RTL Soir du 01 juillet 2023

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Regardez RTL Soir du 01 juillet 2023 avec Vincent Parizot.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL soir, Vincent Parizeau. Bonsoir Vincent. Bonsoir Isabelle, bonsoir à tous.
00:11 Ce soir encore, l'essentiel du journal sera consacré aux émeutes et au pillage de la nuit dernière, la quatrième
00:18 consécutive, au dispositif mis en place pour la soirée la nuit prochaine,
00:22 à la détresse des commerçants, à cette spirale de la violence où les institutions sont aussi visées
00:27 avec de nombreuses mairies ou des commissariats pris pour cible. Depuis la mort du jeune Naël, mardi matin, on compte plus de
00:34 2500 interpellations. La porte-parole de la police nationale Sophie Fibloy sera notre invitée dans quelques minutes.
00:41 45 000 policiers et gendarmes étaient mobilisés hier soir. Alors ce dispositif exceptionnel peut-il durer longtemps ?
00:48 Après Marseille, le maire de Lyon demande d'ailleurs des renforts.
00:51 79 membres des forces de l'ordre ont été blessés pour la seule nuit dernière.
00:57 Certains ont essuyé des tirs de grenailles à vous en vol. Alors comment
01:00 endiguer ces violences ? Quelle est l'efficacité des couvre-feu ? Faut-il les multiplier ? Et quelle peut être désormais la réponse de l'État ?
01:08 Justement, le chef de l'État Emmanuel Macron, il reporte sa visite en Allemagne, prévue à partir de demain,
01:14 une journée de samedi qui a été marquée par les obsèques de Naël à Nanterre. Elles se sont déroulées dans le calme.
01:21 Pillage, vandalisme, saccage un peu partout en France, ce sera l'essentiel de cette édition.
01:25 Dans un instant, le tour de France avec le maillot jaune sur les épaules du britannique Adam Yates et puis la météo Valérie Quintin,
01:32 avec plus de soleil demain et plus de chaleur aussi.
01:35 Bonsoir Vincent. Alors le matin, les températures seront stables mais nous allons gagner 1 à 3 degrés en journée avec un ciel bien lumineux sur
01:41 la moitié nord du pays.
01:42 Le soleil va s'imposer pleinement aussi près de la Méditerranée. En revanche, il va falloir être un petit peu plus patient du sud-ouest aux Alpes où
01:49 il y aura encore quelques pluies en matinée et des nuages qui auront tendance à traîner un peu même l'après-midi. Côté Mercure donc,
01:54 fourchette de 11 à 20 degrés au réveil entre Beauvais et Perpignan,
01:58 20 à 32 dans l'après-midi avec 26 degrés à Paris, à Grenoble, à Colmar et à Montauban. Merci Valérie.
02:04 RTL soir
02:07 avec Vincent Parizeau. Et avant de faire un point complet de la situation du pays face aux émeutes et au pillage, une petite parenthèse
02:13 avec le tour de France qui s'est ouvert ce matin. Dans une demi-heure, ce sera le Club Jalabert,
02:18 tout de suite direction Bilbao. RTL
02:20 Tour de France 2023, Nicolas Georgeron.
02:24 Nicolas, le premier maillot jaune est anglais et la petite histoire retiendra qu'il devance son frère jumeau.
02:29 Oui, Adam Yates, Simon Yates, des Britanniques de 30 ans, des jumeaux et qui n'appartiennent pas à la même équipe.
02:35 Mano a mano sur le final de l'étape 10 km ensemble avant que dans les derniers hectomètres
02:40 en pente sur cette arrivée, Adam Yates devance son frère de quelques longueurs.
02:44 Il va porter le maillot jaune pour la cinquième fois de sa carrière après avoir brillé déjà en 2020 notamment.
02:49 Oui, j'ai fait de mon mieux. Je suis revenu à l'avant avec mon frère qui était auprès de moi.
02:54 On a travaillé ensemble et à l'oreillette on m'a dit "oui, oui, go pour la victoire".
02:57 Porter le maillot jaune, c'est spécial quand bien même Taddei est le patron. C'est le meilleur au monde.
03:05 Adam Yates, lieutenant de Taddei Pogacar, le Slovain et troisième de l'étape, est bel et bien au rendez-vous. Il y a déjà des enseignements.
03:13 Thibaut Pinot, quatrième aujourd'hui et dans le coup, le coureur cofidis Victor Laffey, brillant sixième.
03:18 Quand Alaphilippe et Van Der Poel par exemple ont coincé dans les dernières difficultés.
03:22 Une seule chute sérieuse cet après-midi. Elle n'a impliqué que trois coureurs mais deux outsiders pour le podium.
