
00:08:08 que ce projet n'avait aucun sens, pour plusieurs raisons.
00:08:12 D'abord, ce qui est important, c'est de faire du report de camions vers le train tout de suite.
00:08:20 Or là, ce qu'il nous est proposé, c'est un tunnel dont on dit qu'il serait fini dans une dizaine d'années,
00:08:25 mais derrière le tunnel, il nous dit "oui, mais après il faut les axer pour amener les trains vers ce tunnel".
00:08:30 Et donc là, pour l'instant, c'est planifié pour après 2045.
00:08:34 Donc on nous dit "on fera du report modal, mais dans 25-30 ans".
00:08:38 Or, on en a besoin tout de suite.
00:08:40 Or, pour tout de suite, là, nous avons une ligne sur laquelle passaient, il y a 25 ans, 125 trains par jour.
00:08:46 Et aujourd'hui, sur cette ligne, sur laquelle passaient 125 trains par jour, il ne passe plus que 25 trains.
00:08:51 Donc ce que nous disons, nous, c'est ce qui était écrit, d'ailleurs, dans le protocole en 2001,
00:08:56 sur Lyon-Turin, c'est de dire "les travaux seront engagés".
00:08:59 Quand l'infrastructure actuelle sera saturée, là on peut mettre 100 trains de plus,
00:09:03 ça veut dire environ 900 000 camions sur les 1,5 million ou 1,7 million de camions qui passent aujourd'hui.
00:09:09 On peut en mettre entre 50 et 60% aujourd'hui sur les rails.
00:09:13 Et améliorer la qualité de l'air tout de suite. Pas dans 20-30 ans et pas en dépensant 30 milliards.
00:09:18 Qui est l'autre point, c'est qu'une fois qu'on a dépensé ces 30 milliards,
00:09:21 ils ne sont pas utiles pour faire le RER Grenoble-Borat,
00:09:23 ils ne sont pas utiles pour faire le contournement ferroviaire de Lyon, qui est indispensable aussi.
00:09:28 Donc ce sont des sous qui vont manquer pour la transition ferroviaire en France.
00:09:33 Et puis, 3e volet, on creuse, on creuse, on creuse.
00:09:36 Donc là, le bilan sur les gaz à effet de serre, il est terrible,
00:09:40 puisque le retour sur investissement est infini,
00:09:44 parce que ce qu'on émet là pour creuser, jamais on ne le récupère.
00:09:48 Et on va artificialiser, les porteurs du projet proposent d'artificialiser 1500 hectares de terre.
00:09:55 Et on l'a vu récemment, ça va drainer, assécher les montagnes.
00:10:00 19 sources de communales qui vont être asséchées par le tunnel.
00:10:05 Avec les problèmes de l'eau que l'on connaît, évidemment, ça pose question.
00:10:08 Pour une question environnementale, pour une question financière,
00:10:11 pour une question de calendrier, il faut arrêter ce projet.
00:10:15 – Alors en face, vous avez des interlocuteurs censés être intelligents,
00:10:18 donc ils peuvent entendre vos arguments,
00:10:20 pourquoi ils s'obstinent dans ce projet, quelle est la raison selon vous ?
00:10:22 – 30 milliards de travaux, c'est toujours sympa, 30 milliards de travaux.
00:10:26 – C'est uniquement d'honorer les promesses d'investissement qui ont été faites ?
00:10:30 – Oui, le truc, il dit, on a commencé, il faut finir.
00:10:33 Bon, ça c'est quand même le plus stupide des arguments.
00:10:35 Ils ont creusé pour l'instant 10% des 114 km x 57,
00:10:39 il dit, maintenant qu'on a commencé, il faut finir.
00:10:41 Quand vous êtes chez vous et que vous commencez une connerie,
00:10:43 vous ne dites pas, bon, maintenant que j'ai commencé, j'ai fait 10%,
00:10:45 allez tant pis, je vais jusqu'au bout.
00:10:47 Vous dites, j'arrête, je réfléchis.
00:10:49 J'ai eu un petit échange avec Elisabeth Borne,
00:10:51 avec qui j'étais dimanche avec le président,
00:10:53 Yoniel Macron, au Mont-Valérien, pour l'appel du 18 juin,
00:10:56 puisque vous savez que Grenoble fait partie des 5 villes compagnons de la Libération,
00:10:59 et donc à ce titre, l'Ordre organise cette cérémonie du 18 juin.
00:11:03 Et on a eu un petit échange, elle me dit,
00:11:05 "Ah bon, alors nous avons un différent",
00:11:07 alors je lui ai dit, "Madame la Première Ministre,
00:11:09 nous avons un différent avec votre position aujourd'hui,
00:11:11 pas avec celle que vous aviez avant d'être ministre,
00:11:13 puisqu'elle était opposée au lion de Turin".
00:11:15 Et elle m'a répondu par une boutade, elle m'a dit,
00:11:17 "Ah, il y a des traces de cette époque".
00:11:19 [Rires]
00:11:20 C'était assez comique de voir cet échange,
00:11:23 où en fait, la question pour eux est de se dire,
00:11:25 comment on en sort dignement ?
00:11:27 Et donc, comme on ne sait pas en sortir dignement,
00:11:29 c'est un traité international, pour l'instant ça continue,
00:11:32 j'espère que le gouvernement reviendra à un peu de lucidité.
00:11:36 Dans le protocole de 2001, il était dit,
00:11:40 1. on attend la saturation,
00:11:42 donc il faudrait multiplier par 5 les trains qui passent aujourd'hui
00:11:45 pour avoir la saturation.
00:11:47 2. on attend le bouclage financier,
00:11:49 et là ils ont commencé les travaux sans avoir de bouclage financier,
00:11:51 juste sur des promesses.
00:11:53 Et donc, en fait, c'est de la cavalerie financière,
00:11:55 il n'y a pas d'argent aujourd'hui pour creuser ce tunnel,
00:11:57 mais pourtant les dégâts sont là.
00:11:59 C'est dommage.
00:12:01 – Et les opposants aussi, il y avait entre 3 et 5 000 manifestants
00:12:05 dans la vallée de la Maurienne ce week-end,
00:12:07 une manifestation qui, comme souvent dans les contestations écolo,
00:12:11 a tourné à l'affrontement avec les forces de l'ordre.
00:12:13 – Ça a été vraiment léger,
00:12:16 il y a eu évidemment des gens qui étaient là pour jeter,
00:12:21 on les voit sur ces images,
00:12:22 jeter quelques cailloux sur les gendarmes,
00:12:24 et je le déplore, évidemment.
00:12:26 Mais il y a eu peu, il y a eu quelques minutes d'affrontement,
00:12:31 globalement ça s'est bien passé.
00:12:33 Il faut rappeler que nous n'étions pas sur la zone
00:12:36 qui avait été interdite par le préfet,
00:12:38 parce qu'on a entendu M. Darmanin mentir
00:12:40 comme un arracheur de dents à l'Assemblée nationale,
00:12:42 en disant "scandale, des élus de la République
00:12:44 participent à une manifestation interdite",
00:12:46 donc non, nous étions en dehors de la limite de l'interdiction,
00:12:50 donc nous étions dans une zone qui était autorisée.
00:12:52 Et il y a eu, il faut le déplorer évidemment,
00:12:56 un peu de violence des deux côtés,
00:12:58 parce qu'il y a eu aussi une grenade de désencerclement
00:13:02 qui a explosé tout près de la tête d'un journaliste
00:13:04 et une autre sur le pied d'une manifestante.
00:13:07 – On a vu le blessé être récué.
00:13:08 – Voilà, il y a eu quelques blessés de côté, c'est regrettable,
00:13:12 mais globalement il n'y a pas eu de débordement majeur.
00:13:14 Mais il faut redire que cette mobilisation,
00:13:16 c'est la première fois qu'elle atteint un écho national.
00:13:18 Moi ça fait donc maintenant 11 ans que je suis mobilisé sur ce sujet,
00:13:22 jusqu'à présent nous avions l'impression de prêcher dans le désert.
00:13:25 Là, on peut noter que le soulèvement de cette jeunesse,
00:13:29 le soulèvement de la Terre, fait un écho et vient poser les sujets,
00:13:33 qui sont des sujets qui sont très importants pour notre avenir à tous,
00:13:37 leur avenir à eux, à cette jeunesse qui est là,
00:13:39 notre avenir à nous aussi.
00:13:41 – Le soulèvement de la Terre, c'est le nom de l'association qui a appelé…
00:13:44 – Ce n'est pas une association, c'est un collectif.
00:13:45 – C'est un collectif qui a appelé à cette manifestation,
00:13:47 qui avait appelé aussi à Sainte-Soline il y a quelques semaines,
00:13:50 où là les affrontements avaient été beaucoup plus violents
00:13:52 et le gouvernement a dissous justement cette semaine,
00:13:55 suite aux affrontements de Sainte-Soline.
00:13:57 Ce collectif, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:14:01 – Je déplore, je déplore cette criminalisation du militantisme écolo,
00:14:07 de cette jeunesse qui agit avec ses moyens d'action,
00:14:09 qui ne sont pas les miens, mais qui agit.
00:14:11 Là, c'est regrettable, on l'a vu, il y avait déjà cette cellule démétaire
00:14:16 qui avait été créée au sein de la gendarmerie pour les questions agricoles,
00:14:22 qui en fait, a été détournée de ses fonctions pour cibler les militants écolo,
00:14:28 qui luttent contre l'agro-industrie.
00:14:30 Cette cellule démétaire a été interdite par la justice.
00:14:33 Donc il y a cette volonté de la part de M. Darmanin et du gouvernement
00:14:37 de criminaliser les mouvements écolo.
00:14:40 Un de nos camarades de LV a été là, 48 heures en garde à vue à Marseille,
00:14:45 pour, soit disant, une opération contre une cimenterie de la Farge
00:14:48 à laquelle il n'a pas participé, et donc il a été relâché libre.
00:14:51 Mais tout ça, c'est pour faire pression.
00:14:53 Et de fait, ça marche, quand vous subissez des pressions,
00:14:57 ça veut dire que des gens qui étaient en soutien, plus ou moins tacites,
00:15:00 ils hésitent, ils disent "ouais, quand même".
00:15:02 Donc cette pression, elle marche. Je le déplore.
00:15:05 Et alors que le gouvernement désobéit à ses propres engagements,
00:15:09 désobéit à la loi de 2015, désobéit aux engagements de la COP 21,
00:15:12 désobéit sur la pollution de l'air, qu'il a été condamné par la justice,
00:15:16 à nouveau par le Conseil d'État au mois de mai,
00:15:18 à produire un plan de réduction des gaz à effet de serre
00:15:21 qui tienne ses engagements.
00:15:22 Donc là, c'est la deuxième fois que, dans cette opération,
00:15:25 avec Grande-Synthe, Paris, Grenoble, nous avons attaqué le gouvernement,
00:15:28 nous avons gagné.
00:15:29 Et donc le gouvernement doit présenter un plan.
00:15:31 Il désobéit sur des choses qui sont fondamentales pour notre avenir à tous,
00:15:35 au vôtre, au mien, mais évidemment, à ceux de nos enfants,
00:15:38 mais aussi au vôtre, au mien.
00:15:39 Je pense qu'avant, on avait l'impression que c'était pour le lointain.
00:15:41 Maintenant, on a bien compris, sécheresse, canicule, incendie, inondation,
00:15:45 on a bien compris que c'était là, maintenant.
00:15:48 Ce n'est pas juste les générations futures.
00:15:50 Et donc il désobéit sur ces choses fondamentales.
00:15:52 Et dans le même temps, il essaie de maintenir un ordre social
00:15:56 qui est pour moi malsain, parce que c'est l'ordre de la destruction.
00:16:00 Et destruire le vivant, ça ne fonctionnera pas.
