Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, le 1er juillet 2023 sur franceinfo.
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00:00 Hier, le principal syndicat de la police a évoqué des hordes sauvages, des éléments nuisibles.
00:08 "Nous sommes au combat", il parlait de la police, "car nous sommes en guerre".
00:12 Est-ce que vous partagez cette vision de la France après ces quatre nuits d'émeute ?
00:18 - Pas du tout.
00:19 Et ces propos sont extrêmement graves de la part de responsables syndicaux.
00:24 Ce n'est pas de la part de policiers comme ça qu'ils s'expriment, de la part de responsables syndicaux
00:31 qui s'expriment comme autant de l'OAS, un petit peu.
00:35 C'est-à-dire qu'ils annoncent "entrée en guerre", y compris contre le gouvernement.
00:41 - Oui, ils disent "entrée en résistance".
00:43 - Contre la population, contre les habitants de nos villes, de nos quartiers.
00:49 Ils vont faire leur propre loi, leur propre police.
00:51 C'est extrêmement grave.
00:52 Quand j'entends d'ailleurs M. Darmanin qui dissout tour de bras des organisations, des associations,
01:01 il serait là, bienvenu de se pencher sur ses propos.
01:04 - En tout cas, vous attendez un mot du ministre de l'Intérieur.
01:06 Hier soir, au journal Le 20h, il n'a rien dit.
01:08 - Vous vous rendez compte quand même que ce sont des syndicats qui sont reçus régulièrement au ministère
01:14 et qui appellent pratiquement à prendre les armes.
01:17 - Mais là, vous appelez à les dissoudre.
01:18 - Moi, je ne suis pas ministre de l'Intérieur.
01:20 Peut-être un jour, mais là, pour l'instant, c'est lui qui est en responsabilité.
01:24 Et donc, c'est lui qui doit se saisir de ces propos qui sont dangereux.
01:30 J'ai été de ceux, moi, qui a toujours pris le parti de défendre le rôle de la police,
01:38 qui sont garants de notre sécurité, de notre tranquillité publique.
01:41 Je n'ai jamais voulu faire d'amalgame entre des policiers qui ont des comportements violents,
01:47 racistes ou même qui ont l'usage de l'arme dangereux, comme là, on l'a vu,
01:53 et tous les autres policiers.
01:55 Je n'ai jamais voulu faire cet amalgame-là.
01:57 J'ai toujours défendu, justement, une police au service du peuple
02:02 et avec un changement de la politique de maintien de l'ordre.
02:06 Et j'ai reçois les syndicats de police.
02:08 Je parle avec eux, mais là, ces propos qui sont tenus par ces syndicats de police-là sont dangereux.
02:14 Ça ajoute au climat de haine et de guerre.
02:18 Et d'ailleurs, les études montrent que dans les quartiers de nos banlieues,
02:22 il y a un fossé immense entre la jeunesse et la police.
02:27 Il faut s'y pencher.
02:28 On ne peut pas dire qu'il n'y a rien et que les policiers sont dans leur droite.
02:34 – Les contrôles aux faciès, ça existe ?
02:36 – Oui, oui, oui.
02:38 – Il y a du racisme dans la police ?
02:40 – Oui, le racisme existe aussi dans la police, pas de la part de tous les policiers.
02:46 Mais ce racisme, cette discrimination, il existe.
02:51 Et il y a une étude qui montre qu'il y a un tel peur de la police dans ces quartiers
02:55 que quand il y a des violences intrafamiliales,
02:57 quand il y a des violences faites contre les femmes,
03:01 même là, les familles, même les femmes hésitent à appeler la police
03:05 alors qu'elles sont dans leur droit, parce qu'il y a une peur de la police.
03:08 C'est quand même un problème.
03:09 On doit restaurer un lien, un lien de confiance avec une police de proximité.
03:14 C'est cela à quoi nous nous appelons, à ce qu'on retrouve une police
03:18 qui devienne des gardiens de la paix
03:21 et qui retisse un lien de confiance avec la population et avec la jeunesse.