03:28 Ils ne sont plus dans le jeu. L'Espagnol Enric Mas, touché à la clavicule et au poignet, a abandonné.
03:33 L'Équatorien Carapaz, genou en sang, est remonté sur le vélo mais a terminé à plus de 15 minutes. Il est hors jeu donc pour le général.
03:39 Nicolas Georgerot à Bilbao et donc à 18h30 le club Jalaber.
03:43 C'est 20 ans de métier, 20 ans de boulot, 10 heures par jour au magasin pour réussir à payer les factures, à sortir un salaire.
03:56 Je suis dégoûtée.
03:57 Ils ont pris tous les vêtements ?
03:59 Oui, ils ont fracassé les vêtrines et ils ont fracassé le moral aussi.
04:03 Une commerçante de Grenoble qui illustre ce soir tout le désarroi, la colère, la tristesse de nombreux commerçants un peu partout en France.
04:10 On va y revenir largement dans ce journal essentiellement consacré aux émeutes qui ont donc débuté mardi soir après la mort du jeune Naël à Nanterre,
04:17 ville où se sont déroulées ces obsèques aujourd'hui sans aucun incident.
04:22 Il est donc un peu plus de 18h, on est disons dans un entre-deux après cette quatrième nuit d'émeute.
04:27 Et ce qui se profile peut-être pour les prochaines heures, nous serons dans quelques instants avec la porte-parole de la police nationale, Sonia Fibloy.
04:36 Mais tout d'abord essayons de dresser le tableau de la situation, situation évidemment inédite par son intensité.
04:42 Bonsoir Guillaume Chiese.
04:44 Bonsoir.
04:44 Tout d'abord en dressant un bilan, si possible, de la nuit dernière.
04:48 Alors, 1311 personnes ont été interpellées, c'est quasiment 500 de plus que la veille.
04:53 En revanche, il y a eu moins d'incendies de véhicules, 1350 comptabilisés ce matin, et moitié moins d'incendies et dégradations de bâtiments.
05:00 26 mairies, 24 écoles, 58 commissariats et casernes ont tout de même été pris pour cibles.
05:05 Alors, des émeutes dans tout le pays, dans des petites communes, comme dans les grandes villes, mais on note deux points chauds la nuit dernière, Marseille et Lyon.
05:13 Oui, à Lyon, on a connu une nuit d'émeute sans précédent, a déclaré le maire, des dizaines de casseurs à pied, à vélo, à trottinette, très mobiles donc,
05:20 qui ont pillé une quarantaine de magasins dans tous les arrondissements de la ville.
05:24 Le bilan est lourd, 35 blessés chez les forces de l'ordre.
05:26 Gérald Darmanin a annoncé que la CRS 8, l'unité des forces mobiles de police spécialisée dans les violences urbaines, sera déployée là-bas ce soir.
05:34 À Marseille, là aussi, il y a eu des heurts avec des très jeunes mobiles.
05:38 La plupart des incidents ont eu lieu dans les quartiers populaires de la ville.
05:42 95 interpellations ce soir.
05:44 La préfecture annonce qu'il y aura des renforts de CRS, deux blindés de la gendarmerie, deux hélicoptères, un avion pour survoler la ville, étudier les mouvements des casseurs.
05:52 Les transports en commun sont de nouveau à l'arrêt depuis 18h et jusqu'à 7h demain matin.
05:57 Alors, voilà pour le bilan de la nuit dernière, et pourtant, on a entendu, aux premières heures de la journée, Gérald Darmanin parler de violences d'une intensité moindre.
06:06 Oui, et ça, c'est en raison de ce que je vous disais, ça peut sembler contre-intuitif, puisqu'il y a eu plus d'interpellations que Lyon et Marseille ont été violemment ciblées.
06:13 Globalement, on a eu moins de bâtiments touchés, moins de véhicules incendiés.
06:16 Quand le ministre de l'Intérieur dit ça, cette nuit, c'est surtout en comparaison avec la nuit précédente, qui, sur tout le territoire, en termes de casse pure, a été plus intense.
06:24 Et en quatre nuits, on peut dire aussi que ces émeutes ont non seulement pris de l'ampleur, mais ont changé de nature.
06:30 On assiste désormais à des attaques de magasins en série, des scènes de pillage.
06:34 Oui, alors il y avait déjà beaucoup de magasins pillés dans la nuit de jeudi à vendredi, encore énormément cette nuit.
06:40 C'est très difficile d'obtenir un bilan national complet, car tout le comptage passe par les déclarations des commerçants à leurs assurances.
06:46 Mais c'est vrai que sur les réseaux sociaux, les vidéos de pilleurs sortant de magasins les bras chargés se multiplient.
06:51 Et puis on a constaté aussi, pour la première fois, des tirs d'armes à feu.