00:16:03 – Alors vous l'avez dit, les milliards d'euros prévus pour le Lyon-Turin,
00:16:06 vous préfériez qu'ils soient utilisés pour l'aménagement des grandes villes,
00:16:10 notamment avec les RER métropolitains.
00:16:13 Emmanuel Macron en a parlé il y a quelques mois, en fin d'année dernière,
00:16:16 en annonçant qu'une dizaine de grandes métropoles allaient voir des projets
00:16:20 se mettre en œuvre.
00:16:21 Grenoble était concerné.
00:16:22 C'en est où aujourd'hui, 6 mois après ?
00:16:25 – Alors, déjà, on peut se réjouir que notre territoire ait été en capacité,
00:16:29 c'était sous l'impulsion de Yann Mongaburu, président du SMTC à l'époque, en 2018,
00:16:33 de se mettre d'accord sur un objectif en matière ferroviaire.
00:16:37 Avant, vous vous rappelez, il y avait ceux qui disaient "nous on veut des LGV",
00:16:40 c'était le cas d'Émilie Chalas encore en 2020, mais bon,
00:16:42 il se trouve qu'elle n'est plus aux manettes.
00:16:43 – Pour aller plus vite à Paris.
00:16:45 – Voilà, pour aller plus vite à Paris.
00:16:46 C'était le cas d'autres acteurs politiques.
00:16:48 Là, on a un consensus, que ce soit droite, gauche, écolo, département, territoire,
00:16:54 on peut dire en fait, nous voulons un RER sur le bassin de vie.
00:16:57 Nous voulons des trains qui soient fréquents, qui soient fiables,
00:17:00 et avec des temps de trajet qui soient acceptables pour nos concitoyens.
00:17:05 C'est important pour la vie économique,
00:17:07 pour l'ensemble de la vie du bassin urbain Grenoble-Bois.
00:17:10 Premier point, c'est positif.
00:17:12 Deuxième point, nous avions réussi, par notre travail commun,
00:17:14 à rentrer cela dans le comité d'orientation des infrastructures,
00:17:17 dans l'espèce de chapeau, la commission qui regarde tous les projets en France
00:17:22 et qui dit grosso modo, qu'est-ce qu'il faut faire quand ?
00:17:24 C'est eux qui disent "les accès pour le Lyon-Turin, on les fera après 2045".
00:17:28 Bon, ce projet en fait, c'est pour Matuzalem.
00:17:32 Et c'était intéressant, Grenoble est rentré dans les 10 projets qui étaient là-dedans.
00:17:37 Après, on n'avait pas de signal de la part du gouvernement depuis 2018.
00:17:39 Là, tout d'un coup, un dimanche soir, c'était un dimanche soir…
00:17:41 – Sur Youtube.
00:17:42 – Sur Youtube, Macron en selfie qui dit, le Président de la République, pardon,
00:17:46 "bon ben les gars, j'ai décidé, il y aura 10 RER".
00:17:49 Nous on dit "ben super".
00:17:50 On peut regretter que la France soit ainsi dirigée depuis un selfie un dimanche soir,
00:17:56 mais il n'empêche que c'est une impulsion positive.
00:17:58 Et on peut regretter cette concentration du pouvoir,
00:18:01 mais au moins, s'il y a une impulsion, en profitons-en.
00:18:03 Le problème, c'est que le gouvernement n'était pas au courant,
00:18:06 donc derrière, ils disent "comment faire".
00:18:08 Et que sur le financement, pour l'instant, on ne voit pas le rôle de l'État.
00:18:11 C'est-à-dire que l'État, il vient en disant "ben vous avez un projet qui était chiffré à 1,1 milliard",
00:18:15 en fait c'est probablement plutôt prédé 1,5 milliard,
00:18:18 "eh ben nous, on en met 200 millions".
00:18:20 On dit tous "vous êtes sympas", mais en fait,
00:18:23 on n'a pas les moyens, nous, d'investir dans cette infrastructure.
00:18:26 Là, c'est le rôle de l'État dans l'aménagement du territoire.
00:18:29 Donc, il faut que l'État accepte son rôle, sa responsabilité d'aménageur,
00:18:34 son côté stratège qu'il a perdu depuis longtemps,
00:18:37 et qu'il dise "ben voilà, nous décidons, là, là, là, là,
00:18:39 nous concentrons les moyens pour faire bouger des territoires".
00:18:43 Et dans ces 10, effectivement, il y a Grenoble.
00:18:46 Là-dessus, il y a une mobilisation, que ce soit avec le président de la métropole,
00:18:48 Christophe Ferrari, avec l'ensemble des acteurs,
00:18:52 mais tous disent "ok, on veut bien participer au fonctionnement, etc."
00:18:56 L'investissement, c'est à l'État de le prendre en charge.
00:18:59 L'État est la SNCF, mais ça ne peut pas être financé
00:19:02 par les collectivités locales ou l'intercommunalité.
00:19:04 – Donc, pour l'instant, en 6 mois, il n'y a pas eu d'avancée particulière ?
00:19:06 – Donc, pour l'instant, on est dans le brouillard.
00:19:07 J'ai rencontré à deux reprises le ministre des Transports,
00:19:10 et bon, c'est un peu le brouillard, mais nous continuons à nous mobiliser
00:19:13 de façon transpartisane pour un enjeu majeur pour la vie de nos concitoyens.
00:19:18 – Il y a un autre projet qui rentre un peu dans le brouillard,
00:19:21 un projet que vous aviez pourtant initié il y a quelques années,
00:19:24 c'est celui du câble entre Saint-Martin-le-Vinou et Fontaine.
00:19:27 On annonçait à l'époque un début des travaux pour 2020
00:19:32 et une ouverture en 2022.
00:19:34 Il y a eu quelques millions d'euros dépensés en études,
00:19:37 mais pas le premier coup de pioche.
00:19:40 Qu'est-ce que vous pensez de la gestion de ce dossier ?
00:19:43 – Nous avons un problème général sur les déplacements
00:19:48 sur le bassin Grenoblois depuis 2020.
00:19:51 Et donc ce plan de déplacement urbain qui a été voté par tout le monde,
00:19:58 qui était consensuel, qui était ambitieux.
00:20:00 – Qui intégrait ce transport par câble ?
00:20:02 – Qui intégrait ce transport par câble, mais pour une petite partie,
00:20:05 pour ses 50 millions sur un milliard,
00:20:07 donc oui, en termes d'échelle, c'était 5%, c'était une petite partie.
00:20:10 Aujourd'hui, on a l'impression qu'il ne reste plus que ça.
00:20:12 Donc ça met ce projet en difficulté, c'est sûr.
00:20:15 S'il n'y a pas de vision d'ensemble cohérente,
00:20:17 les gens disent "mais pourquoi celui-là ?
00:20:19 Est-ce que vraiment c'est la priorité ? "
00:20:21 Donc il y a ce flottement, du côté de l'exécutif métropolitain,
00:20:26 ce flottement du côté de l'ensemble du monde associatif qui dit
00:20:29 "pourquoi ça ? Nos enjeux de transport aujourd'hui,
00:20:31 est-ce que si on ne doit faire qu'un truc, c'est ça ? "
00:20:34 Bon, il y a un débat.
00:20:35 C'est sûr qu'en matière de mobilité,
00:20:38 si vous regardez les résultats du Grand Lyon,
00:20:41 cette année c'est +20% de déplacements en transport en commun.
00:20:45 Donc là où Grenoble était pionnier en avance avec les 90 millions de trajets,
00:20:50 le tram et un usage, le tram-bus qui était extrêmement important,
00:20:55 aujourd'hui nous nous stagnons et d'autres territoires, on les voit progressent.
00:21:00 Ce n'est pas une compétition entre territoires,
00:21:02 c'est juste de dire que ça correspond aux besoins des habitants.
00:21:05 C'est +20% de déplacements en transport en commun.
00:21:07 J'aimerais qu'il soit aussi à Grenoble, pas que à Lyon.
00:21:11 – Justement, un outil comme ça, ça peut favoriser l'usage des transports en commun ?
00:21:14 – Oui, l'ensemble du projet.
00:21:16 En termes de financement, quand on regarde les financements
00:21:19 que le territoire met sur les transports en commun,
00:21:22 nous sommes vraiment en deçà de ce qui est mis par tête de pipe.
00:21:26 Parce que grosso modo, la métropole de Lyon, c'est 3 fois la métropole de Grenoble.
00:21:30 Mais si vous faites un ratio combien d'euros par habitant,
00:21:33 on est maintenant nettement en dessous, on a décroché.
00:21:35 C'est dommage.
00:21:36 Il faut se donner un objectif et ensuite voir comment on le finance.
00:21:40 Mais il faut se donner un objectif.
00:21:41 Si on dit juste "on n'a pas de sous, on ne fait rien",
00:21:43 c'est dommage.
00:21:45 C'est dommage et ça a des conséquences aussi pour la zone à faible émission.
00:21:49 Donc là, c'est plutôt côté pollution que ça agit.
00:21:52 Mais il y a besoin de chocs d'offres de transports en commun
00:21:56 pour fournir une solution qui permette de protéger la santé de nos concitoyens
00:22:01 et qui permette à tous ceux qui en ont besoin de se déplacer.
00:22:03 C'est-à-dire des solutions de rabattement.
00:22:04 J'avais proposé de faire des taxis collectifs,
00:22:06 des endroits où on va mettre des transports en commun partout,
00:22:08 dans des endroits qui ne sont pas très denses,
00:22:10 des taxis collectifs pour faire du rabattement
00:22:12 sur des endroits où il y a des transports en commun.
00:22:14 On a une vraie stratégie à penser là qui est forte.
00:22:17 Sinon, on se retrouve en permanence avec deux conflits sociaux.
00:22:20 Un qui dit "oui, mais en jeu social, on a besoin de se déplacer".
00:22:24 Et en jeu social, ce qui meurt aujourd'hui de la pollution de l'air,
00:22:27 c'est en particulier les milieux populaires.
00:22:30 Et ce que je disais, ce que je dis depuis le début de mon mandat, 2014,
00:22:35 que sur la pollution de l'air, ça va finir comme pour l'amiante.
00:22:39 Il y aura des procès contre les élus
00:22:41 parce que les scientifiques ont dit ce qu'il fallait faire.
00:22:44 Ils ont dit qu'il y avait une corrélation directe
00:22:46 entre les politiques publiques et la qualité de l'air.
00:22:48 Donc nous pouvons épargner des centaines de vies.
00:22:51 Ils chiffrent à environ 500 personnes qui meurent de la pollution.
00:22:54 Et plus toutes les maladies pour les enfants, plus tout ça.
00:22:58 Nous n'agissons pas, nous agissons lentement.
00:23:01 On ne peut pas dire qu'on n'agit pas.
00:23:03 Là aussi, ce n'est pas qu'une responsabilité du territoire.
00:23:05 C'est l'État d'abord qui a été condamné deux fois pour ça,
00:23:07 qui ne met pas les moyens, qui pourrait faire des économies majeures.
00:23:10 Un scientifique de l'Inserm nous disait 8 milliards d'économies d'ici 2045
00:23:13 si vous atteignez les seuils de pollution de l'Organisation mondiale de la santé.
00:23:18 Quelqu'un de normalement constitué dit,
00:23:20 "Tiens, si on fait 8 milliards d'économies,
00:23:22 on peut investir 2 milliards aujourd'hui pour atteindre ce résultat."
00:23:25 Ce n'est pas ce qui se fait, ce n'est pas le choix de l'État.
00:23:27 Mais notre territoire peut agir.
00:23:29 Et ça faisait peut-être sourire quand je disais ces histoires de procès.
00:23:33 Mais la semaine dernière, l'État vient de perdre ces deux premiers procès
00:23:38 pour la santé de deux enfants parisiens
00:23:42 qui souffrent de maladies liées à la pollution de l'air.
