Intervention de Jérôme Ecochard dans le cadre de la conférence "les bonheurs de ma vie d’autiste" du 17 juin 2023.
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00:00 Bonjour à tous, c'est...
00:03 Donc je vais prendre la suite du coup.
00:06 Ah il faut appuyer sur la... parce que là vous entendez rien.
00:09 Et là c'est bon.
00:11 Et là c'est bon.
00:13 Bien.
00:15 Donc j'ai mis un peu la première intervention sur les hormones.
00:22 Une première intervention, là je suis doué, j'ai eu peur.
00:26 Mais ouf.
00:28 Ce, c'est journalistique.
00:32 Et oui, alors je...
00:38 J'ai donné un titre, je sais pas si je vais l'expliquer ici petit à petit.
00:42 Je pense qu'il va se comprendre.
00:44 Mon titre... Marie m'avait demandé, au départ,
00:49 comme ça, de donner un titre à mon intervention.
00:53 C'était à propos du bonheur. Alors j'étais bien embêté.
00:58 Je savais pas trop quoi lui dire sur le coup. J'ai mis du temps un peu à répondre.
01:04 Je savais pas quoi dire, le bonheur en plus, avec tout ce qu'on avait dit
01:10 dans les précédentes conférences sur l'autisme, tout ce que je sais, tout ce que j'ai vu.
01:14 Je voulais dire, moi je suis diagnostiqué à l'époque d'un syndrome de l'Asperger
01:18 et ça commence à remonter, ça fait 20 ans maintenant.
01:21 On s'est vu quand ?
01:25 Ça fait 20 ans.
01:29 Donc c'est pas mal de temps depuis.
01:34 J'ai bien pu absorber le seul diagnostic que j'ai eu à l'époque.
01:41 Et donc, en revenant au bonheur, il y a pas mal de chamboulements depuis le diagnostic
01:47 et ça m'a fait revenir un peu sur ma vie, un petit peu tout ce qu'on a dit
01:51 qui était pas toujours gai sur l'autisme.
01:55 On va parler des bonheurs, ce qui est plutôt la partie gai.
01:59 Et je me suis dit, donc quel titre je peux donner ?
02:02 Et en gros, il m'est venu à l'idée, où est-ce que j'ai trouvé des bonheurs dans une vie de merde ?
02:08 Et je me suis dit, ah bah tiens, je vais l'appeler le démoniaque autiste.
02:12 Et bien, oui, je vais essayer de donner des exemples de vécus,
02:18 en effet, de bonheurs, certains.
02:21 Alors peut-être des bonheurs un peu particuliers.
02:25 Peut-être que la physiologie a bien aidé aussi, d'ailleurs, à connaître des choses.
02:30 Et donc là, je vais essayer d'illustrer, justement, là où j'ai pu trouver des bonheurs.
02:37 Bon, la notion déjà de bonheur, on l'a vu, je ne vais pas revenir dessus, c'est quelque chose d'assez fou.
02:42 Ça a été beaucoup discuté depuis très longtemps.
02:46 D'abord, la notion de...
02:49 Déjà, simplement des plaisirs. Est-ce que j'ai eu des plaisirs ?
02:51 Ah oui, j'en ai eu plein.
02:53 De très petits.
02:55 Alors, j'essaie de donner des exemples.
02:58 Je fasse attention au temps.
03:00 Il y a quelque chose qui donne le temps, là.
03:03 Ouais, je vais bien.
03:05 Donc, un moment de bonheur, c'est dans la réussite.
03:13 Alors oui, je suis venu à vélo, parce que justement, je le dirai peut-être un petit peu avant,
03:17 je peux commencer par là.
03:19 Un des mes bonheurs, c'est le sport.
03:23 Et ça a été le sport très vite.
03:25 Alors, c'est le sport, ça dépend.
03:27 C'était à l'école, je repars.
03:28 L'école, au départ, le sport, ça a été du tout, parce qu'il fallait faire des sports collectifs.
03:32 Et c'était plutôt l'horreur, la souffrance.
03:35 Le dernier à être choisi dans une équipe, je ne savais pas avec qui je jouais.
03:42 Quelqu'un me disait "passe la balle".
03:44 Je passais, enfin quand j'y arrivais, parce que c'était déjà un pressing.
03:48 On me mettait dans un endroit où je ne lisais pas trop,
03:52 mais de temps en temps, le ballon arrivait sur mes pieds, donc on me disait "passe".
03:55 Bon, de temps en temps, c'était un adversaire qui me disait "passe".
03:58 Et à qui je passais le ballon ?
03:59 Enfin, c'est pour vous donner une idée de ce qui se passait.
04:01 Alors évidemment, ça gueulait tout le temps, je me disais "enlèvez".
04:04 C'était complètement incohérent.
04:06 Mon dernier, j'ai découvert l'athlétisme.
04:08 Et là, je rejoins Marie, qui avait parlé d'athlétisme, si vous étiez là.