06:55 Oui, c'était à Vaud-en-Velin, cette nuit, un émeutier a tiré avec un fusil à grenaille sur les forces de l'ordre.
07:00 Bilan, quatre policiers blessés, deux souffrent d'hématomes, deux autres présentent des impacts de grenaille au nez et à la cuisse.
07:06 Guillaume Chiese, les réseaux sociaux, on le sait, jouent un rôle important dans cette spirale de la violence.
07:11 Le garde des Sceaux entend taper fort.
07:14 Oui, Eric Dupont-Moretti veut, et ce sont ses mots, péter les comptes qui releillent les rendez-vous des casseurs, notamment sur Snapchat.
07:21 Quand on invite des camarades pour aller casser, ça s'appelle potentiellement une association de malfaiteurs.
07:27 Ils ne pensent pas que l'on peut se servir de Snapchat en se planquant, on peut les identifier.
07:33 Il faut que ça se sache, et si vous balancez des trucs sur Snapchat, le compte, on va le péter, vous serez retrouvés et vous serez sanctionnés.
07:41 Le garde des Sceaux reconnaît qu'il faudra du temps pour mettre son action en œuvre, car avant d'obtenir des noms ou des adresses,
07:46 la justice doit systématiquement faire une requête aux différents opérateurs des réseaux sociaux, mais il promet que ça sera fait et vite fait.
07:52 Guillaume Chiese, merci, vous restez évidemment avec nous.
07:55 On a parlé de Marseille et de ses magasins pillés dans le centre-ville la nuit dernière,
07:58 mais les vandales, les pilleurs s'en sont pris également à une grande surface, l'hypermarché Carrefour Le Merlan,
08:04 c'est à la limite des quartiers Nord. 7 boutiques sur 11 ont été dévalisées la nuit dernière.
08:08 Et le centre commercial qui faisait l'objet de nouvelles rumeurs pour la soirée la nuit prochaine a préféré fermer complètement, Hugo Hamelin.
08:16 Oui absolument, les derniers caddies sont en train de sortir par une toute petite issue de secours.
08:22 Le grand rideau de fer de ce supermarché est déjà fermé depuis 30 minutes,
08:25 comme d'autres grands centres commerciaux à Marseille qui ferment cette fin d'après-midi malgré que ce soit le premier samedi des soldes.
08:31 Ce n'est pas la police qui les ont prévenus de possibles nouveaux cambriolages, mais TikTok et Snapchat.
08:36 On en parlait où circulent des rumeurs de nouvelles nuits agitées pour les galeries commerciales.
08:41 Ici plusieurs dizaines d'émetiers ont fait une radia cette nuit dans les magasins,
08:45 comme dans celui de Sarah qui vend du prêt-à-porter dans ce carrefour bien installé dans les quartiers Nord.
08:50 Ils attaquent leur lieu de vie.
08:52 Ils l'avaient partout dans la galerie, c'était horrible.
08:54 Sur le parking, ils arrivaient par deux, par trois, par deux, cagoulés, masqués, des petits, jeunes avec leurs parents.
09:00 Ils ont prévenu leurs parents comme quoi ils pouvaient voler qu'ils avaient cassé les magasins.
09:04 Ils sont revenus, les parents mettaient leur voiture sur le parking.
09:08 Des mamans, hein. Ce n'est pas que les jeunes.
09:11 Pour les clients comme Bilal qui habitent dans le quartier,
09:14 c'est difficile d'expliquer ces émeutes où on vole des téléphones, des articles de luxe, des vêtements,
09:20 mais aussi où on vole des produits alimentaires de première nécessité.
09:23 On le voit dans les supermarchés et il y a une cause sociale à tout ça.
09:27 On voit que ça cache autre chose. Il y a eu le meurtre et tout.
09:29 Mais on voit que les gens avaient envie d'éclater.
09:32 Il y a des jeunes, il y a des très jeunes,
09:34 mais on voit qu'il y a des gens âgés qui sont là, qui vont dans les magasins, qui servent.
09:38 On se croirait... Je ne sais pas.
09:40 Franchement, c'est dur en France maintenant.
09:41 Je suis gagné cinq, on est pour faire plaisir. C'est très dur.
09:45 Ça fait de la peine un peu quand même. Ça fait de la peine.
09:48 Ici, la Chambre de commerce et d'industrie à Marseille
09:50 parle de 400 magasins touchés, fracturés, principalement dans le centre-ville.
09:54 Hugo Hamelin, Marseille pour RTL.
09:56 Après Marseille, direction le nord de la France maintenant.
09:59 À l'image de Paris, de la région parisienne,
10:01 la nuit a quand même été moins agitée dans le nord,
10:04 même s'il y a eu encore des vitrines endommagées,
10:07 des feux de poubelles, par exemple, à Roubaix.