00:23:44 Ils viennent d'être condamnés.
00:23:45 Alors aujourd'hui, il y a des petites sommes, c'est 3 000 euros de condamnation.
00:23:49 Mais symboliquement, ça veut dire aujourd'hui,
00:23:51 nous venons chercher votre responsabilité parce que vous savez ce qu'il faut faire.
00:23:54 Et comme pour l'amiante, si vous laissez faire,
00:23:56 ça veut dire que vous acceptez qu'il y ait des problèmes de santé,
00:23:59 vous acceptez qu'il y ait des morts, alors que vous pouvez le faire.
00:24:02 Et vous pouvez le faire, nous avons les moyens de le faire.
00:24:04 C'est ce que nous disent aussi les scientifiques.
00:24:06 L'un des endroits où on a une corrélation directe entre politique publique et résultat,
00:24:10 malheureusement, ce n'est pas toujours le cas.
00:24:11 Quand on fait de la politique, parfois, on essaye de faire des choses,
00:24:13 on ne sait pas ce que ça va faire comme résultat.
00:24:15 Là, les scientifiques nous disent qu'il y a une corrélation directe.
00:24:17 Vous prenez une décision, ça améliorera la qualité de l'air.
00:24:20 Ça s'est amélioré déjà à Grenoble.
00:24:21 Les choses avancent.
00:24:22 On a baissé en 10 ans de 30 à 50 % les pollutions.
00:24:25 Donc nous avançons.
00:24:26 La question, c'est à quelle vitesse nous avançons.
00:24:29 C'est pour ça qu'on a attaqué le plan de protection de l'atmosphère de l'État
00:24:33 qui, pour nous, n'est pas à la hauteur.
00:24:34 Nous ne pouvons plus accepter de ne pas être à la hauteur de ces enjeux.
00:24:37 Pour régler en partie ces problèmes de pollution,
00:24:40 le territoire va avancer à partir du 1er janvier avec la mise en place de la ZFE
00:24:45 qui répond à une loi voulue par le gouvernement d'Emmanuel Macron.
00:24:49 C'est le SMAC qui a la responsabilité et la métropole de mettre en place cette ZFE sur 13 communes,
00:24:54 dont Grenoble.
00:24:56 Ça va être un changement radical dans le fonctionnement des déplacements sur l'agglomération ?
00:25:01 Non, parce que le choix qui a été fait par le président Ferrari
00:25:04 est d'avoir une zone à faible émission intermittente.
00:25:08 Donc ça ne marche pas avant 7 heures, ça marche après 7 heures,
00:25:11 ça ne marche plus après 18 heures.
00:25:13 En pratique, ça veut dire que, comme en plus l'État ne nous fournit pas de moyens de contrôle,
00:25:18 ne nous autorise pas à contrôler comme ça se fait en Italie.
00:25:21 Si vous allez en Italie, il y a des caméras sur les bords de la zone.
00:25:24 Si vous franchissez et que vous n'avez pas le droit, vous prenez une prune.
00:25:27 C'est logique.
00:25:28 Ici, ça fait depuis 2018 que nous discutons avec les différents ministres de l'écologie,
00:25:33 que nous avons même discuté directement avec Emmanuel Macron,
00:25:36 dans une vision où l'ensemble des territoires concernés disaient
00:25:39 "Nous avons besoin de cet outil" et ils disent toujours que c'est pour dans deux ans.
00:25:42 Donc là, Christophe Béchut, ministre de l'Écologie actuelle,
00:25:46 nous a dit cet automne que c'était pour dans deux ans,
00:25:48 donc on attend pour dans deux ans.
00:25:51 Ça va petit à petit changer les cultures, mais la question c'est la vitesse.
00:25:57 Aujourd'hui, on voit bien que le débat se fait là-dessus.
00:26:00 Quelle solidarité territoriale ?
00:26:03 Est-ce qu'on est solidaires de ceux qui meurent et qui sont malades de cette pollution de l'air ?
00:26:07 Ou est-ce qu'on dit "Non, il faut que les autres continuent à se déplacer" ?
00:26:11 Oui, il faut qu'ils continuent à se déplacer, il faut qu'on leur ramène des moyens de se déplacer
00:26:16 sans que la voiture individuelle continue de s'étendre.
00:26:19 Elle s'étend en France.
00:26:20 20 millions de voitures en 1980, nous avons passé les 40 millions l'année dernière.
00:26:24 On continue d'avoir de plus en plus de voitures individuelles,
00:26:27 alors que ce n'est a priori pas la direction que, collectivement, on souhaite prendre.
00:26:31 Il y en a à peu près 7000 qui sont concernés par cette première interdiction.
00:26:34 Ça va monter en puissance dans les mois à venir.
00:26:37 Si Christophe Ferrari a assoupli les règles de la ZFE sur la métropole,
00:26:41 c'est qu'il a tenu compte aussi de l'avis de la population.
00:26:43 Je ne sais pas si vous avez vu une étude du CSA il y a quelques jours pour l'association Mobilis
00:26:47 où près de 60% de la population de l'Aglo est contre la mise en place de cette ZFE
00:26:51 avec l'interdiction de circuler pour les voitures les plus polluantes.
00:26:54 C'est aussi une façon de faire de la politique, de tenir compte de l'opinion ?
00:26:58 En fait, toute la question, et ça va être pareil sur le climat, pareil sur la biodiversité,
00:27:04 c'est à quelle vitesse vous voulez avancer.
00:27:08 Si vous voulez avancer en faisant un peu de gestion,
00:27:12 on monte les uns contre les autres pour continuer à conserver le pouvoir,
00:27:17 en fait, ça avance très lentement.
00:27:19 Quel est le coût ? Moi, ce que je pense, c'est que ne pas agir aujourd'hui
00:27:23 va coûter beaucoup plus cher demain, coûter plus cher pour notre santé,
00:27:26 coûter plus cher pour nos finances, coûter plus cher parce qu'on manquera,
00:27:30 coûter plus cher pour l'environnement, donc je pense qu'il faut agir vite.
00:27:34 Et évidemment qu'on bouscule les modes de vie, les habitudes,
00:27:38 donc évidemment que ça grince, c'est normal.
00:27:40 D'autant plus si on n'amène pas ce choc d'offres qui dit "Ok, on restreint un peu
00:27:47 les voitures polluantes dans le cœur de ville, là où les gens souffrent,
00:27:52 le cœur urbain de la métropole qui dépasse Grenoble, c'est 13 communes,
00:27:55 vous l'avez dit, où les gens souffrent de la pollution de l'air,
00:27:58 donc meurent de la pollution de l'air, sont malades,
00:28:01 que ce soit des personnes âgées mais aussi des enfants.
00:28:04 Si on ne fait pas ça, ça veut dire qu'on accepte de dire
00:28:07 "Non, en fait, nous, on préfère qu'ils continuent à être malades,
00:28:10 ce n'est pas grave, ce problème social-là, on le cache,
00:28:14 on affiche juste que nous avons besoin de continuer à nous déplacer".
00:28:18 Donc il faut amener une solution pour que ces gens puissent se déplacer
00:28:22 et puissent supprimer leur deuxième voiture, pour ceux qui ont deux voitures,
00:28:25 parce que c'est vrai qu'on a promu en France un modèle de pavillon avec un jardin,
00:28:32 ce qui est plutôt agréable, ok, mais avec deux voitures,
00:28:35 consommation foncière, aujourd'hui il faut proposer des solutions alternatives.
00:28:39 On a vendu du diesel aux gens pendant je ne sais pas combien de temps,
00:28:41 il faut proposer des solutions alternatives petit à petit.
00:28:44 Donc cet accompagnement-là, il faut être au cœur de l'ambition
00:28:48 et c'est ça le débat politique du moment.
00:28:51 Quand on a décidé de fermer le boulevard à Ville de Samba, il y a eu du conflit.
00:28:57 Donc effectivement, l'écologie politique amène parfois du conflit
00:29:01 mais elle fait bouger les mentalités.
00:29:03 C'est qu'après, les gens disent "Ok, on ne voulait pas de vos vélos,
00:29:06 on trouvait ça nul", mais maintenant, la deuxième étape,
00:29:09 c'était de dire "Ok, on est d'accord avec l'objectif,
00:29:11 mais votre méthode, ça ne va pas, il faut faire différemment".
00:29:13 Et puis une fois que c'est fait, on dit "Bon, ok, finalement, ce n'était pas mal".
00:29:17 – Le gouvernement a suivi un peu votre méthode pour les retraites.
00:29:19 L'opinion de public était contre, lui, il n'a pas dévié de ça son objectif.
00:29:23 – C'est une question de solidarité, la question c'est "Qui paye ?"
00:29:27 On peut discuter ou pas, le Conseil d'orientation des retraites a discuté,
00:29:30 est-ce qu'il y a un trou ou pas un trou ? Ok.
00:29:33 La question c'est "Qui paye ?"
00:29:35 Donc aujourd'hui, le gouvernement a décidé, c'est pour ça qu'on était opposé,
00:29:38 que ce serait les femmes et ceux qui ont des trous les plus fragiles dans leur parcours,
00:29:44 qu'elles allaient payer pour des gens comme moi.
00:29:47 Moi, cette réforme des retraites, elle ne change rien pour moi.
00:29:50 J'ai commencé à travailler à 23 ans, j'ai 43 ans de cotisation,
00:29:54 ma retraite ce sera à 66 ans, je n'ai pas de trou dans ma carrière.
00:29:58 Donc en fait, ça ne change rien, ça veut dire que pour payer ma retraite,
00:30:01 alors que j'ai eu un travail qui n'était pas très pénible quand je travaillais,
00:30:05 quand j'étais engagé et que maintenant je suis maire,
00:30:08 ce qui est peut-être plus engageant en temps, mais en tout cas,
00:30:11 pour payer ma retraite à moi, qui est plutôt dans les catégories
00:30:14 socio-professionnelles favorisées, classe moyenne supérieure,
00:30:17 c'est à peu près le 7e ou 8e décile, donc plutôt favorisé,
00:30:21 eh bien on va demander à ceux qui sont en bas de l'échelle
00:30:24 de travailler plus longtemps, d'être plus malades sur la fin de leur vie,
00:30:28 pour payer ma retraite.
00:30:30 C'est injuste, on va demander ça, et pareil pour les femmes,
00:30:33 pour les femmes qui sont autour de moi là, elles prennent toutes 2 ans,
00:30:37 elles pouvaient toutes partir à 62, elles se sont obligées de partir à 64.
00:30:40 Donc on va financer, grosso modo, des CSP+ hommes avec l'argent des femmes
00:30:45 et des gens qui ont eu des trous dans leur carrière, c'est un choix.
00:30:49 Ce n'est pas mon choix, évidemment, et je pense que là aussi,
00:30:53 la taxation du capital, maintenant c'est même dit par le directeur
00:30:56 de la Banque de France, qui dit, en fait, il faut arrêter de penser
00:31:00 qu'un bon impôt est un impôt supprimé.
00:31:02 C'est dit par Jean Pisaniferri, qui était un des soutiens d'Emmanuel Macron,
00:31:05 économiste soutien de Macron en 2017, qui dit maintenant,
00:31:08 en fait, il faut arrêter et il faut aller taxer les gens les plus fortunés,
00:31:12 il faut aller taxer les profits induits.
00:31:14 Voilà, ils le disent. Nous avons décidé d'augmenter de 25% les impôts,
00:31:18 c'est un effort conséquent qu'on demande aux propriétaires,
00:31:21 en moyenne 30€ par mois, ce n'est pas neutre, on le sait,
00:31:24 on demande cela, c'est l'équivalent d'une taxe sur 25% des dividendes
00:31:28 uniquement des 40 entreprises du CAC 40.