04:12 Et dans un club d'athlétisme, mes rapports au sport ont complètement changé.
04:17 D'abord parce que c'était un milieu, on va dire, très accueillant,
04:24 qui n'était pas justement, qui n'était pas exclu.
04:27 Et en plus, comme je courais plutôt bien, ça marchait bien.
04:30 Donc je pense que ça a été bon pour l'estime de soi.
04:34 Je pense que ça a beaucoup joué, disons.
04:38 Ça a beaucoup joué pour me remonter dans mon estime de moi-même.
04:42 Donc j'ai commencé ça en 5ème, et c'est le moment où justement j'ai pu remonter tout à gaudre.
04:48 Donc dans le sport, beaucoup de bonheur.
04:51 Et puis il y a eu énormément d'avantages finalement à l'autisme.
04:57 Par exemple, quelque chose qui est très raccourte.
05:01 Ça va être un truc un peu fouillis, parce que je pensais à ça.
05:04 Je viens de chez moi, donc j'ai réfléchi un peu en venant.
05:08 Juste pour vous donner une idée, j'habite à 130 km d'ici,
05:12 donc j'ai fait 130 km de vélo pour venir.
05:15 Donc j'ai eu le temps de réfléchir un peu.
05:18 [Applaudissements]
05:23 Oui, non, mais c'est pas énorme, 130 km c'est une sortie que je ferais dans la demi-journée ou le soir,
05:30 après avoir travaillé, c'est pas extraordinaire.
05:35 Mais ça laisse le temps de réfléchir.
05:38 Alors je vous en parlerai un petit peu des bonheurs du vélo,
05:40 mais pour l'instant j'en étais à l'école avec l'athlétisme.
05:44 Et alors, la chose la plus géniale dans l'autisme, c'est que j'ai jamais commencé à fumer par exemple.
05:51 Parce que quand les gens se... les autres, je les voyais commencer, frisser, machin, machin.
05:56 Alors moi je suis passé complètement à côté de tout ça,
05:58 donc j'ai jamais commencé à fumer, donc j'ai jamais fumé.
06:01 Et bien donc j'ai gardé de bonnes capacités d'endurance et tout ça.
06:04 Et oui, c'est raccord avec le fait de faire du sport, c'est génial.
06:09 J'ai eu beaucoup de chance à ce niveau-là.
06:11 Ça ne fait penser que au bonheur, si on prend étymologiquement, là c'était les bonnes ou les mauvaises, c'était la bonne chance.
06:18 Alors moi je pense qu'on le place surtout pour le passé, mais moi je vais surtout revenir sur le...
06:22 d'abord, on le place surtout sur le futur, je veux dire, on cherche le bonheur.
06:26 On place le bonheur dans le futur.
06:28 Moi je vais plutôt revenir sur le passé et ce que j'ai pu comprendre par le passé du bonheur.
06:32 Ce qui après permet aussi d'avoir une idée sur le futur.
06:38 Donc l'athlétisme, génial.
06:42 Alors, une chose que j'ai faite et qui marchait très bien, je suis finalement content de mon autisme.
06:49 Et je ne crois pas l'avoir dit à Nélis quand...
06:53 Je parle d'il y a 20 ans, je ne sais pas si on se souvient du pré-diagnostic.
06:57 Quelque chose que je n'ai finalement jamais dit parce que je ne me suis jamais rendu compte.
07:01 Je fais de la formation maintenant, je travaille sur enseignant, vous voyez,
07:05 mais je travaille directement pour le service ASH, le service inclusif du rectorat de Grenoble.
07:10 Et donc je fais de la formation d'enseignant à l'autisme.
07:13 Et je fais venir dans les formations souvent des démois qui racontent leur vie.
07:17 Et tous, tout le temps, parlent de harcèlement à l'école.
07:21 Moi je me disais, mais j'ai échappé à tout ça, je n'ai pas été harcelé.
07:26 Oui, alors c'est ça, je cherchais, mais après je me suis souvenu,
07:31 mais vraiment c'est en entendant les autres.
07:34 Qu'est-ce que j'ai fait en sixième par exemple ?
07:37 En sixième, je me disais, oui, complètement, tout est différent.
07:40 Donc je me suis cherché un pilote, et puis j'avais trouvé un qui était redoublant, je ne sais pas si...
07:46 Et puis ça se passait très bien.
07:50 Et le but, je cherchais toujours à essayer de me faire inclure, intégrer.
07:56 Et donc là on avait trouvé un truc, enfin surtout lui avait trouvé,
07:59 mais ça marchait bien donc j'étais content, c'est qu'il me donnait des gifles à la récré.
08:03 Et les autres étaient autour et tout le monde était content.
08:07 Vous voyez, j'ai réussi à me faire intégrer donc j'étais content.
08:12 De tout ce temps-là, je n'ai jamais eu l'idée que c'était du harcèlement,
08:19 que ce n'était pas bien, que ça me posait un problème.
08:22 Ça ne m'a pas laissé de traces finalement négatives en fait.