10:09 Mais donc, une nuit moins agitée, moins difficile.
10:13 Bonsoir Antoine Decarnes.
10:15 Bonsoir Vincent. Bonsoir à tous.
10:16 Et on peut noter que ça correspond au couvre-feu
10:19 instauré dans certaines communes du nord,
10:20 notamment, je crois, à Comines, près de la frontière belge.
10:23 Oui, Comines, ville de 13 000 habitants,
10:25 où dans la nuit de jeudi à vendredi,
10:27 mortiers, cocktails Molotov et pavés se sont abattus sur les forces de l'ordre.
10:31 C'est pourquoi le maire sans étiquette, Eric Van Steyn,
10:34 a vite tranché pour le couvre-feu.
10:36 On se dit, on ne va pas passer une deuxième nuit comme celle-là.
10:37 Pour protéger la population, la loi m'autorise à prendre cet arrêté.
10:40 Donc, on le prend tout de suite.
10:42 Ça a marché hier soir. On a eu une nuit paisible.
10:44 De 19h à 6h du matin, tous les habitants doivent rester chez eux,
10:48 ce qui permet un meilleur ciblage des émeutiers.
10:50 Comme la population est à la maison, ils sont isolés.
10:52 On les voit tout de suite. D'ailleurs, on a eu le cas hier.
10:54 Tout de suite, on a quelques jeunes qui passaient,
10:56 qui photographiaient les bâtiments.
10:57 Hop, interception, contre l'identité.
10:59 On a les noms, on a les adresses, verbalisation.
11:02 Hop, ils sont partis. On ne les a plus vus.
11:04 Mais cet arrêté permet surtout aux forces de l'ordre
11:06 d'aller à la rencontre des individus sans attendre les premières dégradations.
11:10 Pour Pascal Dablement, chef de la police municipale,
11:13 le couvre-feu est le meilleur outil de prévention.
11:15 Dans une première partie de la nuit, on les empêche de s'organiser
11:18 et surtout, on les repousse.
11:19 On identifie plus clairement les personnes
11:21 qui sont susceptibles de causer des dommages et des torts.
11:23 Et dans les autres communes qui ont pris l'arrêté,
11:25 comme Douchy, Roubaix, Aluyen ou Tourcoing,
11:28 le constat est le même.
11:29 Le couvre-feu a été efficace cette nuit.
11:31 Couvre-feu efficace dans le Nord. Merci Antoine Decade.
11:34 Constat également dressé par le maire de Neuilly-sur-Marne,
11:37 qui avait instauré également ce couvre-feu hier soir.
11:40 - Bonsoir Sonia Fibleuil. - Bonsoir.
11:42 - Porte-parole de la police nationale.
11:44 Tout d'abord, quel est ce soir le bilan
11:46 du côté des forces de l'ordre après quatre nuits d'émeute ?
11:49 - Alors, vous l'avez dit, depuis le 27 juin,
11:53 nous sommes extrêmement mobilisés
11:54 puisque nous avons procédé à de nombreuses interpellations,
11:58 police et gendarmerie conjointement.
12:01 Donc, nous sommes extrêmement mobilisés depuis tous ces jours
12:05 et nous déplorons dans nos rangs plus de 650 policiers blessés,
12:10 auxquels évidemment je tiens à renouveler
12:12 et puis à affirmer tout mon soutien,
12:15 parce qu'ils font face à un contexte qui est particulièrement difficile.
12:18 - Il y a des blessés sérieux ?
12:19 - Oui, il y a des blessés sérieux
12:20 et nous y prêtons une attention toute particulière.
12:24 - 45 000 policiers et gendarmes mobilisés hier soir en France.
12:28 Certains maires, comme à Lyon ou à Marseille, ont demandé des renforts.
12:30 Est-ce que c'est encore possible d'élargir ce dispositif ?
12:34 - Alors, vous venez de le dire,
12:35 la mobilisation est extrêmement forte.
12:38 Elle peut s'étendre aux besoins,
12:40 puisque nous sommes 150 000 policiers et environ 100 000 gendarmes.
12:45 Donc, nous sommes en plus tous très concernés par les événements, évidemment.
12:49 Et donc, oui, nous pouvons encore étendre notre mobilisation aux besoins.
12:54 - Et encore longtemps, parce qu'on entend les syndicats de policiers aussi
12:57 qui disent "nos hommes sont épuisés physiquement et mentalement,
13:02 leurs vacances, leurs congés ont été reportés, ils n'en peuvent plus".
13:04 Est-ce que sur le long terme ou même le moyen terme, c'est possible ?
13:08 - Alors oui, c'est difficile, mais c'est tout à fait possible.