00:31:31 Imaginez, on dirait que ces 40 entreprises du CAC 40,
00:31:34 elles ont versé des dividendes à leurs actionnaires,
00:31:37 on en prendrait juste un quart, ce serait l'équivalent
00:31:39 de la hausse d'impôt à Grenoble.
00:31:41 – Si vous aviez été président, on n'aurait pas eu besoin de…
00:31:43 – Voilà, si j'avais été, alors évidemment, j'ai raté 2-3 marches
00:31:46 avant d'être président, vous l'avez noté, donc de fait,
00:31:49 je ne suis pas président et de fait, Emmanuel Macron continue
00:31:52 sa case du modèle social, du modèle de santé qui est en train de s'effondrer,
00:31:56 je suis président de l'hôpital, l'effondrement du modèle de santé
00:31:59 fait vraiment peur, vraiment, il y a un engagement très fort
00:32:02 de tous les soignants, ils sont à fond dans leur métier,
00:32:05 ils se donnent à fond parce qu'il y a des gens malades en phase 2,
00:32:08 mais clairement, le système s'effondre.
00:32:10 – Alors je reviens à la ZDF et plus globalement aux actions
00:32:13 que mène la Métropole sur la préservation de l'environnement,
00:32:17 vous l'avez dit, vous n'êtes pas en phase avec leur approche,
00:32:20 notamment en termes de timing, ce n'est pas le seul sujet
00:32:23 qui vous oppose à l'autre composante de la majorité métropolitaine,
00:32:26 présidée par Christophe Ferrari, on va dire que les deux camps
00:32:29 s'affrontent depuis 3 ans, parfois jusque devant les tribunaux,
00:32:32 un affrontement qui s'est accentué ces dernières semaines,
00:32:35 suite au départ de 5 élus de votre groupe Huma,
00:32:38 qui a perdu près du quart de ses membres depuis sa création en 2020,
00:32:42 il pèse donc moins dans l'Assemblée métropolitaine qu'au début,
00:32:46 Christophe Ferrari a fait les comptes et a estimé que vous deviez rendre
00:32:49 les postes de vice-président, enfin en tout cas certains postes
00:32:52 de vice-président en conséquence, c'est du bon sens arithmétique ?
00:32:56 – Si ça s'appliquait à tout, ça le serait, la question ce n'est pas les postes,
00:33:00 je rappelle juste pour ceux qui nous écoutent, un vice-président
00:33:02 à la Métropole touche une indemnité de 1700 euros brut,
00:33:05 donc ça fait à peu près 1200 ou 1300 euros net,
00:33:08 donc on parle de vice-présidents qui touchent un SMIC,
00:33:12 qui ont arrêté pour une part leur vie professionnelle ou qui l'ont réduite.
00:33:15 – Donc il n'y a pas d'enjeu financier ?
00:33:16 – Donc il n'y a pas d'enjeu financier, qu'on soit clair,
00:33:19 c'est toujours une légende urbaine sur les élus qui s'en mettent plein les fouilles,
00:33:23 ça a été le cas, c'est vrai, il y a ceux qui cumulent,
00:33:26 effectivement le président de la Métropole gagne 10 000 euros,
00:33:28 on y reviendra peut-être.
00:33:29 – J'avais prévu de vous en parler un petit peu après.
00:33:31 – C'est un problème pour moi, mais en l'occurrence pour les vice-présidents,
00:33:34 ce n'est pas ça la question.
00:33:36 Donc la question c'est de se dire, il l'a dit sur votre antenne,
00:33:39 proportionnel pour tout, quand on est de gauche écologiste, c'est la pratique,
00:33:44 il ne faut pas que ce soit de l'arbitraire et qu'ils disent
00:33:46 "quand ça arrange, on le fait, quand ça n'arrange pas, on ne le fait pas".
00:33:50 C'est-à-dire que lors de l'élection de juillet 2020,
00:33:52 ça n'a pas été ce qui se fait normalement à gauche chez les écologistes,
00:33:56 c'est une primaire au sein de la majorité qu'on veut former,
00:33:59 ben non, puisque là il était sûr de perdre,
00:34:01 il y avait plus de 15 voix d'écart, plus de 20 voix d'écart,
00:34:05 donc il a été chercher la droite pour se faire élire, dont acte,
00:34:08 et puis après il a dit, cette droite qu'il avait élue,
00:34:11 il a dit "bon, finalement je ne vous prends pas,
00:34:13 je retourne avec ma majorité politique,
00:34:15 comme ça je pourrais continuer à dire que je suis de gauche et écologiste".
00:34:17 Bon, ok, nous nous avons décidé de jouer le jeu,
00:34:20 on aurait pu dire "non, ben en fait, vous vous êtes fait élire
00:34:23 par des groupes politiques, pas les communistes, pas les écologistes,
00:34:28 donc pas de gauche et citoyens,
00:34:30 donc pas le plus gros groupe de l'Assemblée et pas les communistes,
00:34:34 donc pas plus de la moitié du territoire quand même en termes d'habitants,
00:34:37 c'est largement plus de la moitié des habitants de la métropole,
00:34:39 c'est 60 ou 70% des habitants de la métropole, ok,
00:34:42 ben faites une majorité avec ceux qui vous ont élus,
00:34:44 on n'a pas fait ce choix-là, pourquoi ?
00:34:46 Parce que nous sommes responsables,
00:34:48 parce que les gens ils nous ont élus pour porter nos idées,
00:34:52 on se dit "ben même si effectivement ça ne s'est pas passé comme ça devait,
00:34:56 ben nous allons continuer à porter nos idées".
00:34:59 Mais on doit porter nos idées,
00:35:01 il ne s'agit pas de se dire "ben vous n'avez pas le droit de parler,
00:35:04 maintenant c'est le pouvoir au président, vous vous taisez,
00:35:07 et puis la majorité, tout le monde se tait".
00:35:09 Non, une majorité métropolitaine, elle n'est pas élue sur un projet,
00:35:12 c'est un des problèmes d'ailleurs,
00:35:14 c'est pour ça que nous demandons le suffrage universel direct,
00:35:17 le président Ferrari le demandait également dans le mandat précédent,
00:35:20 en disant "ben il faut qu'il puisse y avoir un débat démocratique
00:35:22 autour du logement, de l'énergie, des déplacements etc."
00:35:25 Pour l'instant, ben en fait ça n'est pas le cas,
00:35:27 donc on n'est pas élus sur un projet à la métropole.
00:35:30 Donc on fait majorité, mais il faut que, évidemment,
00:35:33 tout le monde puisse s'exprimer,
00:35:36 exprimer ses sensibilités, ses idées, ses convictions,
00:35:39 nous avons été élus pour ça, aujourd'hui,
00:35:41 le conseil métropolitain, s'il était élu juste par les gens,
00:35:44 on peut prendre la copie des élections régionales,
00:35:47 qui n'étaient pourtant pas très favorables à notre espace politique,
00:35:50 Laurent Wauquiez a été largement réélu,
00:35:52 sur les territoires des 49 communes,
00:35:54 c'est clairement la gauche des écologistes qui était en tête
00:35:57 pour ces élections régionales,
00:35:59 et au sein de cet espace, clairement les écologistes qui étaient en tête.
00:36:02 Donc le choix des gens, il est clair, des électeurs,
00:36:06 ça ne se reflète pas dans les élus du conseil,
00:36:08 c'est normal, c'est le mode de scrutin d'aujourd'hui, dont acte,
00:36:11 donc nous avançons ensemble, mais il faut qu'on puisse s'exprimer,
00:36:15 et il faut que cette proportionnalité s'applique à tout,
00:36:18 c'est-à-dire que, à l'exécutif, ok, pas de problème,
00:36:20 il n'y a pas d'enjeu, je vous l'ai dit sur les postes,
00:36:22 l'important c'est les politiques publiques,
00:36:24 moi c'est ça qui m'intéresse,
00:36:25 qu'est-ce qu'on fait pour le logement, les déchets, tout ça,
00:36:27 c'est ça qui m'intéresse,
00:36:28 et il faut que ça s'applique aussi aux organismes extérieurs,
00:36:32 là où on a des fonctions, des représentants
00:36:36 pour porter notre parole, là ça ne peut pas être,
00:36:39 ah non, on ne fait pas la proportionnelle, vous vous écrasez un peu,
00:36:41 faire moins, parce qu'il faut quand même que je file des sièges
00:36:44 à ceux qui m'ont élu président, ça, ça ne peut pas marcher,
00:36:46 c'est proportionnel partout ou nulle part.
00:36:49 – Alors pour revenir sur cette histoire des vice-présidents,
00:36:52 vous en avez perdu un de fait avec Pascal Cloer qui a quitté le groupe,
00:36:55 Christophe Ferrari vous a demandé de rendre une deuxième vice-présidence,
00:36:58 vous ne lui avez pas forcément répondu,
00:37:00 donc il a décidé de lui-même que ce serait le président du groupe,
00:37:05 un vice-président au déchet Lionel Coiffard,
00:37:07 qui devait rendre sa vice-présidence,
00:37:09 il y avait un ultimatum au 16 juin, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:37:12 – Ça discute, pourquoi ?
00:37:13 Parce que ce qui est important c'est les politiques publiques,
00:37:15 qu'est-ce qui m'intéresse, comment on avance sur les politiques publiques,
00:37:19 vu que la façon dont s'est passée l'élection présidentielle,
00:37:23 il n'y a pas eu, comme en 2014, un accord de mandature
00:37:26 en disant notre projet c'est ça, donc voilà.
00:37:28 – Vous avez deux projets qui cohabitent dans le même espace, aujourd'hui.
00:37:31 – Voilà, il n'y a pas de projet qui nous inuit,
00:37:33 donc derrière on s'est dit bon on va faire une feuille de route quand même,
00:37:35 deux ans plus tard, c'était à l'issue d'une phrase
00:37:38 qui avait été considérée comme malheureuse, que j'avais vue dans les médias,
00:37:41 en disant "c'est en panne, la métropole il n'y a pas de projet",
00:37:43 de fait, puisqu'il n'y avait pas de projet.
00:37:45 Donc là les groupes se sont mis autour de la table en disant
00:37:47 bon il faut quand même qu'on ait une feuille de route.
00:37:49 Maintenant c'est à quelle vitesse et comment on gère nos différentes idées
00:37:54 sans que personne ne soit écrasé là-dedans.
00:37:57 Donc on en est là et c'est important de pouvoir s'exprimer sur le logement,
00:38:00 là la métropole de Grenoble vient de sortir des zones tendues,
00:38:04 ça veut dire quoi ?
00:38:05 Ça veut dire qu'avant ce qui était imposé par la loi c'était 25% de logements sociaux,
00:38:09 Grenoble y est presque, 24,7% cette année,
00:38:12 mais donc notre objectif c'est 25% et on peut même dépasser pour aller vers les 30%,
00:38:15 nous avons pris des mesures pour cela.
00:38:17 Là, maintenant la loi dit c'est plus que 20%,
00:38:21 nous nous disons, nous devons nous mobiliser
00:38:24 pour redemander à faire partie des zones tendues.
00:38:26 Donc j'espère que le président de la métropole,
00:38:28 l'exécutif métropolitain sera actif,
00:38:30 j'ai déjà interagi au niveau national aux assises du logement
00:38:34 pour demander à tous les interlocuteurs que nous redevenions une zone tendue,
00:38:37 c'est la réalité de nos concitoyens,
00:38:39 il y a 18 000 demandeurs de logements sociaux,
00:38:41 donc il y a un vrai décalage.
00:38:43 Ça a des conséquences sur les aides à la pierre,
00:38:46 donc les aides d'État, sur les obligations légales,
00:38:49 sur tout ça, donc ça a des conséquences,
00:38:51 c'est ça qui m'intéresse, le reste c'est la tuyauterie
00:38:54 et sur cette tuyauterie, il faut sortir d'un jeu qui est pour moi malsain,
00:38:58 d'une concentration du pouvoir qui petit à petit,
00:39:02 depuis 4-5 ans, s'est mise en place.