08:29 Alors il y a plein de choses que je n'ai pas comprises,
08:31 et je me comprends après coup qu'il y a plein de choses que je n'avais pas comprises.
08:35 C'est vrai que si je reviens aussi sur le passé, les coups de combat dans les fesses,
08:38 les choses comme ça, c'est pas non plus...
08:41 Donc finalement le harcèlement ça peut peut-être en être...
08:45 Et en fait l'avantage d'être autiste,
08:47 je ne me suis pas forcément rendu compte que c'était du harcèlement,
08:50 donc ça ne m'a pas fait souffrir plus que ça.
08:55 Même quasiment pas du tout.
08:57 Et puis maintenant ça fait tellement de temps que ça ne me fait plus souffrir.
09:00 Je ne peux pas penser ça en termes de souffrance.
09:04 C'est...
09:06 Et puis l'athlétisme justement, je suis devenu bon en sport et tout,
09:10 et tout ça a amélioré aussi mon image je pense à l'école.
09:14 En plus de devenir...
09:16 Et puis j'avais une passion pour les maths,
09:18 donc en quatrième je suis devenu très bon, enfin bon, bref.
09:22 Et je suis... ça allait bien.
09:24 C'est alors parce qu'autre bonheur, la passion pour les maths et les sciences.
09:28 Ça c'est vraiment jouissif.
09:32 Je me rendais bien compte que les autres avaient du mal,
09:34 et que moi je faisais ça vraiment très facilement.
09:37 Donc un des bonheurs c'est justement la gestion mentale que je peux avoir.
09:40 Par exemple les exercices, je m'envoie, même au lycée.
09:45 Alors quand j'étais envoyé au tableau c'était difficile à l'époque.
09:49 Je réfléchissais, en fait je faisais le travail dans ma tête avant d'écrire au tableau.
09:53 Et je me suis rendu compte que j'avais cette capacité
09:56 de répondre aux choses dans ma tête, simplement.
09:59 Mais ça c'est un sacré plaisir.
10:02 Et je me suis rendu compte que les autres n'étaient pas forcément capables de ça.
10:05 Alors bien plus longtemps, dans les années 90, au musée,
10:08 en essayant une... vous savez les débuts de la réalité virtuelle,
10:14 les gens étaient tous émerveillés du fait qu'on met un casque,
10:19 qu'on met un gant, machin, qu'on peut manipuler des objets, tout ça.
10:23 Ouais mais dès que je suis tout petit je fais la même chose dans ma tête.
10:28 J'avais pas compris que les gens avaient besoin d'une grandesse pour faire ça.
10:33 Tellement c'était simple.
10:34 Et alors ça c'est un bonheur d'être capable de faire ça.
10:38 C'est pour ça que quand on me dit "si on appuyait,
10:41 "on vous donne un bouton, une pilule verte, rouge, tout ça, vous ne serez plus autiste."
10:45 Bah j'ai pas envie quoi.
10:47 Parce que si je perds en même temps ça, là je perds mon bonheur.
10:52 Le sport, alors le vélo, oui.
10:56 Alors maintenant je fais beaucoup de vélo, je courais beaucoup en fait avant.
10:59 Et puis bon, prendre l'âge, tout ça, je me suis pris des tendinites,
11:02 enfin j'ai un peu changé du coup d'activité, de sport, je suis passé au vélo.
11:07 Et... enfin je cours toujours un peu mais surtout du vélo.
11:11 Et le vélo, ça c'est un bonheur quotidien.
11:16 Mais le bonheur, vous savez, t'as un revenant.
11:18 J'ai croisé un jet, j'ai croisé...
11:20 On est à peu près à vitesse des piétons,
11:22 donc j'ai vu plein de gens à qui j'ai dit bonjour en passant, enfin...
11:25 C'est vraiment... je suis vraiment dans les joies.
11:28 Alors les joies, c'est des choses vraiment simples.
11:30 Simples et qui durent dans la vie.
11:32 C'est que... quand on sait les trouver et les faire perdurer.
11:36 Parce que les caractéristiques qu'on attribue au bonheur, c'est justement la durée.
11:42 Ah bah ça c'est assez génial.
11:44 Alors c'est curieux parce que c'est génial mais on peut se dire d'un autre côté,
11:48 pour certains, c'est de la souffrance.
11:51 Oui, parce que c'est de la souffrance.
11:53 C'est bizarre, c'est que sur ce genre, je reviens sur les idées de plaisir.
11:58 Il y a le plaisir dans une certaine forme de souffrance.
12:02 Un truc que j'aime pas du tout, quand je l'ai fait, c'est les ascensions.
12:07 Et je me disais encore, il y a 15 jours en montant le col de porte,
12:13 parce que le cerveau en a mal, machin, c'est bon, il faut 17 km à faire et tout.
12:18 Et puis, arriver en haut, d'être très content, c'est une récompense en fait.
12:23 D'arriver en haut.
12:24 Alors dans le sport, je faisais de l'athlétisme, j'ai jamais eu l'esprit de compétition.