13:10 La police nationale se mobilisera le temps qu'elle doit l'être,
13:14 puisque ce sera le temps de la crise.
13:16 Bien évidemment, nous avons l'habitude de cela.
13:19 Nous souhaitons pacifier la situation.
13:23 Nous souhaitons faire respecter l'ordre public.
13:26 Nous souhaitons protéger nos citoyens et la paix publique et les institutions.
13:31 Donc oui, il y a de la fatigue.
13:32 Et c'est bien normal, parce que les policiers sont des êtres humains,
13:35 comme tout le monde.
13:37 Mais il y a aussi beaucoup de résilience en police nationale,
13:40 et je tiens à le souligner.
13:42 Et c'est d'ailleurs ce qu'on nous apprend lors de notre formation
13:44 et ce qu'on nous apprend nos expériences sur le terrain.
13:47 Donc nous serons évidemment très attentifs les uns aux autres,
13:50 parce que ça fait partie de notre ADN.
13:52 - Voilà, il y a une sorte de solidarité qui s'installe.
13:55 - Mais pour autant, pas un repli sur soi.
13:57 Et je tiens à le dire, parce que souvent,
13:59 on nous accuse de cela à cause de notre solidarité, qui est notre ADN.
14:02 Mais pour autant, pas un repli sur soi.
14:04 Mais encore une fois, nous serons déterminés
14:06 pour faire face à cette crise.
14:07 - Guillaume Chès.
14:07 - Il y a des grandes échéances à venir.
14:09 On pense à la Coupe du monde de rugby 2023, au JO 2024.
14:12 On a déjà demandé aux policiers d'être mobilisés à 100%
14:16 pour ces événements-là.
14:17 Ça va être dur de tenir dans la durée,
14:20 peut-être jusqu'à ces grandes échéances ?
14:22 - Oui, c'est exact.
14:23 Les policiers ont déjà été très mobilisés
14:25 sur les dernières séquences.
14:27 Ils vont l'être pendant cette séquence,
14:29 cette nouvelle séquence qui s'entame,
14:30 et ils le sauront pendant les grands événements.
14:33 Et vous savez, et je pense que nous en sommes aussi très conscients,
14:36 c'est que nous pouvons compter sur nos partenaires
14:39 de sécurité privée, de police municipale,
14:42 de tous les acteurs qui participent
14:43 et qui concourent à la sécurité de nos concitoyens.
14:46 Donc oui, nous allons perdurer.
14:48 Nous savons que notre objectif à long terme
14:50 et les Jeux olympiques sont les Jeux olympiques de 2024.
14:54 - Sonia Fibloy, l'âge des émeutiers,
14:56 en tout cas de certains d'entre eux,
14:57 est souligné depuis mardi soir.
14:59 On parle parfois d'ados, de 13, 14 ans, parfois moins.
15:03 Écoutez ce que disait ce matin sur RT ce policier de Roubaix.
15:06 - Il y a une grande frustration dans nos rangs
15:08 parce qu'on est bridé par la hiérarchie,
15:11 on est bridé par ce qui vient d'en haut
15:13 et on est plus spectateur qu'acteur.
15:15 Donc on assiste à des vandalismes,
15:17 on assiste à des pillages de magasins,
15:19 à des incendies de bâtiments publics ou privés.
15:22 Et comme la vie humaine n'est pas en danger,
15:24 on a l'ordre de ne pas intervenir, de laisser faire.
15:27 - Vous agissez différemment avec les plus jeunes ?
15:31 - Alors avec les plus jeunes, il y a effectivement de la prudence
15:34 et c'est bien normal.
15:35 Nous faisons attention à cette qualité de minorité.
15:38 Donc effectivement, vous l'avez dit,
15:39 nous avons un tiers des interpellés la nuit dernière
15:42 qui ont une moyenne d'âge de moins de 17 ans.
15:45 Donc ce que je tiens à dire,
15:47 c'est qu'il est quand même extrêmement difficile
15:49 de discriminer un mineur d'un majeur
15:52 lorsqu'on intervient de nuit, en milieu hostile,
15:55 quand on se fait tirer dessus à coup de mortier d'artifice,
15:59 lorsqu'ils sont cagoulés, voire avec des capuches.
16:03 Bref, en tout cas, des conditions qui ne nous permettent pas
16:06 de savoir qui on interpelle.
16:07 - Mais il y a des consignes qui sont données
16:09 pour ne pas aller au contact des plus jeunes ?
16:11 - Bien sûr, parce que non,
16:12 ce n'est pas du tout de ne pas aller au contact des plus jeunes,
16:15 c'est de la prudence.
16:16 Et ce que ce policier dit,
16:18 peut-être est révélateur de sa frustration personnelle
16:20 et on peut tout à fait l'entendre.
