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Depuis l'explosion de nouvelles émeutes dans les quartiers populaires, le débat sur les politiques publiques dédiées à ses quartiers a repris. Pour certains contempteurs, l'État dépense trop d'argent sans résultat. Frédéric Bianchi, journaliste à BFM Business, fait le point sur 40 ans de plan banlieues. 

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00:00 Bonjour Fred. Alors les émeutes de ce dernier jour trouvent-elles leur cause dans la réalité économique et sociale ?
00:06 On se pose la question alors que certains jugent qu'on dépense des milliards d'euros dans le vide depuis 40 ans.
00:10 C'est quoi la réalité dans les quartiers de la politique de la ville ?
00:14 Alors le chef de l'État avait dit c'est une méthode aussi âgée que moi qui n'a jamais marché.
00:18 C'est comme ça qu'Emmanuel Macron en 2018 on s'en rappelle avait écarté le fameux plan Borloo.
00:24 Alors la méthode effectivement s'est replongée depuis 1977, année naissance du chef de l'État.
00:28 Il y a eu une douzaine de plans à destination des banlieues.
00:32 Alors j'en cite quatre mais je pourrais toutes les citer.
00:34 La réhabilitation urbaine, la création de la police de proximité c'était en 1977.
00:38 La création des ZEP, zone d'éducation prioritaire c'était en 1981.
00:42 La création des zones franches urbaines pour attirer les entreprises pour que les villes où il y a ces quartiers populaires puissent avoir plus de moyens.
00:49 C'est en 1996-2005 le plan de rénovation urbaine on rappelle près de 46 milliards d'euros.
00:53 Alors pas que d'argent public mais quand même qui avait été investi dans la rénovation.
00:56 Ça c'était le précédent plan Bordeaux.
00:58 Au total c'est 100 milliards d'euros qui ont été investis dans ces banlieues qui concentrent à peu près 5-6 millions de personnes
01:05 et des centaines de quartiers qui ont été rénovés rien que depuis 20 ans.
01:08 Et puis il y a quand même ce sentiment Fred qu'on dépense beaucoup d'argent et peut-être pour rien.
01:13 Pour rien, pour rien mais c'est peut-être aussi une idée reçue.
01:16 D'abord parce que la rénovation des bâtiments, la réhabilitation urbaine c'est une réalité tangible pour de nombreux quartiers.
01:22 Certains quartiers sont sortis améliorés, de nombreux quartiers d'ailleurs.
01:26 On peut citer l'Ariane à Nice mais on peut citer aussi plein de quartiers en Ile-de-France.
01:31 Est-ce que sans ces efforts-là la situation ne serait pas pire ?
01:34 On voit aujourd'hui la situation mais on ne sait pas ce qu'elle aurait été si on n'avait rien fait.
01:38 Le problème et ça c'est un rapport très intéressant de l'Institut Montaigne qui dit que l'État a fait beaucoup pour la rénovation urbaine.
01:45 C'est vrai mais pas assez pour l'accompagnement de ses habitants.
01:48 Ces quartiers politiques de la ville comme on les appelle aujourd'hui sont sous-équipés par rapport à toutes les zones,
01:54 notamment aux zones périphériques avec lesquelles on les oppose souvent.
01:56 Dans les quartiers politiques de la ville, il y a 40% des quartiers qui n'ont pas de crèche alors qu'il y a beaucoup de familles monoparentales.
02:02 On dénombre un tiers de bibliothèques en moins qu'ailleurs, 37% de médecins en moins qu'ailleurs,
02:07 moins d'infrastructures sportives, moins d'effectifs dans les hôpitaux.
02:12 Alors pourquoi ? Parce que les villes sont plus pauvres aussi parce qu'elles n'ont pas de rentrée fiscale
02:16 et donc elles ne peuvent pas investir autant que d'autres villes.
02:19 Alors du coup, malgré ce constat, pourquoi l'exécutif Rechigne a proposé un nouveau plan banlieue ?
02:23 Alors d'abord parce que d'abord il n'est pas resté les bras croisés.
02:25 Il n'y a pas eu de plan Borloo mais il y a eu quand même.
02:27 Le budget de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine est passé de 5 à 12 milliards.
02:32 Donc c'est de l'argent public qui a été mis. En 2021, le plan de relance après Covid,
02:35 il y a 2,3 milliards d'euros qui ont été sortis plus le plan Marseille en grand.
02:39 Au moment où il y a eu le terrible fait d'hiver, Emmanuel Macron était à Marseille pour annoncer son plan de 5 milliards d'euros.
02:45 Donc pas rien n'a été fait. Ensuite, dans le logiciel de l'exécutif, il y a deux choses qui comptent.
02:49 L'éducation, d'où le dédoublement des classes rep et replus, et le travail, redonner de l'emploi aux Français,
02:55 mais aussi dans ces quartiers, sur le travail.
02:57 Ça n'a pas trop mal marché. C'est vrai que le chômage a reculé.
03:00 On est passé de 27 à 19 % de taux de chômage, mais ça reste quand même beaucoup plus élevé que la moyenne nationale
03:05 et ce sont des solutions qui mettent énormément de temps à porter leurs fruits.
03:08 Merci Frédéric.
03:09 Merci.

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