David Guiraud, député LFI - NUPES du Nord, était l'invité de BFMTV pour réagir aux émeutes qui ont touché la France ces dernières nuits.
Selon un sondage Elabe pour BFMTV, 93% des Français condamnent les violences contre les bâtiments publics et 89% celles à l'égard des forces de l'ordre. Pour 9 Français sur 10, la mort de Nahel n'est également qu'un prétexte pour "casser".
Selon un sondage Elabe pour BFMTV, 93% des Français condamnent les violences contre les bâtiments publics et 89% celles à l'égard des forces de l'ordre. Pour 9 Français sur 10, la mort de Nahel n'est également qu'un prétexte pour "casser".
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00:00 Est-ce que vous ne regrettez pas de ne pas avoir lancé un appel au calme finalement ?
00:03 C'était mercredi.
00:04 Mais c'est fou comme...
00:05 Alors déjà, qu'est-ce qu'on n'a pas dit sur moi depuis une semaine ?
00:07 Alors c'est facile de faire des boucs émissaires,
00:10 comme si c'est moi qui avais tué le Jeud Naël,
00:11 comme si c'est moi qui avais lancé cette séquence de violence,
00:14 comme si moi j'aurais pu réussir,
00:15 là où même Kylian Mbappé et les fusils à pompe de la BRI
00:18 n'ont pas forcément réussi dans les premiers jours.
00:19 Donc c'est très facile, vous voyez.
00:22 Moi, derrière, que tout le monde veuille vivre dans le calme,
00:25 c'est une évidence.
00:26 Ce que je vous dis, c'est que là, la manière dont c'est fait,
00:28 et d'ailleurs, la manière dont le gouvernement parle du retour au calme,
00:31 là, ce n'est pas le retour au calme qu'il propose,
00:33 c'est le retour au silence des quartiers.
00:35 C'est-à-dire que les souffrances des habitants des quartiers,
00:37 qui ne vivent pas dans le calme,
00:39 vous m'entendez ?
00:39 Qui ne vivent pas dans le calme
00:41 parce que des jeunes se font tuer par la police
00:43 et qu'il n'y a pas d'enquête derrière,
00:45 ils ne peuvent pas.
00:46 C'est-à-dire que ceux qui étaient dans la rue,
00:47 ce n'est pas les jeunes des quartiers,
00:49 ce sont des voyous qui ont profité de l'occasion pour casser,
00:52 et majoritairement, les jeunes des quartiers
00:54 et les gens qui vivaient dans ces quartiers,
00:55 ils étaient chez eux les soirs des émeutes.
00:56 Et d'ailleurs, ils avaient plus peur pour leur véhicule
01:00 et même pour leur bien que les autres,
01:03 puisqu'ils étaient en première loge.
01:04 - Alors c'est vrai que c'était les premiers concernés,
01:06 mais moi j'ai discuté avec les amis.
01:07 Vous savez, moi j'ai vu,
01:08 d'ailleurs on parle beaucoup de la responsabilité des parents,
01:10 moi j'ai vu des mamans faire un travail formidable
01:12 pour rétablir leur calme,
01:13 beaucoup plus que ce gouvernement.
01:14 - Et pas les papas d'ailleurs, ils sont où les papas ?
01:16 - Si, les papas aussi.
01:16 - On les voit moins quand même.
01:18 - Parce que des fois, vous avez des familles monoparentales
01:20 où il n'y a pas de papa ?
01:21 - Oui, il n'y a pas de papa, il y a eu un papa en donnée.
01:23 - Oui d'accord, mais...
01:24 - On ne les met jamais en responsabilité.
01:25 - Oui, oui, si, si, si, si.
01:26 Et je trouve que c'est souvent d'ailleurs les enfants des autres
01:29 qu'on met en responsabilité,
01:30 les familles des enfants des autres,
01:31 jamais les familles des classes bourgeoises,
01:32 dont les enfants peuvent aussi parfois faire des délires des crimes,
01:35 on en reparlera tout à l'heure.
01:37 Mais non, évidemment, les habitants de quartiers avec qui je discute,
01:40 ils sont partagés, ils n'ont pas envie que tout brûle autour d'eux,
01:42 évidemment, ils ont été très choqués par ce qui s'est passé,
01:45 mais ils ont eux aussi cette chose-là qui fait qu'il y en a,
01:48 vous savez, ils ont 30 ans, ils ont vécu 2005,
01:50 il y en a qui ont été dans 2005 et qui se disent "mais qu'est-ce qui a changé en fait ?
01:53 Est-ce que moi, si j'ai un gamin demain,
01:54 il risque de se faire tuer par la police de cette manière-là
01:57 et de se faire exécuter de cette manière-là ?"
01:59 Vous voyez bien que cette situation-là, elle n'est pas normale.
02:02 Et en fait, on nous impose un retour à la normalité
02:05 où en fait, il faut accepter maintenant sans condition,
02:08 c'est-à-dire qu'on ne se pose pas la question de savoir pourquoi ce jeune est mort,
02:10 pourquoi il y a une loi depuis 2017 qui a multiplié par 5
02:13 le nombre de morts à la suite de refus d'optempérer.
02:15 Et qu'on ne peut plus ouvrir de débats.