16:22 Mais il s'agit de prudence,
16:25 justement pour éviter que ça dégénère.
16:27 On essaie de maintenir à distance,
16:29 et c'est d'ailleurs un protocole d'emploi des CRS
16:31 et de manière générale de ceux qui interviennent
16:33 sur les violences urbaines,
16:35 maintenir à distance, mais pour autant,
16:36 lorsqu'il y a interpellation,
16:38 les mineurs sont considérés comme tels,
16:41 c'est-à-dire que lorsqu'ils sont placés en garde à vue,
16:43 ils disposent de droits renforcés,
16:45 on appelle leurs parents, on appelle les médecins,
16:47 bref, etc., tous les droits qui sont renforcés à la garde à vue,
16:50 et on prête une attention particulière à eux
16:52 en raison de cette minorité.
16:53 - Un dernier mot, justement, Sonia Fibloche,
16:56 ces interpellations, plus de 2000 depuis mardi,
16:59 qu'est-ce qu'ils deviennent ?
17:00 Ils ne sont pas tous mis en garde à vue, ces émeutiers ?
17:02 - Alors, la plupart sont mis en garde à vue, bien sûr,
17:04 pour être mis à disposition de la justice,
17:07 parce que c'est leur droit, déjà, d'une part,
17:10 c'est pour qu'ils puissent avoir les droits aussi
17:15 de la garde à vue pour être mis à disposition de la justice,
17:17 et puis, oui, il faut collecter les preuves.
17:23 Alors, ça peut être assez délicat,
17:25 parce que lorsqu'ils sont placés en garde à vue,
17:28 eh bien, il faut qu'on rattache à chacun la preuve de ses exactions,
17:33 et donc, parfois, il est difficile de récupérer cette preuve,
17:36 et c'est la justice qui décide s'il y en a suffisamment
17:39 à l'encontre des individus ou pas.
17:40 Donc, oui, la justice va suivre son compte,
17:42 et il sera le temps de faire le bilan ultérieurement
17:44 à l'issue de cette crise.
17:45 - Merci d'être intervenue ce soir sur RTL.
17:48 Sonia Fibloche, porte-parole de la police nationale,
17:51 merci beaucoup.
17:52 Une courte pause, et puis dans un instant,
17:54 on parle de ces commerçants, de ces commerces
17:56 qui ont été vandalisés, pillés,
18:00 et des mesures que le ministre d'Economie
18:02 entend mettre en œuvre.
18:02 À tout de suite.
18:03 - La nuit dernière a donc été marquée par un nombre très important
18:10 de pillages d'attaques de magasins à Marseille, à Lyon, à Ladis.
18:14 À Saint-Etienne, les commerces ont été invités
18:18 à baisser le rideau dès 14h.
18:20 À Paris, sur les Champs-Élysées,
18:21 certains commerçants ont déjà fermé.
18:24 Des commerçants victimes directes des émeutiers, des pilleurs.
18:26 Alors, le bilan économique n'est pas encore établi,
18:28 mais cet après-midi, Bruno Le Maire,
18:30 le ministre de l'Economie, et Olivia Grégoire,
18:33 la ministre au PME et à l'Artisanat,
18:35 ont organisé une réunion à Bercy
18:37 avec des représentants des banques et des assureurs.
18:39 Vous y étiez, Gatlandais ?
18:41 - Oui, et le ministre de l'Economie a échangé avec eux
18:44 pendant plus d'une heure pour recenser le nombre de commerces touchés
18:48 et dresser un premier bilan des dégâts.
18:50 - Au total, c'est au moins une dizaine de centres commerciaux
18:53 qui ont été attaqués et pillés.
18:55 Une quinzaine de ces centres qui ont été intégralement brûlés.
18:58 C'est plus de 200 enseignes de la grande distribution,
19:01 250 débitants de tabac, 250 agences bancaires.
19:05 Ces actes sont inexcusables, inqualifiables, intolérables.
19:09 - Bruno Le Maire a aussi indiqué, mais sans les quantifier,
19:13 que beaucoup de fast-food, de commerce de mode
19:15 et de vêtements de sport avaient aussi été ciblés.
19:18 Le ministre de l'Economie s'est ensuite adressé aux assureurs.
19:22 Il leur demande de simplifier leurs procédures
19:25 pour les commerces qui doivent signaler un sinistre,
19:27 de réduire les montants des franchises
19:29 et de procéder à des indemnisations le plus rapidement possible.
19:34 Bercy indique également que les commerces touchés
19:36 pourront demander à payer plus tard leurs charges sociales et fiscales.
19:41 Enfin, concernant les soldes qui ont commencé mercredi,
19:44 Bruno Le Maire envisage de les prolonger d'une semaine.