12:28 Donc j'ai pas trouvé de plaisir, de récompense vraiment dans la compétition,
12:34 même si ça marchait bien.
12:36 Je me souviens d'une fois, dans ma série, il y a des...
12:42 Je vais vous présenter de la vérité, c'est la première fois, je suis pas grand-père,
12:45 je suis plutôt un type spender.
12:49 Donc les ascensions, c'est pour dire que...
12:52 Mais bon, rien à dire.
12:53 Et quand j'étais spender, je me souviens qu'une fois,
12:56 il y avait un gamin qui avait du mal avec son starting block, tout ça,
12:59 et puis il y avait son père qui était à côté, enfin sur le bord de la piste,
13:02 il lui donnait des conseils.
13:04 Et quand il a touché, il y a un gamin, je l'ai laissé gagner.
13:07 Alors j'aurais pu, parce que c'était plus important pour moi qu'il soit content de gagner.
13:12 Mais d'un autre côté, je me suis dit, c'est pas normal,
13:14 parce qu'en fait je vais voler sa victoire dans le mesure où normalement j'aurais dû gagner.
13:20 Donc ça m'a mis assez mal à l'aise avec l'athlétisme.
13:23 Et l'esprit de compétition, j'arrive pas bien à le faire.
13:27 Je rentre pas vraiment dedans, pour ça que j'ai pas...
13:30 J'ai bien aimé dans les clubs de sport, mais je n'ai jamais été compétiteur.
13:34 Par contre, j'aime bien m'entraîner, dans les vélos, donc j'en fais pas mal.
13:39 Je fais un peu plus de 12 000 km par an à vélo.
13:43 Donc je m'entraîne, et puis je fais des entraînements diffractionnés,
13:46 des choses qui sont parfois un peu difficiles.
13:49 Mais ça, ça donne, tu vas me dire, une certaine puissance,
13:53 j'ai l'impression de... sans aller sur une main...
13:58 de puissance, et finalement, je prends le vélo, j'ai 130 km à faire,
14:03 ben oui, c'est pas un problème, ça va être un plaisir.
14:07 L'entraînement fait qu'il n'y a plus de douleur.
14:10 Mais je disais, les montées, j'aime bien monter,
14:12 je vous le disais, le col de porte, mais je vais recommencer, je vais le refaire.
14:15 Alors, quand on monte, je veux dire, c'est une souffrance, tout le monde,
14:18 mais on est content d'être arrivé, rien que le fait d'arriver en haut, on est content.
14:22 J'ai prévu d'aller faire les murs et les secteurs pavés,
14:26 cet été, là, d'Efflambres.
14:29 Ah, les murs, je sais pas si vous voyez ce que c'est,
14:32 c'est des ascensions relativement courtes,
14:36 mais par contre, à au moins 20% de panfouille.
14:41 C'est-à-dire qu'en fait, il y a des gens brûlent,
14:44 on a envie de s'arrêter, c'est horrible, tout ça,
14:47 mais on est vraiment content quand on a passé.
14:49 C'est une souffrance, et en même temps, quand on voit qu'on est dans un passage à 20%,
14:54 quand le passage redevient à 12%, qu'est-ce qu'on est content, ça, ça, c'est du plat,
14:58 c'est la récompense.
15:00 Les 12%, c'est déjà pas mal, de monter à 12%.
15:04 Mais comme c'est relatif, du coup, après les 20%, c'est reposant.
15:09 Donc on est déjà content pour ça, on en arrive.
15:12 Vous voyez, le principe, c'est que j'ai essayé d'être,
15:15 enfin, je me suis rendu compte que j'étais content pour des joies simples
15:18 et j'ai su trouver des...
15:20 Alors en quoi c'est le bonheur ?
15:21 Ben, c'est le bonheur, après, parce que ce qui dure,
15:24 c'est d'être capable de savoir que j'ai la puissance physique
15:27 pour continuer à le faire et le refaire.
15:29 Alors le problème, après, c'est qu'il y a les imaginations
15:31 qui disent "oui, mais on vieillit, mais un jour, ça... ça va être..."
15:35 Après, je ne sais pas si vous connaissez Robert Marchand,
15:38 le cycliste centenaire,
15:41 qui a 105 ans, il a posé des problèmes à l'Union cycliste internationale
15:46 parce qu'il a fallu qu'ils modifient leur logiciel
15:49 pour faire des licences à trois chiffres.
15:52 Je n'avais pas pensé qu'on pouvait avoir au moins 100 ans pour faire des licences.
15:56 Donc ça, ça donne de l'espoir, moi, de montrer.
15:59 Je me dis "ça va, c'est une grosse amache".
16:02 Et puis...
16:03 Donc ça, c'est vraiment le grand bonheur,
16:07 dans la puissance d'être capable de faire ces choses-là.
16:10 Ou alors, bon, l'âge vieillissant, c'est des exemples.
16:13 D'être encore capable de limiter la...