00:39:05 Ce jeu malsain, il n'est pas bon,
00:39:07 on voit bien, il faut pointer du doigt les écologistes gauchistes radicaux
00:39:13 qui avancent trop vite alors qu'il faut avancer à la vitesse des gens,
00:39:18 on voit bien ce débat qui se met en place,
00:39:20 on voit bien ce débat contre Grenoble qui n'est pas bon,
00:39:23 si on fait une métropole sans Grenoble,
00:39:25 c'est Grenoble, Alpes-Métropole,
00:39:27 si c'est Alpes-Métropole, ça n'a plus de sens,
00:39:30 c'est quand même la métropole de Grenoble
00:39:32 et donc c'est compliqué de faire disparaître un territoire
00:39:35 et pour ça il faut arrêter les jeux mesquins qui parlent,
00:39:38 parfois c'est des problèmes très concrets,
00:39:40 comme nous avons gagné en justice,
00:39:42 la métropole ne voulait pas traiter les bornes,
00:39:45 on a dit c'est quand même la loi,
00:39:47 vous nous avez pris des sous pour ça, on les veut,
00:39:50 nous avons dit non, non, non,
00:39:51 on a été devant les tribunaux, on a gagné,
00:39:53 ils ont commencé à nous rembourser, pas tout encore,
00:39:55 mais c'est quand même plus de 200 000 euros par an qui sont dus,
00:39:58 à la vie des grands-noms,
00:39:59 ok, en fait on ne veut pas faire des bornes,
00:40:02 c'est notre responsabilité mais on ne veut pas en faire,
00:40:04 on veut au lieu de vous débrouiller,
00:40:05 donc là on voit bien, les bornes c'est les plots,
00:40:08 non c'est les bornes qui montent pour fermer les zones piétonnes,
00:40:11 bon les zones piétonnes d'un cœur de 700 000 habitants,
00:40:13 ça se protège, donc là nous allons les faire,
00:40:16 ok, mais ça devrait être la métropole,
00:40:18 quand on supprime la piste vélo qui permettait aux transports d'urgence
00:40:22 de rejoindre l'hôpital rapidement,
00:40:23 mais qui permettait aussi aux vélos d'être sur la rive gauche de l'Isère,
00:40:26 qu'on le fait contre la vie de la commune, c'est un problème,
00:40:29 quand on remet des petits détails parfois mesquins,
00:40:31 mais c'est pour montrer le caractère un peu malsain de tout ça,
00:40:33 remettre un feu au bout de la passerelle Saint-Laurent,
00:40:36 qui empêche tous les piétons qui passent du centre-ville
00:40:38 à la rive droite de l'Isère par la passerelle Saint-Laurent,
00:40:41 qui sont plantés là pour laisser passer les voitures,
00:40:44 ben non, en fait, pourquoi est-ce que ce feu avait disparu,
00:40:47 pourquoi on remet un feu ?
00:40:49 Bon, c'est juste pour des petites mesquineries,
00:40:51 et ce caractère malsain-là, on le voit là dans les délibérations
00:40:55 qui sont au prochain Conseil, le Président propose de violer
00:40:59 le pacte d'actionnaire qui a été signé entre la ville de Grenoble
00:41:03 et la métropole en 2018, quand on a vendu GEG pour quasi rien,
00:41:07 on l'a vendu pour 6 millions d'euros d'abord, une entreprise qui,
00:41:11 le départ qui valait plus de 30 millions d'euros,
00:41:13 et puis après, il nous donne 1 million par an jusqu'en 2042,
00:41:17 1 million qui touche des dividendes, qui touche d'entreprise,
00:41:20 donc ça ne leur coûte rien.
00:41:21 Et donc nous avons signé un pacte qui a été voté par le Conseil métropolitain,
00:41:25 et là, il propose de s'asseoir sur quelque chose qui a été voté
00:41:27 par le Conseil métropolitain.
00:41:29 Donc il faut faire marche arrière un petit peu,
00:41:31 faire un peu une prise de recul, une prise de hauteur,
00:41:34 les politiques publiques, c'est quoi ?
00:41:36 L'éthique en politique, c'est quoi ?
00:41:38 Sortir de ces jeux malsains de représailles,
00:41:40 de lutte de terreur pour acheter le silence des uns et des autres,
00:41:45 et puis on va trouver un espace, parce que c'est l'intérêt des habitants,
00:41:49 c'est quand même qu'on puisse exprimer les projets et puis les faire.
00:41:53 Là aussi, il faut regarder comment se répartit l'investissement
00:41:57 de la métropole sur le territoire, juste pour s'assurer
00:41:59 que c'est un petit peu équitable.
00:42:01 Sur l'eau, pour les Grenoble-Bois, nous avons donné un réseau d'eau nickel,
00:42:05 on a donné 8 millions d'euros d'excédent de cash,
00:42:07 qui a servi à faire des investissements dans les communes autour,
00:42:10 et sur un prix de l'eau pour permettre la convergence du prix de l'eau,
00:42:13 on a monté le prix de l'eau pour les Grenoble-Bois
00:42:15 et baissé pour les autres communes.
00:42:16 Donc la solidarité, nous l'avons fait.
00:42:18 Nous avons fait le choix, moi j'ai fait le choix,
00:42:19 et l'équipe municipale grenobleoise a fait le choix de la métropole à fond.
00:42:24 Donc derrière, quand on a l'impression que c'est des représailles
00:42:27 et que le seul but c'est de nous tondre, c'est désagréable.
00:42:31 Les 160 000 habitants du territoire-là,
00:42:33 qui ont payé quand même beaucoup le développement économique du territoire,
00:42:36 ils ont le droit d'être respectés aussi.
00:42:39 En tout cas, votre positionnement au sein de la majorité de Grenoble-Alpes-Métropole
00:42:42 interroge les observateurs, comme Émilie Chalas,
00:42:45 qui siège dans l'opposition à la métro et à la ville,
00:42:47 et qui était notre invitée à votre place, Éric Piolle, la semaine dernière.
00:42:51 Éric Piolle, bonjour. Ma question est assez simple.
00:42:54 Vous avez viré 7 conseillers municipaux de votre majorité
00:42:58 parce qu'ils avaient osé émettre un doute en conseil municipal
00:43:03 sur l'augmentation de la taxe foncière à Grenoble.
00:43:06 Doutes qu'ils ont quand même nuancés par l'approbation de la délibération
00:43:11 qui mettait en place cette augmentation de la taxe foncière.
00:43:15 Vous les avez donc virés.
00:43:18 À la métropole, votre groupe, vous, votez régulièrement
00:43:22 contre des délibérations proposées par Christophe Ferrari, et donc de la majorité.
00:43:27 Ma question est donc simple.
00:43:29 Envisagez-vous, conformément à ce que vous avez fait pour vos collègues au conseil municipal,
00:43:32 de quitter la majorité de la métropole ?
00:43:35 – Question simple, réponse simple.
00:43:38 – On comprend évidemment que les opposants, ils fassent du miel de tout ça.
00:43:42 – Ils sont au premier rang.
00:43:43 – Quand une politique comme ça de concentration des pouvoirs
00:43:46 sur une seule personne et de ce jeu malsain se met en place,
00:43:50 évidemment que c'est du miel pour les oppositions.
00:43:52 Ok, j'entends. Je le redis.
00:43:55 Une élection municipale, c'est fait derrière un projet,
00:43:59 et on forme un groupe, on se choisit, nous sommes choisis,
00:44:04 et nous avons défini des règles de vie.
00:44:06 Et donc le groupe, ce n'est pas moi qui ai décidé cette exclusion,
00:44:10 le groupe a dit à ceux qui voulaient s'exprimer en contrevenant,
00:44:14 en violant les règles collectives quand c'était fixé,
00:44:16 il a dit "attention, si vous violez nos règles collectives que nous nous sommes choisis,
00:44:20 vous vous mettez de vous-même hors jeu,
00:44:23 vous ne pouvez pas être dans le groupe tout en violant les règles de vie que l'on s'est donné".
00:44:28 Ils ont décidé de le faire quand même, c'est un acte politique, ok, on l'entend,
00:44:33 certains pour des ambitions personnelles, d'autres pour des convictions profondes que je respecte.
00:44:37 Et le groupe a dit "ok, nous l'avions dit, vous avez violé nos règles de vie,
00:44:44 vous pouvez former un groupe tout seul à côté, nous nous continuons sur ces règles de vie".
00:44:48 Ça c'est un projet municipal qui a été soumis,
00:44:51 une équipe qui a été soumise au scrutin direct des gens.
00:44:56 À la métropole, on ne se choisit pas,
00:44:58 nous formons une majorité qui n'a pas été élue sur un projet.
00:45:02 Et donc c'est normal, comme c'était la même chose pour moi
00:45:05 quand j'ai commencé ma vie politique en 2010 au conseil régional,
00:45:08 une majorité de plusieurs groupes, on ne s'est pas choisis, ok,
00:45:12 on décide de travailler ensemble et on va exprimer nos différences.
00:45:15 Et d'ailleurs c'était le cas déjà dans le mandat précédent pour le groupe
00:45:19 dont j'ai oublié le nom qui précédait NMC, le groupe des petites communes,
00:45:24 qui faisait souvent des votes différenciés, des votes éclatés,
00:45:28 pour nous aussi, qui avions voté contre certaines propositions.
00:45:32 Donc ça c'est normal dans une majorité composite que chacun s'exprime.
00:45:36 C'est la vie démocratique.
00:45:38 – Donc pas de sortie de la majorité de Christophe Ferrari à l'ordre du jour ?
00:45:42 – Il choisit de nous sortir, il choisit de nous sortir.
00:45:45 Mais nous, malgré, après il y en a pour qui c'est très dur,
00:45:50 parce que le climat de travail est très dur,
00:45:52 je pense aussi aux agents métropolitains,
00:45:54 c'est très dur de vivre dans cette ambiance-là, mais nous nous avons été élus.
00:45:59 – Ça n'a pas de vous ?
00:46:01 – Nous avons été élus, nous portons nos idées, nous avons été élus pour ça.
00:46:04 Donc si les grands de voile disent "vous abandonnez parce que c'est trop dur",
00:46:08 ils vont dire "en fait on vous a élus pour vous battre".
00:46:10 Donc même si c'est dur, allez vous battre pour défendre les idées.
00:46:13 – Alors ça ne vous a pas échappé que la donne a un peu changé,
00:46:15 en 2020 Christophe Ferrari avait besoin de vous
00:46:17 pour avoir une majorité absolue sur les 119 membres du conseil ?
00:46:20 – Non, il n'avait pas eu besoin, il avait été élu avec la droite,
00:46:22 contre Grenoble, contre Saint-Martin-d'Erre, contre Chirol.
00:46:25 Alors qu'en 2014, mon groupe et moi-même, je l'avais soutenu
00:46:29 contre les communistes et le groupe des petites communes.
00:46:31 Il faut se rappeler qu'en 2014, les petites communes et les communistes
00:46:34 avaient présenté un candidat contre lui et que nous l'avions soutenu,
00:46:37 et que je l'avais soutenu personnellement pour accéder au pouvoir.
00:46:40 En 2020, ça ne s'est pas passé comme ça, c'est la droite qui l'a élu.
00:46:43 – En tout cas, après son élection, vous avez constitué une majorité.
00:46:46 – Une majorité.
00:46:47 – Sans vous, il n'avait pas la majorité de l'ensemble des élus métropolitains.
00:46:52 Avec les "transferts" de ces dernières semaines,
00:46:56 il peut se passer de vous, à une voix près, mais en politique,
00:47:00 c'est la politique qui compte.