19:48 - Agathe Landé à Bercy. Bonsoir Jacques Ressel.
19:52 - D'accord.
19:53 - Visiblement une liaison un peu difficile.
19:55 Je précise, vous êtes délégué général
19:57 de la Fédération du Commerce et de la Distribution.
19:59 Vous étiez à Bercy.
20:01 Vous avez été rassuré par ce qu'a dit Bruno Le Maire ?
20:04 - Écoutez, j'ai d'abord été extrêmement inquiet
20:07 de voir le bilan global.
20:10 Celui que nous avons communiqué, que tous les secteurs ont communiqué,
20:13 est extrêmement impressionnant.
20:14 Nous, on a, par exemple, plus de 200 moyennes et grandes surfaces
20:19 qui ont été vandalisées, pillées et parfois même brûlées
20:24 au cours de la nuit, avec des actes d'une violence incroyable,
20:27 des attaques à la voiture bélier,
20:29 des personnels qui ont été molestés,
20:33 dans certains cas, dans la journée, encore aujourd'hui.
20:36 C'est vraiment une situation hallucinante,
20:39 avec, visiblement, des pilleurs qui arrivent,
20:43 qui récupèrent les palettes entières,
20:46 qui récupèrent même parfois les caisses enregistreuses,
20:48 les coffres forts, et qui ensuite mettent le feu,
20:50 qui appellent les familles pour que tout le monde
20:53 vienne récupérer les produits,
20:55 avec des centaines de milliers d'euros dans certains magasins de vol.
20:59 - C'est le constat qu'on a dressé
21:02 dès le début de cette édition, Jacques Resset.
21:05 Ce que je voudrais savoir, c'est si, effectivement,
21:09 les commerçants concernés sont aujourd'hui
21:12 particulièrement inquiets,
21:14 c'est-à-dire, est-ce que la survie de ces commerçants est en jeu ?
21:18 - La survie d'un certain nombre de commerces,
21:20 notamment de petits commerces, est en jeu,
21:22 parce que c'est le premier week-end des soldes.
21:24 Il faut bien voir que c'est une période d'activité extrêmement forte.
21:27 Et la première demande que nous avons faite,
21:29 collectivement, cet après-midi, aux deux ministres,
21:32 c'est, tout simplement, de faire en sorte de garantir un minimum d'ordre.
21:36 Comme le disait tout à l'heure la représentante de la police,
21:38 il y a encore des moyens qui peuvent être mobilisés.
21:41 Il faut le faire, et il faut considérer que les magasins
21:44 sont des bâtiments qui doivent être protégés,
21:47 au même titre que les bâtiments publics.
21:49 - C'est-à-dire que vous demandez, aujourd'hui, à la police
21:50 de protéger les commerces.
21:53 - Exactement, il faut protéger les commerces.
21:56 C'est une activité d'intérêt public.
21:57 On l'a bien vu pendant le Covid, à quel point c'était essentiel.
22:01 Il faut que les Français puissent venir faire leurs courses,
22:04 acheter à manger, acheter les produits de première nécessité.
22:07 C'est absolument indispensable.
22:10 Donc, il faut absolument garantir tout ça.
22:12 Et puis, par ailleurs, c'est ce que nous avons demandé,
22:14 c'est d'aider les commerces à supporter les dépenses supplémentaires
22:22 ou les pertes de revenus qu'elles peuvent avoir.
22:26 - Donc, là, c'est aux assurances d'entrer en jeu.
22:27 - Ça, c'est aux assurances.
22:29 Ce qu'a fait Bruno Le Maire va tout à fait dans le bon sens.
22:32 Mais il y aura aussi d'autres choses.
22:33 Par exemple, aider un certain nombre de commerces à se reconstruire.
22:36 Il y a toute une série de commerces qui ont été complètement détruits.
22:39 Et on sait que ça prend beaucoup de temps.
22:41 Et donc, j'ai demandé qu'il y ait des mesures exceptionnelles
22:44 qui vont nous permettre de reconstruire au plus vite ces commerces
22:47 dans des zones qui sont des zones où on sait
22:50 que c'est essentiel d'avoir ce type d'activité commerciale.
22:53 - Merci beaucoup, Jacques Ressel, délégué général
22:56 de la Fédération du Commerce et de la Distribution.
22:58 Une courte pause.
22:59 Dans un instant, on sera à Metz, où la médiathèque a complètement brûlé.
23:03 Et puis, on va vous parler de la décision d'Emmanuel Macron
23:05 de reporter son voyage en Allemagne.
23:07 A tout de suite.
23:13 - Les commerces pris pour cibles, on vient d'en parler largement.