16:16 de limiter la perte de puissance.
16:20 Donc le bonheur, ce n'est pas toujours lié à des choses systématiquement plaisantes.
16:28 Vous voyez, il y a de la souffrance,
16:33 et pourtant, il y a du bonheur derrière.
16:36 Alors j'ai cherché, est-ce qu'il y a des moments où j'ai eu des sentiments de bonheur,
16:41 et où il y avait, au contraire, beaucoup de souffrance derrière ?
16:44 Et bien oui, j'en ai trouvé aussi.
16:47 Ça va, je ne plonge pas trop l'ambiance ?
16:50 C'est-à-dire que c'est le décès de ma mère, il y a 2020.
16:57 C'était au moment du Covid.
17:01 Alors elle a pris un cancer du poumon.
17:05 Déjà, elle était très sportive aussi, ça doit être de famille.
17:09 Elle ne fumait pas, elle a pris quand même un cancer du poumon.
17:13 Alors justement, elle ne fumait pas, personne ne s'est douté de rien,
17:16 donc personne n'a cherché à faire de dépistage à peu près quoi.
17:19 Enfin bon, bref, ça a été découvert alors que c'était tout avancé,
17:23 on ne pouvait rien faire.
17:25 Et par contre, comme elle était en très bonne santé,
17:29 elle a quand même, enfin le oncogériate l'a vu, etc., testé, tout ça,
17:34 vu qu'elle pouvait aussi supporter la chimiothérapie,
17:37 donc elle a eu de la chimiothérapie.
17:39 Vous imaginez que ce n'est pas des moments faciles à passer.
17:42 Et puis, juste au moment où il n'y a plus, il y a eu une immunothérapie après,
17:47 ça a...
17:48 En fait, elle avait déjà des métastases cérébrales,
17:50 donc il n'y avait plus grand-chose à faire.
17:52 Et puis à un moment, elle est devenue complètement dépendante.
17:55 Il y a à peu près trois ans, presque jour pour jour,
18:00 enfin, qu'elle est décédée.
18:02 Et deux mois avant, elle est devenue complètement dépendante,
18:04 donc il y avait...
18:06 On a fait les soins palliatifs à la maison.
18:08 Et alors j'ai eu, en fait, beaucoup de chance,
18:10 c'est que c'était le moment du confinement,
18:12 donc on était tous en télétravail,
18:13 donc en fait, j'ai pu l'accompagner tout le temps,
18:15 tout le temps de sa maladie.
18:17 C'était dur, c'était pas...
18:19 Enfin, vous imaginez, quoi.
18:21 C'était vraiment rien de plaisant dans l'histoire.
18:26 Et maintenant, je me dis,
18:28 mais j'ai eu l'honneur de pouvoir l'accompagner tout le temps.
18:33 La chance de pouvoir le faire.
18:35 Et ça, finalement, pour moi, je le rattache aussi...
18:39 Alors, elle a eu une chance...
18:41 Bon, quasiment inouïe, elle a failli l'espérer, presque.
18:45 Et bien, pour moi, je le rattache aussi au bonheur.
18:48 Est-ce que vous voyez un petit peu pourquoi j'avais appelé ça le "démonia autiste",
18:53 c'est le bonheur en grec et la recherche.
18:55 Oui.
19:01 Donc, voilà, la recherche...
19:04 Enfin, une recherche a une expérience, finalement, de passé et de bonheur.
19:10 C'est-à-dire que le bonheur, finalement, ça se...
19:13 Je le conçus d'abord par le passé,
19:15 pour essayer d'avoir une idée de ce que ça pouvait être dans le futur.
19:19 Il y a un problème avec l'autisme, à ce qu'on me dit,
19:23 c'est le manque d'imagination.
19:25 Ça, c'est pas vrai pour nous.
19:29 C'est ce qu'on me disait quand j'étais gamin,
19:31 il y a des gens qui m'avaient dit que je manquais d'imagination.
19:33 Ce qui me parait assez bizarre, c'est que moi, j'avais une foule d'image,
19:36 et j'imaginais, mais j'avais, au sens propre,
19:39 énormément de choses au contraire, en tête.
19:41 Mais c'est vrai que je ne savais pas jouer avec les autres.
19:44 Tous les jeux de gamins, c'était pas les miens.
19:50 Bon, peu importe, parce que les miens étaient très bien.
19:57 Donc, en fond...
19:59 Oui, il faut que j'essaie de...
20:01 Parce que j'ai préparé en gros des trucs dans ma tête,
20:04 puis après je me dis dans un ordre différent tout ça,
20:07 mais j'essaie de pas...
20:09 C'est bon, j'en crois un peu.
20:11 Je vous dirai sûrement des choses par rapport à ce que j'ai oublié.
20:18 Ah, là, c'est sur quoi j'ai pensé.
20:20 En fait, mes notes, c'est ça.
20:24 Alors, où est-ce que j'en étais ?
20:26 Oui, si, j'ai encore des choses à dire.
