Nanterre : à Neuilly-sur-Marne, le maire en appelle à "une réaction très ferme, rapide de l'État"

Sud Radio

l’année dernière

Parlons Vrai chez Bourdin avec Zartoshte Bakhtiari, Maire de Neuilly-sur-Marne.

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00:00 - Jean-Jacques Bourdin. - Bien, il est 10h46, n'hésitez pas, intervenez.

00:04 0 826 300 300, c'est passionnant ce qui se passe, nous verrons bien.

00:09 Thibault de Montbrial est très pessimiste, moi je m'intéresse aux faits, nous verrons ce qui va se passer ce soir, les jours prochains.

00:18 Il est évident qu'il y a très peu d'appels au calme, la famille n'appelle pas au calme, elle ne l'a pas fait.

00:24 Ce qui est critiquable, discutable ou pas, vous nous dites, là aussi on en parle, 0 826 300 300,

00:34 il y a une marche blanche à partir de 14h, tout à l'heure nous verrons ce que ça va donner, dans les quartiers nous verrons comment ça réagit.

00:42 En attendant, il y a eu hier soir de très nombreux débordements, des débordements évidemment parfaitement condamnables,

00:50 notamment ce qui s'est passé à Neuilly-sur-Marne, Zartoschke Bakhtiari, bonjour.

00:55 - Bonjour Jean-Luc Bourdin. - Bien, vous êtes le maire de Neuilly-sur-Marne, rappelez-nous, pour que tout soit clair, Neuilly-sur-Marne, combien d'habitants ?

01:04 - Alors oui, on est en Seine-Saint-Denis, 40 000 habitants, on est à proximité de Paris, on est à une dizaine de kilomètres de Paris,

01:10 et on a été terriblement touchés hier soir par des actes sauvages. - Par des actes sauvages. Que s'est-il passé ?

01:17 - Nous avons les 7 véhicules de la police municipale que nous avions créés il y a 2 ans, qui ont été complètement calcinés,

01:24 nous avons également le service logement qui a été totalement incendié, avec des milliers de dossiers papiers de demandeurs de logement qui sont partis en fumée,

01:33 on a également la médiathèque qui a été incendiée, et on avait également la veille, on avait une école maternelle qui a été en plein cœur de quartier, qui a été caillassée par ces sauvages.

01:44 - Par des habitants de certains quartiers de Neuilly-sur-Marne ?

01:50 - Oui, notamment, qu'ils se sont donné rendez-vous, une cinquantaine qui a déboulé un peu partout, qui a commencé ses heures à partir de 1h, 1h30 du matin,

01:59 et qui s'est déboulé jusqu'à 4h30 du matin, en évidemment se filmant sur les réseaux sociaux, c'est vraiment terrible, moi je suis terriblement choqué par ces scènes d'horreur,

02:10 et honnêtement c'est le service public le plus essentiel qui a été touché hier soir, c'est le symbole même de la République qui est atteint,

02:18 quand on nous touche à une école c'est l'éducation qui est touchée, quand c'est la sécurité avec la police municipale, le social avec le logement, et la culture avec la médiathèque.

02:28 Donc moi j'en appelle vraiment à une réaction très ferme, rapide, de la part de l'État, sans aucune impunité, et sans tomber dans la culture de l'excuse,

02:37 il faut vraiment qu'on soit tous très ferme face à ces faits et ces délinquants criminels même, parce que c'est des actes d'incendie volontaire.

02:48 - Oui, ces criminels, des actes d'incendie volontaire, je rappellerai, et vous allez le faire mieux que moi, vous êtes le maire de cette commune de Saint-Denis,

02:58 vous êtes confronté aux difficultés rencontrées dans la ville par beaucoup d'habitants, beaucoup d'habitants qui ont vu par exemple leur voiture brûler,

03:08 ce ne sont pas des habitants de quartiers riches qui voient leur voiture brûler, ce sont justement les habitants qui habitent dans les quartiers dans lesquels habitent aussi ceux qui mettent le feu.

03:19 - Mais bien sûr, vous savez, dans le quartier en question, on a 90% de logements sociaux, c'est l'héritage d'une politique désastreuse qui a été menée,

03:29 ce que je constate c'est que quand le service logement brûle, en gros, si ce sont des jeunes du quartier, il y a de fortes chances que leur propre dossier de logement,

03:38 de leur famille, est brûlé avec, c'est l'école maternelle qu'ils ont fréquentée, c'est la médiathèque dans laquelle peut-être ils n'ont pas assez mis les pieds,

03:47 c'est aussi le service de la sécurité et la police municipale qui vient en aide à leurs parents, à leurs familles quand ils sont en difficulté.

03:54 Donc en fait ces personnes-là réagissent de manière irréfléchie, inqualifiable, innommable, sans réfléchir un seul instant aux conséquences qui vont retomber sur leur propre famille.

04:08 Et voilà, moi je ne vais pas pleurer pour eux, mais c'est la bêtise monstrueuse de ces personnes qui est démontrée par ces actes.

04:15 - Que craignez-vous ce soir et les nuits prochaines ?

04:19 - On est tous très très mobilisés, moi j'ai peur d'une chose, c'est que quand on voit les images des véhicules de la police municipale qui flambent,

04:27 qui tournent sur les réseaux sociaux et sur toutes les chaînes d'infos en continu, j'ai peur que ce soit un premier trophée qui en appellerait d'autres à venir.

04:35 Donc on est tous très mobilisés, moi dans ma ville, les services, la police de manière générale, moi j'en appelle à un renfort évidemment très important de la police nationale

04:47 pour qu'elle soit au rendez-vous et demain j'espère aussi que l'État sera au rendez-vous pour nous aider à reconstruire tous ces équipements partis en fumée hier soir.

04:56 - Vous avez réussi à établir des contacts avec certains responsables de ces émeutes ?

05:04 Des associations qui travaillent dans les quartiers ?

05:08 - Non, ces émeutiers sont masqués, cagoulés, ils déboulent à 1h30 du matin, donc on a des idées sur qui ça peut être.

05:18 Mais c'est pas mon rôle d'aller discuter avec des criminels, enfin moi je ne discute pas avec des criminels,

05:24 les criminels la seule réponse qu'ils doivent avoir c'est celle de la justice, et une justice qui soit pas laxiste et ferme.

05:30 Donc voilà, moi je ne discute pas avec ces gens-là, ce qu'il nous faut c'est une réponse rapide.

05:36 - Quand je pense que certains estiment que pour rétablir l'ordre il va falloir presque faire appel à ceux qui organisent les trafics,

05:45 vous comprenez ce que je veux dire ? C'est-à-dire que quand il y a trafic dans un quartier c'est plus calme.

05:52 Et c'est vrai que les trafiquants, les responsables de tous les réseaux, eux n'aiment pas quand il y a des émeutes, vous comprenez ce que je veux dire ?

06:00 - Absolument, absolument, mais non non, moi je ne tomberai pas là-dedans, on n'est jamais tombé là-dedans depuis 3 ans à la tête de la mairie,

06:06 moi je dénonce évidemment ceux qui veulent céder à cette facilité-là, il faut être ferme et irréprochable.

06:13 Donc non, moi je ne me plierai pas sur les dealers pour calmer une quelconque situation.

06:17 - Merci à vous. - Merci à vous.

06:20 Merci et bon courage. 10h50 de Bonne journée.