23:15 Mais aussi, et ça depuis le début des années,
23:17 tous les symboles de l'État, mairies, commissariats,
23:20 mais aussi des médiathèques.
23:21 On l'a vu à Reims, à Montauban, ou encore la nuit dernière à Metz.
23:25 Et là, les pompiers, victimes eux-mêmes de tirs de mortier,
23:27 n'ont pas pu la sauver, Dimitri Ramelot.
23:29 - Par terre, sur les trottoirs, tout autour de l'immense tas de cendres
23:32 et de tôles encore fumant, une paire de ciseaux,
23:35 un clavier d'ordinateur calciné.
23:37 - Honnêtement, je l'ai vu hier soir, j'étais en larmes.
23:38 C'est beaucoup trop patroce.
23:40 - Sarah est une habitante de ce quartier populaire
23:42 où, depuis quelques jours, les HLM succèdent aux voitures calcinées.
23:45 Et ce matin, cette étudiante de 20 ans a les yeux dans le vague.
23:49 - C'était un peu mon point de repère.
23:50 C'était un lieu de rassemblement, où on venait tous.
23:52 Ils nous foutent tous dans la merde.
23:53 Tout ce qu'ils font, c'est détruire, mais Naël...
23:55 Qu'est-ce que ça apporte à Naël ?
23:56 - Et alors que des bouts du bâtiment tombent encore plusieurs heures
23:59 après l'attaque, ce papa bébé dans les bras
24:01 et qui a vu la médiathèque se construire il y a 30 ans
24:04 a les larmes qui coulent de désespoir.
24:06 - J'ai même fait des cartes pour les enfants avant-hier.
24:08 Ils ont fait beaucoup de choses pour ce quartier.
24:10 Et là, on se retrouve avec rien du tout, maintenant.
24:12 - Et Patrick Thiel, adjoint au maire chargé de la culture,
24:14 qui chiffre les dégâts en dizaines de millions d'euros,
24:17 ne comprend pas l'attaque de ce phare du quartier.
24:20 - C'était pas seulement une médiathèque
24:21 où on venait emprunter des livres.
24:23 C'était une médiathèque où on pouvait s'installer et travailler.
24:25 Pourquoi vous en prenez, vous, à ce qui est fait pour vous ?
24:29 - Un rassemblement a eu lieu dans une salle du quartier
24:31 pour permettre à chacun d'exprimer sa colère et son incompréhension
24:34 suite à cet incendie qui survient 24 heures
24:37 après celui de la mairie du quartier,
24:38 située 10 mètres plus loin.
24:40 - Dimitri Ramelot à Metz.
24:41 Voilà, on a dressé depuis 18h le tableau,
24:45 après quatre nuits d'émeute,
24:46 situation inédite et grave, bien sûr,
24:48 qui, on le disait, Marie Mollet,
24:50 amène le président à reporter sa visite d'État en Allemagne.
24:53 - Oui, Emmanuel Macron, qui devait s'envoler
24:54 demain soir pour Stuttgart jusqu'à mardi.
24:57 Mais c'est lui qui a appelé le président allemand ce matin
25:00 pour lui demander de reporter cette visite à plus tard.
25:03 Alors, du côté de l'Elysée, on minimise l'importance de ce déplacement
25:06 très protocolaire, nous dit-on.
25:08 Une visite dans un château, pas de dossier brûlant à l'agenda.
25:11 Pourtant, cette visite d'État avait aussi pour but
25:14 de réchauffer la relation franco-allemande
25:17 qui souffre depuis des mois avec des désaccords profonds
25:20 sur le nucléaire ou sur l'Europe de la défense.
25:22 Tant pis, ce sera pour plus tard.
25:24 L'urgence pour Emmanuel Macron, c'est de montrer
25:26 qu'il est mobilisé au plus près des événements,
25:28 alors que jusqu'ici, il a géré une partie de la crise à distance,
25:32 à Marseille, puis à Bruxelles, au sommet européen.
25:34 Le chef de l'État, qui donc, depuis Paris,
25:36 doit s'entretenir ce soir avec plusieurs maires,
25:39 dont les villes ont été touchées par les émeutes,
25:42 et qui a demandé à ses ministres de se déployer partout
25:44 pour occuper le terrain aujourd'hui.
25:46 - Merci beaucoup, Marie Mollet.
25:48 Il est 18h29, voilà donc pour l'essentiel de l'actualité
25:52 dominée par ces émeutes.
25:53 Et puis, je vous rappelle que le premier maillot jaune du jour du tour
25:57 est l'anglais Adam Yates.
25:59 Et cela, évidemment, on en parle longuement dans un instant
26:02 avec le Club Jalabert.
26:03 Bonne soirée.
26:04 ♪ ♪ ♪
26:05 [SILENCE]