20:28 Dans les bonheurs, j'ai...
20:31 Oui, j'étais où, là ?
20:33 Oui, oui, oui, ça va, bon.
20:40 Oui, c'est un bonheur pour dire que j'ai pu, oui,
20:43 malgré énormément de choses qui seraient liées à la souffrance,
20:47 et c'était...
20:49 C'était une belle histoire.
20:51 Mais il y avait énormément de souffrance à ce moment-là.
20:55 Je veux dire qu'après coup, il me reste beaucoup de bonheur.
20:58 Et puis les bonheurs, la disparition de ma mère,
21:01 ça me fait aussi penser à tous les bonheurs vécus passés.
21:04 Vous savez, l'incitation, là-bas,
21:06 plusieurs langues, prévérge, tout ça,
21:09 quand on reconnaît le bonheur,
21:11 au bruit qu'il fait quand il s'en va.
21:13 Ça remonte après coup.
21:16 Et c'est vrai que ça m'a remémoré tous les moments de bonheur,
21:19 en particulier tous les bonheurs que j'ai pu vivre avec elle.
21:22 Et alors là, il y en a, parce que c'est depuis la toute petite enfance.
21:26 Et...
21:29 Difficile de se projeter dans le futur et de voir un bonheur futur.
21:32 Du coup, parce que pour... là, c'est quelque chose qui s'arrête.
21:35 Ça me fait penser à la recherche du bonheur aussi.
21:40 Parce qu'on a... alors des choses auxquelles...
21:43 Bon, je connais pas du tout, enfin, je suis passé complètement à côté.
21:46 Et on associe le bonheur, souvent le bonheur conjugal.
21:49 On a envie.
21:50 Alors là, quand j'étais tout petit, ouais, je me...
21:54 Je pensais bêtement, comme tout le monde,
21:58 que je me marierais, tout ça.
22:00 Enfin, c'était tout simple, hein.
22:02 Bon, je m'en rendais un petit peu compte que...
22:05 avec les...
22:07 mes relations avec les filles en particulier,
22:09 mais pas seulement, parce qu'avec tout le monde, en fait,
22:12 mais avec les filles en particulier, parce que c'est ça qui m'intéressait,
22:15 ça allait pas être si simple.
22:17 Bon.
22:20 Et en effet, ça a pas été si simple.
22:22 J'ai...
22:24 J'ai tenté, ça a pas marché.
22:26 J'ai retenté, ça a pas marché.
22:28 J'ai re-retenté, mais je m'améliorais un petit peu.
22:31 Chaque fois.
22:33 Et puis j'ai tenté, et ça a fini par presque...
22:37 Enfin, par...
22:39 Ma première copine, on a pas fait grand-chose, hein.
22:41 Juste... on a dû s'embrasser, c'est tout.
22:44 Je comprenais pas pourquoi je me faisais rejeter,
22:46 mais en fait, à force...
22:48 Enfin, à force, j'ai pas eu tant d'expérience que ça, mais...
22:51 Je me faisais toujours...
22:53 On me reprochait toujours la même chose, que je comprenais pas.
22:56 Donc à la fin, j'ai fini par me dire,
22:59 "Bon, ben, ça doit être de moi que ça vient."
23:01 Et la troisième fois, je m'améliore...
23:03 Je vous dis, je m'améliorais un petit peu à chaque fois,
23:05 donc la dernière fois, j'ai un petit peu...
23:07 J'ai réussi à vivre quelques mois.
23:10 Alors, entrecoupé, avec des pauses, hein.
23:13 Alors, j'ai plein de choses qui sont assez...
23:16 Oui, c'est vrai, enfin, qui peuvent prêter à confusion,
23:20 vous voyez... Non, mais ça, c'est juste parce que c'est rigolo.
23:22 La photo de Pinozzi, je reconnais pas les visages.
23:25 Je vous rappelle une fois, j'attendais à...
23:29 Vous savez, à l'arrivée de l'aéroport.
23:32 Ben, je l'ai pas reconnu, évidemment.
23:34 Vous voyez, il y a plein de choses qui...
23:39 Enfin, ça, c'est juste un exemple, il y a pas que ça.
23:41 Qui fait que la relation intime est difficile.
23:46 Alors, il y a des plaisirs, oui, forcément.
23:50 Mais il y a une douce de souffrance associée,
23:55 pour moi, dans mon expérience de la vie commune,
23:59 qui fait que c'est vraiment un cauchemar, en fait.
24:03 Et le peu de plaisir...
24:06 Enfin, oui, le peu qu'il ait...
24:08 D'accord, il est grand, intense, momentané, et tout ça,
24:10 mais il est associé à tellement de souffrance.
24:12 Je commence, je vais donner un exemple.
24:15 Je sais pas si vous aimez le caramel.
24:17 C'est bon, le caramel.
24:19 Mais si votre seule façon de pouvoir goûter le caramel,
24:22 c'est de le préparer, de le faire chauffer,
24:25 et de le goûter en 3/4 mois dedans,
24:28 on va vite se dire qu'on peut-être mieux passer à autre chose.