00:47:01 – C'est son choix.
00:47:02 – Ça change un peu la donne quand même pour vous,
00:47:04 dans votre positionnement ou dans votre rapport de force ?
00:47:05 – Non, ça ne change rien puisqu'aujourd'hui,
00:47:07 quand nous exprimons sur un sujet que nous portons nos convictions,
00:47:10 si jamais il n'est pas d'accord, il va faire sa majorité,
00:47:13 retrouver sa majorité présidentielle et il fait majorité avec la droite.
00:47:16 Donc il y a déjà ces deux majorités.
00:47:18 Ça ne change pas grand-chose sur la photo.
00:47:20 Ce qui est important, je le redis, c'est les politiques publiques.
00:47:22 Donc on défend des convictions et, je le rappelle, la métropole,
00:47:26 c'est une intercommunalité, ce n'est pas une collectivité,
00:47:29 c'est un groupement de communes qui décide de faire ensemble
00:47:33 des choses qu'ils faisaient avant tout seuls,
00:47:35 parce que ça a plus de sens pour le territoire, pour l'intérêt général.
00:47:39 Ça ne veut pas dire que les communes le faisaient mal,
00:47:41 ça veut dire qu'on se dit, en termes d'échelle de territoire,
00:47:44 on est meilleur à plusieurs.
00:47:46 Et donc ça veut dire qu'il faut aussi respecter quand même les communes.
00:47:50 C'était d'ailleurs l'engagement du président dans sa lettre de motivation de 2020,
00:47:56 de s'appuyer plus sur les communes.
00:47:58 Ce n'est pas ce qui s'est passé, on n'a pas l'impression de ça.
00:48:01 Après, il faut continuer à trouver une solution pour l'intérêt général,
00:48:05 c'est ça qui m'importe.
00:48:06 – Est-ce qu'il n'y a pas un problème quand même de personne
00:48:08 entre Christophe Hariri et Éric Piolle ?
00:48:10 Lors de votre dernière venue ici sur ce plateau,
00:48:13 vous aviez reproché clairement au président de la métropole
00:48:16 de cumuler ses indemnités de président avec un poste à temps plein de prof de fac,
00:48:21 qui était son métier avant de faire de la politique.
00:48:24 Il vous a répondu il y a quelques semaines sur ce plateau en disant
00:48:27 que vous n'aviez jamais évoqué ce sujet ensemble.
00:48:31 C'est quand même des problèmes qui sont de fond
00:48:34 sur une organisation et une entente entre dirigeants politiques.
00:48:37 – Alors, deux éléments par rapport à ça.
00:48:40 Il n'y a pas de problème interpersonnel, nous avons des fonctions.
00:48:43 Donc moi je déplore, depuis septembre 2022,
00:48:48 nous n'avons plus de réunion entre la ville et la métropole.
00:48:51 Dans toutes les métropoles qui fonctionnent,
00:48:53 la ville et la métropole se voient au moins deux fois par trimestre,
00:48:57 voire tous les mois.
00:48:58 Donc là, ça fait maintenant dix mois que nos rencontres,
00:49:01 non il n'y a plus de rencontres, on ne veut plus vous voir.
00:49:03 Ça c'est du bon fonctionnement des institutions.
00:49:06 Il faudrait quand même, je redis ici publiquement, il faudrait que…
00:49:09 – Même si ça ne rend rien de ces réunions ?
00:49:11 – Rien de ces réunions, nous avons des projets en commun.
00:49:13 La métropole est responsable de la voirie, elle est responsable du logement,
00:49:17 elle est responsable de l'économie, elle est responsable de l'eau.
00:49:20 Donc on a des sujets à discuter quand même.
00:49:22 La ville-centre, ça se gère, c'est des institutions.
00:49:26 Après, ce n'est pas un problème entre Christophe Ferrari et Éric Piolle,
00:49:30 c'est un problème rapport à l'éthique.
00:49:32 Je considère effectivement que toucher près de 10 000 euros d'argent public par mois,
00:49:38 cumuler un temps plein à l'université avec un poste de maire de Pont-de-Clé,
00:49:42 qui est déjà ses 10 000 habitants, ce n'est pas rien, c'est une charge,
00:49:45 et un poste de président de métropole, ça ne passe pas.
00:49:48 Je considère que nous avions un accord en 2014
00:49:51 pour qu'il passe à temps très partiel à l'université
00:49:54 et que ces indemnités de président soient raisonnables.
00:49:58 Bon, bilan, nous avons découvert en septembre dernier,
00:50:01 ou fin septembre, quand c'est sorti dans la presse,
00:50:03 qu'il était repassé à temps plein à l'université
00:50:07 et qu'il nous avait fait voter à nous, conseillers métropolitains, en 2018.
00:50:11 Il nous a fait voter, sans nous le dire,
00:50:13 une augmentation de plus de 10 000 euros de son indemnité de président.
00:50:16 Donc là, j'ai un problème éthique.
00:50:18 Alors, ce n'est pas une question d'entre lui et moi, c'est juste, je dis,
00:50:21 l'éthique, en fait, ça ne peut pas marcher comme ça.
00:50:23 On ne peut pas, de mon point de vue,
00:50:25 on ne peut pas cumuler un temps plein avec un poste de maire
00:50:28 et un poste de président de la métropole.
00:50:29 Et ce n'était pas l'engagement qu'il avait pris.
00:50:31 Donc là, je ne comprends pas.
00:50:32 Le maire de Mélan, qui était aussi prof à l'université,
00:50:34 est passé à temps partiel.
00:50:35 Il est juste maire de Mélan.
00:50:36 Il n'est même pas dans l'exécutif métropolitain.
00:50:38 Là, c'est un cumul qui pose problème.
00:50:41 Et sur l'indemnité, je le redis, il a proposé de rendre l'argent
00:50:45 lié à la voiture de fonction qu'il aurait utilisé, machin.
00:50:48 Moi, je ne m'intéresse pas à ces histoires judiciaires.
00:50:50 Mais là, il nous a fait voter.
00:50:52 Donc, il nous a floué. Il nous a fait voter.
00:50:54 On l'a voté sans s'en rendre compte.
00:50:56 Mais ce n'est pas marqué. Il n'y a pas de montant.
00:50:57 Il faut bien comprendre.
00:50:58 On dit que l'indemnité du président et de tous les élus,
00:51:01 ce sera l'indice 106 de la fonction, machin, etc.
00:51:04 Donc, on ne peut pas s'apercevoir, si on ne vous le dit pas,
00:51:06 qu'il y a une augmentation.
00:51:07 Il nous a fait voter une augmentation de 10 000 euros par an
00:51:10 de son indemnité.
00:51:11 Ça fait maintenant 50 000 euros.
00:51:13 Il a proposé de rembourser ce qu'il avait utilisé
00:51:15 de façon indu pour sa voiture.
00:51:16 Il devrait rembourser les 50 000 euros
00:51:18 que le conseil métropolitain n'a pas décidé de lui donner.
00:51:21 Il l'a voté à l'insu de son plein gré,
00:51:23 pour reprendre les mots de Richard Wierink.
00:51:26 Et donc, ça, ça ne peut pas coller.
00:51:28 Et ça, pour moi, c'est un problème éthique.
00:51:30 Et il a dit que je ne lui avais jamais parlé.
00:51:32 On ne peut pas travestir la vérité comme ça.
00:51:35 Quand ces problèmes sont sortis dans la presse,
00:51:38 j'ai été le trouver.
00:51:39 C'est le jeudi 6 octobre, à la pose de la première pierre
00:51:42 d'un bâtiment sur la place Nansen-Mandela,
00:51:45 le bâtiment Spring.
00:51:47 Nous étions ensemble à cette pose de première pierre.
00:51:49 J'ai été le trouver pour lui dire...
00:51:51 Il y avait des rumeurs à l'époque.
00:51:52 Il disait que j'avais demandé sa démission.
00:51:53 Je ne demanderai pas ta démission.
00:51:55 Je ne parlerai jamais de tes problèmes judiciaires.
00:51:57 Ça appartient à la justice et à toi.
00:51:59 Par contre, je te le dis,
00:52:01 découvrir que tu es repassé à temps plein à la fac
00:52:04 et découvrir que tu m'as fait voter une augmentation
00:52:08 de 10 000 euros ton annuité, sans me le dire,
00:52:10 ça, pour moi, c'est inacceptable.
00:52:12 Donc, je lui ai dit les yeux dans les yeux
00:52:14 et on ne peut pas travestir la réalité comme ça.
00:52:16 On peut trouver que je suis raide.
00:52:18 On peut trouver que c'est désagréable.
00:52:20 Mais ces 50 000 euros qui sont allés dans sa poche
00:52:22 sans que le conseil métropolitain en ait débattu,
00:52:24 pour moi, c'est un problème.
00:52:25 Il doit rembourser cet argent.
00:52:27 C'est la loi.
00:52:29 Il n'a rien fait d'illégal.
00:52:31 Nous avons voté, il nous a enfumés.
00:52:33 Très bien.
00:52:34 Il n'y a pas de question judiciaire.
00:52:37 C'est juste, je lui ai dit, là, tu nous as enfumés,
00:52:39 ça ne va pas.
00:52:40 On revient dessus.
00:52:41 Ce n'est pas possible.
00:52:42 Et pour la fac, on peut en discuter.
00:52:43 Ce n'est pas possible d'avoir, il dit qu'il travaille,
00:52:46 dans son communiqué de presse de défense,
00:52:48 60 à 70 heures par semaine,
00:52:49 s'il en doit déjà 35 à l'université,
00:52:51 c'est-à-dire qu'il en reste 25 pour faire président de la métropole
00:52:53 et maire de Pont-de-Clay.
00:52:55 Ça fait un jour et demi de travail.
00:52:59 – Des dossiers comme ça, ça ne va pas améliorer votre relation ?
00:53:03 – Non, mais sur ces questions-là, je ne peux pas me taire.
00:53:06 C'est simple.
00:53:07 Évidemment, je mesure que c'est compliqué,
00:53:09 que c'est désagréable pour lui,
00:53:11 que ça peut crisper, qu'il y en a qui se disent
00:53:13 "Bon, qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on ferme notre gueule ?
00:53:15 Et tant pis."
00:53:16 Ou est-ce qu'on dit quand même "Ce n'est pas normal"
00:53:18 et oui, effectivement, il faut qu'il fasse quelque chose.
00:53:20 Je laisse chacun à sa conscience.
00:53:22 Je dis juste que moi, je ne peux pas me taire sur ces sujets-là.
00:53:24 Je mesure que c'est désagréable pour lui,
00:53:26 mais c'est lui qui a fait ça.
00:53:28 C'est personne qui l'a poussé.
00:53:30 C'est sa décision.
00:53:31 Donc je dis ce que j'en pense.
00:53:32 Ça ne change rien au fait qu'il est président de la métropole
00:53:35 et que je suis maire de Grenoble,
00:53:36 que nous avons à travailler ensemble
00:53:38 pour les politiques qui intéressent nos concitoyens.
00:53:40 Le logement, les déplacements,
00:53:42 les questions agricoles et alimentaires,
00:53:45 les questions d'énergie, tout ça, c'est fondamental.
00:53:48 Justement, le logement, qui est une compétence partagée
00:53:50 entre les villes et la métropole,
00:53:53 il y a eu cette vente des actions de Grenoble Habitat
00:53:57 qui a fait beaucoup parler.
00:53:58 Christophe Ferré, qui était sur ce plateau,
00:54:00 il n'a pas votre approche sur ce dossier,
00:54:03 il n'est pas d'accord avec ce choix.
00:54:05 Il souligne également, selon lui,
00:54:07 un manque d'engagement dans la construction
00:54:09 de logements sociaux. On l'écoute.