24:31 Le plaisir qui est associé de vos palpons...
24:35 Ça vaut pour tout le monde, je vais être plutôt dans les piques.
24:38 Le fait de...
24:41 Si un plaisir est associé à énormément de souffrance,
24:44 ça vaut pour tout le monde, il faut avoir donné ce plaisir.
24:47 Simplement, nous, un plaisir naturel,
24:50 pas nécessaire, mais naturel,
24:52 va être associé à beaucoup de souffrance.
24:54 Il y a des plaisirs qui sont pas naturels,
24:56 et qui sont, et qui vont entraîner beaucoup de souffrance,
24:59 dans ce cas-là, c'est le principe du futur, on laisse tomber.
25:02 C'est des plaisirs qu'il faut pas rechercher.
25:05 Moi, j'avais...
25:07 Alors, ces plaisirs-là qui font mal,
25:09 et tout ça, style faire la fête,
25:11 se bécurer, tout ça, c'est génial,
25:13 parce que j'avais pas la capacité sociale
25:16 de suivre les autres dans ces genres de choses.
25:18 Donc, en fait, je suis passé complètement à côté.
25:20 Donc, j'ai jamais été tenté par ces plaisirs-là,
25:24 si je tentais que ça me fasse des plaisirs.
25:27 Je sais pas.
25:28 Donc, ça, c'est un bonheur, en fait.
25:30 C'est génial.
25:31 Je suis passé à côté de tas de choses
25:34 qui posent des tas de problèmes à plein de gens.
25:38 Eh ben, j'ai sacrément de chance.
25:42 Donc, ça, finalement, je suis content d'avoir
25:47 cette traumatise, on va appeler ça le syndrome de l'espérance.
25:52 Et moi, c'est ce que...
25:54 Voilà, c'est diagnostique, comme on l'a donné.
25:57 Eh ben, j'ai une chance immense, quoi,
26:00 d'avoir réussi ça.
26:01 Enfin, d'avoir réussi, non.
26:02 C'est la première fois que j'ai réussi.
26:04 Alors, ça me rappelle la vertu chez les Grecs.
26:06 C'est marrant parce qu'au lycée,
26:08 c'était un surnom que les collègues m'avaient donné.
26:11 Enfin, j'ai eu collègues, les autres élèves, quoi.
26:13 C'était le saint.
26:14 Je sais pas trop pourquoi, en fait, le saint.
26:17 Au fond, parce que je participais à rien.
26:20 Mais j'ai aucune...
26:23 Oui, d'accord, j'ai vécu avec beaucoup de vertu,
26:25 mais sans chercher à vivre dans la vertu.
26:28 C'était juste...
26:30 C'est mon état naturel, quoi, finalement.
26:33 Donc c'est une chance aussi.
26:34 Enfin, finalement, c'est une chance.
26:36 Mais c'est pas...
26:38 J'ai aucun mérite à ça, quoi.
26:39 C'est juste...
26:41 C'est juste comme ça.
26:42 J'aime pas les choses qui vont...
26:44 Et...
26:46 Je peux pas parler de l'éco, mais c'est...
26:49 Ouais, quand j'étais gamin aussi,
26:50 je me souviens, il y avait un prof qui nous avait demandé
26:52 si on avait confiance en l'humanité.
26:54 C'est le prof de philo, donc là, c'est pas grave.
26:56 Et puis, après, qui avait confiance en l'humanité ?
26:59 Alors, tout le monde avait la main,
27:00 mais donc, on pouvait pas savoir...
27:02 Donc il a demandé...
27:03 Enfin, il pouvait pas savoir qui,
27:04 il y avait trop de doigts levés.
27:05 Il a demandé qui n'avait pas confiance en l'humanité.
27:07 On était deux à lever les doigts.
27:10 Donc déjà, j'avais pas confiance dans tout ce qui se passait.
27:14 À l'époque, et déjà, rien que pour les...
27:17 On parle d'un coup d'éco-anxiété,
27:19 donc tous les problèmes écologiques,
27:21 je dirais, quand j'étais...
27:23 Quand j'avais 18 ans, ils étaient déjà là, en fait,
27:25 sauf que la majorité des gens les voyaient pas.
27:27 Et moi, je me suis engagé dans les...
27:29 la protection des données pures, etc.
27:31 J'ai continué, d'ailleurs, j'ai toujours ma revue,
27:33 j'ai le bureau chez moi, à la maison.
27:36 Alors, c'est pareil, ce qui était important,
27:39 c'était de faire quelque chose concrètement, quoi.
27:41 Et j'ai essayé de faire quelque chose,
27:43 mais sachant que c'était complètement désespéré,
27:45 de toute façon.
27:47 Et alors, comment avoir recherché du bonheur
27:50 quand on a l'impression qu'autour de soi,
27:53 alors, on va en parler,
27:55 quasiment tout est désespéré,
27:57 ben, oui.
27:59 C'est là où je me dis, c'est intéressant d'être autiste
28:01 et de pas avoir l'imagination,
28:03 la forme d'imagination, je veux dire,
28:05 quand les gens ont l'autisme.
28:09 Parce que c'est une forme d'imagination
28:11 qui leur fait vraiment croire n'importe quoi.
28:14 Moi, j'ai énormément de mal
28:16 à...
28:18 à... oui,
28:20 à entrer dans certaines croyances.
28:22 Mais bon, ça date de loin, hein,
28:24 le Père Noël, les choses comme ça.
28:26 Les gens continuent à croire au Père Noël.
28:28 Je ne sais pas, par le Père Noël en lui-même,
28:30 mais en des choses qui sont aussi irréelles
28:34 que la croyance au Père Noël.
28:37 Et ça, ça fait faire, ben,
28:39 si on regarde bien autour de nous,
28:41 après des guerres, des gens qui s'entretuent pour ça,
28:43 sur des lubies,
28:45 et ça, je suis content aussi
28:47 de ne pas être capable de rentrer dans ce genre
28:49 d'illusions de croyance.
28:53 Ça veut dire que je ne me fais pas avoir aussi.
28:56 Puis on compense des fois par le raisonnement.
28:59 Moi, c'est ce que j'ai pu faire,
29:01 compenser par le raisonnement ou la raison
29:03 ce que je comprenais mal,
29:05 avec tous les problèmes de théorie de l'esprit.
29:07 Je n'en ai pas beaucoup parlé,
29:08 mais si je fais des tests de théorie de l'esprit,
29:10 c'est bon, je l'ai réussi.
29:11 Mais il faut dire que je sais que c'est des tests de théorie de l'esprit.
29:14 Là, j'les identifie vite.
29:16 Et dans la vie courante,
29:17 je peux très bien le faire avoir
29:19 par des problèmes liés à la théorie de l'esprit.
29:22 Il y a une forme d'imagination, en effet,
29:24 que je ne vais pas mettre spontanément en route.
29:27 Si je pense à la mettre en route, je peux.
29:30 Mais ça va être uniquement intellectuel.
29:34 Et donc, il y a des choses qui font
29:36 que je ne rentre vraiment pas dedans spontanément.
29:41 Et donc ça, je le dis fidèlement, c'est une chose.
29:44 Il y a beaucoup de problèmes de communication,
29:47 d'interaction sociale avec les autres
29:48 parce qu'on ne rentre pas dans le même délire.
29:51 Et souvent, pour bien communiquer,
29:53 il faut avoir un délire partagé.
29:55 Donc on est un peu trop au pénible.
30:01 Et le temps passe, oui.
30:03 Les bonheurs.
30:05 Il y aura des questions aussi, après,
30:06 si jamais vous avez des questions.
30:09 Je ne pense pas à tout non plus.
30:11 Un grand bonheur, c'est les animaux aussi.
30:13 Moi, je suis né avec plein de...
30:15 Mes parents avaient...
30:17 Sans avoir eu de ferme,
30:18 mon père révèle d'avoir eu une ferme.
30:20 Il aurait voulu être ingénieur agronome.
30:22 Et donc, on avait plein d'animaux.
30:24 De fermes, de tas de choses.
30:26 Ce n'était pas à nous,
30:27 mais on avait des amis agriculteurs.
30:28 Je m'en gardais les vaches, tout ça.
30:30 Et j'ai vraiment eu un contact très profond,
30:34 intime, avec les animaux.
30:37 Alors, je ne sais pas si ça fait monter le site Sine,
30:39 je crois, c'est ça.
30:42 Peut-être, peut-être pas.
30:44 Et en tout cas, ça aussi,
30:47 le contact qu'on peut avoir avec les animaux,
30:50 c'est aussi quelque chose
30:51 que je me place maintenant sur le plan du bonheur.
30:56 Bon, voilà, en gros,
30:58 j'ai déjà donné pas mal d'exemples.
31:00 Alors, je ne sais pas si le rapport avec le démonisme,
31:03 Joseph, je te laisserai...
31:08 tirer, mais j'essaie de donner des exemples.
31:10 C'est essayer...
31:12 Enfin, finalement, je me suis rendu compte qu'en effet,
31:15 quelle que soit la vie qu'on a,
31:18 j'ai trouvé des tas de raisons, finalement,
31:20 d'apprécier ce que j'ai eu.
31:22 Même si a priori, il y a des choses
31:24 qui sont...
31:26 que les autres ont et que peut-être j'ai pas eues.
31:30 Eh bien, j'ai fait...
31:34 j'ai compris que...
31:37 je me suis débrouillé pour finalement,
31:40 pour quasiment vouloir ce que j'ai reçu.
31:43 Et en fait, ça, c'est aussi quelque chose
31:46 qui fait partie du bonheur,
31:49 qu'on ne comprend pas forcément tout de suite.
31:52 Voilà.
31:55 (Applaudissements)