00:54:10 Les deux mandats d'Éric Piolle sont les mandats
00:54:13 où on a le moins construit de logements sociaux
00:54:15 par rapport au mandat de Michel Desto.
00:54:17 Je voudrais juste rappeler ça au passage.
00:54:19 Il y a des maires, aujourd'hui, de toute sensibilité politique,
00:54:22 qui construisent beaucoup et je leur ai dit tous,
00:54:25 quelle que soit votre sensibilité politique,
00:54:27 je vous soutiendrai.
00:54:28 Même si vos oppositions, qui sont de ma sensibilité politique,
00:54:31 disent qu'il ne faut pas bétonner, qu'il ne faut pas, etc.
00:54:33 Il y a des exigences de construction.
00:54:35 – Petite tique de plus, votre rencontre.
00:54:37 – Oui, là aussi.
00:54:38 – Est-ce qu'il n'a pas raison sur le fond ?
00:54:39 – C'est malsain parce qu'il travestit la réalité.
00:54:41 Qu'est-ce qui se passe ?
00:54:42 Le taux de logements sociaux, quand nous avons été élus, était de 21%.
00:54:45 Les derniers chiffres que la préfecture nous a envoyés, là,
00:54:48 c'est 24,7%.
00:54:50 Donc nous sommes maintenant presque à 25%.
00:54:52 Donc ça veut dire que le taux de logements sociaux à Grenoble
00:54:55 a monté de 3 points.
00:54:57 Et que nous avons proposé, nous avons pris plusieurs mesures là-dessus,
00:55:00 avant de transférer le plan local d'urbanisme,
00:55:02 nous avons dit à partir de 10 logements,
00:55:04 vous êtes obligés de faire 30% de logements sociaux.
00:55:06 Dans les zones d'aménagement concerté, les AC, 40% de logements sociaux.
00:55:11 Nous sommes passés là, nous avons demandé à ce que ce seuil de 10,
00:55:14 il passe à 3 logements.
00:55:15 Donc dès la construction de 3 logements, il faut 30% de logements sociaux.
00:55:19 Et nous avons demandé à la métropole de changer le plan local d'urbanisme,
00:55:22 qui est maintenant intercommunal,
00:55:24 pour qu'à l'échelle de chaque quartier, on monte le taux de logements sociaux.
00:55:29 Et que donc dans les quartiers qui ont très peu,
00:55:31 on monte jusqu'à 45% obligatoire de logements sociaux pour monter ce taux.
00:55:35 Donc notre détermination sur le logement, elle est totale.
00:55:37 Notre objectif, on va atteindre les 25, qui ne sont plus la loi,
00:55:41 mais j'aimerais que ce soit la loi, je m'obédisse pour ça,
00:55:43 et j'espère que le président Ferrari se mobilisera pour qu'on redevienne zone tendue.
00:55:46 Et notre objectif, c'est d'aller plus loin.
00:55:49 – Vous aviez parlé de 30% dans votre mandat.
00:55:50 – Factuellement, bien sûr, voilà c'est ça, notre but c'est dire,
00:55:52 la loi c'est 25% en 2025, nous avions dit, nous y serons.
00:55:56 Et que nous voulons aller vers les 30%,
00:55:58 parce que ça correspond à un besoin pour la population.
00:56:01 Donc nous sommes toujours déterminés pour cela.
00:56:04 Et sur Global Habitat, nous avons regretté que la métropole n'achète pas,
00:56:08 puisqu'elle est compétente en la matière, donc c'était la logique,
00:56:11 c'est ce qui s'est fait dans toutes les autres métropoles.
00:56:13 Les métropoles ont racheté au ville-centre les outils.
00:56:16 – Estimez que vous lui en avez trop cher ?
00:56:17 – Ici non, on a trouvé du coup un acteur public,
00:56:21 je le rappelle, Caisse des Pours et Consignations, c'est un acteur public,
00:56:24 qui vient mettre 52 millions d'euros pour le logement sur notre territoire.
00:56:29 52 millions d'euros, il devrait se réjouir que cet argent arrive,
00:56:32 puisque lui n'a pas voulu le mettre, et que ça permette à la métropole
00:56:35 d'aider plus Actis, son bailleur social,
00:56:38 d'aider plus la construction de logements sociaux,
00:56:40 et que Grenoble Habitat puisse ainsi avoir une stratégie.
00:56:44 Je rappelle que les salariés ont validé ce rachat,
00:56:48 le comité d'entreprise a validé cela,
00:56:51 et a demandé aux représentants de la métropole
00:56:54 que la métropole arrête de faire cette bataille permanente
00:56:58 de représailles et de bouderies, et qu'elle dise "ok, c'est un projet municipal",
00:57:03 puisque lui n'a pas voulu, et bien voilà, notre projet municipal il est là.
00:57:07 Maintenant l'organisme est présidé par Klaus Abfast,
00:57:10 et nous avons besoin aujourd'hui de faire cette opération
00:57:15 pour que l'entreprise puisse avoir un acteur stratégique.
00:57:19 Donc j'espère qu'il se retournera, et qu'il dira "ok, même si moi,
00:57:23 à titre personnel, je suis contre, je laisse le conseil
00:57:26 prendre position sur le sujet".
00:57:28 – C'est un acteur public, mais pas local, qui dépend de l'État.
00:57:31 – C'est vrai.
00:57:32 – Ça veut dire que vous faites confiance aux équipes d'Emmanuel Macron
00:57:34 pour décider des futures importations de logements sociaux à Grenoble ?
00:57:37 – Il n'y a pas de courroie de transmission directe,
00:57:40 mais c'est sûr que nous aurions préféré que la métropole rachète.
00:57:44 Je l'ai dit, je l'ai redit, c'était la logique,
00:57:47 c'est ce qui s'est fait partout ailleurs.
00:57:49 – La vente n'est pas finalisée, il y a des moyens de revenir en arrière ?
00:57:51 – Il ne va pas le faire, parce que je n'ai pas entendu bouger de position,
00:57:55 pour l'instant, donc voilà, c'est comme ça, maintenant il faut dérouler.
00:58:00 Ces chicailleries, pour nourrir le sentiment anti-Grenoble,
00:58:04 elles ont des conséquences, c'est ça que je veux dire,
00:58:06 elles ont des conséquences sur les politiques de fond.
00:58:09 Quand on prend les sous de la compagnie de chauffage,
00:58:12 puisque la métropole a largement augmenté la redevance,
00:58:15 pour développer des réseaux à l'extérieur de Grenoble, des Chirol,
00:58:19 des villes qui font partie de la compagnie de chauffage,
00:58:21 en ne les confiant pas à la compagnie de chauffage,
00:58:25 ça a des conséquences pour l'intérêt général, de mon point de vue.
00:58:29 Et il n'y a pas de raison que je me taise là-dessus,
00:58:31 nous avons une légitimité démocratique qui est forte,
00:58:36 et qui se marque à chaque élection.
00:58:39 Donc il n'y a pas de raison de dire,
00:58:41 "Ah non, amis citoyens, vous votez, mais en fait on s'en fout,
00:58:44 on va faire la politique de Christophe Ferrari selon son bon plaisir."
00:58:47 Ce n'est pas comme ça que ça marche.
00:58:48 – Dans son intervention,
00:58:49 Christophe Ferrari fait allusion à Michel Desto, votre prédécesseur,
00:58:51 qui avait initié de nombreux projets d'aménagement,
00:58:53 sur la presqu'île scientifique, quartier Flaubert,
00:58:55 ou celui-ci sur le site de l'Esplanade,
00:58:57 avec 1100 logements dans des tours au pied d'un grand parc,
00:59:00 et 40% en logements sociaux.
00:59:02 Vous ne regrettez pas aujourd'hui d'avoir enterré un peu vite ce projet
00:59:06 quand vous êtes arrivé au commande de la ville ?
00:59:08 – Non, non, il faut préserver…
00:59:09 – Il n'y a rien eu derrière ?
00:59:10 – Il faut préserver ce champ de Mars.
00:59:12 Les espaces publics en cas urbain sont majeurs.
00:59:16 – C'est prioritaire pour la création de logements ?
00:59:18 – A bétonner l'Esplanade, oui, je pense que c'est une erreur majeure.
00:59:22 Faire des tours de 100 mètres de haut, c'était une erreur majeure.
00:59:24 Donc nous avions pris position pendant la campagne,
00:59:26 je ne le regrette absolument pas, nous avons arrêté ce projet-là,
00:59:28 mais construit dans ce secteur,
00:59:31 nous avons construit énormément de logements sociaux quand même.
00:59:33 Je le redis, nous avons construit et nous avons changé le plan local d'urbanisme
00:59:38 pour pouvoir en construire dans les quartiers qui en manquaient,
00:59:40 et nous réhabilitons ceux de Mistral et ceux du village olympique,
00:59:45 nous avons préservé également la cité de l'abbaye.
00:59:49 Donc nous sommes à la ville neuve, c'est le chantier du siècle
00:59:52 qui se déroule là en termes de financement public
00:59:55 et également en termes de transformation du quartier
00:59:59 avec la rénovation des logements, des espaces publics,
01:00:03 avec le lac Béniable, avec tout ce qui s'y fait.
01:00:06 Et d'ailleurs on y fera à nouveau le 14 juillet là,
01:00:09 et nous avons mobilisé dans le budget que nous avons voté,
01:00:12 une somme pour faire une expérimentation sur quelle politique,
01:00:15 c'est 40 ans après le rapport du Bedou,
01:00:17 qui était en 1983 sur le développement social des quartiers,
01:00:20 c'est un rapport que lui avait commandé le gouvernement de François Mitterrand à l'époque,
01:00:24 comment inventer une nouvelle participation,
01:00:26 puisque Mohamed Meshmash était là il y a 15 jours,
01:00:30 mais on sent bien qu'on n'a pas encore trouvé la façon de travailler tous ensemble,
01:00:33 ça reste compliqué, je le reconnais volontiers.
01:00:35 – Ce quartier de la ville neuve, vous l'évoquiez, qui jouit d'un parc et d'un lac,
01:00:41 que peu de grenobles de bois connaissent,
01:00:44 le projet de rendre ce lac béniable pour des activités nautiques,
01:00:48 il est toujours d'actualité ?
01:00:50 – Oui, il est toujours d'actualité,
01:00:52 je pense que l'accès à l'eau va être un élément central,
01:00:55 on le sent bien, les canicules vont s'enchaîner de plus en plus,
01:00:58 donc avoir des stratégies pour dans les cours d'école,
01:01:01 mettre des promis d'être, avoir une stratégie d'accès à l'eau,
01:01:04 c'est majeur, et puis c'est un des trois plus grands parcs de Grenoble,
01:01:07 il est magnifique, d'abord, moi j'y passe beaucoup de temps,
01:01:10 il est vraiment magnifique, et comme le parc Paul Mistral,
01:01:14 ou le parc Bachelard de Champs-Elysées, qui se situe dans le quartier Mistral,
01:01:20 c'est les trois plus grands parcs de Grenoble,
01:01:22 le parc Paul Mistral, maintenant près de la mairie, est saturé,
01:01:25 il y a beaucoup de monde qui l'utilise,
01:01:27 ce n'était pas le cas quand je suis arrivé à Grenoble, il y a 30 ans,
01:01:29 où ça avait plutôt la réputation d'être un coupe-gorge,
01:01:31 mais maintenant, il y a du monde tout le temps, et c'est super,
01:01:34 des gens qui viennent prendre de la fraîcheur, passer du temps,
01:01:36 celui des Champs-Elysées a vécu une explosion de fréquentation
01:01:40 au moment du Covid, et ça ne s'est pas démenti depuis,
01:01:43 celui de la Ville-Neuve, aujourd'hui, il est effectivement peu connu,
01:01:46 alors qu'il est accessible en tramway, alors qu'il va être extrêmement accessible,
01:01:50 là, puisque nous avons démoli le CCAS,
01:01:52 le Centre Communal d'Action Sociale, qui était là,
01:01:54 pour le déplacer sur le bâtiment Camille-Claudel,
01:01:57 on va démolir un bâtiment, donc l'accès sera très facile depuis le tramway,
01:02:00 et je crois que quand il y a eu, l'année dernière,
01:02:03 une dizaine de milliers de personnes qui sont venues pour le 14 juillet,
01:02:05 ils ont découvert aussi ce parc, et donc qu'ils puissent venir s'y rafraîchir,
01:02:10 c'est important, si on pense la Ville à 10, 20, 30 ans,
01:02:13 nous avons besoin de cet accès à l'eau, c'est pour ça aussi
01:02:15 qu'on multiplie le nombre de fontaines à boire, des brumusateurs,
01:02:18 c'est vraiment une stratégie très forte.
01:02:20 – C'est un quartier qui jouit depuis longtemps d'une mauvaise réputation,
01:02:24 qui a toujours fait parler de lui dans la rubrique des faits divers,
01:02:27 il y a quelques jours, il y a encore une fusillade
01:02:29 à coup de Kalachnikov qui a fait 6 blessés devant ces immeubles de la Villeneuve,
01:02:34 d'autres fusillades ont lieu en lien toujours avec le trafic de drogue
01:02:37 sur la place Saint-Bruno à Grenoble,
01:02:39 elle vient d'où cette recrudescence de ces dernières semaines ?
01:02:42 Vous avez des informations ?
01:02:43 – Oui, il y a des luttes de territoire, des représailles suite à des premiers coups de feu,
01:02:49 on l'a vu, c'est assez dramatique, nous sommes très engagés là-dessus,
01:02:52 Maud Tavel, Alain Confesson, Olivier Bertrand étaient encore sur la place Saint-Bruno hier,
01:02:58 donc on est très engagés là-dessus, les forces de police font ce qu'elles peuvent,
01:03:03 mais là le gouvernement leur demande d'aller couper la mer à la petite cuillère,
01:03:08 le trafic de drogue, on voit bien que la demande ne s'arrête pas,
01:03:12 donc malgré tout cela, maintenant vous avez vu à Valence,
01:03:16 vous avez vu 4 morts ces dernières semaines, à Lyon, partout en France en fait,
01:03:22 la politique qui est une politique ultra répressive de M. Darmanin
01:03:26 engendre peut-être une déstabilisation, une déstabilisation qui peut être positive
01:03:30 du trafic de drogue, mais aussi des luttes de territoire et du coup des fusillades,
01:03:34 plus de 30 morts à Marseille déjà, donc notre engagement y reste total,
01:03:38 mais je crois qu'il faut aussi changer de pied,
01:03:41 la politique française en la matière est en échec en matière de santé,
01:03:44 parce que il y a beaucoup, notamment de jeunes qui fument,
01:03:47 et ça c'est problématique pour leur cerveau,
01:03:49 il y a de plus en plus de gens qui prennent de la coke,
01:03:52 je suis sidéré de voir les résultats, maintenant c'est 5% des gens qui ont testé la coke,
01:03:56 avant c'était pour la jet set et les avocats, pour faire simple,
01:04:01 maintenant on a l'impression que ça se démocratise,
01:04:04 c'est un problème de santé publique majeur, nous allons d'ailleurs lancer
01:04:08 une campagne de vidéos que nous avons tournées,
01:04:11 pour faire prendre conscience à ceux qui viennent acheter de l'impact,
01:04:16 quand ils fument c'est récréatif, ils disent "ok vous êtes sympas c'est récréatif",
01:04:20 mais en fait derrière il y a des dealers,
01:04:23 il y a des jeunes qui tombent dans la délinquance,
01:04:25 il y a des habitants qui subissent le trafic en bas de chez eux,
01:04:28 et c'est insupportable, donc voilà, nous allons mettre en place,
01:04:32 diffuser ces vidéos pour leur dire "ça c'est la conséquence de votre achat,
01:04:36 c'est ça, la face cachée de ce que vous ne voyez pas,
01:04:38 ce que vous refusez de voir, c'est ça".
01:04:40 Et puis j'espère que nous arriverons en France à un débat sain
01:04:43 sur ce sujet de la légalisation, comme il y a maintenant en Allemagne,
01:04:47 comme il y a maintenant dans presque la moitié des États des États-Unis,
01:04:51 comme il y a au Portugal, malheureusement cette loi ultra répressive française
01:04:55 est en échec pour la santé, est en échec financier,
01:04:58 je rappelle qu'Emmanuel Macron a intégré le trafic de drogue
01:05:01 dans la croissance française en 2018, ça peut paraître sidérant, mais c'est le cas,
01:05:05 donc aujourd'hui "droguez-vous ça fait monter la croissance française",
01:05:08 c'est sidérant, et c'est dramatique pour les policiers,
01:05:11 parce qu'on leur demande d'aller couper la mer à la petite cuillère,
01:05:14 ça n'a rien de réjouissant, quand on est policier en fait,
01:05:16 on a envie, on est d'abord garniers de la paix et du maintien de l'ordre.
01:05:20 Donc là, ils ont l'impression de se dire "on se bat avec des sabre-mousse",
01:05:25 on en arrête deux, pouf, il y en a deux qui poussent.
01:05:29 Je pense que pour leur moral, ce n'est pas très positif non plus,
01:05:34 ce n'est pas forcément les missions auxquelles ils s'attendaient,
01:05:37 voir ça c'est désolant, il faut que ça bouge, il faut vraiment que ça bouge.
01:05:41 – Les solutions que vous préconisez, elles ne se prennent pas au niveau local,
01:05:43 elles se prennent au niveau de l'État,
01:05:45 ça vous donne envie de retenter votre chance pour la prochaine élection présidentielle ?
01:05:50 – Ce qui est sûr, c'est que je continue à être un acteur local pleinement engagé,
01:05:54 je l'ai dit, je ferai deux mandats de maire et je le redis, je n'en ferai pas trois,
01:05:58 mais je serai pleinement engagé, comme je l'ai dit, je voulais gagner,
01:06:02 regagner et faire gagner, donc je serai pleinement impliqué en 2026 sur le territoire, c'est sûr,
01:06:07 et que je continue d'être un acteur national, donc je continue effectivement,
01:06:11 je vais régulièrement, toutes les semaines à Paris pour France Urbaine,
01:06:15 puisque je suis vice-président de l'association des maires des grandes villes de France,
01:06:19 avec le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudin, et la maire de Nantes, Johanna Roland,
01:06:23 donc je continue aussi à cette occasion de pouvoir rencontrer des journalistes,
01:06:28 des leaders politiques, de tous ceux qu'on essaye de rassembler, cette équipe,
01:06:34 je crois que nous n'avons pas de candidat naturel, quand on regarde le paysage,
01:06:37 il y a Jean-Luc Mélenchon qui a fait 22%, mais il a dit qu'il se retirait,
01:06:40 et les gens se disent, on ne pourra pas se mettre tous derrière lui de toute façon,
01:06:43 quand bien même il déciderait de ne pas se retirer, et derrière,
01:06:46 il n'y a pas de candidat naturel, ni moi, ni personne,
01:06:50 donc aujourd'hui le but n'est pas de trouver la personne providentielle,
01:06:53 le but est de se dire, quel projet, comment on s'adresse à la France,
01:06:55 et pour ma part, arrêter de dire, attention, le risque de l'extrême droite,
01:06:59 il est réel, mais ce n'est pas juste en disant attention,
01:07:01 c'est en proposant un projet de société qui soit plus séduisant pour les gens,
01:07:05 où ils se reconnaissent, ils se disent, ok, ça c'est bon pour moi tout de suite,
01:07:08 c'est bon pour moi demain, c'est bon pour mes enfants,
01:07:11 et bien ça vaut la peine de changer nos modes de vie pour aller dans cette direction,
01:07:15 donc je m'attache à ça, et j'y passe aussi un peu d'énergie.
01:07:18 – L'ambition nationale est toujours là, dernier petit mot sur les européennes,
01:07:21 vous avez imaginé candidats l'année prochaine pour l'Europe écologique et libère ?
01:07:25 – Oui, il y a des gens qui m'ont imaginé candidats au sénatorial,
01:07:28 candidats aux législatives en 2022, candidats aux européennes.
01:07:31 – Ça pourrait avoir du sens, pour Nob et les capitales vertes européennes.
01:07:33 – Oui, je suis très engagé, je vais aussi souvent à Bruxelles,
01:07:37 et je continue de m'impliquer là-dedans, mais non,
01:07:39 je ne serai pas candidat aux européennes, je suis pleinement engagé,
01:07:43 je le redis sur le territoire, et je le serai jusqu'au bout de mon mandat,
01:07:47 et je le serai aussi pour faire gagner l'équipe suivante,
01:07:52 qui j'espère sera toujours une équipe citoyenne de gauche écologiste,
01:07:56 il y a cet élan, quand même, qui n'y a pas eu partout ailleurs,
01:08:00 qui a été validé à travers les différentes élections,
01:08:03 et je crois que les Grendelbois et les Grendelbois, ils aiment ce caractère pionnier,
01:08:06 et même si on les brusque un peu parfois, évidemment,
01:08:10 ils se disent que finalement, ça vaut la peine, et que c'est bon pour eux,
01:08:14 bon pour eux tout de suite, bon pour eux pour le long terme.
01:08:17 – Vous avez déjà le nom du ou de la successeur à Éric Piaume ?
01:08:21 – Non, d'abord, ce n'est pas moi qui choisirais, évidemment,
01:08:23 j'ai mon mot à dire, mais on n'est pas sur un système d'empereur,
01:08:27 où on dirait, tiens, qui vas-tu adopter ?
01:08:30 Donc non, il y aura forcément une démarche collective,
01:08:33 qui permettra d'arriver à quelqu'un qui sera…
01:08:36 – Une femme ? Plutôt jeune ?
01:08:38 – J'aimerais bien, une femme.
01:08:39 – Membre de l'Européologie Les Verts ?
01:08:40 – Une femme, proche…
01:08:41 – Pour expérimenter au gouage du fonctionnement de la ville ?
01:08:44 – Ce n'est pas la peine d'essayer de faire un portrait robot aujourd'hui,
01:08:46 donc vous ne me ferez pas avancer là-dessus, ça sera une démarche collective,
01:08:49 effectivement, j'aimerais bien qu'il n'y ait jamais eu de mère, femme à Grenoble,
01:08:53 j'aimerais bien, mais encore une fois, ça ne va pas être le choix princier d'un homme,
01:08:59 ça va être une démarche collective, et je suis sûr que nous trouverons
01:09:02 des personnes motivées, il y en a beaucoup de compétentes,
01:09:05 il faut que les gens soient compétents et motivés.
01:09:07 – On aura l'occasion de vous parler avec vous Eric Piot dans cette émission,
01:09:09 puisque vous êtes maire de Grenoble encore pour 3 ans,
01:09:11 et que le QG politique, même s'il s'arrête là pour la partie estivale,
01:09:14 reprendra à la rentrée de septembre, on n'a pas l'invité encore qu'elle est
01:09:17 pour la première émission de septembre, donc je ne vous demande pas de poser une question,
01:09:21 mais je vous remercie en tout cas d'être venu conclure cette saison politique,
01:09:24 qui a été mouvementée, notamment avec les ping-pong à la métropole,
01:09:28 ça nous amène beaucoup d'infos à traiter, j'espère que vous avez suivi avec intérêt aussi
01:09:33 les Néandro de la politique qui s'érose, et je vous donne rendez-vous au mois de septembre.
01:09:37 – Merci beaucoup.
01:09:38 [Musique]

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